Carnet littéraire - J`enseigne avec la littérature jeunesse
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Carnet littéraire - J`enseigne avec la littérature jeunesse
Carnet littéraire Auteur Illustrateur Titre Maison d’édition Collection Date de publication Clientèle visée Résumé (éditeur) Thèmes Ellen Levine Kadir Nelson Libre, le long voyage d’Henri Scholastic 2007 5 à 9 ans Je l’utilise au 3e cycle Henri ne connaît pas son âge, car les esclaves ne célèbrent pas leur anniversaire. Lorsque sa famille est vendue, il décide de tout risquer pour ce qu’il croit être juste : le droit d’être libre. Henri s’enfuit. Recroquevillé dans une caisse, il entreprend un long voyage vers la liberté. Il arrive à destination un peu comme une lettre à la poste. Lorsque le couvercle de la caisse s’ouvre, la vie d’Henri Brown commence vraiment. Il est libre. L’esclavage, la liberté, la volonté Cet album m’a inspirée par ses images et son texte simple, mais évocateur. Appréciation de l’œuvre Le format de l’œuvre de type classique est intéressant, car il rend justice aux images de l’illustrateur Kadir Nelson. La première et la quatrième de couverture de cet album sont dissociées. La première de couverture montre Henri, jeune, dans un champ. Il est assis. Peut-être sur une caisse? Le titre laisse présager que le personnage se libérera de quelque chose et qu’il entreprendra un voyage. Des oiseaux volent derrière lui. La lecture de l’histoire nous permettra de comprendre qu’en les regardant, Henri rêve de liberté. La quatrième de couverture imite des planches de bois. On comprend, après la lecture, le lien avec la caisse de bois dans laquelle Henri se cache pour entreprendre son périple vers la liberté. Dès lors, les élèves peuvent aisément faire des prédictions sur l’histoire. Le texte du résumé nous en dit trop. Il ne laisse aucune place pour la découverte. On sait déjà qu’Henri s’enfuira. Par contre, ce qui est intéressant, c’est qu’on y retrouve une courte biographie de l’auteur et de l’illustrateur. On y découvre leur inspiration. La page titre, sur fond brun, reprend les informations de la première de couverture. Elle ne nous apprend rien de plus. Fait étonnant, la dédicace ainsi que les informations de publication se situent sur la dernière page. On y lit aussi une note de l’auteur fort intéressante sur l’esclavagisme au XIXe siècle, ainsi que les moyens pris par les esclaves pour s’enfuir vers le nord des États-Unis. L’auteur a utilisé le point de vue interne pour raconter son histoire. Le narrateur sait comment Henri se sent. « Le cœur d’Henri se met à battre », « Il (Henri) fait bien son travail », « Henri se sent seul ». © Marie-Josée Maurice Cette œuvre est intéressante du point de vue des idées. Sans être un documentaire, nous avons une bonne idée de la vie des esclaves à cette époque. La structure linéaire nous fait rencontrer Henri à un âge indéterminé, puisqu’ « un esclave ne sait pas son âge », mais les illustrations nous montrent un gamin. Au fil des pages, on voit Henri vieillir et évoluer selon les évènements qui surviennent dans sa vie jusqu’à son évasion (maladie, abandon, mariage, enlèvement). Malgré le fait qu’il passe d’enfant à adulte en quelques pages, on en sait assez sur lui pour comprendre son besoin de liberté. Les phrases, courtes, rendent la lecture facile sans appauvrir le rythme. Au contraire, ce dernier rend le texte « chantant ». L’auteur marque le temps par l’utilisation de marqueurs de relation simple : un jour, un matin, plus tard, à présent, alors, quelques mois plus tard… Ces marqueurs de relation permettent de suivre l’ordre chronologique de l’histoire. Pour des élèves de cinquième année, le texte est aisé à comprendre, car la plupart des mots employés sont connus des élèves. La compréhension n’est donc pas brisée par des mots inconnus. Dans cet album, toute la place est laissée aux images. Le texte est écrit par-dessus. Ces dernières prennent les doubles pages, sauf pour les deux premières pages. En introduction, le texte est sur page brune (même que pour la page titre). L’image qui le complète nous présente Henri, sans artifice, assis sur un tonneau de bois contre un mur de brique. Il est pauvrement habillé et va nu-pied. L’illustration de la page suivante prend le 4/5 d’une double page. Le texte est écrit sur une bande du même brun qu’à la page précédente. Dans les pages suivantes, l’image prend toute la place, sauf quelques fois où la mise en page reprend celle des pages 4-5. Lorsqu’Henri se retrouve sur le bateau, des gens tournent la caisse de tout bord tout côté. Le fond est blanc et on voit Henri dans sa caisse. Le texte est situé directement à côté des images. On y suit la réflexion des hommes qui la manipulent. Les illustrations sont inspirées de gravures du vrai Henri créées en 1850. Les couleurs utilisées sont sombres, mais permettent de comprendre l’atmosphère. Les dessins sont réalistes et supportent très bien le texte. Parfois ils le complètent et d’autres fois, ils l’illustrent. - Intérêts pédagogiques - - Lecture en dyade puis discussion en cercle de lecture dans le but de faire une appréciation dans le carnet de lecture; Lecture en grand groupe et faire des liens avec d’autres albums traitant de l’esclavage. Faire des comparaisons entre les sentiments des personnages, leur destin… Travailler la stratégie de lecture « faire des prédictions ». Dans ce cas, ne pas lire le résumé de la quatrième de couverture. Travailler l’interprétation en interrogeant les élèves sur les sentiments d’Henri à chaque étape de sa vie et sur ce qu’il fera de sa vie une fois à Philadelphie. © Marie-Josée Maurice Un extrait Liens avec d’autres livres « Tu vois les feuilles que le vent emporte? Elles sont séparées de l’arbre. Un jour, les enfants d’esclaves sont aussi séparés de leur famille. » Catfish, de Maurice Pommier permet d’entrer plus en profondeur dans la vie quotidienne d’un esclave. Comme pour Libre, l’histoire commence avec un petit garçon qui lui aussi trouvera une certaine liberté. Le lexique est très intéressant, on y découvre le métier de tonnelier. Il est intéressant de noter que cet album est issu d’une histoire vraie. Les outils Catfish existent encore aujourd’hui. Le miroir de la liberté, de Liliana Bodoc est mon coup de cœur dans les romans jeunesses. On y suit l’histoire d’une petite esclave qui se rend en Argentine et est achetée par un riche commerçant. Atima Imaoma se lie d’amitié avec la fille de ce dernier. Atima a un petit miroir d’ébène qui lui a été donné par sa mère avant son enlèvement. Nous suivons le petit miroir au fil des ans et de ses propriétaires. L’ordre chronologique n’est pas respecté. On se promène dans le temps et dans divers pays. Le livre documentaire L’esclavage de Pascale Hédelin est intéressant car il inclut un DVD qui fait voyager les élèves de l’Afrique aux Caraïbes en expliquant les différents étapes de la traite des esclaves. Au fil des capsule, une bande dessinée se crée. On peut ensuite l’imprimer et la joindre au carnet de lecture. Note Date de lecture Prix D’autres albums comme L’esclave au grain de beauté de Sylvie Baussier et La case de l’oncle Tom (plusieurs versions possibles) peuvent venir compléter le sujet. 3.5/5 Octobre 2013 Prix littéraires jeunesse Caldecott, aux États-Unis. © Marie-Josée Maurice