Enquête : l`industrie du livre à l`heure du numérique

Transcription

Enquête : l`industrie du livre à l`heure du numérique
NEOMA
Mars 2016 / N°7
ALUMNIReview
L a
r e v u e
d e s
A l u m n i
d e
N EO M A
B u s i n e s s
S c h o o l
Enquête :
l’industrie
du livre à l’heure
du numérique
CONNEXIONS : DAF et digital, la révolution s’accélère
ASSOCIATION : Anne Browaeys-Level, lauréate des Trophées 2016
TRAJECTOIRES : Promoscopie Master Grande École 2013
CAMPUS : Enactus à Johannesburg
N ° I S S N 24 2 9 - 0 5 9 9 - M a r s 2 0 1 6
Prix public : 10 € - www.neoma-alumni.com
ÉDITO
Être fier, franc et fiable
Tel est le message que je fais passer aux étudiants de l’école lors des amphis de présentation de notre réseau.
Être fier de notre diplôme, le clamer Urbi et orbi, constitue la base de tout sentiment d’appartenance.
C’est un comportement visible, transmissible, capable d’ouvrir bien des portes. Il est important notamment
quand les diplômés doivent répondre aux sondages ou études pour les classements. Ce sujet est
particulièrement sensible. Nous devons nous mobiliser dessus pour garantir la valeur de notre diplôme.
Être franc, ce n’est pas toujours facile : même si la réaction de l’autre n’est pas bonne dans l’immédiat,
l’attitude franche est toujours payante à long terme. Être franc, c’est typiquement ce que l’association
des diplômés a fait en fin d’année dernière en faisant valoir son devoir d’alerte auprès du conseil
d’administration de l’école sur les résultats des classements et les retours de certaines DRH. À la franchise
il faut aussi ajouter la fermeté. Il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas passer outre.
Enfin, être fiable remporte tous les suffrages : je souhaite à chacune et chacun qu’on puisse le dire de vous.
L’image des diplômés de NEOMA est bonne : nous sommes perçus comme humbles, sans grosse tête,
et efficaces. Cette qualité de fiabilité fait partie de notre ADN.
Ces trois qualités, nous les avons adoptées comme valeurs dans notre association et nous sommes
convaincus qu’elles vont nous porter haut, loin et pour longtemps encore. Elles sont partagées
par les nouveaux collaborateurs recrutés pour renforcer notre action.
J’espère que la lecture de ce numéro vous rendra encore plus fiers d’appartenir à ce réseau : voyez comme
les succès sont là dans des secteurs plutôt inattendus comme l’édition ! Quant à la promoscopie du MGE
2013, elle prouve que trois ans après la sortie, les cartes de visite sont bien attrayantes. Nous ouvrons un
courrier des lecteurs qui vous permettra de rebondir sur les articles, commenter et proposer à votre tour
des thèmes de contribution. Un cercle vertueux peut ainsi se créer et renforcer notre connaissance mutuelle.
L’homme et la femme sont au cœur de notre association. Je profite de cet édito pour remercier
Marie-Francoise Delaporte pour son engagement pendant vingt-trois ans pour notre association
et je salue l’arrivée d’Élodie Fauvelet et d’Agnès Flouquet-Vilboux, nos deux nouvelles salariées.
Agnès, en tant que directrice générale, va avoir la responsabilité d’aider le bureau, composé de bénévoles,
dans le développement de l’association.
Ce numéro est dédié à Claire (MGE) et Marie (Cesem et MS), parties trop tôt par une triste soirée parisienne
de novembre.
Jean-Michel Huet (MGE 97)
Président
[email protected]
Directeurs de la publication : Jean-Michel Huet • Comité éditorial : Marie-Lise Trochu ([email protected]) +33 (0)2 32 82 58 03
et Jean-Michel Huet ([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Jacques Dabere, Yoann Duval, Marie-Pierre Noguès-Ledru, Leslie
Gealageas, Benjamin Rondot • Crédits photo : Leslie Gealageas - Nicolas Galineau (couverture), 123RF (P. 6), Olivier Dion (P. 11), Fred Tanneau (P. 23), Kayser Rakoto
(P. 28 et 29), David Atlan (P. 31), Fred Laures (P. 32), Ledroitperrin (P. 46) • Siège de Alumni Reims Rouen / NEOMA ALUMNI : 9 rue d’Athènes 75009 Paris •
Nouveaux locaux à compter du 4 mars : 85, rue de la Victoire 75009 Paris. • Tél. +33 (0)1 73 06 98 12 • [email protected] • Conception graphique
et mise en page : Emmanuelle Janvier, tél. : +33 (0)2 40 13 22 49 • Impression : Le Réveil de la Marne, Épernay, tél. : +33 (0)3 26 51 59 31 • Tirage : 10 000 ex. •
Dépôt légal : mars 2016 • N° ISSN : 2429-0599.
2 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
CONNEXIONS
nPage 4 : Enquête : L’industrie
du livre à l’heure du numérique
• Le livre, premier bien culturel en France
• La transmission des savoirs
via le numérique
• Diriger une fabrique
de best-sellers
• Éditeur de savoirs
• Créer des collections
à grand tirage
• Un marathon éditorial
pour la rentrée scolaire 2016
• Any Time, Any Where,
Any Device
• Promouvoir la lecture plaisir auprès des enfants
• Tout en un : l’émergence
du statut d’auteur indépendant
• Prolonger la vie du livre grâce au numérique
• Devenir auteur : pourquoi, comment ?
• Voyage au pays de l’écrit
• Tous fans de BD
n Page 38 : Vu dans la presse/Ils (elles) entreprennent
n Page 40 : Teachers & Alumni ASSOCIATION
Library
entreprises soutiennent leurs salariés aidants d’un proche âgé
TRAJECTOIRES
n Page 25 : DAF et digital :
n Page 41 : Promoscopie
la révolution s’accélère
MGE 2013
n Page 26 : Récompenses, prix
n Page 48 : Jobs en vue, ayez
et galette des rois
le réflexe NEOMA !
n Page 27 : To go further
n Page 49 : La magie du portage ALUMNI
n Page 30 : Awards & Congratulations
n Page 32 : Devenir ambassadeurs de nos villes d’études ?
n Page 33 : Événements France
n Page 34 : Événements monde
n Page 35 : Côté perso (carnet)
n Page 51 : L’association Enactus porte les couleurs de l’école
à Johannesburg
n Page 52 : Le meilleur des deux n Page 24 : Comment les n Page 28 : Trophées NEOMA CAMPUS
salarial : indépendant
mais salarié
n Page 50 : L’essentiel
des indemnités de rupture
du contrat de travail (suite et fin)
mondes.
n Page 54 : L’actu de la Fondation
SIGLES DIPLÔMES
MGE signifie Master Grande École,
le programme « Sup de Co »
de Reims MS ou « ESC Rouen »
de Rouen BS. Les autres
programmes seront intitulés en
clair pour faciliter la compréhension du lecteur. Le numéro qui
suit à deux chiffres correspond
à l’année de sortie (00 = issu
de la promotion sortie en 2000).
NB : la référence au campus
d’origine n’est plus indiquée afin
d’accélerer l’appropriation
par chacun de la marque NEOMA
désormais commune à tous.
n Page 36 : Nominations
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 3
CONNEXIONS
ENQUÊTE
L’industrie du livre
à l’heure du numérique
Le livre, premier bien
culturel en France
Immergée dans ce secteur depuis quinze ans, Camille Mofidi (MGE 00)
en retrace l’évolution à l’aune de son expérience dans l’édition classique puis,
depuis quelques années, dans le pur numérique chez Kobo.
Après une longue période de stabilité, le secteur
de l’édition connaît depuis quelques années
des bouleversements liés à l’émergence du livre
numérique et à l’irruption de nouveaux acteurs,
notamment anglo-saxons, dans la chaîne de
distribution.
J’ai eu la chance de vivre la révolution du livre
numérique de l’intérieur lors de mon passage
au Syndicat national de l’édition. En voici les
principaux éléments, précédés d’un panorama
du secteur nécessaire à la compréhension des
enjeux et stratégies des acteurs en présence.
PANORAMA DU MONDE DU LIVRE
Avec un livre, toute personne a la possibilité d’avoir « le monde entre les mains » (baseline utilisée par Le Livre de
Poche) ou sous ses doigts selon qu’on utilise le print ou le Web. Comme le prouve l’enquête menée dans ce numéro, il
n’y a pas d’opposition entre papier et digital. C’est plutôt une complémentarité croissante qui se crée en fonction de
différents critères : le contenu (manuel scolaire, ouvrage professionnel, littérature, bande dessinée), le contexte (travail,
école, relation familiale, loisirs), l’âge et le niveau culturel (enfant, adulte geek, senior…), les outils à disposition (livre papier
d’occasion, smartphone, liseuse, ordinateur), le pays (la France est en retard sur les pays anglo-saxons) ou le mode de vie
(urbain, rural…).
Chacun fait comme il veut ou comme il peut. Le plus important est d’avoir des yeux… et le goût de la lecture ou de
l’écriture, selon sa situation d’auteur ou de lecteur. En effet, qu’est-ce qui dominera à l’avenir pour imprimer notre cerveau :
l’image ou le signe ? Autre vaste débat.
Nous avons contacté 18 diplômés dans ce numéro, tous acteurs directs ou indirects de la diffusion de ce formidable
média universel séculaire : le livre. Une fois de plus, une réalité : les alumni de NEOMA ont une place importante dans les
plus grandes maisons d’édition (Editis, Hachette, Eyrolles…) mais aussi chez les pure players (Kobo, Youbooks…).
Merci à chacun pour le temps passé à cette contribution, en particulier les deux experts, Camille Mofidi (MGE 00) côté
alumni et Valéry Michaux côté école. Un regret toujours : avoir « oublié » certains faute de place… Qu’ils n’hésitent pas à
nous contacter en s’exprimant à leur tour : un courrier des lecteurs verra le jour dès le prochain numéro (contacts page 2).
4 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
La chaîne du livre traditionnelle englobe tous
les acteurs intervenant dans la création et la
distribution de ce bien culturel. À l’origine d’un
livre se trouve « l’auteur d’une œuvre de l’esprit »,
pour reprendre la terminologie du Code de la
propriété intellectuelle. Celui-ci va confier son
texte et céder ses droits à un éditeur avec lequel
il aura signé un contrat d’édition.
Dans l’édition classique, c’est l’éditeur qui
choisit les textes, les retravaille avec l’auteur,
les corrige avant de les mettre en page et de les
envoyer en fabrication, puis en impression. Le
diffuseur se charge des opérations commerciales
et marketing et gère les relations avec les circuits
de vente. Le distributeur prend en charge
les opérations logistiques, du stockage des
exemplaires jusqu’à leur transport auprès des
clients revendeurs. Le libraire enfin est celui qui
présente le livre au lecteur final à qui il prodigue
conseils et recommandations.
LOI LANG
La loi du 10 août 1981, connue sous le
nom de loi Lang, est le texte qui régit
le secteur du livre depuis plus d’une
trentaine d’années. Elle stipule que le
prix d’un livre en France est fixé par
l’éditeur et qu’un même livre doit
être vendu au même prix par tous les
détaillants. Ce texte s’applique au livre
papier. Une loi a étendu la loi Lang
au livre numérique sur le territoire
français en mai 2011.
LES PRINCIPAUX GROUPES D’ÉDITION
En France, les grands groupes d’édition
concentrent les activités d’édition, de diffusion
et de distribution. Ils possèdent des filiales de
diffusion et de distribution qui vont assurer
ces services pour le compte des éditeurs groupe
aussi bien que pour le compte d’éditeurs tiers.
L’édition est un secteur concentré dans lequel
les dix principaux groupes représentent plus de
80 % du marché total de l’édition.
Les dix premiers groupes d’édition français en
2015 sont Hachette Livre (2 milliards d’euros
de chiffre d’affaires), Editis (663 millions),
Madrigall (437 millions), né du rachat du
groupe Flammarion par le groupe Gallimard en
2012, Lefebvre-Sarrut (397 millions), MédiaParticipations (350 millions), France Loisirs
(325 millions), La Martinière Groupe (240
millions), Reed Elsevier (192 millions), Albin
Michel (168 millions), Lamy (114 millions).
On peut voir dans ce classement des groupes
généralistes comme Hachette Livre ou Editis qui
regroupent des maisons de littérature générale,
de littérature jeunesse, de beaux livres, de livres
pratiques, mais aussi des maisons d’édition
scolaire ou universitaire. D’autres groupes
comme Lefebvre-Sarrut, Reed Elsevier ou Lamy
sont spécialisés dans l’édition professionnelle :
juridique, médicale ou scientifique.
LE LIVRE, PREMIER BIEN CULTUREL
EN FRANCE
Malgré l’essor considérable des autres loisirs
culturels, notamment sur support numérique,
le livre reste la première industrie culturelle
en France avec un chiffre d’affaires global de
3,9 milliards d’euros sur un total de 7,4 milliards.
C’est un secteur qui se caractérise par un
nombre élevé de références disponibles (plus de
700 000) ainsi qu’une forte production de titres
publiés (environ 70 000 nouveautés par an). À
l’image des autres loisirs culturels, le secteur du
livre est une industrie de prototypes où les bestsellers financent les titres qui n’atteignent pas
leur seuil de rentabilité.
L’édition et la librairie employaient ensemble un
peu plus de 30 000 salariés en 2011. Rappelons
enfin que, à des fins de politique culturelle,
le livre bénéficie d’un taux de TVA réduit de
5,5 % depuis 1971. En 2011, ce taux réduit a été
étendu au livre numérique au motif de la nondiscrimination des supports.
CAMILLE MOFIDI, MGE 00,
est manager Europe pour Kobo
Writing Life, la plateforme
d’autoédition de Kobo. Son rôle
consiste à accompagner
les auteurs et les éditeurs dans
leur stratégie numérique, grâce
à un outil de publication performant
et ergonomique.
Camille a rejoint Kobo en 2013
pour développer les activités
de Kobo Writing Life en Europe,
dans un contexte de forte croissance
de l’autoédition.
Auparavant, elle a exercé le métier
d’éditrice au sein de diverses maisons
d’édition du groupe Hachette Livre,
avant de rejoindre le Syndicat national
de l’édition en tant que chargée
de mission pour le développement
numérique, conseillant les éditeurs
dans leur adoption du livre
numérique.
Camille est aussi diplômée d’ESCP
Europe et intervient régulièrement
aux jurys de sélection du mastère
Management de l’édition ainsi qu’à
des conférences professionnelles sur
l’édition numérique et l’autoédition.
L’ÉMERGENCE CONTRARIÉE DU LIVRE
NUMÉRIQUE EN FRANCE
Aujourd’hui, le livre numérique est une réalité
en France, même s’il représente une part
relativement faible du marché total du livre : 6,4 %
d’après le SNE en 2014. Ce chiffre est toutefois
plus élevé dans certains secteurs comme
l’édition professionnelle, qui a commencé sa
mutation bien plus tôt, ou la littérature grand
public. Pour certaines maisons d’édition, le
numérique dépasse 10 %, voire 15 % de part de
marché, notamment en littérature dite de genre
(romance, thriller, science-fiction, fantasy).
Les éditeurs ont pris le virage du numérique
en adaptant leurs process de fabrication
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 5
CONNEXIONS
ENQUÊTE
La transmission des savoirs
via le numérique
Le secteur du livre
est une industrie
de prototypes où
les best-sellers financent
les titres qui n’atteignent
pas leur seuil
de rentabilité.
pour intégrer le livre numérique dès l’amont
et permettre la parution simultanée d’une
nouveauté en papier et en numérique. Ils ont
également entrepris de numériser leur fonds
dès 2007. Enfin, certains éditeurs de livres
illustrés se sont lancés dans le développement
d’applications ou de livres enrichis dès 2010 lors
de l’arrivée de l’iPad en France. Le format adopté
pour le livre numérique par la quasi-totalité du
secteur en France et à l’international est l’epub,
un format de fichier ouvert et interopérable qui
permet un affichage adapté quelle que soit la
taille de l’écran. Il y a toutefois une exception
puisque Amazon utilise un format propriétaire
appelé MOBI.
L’essor de la lecture numérique a été favorisé par
l’apparition de supports dédiés à la lecture, les
liseuses à encre électronique. Cette technologie
permet de reproduire l’apparence du papier et
consomme très peu d’énergie dans la mesure
où l’écran n’est pas rétro-éclairé. En France, les
premiers modèles sont apparus en 2008 (liseuses
Sony et Bookeen), mais c’est véritablement en
2011 avec l’arrivée d’Amazon et de Kobo sur
le marché français que la lecture numérique
a décollé. Les livres numériques peuvent être
également lus sur de nombreux autres supports
tels que tablettes, smartphones et ordinateurs,
avec ce bémol que la lecture de livres se trouve
concurrencée sur ces supports par d’autres
divertissements. Le taux d’équipement en
appareils de lecture augmente constamment :
en 2014, 3,5 % des foyers français ont une
liseuse (1 million de foyers), 35 % sont équipés
de tablettes (13 millions) et 49 % possèdent un
smartphone (35 millions).
Les pratiques de lecture numérique se
développent doucement comme le montrent
les résultats du dernier baromètre de la
profession : le nombre de lecteurs numériques
est en augmentation et représente 18 % de
la population. Parmi les avantages du livre
numérique plébiscités par les lecteurs, on peut
citer la facilité de stockage et de rangement,
le transport et la mobilité, la possibilité
d’acquisition simple et immédiate, la facilité de
paiement.
6 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Valéry Michaux, enseignante-chercheuse stratégie et entrepreneuriat
à NEOMA Business School, a enquêté sur ce thème. Résultat de ses recherches.
La transmission des savoirs via le numérique
m’évoque à la fois les questions des massive open
online courses (MOOC), bien entendu, la façon
dont la filière du livre tarde à se réinventer, la
place grandissante de la vidéo comme vecteur
de diffusion des savoirs ou encore la place de
la recherche comme moteur de création de
nouveaux savoirs. Revenons de façon très
synthétique sur ces points pour montrer quels
sont les sujets polémiques aujourd’hui qui font
débat dans les écoles.
Malgré cela, le développement du livre
numérique en France reste lent, surtout si l’on
compare la situation avec les marchés anglosaxons. L’e-book représente en effet 23 % du
marché du livre aux États-Unis et 17 % en
Grande-Bretagne. Parmi les freins fréquemment
avancés par les lecteurs de livres numériques en
France reviennent les éléments suivants :
• le prix des e-book : les nouveautés sont en
moyenne vendues 30 % moins chères que la
version papier, là où les acheteurs s’attendent
à des prix significativement réduits pour des
produits culturels au format numérique ;
• l’offre non exhaustive : le catalogue de livres
disponibles au format numérique en France
est de 150 000, ce qui reste bien inférieur au
catalogue papier ;
• la restriction des usages : les acheteurs
regrettent souvent l’impossibilité de prêter un
livre numérique comme un livre papier ;
• les Digital Rights Management (DRM) : cette
technique, qui permet de chiffrer un fichier
numérique afin d’empêcher sa diffusion sur
les réseaux, est perçue comme une entrave à
l’expérience utilisateur.
TENDANCES ET INNOVATIONS
Malgré ces difficultés, le livre numérique
constitue un levier de croissance pour l’édition
et s’inscrit dans une dynamique avec de
nombreuses innovations et expérimentations
de nouveaux modèles.
• Les modalités d’accès au livre numérique
évoluent : achat à l’acte par téléchargement,
lecture en streaming, abonnement, prêt
numérique en bibliothèque.
• L’apparition de plateformes d’autoédition
permet aux auteurs de publier leurs livres en
numérique de manière simple et gratuite, avec
un accès direct aux lecteurs.
• Le développement de communautés de
lecteurs ou l’importance croissante des
blogueurs et des booktubeurs renouvelle les
modes de prescription du livre.
• La création de plateformes de mise en relation
auteur-lecteur impacte les modes de lecture,
voire d’écriture.
• L’avènement de l’impression à la demande,
innovation à mi-chemin entre le papier et
le numérique, permet désormais d’éviter la
rupture de stock sur un livre.
n
Kobo est l’un des leaders mondiaux de la lecture numérique avec un catalogue de
plus de 4 millions de livres numériques disponibles dans plus de 190 pays. La société
fabrique et distribue également une large gamme de liseuses à encre électronique.
Kobo appartient au groupe japonais Rakuten, spécialisé dans le e-commerce.
https://store.kobobooks.com/en-fr/
Kobo Writing Life est la plateforme d’autoédition de Kobo, qui permet aux auteurs
de publier et de vendre leurs livres au format numérique sur la librairie Kobo et sur
celle de ses partenaires, dont la Fnac en France.
Pour plus de renseignements : www.kobo.com/writinglife
La Conférence des grandes écoles a lancé en
juin 2014 un groupe de travail portant sur
les stratégies numériques des établissements
et l’enseignement à distance. C’est dans ce
contexte que j’ai commencé à m’intéresser
aux travaux internationaux de prospective qui
pouvaient aider ce groupe de travail dans sa
réflexion.
J’ai été particulièrement intéressée par un
travail développé par un think tank anglais
universitaire (Institute for Public Policy
Research, 2013) financé par Pearson, l’éditeur
que nous connaissons bien dans notre domaine
d’enseignement. Ce travail nommé « An
Avalanche Is Coming » aboutit à présenter
les cinq modèles économiques d’université
qui sont censés survivre dans le futur face
à l’avalanche du numérique. Il n’y a pas un
modèle meilleur que les autres mais ces cinqlà devraient coexister :
1) la Google University high-tech développée
par de nouveaux acteurs de l’économie
numérique,
2) l’université 100 % numérique de masse qui
découlera des MOOC,
3) l’université internationale de niche au sein
d’un réseau international de niche ayant intégré
le numérique dans ses enseignements mais
dont la réputation repose sur son élitisme, ses
réseaux, ses séminaires et sa notoriété,
4) l’université généraliste locale au sein d’un
réseau international de généralistes locaux pour
des parcours d’étudiants transuniversitaires
intégrant des pédagogies mixtes numériques et
présentielles,
5) les nouveaux intégrateurs tiers et l’éducation
certifiée à la carte.
J’ai donc, dès que j’ai pu, pris rendez-vous avec
cet éditeur pour discuter nouvelles solutions
éditoriales. La réalité est bien entendu beaucoup
plus en retard que la pensée prospective… à
moins que la recherche soit très en avance ! On
trouve déjà des formules d’e-book enrichies chez
Pearson mais très en décalage avec les nouveaux
usages qui se développent à grande vitesse au
travers des MOOC ou de la presse, par exemple
mêlant vidéo, écrit, actualité, analyse de fond,
etc. Par curiosité, j’ai donc posé la question à
d’autres éditeurs et j’ai été très surprise de
constater que la transition numérique de la
filière de l’édition d’ouvrages en management
ou d’ouvrages scolaires enrichis ne faisait que
démarrer.
Parmi les études sur la question, celle de KPMG
est intéressante (KPMG, 2015). Actuellement, il
y a 71 % des éditeurs dans le secteur « scolaire,
sciences et dictionnaire » qui possèdent une offre
d’e-book. Ce sont principalement les grosses
maisons d’édition qui ont les moyens de cette
transition. Dans 90 % des cas, il s’agit de simple
transcription du modèle « papier » à un modèle
numérique (PDF, epub). Seuls 2,9 % des éditeurs
offrent systématiquement une version enrichie
des nouveaux livres numériques (liens vers
Internet, ajout vidéo, ajout audio, annexes, mise
à jour, etc.). Comme c’est souvent le cas, on a
pour l’instant un basculement du monde papier
vers le numérique mais sans réelle innovation
en dehors de celle du modèle économique avec
le streaming. À quand les ouvrages ressources
multimédia qui nous permettront d’inventer les
cours de demain ? Car pendant que les éditeurs
se mettent – doucement – au numérique, les
écoles aussi s’y mettent (voir l’article de Nathalie
Devaux p. 15).
n
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 7
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Guillaume Vicaire,
DG d’Editis
Diriger une fabrique de best-sellers
Après dix-sept ans et un parcours exemplaire chez Carrefour, Guillaume Vicaire (MGE 90) choisit de rejoindre le monde
de l’édition, en plein essor, du numérique. Un pari risqué qui illustre son goût du challenge. Son ambition pour le groupe :
créer de nouveaux modes de relations entre les auteurs et leurs lecteurs.
NAR : Quels souvenirs gardez-vous
du campus de Rouen ?
G. V. : J’en garde d’excellents souvenirs. D’abord
parce que j’y ai rencontré ma femme, mais aussi
des amis pour la vie. Je me suis beaucoup investi
dans la vie associative : liste BDE, préparation
du gala de l’école. Ces années d’école ont été
pour moi une expérience fondatrice.
NAR : Vous avez commencé votre carrière
chez Arthur Andersen : pourquoi l’audit ?
G. V. : Ce n’est pas tant l’audit en soi qui
m’intéressait mais plutôt l’entreprise, où
j’avais fait mon stage de troisième année.
Arthur Andersen avait une culture très forte
d’engagement, de leadership et d’excellence. Au
point que l’association des anciens du cabinet,
dont je fais d’ailleurs partie, existe toujours, des
années après la disparition de la société.
NAR : Vous avez ensuite fait un passage
éclair à l’Institut français des pétroles ?
G. V. : Oui, je n’y suis resté que six mois car le
projet pour lequel j’ai rejoint cette structure
ne s’est pas montré aussi intéressant pour moi
que je l’espérais. J’aime l’action, je souhaitais
exercer des responsabilités opérationnelles et
managériales, et j’ai compris que je ne pourrai les
acquérir que dans un environnement plus large.
C’est pourquoi j’ai rejoint le groupe Carrefour
en 1995. J’ai d’abord commencé dans le contrôle
de gestion, puis j’ai pris des responsabilités plus
globales de direction en finances et gestion en
Europe. Je pensais occuper plus rapidement des
responsabilités opérationnelles, mais le contexte
de l’époque – fusion de Carrefour et Promodès,
développement du groupe à l’international –
m’a donné de belles opportunités dans la
fonction financière. Et puis chez Carrefour,
les financiers sont aussi sur le terrain ! Ce
n’est finalement qu’en 2002 que j’ai pris une
direction opérationnelle : j’étais responsable
des hypermarchés pour le Grand Ouest en
France, puis le Sud-Est, avant de prendre la
direction exécutive de la Turquie en 2008, puis
des hypermarchés en France, jusqu’en 2012.
NAR : Que retenez-vous de ces dix-sept ans
passés chez Carrefour ?
G. V. : J’ai été marqué par les valeurs fortes
du groupe et par l’engagement des personnes
que j’ai côtoyées. Dans le commerce de détail,
comme son nom l’indique, tout est dans le
détail, et cela demande une implication très
forte, à tous les niveaux de la hiérarchie.
Pour un manager de la grande distribution,
l’enjeu est de fédérer des métiers très variés en
leur donnant une direction, un sens dans lequel
ils pourront se retrouver… et ne jamais oublier
le client. J’ai aussi été marqué par des expériences
humaines très fortes, comme cette chef de caisse
qui, ayant découvert que l’une de ses caissières,
très performante, refusait une promotion pour
cacher qu’elle était analphabète, a pris sur son
temps personnel pour lui apprendre à lire. J’ai
des centaines d’anecdotes de cet ordre. Je garde
un attachement très fort pour ce groupe et ses
équipes.
NAR : Vous quittez Carrefour pour rejoindre
l’édition en 2012, en plein boom du digital.
C’est un sacré pari !
G. V. : Oui, et certains m’ont traité de fou
quand je leur ai annoncé ma décision. Mais ce
challenge correspondait bien à mes attentes.
Quand j’ai commencé à réfléchir à l’aprèsCarrefour, j’étais prêt à sortir de ma zone de
confort mais sans avoir d’idées préconçues
EDITIS, DEUXIÈME GROUPE D’ÉDITION EN FRANCE
Le groupe Editis, filiale de l’espagnol Groupo Planeta, se positionne dans
la littérature (La Découverte, Le Cherche-Midi, XO, Belfond, Les Presses de la Cité,
Robert Laffont, 10-18, Pocket), l’éducation (Bordas, Nathan, Retz, Le Robert)
et les services à l’édition (diffusion et distribution). Deuxième groupe d’édition
en France derrière Hachette, il se taille une place de choix dans les best-sellers :
Guillaume Musso, Marc Levy, Jean d’Ormesson, Harlan Coben, Michel Bussi,
Ken Follett, Françoise Bourdin, Douglas Kennedy ou Gilles Legardinier sont édités
par des maisons du groupe.
8 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Le livre n’est
pas impacté par
la révolution numérique
de la même manière
que la musique
ou la presse.
sur un poste précis. Je savais en revanche que
j’avais envie de participer à la mutation d’un
secteur et rejoindre une entreprise de taille plus
petite, afin d’être en prise directe avec toutes ses
composantes. Je cherchais enfin un domaine
d’activité stimulant : la direction d’Editis
correspondait parfaitement à mon cahier des
charges.
NAR : Comment se porte l’édition
aujourd’hui ?
G. V. : Elle se porte bien ! Les ventes de livres ont
même progressé de 2,5 % en 2015. Le livre n’est
pas impacté par la révolution numérique de
la même manière que la musique ou la presse.
C’est une valeur refuge, nous l’avons bien vu
dans les semaines qui ont suivi les attentats du
7 janvier 2015 : les Français ont acheté des livres
pour tenter de comprendre.
La musique a besoin d’un support pour être
écoutée, et c’est pourquoi la digitalisation est si
rapide. La presse, qui se nourrit d’actualité, se
consulte aujourd’hui sur Internet qui répond à
cette demande d’immédiateté. Le livre, lui, est
un objet parfait qui se suffit à lui-même, et les
Français lui sont très attachés. Je souligne que
la politique de prix unique du livre (la loi Lang,
qui fait référence dans de nombreux pays) a
permis de garder un réseau dynamique de
libraires et aide beaucoup à sa vitalité.
NAR : Le numérique n’a-t-il donc pas
d’impact sur le marché de l’édition ?
G. V. : Il a un impact fort, bien sûr, mais d’une
manière différente de ce qu’on aurait pu
imaginer. Le digital représente davantage une
opportunité qu’un danger, puisqu’il va nous
permettre de renouveler les relations entre
auteurs et lecteurs. Il ne faut pas oublier que
nous sommes à l’origine une société B2B : nos
clients naturels ont toujours été les libraires et
non les lecteurs. Les éditeurs n’avaient jusqu’à
présent pas de relation directe avec les lecteurs.
L’avènement du numérique offre l’occasion de
nouer cette relation : via les réseaux sociaux
nous allons pouvoir créer des communautés
autour d’auteurs, fédérer les lecteurs autour de
centres d’intérêt et imaginer des offres nouvelles
autour de contenus déjà existants.
NAR : Le monde de l’édition a-t-il bien reçu
un patron issu de la grande distribution ?
NAR : Quel rôle avez-vous exactement
auprès des maisons d’édition du groupe ?
Intervenez-vous dans leur politique
éditoriale ?
G. V. : Oui, dans la mesure où je suis arrivé dans
une posture d’humilité, sans arrogance, désireux
d’apprendre et animé d’un grand respect
pour le professionnalisme des personnes, qui
exercent un métier de passion. Il est important,
quand on intègre un nouvel environnement,
de ne pas s’imaginer qu’on va tout maîtriser et
de s’appuyer sur les compétences des équipes.
C’est un monde fascinant, notamment pour
la relation avec les auteurs. Notre groupe édite
d’ailleurs au sein de la maison Julliard un
diplômé de NEOMA, Philippe Besson (MGE
88), qui fait partie des auteurs brillants que j’ai
toujours beaucoup de plaisir à lire.
G. V. : Non, chaque éditeur définit librement
sa stratégie éditoriale, mais nous pouvons en
revanche orienter les territoires éditoriaux de
chaque maison afin de gérer la concurrence
interne. Notre rôle est de prendre en charge
tous les aspects techniques (administration,
finances, RH, juridique, fabrication, achat de
papier, diffusion, distribution, informatique…)
au service des éditeurs, d’orienter les
investissements, dans le digital par exemple, et
de penser et construire le développement dans
un environnement en pleine transformation.
G. V. : Un conseil qui ne va sans doute pas dans le
sens de ce qu’ils souhaitent entendre, mais tant
pis ! Je crois qu’il faut commencer sa carrière
en apprenant un métier, des fondamentaux.
Même si la technique, que ce soit la finance, la
vente ou le marketing peut paraître rebutante, il
est important d’acquérir les bases solides d’un
métier avant d’élargir ses responsabilités. Pour
le reste, avoir confiance en soi et travailler en
équipe !
n
NAR : Un conseil aux jeunes diplômés ?
BIO EXPRESS 1968 : naissance à Paris
1990 : Master Grande École
1991 : auditeur chez Arthur Andersen
1995 : rejoint Carrefour comme
contrôleur de gestion, puis directeur
finances/gestion
2000 : master Carrefour/Insead (AMP)
2002 : directeur exploitation
Carrefour Hypermarchés Grand Ouest
2004 : directeur exploitation
Carrefour Hypermarchés Sud-Est
2008 : directeur exécutif Carrefour
Turquie
2009 : directeur exécutif
hypermarchés France
2012 : directeur général groupe Editis
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 9
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Créer des collections à grand tirage Éditeur de savoirs
Aujourd’hui directrice marketing et communication chez Dunod, Florence Martin (MGE 86)
s’applique à mettre en relation pour chaque livre son auteur et son marché. Un métier exigeant
conduit au rythme des rachats de maisons d’édition par les grands groupes de contenus
et de « tuyaux ». Point de vue de l’intérieur.
DE LA COM TRADITIONNELLE À L’E-COM
UNE MAISON SÉCULAIRE
Dunod, maison séculaire créée en 1792, est l’une
des plus anciennes « librairies » de l’époque. Elle
publiait les comptes rendus de l’Académie des
sciences.
Avec un effectif de 1 150 personnes, elle
regroupe aujourd’hui les marques Dunod,
Armand Colin et Interéditions, éditeurs de
savoirs, et publie plus de 800 nouveautés et
nouvelles éditions par an (deux à trois livres
par jour) dans les domaines des sciences et
techniques, de l’économie et de la gestion, des
sciences humaines et sociales. Elle propose aux
étudiants, aux professionnels, aux curieux de
nombreux manuels de cours, guides pro, essais,
livres pratiques et beaux livres.
UNE PROMOTION INTERNE RÉGULIÈRE
Après un démarrage commercial plutôt
classique, le souhait d’intégrer un secteur « à
contenus » s’est imposé à moi : s’en est suivie
une prospection soutenue dans les milieux de
l’édition, de la presse… J’ai débuté chez Dunod
comme commerciale sur le réseau des libraires
parisiens, puis à l’export, puis je suis devenue
responsable de la communication universitaire
puis dircom. Ces évolutions se sont faites au
rythme des rachats par les grands groupes de
contenus et de « tuyaux » (CEP puis Vivendi),
puis par Hachette Livre (troisième groupe
mondial aujourd’hui). De fusion en fusion,
point n’a été besoin de choisir entre changer
de maison ou d’actionnaire : l’évolution s’est
opérée naturellement. La mutation qui s’offre
alors rend cette mission encore plus riche en
réflexions et en rebondissements.
DUNOD, ÉDITEUR D’ALUMNI
10 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
À chaque livre
son auteur
et son marché.
500 LANCEMENTS CHAQUE ANNÉE
La direction du marketing opérationnel
emploie vingt personnes : chefs de produit,
community managers, webmasters, attachés
de presse, délégués pédagogiques. Cette équipe
com conçoit, organise et met en œuvre la
communication pour ces ouvrages en proposant
des plans de communication 360 degrés auprès
des auteurs, des prescripteurs, des libraires (et
e-libraires), des journalistes, des lecteurs… À
chaque livre son auteur et son marché, que nous
mettons en relation de la façon la plus optimale.
Ce sont ainsi plus de 500 lancements qui sont
faits chaque année, chacun d’eux faisant l’objet
d’un plan de communication spécifique.
UN MARKETING STRATÉGIQUE
Je m’occupe plus particulièrement des projets
de création de collections, des études de
marché, des plans moyen terme, de l’intégration
des systèmes d’information, en relation avec
l’équipe éditoriale, la DG et le groupe Hachette
dont nous sommes une filiale. Une réflexion
et une veille technologique sont menées en
permanence pour intégrer des compléments en
ligne à l’offre papier, des extraits, des sitothèques,
des vidéos, pour tester le papier connecté, les
e-books enrichis tels que le Mercator.
L’objectif est de basculer petit à petit de la
communication traditionnelle vers l’e-com :
sans abandonner le papier (qui retrouve
d’ailleurs certaines lettres de noblesse), il
s’agit de mener les compétences et les actions
de l’équipe vers une communication sociale.
Depuis plus de dix ans, le site Web constitue l’une
des entrées majeures dans nos catalogues et un
lieu de vente privilégié. Depuis cinq ans nous
engageons une politique de communication
communautaire sur les réseaux traditionnels
FB TW LK et les communautés que nous avons
créées : « Marketing-community », « Générationimage », « Déficampus » et « C’est à savoir ».
LA MUTATION EN COURS
Le défi relève aujourd’hui de la mutation du
produit livre lui-même, dont les alternatives
numériques présumées n’ont pas encore trouvé
leur place économique et prendront sans aucun
doute plusieurs voies différentes : de l’e-book
enrichi aux MOOC, du papier aux écrans de
tablette et de smartphone, il s’agit d’observer
les mutations des expériences utilisateurs, des
supports de lecture, des réseaux de vente qui se
font et se défont, de tester quelques offres sur
chacune de ces variables et d’avancer tout en
marchant… Soyons agiles !
Enfin, à l’heure d’une nouvelle ère
technologique, ce sont aussi et surtout les
auteurs, les enseignants, les professionnels, les
curieux que nous sommes tous qui constituent
la véritable valeur de notre activité et de notre
mission : éditeur de savoirs !
n
Très tôt passionnée par l’écrit, Gwenaelle Painvin (MGE 94), responsable d’édition chez Eyrolles, conserve la même
émotion à chaque « naissance » d’un nouvel ouvrage. Son goût pour les livres lui aurait-il transmis des super-pouvoirs ?
Interrogation…
NAR : Quel a été votre parcours depuis
la sortie de l’école ?
G. P. : Je suis rentrée à l’école avec le projet
de devenir éditrice, mon choix professionnel
s’est donc d’emblée porté sur ce secteur. J’ai
commencé chez Bordas où je m’occupais des
livres scolaires et parascolaires d’espagnol.
J’avais fait mon échange Erasmus à Madrid et
c’était génial de pouvoir faire des livres illustrés
pour aider les enfants à apprendre cette belle
langue.
Ensuite, Dunod et l’édition professionnelle
m’ont offert l’opportunité d’allier à l’univers
de l’édition les compétences en management
acquises à l’école, puisque je gérais une équipe
de six personnes. Enfin chez Eyrolles, je me suis
attaquée au marché de l’édition grand public,
à fort tirage, sur des projets le plus souvent
illustrés et des sujets variés.
Parallèlement, depuis quatre ans, je suis
devenue formatrice en pédagogie. De nouvelles
compétences et un réseau qui se révèlent très
complémentaires à mon activité d’éditrice.
NAR : En quoi consiste le métier
de responsable d’édition ?
G. P. : Le responsable d’édition suit le livre
depuis sa conception jusqu’à sa mise sur le
marché. Mon travail a deux dimensions. D’une
part définir la stratégie (construire l’offre
éditoriale, inventer de nouveaux concepts
de collection, trouver les bons sujets…),
d’autre part mettre en œuvre, tel un chef de
projet, ce qui consiste à dénicher les meilleurs
auteurs, aider l’auteur à écrire, le rassurer,
l’accompagner, coordonner la fabrication
des livres au travers d’une équipe (éditeur,
fabricant, maquettiste, directeur artistique…),
présenter le livre à la force de vente, développer
des outils marketing, construire une stratégie
RP pour le rendre visible.
C’est un métier créatif et varié qui m’offre de
nombreuses rencontres. J’ai la chance chez
Eyrolles de m’occuper des livres grand public,
donc à fort tirage, sur des thématiques aussi
variées que le développement personnel, la
santé, le parenting et la vie pratique. Tous ces
ouvrages ont en commun d’aider le lecteur à
résoudre des problèmes, à l’accompagner dans
un changement d’habitude, à mieux vivre en
famille, en couple… Nos ouvrages aident nos
lecteurs à prendre conscience de ce qui pourrait
aller mieux dans leur vie et contribuent à leur
donner l’impulsion de changer ce qui doit
l’être.
Une des collections que j’ai lancées s’appelle
« J’arrête de » (250 000 exemplaires vendus),
avec son livre phare J’arrête de râler !. Autre
best-seller, sur un sujet qui me passionne,
la pédagogie positive (dont j’ai fait mon
second métier et que j’essaie d’appliquer avec
mes quatre enfants) : Apprendre autrement
avec la pédagogie positive s’est vendu à
50 000 exemplaires en deux ans !
NAR : Quelles sont vos relations
avec les auteurs ?
apprendre le métier de formateur et contribué
à créer un organisme de formation, intitulé La
fabrique à bonheurs. L’objectif est de redonner
aux enfants le goût et le plaisir d’apprendre,
l’envie de se poser des questions, leur proposer
des outils pour apprendre à apprendre et aider
les parents à accompagner leurs enfants dans la
bienveillance.
Ces formations, que j’assure le samedi, sont
de belles journées de partage entre enfants et
parents avec un retour immédiat très gratifiant
des participants.
n
G. P. : Éditeur est un métier qui demande une
grande diplomatie. L’auteur a passé beaucoup
de temps sur son texte et peut avoir du mal
à accepter les critiques. Pour autant, les
auteurs sont souvent demandeurs de conseils,
d’accompagnement, et une relation étroite
se noue avec chacun d’eux. Tout livre est une
naissance. Il est pour l’auteur le livre le plus
important du monde et l’éditeur gère donc
des dizaines de livres « les plus importants du
monde » !
Après vingt ans et des centaines de livres
publiés, j’ai toujours la même émotion à la
réception de chaque ouvrage : je le regarde, je le
touche, je le sens… Un plaisir qu’on ne ressent
évidemment pas avec le livre numérique.
NAR : Et le numérique dans tout ça ?
G. P. : Aujourd’hui les livres sont plus numérisés
que numériques. Pour chacun de nos livres
papier, nous proposons un e-book, léger,
nomade, flexible mais qui n’offre pas vraiment
d’interactivité. Pour présenter un réel avantage
par rapport au papier, il faudrait investir de
grands moyens pour associer aux textes de la
vidéo, du son… Or ces investissements sont
trop importants pour être absorbés sur un
seul livre. Ajoutons la différence de prix peu
significative entre les deux formats, l’édition
papier a encore de beaux jours devant elle et
c’est tant mieux.
En revanche, les outils numériques sont
précieux pour promouvoir les ouvrages. Au
travers des réseaux sociaux, des médias en
ligne, nos livres sont beaucoup plus visibles.
NAR : Parlez-nous de votre autre passion,
celle de transmettre avec bienveillance.
G. P. : Ce qui m’attire dans le métier d’éditeur,
au-delà de la relation avec les auteurs et du
goût pour l’écrit, c’est la transmission du
savoir. J’ai profité de mon congé parental après
la naissance de mon quatrième enfant pour
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 11
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Un marathon éditorial
pour la rentrée scolaire 2016
En réponse à une refonte complète à la rentrée 2016 de l’ensemble des programmes du collège décidée par le ministère,
doublée d’un plan exceptionnel de généralisation du numérique à l’école, Odile Mardon Kessel (MGE 85),
directrice du secondaire chez Hachette Éducation, a dû lancer le renouvellement complet de son catalogue collège.
Retour sur son parcours et le marathon éditorial entrepris au bénéfice des scolaires, élèves et professeurs.
L’ÉDITION SCOLAIRE : MIROIR
DES RENOUVELLEMENTS SOCIÉTAUX
L’édition scolaire, un secteur mal connu du grand
public, se montre en réalité passionnant car il
reflète les questionnements de la société : par
exemple, les contenus de la discipline Histoire
donnent lieu à d’interminables polémiques.
Dessiner une carte en géographie, c’est parfois
devoir faire le choix d’une représentation
qui peut déplaire à un pays ou à un autre. De
même, l’enseignement de la théorie du genre
a soulevé une fronde sans précédent avec des
répercussions à notre niveau, évidemment.
UNE CIBLE DOUBLE ET UN MARCHÉ
ULTRA-CONCURRENTIEL
Nos manuels et ressources, choisis par
l’enseignant, doivent permettre de travailler
avec des élèves de niveaux très différents et dans
des conditions extrêmement variées selon les
secteurs géographiques des établissements.
Un bon manuel doit donc permettre la mise en
œuvre d’un programme de façon structurée,
lisible, abordable, et se doit d’offrir à l’enseignant
de multiples solutions pédagogiques pour
gérer sa classe. Quant aux élèves, ils ont besoin
d’un contenu accessible qui leur permettra de
travailler à la maison en toute autonomie.
MES DÉBUTS DANS L’ÉDITION
J’ai toujours voulu travailler dans l’édition, le
secteur de la liberté d’expression, de la créativité,
des idées. Or au moment de l’obtention de mon
diplôme en 1985, l’édition ne recrutait nos
profils qu’en contrôle de gestion ou commercial.
Les postes d’éditeur étaient réservés à des
universitaires, souvent littéraires.
J’ai donc postulé pour un poste de délégué
pédagogique, profession très spécifique au
secteur de l’édition scolaire, qui consiste à
rencontrer les enseignants, promouvoir les
manuels et rechercher des auteurs. Très vite, j’ai
pu orienter ma carrière vers le marketing qui se
professionnalisait et se répandait dans l’édition.
Le secteur scolaire et parascolaire pratique un
marketing produit intensif depuis les années
1980, les manuels étant un produit qui doit
répondre à un besoin et non une pure œuvre
de création.
L’ÉPISODE CASTERMAN
La gestion des carrières étant très peu répandue
dans le milieu de l’édition, c’est à chacun de
créer son parcours. C’est pourquoi, ne voyant
pas d’opportunités se dégager chez Hachette,
j’ai décidé de rejoindre les éditions Casterman,
maison d’édition belge, éditeur historique de
Tintin, de Corto Maltese, du Chat (Geluck),
d’Adèle Blanc-Sec (Tardi) et bien d’autres grands
de la bande dessinée, mais aussi de Martine,
best-seller de la littérature jeunesse.
12 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Cette aventure a duré huit années de festivals de
la BD à Angoulême, de salons de la littérature
jeunesse à Montreuil et ailleurs. Une découverte
fantastique d’un secteur d’une créativité
extraordinaire et inégalée dans bien d’autres
segments.
COMEBACK CHEZ HACHETTE ÉDUCATION
Christian Travers, mon ancien patron chez
Hachette Éducation, m’ayant recontactée, je
décide de saisir cette chance de revenir et de
travailler pour cet homme clairvoyant, ouvert,
stratège et audacieux. Il me confie cette fois
une mission numérique, à savoir la création
du premier catalogue en ligne, un média
qui deviendra très vite indispensable à notre
communication envers les enseignants.
LE « SECONDAIRE », UNE ÉQUIPE DE TRENTE
PERSONNES À DIRIGER
Mon département est aujourd’hui constitué
d’une trentaine de personnes, dont vingt-cinq
éditeurs, qui publient les manuels scolaires et
ressources pédagogiques numériques, dans
toutes les disciplines et pour tous les niveaux du
collège et du lycée général.
Notre métier est de repérer des enseignants
créatifs, novateurs et motivés pour produire
ces ressources. Tous nos auteurs sont des
enseignants en exercice, qui se confrontent
au quotidien à la réalité de la classe et à ses
difficultés. Ils consacrent leurs soirées, weekends et vacances à l’écriture et à la relecture de
ces outils.
UN PLANNING SERRÉ
Nous mettons au point les concepts avec les
auteurs. Puis notre équipe marketing les teste et
ensuite, lorsque tout est au point, nous lançons
l’écriture et la fabrication. Pour un seul manuel,
il peut y avoir, selon les disciplines et niveaux, de
cinq à quinze enseignants auteurs. Un éditeur
scolaire est donc un chef d’orchestre qui fait
travailler plusieurs auteurs, bien sûr, mais
aussi des maquettistes, des iconographes, des
compositeurs, des relecteurs, des dessinateurs,
des infographistes, des cartographes, des
développeurs,
des
photograveurs,
des
imprimeurs…
Nous assurons la promotion de ces ouvrages en
pratiquant l’envoi de spécimens aux enseignants
et documentalistes. À titre d’exemple, pour
promouvoir un manuel de français en collège,
nous envoyons en mai 42 000 spécimens avant
même d’avoir vendu un seul exemplaire dudit
ouvrage.
Les enseignants se concertent dans les
établissements et choisissent le manuel en début
d’été, nous imprimons fin juillet, livrons les
libraires fin août. Ainsi, les élèves peuvent être
équipés dès la rentrée. L’investissement est donc
très élevé et très risqué, d’où tous ces tests faits
en amont !
C’est un secteur très concurrentiel, où 85 %
du marché est tenu par six grands éditeurs :
Hachette Éducation, Hatier, Nathan, Bordas,
Belin, Magnard. Sans compter les nombreux
acteurs pure players du numérique. Hachette
Éducation est actuellement leader sur le secteur
scolaire, le groupe Hachette Livre (Hachette
Éducation, Hatier, Didier et Foucher) représente
47 % du marché du scolaire en France.
2016 : L’ANNÉE DE TOUS LES DÉFIS !
Le ministère de l’Éducation nationale a
décidé de mettre en place une réforme en
collège, réforme qui porte sur l’organisation
du collège et également sur les programmes.
Mais contrairement à l’usage qui veut que la
réforme s’applique progressivement année
après année, il a été décidé qu’elle s’appliquerait
simultanément, à la rentrée 2016, dans toutes
les disciplines et tous les niveaux du collège. De
plus, cette réforme se double d’un vaste plan
numérique ayant pour objectif d’équiper d’ici
trois ans l’ensemble des élèves d’un ordinateur
ou d’une tablette.
Les programmes sont parus aux BO fin
novembre 2015 et restent incomplets à ce jour.
L’institution nous fournit depuis septembre
2015 des textes, non définitifs, pour permettre
à nos équipes de travailler.
Ce que nous sommes en train de réaliser est
inédit en terme d’investissements pour nos
maisons, phénoménal en terme de charge de
travail pour les auteurs et les éditeurs, frustrant
aussi car nos équipes n’ont pas le temps de faire
le travail de réflexion nécessaire et habituel, et
terriblement risqué car tout va se jouer en une
année.
L’ESSOR DU NUMÉRIQUE
Le numérique a très vite représenté pour le
scolaire une opportunité évidente, tant en
termes de promotion que de création de
nouveaux produits.
Mais à ce jour, le CA numérique plafonne à 1 %
du chiffre total !
QUICK BIO 1985 : Master Grande École
1986 : DEA économie Paris Dauphine
1986 : Hachette Éducation, déléguée
pédagogique
1987 : Hachette Éducation,
responsable marketing produits
parascolaires
1991 : Éditions Casterman, directrice
marketing et communication
1999 : Hachette Éducation,
directrice de la coordination
et du développement
2003 : Hachette Éducation, directrice
du développement numérique
et de la relation enseignant
2007 : Hachette Éducation, directrice
du département secondaire
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 13
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Mais à ce jour,
le CA numérique plafonne
à 1 % du chiffre total !
Dès 2001, nous avons publié les premiers
manuels numériques interactifs dans deux
domaines : l’anglais et la physique-chimie.
Ces manuels étaient déjà très novateurs :
organisation des contenus en base de données
enrichis de vidéos, exercices interactifs, audio,
animations Flash, etc. En parallèle sur le
terrain, des expérimentations s’organisent : par
exemple, le département des Landes décide de
doter les élèves de quatrième et de troisième
d’ordinateurs personnels.
Mais les infrastructures défaillantes freinent
l’essor de ces nouveaux produits : absence de
connexion Internet dans les classes, absence de
haut débit et de Wifi dans les établissements…
Surtout, il n’y a pas de personnel dédié dans les
établissements, ni de formation des enseignants
à l’usage de ces nouvelles technologies. L’État
comptait sur quelques enseignants passionnés
montrant l’exemple. Ça a été un échec !
Mais Hachette Éducation ne désespère pas et
continue d’investir à perte dans des sites Internet
de ressources de mathématiques, anglais,
français et dans des manuels numériques de
plus en plus riches en médias de toutes sortes.
Ainsi depuis 2008, l’intégralité de notre fonds
« vivant », donc conforme au programme
scolaire en vigueur, est publié conjointement en
version papier et numérique.
La technologie a aussi beaucoup évolué avec
l’arrivée des tablettes : aujourd’hui, Hachette
Livre, membre de l’IDPF*, produit ses ressources
en epub et epub 3 (format compatible avec la
norme internationale Edupub), lisible dans
un reader (mutli-plateformes) propriétaire, et
diffuse ces contenus via sa plateforme Kiosque
numérique de l’éducation (KNE). Nous
souhaitons maîtriser l’ensemble de la chaîne
afin de ne pas nous retrouver dans une situation
de dépendance fatale, comme ça l’a été pour
l’industrie de la musique.
Au printemps 2015, François Hollande a
décidé de mettre en place une politique
de généralisation du Plan numérique
parallèlement à la réforme du collège 2016.
Ainsi dès la rentrée 2016, enseignants et
élèves expérimenteront de nouvelles formes
d’enseignement et d’apprentissages. Ce plan
est doté, pour la première fois, de crédits
exceptionnels : 1 milliard d’euros annoncés
(voir encadré ci-contre).
C’est pour les éditeurs (et pour nous en
particulier) l’opportunité de rentabiliser des
années d’investissements réalisés jusqu’à
14 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
maintenant sans autre retour que celui de
l’expérience. C’est aussi et surtout un énorme
challenge pour mon équipe et moi-même :
nous devrons mettre à disposition des élèves et
des enseignants de France les manuels papier
et numériques, comme toutes les ressources
complémentaires nécessaires à la mise en œuvre
des nouveaux programmes de la rentrée 2016.n
* The International Digital Publishing Forum
(IDPF) is the global trade and standards
organization dedicated to the development and
promotion of electronic publishing and content
consumption.
Any Time, Any Where, Any Device
Sur les campus de NEOMA Business School, la Library est un des organes
du Teaching & Learning Centre, dont la mission est de développer et mettre
en place une pédagogie novatrice. Nathalie Devaux, responsable Library
à NEOMA Business School, nous explique comment les business schools ont pris
ce virage du numérique en termes d’accès aux connaissances.
papier à la revue, car certains éditeurs imposent
un délai de mise à disposition du texte intégral
de leurs articles (embargo), allant d’un mois à
deux ans.
LES E-BOOKS
Le développement du fonds d’ouvrages
numériques se révèle complexe pour les
bibliothèques qui ont à faire face à des
problématiques diverses :
S’ADAPTER AUX UTILISATEURS
À l’heure du numérique, l’enjeu pour les
bibliothèques, et notamment celles des
business schools, est de s’adapter aux pratiques
de travail des utilisateurs nomades (multicampus, stages, échanges internationaux…)
en favorisant l’accès à des ressources et des
outils numériques. Il s’agit donc de relever
le défi de développer une bibliothèque
numérique en accroissant la digitalisation
du fonds documentaire. Ainsi, seront mises
à disposition des ressources répondant aux
besoins pédagogiques et de recherche : des
ressources disponibles ATAWAD (Any Time,
Any Where, Any Device), c’est-à-dire à distance,
24 heures sur 24, avec des usagers simultanés,
sur tout support de lecture. A minima, ces
ressources doivent apporter une valeur ajoutée
par rapport aux supports papier : annotations,
recherche dans le texte, création de paniers…
• la nature de l’offre. Tous les ouvrages édités
n’ont pas leur version numérique. De plus,
l’offre pour les bibliothèques est moins large
que celle destinée aux particuliers et aucun
fournisseur ne peut en proposer l’intégralité.
L’offre de contenus devra à l’avenir s’adapter
aux besoins des bibliothèques ;
• le confort de lecture. Tous les usagers ne sont
pas « fans » de lecture sur écran. Il y a donc
nécessité de proposer des supports adaptés afin
de répondre aux besoins des usagers ;
• les contraintes budgétaires et de gestion.
Globalement les e-books sont plus chers
que leur version imprimée. En contrepartie,
ils permettent un accès démultiplié et
un stockage facilité. Il faut aussi prendre
en compte la multiplicité des modèles
économiques en termes d’acquisition et de
contenus : abonnement annuel contre achat
au titre, différentes catégories de plateformes
(pluridisciplinaires, spécialisées, d’éditeurs) ;
• les contraintes techniques. Pour permettre
une recherche centralisée, il faut intégrer les
contenus dans les catalogues des bibliothèques.
Il est également nécessaire de proposer des accès
sécurisés, nomades, simultanés et illimités,
une compatibilité avec tout support de lecture
et tout environnement informatique, ainsi
que des moteurs de recherche performants,
intuitifs, et de l’aide en ligne. Enfin, il faut
prendre en compte les restrictions d’usage, de
téléchargement, etc.
Comme conclut le Couperin : « Le marché du
numérique pour les bibliothèques est encore en
devenir et en invention […]. Le paysage éditorial
s’organise peu à peu. » Dans ce contexte, les
défis pour les bibliothèques sont d’optimiser les
dépenses dans le développement numérique de
leur fonds, de négocier les contenus et les tarifs
en consortium, de mutualiser les contenus,
de garder un accès définitif au contenu
et de développer les modes de mise à
disposition.
n
Bibliographie pour aller plus loin :
le site du Consortium unifié
des établissements universitaires
et de recherche pour l’accès aux publications
numériques, www.couperin.org.
ACCOMPAGNER LES USAGERS
LE PLAN NUMÉRIQUE POUR 2016
• Plan exceptionnel de formation au numérique (enseignants, chefs d’établissement,
corps d’inspection)
• Constitution d’une banque de ressources nationale accessible à tous les collèges
(en complément des achats de ressources par les établissements)
• Déploiement de l’usage du numérique :
– équipement des collégiens en tablettes : étalé de 2016 à 2018, par abondement
des investissements des départements ;
– budget d’achat de ressources pour les élèves équipés (30 euros par élève) ;
– soutien à la filière industrielle (15 millions d’euros) via un fonds de soutien
à la transition numérique (travaux d’interopérabilité, normalisation, outils
de production…).
Pour réussir cette transformation, les
bibliothèques développent la médiation
numérique. Elle a pour objet de simplifier
l’accès aux ressources, de valoriser les contenus,
de faciliter l’appropriation des outils via des
formations et de l’aide à la recherche.
LES CONTRAINTES DE L’OFFRE NUMÉRIQUE
LA PRESSE INTERNATIONALE,
PROFESSIONNELLE ET ACADÉMIQUE
La plupart des revues incontournables en
management sont disponibles en version
électronique. Elles sont identifiées et
représentées sur le marché sous la forme de
bases de données d’agrégateurs et d’éditeurs.
Néanmoins, les bibliothèques sont souvent
contraintes de conserver un abonnement
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 15
CONNEXIONS
ENQUÊTE
romans. Enfin, grâce à nos romans sous licences,
les personnages à forte notoriété sont des points
d’entrée dans la lecture pour des enfants qui,
sinon, n’iraient peut-être pas lire.
Une fois la licence acquise, entre en jeu le savoirfaire de nos éditrices qui sauront s’adresser
aux enfants avec un langage adapté, choisir la
bonne pagination pour la cible visée ou encore
choisir un épisode plutôt qu’un autre pour la
novélisation d’un dessin animé, par exemple.
L’ayant droit fournit une charte graphique
très précise et des scripts. C’est à partir de ce
matériel que nos éditrices puis nos auteurs et
illustrateurs devront travailler. Chaque roman
édité par la Bibliothèque Rose et Verte devra
ensuite être validé par l’ayant droit avant
le lancement de son impression et donc sa
commercialisation.
ACCOMPAGNER ET ANIMER LA MARQUE
AU QUOTIDIEN
Promouvoir la lecture plaisir
auprès des enfants
Chez Hachette Livre, Chloé Michel (MGE 13) a rejoint après son diplôme le département Hachette jeunesse licences,
dirigé par Myriam Héricier-Vurpillot (MGE 92). Chef de produit de la célèbre Bibliothèque Rose et Verte, elle intervient
depuis la conception des romans jusqu’à leur commercialisation auprès des 6-12 ans.
QUAND LES RÊVES SE RÉALISENT
Grande lectrice depuis toute petite, j’ai
toujours été attirée par le monde du livre.
C’est naturellement que j’ai choisi de placer
ma passion au cœur de mon métier. Après
plusieurs stages en marketing chez Hachette,
j’ai effectué un apprentissage de deux ans à la
direction des achats livres de la Fnac en tant
qu’assistante chef de marché. Dès la fin de mon
contrat d’apprentissage, j’ai postulé au poste
de chef de produit de la Bibliothèque Rose
et Verte. J’ai ainsi rejoint en décembre 2013
l’équipe de Myriam, directrice du département
Hachette Jeunesse Licences auquel est rattaché
le catalogue de la Bibliothèque Rose et Verte.
16 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
LES SPÉCIFICITÉS DU LIVRE JEUNESSE
SOUS LICENCES
Créée en 1856, la Bibliothèque Rose et Verte
propose des séries de romans pour les enfants de
6 à 12 ans, avec des séries patrimoniales comme
Le Club des cinq et Fantômette, toujours actives
au catalogue, ou des séries d’actualité telles que
La Reine des Neiges, Pokémon ou encore Star
Wars.
Nous devons
anticiper les tendances
de demain.
captivantes. Le catalogue de la Bibliothèque
Rose et Verte est ainsi très dynamique car
il faut en permanence être au goût du jour
pour proposer à chaque instant LA licence du
moment aux enfants ! Avec un catalogue dont
l’ADN est le divertissement, la Bibliothèque
Rose et Verte a pour vocation de promouvoir
la lecture plaisir et d’offrir à l’enfant l’occasion
de retrouver ses personnages préférés dans nos
Sous la tutelle de la directrice marketing,
je participe à la définition de la stratégie
de développement de la marque et je suis
responsable opérationnellement des actions
en faveur de son déploiement commercial :
définition et mise en place du plan
promotionnel annuel, gestion et coordination
du lancement des nouveautés avec les différents
services (éditeurs, fabricants, contrôleurs de
gestion, juristes, commerciaux, logisticiens…),
définition des objectifs, mise en place et suivi
des nouveautés et des opérations commerciales,
réalisation des documents promotionnels à
destination des forces de vente. Pour le bon
déroulé de toutes ces actions tout au long de
l’année, je pilote mon budget annuel marketing
et contrôle quotidiennement sa bonne
tenue. Enfin, je suis responsable du soutien
publicitaire, digital et événementiel de mon
catalogue (gestion du site Web, développement
de partenariats média et hors média).
DES INTERLOCUTEURS DIVERS ET VARIÉS :
SPÉCIFICITÉ DU LIVRE SOUS LICENCES
De par mes missions, j’interviens à de
nombreux niveaux de la conception et de la
commercialisation de nos romans. De fait, mes
interlocuteurs au quotidien sont multiples.
J’apprécie tout particulièrement cette dimension
de mon poste. En effet, mes missions étant
amenées à sortir du cadre 100 % marketing,
j’écoute et je prends en compte les différents
avis (contrôleurs de gestion, commerciaux…)
et je pense que cela permet d’enrichir mes
compétences. En étant l’interface de l’ensemble
des services et prestataires concernés, cela me
permet aussi d’avoir une vision à 360 degrés
de mon catalogue et d’être plus facilement
force de proposition tout en respectant les
contraintes de chaque métier. Notre métier
d’éditeur sous licences multiplie d’autant plus
ce nombre d’interlocuteurs : nous travaillons
au quotidien avec des ayants droit et des agents
internationaux, des partenaires média, d’autres
licenciés sur les licences communes (cross
marketing) ou encore avec les plus grands
studios de cinéma pour piloter au mieux les
lancements de nos romans qui novélisent les
blockbusters jeunesse. Cette spécificité est une
véritable richesse : grâce à nos licences, je suis
donc amenée à découvrir d’autres marchés de
l’entertainment et à prendre connaissance des
tendances de ces différents secteurs.
n
Il faut en permanence
être au goût
du jour pour proposer
à chaque instant
LA licence du moment
aux enfants !
Le département Hachette jeunesse licences a la
même vocation qu’un éditeur traditionnel de
livres pour enfants. La nuance est que chacune
de nos séries est issue d’une licence que nous
achetons auprès d’un ayant droit ou d’un agent.
Ces licences peuvent être issues du monde
de l’audiovisuel, du cinéma, du jeu/jouet ou
encore du jeu vidéo. Observer attentivement ces
marchés « source » est essentiel, nous devons
être à l’affût des nouveaux « phénomènes »
et anticiper les tendances de demain. Parfois,
l’achat d’une licence peut tout simplement
venir d’un coup de cœur pour un dessin animé
avec une charte graphique exceptionnelle,
des personnages attachants et des intrigues
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 17
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Tout en un : l’émergence du statut
d’auteur indépendant
Quand ils se côtoient au sein du programme apprentissage sur le campus, puis choisissent la même majeure,
Entrepreneuriat, Margot Aguerre (MGE 14) et Emmanuel Nataf (MGE 14) ignorent encore qu’ils ont le même projet :
l’autoédition. Si Emmanuel choisit de développer Reedsy à Londres, Margot opte pour la France et fait feu de tout
bois pour réussir sa percée d’auteure indépendante tout en travaillant comme contrôleuse de gestion chez Cora.
Démonstration que l’imaginaire et la créativité sont compatibles avec le réalisme et le concret.
nombreux lecteurs. En France, c’est un peu le
contraire. Les gens jugent que si vous êtes auteur
indépendant, c’est que vous êtes trop mauvais
pour avoir trouvé une maison d’édition ! Mais
je ne voulais pas abandonner mes projets et
j’ai transposé ce modèle d’édition anglo-saxon
à la France et à mes livres fantasy. D’autres
avant moi l’ont fait mais se sont contentés de
publier la version numérique de leurs œuvres,
comme Agnès Martin-Lugan, avant de trouver
un éditeur connu. L’autoédition peut être un
fabuleux tremplin pour se faire connaître.
NAR : Donc vous ne vous êtes pas contentée
d’une version numérique. Quel a été le
cheminement vers la version papier ? À quoi
faut-il faire attention ?
NAR : Quel a été le déclencheur
de votre autopublication ?
M. A. : J’écris depuis le collège mais en France,
faire publier ses textes relève du défi. En
arrivant en école de commerce, j’ai eu la chance
de pouvoir faire un stage chez Hachette et
d’y rencontrer des assistantes éditoriales avec
lesquelles j’ai sympathisé. Nous avons revu
ensemble mes textes.
Peu de temps après, j’ai rencontré Emmanuel
Nataf, étudiant sur le même campus. Il avait
comme projet de créer une plateforme d’échange
entre indépendants du secteur de l’édition
(éditeurs freelance, designers, maquettistes,
relecteurs, etc.) et des auteurs indépendants
anglo-saxons. Reedsy est donc né et Emmanuel
continue de développer la plateforme à Londres
où il rencontre un grand succès.
En effet, les auteurs indépendants sont très
nombreux aux États-Unis ou en GrandeBretagne. Ils ont bonne presse et sont lus par de
18 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
M. A. : Après avoir retravaillé mes textes avec
des personnes du monde de l’édition ou
des lecteurs exigeants, j’ai appris à faire une
maquette. On se rend alors compte du rendu
visuel définitif qu’aura le livre à l’intérieur, mais
aussi au niveau de la couverture. Afin d’avoir
un beau rendu, j’ai demandé à un graphiste
professionnel de réaliser l’image de couverture.
Une fois le projet bouclé, j’ai fait des démarches
pour obtenir des numéros ISBN auprès de la
Bibliothèque nationale de France. Ces numéros
permettent d’identifier au niveau national
le livre et de créer le code-barres figurant
sur la quatrième de
couverture.
Enfin, j’ai démarché de
nombreux imprimeurs,
j’en ai retenu un
qui a pu me livrer
le premier tirage en
août 2014. J’imprime
par 500 exemplaires
afin d’avoir un coût
moindre me permettant
d’améliorer
ma
marge. En décembre
2015, j’avais vendu
1 800 tomes 1 de Kahena.
Être
auteur
indépendant,
c’est
Prolonger la vie du livre
grâce au numérique
Nous sommes disponibles sur les appareils
Apple, sur les appareils équipés d’Android ou à
partir d’un simple navigateur Internet.
Après khâgne et hypokhâgne, certains étudiants choisissent de passer
les concours d’école de commerce : ainsi, depuis une dizaine d’années entrent
dans le rang des diplômés d’authentiques « littéraires ». Un exemple
avec Leslie Gealageas (MGE 09) qui vient d’être promue DGA en charge de
l’éditorial et du produit chez Youboox.
L. G. : Youboox est une start-up novatrice. Il
nous faut donc prouver au monde du livre nos
apports et notre utilité : leur démontrer qu’on
touche de nouveaux publics, tant du point de
vue de l’âge (notre lectorat est plus jeune) que
du point de vue des origines géographiques
(50 % de nos utilisateurs résident à l’étranger),
leur montrer qu’on peut prolonger la vie du
livre en le mettant à disposition sur Youboox
après sa parution en poche, une fois qu’il n’est
plus disponible en librairie, leur proposer des
partenariats novateurs qui nous permettent
d’offrir de la lecture dans tout type d’endroits
(dans les transports ou les cafés), combattre
le piratage en proposant un accès simple
aux utilisateurs mais en protégeant les droits
d’auteur, une des bases fondamentales qui nous
permet de préserver la création. L’enjeu est
d’apporter une extension de marché et de ne
pas procéder à un transfert des achats à l’unité
vers l’abonnement en streaming, comme cela
s’est passé dans le milieu de la musique, tous les
titres étant présents au sein des plateformes de
streaming dès leur sortie.
aussi être entrepreneur et chef d’entreprise !
Il faut gérer le côté littéraire et commercial,
le référencement sur les bases de données
(Cultura, Fnac, Decitre, etc.), mais aussi la
comptabilité ou la communication. Je me rends
tous les week-ends à des salons ou en dédicaces
magasins. J’y vais habillée comme Kahena,
l’héroïne de mes livres, et je crée une ambiance
avec mon stand pour permettre aux lecteurs
d’entrer dans mon univers.
L’enjeu est
d’apporter
une extension
de marché.
NAR : Comment voyez-vous
la complémentarité des deux supports
papier/numérique ?
M. A. : Le livre numérique est le résultat de
l’évolution d’un mode de vie, je pense qu’il n’y
a pas de réticences à avoir et que l’industrie
du livre doit simplement s’adapter, ce qu’elle
commence à faire. Les États-Unis sont en
avance sur nous, certains élèves viennent en
salle de cours avec une tablette sur laquelle sont
enregistrés des manuels. Cela permet de réduire
le poids des sacs.
Le numérique va continuer de se développer
car c’est un moyen pratique de lire, de passer le
temps ou d’étudier. Mais le papier ne disparaîtra
pas, car la plupart des gens ont besoin de ce
lien, de cet intermédiaire, pour prendre plaisir
à la lecture ou même pour s’approprier une
histoire.
n
NAR : Comment Youboox s’insère-t-il dans
l’univers du livre et en quoi répondez-vous
à certains enjeux du numérique ?
NAR : Proposez-vous uniquement des
abonnements à destination des particuliers ?
NAR : Pouvez-vous nous parler rapidement
du parcours que vous avez suivi après votre
diplôme Grande École NEOMA ?
NAR : Quel est le modèle de Youboox
et en quoi est-ce différent
d’une librairie numérique ?
L. G. : Après ma spécialisation en management
des organisations non profit, j’ai poursuivi
mes études avec un master de lettres
modernes. J’avais commencé mes études par
une classe préparatoire littéraire et j’avais
besoin d’approfondir un peu plus avant mes
connaissances littéraires. Pendant mon master,
j’ai trouvé un stage chez Chapitre.com, une
librairie en ligne, aux relations éditeurs livres
numériques. On m’a ensuite proposé d’intégrer
le groupe en tant que directrice opérationnelle
de Biblioteca, librairie VPC spécialisée dans
la vente de livres aux bibliothèques avec des
prestations de reliure et d’étiquetage – le livre
papier dans toute sa belle matérialité ! – tout en
continuant à suivre les relations contractuelles
avec les éditeurs et les diffuseurs numériques.
Puis j’ai rejoint quelques années après Youboox.
L. G. : Les librairies en ligne vendant des livres
numériques proposent des achats à l’unité.
On choisit un livre, on paye le prix défini par
l’éditeur et on a ensuite la propriété du fichier,
sous condition d’utilisation autorisée par les
mesures de protection DRM*. Youboox propose
un modèle d’accès : il s’agit d’un abonnement
qui permet d’accéder à la totalité de notre
bibliothèque et de bénéficier de fonctionnalités
comme la lecture hors connexion. Nous avons
également un accès de découverte, un accès
« Freemium » permettant de lire un certain
nombre de titres choisis par nos éditeurs
partenaires : la lecture est possible gratuitement
mais en contrepartie de l’affichage de publicités
en bas des pages et à condition d’avoir une
connexion Internet permanente. Les abonnés,
eux, peuvent accéder à plus de 100 000 titres et
lire en illimité tous les livres qu’ils souhaitent.
L. G. : Nous proposons certes des abonnements
à destination des particuliers, à 9,99 euros
par mois, mais également à des bibliothèques
publiques, à des comités d’entreprise ou encore
à des entreprises qui souhaiteraient créer un
catalogue spécifique pour une diffusion à
destination d’un public particulier. Pourquoi
ne pas créer, par exemple, une bibliothèque qui
contiendrait tous les titres écrits par les auteurs
diplômés de NEOMA et qui ne serait accessible
qu’aux alumni ?
n
* Digital Rights Management (DRM) : verrou
numérique qui contrôle les usages d’un fichier
numérique (le droit de le reproduire, de copier
son contenu, etc.).
CHIFFRE D’AFFAIRES DU LIVRE
NUMÉRIQUE EN 2014 :
1,6 %
du marché global
du livre en France
en valeur (soit
64 millions d’euros)
et 2,4 % en volume.
Source : GFK.
Octobre
Mars 2015
2016 / NEOMA ALUMNI Review | 19
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Devenir auteur : pourquoi, comment ?
L’art et la manière de se lancer dans l’écriture : tel était le thème de la table ronde du 20 octobre 2015 organisée
par NEOMA ALUMNI sur le campus parisien au 9 rue d’Athènes, en partenariat avec le club littéraire Noèmes.
Animé par Didier Durandy (MGE 71), le débat a permis aux alumni présents (voir ci-dessous leurs titres) de s’exprimer,
qu’ils soient auteurs d’ouvrages professionnels ou écrivains de romans, de biographies ou de pièces de théâtre.
En retour, une manne de précieux conseils pour tous ceux que la page blanche angoisse…
Pourquoi décide-t-on d’écrire un livre ? Les
raisons qui incitent quelqu’un à se lancer
dans l’écriture sont multiples : cristalliser son
savoir-faire dans un ouvrage, acquérir une
reconnaissance professionnelle, vivre sa passion
pour les histoires depuis le plus jeune âge et
décider un jour d’en inventer à son tour…
Une fois le projet engagé, c’est le synopsis qui
devra être rédigé en premier lieu : destiné à
l’éditeur, il permet de le convaincre de vous
publier, hormis dans les cas de commandes
express des éditeurs où le travail consistera
plutôt à construire un plan détaillé. Ce travail
peut être très utile pour structurer votre pensée,
mais peut parfois également être un obstacle
dans le cas où c’est l’écriture qui permettra
d’approfondir une démarche. Pour un roman
ou une biographie par exemple, le synopsis ne
pourra être rédigé qu’à la fin, ou se retrouver
profondément modifié par l’enquête qu’aura
menée l’auteur pour construire son texte.
Quoi qu’il en soit, l’important est d’identifier
les raisons pour lesquelles vous écrivez et à qui
vous vous adressez. Tous les éditeurs n’ont pas
les mêmes demandes ou la même manière de
travailler. Observez les collections, enquêtez sur
les nouvelles tendances, pensez d’ores et déjà
aux cibles que vous cherchez à toucher et à la
manière dont vous allez les intéresser. Toutes
ces étapes vous permettront de bien préparer
votre travail. Un éditeur pourra également vous
apporter son aide pour réorienter votre projet
en fonction de sa connaissance du marché,
même si vous risquez de ne pas toujours être
d’accord avec lui, notamment sur la manière
d’écrire, la formulation du titre ou le style de
la couverture ! Ce point de vue extérieur sera
néanmoins une garantie pour que votre texte
soit bien reçu. Multipliez les lecteurs amis, les
relecteurs : vous en sortirez gagnant.
Ensuite, il faut passer à la rédaction elle-même.
Face à la page blanche, que faire ? La régularité
semble être la clé : définissez-vous un rythme
et tenez-le, quels que soient les réussites ou les
échecs de ces différents moments d’écriture.
Vous vous sentez prêts, le sujet bien en tête ? Les
mots pourront parfois couler de votre plume
page après page sans difficulté. Mais il vous
arrivera aussi de caler, sans raison apparente.
Un seul remède : continuer sans faiblir !
Une fois le texte envoyé et validé, les discussions
sur le titre et la couverture menées de concert
(ou en tension) avec l’éditeur, le tirage défini,
vient le moment de la promotion. Les éditeurs
ont ceci d’indispensable, par rapport à des
maisons d’autopublication, qu’ils assurent une
mise en place commerciale importante dans
les principaux points de vente de l’Hexagone.
Une bonne mise en place, en nombre et dans
les lieux adaptés à l’ouvrage, assurera le bon
lancement de votre titre. Mais du côté de la
communication, l’éditeur est souvent inopérant
et vous aurez même parfois l’impression de le
déranger ! Un bon attaché de presse, ayant de
bonnes relations avec les journalistes que vous
ciblez, les relançant très régulièrement, pourra
avoir de bons résultats, mais tous les titres ne
peuvent en bénéficier. Prenez en main certains
aspects de la promotion de l’ouvrage : rédigez le
communiqué de presse avec vos mots, mobilisez
votre réseau, participez à des salons. Toutes ces
actions seront autant de clés de la promotion
de votre livre. Organisez ou faites-vous inviter
à des séances de dédicaces : les rencontres entre
auteurs peuvent être source de nouvelles idées.
Pour conclure, le maître mot qui accompagne
un projet d’écriture, c’est se faire plaisir ! C’est
le plus gros gain que vous en retirerez, au-delà
des revenus que pourront générer le livre.
n
Leslie Gealageas
NOTA BENE
• Les droits d’auteur représentent
entre 8 et 10 % du prix public
• Vous pouvez déposer votre texte
à la SGDL pour le protéger avant de
l’envoyer à un éditeur
• Dans le cas de l’autoédition,
n’oubliez pas que vous ne bénéficierez
pas du réseau de distribution des
éditeurs traditionnels
• Pensez aux traductions : gardez vos
droits ou négociez-les dès le début
avec l’éditeur
• Pour envoyer votre manuscrit,
pensez à le mettre en page de manière
très claire et très lisible sans le
surcharger de paratexte
Voyage au pays de l’écrit
Au moment où je commençais une nouvelle
aventure pleine de promesses (l’écriture de
mon vingtième livre sur la gestion), mon
esprit se mit à s’évader de l’écran blanc de
mon ordinateur, semblable à la page vide des
écrivains du siècle dernier. Loin de l’âtre où se
consumait un paisible feu d’automne, je me
trouvais soudain projeté dans la maison de
Mark Zuckerberg, ou du moins dans celle que
j’imaginais…
Les pièces immenses étaient meublées de
manière sobre, offrant des champs d’espace où
le regard était invité à admirer, contempler des
murs connectés et des espaces digitalisés. Ici un
écran géant pour regarder les films et séries de
la Web TV. Là un mur de lumière led. Ailleurs
des espaces vivants projetant des photos aux
contours et nuances évoluant au rythme des
humeurs de son propriétaire et de ses invités.
Au milieu de certaines pièces, des fontaines,
statues hologrammes en 3D. Dans un angle,
une imprimante 3D, et bien sûr partout des
objets connectés permettant d’avoir accès à
toute sorte d’informations.
Étrangement, dans ce décor séduisant et cet
environnement pourtant palpable, un léger
inconfort et un certain malaise ont commencé
à m’envahir : aucune revue papier, aucun
magazine ou journal écrit, aucun livre aux
couvertures rigides. Pas le moindre crayon,
stylo ou bout de papier vierge ou gribouillé,
pas la moindre étagère et encore moins de
bibliothèque. Où se trouvaient donc science,
culture et connaissance ? Ce lieu plein
d’intelligence devait bien recéler un accès à
une salle cachée, une bibliothèque aux murs
richement décorés de boiserie, de rayons
montés en bois précieux, le tout accueillant
des ouvrages faits d’encre et de papier.
Effectivement, au centre d’un mur connecté,
se trouvait un passage vers l’intemporelle,
éternelle et universelle bibliothèque du maître
des lieux, cachée de la vue de tous et seulement
accessible par lui et quelques rares privilégiés,
dont moi-même par l’étonnant phénomène de
téléportation que je vivais.
À mon retour devant l’écran blanc, je pris
tout à coup conscience de toute la puissance
de la mémoire associée à la lecture d’un livre
traditionnel. Quand tous les sens peuvent alors
se réveiller :
– le visuel : comment traduire l’effet du temps
passé autrement que par l’aspect vieilli et jauni
d’une couverture usagée ?
– l’auditif : la page qui tourne ponctue
l’histoire, le papier se froisse, se déchire même.
Qui ne s’apaise pas au bruit du livre qu’on
ferme avant de plonger dans le sommeil ?
– le kinesthésique : le papier de chaque livre
et chaque couverture porte une identité que
l’écran glacé du support digital uniformise ;
– l’odorant : tous les « bons » élèves se
souviennent du plaisir proustien d’ouvrir
un manuel scolaire neuf. Et que dire de
ceux tombés dans l’oubli, abandonnés lors
d’un déménagement ou retrouvés chez un
bouquiniste ? Lorsque nous les reprenons en
main, ils nous transmettent le goût et l’odeur du
temps passé. Fumées, liqueurs, saveurs, sueurs
et autres odeurs y ont laissé leur empreinte.
Nous sommes également animés par une âme
et des sentiments dont les soubresauts ont
Merci à vous toutes, maisons d’édition (Dunod, Eyrolles, Afnor, Economica, ESF,
Eska, Gretz…) : grâce à vos efforts, sous la pression d’une exigence de rentabilité,
vous avez réussi à baisser le point mort de mes premières éditions puis retirages,
permettant à la totalité de mes écrits d’occuper ainsi une bonne place dans ma
bibliothèque, celle de mes enfants et celle de NEOMA ALUMNI. Je peux ainsi
poursuivre cette aventure passionnante de la transmission de mes quelques savoirs.
François-Xavier Simon
20 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
FRANÇOIS-XAVIER SIMON (MGE 79)
a exercé pendant vingt ans des
responsabilités financières en
France, à l’international et au sein
de grands groupes français. Il est
auteur et coauteur d’une vingtaine
d’ouvrages, directeur de l’offre
université d’entreprise au sein du
cabinet FinHarmony et président
d’une société de conseil et formation.
Chargé de cours à HEC, il est tuteur et
directeur de thèses professionnelles,
président d’honneur du club de
lecture du prix Turgot, et directeur
de la collection Eyrolles DFCG.
marqué le livre papier et que le digital aura
du mal à traduire : colère que traduisent la
page arrachée, les mots barrés, émotion que
trahissent les traces de larmes sur certaines
pages, plaisir que révèle le mot entouré,
stabilobossé, jouissance qu’évoque la page
cornée, fierté de la dédicace de l’auteur ou de
celui qui a offert le livre, complicité de celle ou
celui à qui l’on tend, offre ou prête l’ouvrage,
déception que marque le livre dont on perçoit
qu’il n’a été lu que partiellement par les
nombreuses pages encore immobiles…
Enfin, le livre est notre compagnon de solitude,
d’isolement ou de réconfort. Lui seul peut lever
certains doutes, lui seul peut nous rassurer.
Qu’il est réconfortant, essentiel et vital pour
une femme ou un homme de savoir, voir,
toucher, sentir qu’elle ou il a, à portée de sa
main, le livre, la page, le graphique sur lequel
repose la certitude, la vérité, la preuve tangible,
matérielle et visuelle de l’objet de sa quête ou
requête !
n
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 21
CONNEXIONS
ENQUÊTE
Alexandre Vigne (MGE 00),
cofondateur de culturebd.
Tous fans de BD
A priori, la bande dessinée n’est pas le secteur où l’on s’attend à rencontrer de nombreux diplômés d’école de commerce !
Et pourtant, sept profils, tous issus de NEOMA, en ont fait leur métier. Retour sur une passion devenue profession.
LA PASSION COMME MOTEUR
D’auteur à DG d’un grand groupe éditorial en
passant par libraire, ces alumni de NEOMA ont
en commun la passion du produit culturel pour
lequel ils travaillent. La BD, ils sont quasiment
tous tombés dedans lorsqu’ils étaient petits.
« J’ai appris à lire avec la BD », se remémore
même Lionel Arnaud (Ms Com 08) arrivé au
marketing de Glénat après avoir travaillé plus
de dix ans à différents postes de marketing
dans l’industrie du jeu vidéo, une autre de ses
passions. Après avoir renoué avec la bande
dessinée par le biais de jeux à licence, Lionel
Arnaud décide de sauter le pas pour rejoindre
une maison d’édition. Si la polyvalence et
la curiosité ont été un réel atout jusque-là,
changer de secteur peut se révéler compliqué,
même au sein de l’industrie culturelle. « Surtout
en France, où un expert remplace un autre
expert », concède ce directeur marketing, dont
le profil digital séduira notamment Glénat.
La passion peut donc être un moteur, mais
l’amour des albums ne suffit pas à forger une
carrière. Il faut avant tout « s’armer de courage »,
comme le conseille Patrice Margotin (MGE
90) qui a commencé sa carrière chez Nestlé. Si
sa première expérience lui a beaucoup appris,
son « goût du texte sous toutes ses formes » le
pousse à reprendre une formation aux affaires
culturelles à Dauphine. Il choisit alors de
rejoindre une start-up, Le Livre à la carte. Deux
ans plus tard, Antoine Gallimard lui propose de
créer la direction marketing de son groupe. Aux
rênes du marketing de Gallimard, il travaille
de nombreuses marques du groupe et réactive
même Futuropolis, label BD prestigieux alors
en sommeil. Cette marque, qui avait signé des
grands noms comme Tardi ou Bilal, occupera
bientôt tout son temps de travail pendant une
dizaine d’années. Jusqu’à ce que Guy Delcourt,
patron fondateur de Delcourt, lui propose la
direction générale de son groupe, qui dispute à
Glénat la place de deuxième éditeur de bandes
dessinées en France.
« CONNECTING THE DOTS » LIKE STEVE
JOBS
Si ces deux premières belles carrières semblent
parfaitement orchestrées, le retour à la bande
dessinée peut aussi être un beau virage sur la
route professionnelle. Jérôme Hamon (MGE
00), scénariste, illustre parfaitement la théorie
de Steve Jobs qui, en substance, assure qu’un
22 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
chemin de traverse peut se montrer payant a
posteriori. Après l’école de commerce, ce fan
de bande dessinée et de cinéma part aux ÉtatsUnis pour travailler dans la finance. Après
plusieurs années, il se sert de la plus grande
mobilité professionnelle régnant en Amérique
pour approcher les milieux du cinéma et de
la bande dessinée, pour finalement préférer le
neuvième art, dans son versant le plus créatif : le
scénario. Pour arriver à ses fins – et de retour en
France –, il n’oublie pas ses bases de commerce :
savoir gérer différents projets, les présenter
pour les vendre… C’est une corde de plus à son
arc créatif. Maintenant qu’il vit de ses scénarios,
il peut affirmer à quel point, dans l’industrie
culturelle, « toute différence est la bienvenue ».
La polyvalence et l’envie de trouver un job qui
le satisfasse pleinement sont aussi au cœur du
projet entrepreneurial de Grégoire Lecourt
(MGE 04). Après un poste de commercial pour
l’industrie électrique, il s’est orienté vers le
monde de l’édition et plus particulièrement vers
la librairie, spécialisée BD. « L’idée s’est affinée
d’elle-même », avoue-t-il. Ensuite « on se
remémore les cours donnés par l’école qui, par
leur polyvalence, deviennent une gigantesque
caisse à outils : négocier efficacement avec les
banques, réaliser une étude de marché, trouver
les bons relais, etc. ». Après avoir ouvert une
première librairie, il trouve le local idéal pour
une deuxième : « Il faut aussi savoir provoquer
la chance et saisir les opportunités. » Plus en
phase avec son idéal de vie, Grégoire possède
à présent deux librairies dans Paris, dans
lesquelles ses équipes et lui ont évolué, que ce
soit au niveau des postes ou des compétences.
Comme Jérôme Hamon, il insiste sur un point :
il faut avant tout oser.
SAVOIR OSER
Oser se jeter à l’eau, c’est ce que font les créateurs
de start-up, comme Vincent de Granrut (MGE
15). Fraîchement diplômé, il crée avec deux
amis une start-up, LaBoxBD, tout en travaillant
comme chef de projet contrôle de gestion et
finance chez Lapeyre. Le concept est le suivant :
choisir deux ou trois albums BD parmi les
nombreuses nouveautés pour les envoyer
chaque mois à des abonnés. Pour mener à bien
cette entreprise naissante, il a pioché dans la
fameuse caisse à outils de ses études, appris
sur le tas et bénéficié aussi de l’incubation de
NEOMA Business School. En devant orchestrer
le choix des nouveautés BD, ses associés et lui
ont découvert de nouveaux registres de la bande
dessinée, qui reste pour eux surtout un « bel
objet à vendre ».
Revenir à sa première passion en cofondant
une start-up, c’est aussi le choix de Nicolas
Gouju (MGE 00) et Alexandre Vigne (MGE
00). Ces créateurs de culturebd, installés depuis
peu boulevard Macdonald dans Le Cargo,
l’incubateur nouveaux médias de Paris&Co
(Paris 19e), ont mis sur pied un média Web
autour de la bande dessinée visant le grand
public. En plus de leur activité professionnelle
principale, ils concilient leur passion pour la
BD et leur attrait du numérique. D’exutoire du
quotidien professionnel, cette start-up, qui allie
agrégation de données et création de contenus,
est devenue leur nouveau défi. Lever des fonds,
constituer une équipe et proposer une vision à
long terme : un pari à relever comme celui du
numérique.
Nicolas Gouju (MGE 00)
cofondateur de culturebd.
Patrice Margotin (MGE 90),
DG du groupe Delcourt.
Lionel Arnaud
(Ms Com 08),
directeur marketing
du groupe Glénat.
LE NUMÉRIQUE, CHANGEMENT EN MARCHE
Tous ces sept professionnels s’accordent pour
dire que le numérique changera d’une manière
ou d’une autre en profondeur leur secteur même
si, pour l’instant, celui-ci ne vit pas encore de
révolution à cause de l’amour que portent les
lecteurs à l’objet physique. Du côté des éditeurs,
Patrice Margotin et Lionel Arnaud soulignent
l’attention portée à la création digitale, toujours
à l’état de laboratoire aujourd’hui. Si le
numérique comme complément de la création
papier est un changement inéluctable – même si
personne ne peut encore prédire le chemin qu’il
prendra –, comme outil de communication il
est déjà un incontournable de la promotion et
de la création.
Vincent de Granrut (MGE 15),
cofondateur de LaBoxBD.
Grégoire Lecourt (MGE 04),
fondateur de deux librairies
dédiées à la BD.
Jérôme Hamon (MGE 00),
scénariste BD.
Personne ne croit non plus à la totale
numérisation, en tant que telle, des livres :
l’avenir sera au numérique quand ses contenus
seront enrichis ou compléteront les usages
du papier. Même Grégoire ne craint pas pour
l’avenir de sa librairie, puisqu’il considère que
les deux modes de publication et de lecture
seront complémentaires et non pas concurrents.
En somme, de nouveaux territoires à explorer
et de nouveaux challenges à relever pour
ces amoureux des cases, quel que soit leur
support.
n
Line-Marie Gérold
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 23
ASSOCIATION
Comment les entreprises soutiennent
leurs salariés aidants d’un proche âgé
DAF et digital :
la révolution s’accélère
L’Oréal, Danone, Henkel, Suez… sont autant d’entreprises qui ont choisi d’accompagner leurs salariés aidants.
Pour comprendre l’état des lieux, les enjeux et les solutions, le club RH a reçu le 10 décembre 2015
Jean-Renaud d’Elissagaray (MGE 81), DG de Responsage, service d’orientation des salariés aidants d’un proche âgé,
Marie-Suzel Inzé (MGE 80), directrice de l’offre chez Responsage, et Géraldine Muzeau, du cabinet Courcelles
Consulting, psychologue spécialisée en souffrance au travail, traitement et prévention de l’épuisement professionnel.
Le 6 octobre 2015, une conférence interclubs Finance et Digital, à l’initiative
du Club Finance de NEOMA ALUMNI, a été co-organisée par les réseaux Fi+
(réseau des réseaux des financiers d’entreprise, www.fiplus.com) et G9+ Institute
(think tank digital et club des clubs digitaux, www.g9plus.org), en présence
des président et vice-président respectifs, Susanne Liepmann (Cesem 92)
et Jean-Michel Huet (MGE 97).
LE CONSTAT
Avec le vieillissement démographique, une
réalité s’impose aux entreprises :
• 16 % des salariés accompagnent un proche
dépendant* ;
• le taux d’absence non prévue des salariés
aidants est de 40 % supérieur à celui des salariés
non aidants* ;
• 55 % des salariés aidant un parent malade
d’Alzheimer doivent réaménager leur activité
professionnelle* ;
• 5 % des salariés seulement ont parlé de leur
situation d’aidant à leur manager**.
Le salarié n’est
jamais préparé
à la perte d’autonomie
de son parent.
LA RÉALITÉ DU SALARIÉ AIDANT
L’aidant est perdu face aux dispositifs dédiés
aux personnes âgées (CLIC, MAIA, APA, SAD,
EHPAD…) et à des financements variables
selon les départements. Une situation classique
telle que la sortie d’hospitalisation et la mise
en place de services à domicile soulève de
nombreuses questions : être employeur ou
passer par un service d’aide à domicile, repérer
le service à domicile adapté et les éventuelles
aides publiques, comprendre l’impact fiscal,
l’obligation alimentaire des enfants. Pour une
personne non avertie, il faut compter environ
vingt heures de recherche… sur le temps de
travail.
À noter que les salariés aidants sont
majoritairement des femmes.
LES IMPACTS SUR LE SALARIÉ
Le salarié n’est jamais préparé à la perte
d’autonomie de son parent. Aussi les
conséquences sont lourdes : stress (augmenté
par l’éloignement du parent âgé, plus de
200 kilomètres en moyenne), investissement en
temps, contribution aux dépenses.
La culpabilisation est lourde de devoir limiter
son investissement professionnel au profit
des recherches personnelles ou de refuser
une mutation ou une expatriation. Plus
profondément encore, le salarié souffre de ne
pas être reconnu dans son statut d’aidant et de
renoncer à l’image du parent autrefois fort.
LES IMPACTS SUR L’ENTREPRISE
EXEMPLE DE MESURES À METTRE EN PLACE
L’augmentation du nombre de salariés aidants
désorganise les équipes : absences imprévues,
burn out dans certains cas… Les managers ne
sont pas formés pour identifier les aidants et les
accompagner.
Dans les locaux paysagers, le sujet déborde
sur les collaborateurs voisins et diminue la
performance professionnelle.
Les entreprises ont répertorié les besoins des
salariés :
• de l’information : service d’orientation, feuille
de route personnalisée, entretien avec un
travailleur social… À noter que la simple mise
à disposition d’une aide soulage le salarié qui se
sent reconnu ;
• du temps : bourse de congés, congés spécifiques
pour parent hospitalisé, télétravail… ;
• de l’argent : CESU préfinancés, fonds social.
L’accès à un psychologue est un complément
appréciable face à la souffrance.
L’INTÉGRATION DANS LA POLITIQUE
SOCIALE
L’accompagnement du salarié aidant peut
s’intégrer dans les négociations annuelles
obligatoires (NAO) : Danone, Bayard, Henkel
l’ont positionné dans des accords ou démarches
de qualité de vie au travail, L’Oréal et Suez dans
le soutien à la parentalité. D’autres entreprises
complètent leur accord diversité. Enfin, le sujet
constitue un volet d’une garantie dépendance,
aux côtés d’une assurance dépendance et
éventuellement d’un fonds d’assistance. C’est le
choix de Sanofi, Banque Neuflize, Technicolor…
LA COMMUNICATION DES MESURES
Les actions de communication, portées par la
DRH, doivent viser à la fois les salariés et les
prescripteurs : assistantes sociales, médecin
du travail, comités d’entreprise, CHSCT…
Du taux d’utilisation dépend le retour sur
investissement.
n
* Malakoff Médéric, « 5e baromètre santé et bien-être au travail, 2014/Étude absentéisme 2015 ». ** Étude Responsage 2015. 24 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
La conférence était structurée en trois parties : la
présentation d’une étude BearingPoint sur l’état
d’avancement de la transformation digitale de
la fonction financière, suivie d’une table ronde
rassemblant des DAF du secteur digital, et
enfin une session de questions/réponses avec la
soixantaine de participants.
cours pour créer de la valeur à moindre coût,
pérenniser l’attractivité de la fonction – surtout
auprès des « digital natives » –, renforcer son
rôle de business partner ou encore conserver
l’influence traditionnelle du CFO dans
l’architecture de l’information au sein de
l’entreprise.
L’ÉTAT D’AVANCEMENT DE LA
TRANSFORMATION DIGITALE
COMMENT VALORISER AU MIEUX
LES DONNÉES ? VERBATIM
Après avoir rappelé l’omniprésence du
digital dans notre environnement quotidien,
Sébastien Canonne, senior manager chez
BearingPoint, a indiqué que cette évolution
s’accompagnait de changements profonds dans
la culture, la capacité à innover et l’organisation
des entreprises : être plus réactif, disposer
d’informations pertinentes disponibles plus
rapidement, les plus fiables possibles, et une
demande vers plus de flexibilité et d’adaptabilité
des outils en place. Les nouveaux outils SMAC
y répondent :
• social : outils type réseau social ou collaboratif ;
• mobile : outils disponibles sur mobile ;
• analytics : outils bénéficiant de capacité
d’analyse supérieure ou big data permettant
de mettre à disposition la seule information
pertinente dans la masse de données
disponibles ;
• cloud : outils en ligne, à l’ergonomie fortement
repensée, tournés vers l’expérience utilisateur et
ouvrant de nouvelles perspectives en matière de
collaboration avec l’environnement externe de
l’entreprise.
Si seulement 35 % des DAF déclarent avoir
d’ores et déjà une stratégie digitale, il apparaît
nécessaire de s’approprier les évolutions en
Le cloud pour les DAF
Pierre-Emmanuel Tetaz : Lors de la mise
en place d’un service cloud, les entreprises
cherchent à baisser leurs coûts, à accroître leur
flexibilité, et enfin à obtenir un ROI inférieur à
douze mois.
Nadine Pichelot : Les DAF veulent donc des
retombées rapides et tangibles et un niveau de
service optimal, notamment en ce qui concerne
la sécurité, la confidentialité, la traçabilité et
l’intégrité des données (certification des data
centers, localisation en Europe, bon chiffrement
des données).
Sébastien Canonne : Les services cloud
proposent des services complétant la colonne
vertébrale de certains ERP.
La data science
La quantité de données produites aujourd’hui
dans les SI permet d’envisager de nouvelles
perspectives quant à l’utilisation de ces données.
Nadine Pichelot : L’exemple d’outils
d’intégration de toute la chaîne de traitement
(des tableaux Excel opérationnels au
cloud) permet d’envisager des modes de
fonctionnement plus collaboratifs avec des
outils connectés et une nomenclature partagée.
La donnée est alors valorisée au mieux.
Stéphane Vais : Le pôle data science, au sein de
la DAF de Sarenza, permet de mettre le client au
centre de l’attention et de l’activité en exploitant
une masse sans précédent de données non
structurées provenant de sources différentes en
alimentant des algorithmes prédictifs. Ce travail
offre une opportunité unique au financier de
rentrer dans l’opérationnel.
Le DAF du futur
Nadine Pichelot : Il devra gérer un niveau de
risque élevé et diversifié, tester la résilience de
son business model en permanence et savoir
influencer et fédérer.
Stéphane Vais : Le digital offre aux DAF la
possibilité d’être au cœur de l’opérationnel.
MORCEAUX CHOISIS DE LA SESSION
QUESTIONS/RÉPONSES
Quelle est la place du contrôle interne dans le
big data ?
Du fait de sa place centrale dans l’entreprise, le
contrôle interne sera forcément et rapidement
amené à être intégré dans le big data (par
exemple à travers des algorithmes).
Comment se situe la fonction finance au
niveau des conseils d’administration des
entreprises (pour le DAF administrateur) ?
L’évolution de la fonction peut permettre
d’offrir plus de réactivité et de simplicité à
travers les outils pour continuer à faire entendre
au mieux la voix du DAF au sein des fonctions
de direction.
n
Benjamin Rondet
INTERVENANTS DE LA TABLE RONDE
• Sébastien Canonne, Senior Manager
BearingPoint
• Nadine Pichelot, Finance Director
EMEA, Anaplan
• Pierre-Emmanuel Tetaz, MD, Concur
France
• Stéphane Vais, DGA Finances,
Sarenza
• Animateur : Stanislas de La Foye –
Chief Strategy & Marketing Officer
Automatic Data Processing France et
coprésident de la commission digitale
du think tank Institut Esprit Service
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 25
ASSOCIATION
ASSOCIATION
MANAGEMENT
ANIMATION
Récompenses, prix et galette des rois
To go further
L’échange de vœux et le partage de la galette sont une tradition toujours bien appréciée dans notre monde
de plus en plus virtuel et digitalisé. C’est pourquoi l’association a réuni le 6 janvier ses administrateurs, animateurs,
salariés et bénévoles ainsi que les représentants de la Fondation, partenaire de premier plan. C’est aussi l’occasion
de remercier et de distribuer des bons points…
Comme toute organisation, NEOMA ALUMNI évolue. Deux nouvelles collaboratrices ont rejoint l’équipe en début
d’année : Agnès Flouquet-Vilboux, en qualité de directrice générale, et Élodie Fauvelet, responsable base de données
en remplacement de Marie-Françoise Delaporte.
de recrutement chez Winterthur Assurances
en premier poste, puis Campus Manager chez
Accenture pendant deux ans. J’ai ensuite passé
neuf ans chez PwC comme responsable des
relations écoles, puis de la communication
recrutement, enfin de la communication RH.
En 2010, j’ai rejoint Roche pour mener avec
succès un projet de communication interne
et de conduite du changement et, en 2013,
j’ai intégré l’enseignement supérieur comme
responsable des relations extérieures à l’ISEP,
première école d’ingénieurs du numérique.
NAR : Qu’est-ce qui t’a convaincue de
candidater puis d’accepter la mission ?
TREIZE PRIX ONT ÉTÉ DÉCERNÉS
AUX ANIMATEURS DES CLUBS
OU TRIBUS SUIVANTES :
• NEOMA au féminin : Meilleure promotion
de l’association
• Nord-Pas-de-Calais : Régularité de
l’animation
• US-Chapter : Nombre de participants
• Île-de-France : Originalité et diversité
• Alsace : Utilisation des outils et
communication
• Allemagne : Partenariat inter-réseau/clubs
• NEOMA Wine Society : Développement du
club
• Marketing & Com : Aide à la recherche
d’emploi
• Australie : Nombre d’événements
• Entrepreneurs : Prix spécial
• Arts & Culture : Prix « Espoir » 1
• Rhône-Alpes : Prix « Espoir » 2
• Suisse : Prix « Espoir » 3
À chacun des prix remportés, NEOMA
ALUMNI a attribué une récompense d’un
montant de 1 000 euros (500 euros pour les
trois prix « Espoir »), somme qui sera portée
au crédit de la tribu ou du club en question.
Ses animateurs l’utiliseront dans l’année pour
l’animation de leur communauté.
375 ÉVÉNEMENTS ORGANISÉS
EN 2015 (329 EN 2014)
Merci et bravo à tous les animateurs
pour leur implication !
Contact :
Marion Morato, responsable réseau
[email protected]
26 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
NAR : Agnès, quel a été ton parcours avant
de nous rejoindre ?
A. F.-V. : Dès le début de mon parcours,
j’avais envie d’exercer une fonction qui me
permette de mêler ressources humaines
et communication. La marque employeur
est donc tout naturellement le fil rouge de
mon expérience, qui a presque déjà vingt
ans : DESS ressources humaines (1996) et
Executive MS en marketing et communication
à ESCP Europe (2007) comme formation,
parcours professionnel en qualité de chargée
Je connaissais bien les deux écoles de Reims et
de Rouen, et certains de leurs alumni, de par
mon expérience professionnelle de Campus
Manager. Ayant eu un premier diplôme à
l’université, j’avais ressenti un manque de ne
pas avoir pu bénéficier d’un réseau de diplômés.
Pour moi, c’est une chance incroyable d’avoir
à portée de main un réseau rassemblant
autant de talents, de parcours, d’expériences,
de personnalités différentes qui peuvent
nous enrichir tant personnellement que
professionnellement. C’était le bon moment
pour rejoindre le quatrième réseau d’alumni en
France [sourire] !
NAR : Quelles vont être tes premières
actions à ton arrivée à l’association ?
Je suis très impressionnée par le dynamisme, la
quantité et la qualité des événements qui sont
organisés au sein de NEOMA ALUMNI ainsi
que par le nombre important de bénévoles
qui s’y investissent. C’est pourquoi, dans un
premier temps, je souhaite m’attacher à aller à la
CHALLENGE DES AMBASSADEURS
La Fondation NEOMA BS a récompensé les
deux communautés lauréates du Grand Prix
2015 des Ambassadeurs de la Fondation. En
effet, comme pour l’édition précédente en
2014, la Fondation a appelé les communautés
à se mobiliser à ses côtés pour soutenir deux
projets phares : les bourses d’excellence et
l’Incubateur de NEOMA BS, qui permettent
chaque année d’accompagner des jeunes dans la
réalisation de leur rêve professionnel.
À cette occasion, deux prix ont été remis :
• le prix de la Mobilisation décerné à la promo 87 ;
• le prix de la Générosité décerné à la tribu
Île-de-France, représentée par Benoît Hains et
Jocelyn Roger.
« Grâce à la mobilisation et
à la générosité des communautés
engagées, nous avons collecté près
de 24 000 euros. Un grand merci
aux diplômés qui ont répondu
à notre appel. » Philippe Couderc,
président de la Fondation NEOMA BS.
Pour participer à la troisième édition
de cette opération, vous pouvez
d’ores et déjà vous inscrire auprès de
la Fondation.
[email protected]
BON VENT MARIE-FRANÇOISE
Après vingt-quatre ans de « bons et plus que
loyaux services », Marie-Françoise Delaporte est
partie en retraite le 31 janvier 2016. Après avoir
géré la diffusion des offres d’emploi en 1992,
elle a ensuite pris en main la mise à jour du fichier,
cœur de l’association et source de toutes les
activités proposées. NEOMA ALUMNI, NEOMA
Business School, salariés et bénévoles, tous ont
apprécié son sens du service, sa compétence,
sa disponibilité et sa gentillesse.
[email protected]
rencontre de ceux et celles qui font l’association
et de ses différents stakeholders extérieurs. Je
souhaite comprendre l’histoire de l’association,
son organisation, sa culture, ses facteurs clés
de succès ainsi que l’écosystème dans lequel
elle évolue. Puis, très vite, je souhaite pouvoir
aligner la stratégie de l’association avec sa vision
et ses ambitions et avoir une feuille de route
claire pour les équipes internes et les bénévoles.
NAR : Quelques questions plus personnelles
pour faire plus ample connaissance…
Tes principaux traits de caractère : Dynamisme,
bienveillance, persévérance et organisation.
Ce que tu apprécies le plus chez les autres :
L’authenticité et la fiabilité.
Que fais-tu pour te ressourcer ? J’ai recommencé l’équitation l’an dernier après un arrêt
de plus de vingt ans.
Un livre que tu recommandes : En ce moment,
je suis en train de lire Le Plaisir, nouvel enjeu du
management de Gilles Charpenel, aux Éditions
Maxima. Je pense que c’est un réel enjeu pour
tout manager qui se respecte vis-à-vis de ses
équipes mais également de soi-même !
n
[email protected]
BIENVENUE
ÉLODIE
Élodie Fauvelet,
35 ans, a été
diplômée en 2003
d’une licence
des arts du
spectacle de l’université Paul-Valéry
de Montpellier ; elle dispose de douze
ans d’expérience en tant qu’assistante
polyvalente puis coordinatrice
administrative dans le secteur de la
production cinématographique. Dans
ses dernières fonctions, elle a eu à
gérer des bases de données CRM.
Élodie dispose aussi de compétences
dans le domaine de la création
graphique (Internet, Photoshop) et
vidéo (Final Cut Pro X), en gestion
comptable et en assistanat de projets
événementiels.
[email protected]
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 27
ASSOCIATION
ÉVÉNEMENT
ANNE BROWAEYS-LEVEL (MGE 97), DIRECTRICE GÉNÉRALE MARKETING & DIGITAL CLUB MED,
ÉLUE TROPHÉE DU MANAGEMENT 2016
Trophées NEOMA ALUMNI 2016
(11e édition)
Anne débute sa carrière marketing chez Equant, start-up phare
des télécoms (maintenant Orange Business Services). Elle rejoint
ensuite un industriel (Hayward) où elle occupe la fonction
de chef de produit France puis Europe. En 1998, elle renoue avec
les nouvelles technologies, en rejoignant la jeune agence digitale
FullSIX (alors Grey Interactive) et ses fondateurs. Intégrée comme
consultante junior, elle évolue aussi rapidement que la structure
et devient associée en moins de trois ans. Elle accompagne alors
de grands groupes dans leur virage e-commerce (3 Suisses, Club
Med, Club des Créateurs de Beauté), dans l’utilisation d’Internet
comme un levier de branding (P&G, L’Oréal, iBazar/eBay),
et développe l’offre CRM de l’agence (SNCF, Whirlpool).
En 2005, elle pilote l’ouverture du bureau de New York.
Elle est nommée directrice générale de l’agence FullSIX en 2007
et DG du groupe en France en 2010. À ce poste, elle pilote
la croissance du groupe qui devient l’agence française de
référence en transformation digitale et solutions novatrices
auprès de grands groupes internationaux. Elle y lance notamment
l’achat video online, le digital retail et l’offre data (big data,
adexchange, analyses comportementales).
Le mercredi 10 février, dans les salons du Sénat à Paris, a eu lieu la 11e édition
des Trophées NEOMA ALUMNI, sous le parrainage et en présence de Catherine
Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime et présidente de la commission
de la culture, de l’éducation et de la communication. Une cérémonie prestigieuse
qui s’est déroulée en deux temps : la remise de dix prix par catégorie puis
la désignation du Manager de l’année élu d’après vos votes en ligne et ceux
d’un jury composé des organisateurs et représentants de l’École. Des parcours
exemplaires, des messages valorisants pour toute la communauté, de beaux
signes de reconnaissance mutuelle entre les diplômés et l’institution NEOMA
Business School.
REMISE DE PRIX À SEPT LAURÉATS
En 2013, Anne intègre Amaury Médias en tant que directrice
générale adjointe en charge du Parisien pour y développer
de nouvelles sources de revenus, accompagner la transformation
des équipes et lancer de nouvelles offres, notamment
les native ads.
Elle a rejoint le Club Med en octobre 2015.
PRIX DIRECTION
GÉNÉRALE
Stéphane
ROQUES (MGE 95)
Directeur général
Médecins
Sans Frontières
PRIX
INTERNATIONAL
Bernard TABARY
(MGE 82)
Directeur
exécutif Groupe
international
Keolis
PRIX
MARKETING &
COMMERCIAL
Anne
BROWAEYSLEVEL (MGE 97)
Directeur général
marketing
et digital
Club Med
PRIX FINANCE
Jean de POUILLY
(MGE 85)
Directeur
financier
Bolloré
Transport
& Logistique
PRIX
RESSOURCES
HUMAINES
Marie-Charlotte
BONNASSIEUX
(CESEM 96)
Directeur
des ressources
humaines
Edmond
de Rothschild
PRIX DIGITAL
Anne-Sophie
FRENOVE
(TEMA 03)
Directrice
Business
Development
Airbnb
PRIX
ENTREPRENEURIAT
Étienne LEROY
(MGE 05)
Associé
cofondateur
et directeur
marketing
et produit
Sharalike.com
Les lauréats 2016 entourés des organisateurs :
Jean-Michel Huet (au centre), Viviane Neiter,
Marie-Lise Trochu et André Staut.
En 2014 et 2015, Anne Browaeys-Level a été sélectionnée par
Le Figaro et l’Institut Choiseul parmi les « cent leaders de demain »
et les « Femmes leaders économiques de demain ». Cette ancienne
sportive de haut niveau (ski nautique) est également maman
de deux enfants de 9 ans et 5 mois.
TROIS PRIX HORS COMPÉTITION
PRIX PASSION
PRIX ESPOIR
Philippe
BESSON
(MGE 88)
Écrivain,
dramaturge
et scénariste.
Dernière
parution :
Les passants
de Lisbonne
(éd. Julliard,
janvier 2016)
PRIX ESPOIR
Cécile TAUVEL
(MGE 12)
Associée
cofondatrice
La Minut’Rit,
franchise de
conciergerie
d’entreprise
Sylvain
BOURRIER
(MGE 07)
CEO &
fondateur
WEAVUP,
a private
Networking
App for
Networks
L’équipe organisatrice, orchestrée par Marion Morato, responsable réseau et
animation, remercie les partenaires grâce auxquels cet événement a pu avoir lieu :
Les Champagnes de Vignerons, Interparfums et les Biscuits Fossier.
28 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 29
ASSOCIATION
ÉVÉNEMENTS
Awards & Congratulations
Sept récompenses attribuées par la presse, les groupements professionnels, les États mêmes…
Félicitations de la part de la communauté NEOMA, qui voit ainsi grandir la notoriété du diplôme à la satisfaction de tous :
diplômés, étudiants et professeurs.
Gérard Barbier (MGE 90), directeur général du
groupement d’associations Agir, bâtir et réinsérer
en Île-de-France (Abri), portait de longue date
avec Hôtel Social 93 le projet ModuloToit. Cette
action vient d’être récompensée par le magazine
Direction(s) dans la catégorie « Développement
durable et démarche responsable ». Cette revue
met à l’honneur chaque année des actions qui
sont en phase avec les mutations du secteur
social et médico-social. « ModuloToit est un projet que nous avons imaginé – et porté parfois contre vents et marées – pour
lever les deux principaux obstacles que nous rencontrons lorsque nous cherchons à créer des places
d’hébergement : l’opposition des riverains (syndrome “Not in my backyard”) et les contraintes
budgétaires. L’intuition initiale est simple : s’installer successivement sur des terrains temporairement
inoccupés (réserves foncières en vue de grands travaux, friches urbaines), ce qui suppose des
constructions transportables donc modulables et légères. Ce qui fait une double économie par rapport
à de l’immobilier classique : le foncier est gratuit ou presque et la construction est peu dispendieuse
puisque sans fondation. Et une double assurance pour les riverains : l’assurance d’une installation
temporaire, donc sans effet sur la valeur de leurs biens, et la garantie de ne pas voir de squats s’implanter.
Mais c’est aussi le début d’un long parcours pour obtenir des financements pour un projet immobilier
sans fondation, sans hypothèque possible, sans financement public pour l’investissement, sans aide à
la pierre, justement à cause de son caractère transportable. » La première réalisation, à Aubervilliers,
a été entièrement financée par l’association Hôtel Social 93, sur ses fonds propres et par recours à
l’emprunt. Bienvenue aux mécènes qui souhaitent soutenir des projets à forte valeur ajoutée sociale
faisant bouger les lignes !
Bruno Bareteau (MGE 95) et Hing MienDaniel (MGE 95), associés dans Covessence SAS,
ont créé une marque cosmétique de soins pour
femme du nom de Veracova.
Lors du salon Beyond Beauty Paris qui s’est
tenu du 15 au 17 septembre 2015, leur Sérum
d’Hydratation Profonde a reçu le prix Beauty
Challenger Awards des Online Shoppers. Une
belle reconnaissance puisqu’elle vient des
consommatrices en ligne.
France Barter, fondée et dirigée par Samuel
Cohen (MGE 05) et Arthur Bard, a reçu le
22 juin 2015 au Théâtre Mogador la médaille d’or
dans la catégorie « Innovation » de la neuvième
édition des Trophées des achats, organisé par
MDC Conseil et la CDAF.
Le Barter ou échange interentreprises est un
système de compensation centralisé permettant
aux entreprises membres d’un même réseau de
financer une partie de leurs achats sans toucher
à leur trésorerie mais directement en échange de
leur production.
Stéphanie Wismer Cassin (BBA 03), fondatrice
de Biilink, a reçu le 20 novembre le prix Veuve
Clicquot 2015 de la femme d’affaires. Cette
récompense lui a été décernée par Jean-Marc
Gallot (MGE 88), PDG de Veuve Clicquot.
Cécile Reinaud (Cesem 97), créatrice de la marque Séraphine, a gagné en 2015 le prix international de
l’Entrepreneuriat décerné par la reine d’Angleterre. En 2014, elle avait reçu le prix décerné par Richard
Branson pour les entreprises anglaises en forte croissance (Fast Track 100).
Nous reviendrons dans le prochain numéro sur le brillant parcours de Cécile dont les vêtements de
grossesse ont séduit les plus grandes célébrités : Kate Middleton, Angelina Jolie, Jessica Alba, Kate
Hudson…
30 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Après cinq ans au marketing, ventes, R&D chez
Carlsberg à Copenhague, Khalil Younès (MGE
86) est reparti chez Coca-Cola où il a fait une
grande partie de sa carrière. Basé cette fois à
Tokyo, il est EVP Marketing et New Businesses
de Coca-Cola Japan, le marché japonais étant le
second centre de profit de Coca-Cola Monde. Il a
été fait chevalier de l’ordre national du Mérite à
l’ambassade de France à Copenhague.
Extrait du Figaro le 21 novembre 2015 :
Obsédée par la responsabilité sociale du dirigeant,
Stéphanie (au centre sur la photo) a créé au
sein de son groupe Jador (réseau informatique
et énergétique) le premier réseau social dédié
à l’entraide et à l’entrepreneuriat des femmes
[…]. Après avoir accompagné mille projets,
elle a décidé en mai de faire évoluer Biilink en
marketplace mondiale de la nouvelle économie,
tout en continuant d’aider l’entrepreneuriat
féminin via concours et conférences.
Fabrice Revol (MGE 97), créateur en 2014 de la
société de gestion Kirao, était en première page
du Figaro économie le 11 décembre 2015 titrée
« Les futures vedettes de la gestion récompensées
à Paris ».
En effet, à l’occasion de la quatrième édition
de l’Emerging Manager Day organisée par
New Alpha Asset Management, Kirao Asset
Management a été primée comme société de
gestion la plus prometteuse dans la catégorie
« Gestion actions ».
L’Emerging Manager Day a pour objectif de faire
découvrir aux professionnels de l’investissement
les nouvelles sociétés de gestion parmi les plus
dynamiques et les plus novatrices.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 31
ASSOCIATION
ASSOCIATION
PARTENARIATS
ÉVÉNEMENTS FRANCE
Devenir ambassadeurs
de nos villes d’études ?
Quand on passe d’un à quatre ans parfois dans une ville pour y faire ses études, un part de soi reste à jamais attachée
à cet endroit. Les collectivités l’ont bien compris et décidé de constituer un réseau d’ambassadeurs qui contribueront,
de là où ils vivent, à promouvoir l’image de la ville ou de la région.
Compétition sportive, activité culturelle, afterwork, dîner à thème...
tout est bon prétexte pour se réunir par région ou centre d’intérêt commun.
Alsace
3 octobre 2015
Soirée détente avec
match de rugby, orchestre,
choucroute, bière
et chansons.
Coup de chapeau
à Bertrand et Gaetan !
Reims
29 septembre 2015
Rencontre avec Rachel Beaujolain, directrice du campus
de Reims, en vue d’une collaboration plus importante
avec les alumni du territoire local.
Contact : [email protected]
Languedoc-Roussillon
3 décembre 2015
PREMIÈRE SIGNATURE LE 5 NOVEMBRE
AVEC INVEST IN REIMS
Jeudi 5 novembre, NEOMA ALUMNI a
signé une convention avec Invest in Reims,
l’agence de développement économique de
Reims. L’objet sera d’utiliser les canaux de
communication de l’association des diplômés
(revue, site Web, newsletter, clubs, tribus) pour
valoriser le territoire rémois. Tous nos diplômés
sont invités à jouer le rôle d’ambassadeurs de
leur ville d’études.
La convention a été signée en mairie de
Reims par Catherine Vautrin, vice-présidente
de l’Assemblée nationale, présidente de la
communauté urbaine de Reims, députée de
la Marne et ancienne ministre sous Jacques
Chirac, et Jean-Michel Huet, président de
NEOMA ALUMNI.
32 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Aquitaine
30 octobre 2015
Afterwork novateur avec le nouveau format « à thème » : Alexandre Bernardi
(MGE 15) a présenté un sujet dans l’air du temps, « Le crowdfunding, enjeux
de ce mode de financement participatif ».
Étaient aussi présents lors de cette cérémonie
Arnaud Robinet, député-maire de Reims, JeanPierre Belfie, maire de Bezannes, vice-président
de Reims Métropole et administrateur de
NEOMA Business School, Caroline Defaut,
directrice générale adjointe de NEOMA
Business School, et Jean-Yves Heyer, directeur
général d’Invest in Reims.
Une action similaire est en préparation côté
rouennais, avec Rouen Normandy Invest.
Signature prochaine, en même temps que les
autres établissements de la région, puisque le
but est bien sûr d’entraîner le maximum de
filières (gestion, médecine, ingénieurs…).
n
Contact :
[email protected]
Club Golf
28 novembre 2015
Reims/Rouen Cup au golf de Vaucouleurs. L’équipe rouennaise
remporte cette édition 2015 (victoire 4,5 à 3,5).
Bravo aux Rémois qui n’ont pas démérité avec ce score très serré !
Merci aux 32 participants pour leur présence et leur bonne humeur.
Aquitaine
14 janvier 2015
Dîner chez Dubern, un des hauts lieux
de la gastronomie bordelaise depuis
1894. Désormais, à chaque événement,
le projet d’un diplômé est mis en
avant : le 14 janvier, c’est Damien
Aurenche (MGE 99) qui a présenté
un projet associatif et culturel,
le Festival Vagabonde.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 33
ASSOCIATION
CÔTÉ PERSO
ÉVÉNEMENTS MONDE
Boston
7 novembre 2015
Chicago
6 novembre 2015
Cette rubrique touche la vie
personnelle des diplômés
ou des collaborateurs de l’école,
qui sont devenus « des proches »,
ce qui nous amène à vous
communiquer les nouvelles
heureuses ou tristes les concernant.
NEOMA Business School a été, avec la Sorbonne,
l’une des deux institutions de formation les plus
touchées par les attentats du 13 novembre 2015,
avec, notamment, le décès de deux étudiantes,
Claire et Marie. Leur souvenir est à jamais
gravé dans nos mémoires et nos pensées vont
à leurs familles endeuillées.
Carnet
DÉCÈS
Jacques DELÉCLUSE
(MGE 50), le 26/1/16
Jean-Marie DUBOC
(MGE 75), le 6/1/16
Cécile LUC-HERZOG
(MGE 87), le 17/12/15
Luxembourg
8 décembre 2015
Dubai
11 novembre 2015
François
de SENAILHAC
(MGE 15), le 8/12/15
Émeline MURAIRE
(BSc 12), le 4/12/15
David PERL
(BSc 12-MS MGB 13),
le 4/12/15
département
marketing)
le 30/9/15
Marie LAUSCH
(Cesem 15), le 13/11/15
Dominique
LANGLOIS (MGE 73),
le 10/9/15
Claire TAPPREST
(MGE 15), le 13/11/15
Évelyne CATAN
(MGE 78), le 8/10/15
Jacques JEGOU
(MGE 44), le 7/10/15
Anne-Sophie
BINNINGER
(enseignantechercheuse
Annette TASSE
(MGE 52), le 6/5/15
MARIAGES
Claire-Laure
POLLIART (MGE 01)
et Nicolas RIVIÈRE,
le 25/8/15
Anniversaires de promo sur les deux campus
NAISSANCE
Armand (n° 6),
fils d’Amélie
et Charles MALLIE
(MGE 02), le 21/1/16
Tristan, fils
de Camille MOFIDI
(MGE 00)
et Guillaume
CHÉREAU, le 9/12/15
Lola, fille de Marion
GRIVOTET
(MGE 05) et Paul
SATTERTHWAITE,
le 10/9/15
Clémence, fille de
Charlotte (MGE 10) et
Pierre de MONGEXBERTON (MGE 10),
le 16/11/15
Apolline (n° 2), fille
de Claire (MGE 01)
et Nicolas RIVIÈRE
POLLIART, le 22/11/15
Joséphine (n° 2),
fille de Vanessa
LE GOFF (MGE 01) et
Alexandre OPSOMER,
le 17/8/15
Matthieu,
fils de Charlotte
FUNCK-BRENTANO
(Cesem 05)
et Arnaud GILLE
(Tema 04), le 3/7/15
Louise, fille
de Sophie (MGE 93)
et Emmanuel
BELLANGER
VAUDOUR, le 19/5/15
Marie (N°3), fille de
Stéphanie (MGE 02) et
Guillaume (MGE 03)
VIGNANCOUR,
le 25/5/15
ADRESSE ENVOI FAIRE-PART : Carnet NEOMA ALUMNI
1 rue du Maréchal Juin - 76130 Mont-Saint-Aignan
Rouen le 9 octobre 2015 :
La promo 70 fête ses 45 ans de diplôme.
Merci à Alain-François Foubert, organisateur.
Reims le 15 octobre 2015 :
La promo 68 fête ses 50 ans d’entrée à l’école.
Merci à Jean-Pierre Fouillade, organisateur.
Colombie
21 janvier 2016
Singapour
12 janvier
2016
34 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
New Delhi
2 janvier 2016
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 35
ASSOCIATION
Nominations... avec
ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS, SYNDICATS
Matthieu Benadon (MGE 03) est nommé responsable déploiement
des pratiques et suivi des conventions d’objectif pour la ligue
de football amateur de la Fédération française de football (FFF).
Vincent Colas (MGE 94), responsable du réseau intranet
et réseau social d’Humanis, est nommé président de Place
de la Communication du Nord-Pas-de-Calais.
Alexander Lohnherr (MGE 88), directeur général
de Miele France, est élu président du GIFAM, organisation
fédératrice de l’industrie des appareils ménagers.
ASSURANCE, RÉASSURANCE, CAISSES DE RETRAITE
Pierre-Alexandre Bentin (MGE 97) est promu directeur du bureau de
Lyon de Marsh France.
BANQUES PRIVÉES, GESTION DE FORTUNE
Jeanne Duvoux (MGE 89) est promue directrice générale
adjointe, responsable des activités de banque privée de
la SGBT Luxembourg, filiale du groupe Société générale.
BIENS DE CONSOMMATION ALIMENTAIRES
Xavier Beysecker (MGE 90) est promu vice-président
digital de Pernod Ricard Asia, basé à Hongkong.
Christophe Ribault (MGE 96) est nommé
directeur du marché alimentaire au sein de Heineken
Entreprise. Il est sous la responsabilité directe de
Pascal Sabrié (MGE 84), président de Heineken France.
CAPITAL INVESTISSEMENT, BUSINESS ANGELS,
SOCIÉTÉS DE PARTICIPATION
Joël Gaudeul (Ms 04) est promu responsable marketing et opérations
de Bolden, une plateforme de crédit alternatif qui connecte
particuliers et PME.
Cédric Weinberg (MGE 04) est nommé directeur associé
du fonds Nobel de Weinberg Capital Partners,
une société d’investissement indépendante active dans
les métiers du capital investissement et de l’immobilier,
avec environ 800 millions d’euros sous gestion.
36 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
DROGUERIE, PARFUMERIE, HYGIÈNE, COSMÉTIQUES
CHIMIE (FINE ET LOURDE), PLASTIQUE
Pierre-Yves Tilly (Cesem 86), directeur des ressources
humaines, devient également membre du comité exécutif
du groupe Saft, un des leaders mondiaux dans le domaine
des batteries de haute technologie pour applications
industrielles et militaires.
CONSEIL EN AUDIT, EXPERTISE COMPTABLE
Ariane Bucaille (MGE 93) est nommée membre du management board
audit de Deloitte France. Elle est associée responsable du secteur
Technologie, Media et Telecom et supervise les activités de Marketing.
Sandrine Gril-Prats (MGE 96) a été nommée associée Financial
Advisory secteur restructuring financier et opérationnel de Deloitte
France.
Thomas Marcorelles (MGE 03) est promu associé
au sein de l’activité Transactions d’EY France.
Alexandra Vezmar (MGE 95) est cooptée
associée au sein du département Advisory de KPMG.
Alexis Rey (MGE 98) est coopté associé au sein
des départements audit et services liés à l’audit
de PwC Audit.
CONSEIL EN RELATIONS PUBLIQUES,
COMMUNICATION, MARKETING
Nathalie Roos (MGE 87) est promue directrice générale
de la division L’Oréal Produits professionnels France et
devient à ce titre membre du comité exécutif de L’Oréal.
NDLR : Avec Brigitte Libermann (MGE 80), directrice
générale cosmétique active, le Comex de L’Oréal compte désormais
deux diplômées de NEOMA sur seize membres.
Jean-Denis Mariani (MGE 01) est nommé Chief Digital
Officer de L’Oréal Produits professionnels France.
ENSEIGNEMENT, RECHERCHE, FORMATION
PROFESSIONNELLE
Jean-Hugues Duban (MGE 90) est nommé directeur
de la communication de IS (Institut de soudure), groupe
de 1 000 salariés au service de la filière professionnelle
du soudage et des contrôles associés.
LOGICIELS ET SERVICES INFORMATIQUES
Emmanuelle Camus (MGE 92) est promue Country Manager France et
Benelux de Parametric Technology Corporation (PTC), une société de
logiciels qui développe, commercialise et supporte des solutions de
gestion du cycle de vie des produits (Product Lifecycle Management –
PLM), de gestion de contenu et de publication dynamique d’entreprise
à plus de 40 000 sociétés dans le monde.
Jean-François Caron (MGE 93) est nommé directeur commercial
d’Ideal Standard France.
Isabelle Pierret (MGE 93) est nommée directrice marketing
et communication de Ricoh France, société spécialisée
dans la fabrication de produits électroniques, d’appareils
photo et d’équipements de bureau (photocopieurs, fax et
imprimantes), ainsi que de consommables (CD-DVD).
Jérôme Lévêque (Cesem 94) est promu vice-président
sales de la région LAM (Latin America) d’Adidas, basée
à Panamá.
SANTÉ, PHARMACIE, BIOTECH
ÉQUIPEMENT DE LA PERSONNE
(VÊTEMENTS, ACCESSOIRES)
FINANCEMENTS SPÉCIALISÉS (LEASING,
CRÉDIT À LA CONSOMMATION)
Olivier Airiau (MGE MGE 97) est nommé directeur général
adjoint finances du Crédit immobilier de France.
GESTION D’ACTIFS, SERVICES AUX INVESTISSEURS,
SOCIÉTÉS DE BOURSE
Franck du Plessix (MGE 88) est promu directeur général
de IKS KB, la filiale tchèque d’Amundi Asset Management.
Romain Girard (MGE 97) est promu associé au sein de la practice
services financiers de Progress, un des leaders en France du conseil
en recrutement par approche directe de cadres dirigeants et
en amélioration de la performance des équipes de direction.
Franck Dubois (MGE 91), promu responsable
France de BNP Paribas Securities Services, rejoint à ce
titre le comité exécutif.
DISTRIBUTION
IMMOBILIER, PROMOTION IMMOBILIÈRE
Édith Hertz (Cesem 91) est nommée vice-présidente
de TransGourmet France, fournisseur national de référence pour
la livraison de produits alimentaires et d’hygiène aux professionnels
de la restauration et de la boulangerie-pâtisserie.
Catherine Chatelanat Leroy, née Sahli (MGE 93), est nommée
directrice des ressources humaines de Dekra France, leader
de l’inspection, de la certification, des services et de la gestion
des sinistres dans les domaines de l’automobile, du transport et
de l’industrie.
ORDINATEURS ET ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC
Étienne Faucompré (MGE 04) a été nommé directeur
conseil d’Isobar, filiale du groupe Dentsu Aegis Network.
CONSEIL RH, RECRUTEMENT, OUTPLACEMENT
INGÉNIERIE, CERTIFICATIONS
ET INSPECTIONS TECHNIQUES
Julien Bonnefoy (MGE 98) est nommé Head of Capital
Markets France de Colliers International, une société de
conseil en immobilier d’entreprise (15 800 collaborateurs).
Éric Boscherie (MBA 89) est nommé directeur régional
adjoint Bretagne-Pays de la Loire (base à Nantes) de Vinci
Immobilier.
Susanne Liepmann (Cesem 92) est nommée directrice
administrative et financière d’Ethypharm et devient
membre du comité de direction. Ce laboratoire
pharmaceutique français indépendant (900 personnes)
à vocation internationale est dédié au développement
de médicaments novateurs pour le traitement des addictions et
de la douleur.
TÉLÉVISION, RADIO, CINÉMA
Ahlem Hamdi (Ms 08) est nommée directrice des achats
du groupe Radio France (France Inter, France Info,
France Bleu, France Culture, France Musique, FIP
et Le Mouv’).
TRANSPORTS FERROVIAIRES ET URBAINS
Henri-Sidoine de Vulliod (MBA 04) est promu Industrial
Solutions Manager for Light Rail Vehicle Platform d’Alstom
Transport, le pôle du groupe Alstom spécialisé dans le
métier du transport essentiellement ferroviaire.
MISE À JOUR DE VOS COORDONNÉES DANS L’ANNUAIRE
www.neoma-alumni.com avec identifiants
personnels sur demande à
[email protected]
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 37
ASSOCIATION
Vu dans la presse
L’EXPANSION • FÉVRIER 2016
Dans le palmarès des champions de
la croissance en dix ans : ONG Conseil, créé
par Jean-Paul Kogan-Recoing (MGE 11),
qui s’était occupé du premier programme de
collecte de rue chez Greenpeace France. ONG
Conseil assure le recrutement des salariés aptes
à collecter dans la rue pour ses associations
partenaires en France et à l’étranger.
L’AGEFI • 27 JANVIER 2016
Guillaume Tessler (MGE 00) devient directeur
communication financière et relations
investisseurs d’Icade.
L’AGEFI • 14 JANVIER 2016
Romain Guitelmacher (MGE 05) rejoint Lazard
Frères en qualité de banquier privé au bureau
de Lyon.
CORRESPONDANCE DE LA PRESSE
• 5 JANVIER 2016
Guillaume Renault (Cesem 97) a rejoint
Car & Boat Média (Lacentrale.fr, Promoneuve.
fr, Annoncesdubateau.com, Lecentredessai.fr et
Caradisiac) en qualité de directeur commercial
de la force de vente BtoB de La Centrale.
CORRESPONDANCE DE LA PRESSE
• 21 DÉCEMBRE 2015
Éric Scherer (MGE 85) fait partie de la nouvelle
équipe de Michel Field, directeur exécutif en
charge de l’information de France Télévisions.
Éric été nommé directeur de la prospective et
du Média Lab.
LSA • 21 DÉCEMBRE 2015
Après quinze ans chez Ferrero,
Corinne Goblot (MGE 95) devient
directrice commerciale adjointe de
St Michel Biscuits.
BUSINESS • IMMO 14 JANVIER 2016
Jérôme Vanhove (MGE 99) assure la direction
de la stratégie et du développement
des acquisitions de Spie.
CAPITAL • DÉCEMBRE 2015
Camille Rumini (MGE 13) et son cousin
Jean-Michel Petit ont lancé VizEat (visit + eat),
sorte de Airbnb du repas chez l’habitant.
LES ÉCHOS • 11 JANVIER 2016
Pascale Barillot (MGE 84) rejoint Pôle Emploi
comme directrice de la communication.
Auparavant, elle était directrice de
la communication et de la RSE de Geodis.
CORRESPONDANCE DE LA PRESSE •
11 JANVIER 2016
Dominique Guiraud (MGE 79) devient éditrice
de Réforme, l’hebdomadaire protestant.
LE POINT • 7 JANVIER 2016
Dans l’état-major de Dell France, Thierry de
Boischevalier (MGE 81) est chargé des grands
comptes pour l’Île-de-France.
David Guiraud (MGE 78) est président du
conseil de surveillance de OUEST FRANCE.
38 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
SMART • DÉCEMBRE 2015
Industrie 4.0 : un changement de paradigme
dans le secteur manufacturier.
Un dossier de sept pages rédigé par David
Marchesseau (MGE 94), chargé pour SAP
des engagements stratégiques et de la
transformation digitale dans le secteur Discrete
Manufacturing en Europe, au Moyen-Orient et
en Afrique.
STRATÉGIES • 10 DÉCEMBRE 2015
Portrait de Solenne Pasqualetti (MGE 05) :
après neuf ans chez Vente-privée.com, elle
rejoint Bouygues Telecom en 2015 où elle vient
d’être promue directrice du digital.
LE POINT • 10 DÉCEMBRE 2015
Dans l’état-major de Financière de l’Échiquier
(7,9 milliards d’euros d’actifs sous gestion),
Sébastien d’Ornano (MGE 99) est directeur
des opérations.
LESECHOS.FR • 11 DÉCEMBRE 2015
Reportage de cinq pages sur la troisième édition
du Galion Project, qui embarque à l’autre bout
du monde la fine fleur des entrepreneurs du
Web français : l’occasion de partager leur
passion de la glisse (kitesurf) et de phosphorer
sur l’entreprise de demain. La cofondatrice est
Agathe Wautier (BBA-Bsc-Ms 08), « férue de
sports outdoor et pur produit Orange où elle
a passé huit ans », précise la journaliste Émilie
Leguillon.
NAUTISME INFO • 4 DÉCEMBRE 2015
Isabelle Duval et
Guillaume Bril
(Cesem 99) ont fondé
Beboats.com, premier
comparateur mondial de location de bateaux.
ÉMISSION « CAPITAL » (M6)
• 15 NOVEMBRE 2015
Reportage sur Cécile Reinaud (Cesem 97),
fondatrice de Séraphine à Londres. Douze ans
après la création de la marque de vêtements
pour femmes enceintes, elle dirige quatre
boutiques à Londres, deux à New York et
possède deux points de vente aux Galeries
Lafayette à Paris. Elle explique au journaliste
les avantages du système britannique : loyers
plus abordables, contrats plus simples, charges
réduites à 7 %, flexibilité des contrats de travail
(voir aussi p. 30).
Parmi les « Décideurs » de Champagne
Taittinger : Pierre-Emmanuel Taittinger
(CEFA-MBA 84), PDG depuis le rachat du groupe
familial à un fonds de pension en 2006.
Depuis juillet 2015, Taittinger est devenu l’une
des cinq caves classées au patrimoine mondial
de l’Unesco.
LE FIGARO • 7 NOVEMBRE 2015
Fondatrice du cabinet GFA Consulting
au Ghana, Carole Ramella (MGE 97) signe
un article sur le défi du financement des PME
africaines.
Stanislas de Quercize (MGE 79), président
et CEO de Cartier International depuis 2013,
a quitté ses fonctions le 1er janvier 2016
et devient président de Richemont France.
LES ÉCHOS COIFFURE
• NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2015
OUEST FRANCE • 3 NOVEMBRE 2015
CAPITAL • 27 NOVEMBRE 2015
Entreprendre à l’étranger : Martin Levêque
(MGE 11) et Guillaume Pace (MGE 11) ont créé
Agencia Districom à Mexico. Trois ans après
sa création, cette agence de communication
digitale emploie treize personnes et compte
Disney et Pernod Ricard parmi ses clients.
LA NOUVELLE RÉBUBLIQUE
• 17 NOVEMBRE 2015
Portrait de Florence Lusetti (MGE 82), nouvelle
pasteure de l’Église protestante réformée
de Touraine.
CRÉATIONS / DÉVELOPPEMENT
LE FIGARO • 9 NOVEMBRE 2015
ANALYSE FINANCIÈRE
• DÉCEMBRE 2015
Interview de Claire Brugnago (MGE 97),
PDG de Schwartzkopf Professional depuis
2013. Elle dirigeait auparavant la filiale Maghreb
de la division cosmétiques de Henkel.
Ils (elles) entreprennent
Fondateur de KapKelenn, Benoît Mahé
(Cesem 93) est à la tête du premier cabinet
conseil européen spécialisé en retail coaching.
Prônant les valeurs d’authenticité, de respect
et de pugnacité , il veut réconcilier l’humain
et l’efficacité commerciale.
LIAISONS SOCIALES
• NOVEMBRE 2015
Portrait de Mathilde Le Coz (MGE 04), HR
Innovation Leader chez Mazars. « L’objectif est
que les salariés trouvent un sens à ce qu’ils font
afin de rester engagés. »
LES ÉCHOS • 24 OCTOBRE 2015
Benoît Vignon (MGE 07) est nommé directeur
grands projets et audit de Newrest dont
il rejoint le board exécutif. L’entreprise
toulousaine compte une dizaine de diplômés de
NEOMA, dont Mathieu Jeandel (MGE 98), CFO.
Christine et Léna Salabert (MGE 15) : atelierpataplume.com
À Quimper, mère et fille ont ouvert un studio de design textile proposant une ligne d’articles
de décoration en lin biologique 100 % handmade in France.
Anne-Sophie
Berrebi-Mathieu
et Gabriel Ascione
(MGE 15)
www.les-petites-cocottes.com
Chaque mois, en direct des petits
producteurs, proposition d’une box
contenant les saveurs d’une région de France
sous forme de repas pour deux personnes.
Christophe Lassuyt (MGE11)
moneytis.com
Le booking.com des transferts :
Moneytis permet aux
particuliers d’économiser lors
d’envois d’argent à l’étranger en comparant
et en intégrant des solutions comme
Transferwise ou Azimo.
Coralie Collignon (MGE 10) :
www.food-folks.com
Ce site fait découvrir la culture
d’une région du monde via une
sélection de produits typiques
à déguster (cinq à sept produits dans un
baluchon).
Fulbert Lecoq (MGE 10) :
www.atelierparticulier.com
Ce site propose des pièces
issues de maisons de luxe à
prix d’atelier. Remises jusqu’à
80 % pour des accessoires tels qu’écharpes,
cravates, ceintures, chaussettes ou
maroquinerie.
Loïs de Jorna (MGE 11) :
www.pilgo.com
Première plateforme de
distribution hôtelière en direct,
permettant de comparer les prix
proposés par l’hôtelier avec ceux proposés
par les agences de voyages en ligne, dont
l’exclusivité du meilleur prix vient d’être
interdite.
Lorna Moquet
(MGE 08) et Audrey
Gallier (MGE 08)
www.sept-cinq.com
Le Sept Cinq,
concept store 100 % créateurs parisiens,
ouvre une seconde boutique sous la Canopée
du nouveau Forum des Halles, rue Berger.
Victoria Benhaim (MGE 14) www.myqrcodevital.fr
Liva est une start-up qui commercialise un bracelet permettant de transporter
des informations d’identité et de santé via un QR code unique. À chaque
flash du QR code, la fiche médicale préalablement remplie apparaît sur le
smartphone du flasheur.
Liva est incubée dans la pépinière du Village by CA rue La Boétie.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 39
TRAJECTOIRES
ASSOCIATION
Promoscopie MGE 2013 :
Teachers & Alumni Library
Que sont-ils devenus ?
Parmi les nouveautés ce mois-ci, aux côtés des ouvrages d’alumni, deux livres publiés par
des enseignants-chercheurs de NEOMA BS, d’où le nouveau nom de la rubrique.
CONTRÔLEUR DE GESTION :
LES OUTILS POUR COMMUNIQUER MIEUX
CATHERINE TRABELSI (MGE 87)
CAROLINE SELMER
CATHERINE DUBAN-DOYARD
ÉD. EYROLLES
INTRODUCTION À LA FINANCE DE MARCHÉ
STÉPHANE DUBREUILLE,
PhD,CFA, professeur de finance
CATHERINE KARYOTIS,
PhD, HDR, professeur de finance
ÉD. PEARSON
Le contrôleur de gestion doit animer en interne
une dynamique qui implique clarté et capacité
à susciter l’adhésion. Cet ouvrage le fera progresser
par fiches, exemples et schémas.
Ce livre permet de comprendre et analyser les
marchés financiers. Il est enrichi par une plateforme
interactive et ses compléments numériques.
QATAR
LA PUISSANCE
CONTRARIÉE
LOTFI HAMZI
(MBA 12), Enseignantchercheur en géopolitique
et droit public, docteur
en droit international.
STRATÉGIES
DIGITALES
LA MÉTHODE
DES 6C
FRANÇOIS CAZALS
(MGE 86)
ÉD. DE BOECK
Ce livre très
documenté
(368 pages,
500 liens,
200 schémas)
explique
la mutation
technologique,
économique et sociale du monde et analyse les
nouveaux modèles stratégiques qui en découlent.
ROUEN
PHOTOS INÉDITES
GUY PESSIOT (MGE 72)
ÉD. DES FALAISES
PETIT MANUEL
D’INTELLIGENCE
ÉCONOMIQUE
PIERRE MONGIN
(MG73)
FRANCK TOGNINI
ÉD. DUNOD
Comment contrôler
ses informations, organiser
une veille efficace et
mieux utiliser les outils de
recherche ou de curation.
40 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
SINGAPOUR
UN MODÈLE
DE DÉMOCRATIE ?
GÉRARD-MARIE HENRY
Docteur en sciences
économiques et agrégé
en sciences sociales,
enseignant-chercheur.
ÉD. STUDYRAMA
GÉRARD-MARIE HENRY,
Enseignant-chercheur,
docteur en sciences
économiques, agrégé
en sciences sociales.
PARIS
VILLE COMESTIBLE
GAËTAN LAOT
(MGE 13)
ÉD. BONNETON
LES PASSANTS
DE LISBONNE
PHILIPPE BESSON
(MGE 88)
ÉD. JULLIARD
Focus sur la promotion qui contribuera au classement du Financial Times
en 2016 : 32 exemples de métiers exercés (p. 41), 8 portraits (p. 42-45)
et 13 profils entrepreneurs (p. 46-47).
Violette RATAJCZAK
Auditeur financier,
Superviseur
PwC, Paris
Xavier-André FISCHER
Auditeur bilingue FR/AL
MAZARS, Berlin
Anaïs VIGNERONT
Chargée de Recrutement
et Relations écoles
Solucom, Paris
Ariane TROFIMOFF
Project Manager
Societe Generale,
Francfort
Asmaa ALAMI IDRISSI
Consultante Senior
Mazars Maroc,
Casablanca
Aurélien ROIG
Contrôle de gestion
EDF groupe, Caen
Benoît BASCOU
Consultant senior
Eight Advisory, Paris
Camille HENRY Responsable
Communication
Drivy, Paris
Camille REITZ
Chargée de marketing et
communication, Duomo
Comercial Limitada
Santiago du Chili
Claire-Alice ZELLER
Chef de produit
Elior, Paris
Claire-Marine SOURY
Manager PMO
Governance and
Reporting Bell, Canada
Diane de FONTAINE
VIVE CURTAZ
Digital Marketing Specialist
The Economist, Londres
Ellyn O’BYRNE
International Media
Strategist, Havas Media
International, Paris
Florian BÉCHIS
Contrôleur comptable
et financier
EDF, Paris
Georges GARNIER
Directeur général,
Cy-Play, Paris
Adrien CAMATTE
Économiste
Direction générale
du Trésor, Paris
Jade BESSIÈRE
Mobile Channel
Marketing Manager
Google, Singapour
Judith STAUB
Controller
KBA-NotaSys, Lausanne
Julien FRANCESCHI
Client Lead
Dunnhumby, Londres
Julien GAMIETTE
Inspection générale
Crédit Agricole CIB, Paris
Lindsey AIELLO
Chef de produit
L’Oréal, Paris
Lou LEFÈVRE
Comédienne, Paris
Lucas GUIVARCH
Professeur des écoles
Éducation Nationale,
Nantes
Marine LEVY
Marketing Manager,
FLO Accessories,
Tel-Aviv
Marion CALLOCH
Chargée de mission
Proparco (groupe
Agence Française de
Développement), Paris
Maxime PLUCHET
Trader Junior
Alternae (filiale de Cap
Seine), Gisors
Nicolas BASRI
Responsable pôle Projets
Relation Client
Chronopost, Gentilly
Renaud LEBEL
Responsable de rayon
Decathlon,
Châlons-en-Champagne
Sandy TENG
Market Research Analyst
Bic (Group Shaver),
Clichy
Sébastien CHIROUZE
Directeur Starbucks,
Roissy-Charles
de Gaulle
Viktor FAUCRET
Underwriter
General Reinsurance,
Paris
Vincent LEDERLÉ
Business Controller, Danone
Waters (Évian Volvic
International), Shanghai
Invité de François Busnel
le jeudi 5 février 2016
dans « La grande librairie »
sur France 5 pour parler
de son seizième roman.
COMMENT AIRBUS A
RÉVOLUTIONNÉ SA CHAÎNE
D’APPROVISIONNEMENT ?
THOMAS RIBOULET
(MGE 12)
ÉD. DE L’OFFICINE
Analyse macroéconomique de
la chaîne d’approvisionnement
« airbusienne » à travers
la mutation stratégique opérée
par l’entreprise depuis
les années 1990.
LE BONHEUR
SINON RIEN
ALAIN NÉMARQ
(MGE 76)
ÉD. TEXTE VIVANT
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 41
TRAJECTOIRES
PROMOSCOPIE MGE 2013
Les achats dans la peau
Globetrotteuse au pays des burgers
Passionné et sociable, Alexis Leduc vient de prendre ses nouvelles fonctions
de responsable achats au sein de la filiale autrichienne de Nespresso.
Chloé Pelletier a rejoint EY à New York depuis l’été 2015. Cette fille d’expatriés,
passionnée par la mode, découvre les charmes de la ville qui ne dort jamais.
CURSUS
CURSUS
Après
une
classe
préparatoire à Rouen
au lycée Corneille,
Alexis rentre sur les bancs de NEOMA à Rouen.
Engagé et enthousiaste, il intègre le bureau
des images, le F.B.Eye, où il s’adonne à la
photographie et au graphisme. Il en garde un
groupe d’amis très proches, encore aujourd’hui.
Il réalise son stage de fin de première année dans
une agence du groupe Publicis (Dialog) en tant
qu’assistant chef de projet, spécialisé en shopper
et en street marketing. « Une expérience riche
avec un portefeuille large, Smart et Carrefour
notamment. J’avais néanmoins l’impression
d’être très loin du business et l’ambiance de
travail en agence est particulière. » C’est lors
de sa césure qu’il découvre les achats au sein
du groupe néerlandais Philips. « Je m’occupais
des achats de services, pour le marketing et
les RH. On a mené des appels d’offres pour
des prestations très différentes : agences de
communication, logistique marketing ou
d’intérim, par exemple. J’ai adoré mettre les
fournisseurs en concurrence, négocier, les
développer et construire de vraies stratégies
d’achats. » Une vocation toute trouvée qu’il
poursuivra après un échange à São Paulo au
Brésil.
qui est en train de structurer ses process. »
Son travail, il le trouve passionnant car il faut
toujours se remettre en question, développer
des stratégies adaptées et démontrer sa valeur
ajoutée à chaque problématique rencontrée. AVENIR
POSTE ACTUEL
En guise de stage de fin d’étude, il persiste aux
achats mais cette fois chez Nespresso. Très vite
intégré dans l’équipe, il signera un CDI dans
la foulée. « J’interviens en support de toute
personne qui sollicite un support achat. Chez
Nespresso, les équipes peuvent initier des achats
en direct, donc je me vois comme consultant
interne pour aider les équipes à être plus
performantes dans leurs achats. Nous achetons
des prestations de logistique, de SAV, d’agences,
d’impressions et, plus globalement, tout ce dont
l’entreprise et les boutiques ont besoin. Nous
concentrons notre action sur les achats les plus
stratégiques. C’est dans l’ADN de Nespresso.
On est passé de la PME à la multinationale
Il part en Autriche en tant que responsable
des achats pour Nespresso. « C’est un énorme
challenge et un changement de vie. » Il a
toujours voulu partir vivre à l’étranger. Le
défi est d’autant plus ambitieux qu’il doit
également apprendre l’allemand. « En interne,
cela fait deux ans que j’étais à l’écoute des
opportunités à l’international, et celle-ci s’est
présentée. Le marché autrichien, quant à lui,
est émergent car plus petit et moins structuré.
L’équipe est performante. Je vais dupliquer les
bonnes pratiques et faire mon maximum pour
continuer à développer la fonction achats. »
Une nouvelle aventure.
n
Chloé est une femme…
du monde ! Née à
Hongkong, elle grandit
en Asie du Sud-Est, cabotant du port de Jakarta
à Kuala Lumpur en passant par Singapour. À
l’adolescence, elle déménage en Russie où elle
rejoint le prestigieux lycée français de Moscou
jusqu’au baccalauréat. Elle poursuit en France
où elle intègre le campus de Rouen, après un
passage en classe préparatoire au lycée Stanislas.
Démarre alors un parcours loin des sentiers
battus ! Alors qu’elle sortait de six mois de stage
de vente au Bon Marché pour Louis Vuitton,
elle décide de poursuivre un des parcours
spécifiques de NEOMA Business School, la
filière expertise comptable. Recrutée par EY, son
cursus est bousculé. « Au bout de deux mois,
j’étais fixée sur mes envies professionnelles.
Avec l’appui de mon parrain EY et de NEOMA,
j’ai pu adapter ma césure et enchaîner sur les
semestres manquants, pour être diplômée plus
rapidement et rejoindre EY qui me proposait
un CDI en ligne avec mes attentes avant d’être
sortie de l’école. » L’histoire commence.
POSTE ACTUEL
« Depuis mon arrivée au cabinet, j’ai toujours
exprimé mon souhait de partir à l’étranger. Ma
spécialisation dans le luxe avec comme clients
principaux certaines filiales du groupe LVMH
m’a permis d’acquérir une véritable expertise.
Mais au bout de trois ans dans le même secteur,
on doute et on se questionne : rester en audit ou
changer ? J’aimais ce que je faisais et EY pouvait
m’offrir de nombreuses possibilités ; alors
pourquoi changer ? » C’est à ce moment que ses
managers lui proposent de rejoindre le bureau
d’EY à New York pour intervenir sur LVMH. Le
processus de transfert n’a pas été de tout repos :
un an ponctué d’entretiens. Mais elle part
rejoindre le bureau de New York en août 2015.
Au quotidien, il y a deux phases importantes :
la revue du contrôle interne et celle des états
financiers. La première permet de dresser un
portrait-robot de l’entreprise. « On anime des
entretiens afin de comprendre les processus,
risques et contrôles clés de l’entreprise. Et
puis bien sûr, en période de clôture, il s’agit de
revoir les états financiers et de s’assurer qu’ils
reflètent une image fidèle de l’entreprise. »
Elle travaille sur des dossiers où estimations
et jugement professionnels sont nécessaires.
Curieuse et passionnée, à son arrivée à New
York, elle demande à intervenir sur un nouveau
domaine, celui des start-up. « Travailler avec
des entrepreneurs, c’est être utile en les aidant
au quotidien, mais c’est aussi pour moi un
enrichissement permanent. » Le challenge
continue !
AVENIR
Elle ne se voit pas rester en France. « À court terme,
je veux passer mon diplôme d’expert-comptable
aux États-Unis. » Puis, elle songe à s’orienter
vers les métiers du conseil… « Pas prête à partir
en corporate, je préfère les cabinets et leur
indépendance de vue et d’analyse ! » En plus d’être
une femme du monde, elle vote pour la liberté. n
Un œil sur les médias
Klervi Dalibot est Marketing Executive chez Turner à Neuilly. Cette littéraire est une militante
des médias. Arte, France 5, Turner : un parcours au plus proche de la télévision.
CURSUS
Klervi aime les belles lettres. En classe
préparatoire littéraire, au lycée Kerichen, dans
sa Bretagne natale, elle se prépare davantage
à l’ENS qu’aux écoles de commerce. « Je
n’avais pas envie de devenir professeure et
de m’enfermer dans un métier. Les écoles de
commerce commençaient à s’intéresser aux
profils littéraires. J’y ai vu une manière de
compléter ma formation, de m’ouvrir des
portes. » Le parcours de cette passionnée de
littérature du xviie siècle est chargé : rugby,
présidente de Cultures Connexion en 2A,
membre d’ESC Sans frontière, danseuse dans la
comédie musicale. « J’ai adoré m’investir dans
plein de projets, travailler avec d’autres élèves,
fédérer les tempéraments. C’est formateur. »
Puis les stages s’enchaînent à une allure
infernale : en communication événementielle
pour l’Agence nationale de recherche et
d’innovation du Luxembourg qui fêtait ses
vingt-cinq ans, au Cambodge, en césure, pour
aider les orphelinats à faire un audit de leur
fonctionnement, à Strasbourg, chez Arte, en
communication, relations publiques et relations
42 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
presse. Une expérience fondatrice. « J’ai vécu
les vingt ans du groupe, un changement de
présidence ! » Puis un CDD en communication
politique dans sa ville natale, Ergué-Gabéric,
et pour finir, une mission chez France 5 en
relation presse, principalement pour la visibilité
de la marque et des journalistes vedettes à
l’extérieur. Agrémenté par un échange qu’elle
qualifie « d’inoubliable » à Taïwan – pays
totalement méconnu et passionnant –, Klervi a
eu un parcours d’élève engagée.
POSTE ACTUEL
Son premier poste sera chargée des relations
presse chez Turner, filiale de TimeWarner ; elle
y creuse son sillon dans le monde des médias.
Elle monte des partenariats avec Le Monde ou
Télérama sur des événements et des opérations
de promotion. À Cannes, par exemple, où
le groupe a présenté un documentaire sur le
réalisateur Orson Welles. « La responsable de la
communication est partie, une opportunité s’est
alors offerte. Je me dirige vers les partenariats
marketing pour tout le portefeuille du groupe,
dont les chaînes jeunesse. » Il s’agit de Cartoon
Network, Boomerang
et Boing. Au quotidien,
Klervi participe à la
notoriété de la marque
grâce, par exemple,
à des opérations de trade marketing avec les
opérateurs, ou encore à de l’événementiel « pur
jus » sur le terrain avec leurs distributeurs.
« On travaille par exemple avec le ChampsÉlysées Film Festival, festival de cinéma à Paris,
ou encore sur des opérations autour de la
jeunesse, comme des salons animaliers ou des
événements auprès des familles. »
AVENIR
« Avec ce nouveau poste, j’ai du pain sur la
planche. » Pour Klervi, c’est l’ennui qui servira
d’accélérateur de changement. Elle se plaît dans
le monde des médias et Turner se développe
dans l’Afrique francophone. Passionnée par les
voyages, elle se lance dans l’écriture d’un blog
sur la question. Alors pourquoi ne pas s’orienter
vers la production de contenus dans les chaînes
spécialisées ?
n
Allô la BBC ?
Christelle Baudrin aime l’Australie. Aujourd’hui Commercial Analyst pour BBC Worldwide à Sydney,
elle fait son parcours en contrôle de gestion et en finance au pays des kangourous.
CURSUS
Après une classe préparatoire au lycée Hélène
Boucher de Paris, c’est à Rouen qu’elle décide
de faire ses armes. Très vite, elle développe un
goût prononcé pour l’international. Dès la
première année, elle décolle pour New York où
elle se distingue dans une agence de relations
publiques spécialisée dans la mode. Elle gère
les demandes farfelues de plus d’une dizaine de
designers. « Las ! Je cherchais une dimension
plus concrète avec plus de chiffres. » À son
retour à Paris, elle commence chez Hachette en
contrôle de gestion. Puis départ pour Sydney.
Elle intègre l’institut d’assurance et de crédit,
la Coface. « Malheureusement quand je suis
arrivée, l’entreprise connaissait une période
difficile avec des licenciements. Nous n’allions
pas chercher de prospects. Pour autant, ce
qui est très formateur, j’accompagnais les
commerciaux pour comprendre le profil de
nos clients, analyser leurs comptes et m’assurer
qu’ils correspondaient bien aux contraintes de
la Coface. » Après un échange en Argentine,
elle reprend le chemin des kangourous pour
son stage de fin d’étude chez JC Decaux comme
Business Analyst. Elle s’occupe d’étudier les
marges, de développer de nouveaux systèmes
de reporting et KPI. « La filiale ne compte
que 150 salariés. Et alors que tout se faisait
manuellement, j’ai développé leur système et
rationalisé les process. »
POSTE ACTUEL
Très vite après la majeure, JC Decaux la recontacte
pour continuer sa mission en Australie avec
un périmètre plus large : consolider les outils
et travailler en direct avec les directeurs pour
en améliorer le fonctionnement et également
développer des outils d’optimisation des
marges de l’entreprise. C’est en mars dernier
que l’histoire s’accélère. Toujours en Australie,
elle intègre la BBC Worldwide comme
Commercial Analyst. En lien immédiat avec
le directeur administratif et financier, elle
gère tous les prévisionnels, les reportings, tout
en développant des modèles pour attirer de
nouveaux clients et
en évaluer les futurs
profits. Par exemple, le
géant de la vidéo à la
demande, Netflix, vient
de poser ses valises sur le marché australien.
La BBC fait face à une situation originale :
c’est à la fois un concurrent et un client
potentiel. Christelle s’est donc lancée dans
une analyse précise du marché pour trouver
le point d’équilibre entre le prix de vente des
programmes BBC et les obligations d’exclusivité
que demande Netflix. Un casse-tête passionnant
qui risque, encore, de rester un sujet majeur
pendant quelques années.
AVENIR
Elle souhaite évoluer d’ici deux ou trois ans.
Aucune perspective d’évolution n’est possible
à la BBC ; la structure ne le permet pas.
Elle souhaite continuer dans les médias et
développer son portefeuille de responsabilités.
Elle lorgne sur FairFax Media ou News Corp. n
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 43
TRAJECTOIRES
PROMOSCOPIE MGE 2013
Le digital, sinon rien !
Itinéraire d’un fan de cinéma
Encore quelques jours au webmarketing chez Zadig & Voltaire pour Clémence Petit,
accro aux nouvelles technologies, car elle vient de signer dans une grande agence digitale à Paris.
Senior Financial Analyst chez Sony Pictures à Hollywood, Christophe Le Goffic
côtoie au quotidien les talents de l’industrie cinématographique.
CURSUS
CURSUS
Diplômée d’un BTS
en communication à
Nantes et d’une licence
en information et communication à Vannes,
elle intègre – directement en master – le campus
de Reims. Après un cycle en accéléré de trois
mois, elle enchaîne, pour six mois, chez L’Oréal,
en marketing digital pour la marque Gemey
Maybelline. « Une expérience de gestion de
projet complète et transversale. Je m’occupais
des réseaux sociaux, des newsletters, de la
mise en ligne de nouveaux produits sur le site
ainsi que du changement de home page. »
Sans oublier une dimension relationnelle
essentielle ! Résultat : « Je suis allée sur des
tournages et des coachings maquillage. On
s’occupait des relations avec les bloggeuses. »
Avec une clientèle jeune et un budget
marketing pharaonique, Gemey Maybelline a
été la marque idéale pour ouvrir la première
porte du digital. Elle s’envole en échange en
Inde, à Indore. À son retour, elle rempile chez
L’Oréal, en marketing produit où elle participe
au développement de nouveaux concepts pour
Garnier. « Je m’occupais de l’axe du soin du
corps : lait hydratant, gommage, crème pour
les mains, etc. J’ai notamment travaillé sur
le lancement de BodyTonic Nuit, une crème
amincissante de nuit. » Elle rédige du contenu,
se renseigne sur les nouvelles tendances et les
succès à l’étranger, analyse les études marketing.
En somme, « beaucoup de PowerPoint, de
persuasion à destination de la hiérarchie… ».
Enrichissant, mais pas assez dans l’immédiateté
pour Clémence, elle retournera en digital.
avec toutes les opérations commerciales, comme
les soldes, mais aussi avec les sorties de produits
et les spécificités de chaque pays (comme le
Black Friday aux États-Unis à la suite du dîner
de Thanksgiving). En plus, elle gère la gestion
de la base de données clients et prospects et les
envois de SMS. « Récemment Zadig & Voltaire
a lancé le programme d’e-mailing personnalisé
à destination des clients. À chaque commande,
ils reçoivent un remerciement, une réduction et
une livraison gratuite pour le prochain achat. »
Fidéliser, connaître et créer une communauté :
voici la mission de Clémence.
POSTE ACTUEL
À peine deux jours après l’école, elle trouve
un CDI chez Zadig & Voltaire, la célèbre
marque de prêt-à-porter, en charge des réseaux
sociaux, des newsletters, des relations – encore
naissantes – avec les bloggeurs, des annonces
Google (adwords). « Au fur et à mesure,
l’équipe s’étoffe et chaque collaborateur s’est
vu attribuer une tâche plus précise. Je me suis
centrée sur l’aspect e-mailing pour la France et
l’international. » Elle définit un planning en lien
AVENIR
Dans quelques semaines, elle aura changé
d’employeur. Elle part dans une agence digitale
pour devenir consultante. Il s’agit d’accompagner
des clients en data marketing, en analyse du
consommateur et réaliser des campagnes
personnalisées. Elle quitte l’opérationnel
pour le stratégique. La deuxième porte
s’est ouverte.
n
C’est
après
une
classe préparatoire à
Besançon qu’il intègre
le campus rémois. Engagé, il rejoint une liste
BDE et devient coresponsable en charge des
trois galas annuels. « Il fallait tout choisir : les
prestataires, la salle, le DJ, le traiteur. Une vraie
expérience événementielle. » Mais sa vie est
ailleurs : il rêve d’Amérique, de salles obscures et
de cinéma. Il fait ses valises direction la capitale
des blockbusters, Los Angeles. Il épluche
les petites annonces… Bingo, il commence
chez Hollywood Studios International qui
réunit producteurs, scénaristes et financeurs.
« L’agence sert d’intermédiaire entre les studios
et les talents. J’ai touché du doigt beaucoup de
métiers. » Après un retour éclair en France, il
repart aussitôt outre-Atlantique chez MetroGoldwyn-Mayer (MGM) au poste de Financial
Analyst. « Je m’occupais de payer les talents
(acteurs, réalisateurs, scénaristes, etc.) au regard
des obligations contractuelles. Je m’assurais
des projections financières en fonction de
chaque projet. » Mais il voulait se diriger vers
un studio plus important : « MGM ne fait
que quelques films par an et ne distribue pas
directement. Or le cœur battant de l’industrie
reste la distribution. C’est là où sont les enjeux
financiers ! »
POSTE ACTUEL
Aujourd’hui Christophe travaille chez Sony
Pictures, l’une des six « majors » américaines
qui dominent l’industrie cinématographique
dans le monde. Connu pour ses succès
commerciaux comme Hôtel Transylvanie,
Spectre, Spiderman, Sony se distingue aussi sur
le petit écran avec la série Breaking Bad ou The
Blacklist. « Je suis toujours en finance, mais je
m’occupe maintenant de la distribution et du
marketing international. On gère le réseau des
bureaux et des sous-traitants. Avec nos dix-huit
bureaux sur tous les continents et des dizaines
de distributeurs locaux, je dois planifier et
consolider tous ces acteurs. Car à présent, nos
enjeux sont à l’international, qui pèse jusqu’à
75 % du box-office pour certains films. »
AVENIR
Son plan de carrière, il y pense souvent. « Je vais
rester en poste au moins un an et demi encore.
Puis j’aimerais quitter le monde de la finance
pour aller vers la production pure. C’est l’élite
du cinéma, les postes se comptent sur les doigts
d’une main. » Le métier le passionnerait : créer
et financer des films, lire des scripts et travailler
au plus près des talents.
n
Une histoire italienne
Née dans une petite ville près de Bologne, Laura Buda a profité d’un partenariat
entre son université et NEOMA pour compléter ses études en France.
Elle est chef de produit pour L’Oréal Professionnel à Turin.
Un Français chez les Suisses
Guillaume Picq, auditeur senior chez Deloitte à Genève, sera bientôt expert-comptable.
Ce curieux au caractère bien trempé est un aventurier du monde de l’audit.
CURSUS
Bac scientifique et classe préparatoire à Lyon, il
finit major au concours d’entrée de NEOMA.
En cours, Guillaume est touche-à-tout. Au
point qu’il commence un double cursus en
droit avec l’université de Reims et suit la
spécialisation DSCG. Il s’engage dans la vie
associative, au Monocle (guide gratuit de la ville
où sont critiqués les bons plans restaurants,
bars, boîtes de nuit…). « Sans guide l’année
précédente, nous sommes repartis de zéro. J’ai
géré l’avancement d’un chapitre, démarché des
entreprises, puis l’année suivante, je suis devenu
trésorier. C’était un budget de 30 000 euros avec
suivi et construction des comptes – l’association
paie des impôts et la TVA. Et puis il faut
motiver et gérer une équipe d’une trentaine
de personnes… » À la suite d’un échange au
sein de la prestigieuse université de Mannheim
(Allemagne), Alstom le recrute pour un stage
de six mois en contrôle de gestion avec pour
périmètre les fonctions support au niveau du
monde, dont celles du siège incluant le PDG.
44 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
« L’entreprise vit sous tes yeux. Les actions ont
une influence directe sur les décisions prises. »
Une expérience tremplin pour la suite de sa
carrière.
POSTE ACTUEL
Guillaume ne fait pas partie de ces amoureux
transis de la capitale. Il voulait se rapprocher de
ses origines, en Rhône-Alpes. « J’ai eu une offre
de Deloitte à Genève. » Résultat : pourquoi pas
la Suisse ? « Tout d’abord, il y a des similitudes
professionnelles entre les deux pays; ensuite, j’ai
la facilité de la langue, même s’il y a tellement de
nationalités ici que beaucoup d’échanges se font
en anglais. Enfin, cela me donnait une première
expérience à l’étranger. » Sa décision s’arrête
quand il évalue l’importance que la Suisse et
Deloitte donnent à la formation professionnelle :
trois mois par an durant trois ans avec à la clé
le diplôme d’expertise comptable. « Je le vis
comme une transition en douceur entre l’école
et l’entreprise. » En tant qu’auditeur senior
dans le domaine des énergies et des matières
premières, il s’occupe
des
entreprises
qui produisent ou
négocient du pétrole,
mais aussi d’autres
matières premières (fertilisants, métaux…).
C’est un monde particulier, en lien direct
avec l’actualité et où les réglementations
complexes pèsent sur les décisions stratégiques
du client mais aussi sur les rapports d’audit.
« Passionnant ! »
AVENIR
« Le diplôme d’expert-comptable en poche,
je me poserai d’autres questions. » Pourquoi
ne pas monter ou reprendre une boîte ?
Pourquoi ne pas travailler dans une organisation
internationale en Suisse ? Pourquoi ne pas
profiter du fait d’être hors de France pour aller
encore plus loin à l’étranger ? « Quoi qu’il en
soit, je veux rester curieux. »
n
CURSUS
Italienne, elle est admise à NEOMA en
double diplôme avec l’université de Bologne.
« Alors en master d’écogestion, j’ai découvert
qu’un partenariat existait entre nos deux
écoles. J’ai toujours voulu partir à l’étranger.
Cette opportunité me permettait, en plus
de prétendre aux deux diplômes, d’allonger
considérablement la période de stage. » Avec
cinq camarades, elle se rend sur le campus de
Reims – avec quelques notions de français –
pour suivre un parcours en management
international. « Une année d’études fantastique,
entourée de professeurs internationaux et
d’étudiants étrangers avec lesquels j’ai pu
travailler quotidiennement sur des projets
transversaux. On parlait anglais tous les jours,
développait des compétences en management
d’équipe, en créativité et en négociation. »
Après six mois d’études, elle retourne en Italie
pour un stage en tant que chef de projet chez
Technogym, l’un des groupes leaders dans le
marché du fitness. « C’était plutôt un poste
d’analyste commerciale. Je m’occupais du
planning et des éléments de reporting pour les
équipes commerciales et nos onze branches à
l’international. » Une expérience fondatrice qui
lui a permis de comprendre qu’elle souhaitait
travailler au plus proche du produit et des
chiffres, tout en y ajoutant une touche créative.
POSTE ACTUEL
Laura vit dans la capitale du Piémont, Turin, où
elle travaille pour L’Oréal Professionnel. « Le
marché des produits pour les salons de coiffure
est passionnant car il reste à la fois complexe
et compétitif tout en étant dynamique et
attirant… car proche de la mode ! » Elle gravit
les échelons : d’abord assistante chef de produit,
puis commerciale où elle se rend quelques mois
sur le terrain. Difficile mais instructif, elle a
accompagné quatre-vingts salons de coiffure
de Florence où elle naviguait de client en
client en proposant de nouveaux produits, des
animations, des pistes
d’amélioration pour
augmenter leur chiffre
d’affaires, etc. Aujourd’hui, elle est devenue
chef de produit pour trois lignes de coloration.
Au quotidien, elle travaille avec une agence de
communication qui l’accompagne pour les
lancements, le marketing des points de vente,
la stratégie digitale ou encore les shootings. En
rapport direct avec les équipes commerciales,
le marketing, les créatifs, Laura joue le rôle de
chef d’orchestre. Pour cette hyperactive, c’est le
poste idéal !
AVENIR
C’est une patriote. Elle aime voyager mais
souhaite continuer en Italie et participer à la
croissance économique de son pays. Bien que
passionnée par son travail, l’équilibre entre sa
vie professionnelle et personnelle reste un bien
précieux.
n
Un reportage
de Yoann Duval (MGE 11)
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 45
TRAJECTOIRES
PROMOSCOPIE MGE 2013
De gauche à droite :
Marc Renaud, Sami Bouhia
et Quentin Piat.
Bravo les entrepreneurs !
« L’émergence d’une société d’entrepreneurs pourrait être un point de bascule dans l’histoire » :
cette prédiction de Peter Drucker en 1985 se réalise avec cette génération MGE 2013.
IMPORTATION DE VINS ET DE SPIRITUEUX
SOCIAL DINING & SHARING ECONOMY
NÉGOCE DE CHEVAUX DE SPORT
Alizé Jeandon, associée à Katherine McMahon,
a créé en 2013 French Horse Agency (FHA),
une agence de courtage et de négoce de chevaux
de sport à l’étranger. Le concept est fondé
sur la mise en relation de cavaliers étrangers
souhaitant acheter un cheval de qualité en
France, avec des propriétaires français désireux
de les commercialiser. Deux ans et demi après
la création de l’agence, c’est un peu plus d’une
cinquantaine de chevaux qui ont été vendus
pour des prix variant de 10 000 à 125 000 euros.
FHA a développé un solide réseau de
partenaires (éleveurs, cavaliers, vétérinaires,
pôles hippiques, transporteurs) sur lequel elle
s’appuie pour délivrer ses prestations.
Contact :
Alizé Jeandon 06 30 87 02 95
[email protected]
www.french-horse-agency.com
46 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
En juillet 2014, Camille Rumani et Jean-Michel
Petit ont créé VizEat, un site qui permet à des
voyageurs de partager un repas avec des hôtes
locaux. Le premier réseau social, c’est la table !
Rien de mieux qu’un repas pour découvrir
une ville, un pays de l’intérieur et faire des
rencontres authentiques.
Avec plus de 10 000 hôtes qui ouvrent leurs
portes dans plus de 65 pays, VizEat est le leader
européen du social dining.
Après le succès de son partenariat avec Airbnb
à l’automne 2015, VizEat prépare une seconde
levée de fonds et une appli mobile, ingrédients
essentiels pour devenir incontournable lors de
vos voyages.
Contact :
[email protected]
www.vizeat.com
Laura Duclos et Manfred Audard ont
créé en avril 2013 Bulles Mousse et Tanins
(Importations BMT), une agence d’importation, de promotion et de représentation
de vins et de spiritueux basée à Montréal, au
Canada.
« Nous agissons en tant qu’intermédiaires
entre des fournisseurs, choisis par nos soins
à travers la planète viticole, et le monopole
d’État chargé de la distribution des vins et des
spiritueux au Québec (la SAQ). Depuis peu,
nous élargissons notre territoire d’activité à
d’autres provinces canadiennes, dont le marché
des vins et spiritueux est également contrôlé
par des monopoles provinciaux. De plus, nous
venons tout juste de créer une société de négoce
de vins, basée en France, Groupe Vignobles
Duclos Audard (GVDA), dont le but est de
chercher des approvisionnements de qualité et
de les commercialiser ensuite sous nos propres
marques sur les différents marchés canadiens.
Contact :
[email protected]
[email protected]
1672 rue Cartier – Montréal, Québec,
Canada – H2K 4E2
www.importationsbmt.com
PRODUCTION DE FILMS
David Monfort a créé la société de
production Dagency en janvier 2014. L’agence
s’adresse principalement aux entreprises,
aux organisations internationales et aux
personnalités qui souhaitent valoriser leur
image à travers un contenu visuel de qualité.
Parmi ses activités, Dagency réalise des films
institutionnels pour entreprise, produit des
documentaires, propose des shootings photo
(en reportage ou en studio) et plus récemment
des visites virtuelles.
Contact :
David Monfort : [email protected]
01 48 05 03 23
57 rue Saint-Sabin 75011 Paris
www.dagency.fr
STREET ART
Forts d’un réseau de 80 street artists, Marc Renaud, Quentin Piat et Sami Bouhia ont cofondé
Rencart pour aider les marques à se différencier grâce à des campagnes de communication
originales et artistiques. Ils se sont donné comme missions de promouvoir le graffiti et le street art et
d’insuffler de l’émotion dans la communication. Une approche créative qui a déjà séduit Naturalia,
Orange, Autolib’ et bien d’autres. « Nos artistes interviennent sur les murs des magasins de nos
clients, customisent leurs produits, leurs réseaux sociaux, et nous organisons même des expositions
et des conférences dans leurs locaux ! »
Contact :
Sami Bouhia : [email protected] - Quentin Piat : [email protected]
Marc Renaud : [email protected]
01 84 17 38 28 - 3 rue Stephenson 75020 Paris - www.agencerencart.fr
INNOVATION DANS LE RECRUTEMENT Visiotalent, la start-up lancée en septembre 2014 par Louis Coulon
et Gonzague Lefebvre, propose aux recruteurs de révolutionner l’étape
de qualification téléphonique de candidats par de courts entretiens en
vidéo différée. L’entreprise compte aujourd’hui 12 collaborateurs et plus
de 150 entreprises clientes.
Contact :
[email protected] - [email protected]
MOBILE ADVERTISING TECHNOLOGY
En trois ans, Daniel Nathan a fondé trois sociétés et
créé 300 emplois.
« BidMotion is a mobile advertising technology
company focused on simplifying and optimizing the
direct response and customer acquisition processes.
The mission of our mobile-first Programmatic
Marketing Platform is to promote the right app to
the most engaged audience at the most opportune
moment. The company is comprised primarily
of engineers, and with this technological focus
BidMotion has been able to revolutionize the mobile
advertising industry. »
Contact :
[email protected]
PHOTOGRAPHIES D’ART
Fondé en octobre 2012 à Paris par Paul-Henri Blaiset et Romain Barbet,
Pixopolitan est devenu la plus grande bibliothèque de photographies d’art
au monde. « Nous travaillons aujourd’hui avec plus de 1 000 photographes
présents dans 400 villes sur la planète. Nous sélectionnons rigoureusement
leurs photographies que nous proposons ensuite à nos clients d’imprimer
sur des supports de grande qualité en petits et très grands formats à des
tarifs accessibles (de 29 à 479 euros TTC) pour décorer leur intérieur. »
Pixopolitan a réalisé 400 000 euros de chiffre d’affaires en 2015, en B2C
comme en B2B avec www.pixo-pro.com, et compte parmi ses clients des
groupes comme Accor, Marriott ou Zodiac.
Contact :
[email protected] - [email protected]
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 47
CAMPUS
TRAJECTOIRES
CAREER CENTER®
Jobs en vue, ayez le réflexe NEOMA !
Dans chaque édition de NEOMA ALUMNI Review, rubrique « Trajectoires », une place est systématiquement réservée
aux actions et aux services du CareeR CenteR®, un des piliers de NEOMA ALUMNI. Postulat de base : être en mesure
de proposer des jobs intéressants en qualité et en quantité. Pour ce faire, Alain Lecouvey et Frédéric Chomel, responsables
du CareeR CenteR®, rappellent ici les fondamentaux d’un réseau.
La magie du portage salarial :
indépendant mais salarié…
Invités par le club des Entrepreneurs, Renaud Vendel (MGE 95),
fondateur en 2004 d’ABC Portage, et Vanessa Mendes-Furtado
ont animé le 13 octobre 2015 une conférence sur ce statut de plus en plus
utilisé, le portage salarial. Jacques Dabere (MGE 77), lui-même adepte
depuis deux ans, s’est fait le porte-parole de leurs conseils.
d’emploi dont nous pouvons avoir connaissance
dans notre entreprise ou par notre réseau, et
ceci dans le monde entier ! Quelle plus belle
manifestation du maillage entre toutes les
instances de NEOMA ALUMNI ?
UNE COMMUNICATION RENFORCÉE
Améliorer les actions déjà lancées au cours des
dernières années sera le leitmotiv des prochains
mois. Nous avons lancé une sélection des cent
cabinets les plus pertinents pour les métiers
correspondant à nos formations. Une campagne
de communication sera mise en place auprès
d’eux afin de les sensibiliser mieux encore aux
profils de nos alumni. Cette sélection sera bien
sûr orientée d’abord vers les cabinets français,
y compris en région, mais aussi vers les pays
majeurs pour nous.
LES ALUMNI ONT CHACUN LEURS
PROPRES MOTIVATIONS POUR
S’INTÉRESSER À L’ASSOCIATION :
• chercher – et trouver – les moyens de faire
évoluer favorablement sa carrière ;
• retrouver ses amis de promo pour
des moments de convivialité ;
• partager ses hobbies et passions
entre « anciens » ;
• suivre les parcours des alumni dans
les médias ;
• rendre à l’école ce qu’elle leur a apporté ;
• aider les générations nouvelles.
On y retrouve les axes majeurs de l’action
de NEOMA ALUMNI.
Les années d’études qui nous ont réunis sur
les campus de Paris, de Reims et de Rouen
avaient un objectif principal : un accès réussi
à la vie professionnelle. Une fois dans la vie
active, s’est posée la question de l’évolution de
la carrière, pour garder intacts la motivation et
l’engagement dans son travail.
Le CareeR CenteR® en a fait une priorité, que
l’on soit jeune diplômé ou cadre confirmé,
mais aussi étudiant, proche de l’obtention
d’un des diplômes de NEOMA BS ou en
recherche de stage ou d’apprentissage. CDD,
CDI, VIE, portage salarial, temps partiel, temps
partagé, travail à distance, création ou reprise
d’entreprise et toute autre forme d’emploi sont
au cœur de ses préoccupations.
48 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
1 500 OFFRES D’EMPLOI AU SECOND
SEMESTRE 2015
Les sources d’offres d’emploi sont multiples et
bien connues :
• les entreprises partenaires de NEOMA, qui
viennent sur le campus pour recruter ;
• les cabinets de recrutement avec lesquels nous
travaillons ;
• les entreprises qui nous contactent (RH ou
opérationnels).
Au cours du premier semestre 2015, plus de
1 500 offres nous ont été adressées. Mais il
ne faut pas négliger le marché « caché » qui
ne fait pas l’objet de publication d’offres. Or il
est primordial et recèle souvent des pépites. Le
réseau permet d’y accéder.
CRÉER LE « RÉFLEXE NEOMA »
CHEZ LES RECRUTEURS
Pour faire émerger et croître l’offre, le
meilleur argument reste la qualité du diplôme.
Développer la notoriété de la « marque
NEOMA » est donc un impératif et l’école et
l’association s’y emploient en permanence. Le
but est de créer le « réflexe NEOMA » chez les
recruteurs : entreprises, cabinets et chasseurs.
Mais chacun de nous peut aussi apporter sa
pierre à l’édifice en ayant aussi le « réflexe
NEOMA », c’est-à-dire en faisant remonter au
CareeR CenteR® (ou aux clubs professionnels
auxquels nous sommes inscrits) les offres
Le site de NEOMA ALUMNI diffuse les offres
à l’ensemble de la communauté. Chacun peut
donc le consulter et y trouver le job recherché.
Cependant, un système de veille devient
nécessaire. Un nouveau logiciel de recherche et
d’alerte est en cours de réalisation. Il sera mis en
ligne dans les prochains mois.
Pour renforcer encore l’impact des offres qui
nous parviennent et prouver que nos alumni
sont intéressés, nous diffusons déjà certaines
offres de partenaires auprès des membres des
clubs professionnels qui leur correspondent.
Et ça marche ! En moyenne, près de soixante
candidatures sont envoyées pour chaque
offre ainsi publiée. À la grande satisfaction de
l’offreur !
Monter sa boîte, être son patron, enfin
indépendant, nous sommes nombreux à en
avoir envie ou à l’envisager pour rebondir.
Mais l’indépendance a un prix et il est très
élevé : contraintes administratives, comptables,
fiscales, sans compter un « filet » de protection
sociale bien éloigné du confort et de la sécurité
qu’apporte le salariat !
Le portage salarial (PS) représente une solution
extrêmement ingénieuse, souple, parfaitement
encadrée par l’ordonnance du 2 avril 2015
et, généralement, la convention collective du
Syntec. Le principe du PS est simple : c’est
comme un intérim mais dans lequel ce serait
l’intérimaire lui-même qui trouve le client et
la mission pour venir ensuite demander à la
société d’intérim de gérer la facturation de la
mission au client et le versement du salaire à
l’intérimaire.
Le « porté » est donc un salarié classique : contrat
de travail signé avec un employeur unique,
fiche de paye chaque mois travaillé, cotisations
patronales et ouvrières habituelles, mutuelle…
Mais il est indépendant car c’est lui seul qui
prospecte ses clients, négocie tous les détails de
la mission puis l’exécute. Il échappe ainsi à toute
la « paperasse » et surtout à toutes les obligations
d’un entrepreneur, gérant, mandataire social…
et aux risques qui vont avec. Enfin, il n’a aucune
limite de chiffre d’affaires, peut déduire ses frais
et même récupérer la TVA, à la différence de
l’auto-entrepreneur.
Mais attention : le PS est vraiment destiné aux
personnes ayant une âme d’indépendant car,
mécaniquement, un porté qui ne trouve aucun
client et ne réalise aucune mission ne percevra
aucun salaire. Il est donc capital d’avoir
d’abord bien cerné son savoir-faire, ses cibles,
et comment le leur vendre. Le choix par le futur
porté d’une société de portage, parmi une offre
très étendue, devra bien intégrer la qualité de
la formation que celle-ci lui fournira : on ne
s’improvise pas consultant et on ne se lance
pas dans l’aventure de l’indépendance sans un
solide entraînement.
Les domaines d’activité ouverts aux portés
sont extrêmement larges : à peu près toutes
les prestations intellectuelles, à l’exception des
services à la personne et des métiers réglementés,
comme notaire ou avocat. Le PS est compatible
avec les Assedic et s’intègre parfaitement à une
recherche de job « classique ».
Supposons une indemnisation de 3 000 euros
par mois : si le porté a réalisé des missions qui
ont généré 2 000 euros de salaire sur le mois M,
il le précise dans son actualisation et ne percevra
des Assedic qu’un complément de 1 000 euros
pour ce mois M. Les 2 000 euros non perçus
restent à son « crédit » aux Assedic, ce qui
prolonge en pratique la durée d’indemnisation,
d’autant que, sur son salaire de 2 000 euros, il
a cotisé pour le chômage, comme tout salarié
en activité.
C’est donc une façon peu risquée de tenter
l’aventure individuelle, avant éventuellement
de se mettre en société ; une évolution que
Renaud Vendel déconseille avant d’avoir
atteint une facturation régulière de l’ordre de
200 000 euros par an, soit une rémunération
nette d’environ 100 000 euros. De même, la
recherche de missions et la satisfaction des
clients à l’issue de celles-ci constituent autant
d’opportunités de revenir à un job classique, si
on en a encore envie.
Un dernier conseil personnel : ne choisissez
pas votre porteur en allant vers le moins-disant
en termes de rémunération mais choisissez une
société déjà « rodée » qui vous formera et vous
offrira une palette complète de services. Ici
aussi, la célèbre formule d’Audiard s’impose :
« Le prix s’oublie, la qualité reste ! »
n
Les actions vont se poursuivre à trois niveaux :
• NEOMA ALUMNI : communication
« corporate » sur la « marque NEOMA », en
collaboration avec NEOMA Business School ;
• CareeR CenteR® : approche des cabinets
de recrutement pour développer le « réflexe
NEOMA » ;
• clubs professionnels et tribus : déploiement
du « réflexe NEOMA » pour faire remonter
les offres et le faire savoir.
Nous avons tous une pierre à apporter
à l’édifice !
Contact :
Mathieu Chérubin, conseiller carrière
Tél : 01 73 06 98 16
[email protected]
UN NOUVEAU CONCEPT :
L’OWNPLACEMENT
Sylvain Pastor (MGE 79), au centre
sur la photo, se lance dans la création
de Cadrunis, un cabinet de conseil
en management qui propose aux DRH
son concept d’ownplacement,
une alternative novatrice à l’outplacement
traditionnel.
Cadrunis intègre, forme, coache et appuie
les cadres dirigeants senior en transition,
pour qu’ils créent et développent
leur propre offre de conseil. www.cadrunis.com Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 49
CAMPUS
TRAJECTOIRES
CAS PRATIQUES
VIE ASSOCIATIVE
L’essentiel des indemnités
de rupture du contrat
de travail (suite et fin)
L’association Enactus
porte les couleurs de l’école
à Johannesburg !
Bertrand Reynaud (MGE 82), aujourd’hui spécialiste de l’accompagnement des
dirigeants au sein du cabinet Bercoff Reynaud Conseil, a été DRH et directeur
des relations sociales dans des grands groupes français. Dans chaque numéro de
NEOMA ALUMNI Review, il traite d’un des volets de la rupture entre employeur
et salarié avec la note humoristique de Michel Hulin.
DANS SON ARTICLE PRÉCÉDENT,
IL EXPLIQUAIT LES RÈGLES
DU CHARGEMENT SOCIAL DES INDEMNITÉS
DE RUPTURE. MAIS LES RÈGLES
D’EXONÉRATION FISCALE NE SONT PAS
LES MÊMES… EXPLICATIONS.
• Vérifiez attentivement votre solde de tout
compte, en particulier votre net fiscal annuel.
Les erreurs y sont très nombreuses. Elles sont
plus faciles à corriger à réception du document
plutôt qu’après que les données ont été envoyées
à l’administration fiscale.
• L’indemnité conventionnelle de licenciement
(ICL) est entièrement exonérée d’impôts, quel
que soit son montant (alors qu’elle est soumise
à charges sociales).
• Pour situer le montant de 231 696 euros, il
représente environ 11,5 mois du salaire d’un
dirigeant dont le salaire mensuel serait de
20 000 euros ou 14 mois d’un salaire mensuel
de 16 000 euros.
• Le plafond d’exonération fiscale de
l’indemnité négociée est égal à 231 696 euros
(6 PASS1). Jusqu’à cette somme, votre indemnité
négociée n’est pas soumise à impôt sur le revenu.
• Depuis début 2016, le plafond d’exonération
fiscale est divisé par deux (3 PASS = 115 848 euros)
pour les indemnités attribuées lorsqu’il y a
cessation forcée de mandat social. Auparavant,
ce plafond était identique à celui des salariés.
• L’indemnité négociée (IN) est exonérée
partiellement2. Pour déterminer l’atteinte du
plafond de 6 PASS, on considère la somme ICL
+ IN.
SI VOTRE INDEMNITÉ
CONVENTIONNELLE DE LICENCIEMENT
< 231 696 EUROS
ICL + IN
231 696 €
ICL
Aucune exonération :
imposition IR
+ contribution
exceptionnelle
Exonération totale de
l’ICL et d’une quote-part
de l’indemnité négociée
(jusqu’à 231 696 €)
0
Si votre ICL = 100 k€ et votre IN = 150 k€, alors :
• de 0 à 232 k€ : pas d’impôt sur le revenu,
• de 232 k€ à 250 k€ : impôt sur le revenu.
SI VOTRE INDEMNITÉ
CONVENTIONNELLE DE LICENCIEMENT
> 231 696 EUROS
ICL + IN
ICL
Aucune exonération :
imposition IR
+ contribution
exceptionnelle
231 696 €
Exonération totale
0
Si votre ICL = 300 k€ et votre IN = 150 k€, alors :
• de 0 à 300 k€ : pas d’impôt sur le revenu,
• de 300 k€ à 450 k€ : impôt sur le revenu.
1- À noter : la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2012 a introduit une « révolution » en tant qu’elle scindait pour la
première fois les règles entre le régime fiscal, d’une part, et le régime social, d’autre part. Les plafonds demeurent néanmoins ceux fixés
par l’article 80 duodecies du CGI, avec une limite ultime distincte au plan social de 2 PASS (contre 6 PASS fiscalement).
2 - Source : Code général des impôts, article 80 duodecies, instruction du 31 mai 2000, BOI 5-F-8-00.
50 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
POUR ALLER PLUS LOIN…
Les règles indiquées ci-dessus correspondent
aux principes généraux, applicables à la
majorité des situations. Des règles différentes,
parfois plus favorables, peuvent trouver à
s’appliquer dans certains cas particuliers, par
exemple si votre indemnité est définie non par
la négociation mais dans un cadre judiciaire ou
arbitral.
De plus, le système dit du quotient vous permet
de lisser l’impact fiscal de votre indemnité.
Intéressant si votre taux marginal d’imposition
est inférieur à 45 %.
NEOMA Business School s’attache à garantir à chacun une vie associative
riche et diversifiée. Source d’épanouissement personnel pour les étudiants,
elle leur offre l’opportunité de développer leur esprit d’entreprise,
leur dynamisme et leur aptitude à prendre des responsabilités. Elle est aussi
parfois aussi l’occasion de vivre des moments inoubliables.
Ce fut le cas en 2015 pour l’équipe d’Enactus,
l’association étudiante basée sur les campus
de Rouen et de Reims, qui se consacre à
l’entrepreneuriat social. Ainsi, en octobre
dernier, ces étudiants ont eu la chance de
s’envoler jusqu’à Johannesburg pour défendre
les couleurs de l’école à l’occasion de l’Enactus
World Cup 2015.
RETOUR SUR UNE AVENTURE RICHE
EN ÉMOTIONS
L’aventure débute au printemps 2015. Le
3 juin sonnait la victoire de l’équipe Enactus
de NEOMA BS Reims lors de la compétition
nationale Enactus. C’est avec leur projet
« Insolite Fashion » que les étudiants rémois
ont gagné leur billet pour représenter la
France lors de l’Enactus World Cup 2015.
« Insolite Fashion », co-créé avec Amedi Kisitu,
a pour objectif de redonner de l’autonomie
aux personnes handicapées et d’aider leurs
accompagnants en créant des vêtements sur
mesure adaptés aux personnes en situation
de handicap. L’équipe d’Enactus Rouen a été
classée deuxième avec un projet d’éco-cuiseur,
mis en place dans un village du Mali.
Ainsi, du 14 au 16 octobre 2015, les équipes
d’Enactus Reims et Rouen se sont envolées
pour Johannesburg. Sur place, ce sont
quelque 4 000 étudiants, chefs d’entreprise
et universitaires du monde entier qui se sont
rencontrés au Sandton Convention Centre pour
trois jours de compétition, de collaboration et
de célébration. Devant un jury de dirigeants
d’entreprise, l’équipe de NEOMA BS a défendu
ses couleurs jusqu’à la demi-finale de cette
compétition internationale, mais c’est l’équipe
du Royaume-Uni qui a été sacrée championne.
Rendez-vous en septembre 2016 à Toronto,
pour l’Enactus World Cup 2016.
n
TIPHAINE GUALDA (MGE 17)
ET MARIE HEIPP (MGE 17) FAISAIENT
PARTIE DU VOYAGE ET REMERCIENT
NEOMA ALUMNI D’AVOIR SOUTENU
LEUR PROJET :
« Nous avons eu une chance unique de
pouvoir participer à ce rassemblement
de personnes d’horizons et de cultures
différents partageant tous les mêmes
valeurs et les mêmes envies : développer des
compétences humaines, entrepreneuriales
et managériales, et les mettre au service de
la société, en créant des projets à impact
positif significatif. Nous revenons avec le
désir de transmettre à nos équipes cette
passion et cette volonté qui permet de
passer de l’idée à l’action ! »
ZOOM SUR L’ASSOCIATION ENACTUS
Enactus est une association internationale qui promeut l’entrepreneuriat social.
Cette communauté est présente dans 36 pays et rassemble 73 000 étudiants issus
de plus de 1 600 universités à travers les cinq continents.
La vision d’Enactus est de faire émerger une génération de jeunes leaders
responsables et engagés. Sa mission est de développer l’esprit d’entreprendre
et l’engagement des jeunes au service de la société. Pour cela, Enactus accompagne
les étudiants dans la mise en œuvre de projets d’entrepreneuriat social avec
l’implication de professionnels de l’entreprise et du corps enseignant.
Sur les deux campus rouennais et rémois de NEOMA Business School, l’association
développe des projets économiquement viables à impact positif pour l’économie,
la société et l’environnement. Elle offre une opportunité unique aux étudiants
de devenir acteurs du changement, futurs managers responsables, d’apporter leur
regard novateur pour relever les défis sociétaux.
Mobilisés sur des projets locaux (à Reims comme à Rouen) bénéficiant directement
aux territoires, nationaux mais également internationaux (notamment au Sénégal
et au Mali), l’association développe chaque année de nouveaux projets.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 51
CAMPUS
RECHERCHE
Le meilleur des deux mondes
Avec le soutien de Reims Métropole, NEOMA Business School a lancé en octobre dernier un Centre de leadership
et d’efficacité organisationnelle, dont l’expertise se place au croisement du leadership, de l’agilité et de la collaboration.
Un positionnement unique pour accompagner dans le changement les entreprises confrontées à des bouleversements
quotidiens, dans un environnement mondialisé et connecté.
Karina Jensen
Michelle Bligh
De récentes études s’accordent toutes sur ce
point : dans un environnement mondialisé et
connecté qui évolue très vite, les entreprises
doivent, pour rester compétitives, faire preuve
d’agilité, de souplesse et d’anticipation. Pour
les accompagner dans leurs transformations,
elles doivent aussi pouvoir s’appuyer sur des
leaders et des managers qui considèrent le
changement comme une opportunité.
Forte de ce constat et en accord avec sa
mission de formation et d’accompagnement
des managers et entrepreneurs de demain,
NEOMA Business School a décidé de créer ce
centre d’excellence. Il s’impose comme une
vraie réponse aux changements de grande
échelle et complexes que vivent les entreprises.
52 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
Chris Worley
Darren Hanson
UNE OFFRE NOVATRICE PILOTÉE PAR
UNE ÉQUIPE DE RENOMMÉE MONDIALE
Le Centre développe une offre novatrice
de produits et services sur mesure alliant
recherche, consulting et formation. En
mêlant ces trois niveaux d’intervention, il
est non seulement capable de proposer aux
entreprises et à leurs managers d’acquérir des
connaissances concrètes et pratiques, mais
aussi et surtout en mesure de proposer des
solutions opérationnelles et personnalisées à
forte valeur ajoutée.
Animé par une équipe de chercheurs et
praticiens internationaux, experts de renommée
mondiale dans leur domaine, le Centre bénéficie
d’une légitimité de premier ordre.
Chris Worley, PhD,
Strategy Director,
Michelle Bligh, PhD,
Academic Director,
Darren Hanson, PhD,
Global Partnership Director,
et Karina Jensen, PhD,
Practice Director,
sont les quatre leaders du Centre
de leadership et d’efficacité
organisationnelle
(photo ci-dessus).
NAR : Qu’est-ce que le Centre de leadership
et d’efficacité organisationnelle de NEOMA
Business School ?
Chris Worley : L’objectif du Centre est de
développer, de mettre en œuvre et de partager
les connaissances sur le leadership et les
entreprises ayant un niveau élevé et durable
de performance. À cet égard, le Centre a deux
missions. D’une part, nous voulons aider les
entreprises et la société en général à répondre
à certains des plus grands enjeux de notre
temps : l’agilité, la collaboration, la durabilité.
D’autre part, nous effectuons des travaux de
recherche et mettons au point des programmes
de développement du leadership. Nous
proposons aussi aux dirigeants des webinaires,
des conférences et des publications pour les
préparer à relever ces défis.
Les dirigeants
se doivent d’être
plus collaboratifs
et intégratifs.
développer et assister des leaders capables
et désireux de créer le changement de façon
proactive dans leur entreprise. D’abord, nous
cherchons à aider les dirigeants à anticiper
les changements de l’environnement externe
et cela nécessite de former et de développer
des leaders qui peuvent créer et maintenir le
changement.
À ma connaissance, aucune école de commerce
n’a apporté une réponse crédible et intégrée
sur ces axes. C’est ce que le Centre essaye
de faire : nous avons une large gamme de
produits, de services et de solutions à proposer
aux entreprises. C’est là notre idée ambitieuse :
aider les entreprises à résoudre certains des
grands défis auxquels elles sont désormais
confrontées.
Ensuite, nous nous concentrons sur le
développement des entreprises : comment
évaluer le changement permanent et leur
apprendre à le gérer. Enfin, nous abordons
le thème du leadership durable : il ne s’agit
pas simplement de former des dirigeants qui
arrivent, redressent l’entreprise et puis s’en
vont. Il s’agit plutôt de développer les capacités
de leadership à tous les niveaux de l’entreprise,
pour qu’elle puisse se préparer au changement,
non seulement immédiat mais aussi à venir et
de façon permanente.
NAR : Comment le Centre propose-t-il
d’aider les entreprises ?
NAR : Qu’est-ce qui différencie le Centre de
leadership et d’efficacité organisationnelle ?
Michelle Bligh : J’adore ce nom de Centre de
leadership et d’efficacité organisationnelle
parce qu’il décrit parfaitement qui nous
sommes : des gens passionnés pour découvrir,
Karina Jensen : Notre Centre se différencie
des formations actuelles parce qu’il ne conçoit
pas le leadership comme un rôle solitaire.
Ce n’est plus une fonction indépendante
comme par le passé, ce n’est plus vraiment
quelque chose qu’un dirigeant déploie de
haut en bas. De plus en plus, les dirigeants se
doivent d’être plus collaboratifs et intégratifs.
Ils se demandent comment mettre en œuvre
leurs stratégies commerciales et atteindre les
objectifs de l’entreprise grâce à une approche
plus interdépendante et plus collaborative. Cela
change ainsi le rôle du leader et donc les attentes
et les compétences dont il doit faire preuve.
Nous étudions de très près comment intégrer
le leadership, le changement et la collaboration
dans les entreprises afin d’identifier les
meilleures solutions actuelles.
NAR : Travaillez-vous seulement avec des
entreprises internationales
ou des entreprises françaises ?
Darren Hanson : Nous travaillerons toute la
gamme ! C’est notre champ d’expertise qui
sera apprécié. Être à NEOMA Business School,
c’est un peu comme être aux Nations unies :
il y a beaucoup de nationalités représentées.
Nous avons les meilleurs experts mondiaux du
leadership, du comportement organisationnel
et quantité d’autres thématiques liées à la
conception des entreprises. Donc ce groupe
a une compréhension à la fois pratique
et académique d’un sujet de dimension
internationale. Ce qui, au bout du compte,
nous permet d’apporter le meilleur des deux
mondes. n
LE CESEM S’ENRICHIT D’UN NOUVEAU PARCOURS FRANCO-CANADIEN
Reconnu pour sa formation biculturelle, le programme Cesem s’enrichit d’un douzième track et offre désormais la possibilité
à ses étudiants de s’immerger au Canada. Ils pourront prendre la direction du campus de l’université de Brock où est implantée
la Goodman School of Business. Le cycle sera ouvert à partir de l’année académique 2016-2017 avec des départs effectifs vers
le campus en 2018-2019. Il s’agira du premier parcours proposé au Canada par le programme. L’institution canadienne accueillera
les étudiants du Cesem lors des vingt-quatre mois qu’ils devront passer à l’international pour obtenir leur double diplôme.
Vingt places seront offertes dans ce nouveau parcours franco-canadien.
La Goodman School of Business est une institution réputée au Canada, accréditée AACSB. L’université de Brock à laquelle
cette business school est rattachée est quant à elle un partenaire historique de notre école, avec notamment des accords
d’échange proposés depuis de nombreuses années aux étudiants du Programme
grande école et du BSc in International Business. « Nous sommes particulièrement
ravis de proposer ce nouveau parcours franco-canadien à nos étudiants, le Canada
étant considéré comme une destination offrant un enseignement supérieur
de haute qualité, souligne Jane MacKinnon, directrice du Cesem. Le dynamisme
économique du Canada offrira de belles opportunités de carrières à nos diplômés,
grâce notamment aux relations privilégiées que la Goodman School of Business
entretient avec les entreprises de la région et plus particulièrement les institutions
bancaires de Toronto, situé à proximité. »
Ce partenariat est aussi l’occasion de resserrer les liens déjà étroits qui unissent
notre école à l’université de Brock.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 53
CAMPUS
L’actu de la Fondation
Face à la complexité des enjeux sociétaux (diversité, santé, environnement, etc.), la Fondation NEOMA BS soutient
et anime des initiatives qui visent à encourager les jeunes générations à devenir acteurs du changement.
L’INNOVATION SOCIALE : LE PROJET
DU MOIS AU SEIN DE L’INCUBATEUR
PRÉPA’RÉMOIS : RETOUR
SUR LA JOURNÉE DES TALENTS
Avec le soutien de la Fondation NEOMA BS,
l’Incubateur de NEOMA BS accompagne
chaque année de plus en plus de porteurs de
projets dans la concrétisation de leur entreprise
sociale.
Profondément attachées à l’égalité des
chances et à la diversité sociale, NEOMA BS
et sa Fondation accompagnent chaque année
des collégiens et lycéens issus de milieux
modestes dans la construction de leur
parcours professionnel, à travers la Cordée de
la Réussite Prépa’Rémois.
Le 5 décembre 2015, en partenariat avec
l’association Les Entretiens de l’Excellence,
le campus rémois de Sciences-Po, le rectorat
de l’académie de Reims, Reims Métropole et
la ville de Reims, NEOMA BS a co-organisé la Journée des Talents. L’objectif ? Encourager une
quarantaine de lycéens de seconde issus des Cordées de la réussite à réfléchir sur leurs talents et
motivations personnelles de façon à mieux choisir en janvier leur filière pour le baccalauréat.
Avec l’aide des étudiants bénévoles de Prépa’Rémois et l’implication personnelle de la directrice du
campus Rachel Beaujolin, le Talent & Career Development Unit (TCDU) de NEOMA BS a mis en
place des activités ludiques permettant aux jeunes de mieux se connaître. Les lycéens ont également
échangé avec des professionnels issus de différents secteurs afin de se projeter dans des métiers
concrets et élargir leurs perspectives d’avenir.
« L’entrepreneuriat social est une tendance
émergente au sein de l’Incubateur. Cette
approche a toute sa place au sein de notre
école, aussi nous souhaitons donner toutes
les chances de réussite aux porteurs de
projets qui se saisissent de sujets sociétaux.
Les solutions d’accompagnement que
nous proposons au sein de l’Incubateur
permettent aux étudiants d’apporter des
réponses novatrices aux besoins de la société,
tout en ayant l’assurance d’être pleinement
soutenus dans leur démarche. »
Denis Gallot, directeur de l’Incubateur
de NEOMA BS.
« Le talent ne s’arrête pas aux notes. C’est ce qu’on a découvert pendant cette Journée des talents. Je
peux aussi réussir dans la vie en m’appuyant sur mes capacités personnelles, d’où l’importance de
bien les identifier. Ce nouveau point de vue m’ouvre des voies professionnelles auxquelles je n’avais
pas pensé, c’est très enrichissant. »
Ayman Hissa Harcha, élève en seconde au lycée Marc Chagall de Reims.
UP CONFÉRENCES ÉTUDIANTS : « DEMAIN, JE SERAI ACTEUR DU CHANGEMENT ! »
Les 2 et 3 décembre derniers, la Fondation a
organisé, en partenariat avec le GROUPE SOS,
des rencontres-débats sur les campus de Reims
et de Rouen sur le thème de l’engagement
sociétal.
Portés par les associations étudiantes AIESEC
et Dream’Act sur le campus de Reims et par
Enactus sur le campus de Rouen, ces deux
rendez-vous ont réuni plus d’une centaine
de jeunes autour de plusieurs intervenants
engagés dans l’économie sociale et solidaire.
Les étudiants présents ont ainsi échangé sur
les nouvelles façons de vivre l’entreprise et
l’entrepreneuriat social tout en donnant du sens
à leur carrière.
Co-organisées au niveau national par le
GROUPE SOS, le Mouves, Enactus, Makesense
et Ticket for Change, les UP Conférences
ont pour objectif de sensibiliser les étudiants
aux nouvelles façons de s’engager pour le
changement et de les encourager à appliquer ces
idées dans leur vie professionnelle.
« Notre message est simple : être acteur du changement est à la
portée de tous ! C’est ce que nous avons souhaité démontrer avec
la deuxième saison des UP Conférences Étudiants à laquelle
nous avons eu le plaisir d’associer la Fondation NEOMA BS
à l’occasion de l’organisation de deux étapes à Reims et à
Rouen. La question de l’engagement des jeunes générations est
un sujet essentiel aujourd’hui. Pour engager la jeunesse dans
cette voie, il faut sensibiliser, témoigner, donner à voir, aller à
la rencontre des étudiants qui sont appelés à résoudre des défis
d’une complexité parfois vertigineuse. L’entrepreneuriat social
est un moyen de donner du sens à sa carrière en prenant toute
sa part dans la société, mais il en existe beaucoup d’autres. C’est
pour cela que nous organisons ces événements, pour donner de
la visibilité aux moyens qui existent et donner l’envie à chacun
de s’engager. »
William Elland-Goldsmith, directeur des UP Conférences
54 | NEOMA ALUMNI Review / Mars 2016
MERCI AUX INTERVENANTS
POUR LEUR PARTICIPATION :
• Quentin Bévan, Babyloan
(www.babyloan.org/fr) ;
• Pierre Bluche, ADIE (www.adie.org) ;
• Thomas Bout, Éditions Rue de l’Échiquier
(www.ruedelechiquier.net) ;
• Victor Clément, WeTruck (www.wetruck.fr) ;
• Bernard Emonet, ADIE (www.adie.org) ;
• Pierre Gaspard, La Ruche qui dit oui
(www.laruchequiditoui.fr) ;
• Alexandre Haslé de Barral, association On
the Green Road (www.onthegreenroad.com) ;
• Céline Sannié, Enactus France
(www.enactus.fr) ;
• Cédric Tomissi, Zephyr (concept de ballon
solaire conçu pour générer de l’électricité lors
de catastrophes naturelles) ;
• Antonin Van-Exem, L’Agnel
(www.monnaiedugrandrouen.fr).
Fin 2015, le projet « Le Mégot Citoyen » a
rejoint le programme afin de répondre à une
problématique environnementale actuelle.
Chaque année, 350 tonnes de mégots sont
jetés dans les rues de Paris malgré la mise à
disposition de cendriers publics. Chacun de ces
mégots peut mettre jusqu’à quinze ans pour se
dégrader dans la nature, ce qui représente un
véritable fléau pour l’environnement.
Le concept du Mégot Citoyen consiste à rendre
intelligent le mégot polluant. Il propose des
cendriers ludiques afin d’inciter les fumeurs à
adopter les bons réflexes. Grâce à ces nouveaux
cendriers, les fumeurs pourront ainsi donner
leur avis en toute simplicité sur des questions
diverses, choisies par les services publics ou
les entreprises clientes. Le mégot de cigarette
devient alors un moyen de voter.
Contact : Quentin Grandjacques
([email protected])
BOURSES D’EXCELLENCE : UN COUP DE POUCE VERS LA RÉALISATION DE
LEURS RÊVES PROFESSIONNELS
Le 11 décembre 2015, la commission d’attribution des bourses a permis d’allouer
environ 245 000 euros à plus de 90 étudiants talentueux.
Grâce à la générosité des mécènes et des partenaires de l’école, les lauréats de
ces bourses pourront concrétiser leurs rêves professionnels.
Mars 2016 / NEOMA ALUMNI Review | 55