Lettre n°17 - Cours Charlier

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Lettre n°17 - Cours Charlier
La Lettre du Cours
Charlier
Encore un effort…de carême !
En France, nous aimons les anniversaires et les chiffres ronds. Le Cours Charlier ne déroge
pas à cette règle. Avec l'âge de raison (7 ans), il atteint la centaine (d'élèves) ! En réalité, la
centaine est même légèrement dépassée depuis janvier : 104 élèves exactement, car certaines
familles sont parfois obligées de retirer en cours d'année leurs enfants d'une école pour nous
les confier, tant leur détresse est grande. La souffrance de l'enfant à l'école devient d'ailleurs
un sujet d'étude scientifique : on parle du "syndrome de l'école". Mais ce n'est toujours pas un
sujet de réforme pédagogique. Résultat : les familles sont de plus en plus nombreuses à
frapper à la porte du Cours Charlier. Nous avons enregistré 140 demandes d'inscription pour
la rentrée 2007 en février, c'est à dire un mois avant la date officielle de prise des
inscriptions...
Ce succès produit un effet paradoxal qui nous oblige à rester humbles. L'effet, c'est
l'obligation dans laquelle nous nous trouvons de chercher à nouveau des locaux d'une capacité
d'accueil allant jusqu'à 200 élèves. L'humilité, c'est celle qui nous conduit à nouveau à vous
tendre la main. Vous le savez, parents, amis, bienfaiteurs en dons ou en prières, vous êtes la
"cause seconde" du succès du Cours Charlier. Alors, humblement mais confiante, je viens de
nouveau vous inviter à diriger vers nous votre effort de carême. Notre association prépare un
montage immobilier ambitieux (et coûteux) pour mettre l'école à l’abri, dans tous les sens du
terme, d'ici 2008. Mais pour cela, c'est dès septembre qu'il nous faudra votre aide. Encore une
fois merci !
Hélène DARANTIERE
Présidente de l’association de gestion du Cours Charlier
Le mot du Directeur
NE PARLEZ PLUS D’EDUCATION CIVIQUE…
Lors du dernier congrès de la Communion Missionnaire des Educateurs, un jeune (et brillant)
philosophe, Fabrice Hadjadj, a montré la prégnance du darwinisme dans l’idéologie de notre système
éducatif. Oubliée la nature humaine, il ne reste que le struggle for life fondé sur le critère
d’adaptabilité qui s’impose à l’école sous la forme d’un enseignement uniquement utilitaire. Le critère
de la réussite scolaire, c’est désormais l’adaptation de l’élève à la niche sociale pour laquelle il a été
programmé. L’école est devenue le lieu d’apprentissage des procédures et c’est particulièrement
sensible dans les programmes d’éducation civique où l’on cherche vainement les transcendantaux qui
exaltent le passé de la France et de l’Europe à travers les hautes œuvres de l’esprit, celles de ses sages,
de ses héros et de ses saints.
Fille de la neutralité laïciste, l’école procédurale met hors jeu la quête du sens ; d’essentielle, ou au
moins de substantielle, l’école est devenue uniquement fonctionnelle. Outre le fait qu’elle jette le
soupçon sur toute forme de civilisation et sur l’humanisme même dont elle se réclame, elle récuse au
nom de critères réputés scientifiques la recherche de la « vie dans la vérité » dont parlent platoniciens
et chrétiens. Dans ce contexte, l’éducation civique consiste en un apprentissage des droits les yeux
rivés sur la ligne bleue de la tolérance. Difficile pour ce minimum civique de rendre la France ou
l’Europe aimable. Or c’est bien la finalité de l’éducation civique. « Toute science qui ne porte pas à
aimer est vaine », disait Bossuet.
Avec la suspension du Service National, les rituels civiques sont devenus étrangers à la jeune
génération. Au culte des grands ancêtres, s’est substitué le devoir de mémoire, mea culpa permanent
de la haine de soi occidentale et l’apprentissage de la démocratie est devenu l’horizon citoyen de
l’Education Civique, Juridique et Sociale. Au lieu de prendre de la distance et d’aborder la question de
la citoyenneté sous l’angle de la réflexion, on procède à une dynamique de groupe dont l’effet attendu
est strictement idéologique. Leçon de choses citoyennes, l’ECJS représente bien la dérive utilitariste
alors que la formation de la conscience politique et civique passe traditionnellement par
l’enseignement de l’histoire et, au lycée, par celui de la philosophie. La sympathie critique développée
par l’histoire, nous amène, au nom de la charité bien ordonnée, à l’amour de cette communauté
nationale, de cette patrie terrestre, de cette culture particulière par laquelle nous sommes reliés à
l’universel.
Il nous a été donné, le 11 janvier, de participer au dévoilement de la plaque dédiée au Maréchal de
Lattre de Tassigny, et je profite de cette tribune pour en remercier Mme Martineau-Burgalat,
présidente du comité départemental de la Fondation de Lattre à l’origine de cette manifestation. Nul
doute que notre jeunesse ne recèle des trésors de générosité et ne sache les mettre à recréer le lien
social que l’égoïsme d’une génération a mis à mal. La mémoire des grands Français magnifie
l’engagement civique et lui donne sa profondeur humaine dans le dévouement au bien commun vécu
jusqu’au sacrifice. Elle nous invite à « ne pas subir » : curieuse devise que cette maxime négative
choisie par l’homme d’action qu’était le Maréchal de Lattre. Maxime de sagesse pourtant – de courage
et d’humilité - qui, en dépit de l’air du temps, nous invite à la résistance et à l’ « Espérance », autre
devise politique : celle des ducs de Bourbon. Vertu où se rejoignent le politique et le pédagogue.
Emmanuel TRANCHANT
Ephéméride
Sortie de Noël des CE1 à Blain
« Le musée était rempli de crèches : l’une tenait
dans une minuscule boîte, l’autre dans une
bouteille ». « J’ai été étonné de voir la Sainte
Vierge mexicaine avec une auréole en clous
dorés et le Saint Joseph esquimau vêtu de peaux
de lapin ». « Près des rois mages, il y avait un
diable tout rouge, avec des cornes et des ailes,
qui essayait de leur enlever leurs présents ». Tels
sont les commentaires de la classe après notre
visite de l’exposition de crèches de Noël. Nous
devions dire quelle était notre crèche préférée et
pourquoi. Tous nous avons choisi la crèche des
pauvres. Les santons n’apportaient pas de
cadeaux à Jésus, mais leur cœur qu’ils tenaient
dans leurs mains ou serré contre eux.
Eamonn Danzé, Alban Huygues Despointes
Récollection de Noël
Le vendredi 22 décembre,
jour tant attendu du départ en
vacances, tous les élèves du
Cours Charlier partent en
retraite préparatoire à la
grande fête de la Nativité.
C’est pour eux l’occasion de
retrouver leurs aumôniers
dans un cadre plus informel
que celui de l’école et de
pouvoir disposer leurs âmes à
accueillir l’Enfant Jésus dans la crèche : la
journée est ponctuée d’enseignements adaptés à
chaque âge, de temps de prière, de détente, de la
confession, de la récitation du chapelet, de
l’adoration et de la Sainte Messe, sommet de
cette journée où les 100 élèves et leurs
professeurs se retrouvent une dernière fois avant
de repartir chacun dans sa famille. Ces « journées
retraite » sont une belle grâce pour l’école,
puisqu’elles offrent aux élèves et à leurs
éducateurs la possibilité de resserrer les liens
spirituels qui unissent toute la communauté du
Cours Charlier et de vivre, simplement et comme
familialement, l’union au Christ et à son Corps.
Philippe Sauer
Dévoilement de la plaque du Mal de Lattre
Le jeudi 11 janvier, les élèves de 4° et 3° du
Cours Charlier ont la mission
de représenter la jeunesse
française à la cérémonie de
dévoilement de la plaque à
l’effigie du maréchal de
Lattre, sculptée par Jean
Fréour. Nous devons ce
privilège
à
Madame
Martineau
Burgalat,
présidente départementale de
la Fondation de Lattre et
organisatrice de la cérémonie,
qui se déroule en présence d’un peloton d’élèves
officiers de Saint Cyr et de la musique des
Troupes de Marine. Nous sommes fiers de
pouvoir honorer ce grand Français à côté des
autorités présentes : le préfet de la Région des
Pays de Loire, le député-maire de Nantes, le
général commandant d’armes de la place de
Nantes, le général Sciard, ancien commandant
des Ecoles de Coëtquidan, président de la
Fondation de Lattre.
Né comme Clémenceau à Mouilleron en Pareds,
ce vendéen fait comme capitaine une glorieuse
Ière guerre mondiale : 4 blessures et 8 citations. Il
sert ensuite au Maroc pendant la guerre du Rif et
commande la 14ème Division d’Infanterie en
1940. Lors de l’invasion de la zone libre, il refuse
l’ordre de ne pas combattre, est arrêté,
emprisonné et s’évade pour rejoindre l’Afrique
de Nord où il prend en main la 1ère Armée
Française. Après le débarquement de Provence, il
libère la vallée du Rhône et l’Alsace. C’est lui
qui signe pour la France l’armistice du 8 mai
1945 à Berlin. Après la guerre, il commande en
chef les armées de l’Europe occidentale à
Fontainebleau puis est nommé commandant en
chef en Indochine. Le cancer et la mort de son
fils, le Lieutenant Bernard de Lattre, tué en
Indochine, auront raison de ce chef inflexible.
Pour nous l’exemple du maréchal de Lattre est
celui d’un chef exemplaire qui n’a jamais refusé
de livrer bataille. Interné, il s’évade pour
continuer la lutte. Après la guerre, il accepte
d’organiser l’armée nationale vietnamienne,
malgré sa maladie. Il nous montre la grandeur de
la mission de la France, à laquelle il croit malgré
la défaite, en unissant tous ceux qui veulent
résister à l’occupant. Il nous montre aussi qu’il
ne faut pas s’accepter vaincu sans avoir
combattu. Nous avons entendu le témoignage de
gens qui l’avaient connu : ils nous ont dit leur
admiration pour un chef exigeant mais très
humain dont la devise était, comme l’a rappelé le
général Sciard : servir, aimer, oser. Cette devise,
il la prescrivait à tous ceux qui l’entouraient
comme étant celle non seulement d’un soldat,
mais celle d’un chrétien.
Alban du Boisgueheneuc, Jean-Baptiste Darantière,
Arnaud-Louis Deschodt, Sylvain Duplessix, Charles
de Guibert, élèves de 3°.
Week-end à Chéméré
Quelle était belle, cette matinée du vendredi 26
janvier ! Non seulement parce que le soleil était
au rendez-vous après plusieurs jours de pluie,
mais aussi et surtout parce que nous avions la
perspective de la recollection à Chéméré-le-Roi.
A l’impatience de l’attente s’ajouta la féerie du
voyage : au fur et à mesure que nous
approchions, la campagne mayennaise nous
éblouissait de son jeune manteau neigeux, et
c’est dans une atmosphère toute spéciale que
nous arrivâmes au couvent saint Thomas
d’Aquin ; à la blancheur des bâtiments et la clarté
de la neige répondait la pureté de l’habit
dominicain : tout n’était que lumière et nous
annonçait un séjour hors du commun. Accueillis
dans l’hôtellerie du couvent, le déjeuner laissa
rapidement place à une bataille de boules de
neige, puis aux premières instructions du P. de
Bazelaire sur « le sens de la vie ». Nous
découvrîmes la liturgie dominicaine par l’office
des vêpres, la messe et les complies, puis vint le
moment du repos bien mérité, non sans avoir
auparavant chanté, joué et rêvé avec un frère
dominicain qui anima la première veillée. Le
lendemain, nous pûmes continuer les instructions
et participer à la sainte messe, avant une
excursion au moulin de Thévalles avec le P. de
Bazelaire et Thomas de Gaalon. Puis vint le
temps de l’étude avant le souper en communauté,
les services et les complies, si belles le samedi au
rit dominicain. La messe dominicale célébrée à
7h15 nous permit de commencer pieusement la
journée du lendemain : mais hélas il fallait déjà
penser à repartir : après une étude et les
rangements, nous quittâmes avec regret cette
atmosphère si favorable à la vie de prière et
d’étude, en ayant au cœur une grande
reconnaissance pour cette communauté si
accueillante et le secret espoir d’y revenir avant
la fin de l’année.
Les élèves de 4ème
Ciné-club en anglais
Les élèves de 4°et 3° ont pu voir, les mardi midi,
« les canons de Navarone », « les cavaliers » de
John Ford, et « le Cid » avec Charlton Heston,
tiré d’une pièce qu’ils avaient préalablement
étudiée avec leur professeur de lettres. La bande
sonore toujours en anglais offre un temps de
formation au milieu d’un grand moment
cinématographique.
Gwenola Moix, professeur d’anglais
Femme, que me veux-tu ? Ils n’ont plus de saucisses…
Le 19 novembre 2006 a vu se dérouler la sixième édition de la fête du Cours Charlier. Le Seigneur nous
comble de bienfaits jusque dans les petits détails puisqu'une fois de plus, nous avons bénéficié d'un temps
radieux, ce qui donne à cette journée une allure de grande fête de famille et à notre vieille"Basinerie" et sa
jolie chapelle un air de jeunesse ! D’ailleurs, c'est promis, nous doublerons les proportions l'an prochain,
car le beau temps ayant permis de déjeuner dehors, nous avons vite manqué de saucisses ! Mais le salon de
thé, installé cette année dans les salons de la vieille maison n'a pas désempli ! Plus que jamais, les parents
se sont investis dans la préparation de la journée ; nous saluons ici les longues heures d'atelier au-dessus de
la machine à coudre, de la machine à bois, du pinceau , de la terre, du chaudron à confitures ou du
fourneau...Merci aux mamans qui ont ajouté cette charge de travail à leur quotidien et aux pères de famille
largement mis à contribution pour aider à la maison et aux ateliers ! Les équipes se rôdent ; l'installation et
le rangement deviennent une affaire professionnelle ! Pour beaucoup de parents nouveaux, c'est le moyen
de connaître d'autres familles et de contribuer à la bonne marche de l'école, chacun ayant compris combien
la fête est vitale financièrement pour l'école. Comme chaque année, c'est aussi l'occasion pour de
nombreuses familles de découvrir le Cours Charlier, et jusqu'à la nuit tombante, la cour fut très animée.
Rendons grâce pour cette belle journée et pensons déjà à la fête 2007 !
JOURNEE DE COHESION DES EQUIPES
Le jeudi 19 octobre 2006 était organisé au centre de la ville de Nantes un challenge culturel entre les
équipes du Cours Charlier.
Ces équipes sont une des spécificités de notre école. Organisées autour de deux aînés des classes de 3ème et
4ème, elles comprennent des élèves de chaque niveau et leur constitution ne rencontre que peu de
changements durant l’année. Elles ont pour mission de servir la bonne qualité de la vie communautaire et à
travers cela de permettre à ceux qui les composent de s’éprouver et ainsi de se parfaire. Chaque semaine,
les équipes alternent les services communs : nettoyage du réfectoire, animation des jeux de la récréation,
service de messe à la chapelle, etc.
Une des conditions nécessaires pour atteindre ces objectifs est, sans doute, la cohésion des équipiers. Et
c’est bien cette cohésion interne que les enseignants voulaient développer et tester en programmant cette
journée de compétition plus cérébrale que physique.
Que devaient faire les élèves ?
Pour remporter le challenge, chaque équipe avait à accumuler le plus de points possible en se montrant
compétente dans les deux domaines suivants :
- répondre correctement à des questions concernant le patrimoine architectural visité en suivant un
itinéraire propre à chaque équipe et indiqué sur une feuille de route remise le matin du départ à tous les
équipiers ;
- se montrer, tout au long de la journée, respectueux, intéressés, solidaires et organisés.
Evaluation et notation.
Au cours de la journée, un professeur par équipe relançait, en cas de besoin, la curiosité des élèves, veillait
au bon déroulement des déplacements et observait les jeunes dans leur capacité à mener à bien la recherche
sur le terrain.
Et dans les jours qui ont suivi, tous les enseignants ont remis leur bilan aux deux organisateurs, M. Sauer et
M. Guyot. Il ne restait plus qu’à vérifier l’exactitude des réponses apportées aux questions posées.
Toutes ces évaluations étant chiffrées, le bilan général fut aisé à effectuer. L’équipe victorieuse a été celle
d’Alban du Boisgueheneuc (3ème) et d’Axel de Roincé (4ème) placée sous le patronage de Charles de
Foucauld.
Une première à reconduire.
Avec les énigmes à résoudre, nous sommes persuadés que les passages dans des lieux aussi divers que la
cathédrale, le tunnel Saint Félix (en bateau), le monument des 50 Otages, l’église Ste Croix, la Place
Royale ou l’Ile de Versailles, auront accentué, chez les collégiens du Cours Charlier, le goût de la
découverte avisée des sites culturels.
Munis de cette expérience, nous aurons à cœur de réorganiser ce type de challenge en essayant de faire
mieux encore pour que la notion d’équipe soit bien saisie et bien vécue.
Gérard Guyot
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