l`heure de lou - CDN Orléans Loiret Centre

Transcription

l`heure de lou - CDN Orléans Loiret Centre
08/14 FEV 14
Hebdomadaire
OJD : 613234
Surface approx. (cm²) : 466
N° de page : 148
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L'HEURE DE LOU
Comment résister au charme de Lou Doillon ? L'actrice et chanteuse se retrouve
dans le rôle de l'intervieweuse et tire de belles confidences de ses amis artistes.
EDI
Carte blanche
à Lou Doillon
21 go
Europe i
Comment définir
cet objet sonore non
.,
...
encore identifie sur
la grille d'Europe i ?
«C'est une émission
musicale sur les gens Que j'aime et qui
m'inspirent... », tente Lou Doillon dans
un souffle éraillé. La voix grave et sensuelle de la chanteuse surjoue la solennité, comme pour mieux l'étouffer
dans l'œuf. Elle pourrait s'installer
dans ce moment sans précédent : aucun artiste avant elle ne s'est encore
vu offrir (du moins ces dernières années) de « carte blanche » sur cette antenne. La figure est libre, et l'exercice,
à inventer. Lou s'en empare, petit soldat pas plus maladroit que cela devant
un micro qui attend tout d'elle. «L'idée,
c'est de partir d'un artiste pour en rencontrer d'autres, explique Bruno Gaston, directeur délégué de la station.
Quoique classique, l'exercice révèle
beaucoup de choses sur la personnalité
ORLEANS
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invitée. » D'autres soirées de ce type
suivront, selon les envies des uns et
les disponibilités des autres, dans un
esprit de collection.
Un premier plateau installe la jeune
femme (31 ans) au côté des chanteurs
Etienne Daho et Albin de la Simone,
ainsi que du comédien et metteur en
scène Arthur Nauzyciel. Après dix minutes d'échange introductif, Frédéric
Taddeï s'est éclipsé, lui laissant les clés
de la soirée. La porte du studio s'est refermée, comme un piège, sur un silence ouaté. Il faut se lancer. «La musique, c'est un dialogue autour de
l'amour, non ? Les oiseaux, s'ils sifflent,
c'est pour dragouiller... » A Albin de la
Simone : «Est-ce que tu fais la musique
que tu voudrais écouter?» Puis, dans
un élan tourné vers Etienne Daho, qui
vient d'évoquer une chanson que lui a
écrite Dominique A : «Pour être si inspirants pour nous, c'est que vous êtes
sacrement inspirés par ailleurs...»
Il y a un petit parfum d'été dans cette
atmosphère de confidences chuchotées et de rires un peu forcés. L'excitation d'un lien qui se crée ; la possibilité
d'une intimité, malgré la brièveté de
l'échange, forcément léger. Le père,
Jacques Doillon, y met bientôt bon
ordre, qui vient parler de son art à sa
fille et ce feu follet de Louis Garrel. Les
deux enfants terribles, fille et fils de cinéma, malmènent tendrement le cinéaste, dont les références semblent
ne s'être guère renouvelées. Puis, troisième plateau et troisième sujet de
curiosité cher à l'interprète d'I.C.lL :
le dessin. C'est à ce moment-là, dans
son échange avec Charles Berberian
et Philippe Katerine, que l'on en découvre le plus sur Lou Doillon, dessinatrice avant d'être mannequin, comédienne et même chanteuse. Du récit de
ses années d'observations silencieuses,
on comprend qu'elle s'est construit un
équilibre et a puisé le courage de se proposer aux regards avant de se donner à
entendre dans la fragilité de son art.
- Aude Dassonville
Eléments de recherche : ARTHUR NAUZYCIEL : directeur du Centre Dramatique National d'Orléans, toutes citations