Mars 2012 - CSS 10

Transcription

Mars 2012 - CSS 10
CogniScienceS
CSS
Le journal des sciences de la cognition
N°10 – Trimestriel
Mars 2012
Prix libre
Sommaire
ÉDITO
Avec ce nouveau numéro, CSS atteint la marche
symbolique des dix numéros publiés. Vous aurez
beau retourner ce nombre dans tous les sens, il n'en
ressortira jamais que ses diviseurs propres: 1, 2 et 5.
Cinq collaborateurs motivés et passionnés, deux cofondateurs ambitieux et déterminés et un journal,
unique en son genre. Loin de nous l'idée de venir
révolutionner la sphère journaleuse (même si le
Couvent des Cordeliers de Paris d'où nous lançons
la distribution de ce nouveau numéro abrita il fut un
temps le Club des Cordeliers dirigé par Danton luimême), nous n'en sommes pas moins fiers de publier régulièrement un corpus d'articles variés,
pourvu qu'ils puissent éveiller, au mieux votre appétit d'amoureux des sciences cognitives, sinon votre
curiosité intellectuelle.
Revenons un peu sur l'évènement de ce samedi 31 mars 2012. Le Forum des Sciences Cognitives
nous parlera cette année d’inné et d’acquis. Un concept en appelant un autre, le déterminisme et ses
débats endiablés n’est plus très loin. S’il ne m’est pas permis de vous parler ici et maintenant du Démon
de Laplace, alors jamais je ne le ferai. Voici comment son créateur le décrit : « Une intelligence qui, pour
un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée (…) embrasserait dans la même
formule les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome ; rien ne serait
incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. » Chez Laplace, il n’est plus
question d’inné ou d’acquis mais de simples enchaînements de causes et d’effets inévitables. Dotez ce
Démon d’une pensée moniste et vous verrez aussitôt votre liberté (de penser, d’agir, …) mise à mal, au
point que vous préférerez penser que cette théorie est absurde. Mais ne vous méprenez pas : si ce Démon
n’existe qu’en droit, ce n’est qu’une question de temps pour qu’il le devienne en fait.
Que CSS en arrive à ce degré de liberté d’expression, ça, c'est acquis. La passion de son équipe et de
ses rédacteurs est quant à elle innée. Nul doute là-dessus.
p. 1
p. 2-3
Édito.
Actualités : Forum des Sciences
Cognitives 2012, Flupa UX-Day, calendrier, retour sur les cours en ligne
de Stanford.
p. 4
Compte-rendu : Retour sur un semestre de neurosciences computationnelles.
p. 5-7 Comment apprenons-nous à aimer ?
p. 8-10 Acquérir une réputation de confiance
p. 11
Détente.
p. 12
Contact et crédits.
Boris Gambet, Coordinateur
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ACTUALITÉS - ÉVÈNEMENTS
Forum des Sciences Cognitives 2012 !
Le Forum des Sciences Cognitives aura lieu le
samedi 31 mars 2012 au Couvent des Cordeliers
à Paris de 9h30 à 18h en entrée libre.
Cette année le thème de cet événement national est « Tout est inné, tout est acquis ».
L’équipe de Cognivence explique : « L’inné,
c’est notre ADN. L’acquis, c’est notre expérience. Comment s’unissent l’un et l’autre pour
former ce que l’on est ? Sommes-nous le produit
de nos gènes ou de l’environnement ? En
s’appuyant sur les récents travaux de généticiens,
de linguistes, d’anthropologues, de philosophes,
de neuropsychologues et de sociologues, nous
proposerons des éléments de réponse pour tenter
d’éclaircir ce mystère vieux de nombreux
siècles. » Quel programme !
« Comment apprenons-nous à aimer », de
Thierry Kosinski, doctorant à l’Université de
Lille, proposé dans ce numéro de CogniScienceS
vous servira de mise en bouche au programme de
conférences de cette année.
CogniScienceS sera bien évidemment présent
à cet événement incontournable dans la vie des
sciences cognitives.
Plus d’infos : http://cognivence.risc.cnrs.fr/
FLUPA UX-Day
L’association FLUPA pour France Luxembourg Usability Professional’s Association organise un événement majeur dans le domaine de
l’utilisabilité : FLUPA UX-Day le vendredi 11
mai 2012 de 8h30 à 17h30 au 10/18 rue des terres
du curé à Paris.
L’entrée y est payante, avec une réduction
pour les membres de l’association FLUPA. De
nombreux professionnels de l’utilisabilité s’y retrouveront afin d’échanger autour de conférences
et d’ateliers comme « Design et ergonomie »,
« Sensibilisation à l’accessibilité dans le elearning », « Eye tracking » ou « Qu’en est-il du
tactile dans l’automobile ? » etc.
Plus d’infos : http://uxday.flupa.eu/
Calendrier
Mai 2012
Juin 2012
Juillet 2012
Juillet 2012
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La Conférence Francophone sur l’Apprentissage Automatique (CAp) aura lieu
cette année à Nancy, organisé en partenariat par le Loria, l’INRIA et l’AFIA, du
23 au 25 mai. Plus d’informations sur le site de l’évènement
http://cap2012.loria.fr.
IC 2012, les 23èmes Journées francophones d’Ingénierie des Connaissances auront lieu à Paris au Centre de recherche des Cordeliers du 25 au 29 juin 2012.
Cette année, le thème principal de l’évènement sera « Modèles, outils d'évaluation en Ingénierie des connaissances ». Plus d’informations sur
http://ic2012.crc.jussieu.fr.
Du 9 au 12 juillet 2012 aura lieu la première conférence internationale sur les
systèmes biomimétiques et biohybrides à Barcelone. Le thème sera « Machine
vivantes ». On en a déjà des frissons ! Le site de l’évènement est
http://csnetwork.eu/conf2012.
Dans la continuité de notre précédent numéro spécial sur la conscience, vous
pourrez assister au 16ème meeting annuel de l’Association pour l’Etude Scientifique de la Conscience, en Angleterre à Brighton, du 2 au 6 juillet 2012. Vous
pourrez y rencontrer Kristopher Koch qui fera une intervention spéciale.
ACTUALITÉS - ÉVÈNEMENTS
Retour sur les cours en ligne de Stanford
Nous avons eu la chance de suivre les premiers cours en ligne de l’Université de Stanford.
Pour vous rappeler le principe, deux professeurs
d’intelligence artificielle et un professeur
d’apprentissage automatique ont décidé de mettre
à disposition du monde entier leurs cours habituellement réservés aux étudiants s’étant acquittés
des frais de scolarité de leur fameuse Université.
Quels étaient les pré-requis pour s’inscrire ? Aucun, même pas le baccalauréat, seulement un nom
et une adresse email. Les étudiants inscrits ont
alors suivi exactement la même formation que
ceux de Stanford, ont réalisé les mêmes devoirs à
la maison et les mêmes examens ! Bien sûr, ils
n’ont pas reçu à la fin le diplôme de Stanford
mais bien un certificat mentionnant leurs notes et
signé de professeurs internationalement reconnus !
Les cours ont été organisés sous forme de vidéos interactives. Les vidéos, visionnables
24h/24, étaient ponctuées de pauses avec des
questions pour s’assurer que tout le monde arrive
bien à suivre. Chaque professeur ayant fait des
choix différents, les devoirs et les examens
étaient sous la forme de QCM, mais aussi
d’exercices de programmation. Un détail : savoir
maîtriser l’anglais, malgré les sous-titres réalisés
par les communautés d’étudiants de chaque pays.
Ayant suivi les deux différents cours, nous avons
pu observer des différences incroyables entre eux.
En effet, comme un cours physique, un cours en
ligne reflète grandement la personnalité et les
qualités de son professeur. Ainsi, le cours
d’intelligence artificielle donné par Sebastian
Thrun et Peter Norvig, deux grands chercheurs en
intelligence artificielle, auteurs de manuels sur le
sujet, nous ont profondément déçus. En effet, ils
étaient difficiles à suivre sur des sujets simples. Il
suffit de faire une recherche rapide sur le forum
mis à disposition des étudiants pour constater que
ceux-ci pataugent complètement dans les explications peu claires des deux professeurs, sur des
sujets aussi accessibles que les probabilités conditionnelles.
À l’opposé, le cours d’Andrew Ng sur
l’apprentissage automatique, une branche de
l’intelligence artificielle, était d’une clarté incomparable. Même si vous n’aviez jamais fait de
mathématiques, le professeur Ng reprenait toutes
les bases élémentaires pour aller jusqu’aux réseaux de neurones artificiels. Il a su expliquer des
concepts abstraits comme des espaces d’état, la
descente de gradient et bien d’autres choses tout
en restant clair et surtout en leur donnant du sens,
élément pédagogique qui fait souvent cruellement
défaut à certains enseignements abstraits en
France. Pour conclure à la fin de son cours, il explique que vous comprenez certainement beaucoup mieux l’apprentissage automatique que la
majorité des consultants de toute la Silicon Valley dans ce domaine.
Nous recommandons donc l’expérience à toute
personne ayant un peu de temps le soir ou le
weekend pour découvrir un nouveau domaine et
replonger dans les études.
Enfin, cette approche semble avoir eu tant de
succès que de nombreux autres cours en ligne ont
fleuri sur internet pour ce deuxième semestre :
model thinking, vision par ordinateur, traitement
naturel du langage, … et bien d’autres sont en
cours de développement !
C’est donc bien à une révolution de
l’apprentissage que nous sommes en train
d’assister. D’un côté, rien ne pourra jamais remplacer les réponses détaillées d’un bon professeur, le lien personnel qu’il tissera avec ses étudiants, et les interminables discussions de fin de
cours. Mais d’un autre côté, savoir que le cours
d’un des meilleurs professeurs du monde est réservé à une centaine d’étudiants fortunés et privilégiés n’est pas à la gloire de l’enseignement.
Donner la possibilité de suivre ces cours en ligne
est donc un immense don de connaissance à qui
souhaite la recevoir sur Terre. C’est au-delà de
l’enseignement, c’est de la transmission de connaissances.
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COMPTE-RENDU
Retour sur un semestre de neurosciences computationnelles
Nous avons eu la chance d’assister au
« Semester on Theoretical, Mathematical and
Computational Neuroscience » d’octobre à décembre 2011 au Centre International de Rencontres Mathématiques (CIRM) de Luminy.
Le semestre a été organisé suivant deux axes :
une série de 6 séminaires donnés par des chercheurs de renommée internationale pour les
doctorants et une série de 4 workshops destinés aux discussions entre les chercheurs euxmêmes. Voici un aperçu des quelques présentations auxquelles nous avons eu la chance
d’assister.
Un neurone, une équation
Nous avons découvert de nombreux modèles déterministes de neurones, qui sont en
réalité des équations qui permettent de calculer
le potentiel de la membrane d’un neurone en
fonction des échanges ioniques avec son milieu extracellulaire. Nous pouvons citer le modèle historique de Hodgkin-Huxley, inspiré de
l’axone de calamar géant, ou encore le modèle
« integrate and fire » aujourd’hui largement
utilisé dans les simulations. Cependant, nous
regrettons la rusticité de ces modèles, qui
prennent rarement en compte la dimension
spatiale des neurones.
Ajouter de la complexité aux modèles
Ainsi, Stephen Coombes, de l’Université de
Nottingham, nous a expliqué l’importance
d’intégrer l’arbre dendritique à ces équations.
Collaborateur de Paul Bressloff, ils sont parmi
les seuls chercheurs en neurosciences computationnelles à prendre en compte les effets
non-linéaires induits par la structure dendritique des neurones sur leur activité. Il intègre
son modèle d’arbre dendritique dans ses équations de champs de neurones (neural fields).
Bruit et attracteurs
De plus, les neurones émettent parfois un
signal électrique de manière aléatoire, sans
avoir reçu aucune entrée le justifiant. Cela
viendrait du bruit de fond aléatoire dans la circuiterie des neurones, un peu comme dans les
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câbles de nos installations électriques. En effet, même si le seuil d’activation d’un neurone
est élevé, une série de perturbations aléatoires
pourrait permettre de l’atteindre. Or, nous ne
savons pas si ce bruit est seulement gênant
pour le bon fonctionnement des neurones ou
s’il a un rôle plus global dans le cerveau. Ainsi, selon Gustavo Deco et Viktor Jirsa, le bruit
serait un moyen de passer d’un attracteur du
cerveau à un autre (un attracteur étant un état
stable du cerveau). Cela permettrait d’explorer
le répertoire d’attracteurs possibles, qui pourraient ensuite être réutilisés si nécessaire. Avec
le temps, les attracteurs les plus utilisés seraient de plus en plus faciles à atteindre avec la
plasticité et l’apprentissage. Anthony McIntosh soutient également l’utilité du bruit dans
le cerveau. Selon lui, le bruit serait nécessaire
pour maintenir le cerveau dans des états multistables, c’est-à-dire pour qu’il puisse changer
d’état facilement. Ajouter du bruit (c’est-à-dire
de l’aléatoire) aux modèles déterministes de
neurones permettrait donc au cerveau de
mieux se connaître lui-même…
Hebb revisité
Nous avons assisté à une présentation
d’Eugene Izhikevich, l’auteur du célèbre manuel « Dynamical systems in neuroscience »
mais aussi le créateur de Scholarpedia.org.
D’après lui, la STDP (Spike-Timing Dependent Plasticity, l’équivalent moderne de la
règle de Hebb), pourrait permettre d’associer
une action à une récompense, bien qu’elles
soient espacées de plusieurs secondes grâce à
la synchronisation de l’activité neurale. Synchronisation absente dans le cas d’une activation aléatoire…
Surprise !
Enfin, Karl Friston nous a exposé sa théorie
sur le but de tout système vivant : minimiser sa
surprise. En effet, mieux un système connaîtra
son environnement, plus il pourra prédire ses
évènements, moins il aura de surprises, et plus
il aura de chances de survivre !
White Rabbit
COMMENT APPRENONS-NOUS À AIMER ?
Nos préférences jouent un grand rôle dans
l’orientation de nos comportements quotidiens.
Cela peut aller du comportement le plus anodin, comme le choix d’un chocolat parmi
d’autres dans une boîte qui nous est présentée,
à des comportements plus importants comme
le choix d’un candidat politique dans le cadre
d’une élection. Nos préférences nous guident,
dans nos choix, nos relations sociales, nos habitudes alimentaires, nos réactions émotionnelles, etc. De manière générale, les études en
psychologie expérimentale ont mis en évidence que nous avons tendance à approcher les
éléments plaisants de notre environnement,
alors que nous aurons tendance à éviter les
éléments déplaisants. Cependant, les études
montrent aussi que la majorité de nos préférences ne sont pas innées, mais acquises. Cela
implique que nous apprenons à aimer (ou à détester). La question est de savoir: comment ?
L’effet de Conditionnement Evaluatif (Evaluative Conditioning) est défini comme le
changement de la valence émotionnelle d’un
stimulus neutre, résultant de son association
avec un stimulus affectif. Par exemple, une
marque inconnue sera évaluée comme plus attrayante après avoir été associée à des images
agréables dans une publicité. Dans ce domaine, le stimulus initialement neutre est appelé Stimulus Conditionnel (SC) et le stimulus
affectif, Stimulus Inconditionnel (SI). Le Stimulus Conditionnel déclenchera une réponse
émotionnelle à condition d’avoir été associé à
un stimulus entrainant une réaction émotionnelle.
Nous apprenons donc, en partie, à aimer par
le biais des associations. Bien que ce phénomène soit en apparence très simple, il soulève
une myriade de questions. S’agit-il d’un apprentissage conscient ou inconscient ? S’agit-il
d’une simple association ou d’une relation
plus complexe ? La valence émotionnelle estelle la seule propriété du stimulus affectif à
être transférée ? Cet effet se maintient-il dans
le temps ? Telles sont quelques questions qui
ont fait l’objet d’études en psychologie ces
trente dernières années. Afin de mieux comprendre les conditions dans lesquelles
l’association de stimuli mène à un changement
de valence émotionnelle, voici quelques réponses brèves aux questions soulevées.
S’agit-il d’un apprentissage inconscient ?
Cette question renvoie à la problématique
de la conscience de l’association. La conscience de l’association correspond ici à la connaissance qu’a l’individu des relations particulières existant entre stimulus neutre et stimulus
affectif, c’est-à-dire à la connaissance explicite
que nous avons à propos du fait qu’un SC
donné (par exemple un produit) ait été associé
à un SI particulier (par exemple une personnalité appréciée). De nombreuses recherches
suggèrent que l’effet de Conditionnement Evaluatif est observé uniquement avec les SC pour
lesquels nous avons conscience des associations. Par exemple, le fait que la marque CocaCola® soit associée à des mots agréables (le
slogan actuel étant « Coca-Cola® ouvre du
bonheur »), mais aussi à des images, des musiques, des saveurs et des souvenirs agréables
aura pour effet de rendre la marque elle-même
plus agréable ; à condition que nous ayons ces
associations en mémoire. Pourtant, cela
n’implique pas que ces connaissances influen5
COMMENT APPRENONS-NOUS À AIMER ?
cent nos évaluations de manière intentionnelle.
La connaissance des associations est nécessaire
au changement et au maintien de la valence, cependant, lors de la présentation de la marque, le
déclenchement de la réponse émotionnelle se fera
de manière automatique.
S’agit-il d’une simple association ou d’une relation plus complexe ?
L’une des approches théoriques actuellement
en vogue dans ce domaine est l’approche propositionnelle de l’apprentissage associatif. Cette théorie stipule que nous n’apprenons pas de simples
associations
entre
les
éléments
de
l’environnement, mais que nous apprenons de
manière spécifique le type de relation existant
entre des stimuli. Ces dernières années, de nombreux résultats expérimentaux sont venus étayer
cette perspective. Dans une de ces études, des
photographies d’individus évaluées comme
neutres étaient associées à des images évaluées
comme plaisantes ou déplaisantes (photographies
de paysages, d’animaux, etc.). Dans cette étude,
au-delà d’une simple association, les participants
apprenaient comment les stimuli étaient liés. Ainsi, les participants apprenaient qu’un individu
(SC) aimait (ou détestait) un stimulus plaisant (ou
déplaisant) (SI). Les résultats montrent que
l’établissement d’une relation « positive » entre
SC et SI (par exemple SC aime SI) mène à un effet de conditionnement évaluatif classique (changement de valence du SC dans le sens de la valence du SI), alors que cet effet est inversé lorsque la relation apprise entre SC et SI est « négative » (par exemple SC déteste SI). Concrètement, un même individu paraitra plus déplaisant
si vous apprenez qu’il aime les pitbulls, que si
vous apprenez qu’il les déteste (à condition de ne
pas aimer les pitbulls). Il s’agit pourtant des
mêmes stimuli, cependant, c’est la manière dont
ils sont liés qui influence le changement émotionnel.
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La valence émotionnelle est-elle la seule
propriété du stimulus affectif qui soit transférée ?
Nous avons vu que la valence émotionnelle
d’un stimulus pouvait être influencée par association. Cependant, les éléments de notre environnement se caractérisent rarement uniquement en
termes plaisants/déplaisants. Une personne peut
par exemple être considérée comme plaisante,
mais aussi comme intelligente, athlétique, etc. De
récentes études suggèrent qu’au-delà de la valence, le stimulus conditionnel peut acquérir par
association certaines caractéristiques du stimulus
affectif. Dans ces études, il a été mis en évidence
que des individus initialement neutres (SC) devenaient plus plaisants après avoir été présentés
plusieurs fois avec des personnes plaisantes (SI).
Lorsque ces personnes plaisantes étaient athlétiques (photographies de personnes réalisant une
activité sportive), l’individu initialement neutre
(SC) était ensuite lui aussi évalué comme plus
athlétique (qu’il s’agisse de mesures explicites comme des échelles de jugement, ou des
mesures implicites basées sur des tâches
d’amorçage). Les associations d’éléments dans
l’environnement vont donc influencer nos préférences mais aussi la représentation que nous nous
faisons de ces éléments.
Cet effet se maintient-il dans le temps ?
La dernière question soulevée ici sera celle de
la durabilité de l’apprentissage. S’il est admis
qu’un stimulus (qu’il s’agisse d’une personne,
d’un objet, d’une marque etc.) peut devenir plus
plaisant ou déplaisant par association, que se
passe-t-il lorsque par la suite, ce stimulus est présenté seul de manière répétée ? En Conditionnement Evaluatif, la majorité des études ont montré
que le fait de présenter le SC seul après
l’apprentissage affectif ne menait pas à une extinction de la valence acquise du stimulus. On
parle alors de résistance à l’extinction. Les récentes avancées expérimentales suggèrent qu’il y
a une légère tendance à la diminution de la
COMMENT APPRENONS-NOUS À AIMER ?
valence affective acquise du SC suite à sa présentation seul, cependant, cette présentation seule
n’abolit pas l’apprentissage affectif. Il semble que
l’effet perdure tant que la connaissance de la relation SC-SI est présente.
Thierry Kosinski,
Doctorant en Psychologie,
Université Lille, Nord de France,
[email protected]
Conclusion :
Compte tenu de l’importance de nos préférences, il est nécessaire de comprendre comment
elles sont créées et influencées, cela permet de
mieux contrôler, prédire et modifier les comportements. L’Effet de Conditionnement Evaluatif
renvoie au fait qu’un stimulus initialement neutre
deviendra plus (dé)plaisant après avoir été associé
à un stimulus affectif. Cet apprentissage serait un
processus coûteux en ressources cognitives car il
nécessite la connaissance de la relation existant
entre stimulus neutre et stimulus affectif, et dépend du type de relation apprise. Cependant, il se
manifeste de manière automatique (par exemple
lors de mesures implicites). Une fois apprise, la
valence demeure relativement stable dans le
temps, même lorsque le stimulus n’est plus associé à des éléments affectifs. Enfin, cet apprentissage va au-delà du simple changement du caractère plaisant/déplaisant. Certaines caractéristiques
propres au stimulus affectif peuvent aussi être
transférées à un stimulus initialement neutre.
Cette problématique trouve des implications
dans de nombreux domaines comme, la psychologie sociale (comment allons-nous apprendre à
aimer/détester un individu, un groupe social ?), la
psychologie clinique (comment rendre certaines
situations, certains stimuli moins déplaisants), la
psychologie du consommateur (comment rendre
une marque attractive ?), ou encore la politique
(quelles caractéristiques allons-nous attribuer à
un candidat et comment en changer ?). L’effet de
Conditionnement Evaluatif peut s’avérer être un
outil très utile en psychologie. Cependant,
d’autres recherches sont nécessaires afin de comprendre, de manière plus fine, les mécanismes en
jeu dans cet apprentissage affectif.
Pour aller plus loin :
Corneille, O. (2010). Nos préférences sous influences : Déterminants psychologiques de nos
préférences et choix. Editions Mardaga.
De Houwer, J. (2011). Evaluative Conditioning:
A review of procedure knowledge and mental
process theories. In T. R. Schachtman & S.
Reilly. applications of learning and conditioning. Oxford, UK: Oxford University Press.
Förderer, S. & Unkelbach, C. (2011). Beyond
Evaluative Conditioning! Evidence for Transfer of Non-Evaluative Attributes. Social Psychological and Personality Science. 2011.vol.
2 no 5, 479-486.
Förderer, S. & Unkelbach, C. (2011). Hating the
cute kitten or loving the aggressive pit-bull:
EC effects depend on CS–US relations. Cognition & Emotion. 2011, 00 (00) 1-7.
Hofmann, W., De Houwer, J., Perugini, M.,
Baeyens, F. & Crombez, G. (2010). Evaluative
conditioning in humans: A meta-analysis. Psychological Bulletin. 2010, Vol. 136, No. 3,
390–421.
Mitchell, C. J., De Houwer, J., & Lovibond, P. F.
(2009). The propositional nature of human associative learning. Behavioral and Brain Sciences, 32, 183-198.
Pleyers, G., Corneille, O., Yzerbyt, V. &
Luminet, O. (2009). Evaluative conditioning
may incur attentional costs. Journal of experimental psychology: Animal behavioral Processes. Vol. 35, No. 2, 279–285.
7
gfdfgd
ACQUERIR UNE REPUTATION DE CONFIANCE
Approche comportementale et neurologique de la confiance et de la réputation de confiance.
Imaginons un jeu où deux personnes face à
face sont sur le point d’entamer une partie. Le
premier joueur est appelé l’investisseur, le deuxième un « fiduciaire » ou simplement « mandataire ». Avant de commencer la partie, ils ont
chacun le même nombre de points en main, équivalent à une somme d’argent (prenons 100 points
pour 20euros). Le premier joueur, l’investisseur,
peut transférer n’importe quel montant qu’il souhaite au deuxième joueur (de 0 à 100 points) en
sachant que cette somme sera « investie », c'est-àdire que durant le transfert elle sera multipliée par
un facteur, par exemple quatre. Donc si le premier joueur a décidé d’investir 80 points, le second joueur reçoit 80*4 = 320 points donc
64euros. Celui-ci, à ce moment de la partie, peut
décider de restituer n’importe quelle portion de
cette somme à l’investisseur et une fois que cette
décision est prise, le jeu s’arrête. Chaque joueur
compte ses points et l’argent qu’il va recevoir et
repart avec.
La décision du premier envers le second
joueur est une décision de confiance, ce qui explique pourquoi ce jeu, si simple, appelé « jeu de
la confiance » est autant employé en psychologie,
sociologie, économie et plus récemment en neurosciences pour tenter de comprendre le phénomène de confiance au niveau comportemental et
neurologique, dans différentes situations. En fait,
plus l’investissement transféré est important plus
il pourrait porter profit à chacun des joueurs.
Mais le premier joueur doit obligatoirement faire
confiance au second et croire que celui-ci lui rendra au minimum l’argent investi pour que le jeu
lui soit rentable. Mais qu’est ce qui empêche le
second joueur de tout garder ? Ce jeu représente
très clairement le dilemme fondamental que la
confiance impose dans tous les échanges interpersonnels humains. La décision de faire confiance
comporte toujours une grande part de risque : de
se faire trahir ou d’être exploité, alors même que
si elle était partagée, tout le monde en tirerait bénéfice. Ainsi, pour apprécier les avantages que
peut apporter une confiance partagée, la personne
8
qui investit sa confiance en autrui doit surmonter
sa peur naturelle du risque d’être trahie.
Les théories économiques classiques soutiennent que les hommes, agents économiques, se
comportent toujours de manière à optimiser leur
gain, et donc de manière purement égoïste (e.g. la
théorie du choix rationnel - TCR). Pour eux, dans
ce jeu en particulier, cela n’a pas de sens de faire
confiance puisque celle-ci ne sera pas honorée. Et
pourtant, les chercheurs comme Berg, Camerer,
Zak ou autres psychologues et économistes, ont à
maintes reprises constaté que la majorité des investisseurs transfèrent au moins la moitié de leur
dotation initiale et que les fiduciaires renvoient
majoritairement l’argent investi, voire plus. A
l’inverse, les comportements indignes de confiance entraînent fatalement des sanctions, dans le
but de rappeler aux joueurs les obligations qu’ils
ont les uns envers les autres. Ces études ont démontré que la confiance est extraordinairement
enracinée chez l’Homme, et ont permis
d’améliorer notre compréhension des comportements de réciprocité qu’elle implique, indispensable à la stabilité et à la cohésion des sociétés.
Ce jeu a permis expérimentalement de mettre
en évidence un certain nombre d’autres facteurs
sociaux qui semblent infléchir la confiance. Bien
sûr, la familiarité entre individus favorise le sentiment de confiance, et elle s’instaure, de fait, rapidement lorsque deux personnes, même inconnues au départ, jouent ensemble un certain
nombre de coups successifs. A l’opposé de cette
confiance qui peut s’instaurer de façon directe
lorsque deux personnes interagissent, d’autres
types de facteurs peuvent influer son acquisition:
par exemple la réputation respective des personnes qui peut être connue à l’avance. Si une
personne est connue pour être une personne morale, engagée dans de nombreuses causes sociales
ou simplement réputée pour être digne de confiance, il semble plus aisé de lui faire confiance
dès le début d’un échange. Au contraire si quelqu’un a une très mauvaise réputation, de la
gfdgfd
ACQUERIR UNE REPUTATION DE CONFIANCE
réserve semble plus appropriée au début d’un
échange. Est-il possible d’identifier ces différences comportementales au niveau cérébral ?
Existe-t-il des structures corticales humaines qui
ont évolué dans le but de prendre en compte la
réputation d’autrui et ainsi d’aider l’homme à
évaluer rapidement le niveau de confiance qu’il
peut offrir à un inconnu? Plus explicitement,
peut-on isoler les bases neuronales du modèle
mental qui guide le comportement de
l’investisseur dans la condition où il ne sait rien
de son interlocuteur et dans la condition ou il
connait sa réputation ?
Répondre à ces questions constitue un des objectifs de l’équipe pluridisciplinaire de Neuroéconomie du Pr. Coricelli au sein de laquelle je
conduis mes recherches. Les scientifiques de
cette unité utilisent les approches standard
d’analyses IRMf, les études sur les patients cérébrolésés et atteints de troubles psychologiques,
ainsi que les neurosciences computationnelles
pour apporter différentes perspectives de recherche à ce domaine scientifique. En fait, les
études sur la confiance et la réputation corroborent, au niveau neuronal, l’étroite relation qui
existe entre la confiance et le risque. Lors d’une
expérience que nous avons menée, nos sujets ont
participé au jeu de la confiance dans le rôle de
l’investisseur pendant une séance d’IRM. Dans la
moitie des cas, ils connaissaient a priori la réputation du second joueur et dans l’autre, ils devaient l’acquérir au fur et a mesure des échanges.
Lorsqu’ils se trouvaient face à des personnes dont
ils ne connaissaient pas la réputation - au début
des échanges - nos analyses ont rapporté de fortes
activations au niveau du striatum ainsi que
l’insula, zones qui régissent respectivement
l’apprentissage et les situations d’incertitude. Au
fur et à mesure des échanges, lorsque la confiance
ou la méfiance s’instaurait, ces activations se sont
trouvées de plus en plus réduites. De la même
manière, lorsque la réputation du second joueur
(qu’elle soit bonne ou mauvaise) était connue au
départ, alors ces deux zones étaient très peu actives chez l’investisseur. Au contraire d’autres
zones, celles notamment qui administrent le contrôle cognitif ou la régulation des émotions,
étaient fonctionnellement corrélées avec les décisions de faire confiance ou non au début des
échanges lorsque les participants connaissaient la
réputation de leur adversaires (activation partant
de l’aire tegmentale ventrale et projetant sur les
cortex pré et dorso-préfrontaux). Ces résultats
démontrent à quel point les hommes, hautement
sociaux, ont développé au cours de leur évolution
une sensibilité accrue à ce vecteur d’information
sociale et sont capables de le prendre en compte
pour optimiser leurs décisions. La réputation a un
impact sur l’acquisition de la confiance et peut
aider a surmonté la méfiance qui peut exister au
début d’une relation. Mais de la même manière,
elle peut freiner l’acquisition de la confiance si la
réputation du partenaire est mauvaise.
Et que se passe t-il lors d’une trahison ? A-telle un effet moins important lorsqu’elle est infligée par une personne qui a une bonne réputation ? Pardonnerions-nous plus facilement à Mère
Theresa ? Est-ce qu’une trahison a plus d’impact
au début d’une relation ou après de longs
échanges ?
Pour étudier tous ces phénomènes influençant
la dynamique de l’acquisition de la confiance,
notre équipe travaille maintenant sur la modélisation des manifestations comportementales et neurologiques liées à la confiance et aux réputations
grâce aux modèles d’apprentissage. Nos résultats
préliminaires suggèrent que la confiance est basée
sur une représentation mentale probabilistique qui
s’initialise sur des a priori explicites. Par
exemple, les revues Ebay sur les vendeurs, les cotations d’une marque ou même les simples rumeurs au sein d’un groupe de travail, qui sont ensuite dynamiquement réactualisées selon la nature
des échanges consécutifs. Mais nos analyses mettent aussi en évidence que les décisions de faire
ou de ne pas faire confiance ne sont pas déterminées par la bonne ou la mauvaise réputation des
entités morales, mais sont le résultat complexe
d’un outillage cognitif qui permet, ou non, de
prendre en compte ces informations. Un certain
9
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ACQUERIR UNE REPUTATION DE CONFIANCE
contrôle cognitif gouverne la confiance, un processus conscient qui peut moduler nos modèles
mentaux de prise de décision sociale et qui peut,
ou non, se fonder sur la réputation d’autrui.
La découverte des zones cérébrales responsables de l’acquisition de la confiance, ainsi que
de celles qui régissent les composantes sociales
de
réputation,
est
susceptible
d’avoir
d’importantes applications pour les patients souffrants de troubles mentaux comme la phobie sociale ou l’autisme. La phobie social est classée
troisième trouble mental le plu répandu, après la
dépression et les problèmes addictifs. Les personnes souffrant de ces pathologies ont des difficultés à interagir avec autrui et sont souvent incapables de ressentir les bases les plus élémentaires
de la confiance envers les autres. Les résultats de
ce champ de recherche aident à redéfinir les thérapies comportementales en mettant l’accent sur
l’importance de considérer les a priori qu’ont les
patients envers autrui, ou la manière dont ceux-ci
leur ont été transmis. Parallèlement aux nôtres,
d’autres études ont montré qu’une hormone, appelée Ocytocine, modifiait notre aptitude à faire
confiance à quelqu’un en aidant à surmonter la
méfiance. Son administration, de concert avec
une thérapie comportementale, pourrait avoir des
effets positifs sur les patients, en particulier en
induisant un état de relaxation en situation sociale.
Pour conclure, toutes ces découvertes montrent que nos comportements sociaux et notre
propension à faire confiance sont influencés par
un grand nombre de facteurs biologiques, cognitifs et environnementaux certes complexes mais
identifiables. Les recherches futures devraient
nous aider à mieux comprendre les interactions
entre ces processus qui façonnent nos choix de
faire confiance et de coopérer, éléments essentiels au fonctionnement social. Car connaître ces
mécanismes de prise de décision ne devrait jamais servir à manipuler la confiance des autres,
dans le but de calculer et de maximiser des intérêts égoïstes et opportunistes. A nous seulement
de les mériter.
10
Elsa Fouragnan,
PhD student in Neurosciences
CIMeC Center for Mind/Brain Sciences (Italy)
Email: [email protected]
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Understanding and sharing intentions: The origins of cultural cognition. Behavioral and Brain Sciences 28: 675–735.
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MOTS CROISÉS
Par Marion Labadie
HORIZONTALEMENT
1. Derrière le pons.
2. Décalage de fréquence d’une onde
acoustique.
3. Mâle.
4. Permet de récolter des financements
pour des recherches médicales durant
30h.
5. Peut être une partie du corps, une
structure du système nerveux ou une
tirelire chrétienne.
6. Cri « Adrian » comme personne.
7. Un des premiers satellites artificiels
lancés par l'Union soviétique autour de
la Terre.
8. Négatif ou Positif.
9. Mince !
VERTICALEMENT
I. Personnage virtuel aidant l’ergonome dans
ses évaluations web.
II. Peut être noire ou de Skinner.
III. Gestion du cycle de vie des applications et
logiciels.
IV. Expérience utilisateur.
V. Récits relatant de faits imaginaires.
VI. Syndrome d’une surdité associée à une cécité ou célèbre chanteur de R’n’B.
VII. Sa diminution est caractéristique de la maladie de Parkinson.
VIII. Réseau local en anglais.
IX. Méthode utilisée pour obtenir un tirage
aléatoire.
Solutions du numéro précédent (CSS 9, Décembre 2011)
HORIZONTALEMENT
1. Effet
2. Enigme
3. Us
4. Cristallisée
5. Yogique
6. Tz
7. BDD
8. Enigma
9. Soul
10. Ecrans
VERTICALEMENT
I.
Descartes
II.
Jiminy
III.
Mot
IV.
Gödel
V.
NL
VI.
Queue
VII.
Fluide
VIII.
GTA
IX.
Tumeur
X.
Mars
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Coordination et mise en page : William Hirigoyen, Boris Gambet.
Rédaction : White Rabbit, Marion Labadie, Boris Gambet.
A collaboré à ce numéro : Thierry Kosinski, Elsa Fouragnan.
Illustration : Emeline Racon.
Mots croisés : Marion Labadie.
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ISSN 2106-6442
Directeur de la publication : William Hirigoyen
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