Les appareils venimeux des Chilopodes : mécanismes et

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Les appareils venimeux des Chilopodes : mécanismes et
Bulletin de Phyllie n° 20 – 2e trimestre 2004
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-http://www.sungaya.de/02/phasmid/artdet.php3 ?ART=3113
Les appareils venimeux des Chilopodes : mécanismes et pathologies
Par Etienne IORIO
18, rue Jean-Victor Colchen, 57000 Metz, FRANCE
Résumé – Cet article expose les différentes armes chimiques des Chilopodes, en approfondissant notamment les
différentes pathologies causées par celles-ci sur de nombreux êtres vivants, y compris l’Homme. De nombreux
cas de morsures de Scolopendridés (Scolopendromorpha) recensés dans la littérature sont relatés, ainsi que
quelques exemples inédits recueillis par moi-même.
Mots-clés – Chilopoda, venimologie, anatomie, pathologie.
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Abstract – This article exposes the chemical weapons of the Centipedes. Pathologies occasioned are well
detailed. Many cases of bites by species of the family Scolopendridae (Scolopendromorpha) are related.
Keywords – Chilopoda, venimology, anatomy, pathology.
Les Scolopendromorphes et les autres Chilopodes sont bien connus pour être
venimeux ; ils sont en effet pourvus de forcipules (pattes modifiées en crochets à venin) qui
leur permettent de maîtriser leurs proies mais aussi d’assurer leur défense. Si certains ordres
de Centipèdes apparaîssent peu dangereux par le fait qu’ils sont peu susceptibles de mordre
l’Être humain du fait de leur petite taille (Craterostigmomorpha, Geophilomorpha, la plupart
des Lithobiomorpha et Scutigeromorpha), il n’en est pas de même pour les
Scolopendromorphes dont certaines familles (Scolopendridae notamment) semblent
relativement dangereuses pour l’Homme. Dans un premier temps, nous décrirons l’anatomie
de l’appareil inoculateur des Centipèdes ; nous approfondirons ensuite les effets
pathologiques causés par le venin transmis lors des morsures chez de nombreux êtres vivants,
y compris l’Être humain. La fonction venimeuse liée aux forcipules n’est pas la seule qui
existe chez les Cent-pieds, puisque nous trouvons d’autres parties morphologiques capables
d’émissions chimiques défensives chez de nombreux Chilopodes. Nous effectuerons donc
aussi une courte synthèse descriptive des parties qui, outre les forcipules, sont capables
d’émissions chimiques défensives chez ces Arthropodes.
I – L’appareil inoculateur présent chez tous les Chilopodes : les forcipules
•
Description succinte et mécanisme d’éjection du venin
Les forcipules sont des pattes modifiées en
puissants crochets à venin, venant s’insérer
ventralement sous la tête (cliché 1). Le segment
comprenant les membres forcipulaires est nommé
« segment forcipulaire », et est situé juste derrière la
capsule céphalique. Celui-ci comprend dorsalement un
tergite fusionné avec le tergite du 1er segment pédifère,
et ventralement un coxosternum forcipulaire
(coxosternum : sternite et hanches fusionnés) ; c’est sur
ce dernier que s’articulent les télopodites forcipulaires,
composés chacun de 4 articles : fémoroïde (un article
résultant de la fusion du préfémur et du fémur), tibia et
métatarse (tous deux très courts), et le tarse porteur
d’une forte griffe acérée densément sclérifiée. La
majeure partie de la glande à venin est presque toujours
située dans le fémoroïde ; le canal à venin parcourt les
articles suivants pour déboucher un peu avant
Cliché 1 : forcipules de Lithobius l’extrémité dorso-apicale de la griffe par un petit orifice.
forficatus. Cliché d’Etienne Iorio.
Chez certaines espèces comme Henia (Chaetechelyne)
vesuviana (Newport, 1844) (Geophilomorpha, Dignathodontidae), elle est beaucoup plus
éloignée de l’appareil inoculateur (présente dans le 15e segment pédifère chez ce
Géophilomorphe).
Les forcipules sont utilisées aussi bien pour la prédation que pour la défense. Un
Scolopendromorphe est capable de mordre de 5 à plus de 10 fois dans un intervalle de temps
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très court (Demange, 1993 ; Mauriès, 1995). De plus, la rapidité d’attaque des
Scolopendromorphes, très vifs, peut être surprenante (Iorio, 2003).
Lorsqu’un Scolopendromorphe ou tout autre Chilopode mord une proie capturée, de
nombreux chimio-récepteurs microscopiques situés surtout à l’extrémité de la griffe détectent
sa pénétration dans les tissus de la victime. Cela va permettre la libération du venin par
l’orifice excréteur, par commande neuromusculaire. En effet, cette commande nerveuse va
permettre l’ouverture du sphincter (bague articulaire d’obturation située à l’extrémité de la
glande à venin) et va ainsi libérer le contenu de la glande dans le canal à venin, jusqu’à
l’orifice préapical de la griffe. En même temps, les fibres musculaires existantes autour de la
glande vont se raccourcir pour la comprimer et ainsi favoriser l’éjection (Pawlowsky, 1913 ;
Jangi & Dass, 1978).
•
Effets pathologiques généraux décrits dans la littérature existante pour les
Scolopendromorphes :
-Sur l’Homme :
La pathologie décrite pour l’ensemble des Scolopendromorphes (concernant
essentiellement la famille Scolopendridae) est variée ; ainsi, d’une manière générale, les
différents symptômes peuvent être :
-
-
en général, « modérés1 » : douleurs plus ou moins localisées, brûlures, démangeaisons,
érythèmes, oedèmes, tuméfactions avec nécroses superficielles pouvant durer jusqu’à
3 semaines (voire davantage, comme le montre le cas décrit plus bas pour Scolopendra
morsitans Linné, 1758 (Scolopendridae, Scolopendrinae)).
parfois plus sérieux : grande anxiété, maux de tête, vertiges, nausées, vomissements,
irrégularités cardiaques et respiratoires, lymphangites, paralysie, contractures, et dans
les cas extrêmes : la mort.
Karoubi (1991) fait part de la méconnaissance du venin des Scolopendromorphes. Il
conseille d’une manière générale la prise d’antalgiques, d’antihistaminiques et de
désinfectants en cas de morsure. De même, dans les endroits susceptibles d’abriter ces
animaux, le port de chaussures lors de ses déplacements, ainsi que la surélévation des sacs,
vêtements et chaussures lors de bivouacs, paraissent être des mesures préventives
nécessaires ; ceci permet en effet de mettre ses affaires hors de portée de ces animaux
édaphiques, qui pourraient s’y réfugier si elles se trouvaient directement sur le sol. Le
propriétaire s’exposerait alors à des risques de morsures, notamment lors de son rhabillement.
De telles mésaventures se sont déjà produites (Baillot, 1992 ; Anonyme, 2001).
Notons que Baillot (1992) émet l’hypothèse qu’en cas d’allergie au venin des
Scolopendromorphes, les conséquences sont supposées d’office très graves voir fatales si
aucun traitement d’urgence n’est appliqué.
-Sur les autres animaux :
Selon Karoubi (1991), une cardiotoxine (toxine-S) serait responsable d’un effet léthal
sur les Arthropodes, les Oiseaux et les petits Mammifères. Cette toxine avait été décrite en
premier lieu chez Scolopendra subspinipes dehaani (Brandt, 1840), par Gomez & coll. (1983)
(voir plus loin). Comme le mentionnent Karoubi et d’autres auteurs (Soulie, 1885 ; Duboscq,
1
Ce terme sous-entend que les symptômes décrits juste après ne mettent pas directement la vie des personnes
mordues en danger, mais ils s’avèrent tout de même souvent fortement désagréables.
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1894 ; Brolemann, 1930 ; Demange, 1963 et 1981 ; etc.), les proies capturées habituellement
par les Scolopendromorphes et les autres Chilopodes sont très sensibles à leur venin. Chez les
Arthropodes, les Arachnides paraissent également très vulnérables puisque les Araignées et
Scorpions meurent de façon foudroyante lorsqu’ils sont attaqués et mordus par des
Scolopendromorphes, de même que certains Insectes comme les Carabiques (Duboscq, 1894).
Nous-mêmes avons pu observer que les adultes d’autres Insectes robustes, comme certaines
Blattes [Archimandrita tesselata (Rehn, 1903), Blaberus craniifer (Burmeister, 1838) et
Gromphadorhina portentosa (Schaum, 1853) (Blaberidae)] ou Criquets [Locusta migratoria
(Linné, 1758) (Acrididae)], mourraient assez rapidement après avoir été capturés et mordus
par des Centipèdes comme Scolopendra subspinipes dehaani ou S. heros castaneiceps H. C.
Wood, 1861. Les morsures de Scolopendra cingulata Latreille, 1829 et Scolopendra
morsitans Linné, 1758 sont très rapidement léthales pour des Grillons adultes Acheta
domestica (Linné, 1758), Gryllus bimaculatus (De Geer, 1773) et Gryllus campestris Linné,
1758 (Gryllidae). De même, nous avons pu constater que les Chilopodes plus petits comme
Cryptops anomalans Newport, 1844 (Scolopendromorpha, Cryptopidae) ou Lithobius
forficatus (Linné, 1758) (Lithobiomorpha, Lithobiidae) maîtrisaient relativement facilement
les petits Invertébrés en rapport avec leurs tailles, comme par exemple des Araignées Pardosa
sp. (Labidognatha, Lycosidae), des Grillons Nemobius sylvestris (Bosc, 1792) (Gryllidae), etc.
En revanche, à l’instar de Demange (1993), nous avons remarqué que les Chilopodes
paraissaient peu sensibles à leur propre venin. Nous avons pu observer lors de cannibalisme
entre jeunes spécimens d’une même espèce des genres Scolopendra, Alipes (Scolopendridae,
Otostigminae) et Lithobius, que l’individu mordu pouvait vivre de plusieurs heures à plusieurs
jours après l’attaque, hormis si nous laissions l’assaillant le dévorer. Dans ce dernier cas de
figure, la mort nous semble surtout provenir par l’action mécanique des forcipules qui
transpercent alors activement les tissus. Nous pensons donc que les Chilopodes sont
relativement immunisés contre leur propre venin, tout au moins sur le plan intra-spécifique.
Pour les Mammifères, il apparaît que la gravité de la morsure soit en fonction de
l’espèce considérée. Ainsi, la morsure de Scolopendra morsitans est léthale pour une Souris
adulte et d’autres rongeurs, de même que pour certains oiseaux (Norman, 1897 ; Jourdain,
1900) ; la mort est systématique si l’endroit mordu est situé à proximité immédiate de la tête,
alors qu’elle peut se limiter à la paralysie d’un membre chez le lapin si celui-ci est mordu à la
patte par Scolopendra cingulata. En revanche, les divers Vertébrés mordus par Scolopendra
scopoliana C. L. Koch, 1841 ont tous survécu (Soulie, 1885).
Les Reptiles et Batraciens sont eux assez peu affectés par les morsures de
Scolopendromorphes (Norman, 1897 ; Remington, 1950), bien que les grandes espèces en
capturent occasionnellement (Brolemann, 1930).
•
Effets pathologiques connus pour quelques espèces de la famille Scolopendridae
sur l’Être humain :
-Cormocephalus impressus Porat, 1876
Baillot (1992) relate un cas de morsure au pied d’un homme adulte par ce Centipède ;
une douleur vive et immédiate s’ensuivit. Son pied devint entièrement rouge et très chaud.
Une heure après la morsure, ce fut la jambe entière jusqu’au genou qui était rouge, engourdie,
enflée et chaude au toucher. Plus tard, l’inflammation s’est étendue, et l’homme ne pouvait
même plus conduire. Il était obligé de maintenir sa jambe hors de contact avec une surface
quelconque, pour rendre la douleur plus supportable. Le médecin appliqua par la suite une
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injection anti-tétanique et lui prescrit un antalgique en comprimés. 24 heures plus tard, les
symptômes diminuèrent et les signes cliniques disparurent 48 heures après.
-Scolopendra alternans Leach, 1805
En mai 1999, une femme de 38 ans a été mordue au pied par ce Scolopendromorphe
(Anonyme 2001) et a ressenti une douleur vive et immédiate. Une heure après la morsure, la
douleur était insoutenable. D’autres symptômes comme des nausées et des vertiges apparurent.
Un médecin a été appelé et lui a administré des médicaments contre la douleur et une piqûre.
Elle n’a pas pu fermer l’œil de la nuit tant la douleur était intense. Le lendemain, la douleur
avait disparu d’un coup (sûrement grâce aux médicaments…). Pour la même espèce, Sandefer
(1998) fait simplement état de douleur et d’enflure.
-Scolopendra cingulata Latreille, 1829
Plusieurs auteurs ont étudié la morsure de cette espèce, dont Duboscq (1894) et
Pontuale & coll. (1997), par exemple.
La morsure entraîne des enflures, des ganglions et une douleur localisée, parfois assez
vive car elle fait penser à une brûlure ; elle peut également quelquefois donner de la fièvre. La
morsure d’été est plus grave que celle d’hiver pour les individus septentrionaux (comme ceux
du midi de la France par exemple).
Le constat détaillé de Carrieu & Harant (1933) à propos d’un cas d’envenimation par cette
espèce, est intéressant. Ainsi, chez une femme adulte, deux morsures au niveau de la région
deltoïdienne gauche ont très rapidement provoqué l’apparition de deux « boutons » rouges ; lors
de l’examen, des saignements ont été provoqués pour tenter d’évacuer le venin. Cette action n’a
apparemment pas eu l’effet escompté, puisque à ce moment la région mordue est devenue
rouge, puis enflée. L'
œdème était dur, rougeâtre et s’est s’étendu à toute la partie supérieure du
bras. Cette extension a été accompagnée d’élancements très vifs d’une durée d’une heure et
demie, jusqu’au côté gauche du thorax. Ether, ammoniaque et une couche de teinture d’iode ont
alors été appliqués. La nuit suivante a été agitée et le malade n’a pu dormir. L’enflure était
toujours présente le lendemain, et le bras très ecchymosé ; la personne a même eu de la peine à
lever son membre supérieur gauche. L'
œdème, puis la gêne des mouvements ont diminué
pendant les 3 jours suivants. Au bout d’une semaine seulement, il n’y eut plus de trace des
morsures.
D’autres anecdotes relatent également une douleur locale importante et des réactions
inflammatoires sévères. Le traitement appliqué serait la désinfection locale et éventuellement la
prise d’antalgiques comme le Paracétamol.
-Scolopendra heros Girard, 1853
De multiples cas de lymphangites aiguës (lymphangite : inflammation des vaisseaux
lymphatiques, ceux-ci intervenant dans le drainage et l’immunité des tissus), provoquées par
des morsures de cette espèce, ont été relatés par Bayley-de Castro (1921) en Birmanie et aux
Îles Andaman ; les victimes présentaient un œdème et une inflammation de la peau et des tissus
sous-cutanés avec une nécrose locale. Quelquefois, les lymphangites aboutissaient à des ulcères
étendus. À l’époque, 3 mois étaient nécessaires aux blessés pour se rétablir.
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La morsure est réputée nécrosante et relativement dangereuse ; l’animal est de plus très
rapide et imprévisible, en particulier lors des stades intermédiaires. Logan (1985) relate un cas
de rhabdomyolyse (destruction du muscle strié) à la suite de la morsure de cette espèce. Celle-ci
semble pouvoir être mortelle pour de jeunes enfants puisqu’une fillette mordue au pouce est
morte en 6 heures. Sandefer (1998), sans préciser la taille de l’animal, raconte qu’une morsure
de S. heros castaneiceps H. C. Wood, 1861 au pouce a engourdi ce membre pendant 5 heures
environ.
-Scolopendra morsitans Linné, 1758
Sebastiani (in : Bücherl 1971) cite les cas d’un enfant de 8 ans et d’un homme de 49 ans
mordus par cette espèce. Ils souffrirent rapidement d’une intense douleur locale, de
vomissements, de maux de tête et d’une inflammation étendue autour de la blessure.
-Scolopendra subspinipes Leach, 1815
Tout comme Scolopendra heros, ce Scolopendromorphe apparaît comme assez
dangereuse, surtout si en plus on tient compte de sa taille (qui atteint aisément 250 mm pour la
sous-espèce S. subspinipes dehaani (Brandt, 1840)) et de la grande agressivité des individus.
Plusieurs cas de morsures sont relatés, mais la plupart sans que l’on précise la sous-espèce, tout
comme chez S. heros. Il est toutefois probable que ces incidents soient attribuables à S.
subspinipes subspinipes Leach, 1815 ou à S. subspinipes dehaani.
Par exemple, Remington (1950) a été mordu par un individu des Philippines : il a d’abord
ressenti une douleur extrême qui a diminué au bout d’une vingtaine de minutes, puis a conservé
une douleur tenace mais moins forte durant 3 semaines. Toujours aux Philippines, une enfant de
7 ans mordue par la même espèce est morte en 29 heures.
Bartmeyer & Schmalfuss (in : Lewis 1981) rapportent les effets d’une S. subspinipes
ayant mordu le bras d’un marin : le point d’inoculation devint bleuâtre, entouré d’une surface
enflée et intensément douloureuse, également bleuâtre. La victime devint anxieuse, déprimée,
avec des sueurs froides. Ses battements cardiaques furent rapides et irréguliers, et elle ne s’est
pas rétablie avant deux jours.
Au Japon, il semblerait que les symptômes provoqués par S. subspinipes mutilans L.
Koch, 1878 et S. subspinipes multidens Newport, 1844 (2 sous-espèces de « petite2 » taille)
soient les mêmes que ceux de S. cingulata (Mohri & coll., 1991).
Chez S. subspinipes dehaani, Gomez & coll. (1983) ont mis en évidence l’existence d’une
cardiotoxine (toxine-S) qui provoque une chute puis une remontée de tension chez un
mammifère comme le chat. Cela pourrait peut-être produire, dans certains cas, un effet
similaire chez l’Homme ?
Sandefer (1998) relate un cas personnel de morsure par cette dernière ; il parle d’une
douleur très intense pendant plusieurs heures, de tuméfaction, d’une forte enflure surtout le 1er
jour, de vertiges liés à la douleur, et d’impossibilité de dormir la 1ère nuit. Ce n’est que le 4e jour
que tout rentra à peu près dans l’ordre, et qu’il n’y eut quasiment plus de traces de morsure et
d’enflure.
2
Respectivement 110 et 125 mm.
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-Scolopendra viridis Say, 1821
Les symptômes de cette espèce paraissent également identiques à ceux que provoque S.
cingulata ; il semble que la douleur soit extrêmement forte dans les premiers temps.
Signalons qu’un des effets néfastes causé par toutes ces espèces, à savoir la forte douleur
locale régulièrement citée, serait provoqué par un acide aminé 5-hydroxytryptamine (= 5 HT,
sérotonine, entéramine) accompagné d’histamine. Ce mélange favorise en outre la diffusion des
composants toxiques en augmentant la perméabilité cellulaire et en favorisant le courant
sanguin au siège de la blessure. Un double rôle est donc attribué à ces substances : un rôle
défensif grâce à la production d’une forte douleur immobilisante et un effet de distribution et de
pénétration des composants toxiques comme la toxine-S décrite plus haut (Baillot, 1992 ;
Demange, 1993).
3 nouveaux cas de morsures par des Centipèdes
Deux personnes nous ont cordialement fait part de leur mésaventure liée à une morsure de
Scolopendra lors de rencontres entomologiques. La troisième expérience, plus bénigne, nous est
arrivée avec un Lithobiomorphe. Ces trois cas concernent donc des êtres humains adultes.
•
Morsure d’une Scolopendra morsitans Linné, 1758
La personne s’occupait de la nutrition d’une S. morsitans adulte lorsque cette dernière
l’a mordue à la main, entre l’index et le majeur. La morsure a malheureusement été assez
longue (quelques dizaines de secondes) car cette personne n’osait pas secouer la main ou
essayer de se dégager de l’emprise des crochets de l’animal. L’effet fut quasi-instantané
(ressenti moins d’une minute après la morsure) et une douleur relativement intense et
persistante s’ensuivit, un peu comme une sensation de brûlure. 2 jours après, des phlyctènes
très douloureuses apparurent autour de l’endroit mordu. Lors de démangeaisons, la personne
se rendit compte que la chair au-dessous des cloques semblait atteinte d’une nécrose partielle ;
d’ailleurs, le lendemain ou surlendemain, des cloques réapparurent sous les précédentes. Cet
effet persistant au fil des jours, on pourrait presque dire qu’à chaque phlyctène arrachée, une
autre apparaissait 1 ou 2 jours après. Il aura fallu attendre presque 2 mois pour que cela cesse
totalement, et que les chairs et l’épiderme soient redevenus normaux. La peau avait enfin
retrouvé une coloration rosâtre mais un peu fragile, comme cela peut être le cas lors de
brûlures récentes par exemple. La personne a appliqué comme traitement de la béthadine et de
l’alcool modifié à 60° tout au long de cette période.
Ce cas permet de se rendre compte de la relative gravité et de la gêne occasionnée par
une espèce très commune dans certaines régions circumméditerranéennes et sub-tropicales, et
que l’on voit fréquemment dans les élevages d’Arthropodes. La nécrose partielle et
persistante à l’endroit de la morsure pourrait être causée par l’histamine, les peptidases
digestives et autres enzymes présentes dans le venin ; les forcipules, souillées, peuvent
contribuer à infecter la plaie.
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•
Morsure d’une Scolopendra heros castaneiceps (H. C. Wood, 1861)
L’homme concerné s’est fait mordre au pouce par une S. heros castaneiceps juvénile de
50 millimètres environ (rappelons que l’adulte atteint 200-220 mm) ; les effets se sont
rapidement fait sentir (une minute après la morsure) : son bras devint ankylosé, bien que cela
resta modéré. Ce symptôme dura environ une demi-heure, après quoi il s’estompa
progressivement. Il n’y eut pas d’autre désagrément.
Le fait que l’animal soit encore relativement jeune a sûrement contribué à limiter les
effets néfastes que peut occasionner cette espèce, réputée dangereuse (à juste titre, comme
nous l’avons vu plus haut). La quantité de venin injecté a dû être très inférieure à celle de
l’adulte (qui est quatre fois plus grand).
•
Morsure d’un Lithobius forficatus (Linné, 1758) (Lithobiomorpha, Lithobiidae)
Lors d’une étude de l’ontogénèse de Lithobius forficatus, nous avons manipulé un
spécimen pour le déposer dans une éprouvette et étudier sa morphologie sous binoculaire ;
celui-ci nous a mordu à l’index. L’individu était au stade épimorphe pseudomaturus II [soit
l’avant-dernier stade de croissance avant la maturation ; deux mues restent à effectuer pour
arriver à l’individu imaginal maturus senior (Joly, 1966 ; Iorio, 2004)] ; il mesurait environ
18 mm. L’animal a quand même réussi à transpercer au moins en partie l’épiderme,
suffisamment en tout cas pour que nous ressentions un léger effet peu de temps après (la
morsure a été faite au niveau de l’articulation entre phalangine et phalangette, où l’épiderme
est plus mince et fragile). Nous avons ressenti, environ une minute après, un léger picotement,
d’abord au niveau de la morsure, puis ensuite un léger agacement dans tout l’index (cela nous
faisait un peu penser aux picotements que font les orties lorsqu’on s’y frotte, mais en
relativement moins fort). Cette sensation a duré environ 5 minutes et a ensuite cessé.
Cela permet de constater que même certaines espèces de Lithobies sont susceptibles de
mordre et de causer quelques effets bénins. Signalons à ce sujet que l’adulte de L. forficatus
atteint 25 à 30 mm, et la morsure d’un grand individu aurait sûrement pu accentuer
sensiblement les effets décrits ci-dessus.
Ces 3 expériences, en particulier la dernière, montrent que de nombreux genres de
Chilopodes pourraient être susceptibles de mordre « efficacement » l’Être humain,
contrairement à ce que mentionne Demange (1993) (à savoir réussir à transpercer notre
épiderme et inoculer leur venin, même si les effets qui s’ensuivraient seraient probablement
peu importants pour la majorité des cas, comme celui décrit pour L. forficatus). Par exemple,
ne serait-ce qu’en France métropolitaine, nous connaissons 3 voire 4 genres qui en seraient
capables : pour les Scolopendromorphes, nous rencontrons bien sûr les Scolopendra Linné,
1758 (famille Scolopendridae), avec Scolopendra cingulata Latreille, 1829 dans le midi et
Scolopendra oraniensis Lucas, 1846 [= S. canidens oraniensis (Lucas, 1846)] en Corse, et il
n’existe aucun doute sur leur capacité d’envenimation, surtout pour ce qui concerne la
première espèce ! Toujours chez les Scolopendromorphes, nous pouvons citer le genre
Cryptops (Cryptopidae), pour lequel nous avons des doutes : il comprend des espèces de
morphologie assez grêle et à forcipules médiocrement massives ; cependant, nous trouvons
tout de même l’espèce Cryptops anomalans Newport, 1844 [= C. savignyi sensu Brölemann,
1930] qui atteint jusqu’à 40 mm et qui pourrait peut-être y parvenir, de même que C.
umbricus Verhoeff, 1931, qui mesure de 35 à 50 mm, et qui a été récemment confirmé pour la
faune de France (Iorio & Minelli, à paraître). Chez les Lithobies, certaines espèces des genres
Lithobius Leach, 1814 et Eupolybothrus Verhoeff, 1907 (famille Lithobiidae) pourraient aussi
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transpercer notre épiderme, par exemple : Eupolybothrus fasciatus (Newport, 1844), espèce
méditerranéenne qui atteint jusqu’à 45 mm ; Lithobius castaneus Newport, 1844, L. forficatus
(Linné, 1758), L. pilicornis Newport, 1844, L. validus Meinert, 1872, qui atteignent tous entre
25 et 30 mm, voire légèrement plus pour les individus âgés.
Un autre cas intéressant, renforçant encore le constat émis ci-dessus, nous a été relaté
par un collègue de la Réunion (Nicolas Cliquennois, comm. pers.) qui nous a fait part de sa
mésaventure ; à Mayotte, il a en effet été mordu à la cheville par un grand Géophilomorphe
non identifié, alors qu’il dormait. La douleur a été vive, mais très brève. Il n’y eut par la suite
aucune marque à l’endroit mordu. Les Géophilomorphes capables d’inoculer leur venin à
l’Homme doivent cependant être très peu nombreux du fait de la morphologie très grêle de la
plupart d’entre eux, et de leur relative lenteur et maladresse pour se mouvoir. Il demeure que
ce témoignage démontre que certains grands spécimens sont tout de même capables d’y
parvenir.
Enfin, une anecdote relative à la capacité que pourraient avoir certaines petites espèces
de Cent-pieds de causer d’éventuels désagréments à l’Homme, est présente dans le travail
effectué par Bücherl (1946). Celui-ci a en effet démontré que le venin d’Otostigmus
scabricauda Humb. & Sauss., 1870 (Scolopendridae, Otostigminae), « petite » espèce
brésilienne de 60 à 70 mm, s’avérait plus virulent sur des petits Mammifères comme la
Souris, que celui des espèces beaucoup plus grandes comme Scolopendra viridicornis
Newport, 1844 ou S. subspinipes, bien que la morsure de ces deux dernières soit aussi léthale
pour les mêmes animaux. En effet, ses recherches ont déterminé la DL 503 de ces trois
Scolopendrides, entre autres ; il est apparu, au terme de cette étude, que la DL 50 par
intraveineuse était seulement de 0,012 ml pour O. scabricauda contre respectivement 0,030 et
0,047 ml pour S. viridicornis et S. subspinipes. Le constat est identique par voie
intramusculaire (0,070 ml pour O. scabricauda, 0,250 ml pour S. viridicornis et 1,200 ml pour
S. subspinipes). Cela doit inciter à la prudence avec certains genres et espèces de
Scolopendromorphes méconnus que l’on pourrait s’imaginer peu dangereux du fait de leur
faible taille.
II – Courte description des autres appareils venimeux existant chez les Chilopodes
Certains Chilopodes, notamment les
Géophilomorphes, sont capables d’émettre
des substances répulsives pour repousser
d’éventuels prédateurs. Ces sécrétions,
souvent à base de cyanure comme chez
certains Diplopodes, peuvent être léthales
pour de petits Insectes comme les Fourmis
si elles en sont fortement enduites
(Demange, 1993). Elles sont émises par des Fig. 1 : Haplophilus subterraneus Shaw, 1789
pores glandulaires souvent regroupés en (Geophilomorpha, Himantariidae) : champs poreux ventraux
amas situés sur les sternites du tronc (fig. des sternites 35 et 36. D’après Iorio (2003b) modifié).
1). L’excitation que suscite l’agression par un autre animal provoque la stimulation de grandes
cellules sécrétrices débouchant directement dans ces pores, qui déversent alors le répulsif.
3
DL 50 : abréviation de dose léthale 50. La DL 50 est la dose qui tue la moitié du nombre des cobayes traités (ici
des souris).
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Certains Scolopendromorphes seraient aussi pourvues de glandes similaires réparties sur
le corps et/ou les pattes. Ainsi, plusieurs auteurs mentionnent que le passage sur la peau nue de
certaines espèces comme Scolopendra heros, S. morsitans ou Otostigmus aculeatus Haase,
1887 peuvent irriter l’épiderme en raison de glandes présentes sur les pattes ambulatoires
(Houdemer, 1926 ; Lever, 1939 ; Marsh, 1957 ; Lewis, 1981). Le produit secrété peut être non
toxique mais fétide chez Cormocephalus nitidus Porat, 1872 (Lawrence, 1968).
Conclusion
Les informations présentées dans ce travail permettent d’édifier plusieurs constats
intéressants sur les Centipèdes et les désagréments que peuvent occasionner leurs appareils
chimiques, en particulier l’appareil inoculateur de venin.
Il apparaît ainsi que les Chilopodes disposent d’armes redoutables pour immobiliser leurs
proies, et que le venin possède une action très rapide voire fulgurante sur celles-ci. Les
Arthropodes paraissent les plus sensibles au venin des Cent-pieds, toutefois les petits
Mammifères sont également très vulnérables à la morsure de plusieurs espèces de
Scolopendrides.
De nombreux Chilopodes sont capables d’inoculer leur venin à l’Homme, contrairement à
ce que laisse supposer la littérature existante ; cependant, seuls les Scolopendromorphes de la
famille Scolopendridae sont réellement à craindre. Effectivement, même si leurs morsures sont
rarement mortelles, elles occasionnent des lésions et des effets secondaires fort gênants voire
dangereux pour l’animal mordu, et les pathologies peuvent varier en gravité suivant les
personnes touchées ; cela induit une certaine imprévisibilité. Ajoutons à cela une grande rapidité
de mouvement, une agressivité certaine et la faculté de pouvoir mordre efficacement plusieurs
fois en un laps de temps très court, et nous obtenons des animaux avec lesquels une grande
prudence s’impose. Chez cette famille, il convient également de ne pas se contenter d’être
prudent qu’avec le bien connu et étudié genre Scolopendra ; ainsi Cormocephalus, Otostigmus
et sûrement d’autres genres de taille plus faible possèdent un venin potentiellement au moins
aussi virulent sur l’Homme que celui des espèces de Scolopendra citées dans nos exemples.
Il va de soi que les gens sujets à des allergies s’exposeraient certainement à de graves
complications, plus ou moins imprévisibles.
Nous finirons cet exposé en conseillant aux personnes qui s’intéressent aux Centipèdes,
mais qui sont novices dans ce domaine, de se tourner vers des ordres de Chilopodes quasiinoffensifs (Lithobiomorphes, Scutigéromorphes, Géophilomorphes) lorsqu’ils désirent
commencer un élevage afin d’étudier l’éthologie de ces Arthropodes. De plus, ces trois ordres
sont relativement méconnus du point de vue de leur comportement et de leur ontogénèse, et ils
pourraient donner lieu à des observations tout aussi intéressantes que chez les Scolopendra
tropicales, bien plus dangereuses et irritables.
Remerciements
A Nicolas Cliquennois, Caroline Ollieu et Eric Ythier pour les témoignages qu’ils m’ont aimablement apportés.
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