Démolition Parking Paillon - Nice

Transcription

Démolition Parking Paillon - Nice
Coulée Verte
COULÉE
VERTE
Un poumon vert de 12 hectares
en plein cœur de ville
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Coulée Verte
Préserver
le
paysage
et
l’environnement,
réintroduire la nature dans la ville, valoriser les
espaces publics font partie des objectifs
prioritaires que je me suis fixés, pour redonner à
Nice un caractère unique. C’est ainsi que va naître
un parc urbain exceptionnel de 12 hectares, au
cœur de la ville, au dessus du Paillon, qui
s’étendra du Jardin Albert 1er jusqu’au Théâtre
National de Nice.
La Gare routière et le parking, ces deux verrues
de notre paysage urbain, laisseront la place dès
septembre 2013 à une magnifique promenade
verte, offerte aux piétons.
Le projet conçu par la fameuse agence
d’architectes-paysagistes Péna & Pena, permet
ainsi de dégager les façades des immeubles
baroques de la vieille-ville et de recréer un lien
avec la ville nouvelle.
Christian Estrosi
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Coulée Verte
Sommaire
La Coulée Verte
p.4
Planning prévisionnel
p.7
Coût
p.7
1ère phase (Bourgada/Eglise du Vœu)
p.8
2ème phase (Bourgada jusqu’au Jardin Albert 1er)
p.10
Zoom sur la démolition du Parking du Paillon
p.12
Procédure
p.14
Désenclaver, relier avec évidence,
retrouver les grands paysages niçois
p.15
La géographie urbaine
p.16
Le tapis vert et bleu
p.17
Les matériaux
p.18
Les plantes et végétaux
p.18
Le mobilier et créations artistiques
p.19
La fontainerie
p.20
L’éclairage
p.21
L’aménagement paysager
p.22
La démarche haute Qualité Environnemental
p.23
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Coulée Verte
La Coulée Verte
Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de Nice Côte d’Azur, a décidé d’engager un projet
global portant sur l’aménagement d’un parc urbain entre le Théâtre National de Nice et la
mer, sur les sites des jardins suspendus abritant la gare routière actuelle et le parc-autos
(qui vont être démolis et relocalisés), le square Leclerc, l’Espace Masséna et le jardin Albert
Ier.
Le projet d’aménagement concerne une surface de 12 hectares qui comprend :
- Le site de l’ancienne Gare routière,
- Le site de l’ancien Parc-autos,
- Le square Leclerc,
- L’Espace Masséna et le forum Jacques Médecin,
- Le jardin Albert Ier
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Coulée Verte
Les grandes orientations d’aménagement retenues sont les suivantes :
> Un poumon vert, en cœur de ville
Réaliser un poumon vert qui prenne sa place comme un grand parc urbain en cœur de
ville dans lequel pourront se retrouver différentes activités.
> Un lien entre le Vieux-Nice et la Ville du XIXème siècle
Créer un lien qui devra retrouver la cohérence entre la géographie du fleuve et
l’organisation urbaine qui s’est développée sur les deux rives : il faudra s’attacher en
particulier à inclure le périmètre du projet dans une réflexion de façade à façade qui
prenne en compte les relations entre les rues et les espaces publics en rives gauche et
droite.
> Un modèle de développement durable
S’engager dans une démarche de qualité environnementale et de développement durable.
> Un lieu de convivialité et de bien être, un lieu de vie et d’animation
Faire de ce grand parc urbain un lieu de vie où il fait bon se promener, s’attarder et se
divertir dans un cadre paysager de qualité.
> Des espaces dédiés aux événements festifs, aux jeux, à l’art et à la culture
Organiser des espaces dans le parc urbain dédiés aux activités : manifestations festives,
jeux pour enfants, projet artistique et culturel.
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Coulée Verte
Le maître d’œuvre repensera globalement les sites à réaménager de façon à créer une
« coulée verte », c’est-à-dire un parc urbain vert continu, depuis le Théâtre National de
Nice jusqu’à la mer.
Une promenade fera la liaison des différents sites traversés dans un contexte paysager de
qualité. Le promeneur devra avoir l’impression de déambuler dans un parc arboré en
retrait de la circulation automobile. Il sera invité à traverser le parc urbain plutôt que de
se déplacer le long des avenues, sur les trottoirs.
Une attention sera donc portée à la réalisation d’espaces verts avec une densité végétale
adaptée.
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Coulée Verte
Planning prévisionnel
1ère phase :
Secteur Esplanade de la Bourgada/Eglise du Vœu
Octobre 2011 : Début des travaux
3 juin 2012 : Inauguration de la 1ère phase
2ème phase :
Secteur ex-Gare Routière/ex-Parc-autos/Square Leclerc/Espace Masséna
Mai 2012 : Début des travaux de démolition du parking suivis des travaux
d’aménagement
Septembre 2013 : Fin des travaux
Secteur Jardin Albert Ier
D’août 2012 à juin 2013 : Travaux d’aménagement, soit entre le Nice Jazz Festival
2012 et le Nice Jazz Festival 2013.
Septembre 2013 : Livraison de la Coulée Verte dans sa totalité
Coût
Le coût total des travaux d’aménagement et paysagers de la Coulée Verte se
monte à 40 M€ TTC pour Nice Côte d’Azur, dont une participation du Conseil
général des Alpes-Maritimes à hauteur de 3,5 M€ TTC.
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Coulée Verte
1ère phase du chantier
Création de l’esplanade de la Bourgada
et requalification du parvis de l’Eglise du Voeu
Contexte
Après avoir procédé à la démolition de la gare routière, Nice Côte d’Azur a engagé les
premiers travaux d’aménagement de la partie nord de l’opération. Cette 1ère phase consiste
à créer une esplanade d'environ 4200 m² sur l’actuelle Traverse de la Bourgada et à
requalifier le parvis de l'église du Vœu sur environ 2500 m².
Travaux
Le projet d'aménagement prévoit :
- La requalification du parvis devant l'Eglise du Vœu et la création d'une esplanade
piétonne sur la traverse de la Bourgada ;
- La reprise des chaussées de la rue Tonduti de l'Escarène, de la rue Alfred Mortier,
d'une partie de l'avenue Saint Jean-Baptiste, de la traverse de la Bourgada ;
- Le revêtement des aménagements avec des dalles en pierre naturelle (basalte et
calcaire) ;
- La pose d'enrobés phoniques sur les chaussées ;
- La plantation d’arbres méditerranéens, principalement des bigaradiers (orangers
amères) sur l'esplanade de la Bourgada et en complément sur le parvis de l'église du
Vœu ;
- La mise en place de l'éclairage public et décoratif ;
- La mise en place du mobilier urbain.
Aménagement paysager : Une véritable orangeraie
L'esplanade de la Bourgada sera plantée d'environ 50 nouveaux arbres, essentiellement des
bigaradiers (oranges amères). Des palmiers Phoenix compléteront cette orangeraie.
Ce seront essentiellement les bigaradiers qui animeront cet espace car ils présentent
l'avantage d'être une essence méditerranéenne dont les fleurs parfument les jardins et dont
les fruits apportent des touches de couleur.
Les pieds des arbres seront également fleuris de plantes vivaces et d'arbustes florifères
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Coulée Verte
Intervenants
Les travaux seront réalisés par :
Génie civil : Groupement CARI/COLAS/GARELLI/TP SPADA/ SNAF ROUTES/SPORTIELLO
Eclairage public : Entreprise CITELUM
Espaces verts : Entreprise REV
La coordination sécurité sera assurée par la société SOCOTEC .
Le suivi de l'exécution des travaux sera assuré par le maître d'œuvre PENA et PENA.
Planning
15 septembre 2011 : Notification des marchés
17 octobre 2011: Début des travaux
3 juin 2012 : Inauguration
Coût
Le montant de cette opération est estimé à : 3.570.000 € T.T.C
Génie Civil: 2.950.000 €TTC, Eclairage Public:425.000 €TTC et Espaces Verts: 195.000€TTC
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Coulée Verte
2ème phase du chantier
De l’esplanade de la Bourgada
jusqu’au Jardin Albert 1er
Secteur ex-Gare Routière/Parc-autos/Square Leclerc/Espace Masséna
D’avril 2012 à septembre 2013
Les travaux de réalisation du jardin sur le site de l’ex parc-autos pourront débuter à partir
de janvier 2013, le temps de démolir le site puis d’étancher les voûtes du Paillon.
Les travaux préalables
Les travaux de désamiantage, démolition et étanchement des voûtes de l’ancienne gare
routière sont totalement terminés.
La démolition du parc autos du Paillon comporte 3 lots faisant l’objet de 3 marchés séparés :
-
Désamiantage (4 mois) ;
-
Démolition (4 mois) :
Avril 2012 : Installation des palissades de chantier, curage du bâtiment, terre des
jardinières, gardes corps, isolant, étanchéité, bois, etc...
Du 2 mai à fin juillet 2012 : démolition de la structure béton par « croquage » et de la
structure acier « par découpage ».
13.000 tonnes de béton et 365 tonnes de ferrailles seront démolis !
Les bétons de démolition seront évacués vers une plateforme de recyclage à VilleneuveLoubet.
-
Etanchement des voûtes (5 mois).
Déblaiement des ouvrages de couverture du Paillon
Mise en place d'un complexe d'étanchéité sur les voûtes
Remblaiement sur les ouvrages de couverture
Fin décembre 2012, l’espace sera mis à disposition pour la réalisation des travaux
d’aménagement de surface.
Restrictions de circulation
IMPORTANT : Pas de restriction de circulation sur toute la durée du chantier
Sauf pour des points sensibles de démolition qui seront traités la nuit, avec pilotage manuel,
afin d’éviter tout désordre.
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Coulée Verte
Coût des travaux préalables
Gare routière
Désamiantage : 577.142,96 € TTC
Démolition :
349.531,00 € TTC
Parc Auto du Paillon
Désamiantage : 259.430,18 € TTC
Démolition :
344.654,91 € TTC
Etanchement des voutes pour les deux zones : 4.126.522,92 € TTC
Le coût total pour l’opération préparatoire à l’aménagement de la Coulée Verte se
monte à 5.657.281,97 € TTC
Planning prévisionnel
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Coulée Verte
Zoom sur la démolition
du Parking du Paillon
Fermeture définitive du parking du Paillon : Samedi 31 mars 2012
Pour compenser les places supprimées,
le parking Sulzer (455 places mi2013) viendra en offre supplémentaire
au Paillon.
D’autre part, la mise en place du
stationnement intelligent permettra
aux automobilistes de trouver plus
facilement des places et de se diriger
vers les parkings incomplets.
Nous allons également expérimenter, à
proximité du centre ville, un nouveau
parc-relais dans le parking Jean
Bouin et créer ainsi, à une tarification
très avantageuse, 400 nouvelles places
à proximité immédiate du tramway.
Anticipation de la fermeture par NCA et le gestionnaire du parking Q. Park
Mise en place d’une procédure auprès des usagers et abonnés, notamment les abonnés
résidents du Vieux Nice qui bénéficiaient de tarifs préférentiels :
Courrier d’information envoyé aux abonnés à propos de la date de fermeture du
parking à compter du 31 mars 2012 les incitant à rechercher par leurs propres moyens
un autre emplacement s’ils le souhaitaient ;
Présentation d’une délibération au bureau communautaire du 14 novembre
2011 visant à compenser pour chaque usager éligible la différence entre l’ancien
abonnement promenade du paillon (81€) et le nouvel abonnement à titre
provisoire entre le premier avril 2012 et le 31 décembre 2014 ;
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Coulée Verte
Fin avril 2012 : Souhait exprimé par la majorité des abonnés résidents du Vieux
Nice d’être « relogés » dans les parkings les plus proches (Corvésy, Promenade
des Arts, Saleya et Palais de Justice)
Une solution a été apportée à
auprès des services de la Métropole.
chacun
des
abonnés
s’étant
manifesté
Report de fréquentation sur les autres parcs-autos
Un impact significatif : pour les parkings Saleya et Palais de justice (VINCI PARK).
La durée de pleine occupation a été augmentée de deux heures en moyenne par jour pour
Saleya et d’une heure pour le Palais de Justice, soit une augmentation de 30 à 40% par
jour.
Un impact relatif pour les autres parkings :
Promenade des Arts (SEMIACS)
Faible impact, parking ponctuellement complet (de 11h à 15h).
Corvésy (SEMIACS)
Faible impact car le taux de fréquentation était déjà très important, en particulier dans le
créneau horaire de 11h à 15h.
Masséna (VINCI PARK)
Faible impact (augmentation de 10%) car peu de disponibilité.
IMPORTANT:
Des places d’abonnement sont encore disponibles dans les parkings alentours,
notamment le parking Nice-Etoile .
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Coulée Verte
Procédure
Marché public de maitrise d’œuvre
Concours restreint d’architecture et d’ingénierie
10 juillet 2009 :
Délibération portant sur le lancement de la concertation publique et du concours
23 octobre 2009 :
Réunion publique d’information présidée par Christian Estrosi, à l’auditorium du MAMAC
27 octobre au 27 novembre 2009 :
Concertation publique préalable à la Maison des Projets du Forum de l’Urbanisme
16 décembre 2009 : Publication du concours – phase candidatures
19 février 2010 :
Délibérations du Bureau Communautaire (approbation du bilan de la concertation publique
préalable et désignation du jury)
2 mars 2010 :
Jury n° 1 – 5 candidats retenus :
PENA & PENA / ATELIER DES PAYSAGES / AGENCE TER / BRUNO FORTIER / AGENCE LAVERNE
30 juillet 2010 : Jury du concours pour désignation du Lauréat
18 Octobre 2010 : Notification du marché de Maitrise d’œuvre à Pena & Pena
Novembre 2010 : Phase EPR (Etudes préliminaires)
Janvier-février 2011 : Phase AVP (Avant-projet)
Juin 2011 : Publication du 1er marché (Bourgada/Eglise du Vœu)
Septembre 2011: Notification du 1er marché (Bourgada/Eglise du Vœu)
Janvier 2012 : Publication du 2ème marché (Jardin au nord de la place Masséna)
Mai 2012 : Notification du 2ème marché (Jardin au nord de la place Masséna)
Mai 2012 : Publication du 3ème marché (Jardin Albert 1er)
Août 2012 : Notification du 3ème marché (Jardin Albert 1er)
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Coulée Verte
Désenclaver, relier avec évidence,
retrouver les grands paysages niçois
Les espaces de nos villes ont tous connus le même sort : l’encombrement progressif et
inexorable. Le présent projet de réaménagement vise à clarifier le paysage urbain en
réduisant les éléments formels, et en redéfinissant une ligne stylistique des traitements.
L’ordonnancement du paysage vise donc à réduire le nombre des objets en supprimant tout
d’abord ceux qui engendrent un sentiment d’accumulation : pergolas de différents styles,
fontaines au traitement daté, hétérogénéité des traitements des sols.
Retrouver ce sens ordonnateur des lieux par l’expression de la raison d’existence de ce site :
le lit du Paillon redessiné.
Retrouver la raison de la dalle, l’existence d’une nature souterraine, par la forme même de
l’environnement sensible de surface, donne force et raison.
Le promeneur devient dès lors un « sujet percevant » capable de dépasser le simple usage
des lieux, pour entretenir une relation intelligible capable d’en explorer l’épaisseur. Au cours
de sa promenade, chaque niçois devrait pouvoir percevoir ces paysages, la force et le génie
de la rivière, les ouvrages extraordinaires qui ont permis de la canaliser et de la couvrir.
Ouvrir la liaison « naturelle » qui mènera du pôle culturel jusqu’à la Promenade des Anglais
et la mer, paraît une ambition fondatrice, capable de redonner un contenu puissant tant à
l’échelle de la ville, qu’à celle du niçois ordinaire ou du touriste en visite. Pour ce faire, nous
dessinons une allée d’une largeur minimale de 8m, qui vient se glisser entre les arbres et les
divers obstacles, afin de créer ce lien fédérateur du théâtre jusqu’à la plage.
Ce ruban, à la forme souple, n’est pas sans rappeler le tracé
s’accompagne d’un large tapis vert (et bleu) très ouvert, et
perspectives sur les horizons niçois. Sa raison géométrique est en
structure même des ouvrages d’arts, reprenant ainsi la régularité
6,6 m chacune.
de la rivière oubliée. Il
offrant ainsi de vastes
partie conséquente de la
des voûtes, distantes de
Cette organisation n’est pas qu’esthétique, puisque nous savons que cette mesure
conditionnera plus tard le positionnement des grands sujets à planter.
Cette alliance entre le ruban de pierre et le tapis vert et bleu, permet ainsi de
réordonnancer l’ensemble des espaces du Paillon, en une vaste et généreuse promenade
paysagère. Il sera dès lors possible d’admirer les plus beaux tableaux naturels de Nice, les
lointains des premières Alpes, la colline du château, et enfin la mer revisitée par la ville.
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Coulée Verte
La géographie urbaine
Nous voulons garder la quasi totalité des arbres existants, car ils sont la marque actuelle du
lieu. Si le projet se doit d’exprimer une véritable volonté urbaine, il se doit de le faire avec
attention et douceur vis à vis de l’existant.
Le paysage doit de nouveau inonder le site à travers ces grandes ouvertures redécouvertes.
Adossé à la bande plantée longeant l’avenue Félix Faure, le promeneur voit émerger les
collines à l’arrière des façades pittoresques du vieux Nice jusqu’à la grande cascade du parc
du Château.
Savoir s’infléchir à l’approche d’un arbre remarquable, un ficus ici, un magnolia plus loin,
venir envelopper le socle de la statue d’André Masséna, s’interrompre au passage de la
Place du même nom et laisser la politesse aux traverses pourtant brutales. Puis, vers le
théâtre, savoir s’émanciper de son allégeance à la règle, pour emmener le promeneur vers
d’autres grandes promenades urbaines, car plus loin encore c’est la place Garibaldi et ses
grandes terrasses.
La place du théâtre n’est plus une fin, mais une étape, sans doute, mais grandiose. Elle
s’étend de l’église du Voeu, passe au pied de la triste façade du théâtre, pour venir jusqu’à
la Place Toja et intégrer la traverse de la Bourgada. Les pierres blanches et noires jouent de
densité pour offrir des sols sombres ou clairs suivant le contexte urbain. Ainsi
s’éclaircissent-ils vers l’église, et à l’inverse se rapprochent-t-ils progressivement du sol
existant vers l’Est.
La traverse de la Bourgada vient renforcer le lien avec la vieille ville et favoriser des
déplacements doux d’une rive à l’autre et vers cet équipement structurant du centre ville.
A l’autre extrémité, côté mer, la promenade traverse le jardin Albert 1er et révéle ainsi
toutes les richesses paysagères.
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Coulée Verte
Le tapis vert et bleu
Le tapis vert permettra de répondre aux attentes d’utilisations multiples et fort différentes :
l’usage intensif de l’esplanade, les expositions d’œuvres d’art, les activités ludiques des
enfants et des jeunes, la tranquillité du promeneur et du rêveur… Comment concilier tout
cela en un espace cohérent?
C’est ainsi que nous avons imaginé un vaste tapis à la géométrie simple offrant la possibilité
d’intégrer, où bon nous semble, des espaces d’usages différenciés (cela pourra d’ailleurs
évoluer dans le temps).
Ainsi, résonnant à l’infrastructure souterraine, mais sans pour autant s’y conformer
systématiquement, le tapis sera composé de quatre rubans de 6,6m correspondant aux
soutènements, cette géométrie permettant de disposer des charges ponctuelles sans
dénaturer la composition d’ensemble.
Le gazon lui-même devra présenter une grande résistance à la pratique, qu’elle soit
piétonne ou mécanisée.
Un grand miroir d’eau et un grand espace de brumisation prendront place de part et d’autre
de la place Masséna, respectivement d’une surface de 2800 m² sur l’espace Masséna et de
1500 m² sur le jardin Albert Ier. Des séquences avec 128 jets d’eau et brumisateurs se
succéderont sur un lit en pierre naturelle sur le miroir d’eau, avec éclairage la nuit.
De nouveaux paysages apparaissent, tels les clochers et les façades du vieux Nice pénétrant
au cœur même de la promenade.
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Coulée Verte
Les matériaux
Nous reprenons les matériaux utilisés dans le traitement de la place Masséna et des autres
sites réalisés. Basalte et calcaire forment maintenant cette identité Niçoise (il n’est pas exclu
d’utiliser les calcaires sombres, pierre bleue pour les bassins, car cette pierre fonctionne très
bien en effet miroir avec l’eau).
Les appareillages de trottoirs reprendront un dessin régulier et homogène, ceux des places
joueront d’un panachage entre les blancs et les noirs sans reprendre bien entendu le damier
de la place Masséna qui doit rester un original.
Pour ce qui est du grand ruban, les appareillages seront du type opus incertum à joints
réguliers et à géométrie variable, c’est-à-dire que les dimensions des éléments de pierre
seront conditionnées par leurs usages et leurs sollicitations mécaniques. Réduites à la
dimension d’un pavé dès lors qu’il est nécessaire d’assurer les passages de véhicules lourds,
et dalles de dimension plus larges lorsque l’usage est voué à des circulations douces. On
obtient ainsi un effet de «via romana» très suggestif et parfaitement intégré à l’idée d’une
promenade paysagère méridionale.
Les plantes et végétaux
Des arbres exceptionnels poussent sur le site. Deux Ficus macrophylla et retusa, des
Casuarina, des Cocculus laurifolia, 2 Jacarandas, un énorme Magnolia, 4 Melaleucas, 2
Oropanax, un Phyotolac dioique, un Choizya ternata, 7 Brachychitons. Les palmiers de
différentes variétés s’égrainent un peu partout. Tous ces végétaux confèrent une image
d’abondance et d’exotisme, mais cela ne peut-il être amélioré pour constituer un paysage
d’ensemble plus calme, composé, et in fine plus « chic » ?
En effet, il est difficile aujourd’hui d’identifier le sens de ces plantations, même si elles
donnent ce sentiment formidable de générosité tant de la ville que du climat.
Notre projet vise à compléter ce sentiment en lui assignant une vocation plus culturelle, et
plus scientifique même.
Le patrimoine arboré existant est conservé (environ 600 arbres). La quantité d’arbres sera
doublée avec des espèces méditerranéennes diversifiées, avec plantation des arbres par
zones selon les continents suivant un principe d’acclimatation des végétaux.
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Coulée Verte
Une « praire fleurie » parcourt toute cette rive, car il faut voir aussi le tramway passer tout
en occultant le passage des voitures, cela fait partie du paysage animé que l’on aime. Il ne
s’agit en fait pas d’une prairie fleurie véritable, mais d’un grand jardin de vivaces, associant
graminées et vivaces afin de garder un aspect libre et naturel, assez peu dense.
Le dégagement de la strate basse, et des arbustes occultant les vues en sous-étage,
permettra ainsi de mettre en place un très vaste et très spectaculaire fleurissement
d’annuelles, de bulbes, et de profiter de l’extraordinaire et riche variété de vivaces que
permet le climat de Nice. Ce vaste parterre de fleurs offrira une palette de couleurs digne de
la lumière, célébrée tant par Chagall que par Matisse.
Enfin, le tapis vert et bleu pourrait accueillir, disposés librement, quelques arbres
remarquables retraçant l’histoire des arbres voyageurs pour la première fois importés sous
ces climats. Cela pourrait alors constituer la vitrine urbaine du parc Phénix.
L’espace des nouveaux jardins du Paillon doit permettre d’y développer une expression
paysagère à la fois sensible et scientifique.
Le mobilier et créations artistiques
Les salons
Longeant le grand ruban de pierre, se disposent tout au long de la promenade des salons
encastrés dans la végétation épaisse. Ces salons dont le nombre sera conséquent de la
concertation et de la quantification exacte des besoins, offrent des lieux de repos et de
convivialité.
Ils se constituent d’une terrasse en dur et d’une couverture de même dimension
correspondant à un rectangle-type entre lesquelles se tiennent un ou deux volumes
cubiques.
Ils permettent de disposer de lieux à l’abri de la pluie ou du soleil, de disposer de locaux
techniques (fontainerie, jardiniers, collecte déchets…), de toilettes publiques, d’un « point
gourmand » ou de kiosques à journaux.
Le traitement de surface de l’édicule serait de bois, une grande plaque forme le sol au
même niveau que la promenade et la couverture forme une plaque très sobre et légère.
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Coulée Verte
Les fauteuils-paysages
Tout au long de la promenade, des édicules prendront place. Ils sont composés d’une
couverture de la même dimension que le module de la trame, et d’un volume de bois placé
sous cet auvent. Il peut servir à divers usages, toilettes, kiosque à journaux, locaux
techniques pour les jardiniers et la fontainerie.
La fontainerie
Technique
Le miroir qui est constitué d’une fine pellicule d’eau (2 cm) dans un simple décaissé, est
posé au niveau du sol de la place Masséna dont la parfaite platitude permet l’accès des
véhicules.
Toutes les installations de fontainerie fonctionnent en recyclage d’eau grâce à la création de
réservoirs tampons alimentés en eau brute. Afin de faciliter la maintenance et de limiter la
consommation d’eau et les besoins de main d’oeuvre, les fontaines conçues dans notre
projet ainsi que celles existantes dans le parc Albert 1er fonctionnent par l’installation de
locaux techniques et de bâches tampon. Elles sont équipées de filtres à sable et d’un
système de traitement d’eau avec adoucisseur, d’apport régulé de désinfectant, et de
régulation de pH. Ainsi nous obtiendrons une eau désinfectée sans risque pour le public.
Le miroir, accentué par un revêtement de pierre sombre, est construit sur une dalle en
béton armé formant une assise parfaitement stable. Elle est étanchée et supporte les
caniveaux fente de remplissage et de vidage du miroir ainsi qu’un caniveau périphérique
pour reprendre les débordements le cas échant et le trop plein engendré par les pluies. Ils
sont conçus pour supporter la circulation de véhicules lourds. Les équipements hydrauliques
et électriques des miroirs permettent un remplissage et un vidage en seulement 15 minutes.
Des brumisateurs, intégrés aux caniveaux se mettront en route lors des séquences de
vidage du miroir. La brumisation fonctionne en eau potable non recyclée. Les caniveaux
intérieurs sont équipés d’un système de chasse rapide pour leur nettoyage. A l’extérieur des
miroirs, des bouches de lavage fournissent au personnel d’entretien l’alimentation de forts
jets d’eau.
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Coulée Verte
L’éclairage
A l’origine - la ville
Aux temps antiques, la légende raconte que les chercheurs d’or affluaient le long de la
rivière, où il était facile de récolter les pailletes d’or qui donnèrent leur nom au cours d’eau.
A observer Nice la nuit, depuis l’avion qui s’envole au-dessus de la mer, l’on peut imaginer
retrouver ces paillettes jaunes dans la vieille ville, ou blanches sur le fil de la Baie des
Anges. Mais plus le long du Paillon.
Perspectives - un ruban
La rivière enfouie est devenue le socle d’un grand axe urbain. De ce grand axe il est
question d’un parc. Un long ruban végétal, qui va parcourir la ville du Nord au Sud. Quel en
sera le statut nocturne? Entre la blanche et monumentale promenade des anglais, les ruelles
orangées du vieux Nice, jaunes de la ville du 19ème siècle, de l’axe Médecin (dont la place
Masséna est le point magistral et final), tendue vers la mer, naissant des collines, la trame
verte est au carrefour des échelles urbaines et paysagères. L’objectif principal du projet
lumière est d’intégrer ces différentes échelles, voire même de les harmoniser, au fil d’un
projet cohérent et subtil.
Identité - un tableau.
Tous les éléments sont réunis pour établir une identité nocturne simple, évidente pour tout
un chacun. Entre deux parties de la ville clairement distinctes, le ruban végétal, jalonné de
rectangles verts, blancs, noirs... fermé à la nuit tombée doit être le support d’une
composition graphique picturale remarquable. Une représentation même de la ville, dans la
ville, qui s’imprègnera des éléments nocturnes existants pour les modeler, à l’échelle des
arbres et de la trame, comme l’on modèle les couleurs à l’échelle d’un pinceau et de la toile.
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Coulée Verte
L’aménagement paysager
Le jardin fermé représente une surface d’environ 65.000m², dont 40.000m² d’espaces
plantés :
- 1.200 arbres (dont 600 arbres existants qui seront conservés)
Espèces méditerranéennes diversifiées, avec plantation des arbres par zones selon les
continents suivant un principe d’acclimatation des végétaux.
- 25.000m² de massifs arbustifs et de prairie fleurie
Les ripisylves présentent une richesse végétale accrue constituée de masses arbustives
en rive droite et de prairie fleurie en rive gauche.
- 15.000m² d’espace engazonné
Le tapis vert central est proposé avec du gazon composé d’espèces résistantes à la
sécheresse et au piétinement.
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Coulée Verte
La démarche Haute Qualité
Environnemental
L’ensemble du projet s’inscrit dans une démarche
respectueuse des contraintes environnementales :
d’aménagement
responsable,
• Respect de la charte pour un « chantier vert »
• Amélioration de la biodiversité (plantations de nouvelles espèces méditerranéenne)
• Utilisation de matériaux durables et issus du recyclage
• Economie d’énergies avec un éclairage modulable et une limitation de la consommation
d’eau
• Amélioration de l’accessibilité PMR
Assurer un aménagement environnemental de l’opération
L’ensemble du projet s’inscrit dans une démarche de développement durable
d’aménagement responsable et respectueuse des contraintes environnementales. Cette
démarche doit s’appliquer dès l’élaboration du programme jusqu’à la phase du chantier en
prenant en compte la gestion future. Un bilan de suivi et d’exigence à atteindre doit être mis
en place avec la définition d’indicateurs pour définir les modalités de contrôle de l’action.
Améliorer la biodiversité / Approche environnementale du territoire
Les objectifs pour atteindre une cible environnementale dans l’aménagement de cet espace
peuvent être annoncés de la manière suivante :
- Réduire la perturbation des paysages et des corridors écologiques
- Compenser le développement urbain par la reconstitution de paysages supports à la
biodiversité
- Conserver et renforcer les continuités écologiques majeures
- Prévoir des espaces paysagers qui assurent la fonction de corridors écologiques
La quasi-totalité des arbres existants est conservée. La palette végétale est enrichie avec le
choix d’essences adaptées à la région et au site. La bande arborée accompagnée d’une
strate arbustive et de vivaces, située en rive droite, est composée d’essences
méditerranéennes adaptées à un contexte urbain. L’autre bande est plantée d’essences
indigènes de la Côte d’Azur avec des espaces en prairies fleuries. Le long tapis vert central
est composé de dalles de gazon renforcées avec un mélange adapté à la sécheresse et
économe en eau. Un arboretum d’arbres de collection et un panel d’essences locales
d’arbres précieux ponctuent la trame verte.
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Coulée Verte
La conservation des arbres existants et le choix des futures plantations assurent et
enrichissent la diversité floristique et faunistique de la trame verte. La réflexion sur
l’organisation des différentes strates de végétation permet de diversifier les milieux et de
multiplier les types d’habitats potentiels.
La biodiversité commence par la richesse des situations écologiques disponibles : c’est ce
que nous faisons en modelant le support. La présence ou non d’eau, sa disponibilité par
rapport à la surface du sol est le second critère de biodiversité. Ainsi, les « pixels en eau »
comme les miroirs, les brumisateurs et les jets d’eau permettent d’accroitre la biodiversité
du site. L’humidité et la fraîcheur permettent aussi la diminution de l’effet d’îlot de chaleur
urbain et instaurent un effet de «micro climat».
Privilégier les procédés durables et limiter l’empreinte écologique des composants
de l’aménagement
Le choix des matériels et des matériaux est dicté par les soucis d’économie d’énergie et de
réduction des pollutions. C’est aussi assurer la durabilité des matériaux (mobilier urbain et
revêtement de sols). Les matériaux seront sélectionnés sur des critères de durabilité et en
fonction de leurs performances environnementales. Les matériaux renouvelables seront
privilégiés. Les bois utilisés seront des bois locaux ou devront obligatoirement être certifiés
et issus de forêts gérées durablement. Les édicules, les bancs et les corbeilles seront en bois
(matériau renouvelable) et fabriqué par exemple en robinier faux-acacia. Les sols sont
constitués notamment de pierres calcaires (provenance Bourgogne, Massif central).
Les sources lumineuses auront le moins d’impact possible pour réduire la pollution
lumineuse :
- Grande efficacité lumineuse (exprimée en lm/W),
- Modulation de l’éclairage en fonction des heures de fréquentation des lieux et
d’évènements ponctuels,
- Limiter les émissions d’UV et d’Infra-rouges,
- Eviter l’émission de lumière au-delà de l’horizontale.
Un système de modularité de l’éclairage dans le temps avec un programme d’allumage et de
mise en arrêt progressif au cours de la nuit ; la modulation de l’éclairage en fonction des
heures de la journée et de la nuit par rapport à l’affluence ; un programme adaptable pour
des événements en soirée ou nocturnes ponctuels assureront une gestion rationnelle de
l’éclairage.
Rationnaliser la consommation de l’eau pour l’arrosage
Le réseau d’arrosage est alimenté par le réseau d’eau brute. Le choix de végétaux
économes en eau et de substrats absorbant au maximum l’eau permettra aussi de limiter
les consommations.
Des stations météorologiques couplées de sondes tensiométriques avec un système de
pilotage permettent de gérer des installations d’arrosage, uniquement en fonction du besoin
des végétaux.
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Coulée Verte
En prenant en compte des données climatiques, géographiques et agronomiques (nature de
sol, évapotranspiration des végétaux, ensoleillement…), les sondes calculent, en fonction
des réserves d’eau naturelle, l’espacement et la quantité des arrosages nécessaires. Le
jardinier contrôle en gardant la main entre le calcul automatique et la programmation des
vannes, pour amener des corrections en fonction du climat et des végétaux.
Gérer les eaux pluviales
Limiter les consommations futures des espaces plantés par rapport aux usages prévus. Ne
pas utiliser d’eau potable mais le réseau d’eau brute pour les usages horticoles.
La gestion de l’eau nous conduit à diminuer au maximum les surfaces aménagées et
imperméabilisées et à absorber puis infiltrer naturellement les eaux pluviales du grand tapis
vert. Les allées sont légèrement pentées vers les espaces plantés. Aucune de ces eaux ne
sont renvoyées au réseau.
Il est indispensable de réduire la quantité d’eau de ruissellement envoyée dans les réseaux
d’assainissement : en jouant sur l’infiltration, l’évaporation et l’évapotranspiration pour
diminuer les volumes collectés par les réseaux, en adaptant le choix de gestion des eaux
pluviales au potentiel polluant des surfaces sur lesquelles l’eau ruisselle.
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