La collection Filloux : une vie pour les livres. Germanopratins depuis
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La collection Filloux : une vie pour les livres. Germanopratins depuis
La collection Filloux : une vie pour les livres. Germanopratins depuis les années 1940, Lucienne et Georges Filloux fréquentèrent de nombreux intellectuels et notamment des Surréalistes : certains habitaient le même immeuble, d’autres résidèrent chez eux, beaucoup passaient et partageaient leur table toujours ouverte. C’est aussi l’effervescence culturelle du Paris de cette époque que représente cette collection que Georges Filloux, ce presque centenaire surdoué et facétieux, a décidé de mettre en vente. C’est une façon de partager la passion de sa vie et celle de Lucienne, son épouse décédée en 1995, à laquelle cette vente rend également hommage. Georges Filloux, 97 ans, intellectuel Diderotien, plus ancien bouquiniste de Paris. Georges est né dans le vingtième arrondissement de Paris le 13 mai 1917. Issu d’une famille de céréaliers de Segry, dans l’Indre, son père, Jean-Baptiste Filloux, mutilé de guerre, fut fait commandeur de la Légion d’honneur. Après un bac « maths-philo », Georges fait des études de lettres puis de droit à Paris : il est brillant mais « pour soulager ses parents », au lieu de poursuivre ses études, il passe des concours et entre en 1939 à la caisse des dépôts et consignations. Aspirant engagé dans l'Aviation Française dès le 15 octobre 1937, il est démobilisé le 30 Août 1940 et poursuit sa carrière dans l’Administration. En 1950, il décide de se consacrer à ses deux passions : les livres et Diderot. Ardent défenseur de la philosophie diderotienne, créateur des cahiers du même nom, il écrit en 1962 « Pour une dialectique de la connerie » – avant propos de Charles Autrand – et en 1978 « Diderot avant Marx ». Membre du cercle Renan, il a notamment publié « Diderot le catholique. Matérialiste ou athée ? » Le livre : la passion d’un couple. En 1945, Georges épouse Lucienne Corneux qui, après avoir travaillé pour les éditions Hachette, devient bouquiniste, Rive Gauche, en 1944. Spécialiste des livres rares et disposant d’une clientèle de référence, elle s’installe d’abord quai de Conti avant de rejoindre l’emplacement actuel quai des Grands Augustins. Les Filloux et les surréalistes : la vie intellectuelle du Saint-Germain-desPrés de l’après-guerre. Erudits, amoureux des livres, accueillants et ouverts : nombre d’intellectuels et d’artistes défilait, partageait la table, résidait parfois chez les Filloux. Les amis de Lucienne et Georges - et les amis de leurs amis - faisaient partie du milieu littéraire et artistique du Saint-Germain-des-Prés de l’époque. Parmi eux de nombreux Surréalistes. Georges et Lucienne fréquentèrent notamment Hubert Juin, Thérèse Treize, Charles Autrand, Suzanne Flon, Camille Bryen, Robert Pinget… C’est ainsi que se constitua pour l’essentiel, en plus de leurs acquisitions, la collection de livres, revues et illustrations de Lucienne et Georges Filloux aujourd’hui proposée aux passionnés et amateurs du Surréalisme.