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LES MÉTAMORPHOSES DU CHÂTEAU DE COURANCES, DE 1628 À AUJOURD’HUI Avec Alexandre Gady, historien d’art et Antoine Jouve, architecte du patrimoine 2009-2010 : un chantier unique dans l’histoire des Monuments historiques CONTACT PRESSE : AGENCE MLA 2, rue de la Lune 75002 paris - Tél. 01 53 24 99 19 Aude Charié : [email protected] www.mlaonline.net WWW.COURANCES.NET AU FIL DES SIÈCLES, COURANCES, UN DOMAINE SANS CESSE RÉINVENTÉ De la construction au XVIIè, aux embellissements et “mises au goût du jour” du XVIIIè et surtout au XIXè siècle, puis les “dé-restaurations au milieu du XXè”, à la dernière “re-restauration” au printemps-été 2010... Etat I. Courances, gravure d’Israël Henriet, milieu du XVIIe siècle (Bibliothèque nationale, Estampes) A l’origine du chantier, la parution en 2003 du premier ouvrage sur Courances aux éditions Flammarion par Valentine de Ganay, fille de l’actuel propriétaire, sous la direction de Laurent Le Bon, directeur du Centre Pompidou de Metz. Parmi les contributions que compte cet ouvrage, Alexandre Gady consacre une étude approfondie sur les diverses campagnes de construction et de restauration du château depuis son édification en 1628. Il fait habilement remarquer que sur la cour, l’effet de masse du grand toit nu sans aucun élément saillant est un peu brutal. Une critique qui donnera suite... C’est la première fois qu’une autorisation de travaux est accordée sur un monument protégé afin de rétablir, non pas l’état d’origine du château, mais un état intermédiaire historiquement avéré. Ce chantier de restitution des lucarnes du toit pourrait faire jurisprudence dans l’histoire des Monuments Historiques... Alexandre Gady est historien de l'art français et universitaire Docteur en histoire de l'art (université de Tours, 2001), Alexandre Gady a été maître de conférences à la Sorbonne avant de devenir en 2009 professeur d'histoire de l'Art à l'Université de Nantes. Il est spécialiste de l'architecture du XVIIè siècle, particulièrement de l'urbanisme parisien. Activement engagé dans la défense du patrimoine architectural, il a été entre autres chargé de mission à la Commission du Vieux Paris (1993-1999) et est conseiller scientifique au Centre allemand d'histoire de l'art (depuis 2002). Il est l’auteur de très nombreux ouvrages sur le patrimoine. Antoine Jouve est architecte du patrimoine. On lui doit notamment en 2007 l’exemplaire restauration de l’Hôtel de Mongelas et de l’Hôtel Massin qui abritent le Musée de la Chasse et de la Nature, le Mémorial de la Shoah, l’Ecole nationale d’architecture de Paris-Belleville... 2010 : “UN CHÂTEAU LOUIS XIII DU XXIè SIÈCLE” Objet de multiples métamorphoses au fil des siècles, le château de Courances, construit sous Louis XIII, fait l’objet cette année de transformations inédites dans l’histoire des Monuments Historiques. A 23 ans, Jean-Louis de Ganay, le propriétaire d’aujourd’hui, petit-fils de Berthe et Jean de Ganay, hérite de la charge d’un domaine dévasté par la Seconde guerre mondiale. Il va y mener pendant cinquante années une restauration esthétique et rationnelle, une gestion intuitive et visionnaire pour le château et surtout les jardins. Il ôte au château les embellisements hérités du XIXè, jugés trop exubérants, pour revenir à un état plus conforme aux gravures anciennes. Soixante ans plus tard, il décide de replacer les trois lucarnes qu’il avait supprimées alors, afin de rééquilibrer l’harmonie architecturale de la façade sur cour. Il y a deux et peut être désormais, trois ou quatre châteaux de Courances : l’édifice Louis XIII, modifié à la marge du XVIIIè siècle, le château néo-Louis XIII au début de la IIIe République, puis la demeure simplifiée par deux dé-restaurations dans la seconde moitié du XXè siècle, enfin, une restauration choisie au début du XXIè siècle. “Mon père Jean Louis de Ganay, avait enlevé la plupart des éléments du XIXè Etat III Courances, Façade sur la cour, relevé de Fauconnier et Landeau, vers 1880 (Courances, coll. Ganay). Un style typiquement XIXè avec lucarnes, oeil de boeuf, épis de faîtage, décors de souches de cheminées. siècle pour retrouver une certaine pureté. Il n’a pas osé enlever le grand escalier copié sur celui de Fontainebleau mais y a songé ! C’était l’époque où l’on prenait en horreur cette architecture tapageuse”, souligne sa fille, Valentine de Ganay, qui a supervisé le chantier. Etat IV. Courances, Façade sur cour après la première campagne de dérestauration, photographie vers 1960. «Choisir un parti de restauration, c’est en p remier lieu choisir un style » commente Alexandre Gady. Ce sera celui de l’architecture française du XVIIè siècle. S’il n’était pas envisageable de revenir à l’état d’origine dans les années 1950, il ne saurait être d’avantage question aujourd’hui de revenir à l’état Destailleur, (état III), trop Etat V. Courances, Façade sur la cour, état actuel en 2010 avant les derniers travaux. altéré et qui pousserait à des reconstitutions hasardeuses. L’opération d’aujourd’hui porte sur une «re-restauration» partielle. Elle consiste en la remise en place des trois lucarnes sur le corps central, avec leur système hiérarchique A-B-A, contre une seule avant les travaux actuels. « Ce chantier est un cas exceptionnel, souligne l’architecte Antoine Jouve, car le réflexe de restitution historique consiste à revenir à l’état d’origine et ici le propos est autre. » DES MAQUETTES À L’ÉCHELLE Avant d’envisager la restitution des trois lucarnes, des maquettes grandeur nature ont été réalisées à la demande de Jean-Louis de Ganay, d’après les dessins cotés de Destailleur du XIXè siècle. Elles ont été installées in situ afin de vérifier l’effet depuis différents points de vues : la cour, l’Allée d’honneur, la route... La maquette d’une des deux petites lucarnes est présentée au public dans une exposition qui retrace les récentes métamorphoses réalisées à Courances. COURANCES, UN DES PLUS BEAUX PARC DE FRANCE À 50 KM DE PARIS Dès l’origine, Courances jouit d’une situation naturelle exceptionnelle, un territoire imbibé d’eau avec quatorze sources, une rivière, l’Ecole, qui le traverse du Sud au Nord et la proximité de la forêt de Fontainebleau. Après le jardin clos médiéval et avant le parc classique, fut inventé en France à la fin du XVIè siècle, le style du “jardin d’eau” issu de la tradition de l’aménagement de l’eau dans les pays du Nord. LE JARDIN AUX 14 SOURCES ET 17 PIÈCES D’EAU, TÉMOIGNAGE UNIQUE EN FRANCE DU JARDIN D’EAU DE LA RENAISSANCE Témoignage exceptionnel du jardin d’eau au XVIè siècle, ce parc au dessin fort mais où la nature reste très libre recèle une atmosphère à la fois intime et grandiose. L’omniprésence des eaux “courantes” (14 sources y jaillissent, du végétal et de la pierre et alimentent 17 pièces d’eau monumentales) dans ce paysage de 80 hectares est un spectacle puissant. Jeux de la nature et des eaux, des perspectives et des échelles, des sources secrètes et des reflets spectaculaires, des camaïeux de verts et des couleurs, des tracés géométriques et des courbes, Courances réconcilie l’idée de rigueur avec celle de liberté. CINQ SIÈCLES D’HISTOIRE DES JARDINS... LA NAISSANCE DU STYLE FRANÇAIS C’est peut-être à Courances qu’est née l’idée du jardin français, du parc classique. Si Courances a longtemps été attribué à Le Nôtre, ce sont en fait les paysagistes Henri et Achille Duchêne, au début du XXème siècle, qui lui ont donné toute sa dimension classique. Du XVIème au XXIème siècle, le temps ne s’est pas arrêté : Courances est une création historique et contemporaine qui s’étend sur plus de cinq siècles. A travers l’esprit de le Nôtre, le classicisme des Duchêne et l’intervention du propriétaire actuel Jean-Louis de Ganay, ce jardin de la Renaissance est devenu un jardin du XXIème siècle. LE JARDIN ANGLO-JAPONAIS Il est au sein du parc de Courances un domaine réservé, une île portée par l’océan vert des parterres lisses hérités du Grand Siècle. On n’y rencontre ni miroir d’eau rectiligne, ni ruban de canal étiré à perte de vue, ni perspectives, ni tapis verts ... Ici, place aux collections botaniques au effets de couleurs et de feuillages. Dans ce jardin poétique qui apparaît comme un mirage et se regarde comme un tableau, règne une fantaisie toute féminine issue d’une tradition jardinière britannique. PASCAL CRIBIER, le paysagiste qui a réaménagé les Tuileries et créé le jardin expérimental de Méry-sur-Oise sur le thème de l’eau, aime se promener à Courances parce qu'il y perçoit l'épaisseur du temps sans une déférence excessive par rapport à un prétendu modèle historique. Il reconnait à Courances un entretien "sensible", qui ne saurait être pré-programmé et dépend, en dernier recours, du temps qu'il fait… Il apprécie dans ce lieu un rare équilibre entre la nature - les allées engazonnées, les vieux arbres qu'on laisse se pencher, contrairement à Vaux ou à Versailles - et le projet humain - formes rectilignes, importance du vide - ce qui lui fait dire que Courances est à la fois classique, romantique et moderne. On ne visite pas Courances, on “vit Courances” au fil des eaux. La promenade exalte les sens : volupté de marcher sur l’herb, accompagné du bruit des eaux qui crachent, glissent ou rebondissent, plaisir de découvrir ce lieu en un parcours libre que l’on peut à chaque fois réinventer. INFORMATIONS - ÉVÉNEMENTS LA Journée du Patrimoine de Courances DIMANCHE 26 SEPTEMBRE Inauguration du “nouveau château” ! OUVERTURE EXCEPTIONNELLE DE 10H À 18H Visites guidées par Valentine de Ganay et Antoine Jouve, architecte du patrimoine EXPOSITION 2010 Un château Louis XIII du XXIè siècle Galerie des Singes : Exposition de photographies (du XIXè au XXIè siècle illustrant les métamorphoses intervenues sur le château et le parc depuis que la photographie existe), et interview filmée de Alexandre Gady. Une journée à Courances, à 50 km de Paris Venir en RER ligne D gare Boutigny + taxi M. Laguide : contact : 06 80 15 79 85 (trajet de 14 km) Venir par la route autoroute A6, sortie n° 13 Milly-la-Forêt ; suivre Courances (à 5 km) Le salon de thé-boutique la Foulerie devant le Jardin japonais Le parc et le château de Courances sont ouverts à la visite du premier dimanche d’avril jusqu’à la Toussaint, les week-ends et les jours fériés. Horaires : de 14h à 18h. Salon de thé, salon de lecture, boutique devant le Jardin japonais. Parc ouvert le mercredi, pique-nique autorisé. (dernier billet vendu à 16h30) Château / Parc : 9 euros (mercredi le château est fermé) Parc seul : 7 euros - Abonnement saison 2010 : 15 euros/personne Tarif réduits (étudiants, seniors, chômeurs…) Gratuit jusqu’à 12 ans Groupes sur réservation toute la semaine.