Going, going, gone,My sweet Lord,With God on our side,On the road
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Going, going, gone,My sweet Lord,With God on our side,On the road
Going, going, gone Ce titre d’une chanson de Bob DYLAN (comme presque tous les titres de ce blog sur notre voyage) pour introduire notre retour vers la France. Malgré le Hartal de ce 13 Août notre voyage de retour vers la capitale s’est fait sans soucis. Le train est parti à 7h20 précise et est arrivé vers 13h sans retard à Dhaka. Dhaka où la pluie nous accueille… Dhaka encore un peu calme du fait de l’Aïd et du Hartal… Dhaka avec ses rues inondées dès qu’une grosse pluie s’abat… Dhaka avec ses chauffeurs de CNG qui forcent l’admiration pour leur habileté et leur maîtrise de leur véhicule. Enorme contraste entre leur conduite et celle de leurs collègues de Rajshahi. Notre voyage touche donc à sa fin… Dernières courses… Dernière soirée en compagnie d’Anne et de Sylvia. Dernier repas Bengladeshi. Notre avion décolle à 14h ce qui nous oblige à aller à l’aéroport le matin vers 10h. Là encore il faut qu’on prenne une marge de sécurité à cause de l’hartal. Notre avion arrive à Riyad à 16h45 (soit 14h45 à Paris). A nouveau 8h d’attente pour décoller de Riyad à 00h30 (22h30 à Paris). On arrive à 5h45 àà Roissy. Nous retrouverons Melody chez nous… C’est grâce à elle que nous avons découvert ce petit pays tellement méconnu. Nous aurons beaucoup à raconter… Peut-être surtout à digérer ces 3 semaines. Réfléchir aux contrastes avec l’Afrique. Ces populations différentes, cette culture différente… Des problématiques de survie quelque peu différentes, mais les mêmes sourires, le même courage. Les mêmes attitudes qui forcent le respect………. My sweet Lord Avant tout… Bon anniversaire Thérèse. Plein de bisous de nous tous. On fêtera ça dans deux jours à Paris. Tout le monde connaît sûrement cette chanson de Georges Harrison dans laquelle il chante Hare Krishna. Cette chanson me trottait dans la tête toute la journée du fait de la visite de multiples temples Hindous de Puthia. Dès notre arrivée, une foule immense pour fêter Bombom, Autre nom donné à Shiva. Nous avons une chance inouïe de voir tous ces hindous rendre hommage en faisant des offrande de lait de coco à cette déesse. La fête n’a lieu que deux fois dans l’année. Le lait de coco permet également de nourrir les serpents, parait-il, et en particulier un gros cobra qui demeurerait ici. On ne l’a pas rencontré. La foule tourne en sens antihoraire autour de la tour du temple en tenant sur la tête un pot ou une bouteille contenant le lait. Ils crient à tue-tête BOMBOM BOMBOM. C’est un spectacle très émouvant que de voir la ferveur de ces gens. Puthia est une petite commune qui regroupe 9 temples différents en plus du palais construit au XVI° siècle du Raja de Puthia, Bhatsacharya . Toute la matinée nous passons de temples en temples, les uns plus majestueux que les autres, pour Shiva, pour Krishna. Nous nous amusons de notre guide local qui, son sifflet en bouche, à des allures de chef de gare. Ses coups de sifflet ont pour objectif de nous ouvrir la voie dans la foule, mais aussi de nous interpeller si nous ne suivons pas ses commentaires ou déplacements. Malgré son air sévère et protocolaire, il est extrêmement sympathique et délicat. Les fidèles sont tous habillés de très beaux vêtements de couleur. Sur leurs fronts des marques rouges ou blanches comme le font les hindous. Dans l’après-midi nous visitons une fabrique de fil de soie. Technique connue qui consiste à élever des vers à soie et à extraire le précieux fil des cocons. Pour finir notre journée à Rajshahi, nous descendons au bord du Gange pour voir le soleil se coucher. C’est toujours un spectacle magnifique que de voir le soleil disparaître derrière cette masse d’eau que constitue un grand fleuve… Le Sénégal, le Congo, le Mississipi et maintenant le Gange… A chaque fois je ressens un certain apaisement, un calme intérieur… Une ambiance romantique qui donne envie de sourire et de rêver. Nous pensons à la fin de notre séjour… A toutes ces découvertes faites au Bangladesh. A toutes ces richesses humaines et de vie. A toutes ces difficultés… On pense à tout ceux qui nous manquent.. A tout ceux qu’on aime et que nous retrouverons dans quelques jours. A tous ces amis dont on n’a plus de nouvelles et pour lesquels on s’inquiète… Elle dit tout ça aussi la chanson de Harrison…. With God on our side Nous avons été aujourd’hui dans une briqueterie. Elles ne sont pas en fonctionnement en saison des pluies car beaucoup d’entre elles sont en zone inondable. Néanmoins nous avons pu étudier un peu leur fonctionnement. Des fosses situées tout autour de la cheminée contiennent les briques à cuire. Lorsque les briques sont placées, elles sont recouvertes de terre pour fermer le four. Le combustible est mis dans le four par des orifices se trouvant sur la partie supérieure. Les fumées s’échappent par des conduites forcées vers la grande cheminée. Toutes les manipulations sont manuelles. Autour de Dhaka il y a près de 900 installations de ce type. Plusieurs milliers dasn le pays. Nous avons visité 3 vestiges du passé se situant assez loin de Rajshahi. Le premier, Paharpur, est une vieille université Bouddhiste datant du 8° siècle. A cette époque elle accueillait 1000 moines. Mais l’hindouisme puis l’islam en sont venus à bout. Le deuxième vestige n’était qu’une ruine de l’ère Hindouiste : Mahasthan Garh… Plus grand chose à voir. Pour finir, la visite d’un palais Hindous magnifique : Boro Torof. Sûrement de la même période que ceux vus il y a 4 jours. Le plus étonnant est l’attitude des Bangladeshi… Ils étaient sur des vestiges de leur pays, et ils nous ont photographiés sans relâche sur les 3 sites. Des paparazzis en puissance. Au début c’est drôle, à la fin ça devient pénible. Bises à tous On the road again Nous voila donc à Rajshahi avec Anne et Sylvia. Anne est une grande amie de Mélody et Sylvia est une amie d »Anne. Toutes deux sont Suisses et travaillent pour des ONG de leur pays. La première sur la problématique du traitement des déchets ménagers à Dhaka, et la deuxième sur le traitement de l’eau au Bangladesh. Nos discussions avec elles sont vraiment intéressantes. Pour arriver jusqu’à Rajshahi, nous survolons une nouvelle fois le Bangladesh, mais du centre au Nord cette fois ci. Je suis a nouveau impressionné combien ce pays est envahi par l’eau. 10% du territoire est situé en dessous du niveau de la mer et l’altitude moyenne n’est que de 10m… Partout des rizières et des zones inondées. Les maisons sont construites aux abords des rivières, des étangs… L’eau omniprésente. Toujours…. Elément naturel vital, mais élément mortel parfois avec les nombreux noyés chaque année lors de la montée des eaux. Un autre aspect qui nous étonne dans ce pays depuis le début est la bonne couverture du réseau routier et l’état des routes. Les routes principales que nous avons utilisé, sont toutes revêtues d’un bitume en très bon état et même les routes secondaires, ou les routes de quartier sont bitumées. Peu de nids de poules. Dans Dhaka, de nombreux ponts se construisent pour essayer de rendre le trafic plus fluide avec des (auto)routes aériennes. A Banderban, nous avons vu les militaires réparer les routes abîmées… A Dhaka les trous dans les chaussées sont réparées la nuit… Dans les petits villages, là où le bitume n’est pas arrivé, là où cela coûte trop cher, les rues sont pavées de briques rouges en terre cuite fabriquées localement. Nous avons vu de nombreuses briquetteries entre Chittagong et Banderban, entre Banderban et Cox Bazaar… Aujourd’hui encore, nous en avons survolé beaucoup à Saidpur et à Rajshahi. Dans tout le pays on voit des empilements de ces briques qui servent à la construction et aux routes. Une industrie surement ancienne, des méthodes de fabrication surement peu optimisées mais qui ont fait leurs preuves et qui permettent de garder un réseau de transport correct. Comme il n’y a pas de galets au Bangladesh, ces mêmes briques sont broyées pour faire du béton concassé? Rajshahi est une ville calme… On y est arrivé tard, mais à première vue pas de grandes agitations. Le propriétaire de l’hôtel nous a garanti qu’il n’y aura pas de problème avec le train et l’hartal. Nous restons donc sur l’idée de prendre le train le 13 au matin. Tout devrait bien se passer Inch Allah comme on dit ici. Seven days Eh oui… Dans 7 jours nous serons à nouveau chez nous… Nous sentons tout doucement notre séjour arriver à son terme. Le besoin de ralentir le rythme. Aujourd’hui, nous avons décidé de moins marcher, de sortir moins longtemps… de nous reposer et de lire… Histoire de récupérer de la fatigue accumulée les 15 derniers jours. A moins que notre besoin de repos s’explique par le fait que c’est la fête de l’Aïd (Eid en Anglais)… Le ramadan est terminé… Terminé aussi – peut-être – les bruits nocturnes, les chants et rires des voisins qui a 3h du matin mangent et font des réserves alimentaires pour la longue journée à venir. On sera peut-être moins réveillés la nuit, même si, le chant du muezzin à toujours un caractère un peu étonnant. Dhaka est incroyablement calme aujourd’hui. Une quiétude presque inquiétante au regard de ce que nous avons vécu comme tumulte jusque là dans cette ville. Dans les rues, les passants sont endimanchés. Nouveaux saris, nouvelles tuniques encore brillantes par la cire pour les hommes. Nos petits amis de la rue aussi sont tous beaux. Les rickshaw semblent désolés… ils n’ont pas de travail car il n’y a presque personne dans les rues… ils nous interpellent encore plus que d’habitude. Les commerces sont fermés et sur le Gulshan Circle 2, gros rond point à 500m du logement de Mélody, il n’y a quasiment pas de voiture. Mélody tu aurais du mal à le croire…. Tout le monde reste en famille et mange la nourriture préparée les derniers jours. Nous partons demain pour Rajshahi. Il y a toujours une grosse incertitude quant à notre retour. Les choses se préciseront surement demain lorsque nous serons sur place. Suite au prochain épisode….. Dirt road blues Sonargaon était l’ancienne capitale du Bangladesh jusqu’au XVII° siècle. Située à 25km au sud-est de Dhaka, nous décidons d’aller visiter, sur les conseils de Mélody et d’Anne, cette ville dans la journée. « Lonely Planet », notre guide, explique qu’il faut se rendre à la gare routière de Sayedabad pour y prendre un bus qui coûterait 35 takas (35cts). Arrivés à cette gare, tout est en travaux et la route est envahie par la boue… La rue est noire de monde, car pour la fête de l’Aïd, les habitants de Dhaka quittent la ville pour fêter en famille et à la campagne. Nous allons de bureau de ventes en bureau de ventes pour trouver l’endroit où on pourrait acheter nos billets, mais rien à faire. Visiblement les billets de bus pour Sonargaon ne se prennent plus là. Il est de plus difficile de trouver quelqu’un qui parle l’anglais. Même notre prononciation du nom de la ville pose problème, car certains comprennent qu’on souhaite aller à Chittagong… Finalement, nous rencontrons un jeune homme qui parle bien l’anglais et qui essaye de nous aider. Il nous sert de traducteur auprès d’un homme qui, nous l’avons compris plus tard, est un propriétaire de CNG. Ce dernier nous appelle donc un de ses chauffeurs pour nous conduire vers notre objectif pour 3500 takas, aller et retour. L’Aïd a généré un peu d’inflation… Nous partons ainsi pour une ballade de quelques heures avec un chauffeur, dont nous ne savons absolument pas s’il sait où il doit nous emmener et ce qu’on lui paye. Personnage sympathique aux dents abîmées et à la langue rougie par le masticage des feuilles de bétel. Son CNG n’est pas des plus récent… Le bouton du klaxon est défectueux, il actionne donc l’avertisseur sonore en mettant en contact un fil dénudé et le guidon du véhicule qui fait masse. Il ne connait visiblement pas Sonargaon, mais, de questions en questions posées aux passants, nous arrivons à visiter les lieux recommandés par le guide. En particulier, les ruines de Painam Nagar. Il s’agit d’une rue dans l’ancienne capitale qui regroupe des habitations datant des années 1900 construites par de riches commerçants Indous. Les maisons sont ornées de sculptures, de colonnades, mais sont malheureusement abandonnées… La nature à repris ses droits sur la pierre. La mosquée également présente beaucoup d’intérêt car c’est l’une des plus ancienne du Bangladesh. Sur un pré, un boucher découpe une vache en morceau. La fête de l’Aïd aura été meurtrière pour les animaux. De retour à Dhaka, nous retournons dans la vieille ville. Notre chauffeur décide de prendre des raccourcis qui passent inévitablement par des chemins boueux. Les odeurs nous provoquent parfois des hauts-le-coeur. Des odeurs auxquelles nous ne sommes pas habitués,.. qui vous prennent à la gorge… Nous passons à coté d’un bidonville. Le CNG patine dans un amas de boue… Il faut sortir, le pousser…. Ca fait rire tout le monde dans la rue. Mes sandalettes sont pleines de boue maintenant et mes orteils sont noirs de saleté. Old Dhaka tout comme Dhaka s’est dépeuplé en raison de l »Aïd. Il est agréable de s’y promener… Une autre atmosphère comparé à l’ambiance d’il y a une semaine. On remarque des façades que nous n’avions pas vu la première fois. Des sculptures, des maisons présentant beaucoup de charme si elles étaient restaurées et mises en valeur. On devine que de riches industriels, colons ou commerçants ont vécu là… Sont partis avec l’indépendance de l’Inde peut-être ou lors de la séparation de l’IndoPakistan ou à la guerre de 71. Ou simplement ont-ils fait faillite. Parfois les façades sont cachées derrière d’horribles murs sales et très ordinaires. Parfois, une boutique dans laquelle sont vendus des bananes, du riz ou autre chose a été construite juste devant. Il y a ici un vrai patrimoine qui se perd par faute de moyen. Le Hartal a été décalé au 13 et 14 août. Ça ne nous arrange pas vraiment, car nous somme sensé quitter Rahjahi en train le 13 et le Bangladesh le 14. Pour l’instant nous avons eu beaucoup de chance pour ce voyage. Il n’y a pas de raison que ça ne se poursuive pas. Et puis, on a un anniversaire à fêter le 18 août Bises à tous In the garden… again . Et voila nos petits amis du quartier qui nous font la fête depuis que Mélody est partie. « Hey bandou » Ils s’amusent par le fait que nous les fassions monter lorsqu’ils s’accrochent à nos bras. Il pleut un peu… Le temps est menaçant. Nous décidons de nous promener aujourd’hui au jardin botanique de Dhaka. Le jardin côtoie le zoo que nous préférons ne pas visiter, mais nous entendons, au loin, le cri des singes et des lions. Le parc est relativement grand et est bordé par quelques étangs. Il n’est pas très bien entretenu… rien à voir avec le parc de Wesserlin pour ceux qui connaissent, mais nous avons néanmoins croisé plusieurs employés qui désherbaient, plantaient, tondaient, etc…. Je n’y connais pas grand chose en botanique… ce n’est pas un secret … j’arrive à distinguer les roses des tournesols, et les tulipes des coquelicots… Pareil pour les arbres : je reconnais un bananier d’un chêne et c’est presque tout. Donc, il y a dans ce parc, de « belles » fleurs et de « beaux » arbres…. La notion de beauté étant toute subjective, n’est-ce pas! On y trouve aussi des bosquets de bambous dont les tiges avoisinent les 10cm de diamètre… Impossible de les déterrer ceux-là. Pas besoin de serre, pas besoin d’irrigation. Des couples d’amoureux se promènent ou sont assis sur les bancs. Il ne se touchent pas, ne se regardent presque pas, surement se parlent-ils. Comme nous l’expliquait Melody, avant le mariage, les jeunes couples ne font guère que de se promener et de se parler pour apprendre à se connaître. Les relations sont très distantes. Des familles se promènent comme nous. Ils nous prennent en photo… Les Bengladeshi adorent nous prendre en photo. Deux femmes blanches qui accompagnent un homme noir habillé à l’occidentale mais qui ne doit pas être Bengladeshi et un homme blanc habillé à l’africaine mais qui ne doit pas être africain… Une curiosité… « Where do you come from ? » nous disent-ils à chaque fois. « From France », et ils rajoutent souvent, étonnés « Oh France ! But, all of you? ». Ya Gaby les intrigue toujours autant. Nous avons rencontré très peu d’africains ici pour ne pas dire aucun. Rien d’étonnant donc. Where Teardrops Fall Il y a un sujet qu’on n’a pas encore abordé jusque là, c’est la mendicité. Nous sommes tous les quatre persuadés que de donner à chaque coin de rue, ne changera rien, tout au contraire, mais c’est pour nous à chaque fois une épreuve que de devoir affronter les regards et de dire NON. Parfois on donne, mais cela ne fait qu’augmenter la demande… ça ne fait qu’augmenter les espoirs déçus de tous ceux qui attendent. Les artères principales sont envahies par les mendiants en raison des embouteillages nombreux qui obligent les automobiliste à s’arrêter. Pour les nécessiteux, des donneurs potentiels. Plus que dans les pays africains, plus qu’en Ethiopie qui à la réputation d’être très pauvre, on trouve ici des enfants qui dorment sur des cartons au bord de la route, des hommes ou des femmes estropiés, sans bras ou sans jambes, parfois les deux, aveugles, défigurées… On ne s’y habitue pas… on en rêve la nuit parfois… Et ces enfants qui nous poursuivent dans la rue en criant « bandou (ami)…. taka ». Ils sont mignons comme tout, et on ne peut rien faire de durable. Tous ces gens ne seraient-ils pas mieux dans leur villages à cultiver? Mais le problème agraire est un autre problème ici ? Et ils seraient une charge de plus pour la famille… Le Bangladesh est un pays musulman et pour les fêtes de l’Aid, mais aussi pour d’autres occasions, ceux qui suivent le Coran doivent venir en aide aux plus nécessiteux. Nous voyons ces mendiants avec des billets de 10 takas (10 centimes d’euros)…. Pourquoi lui, pourquoi pas l’autre ? Je repense souvent à cette phrase de Jean ZIEGLER : « L’autre est moi, et moi je suis l’autre ». Nous avons la chance d’être né du bon coté… et malgré cela nous nous plaignons… On aimerait plus : un nouveau smartphone, boire une bonne bouteille, avoir une autre guitare, une voiture plus confortable… Le problème est tellement complexe.. Avant d’aller pour la première fois en Afrique en 1984, je pensais que l’aide au développement par le biais des organismes internationaux ou des ONG serait la solution… et j’ai déchanté… le problème est bien politique et au niveau mondial, pas local. Bien sûr toute aide est bonne à prendre, et les ONG font un travail incroyable et formidable. Nous discutions avec Lisa, une amie d’Anne qui travaille dans un bidon ville de Banani. Son organisme permet une formation rapide à un métier (électricien, charpentier, mécanicien, réparateur de téléphone, etc…) aux jeunes des bidon-villes par une forme d’apprentissage. C’est remarquable et ne peut être que positif pour tous ceux qui peuvent en profiter. C’est juste que l’échelle est minime… cela ne peut être qu’une expérimentation. C’est un débat long et compliqué pour lequel il n’y a pas qu’une seule réponse. Nous sommes contents Claude et moi d’être ici avec Dany et Ya Gaby pour pouvoir en parler ensemble, partager, espérer, refaire le monde. Pour parler d’un sujet plus léger… Ces dames (Dany, Anne et Claude) se sont fait faire des dessins au Hénné cet après midi. Tradition dont Thérèse pourrait nous parler longuement car c’est aussi en lien avec sa thèse. C’est simplement magnifique. De la dentelle sur le corps. De nombreuses femmes musulmanes se font faire ces dessins, sur les mains, sur les pieds en prévision de la fin du ramadan et de la fête du mouton qui aura lieu le 8, 9 ou 10 août. La main blanche est la main d’Anne. Ses deux paumes sont recouvertes d’Hénné ce soir. Claude et Dany se sont fait peindre des dessins sur les chevilles. Et voilà le résultat : Anne Claude Dany Slt les blogueurs, chers amis. Merci de votre fidélité et de nous suivre dans nos pérégrinations orientales. Aujourd’hui, changement de chroniqueur et nous espérons que la tonalité de message ne s’en trouvera pas altéré.Nous voici donc à plus de la moité de notre voyage au Bangladesh et Norbert vous a conter au jour le jour les péripéties de notre séjour. Après le Nord Est et le Sud du pays, nous voici donc de retour à Dhaka où nous allons demeurer une semaine avant de nous envoler vers le Nord Ouest si tout va bien. Notre programme en perspective: écumer les environs de la capitale et nous y immerger autant que faire se peut. Il y a tant à voir et à faire. De ce que nous avons fait et vu, nous avons un regard mitigé. Dhaka, capitale tentaculaire et cosmopolite, compte entre 15 et 3O millions d’hab. L’incertitude du nombre donne une indication de l’improbabilité des situations et de l’approximation au quotidien. Les conditions de vie, la pauvreté ambiante laisse assez perplexe et on se demande bien comment le pays, classé dernier sur l’échelle des PVD, peut s’en sortir. En dépit de tout, on sent bien le dynamisme de la population, entre débrouilles et projets d’avenir, mais ici comme partout ailleurs, le développement est un cheminement bien plus long et bien plus complexe. Nous vous disons à bientôt pour d’autres échanges et autres partages. Man on the street Journée calme… Journée courses et shoping. J’ai fait réparé mon téléphone dans une boutique de téléphone. En 2 heures l’affaire était réglée. Nous somes allés également au commissariat de police pour signaler le vol de l’appareil photo. Un commissariat de police comme ceux qu’on a connu enAfrique. Un nombre important de policiers, des allés et venus, des policiers qui lisent le journal et des usagers qui attendent. L’inspecteur qui nous a reçu est d’une gentillesse comme tous les bangladeshi que nous avons croisé ici… Serviable et soucieux de nous aider. Adorable… Melody est partie. Nous voila tous seuls pour organiser nos journées. Mais Anne, la grande copine de Mélody, super gentille, sera là aussi toujours prête à rendre service. Le hartal n’a pas été annulé jusque là, mais nous maintenons notre voyage. Les risques de problèmes seront très minimes. J’aime beaucoup cette photo prise cet après midi, lorsque nous étions dans les bouchons au retour de l’aéroport. Le bus était à l’arrêt devant cette affiche. Comme si les voyageurs essayaient de s’échapper… Comme si la seule issue pour eux serait de passer le mur. Est-ce pour quitter l’embouteillage, ou la situation difficile dans laquelle vit la majorité de la population ? Et ces mots « Life impossible »… Ca peut vouloir dire plein de choses : Impossible de s’en sortir Impossible de vivre là Mission impossible Les personnages de l’affiche semblent faire un gros effort sans atteindre leur objectif . Comme tous ces habitants, comme tout ce pays. Et ces voyageurs qui, impassibles, patients, attendent que la circulation soit plus fluide afin que le bus puisse avancer pour les ramener chez eux, chez ceux qu’ils aiment. Ils rêvent peut-être d’un pays où il n’y a pas de problème de transport.. Pas de problèmes du tout. Cette photo a quelque chose de terrifiant si on l’analyse dans le contexte du pays. Je ne comprends pas le message de la compagnie de téléphone AIRTEL. Peut-être avez vous une autre interprétation. Highway 61 Il est difficile de raconter la circulation à Dakha. Nous avons roulé au Congo, ce n’était pas évident mais faisable avec un peu d’adaptation. Nous avons connu la circulation dans d’autres pays d’Afrique, mais Dakha n’a rien à voir. Tout se fait au feeling et au culot; Dès qu’une petite place se libère on s’y engouffre quitte à rouler à contre-sens. Il y a des feux rouges qui fonctionnent mais personne ne les respecte. Seuls les policiers, à certains carrefours, réglementent quelque peu la circulation. Celle-ci est très dense et les embouteillages permanents… Pire, bien pire qu’à Pointe Noire. Il nous a fallu presque 2 heures aujourd’hui pour aller de Banani (notre quartier) à New Market qui se trouve à environ 10km. Impensable de faire ça tous les jours A/R pour aller au travail, et pourtant… La nuisance sonore est infernale. Tout le monde klaxonne pour signaler à l’autre qu’il existe, qu’il arrive, qu’il dépasse, etc… Les CNJ possèdent des grilles pour protéger les usagers des voleurs, des mendiants ou des agressions. Dans la circulation, il serait en effet impossible de rattraper un voleur à la sauvette qui serait à pied ou en moto. Dans les autres villes, nous n’avons pas vu des CNJ comme ceux-là. Des pic Pocket il y en a… On peut se poser la question de savoir quel est le remède à ce problème de circulation? Peut-être un tram qui circulerait du Nord au sud de la ville… Des nouveaux ponts sont en construction, mais pour les voitures. Il ne serait pas inconcevable d’y placer des rails… Le train semble bien fonctionner pourquoi pas un tram. Dans la circulation, nombre de voitures ne circulent qu’avec un passager, là aussi il faudrait éduquer, mais le problème n’est pas très différent chez nous. Tout à fait autre chose : Nous venons d’apprendre ce soir qu’un appel pour un hartal a été lancé par le parti islamiste pour le 12 aout. S’il est confirmé, nous ne pourrons pas aller dans le Nord , à Rajshahi, car notre retour à temps pour prendre l’avion serait compromis. Les hartals sont ces grèves générales que lance le parti islamiste pour pousser ses partisans à manifester leurs mécontentements. Parfois ça se termine violemment et bien sûr tout est bloqué dans les villes. On en saura plus demain. Beyond the horizon Nous survolons à nouveau le sud du Bangladesh pour nous rendre de Cox’s Bazar à Dhaka. Au sol, nous voyons tous ces cours d’eau qui vu d’en haut ressemblent à des serpents, tous ces cours d’eau, ces lacs et étangs, toutes ces zones innondées… Certaines maisons sont construites au bord de l’eau. Etonnant que les fondations tiennent. De retour à Dhaka, nous nous installons, Claude et moi, dans la chambre de Santiago le colocataire de Mélody. Gaby et Dany restent à l’hôtel. Il fait très chaud à Dhaka, mais une pluie nous accueille, ce qui rafraîchi l’atmosphère. Le tumulte de Dhaka contraste vraiment avec le calme des Hilltracts. A l’hôtel, en cherchant nos bagages qui étaient restés en dépôt, le réceptionniste nous dit que le climat change au Bangladesh. Il y a 30 ans, ils avaient 6 saisons. Maintenant ils n’en ont plus qu’une. La température allait de 0°C à 30°C, maintenant elle avoisine en permanence les 30° parfois les 40°, et il n’y a plus de vraie pluie. Les eaux montent… Dans les régions du sud, la nappe contient déjà du sel et les cultures ne donnent plus assez de récolte. Et en 2025 Dhaka comptera 30 millions d’habitants d’après les estimations des démographes….. Derrière l’horizon, le ciel est sombre. … out of the black. 4h du matin, les pêcheurs sont tellement bruyants que je ne peux pas dormir. La rivière à l’embouchure du fleuve est peuplée d’une dizainee bateau que je devine sans les voir. Il fait nuit…. Les moteurs des bateaux sont en marche, les lampes tempête éclairent leurs travaux et ils se parlent… La lampe tempête sur ma table me permet de voir les touches du clavier. Par moment, on entend le bruit des rames lorsqu’elles frappent l’eau, les grincements des poulies, lorsqu’ils tirent les filets. Que peuvent-ils se dire? Leurs exploits de pêcheurs? peut-être parlent-ils de leur belle, de leurs enfants, de leur parents, de leurs soucis…. Parfois quelques mesures de musique provenant d’un poste radio… Seule distraction pouvant accompagner ce travail difficile. 5h du matin, le jour se lève, le bateau s’éloigne. La pêche est terminée pour celuici. D’autres travaillent encore espérant augmenter cette moisson provennat de la mer? Drôle de métier qui les condamne, jour après jour à travailler quand les autres dorment. 5h15 Il fait jour, les derniers rentrent. Je peux éteindre la lampe. Nous décolons de Cox’s bazar à midi. In the garden Avant tout… Bon anniversaire Anne-Marie de nous tous… Bisous, bisous, bisous. Les bateaux de pêcheurs ont quelque chose de particulier. Ils ressemblent un peu aux bateau de pirate de nos films d’enfants. Pointus à l’avant et à l’arrière et surmontés de fanions de couleurs, parfois en lambeaux. Les pêcheurs partent dans la nuit vers les deux ou trois heures. Le bruit de leurs moteurs nous ont réveillé. A bord 2 ou 3 personnes pour manoeuvrer et s’occuper des filets. Le resort dans lequel nous séjournons est composé de bungalow construits avec des matériaux biodégradables ou recyclés. Ainsi certaines planches proviennent d’anciens bateaux. C’est vraiment un endroit paisible où on a envie de rester… Tout autour des rizières et des gens qui travaillent le riz. La birmanie étant toute proche, on troiuve ici beaucoup de temples boudhistes. Nous en avons visité quelques uns. Il y a quelques mois, de nombreux temples ont été détruits… brulés par des extrémistes. Les boudhistes reconstruisent donc les temples uns à uns sans se lasser. Le premier temple visité était en bois. Sa reconstruction en béton est presque achevée. Le deuxième temple découvert presque au hasard était encore intacte, en bois, et gardé par un vieux moine qui parlait à peine. L’intérieur était très sombre. Quelques statuettes recouvertes d’or et bien gardées. Dans un 3° temple nous avons rencontré des moines au pied d’une énorme statue de Boudha couché. Un moine était là pour 9 jours seulement… pour méditer. Ce temple aussi était en reconstruction après un incendie. Curieux de rencontrer ces moines dans un environnement très musulman. Un mélange religieux très curieux entre musulmans, indous, chrétiens, boudhistes… dans le jardin de dieu. Le soir nous allons nous baigner dans l’océan indien… Dernière occasion car demain nous repartons. L’eau est chaude… C’est la marée basse…. Les vagues ne sont pas trop violentes, tout au plus un mètre. Chose curieuse sur cette plage, il n’y a presque pas de coquillages. Demain : retour sur Dhaka Into the blue… Avant tout … Bon anniversaire Mamie Marinette. Plein de bisous de nous tous pour tes 80 ans. Nous avions prévu, dans notre circuit, d’aller à Rangamati, mais une semaine avant notre départ, 7 personnes ont ét enlevées pour des raisons politiques dans cette ville. Nous avons donc décidé d’aller plutot à Cox’s Bazar qui est un peu plus au sud à quelques km de la frontière Birmane. Cette ville possède la plus longue plage au monde. 125km de plage sur l’océan indien. C’est plus touristique que Rangamati, plus touristique que tous les lieux où on a été jusque là…. plage oblige. Nous reprenons un bus de Banderban vers Cox’s Bazar. 4 heures de bus… Cette ville porte le nom d’un amiral anglais de la compagnie des Indes qui est passé par là. Nous traversons de grandes étendues couvertes de rizières. Chaque parcelle est délimitée par des sentiers de terres. Dans certains cas nous voyons les herbes déjà hautes, dans d’autres on ne voyait que l’eau. Sur certaines parcelles les hommes travaillaient à la houe en faisant un sillon dans la terre inondée, sur d’autres des gros motoculteurs, surement chinois faisaient la même chose. Nous arrivons au Marmaid ECO resort… Accueil très cliché avec le lait de coco comme boissons d’accueil…. Un endroit un peu paradisiaque à 500m d’une plage de l’océan Indien. Notre bungalow donne sur l’embouchure d’un fleuve et nous voyons les pêcheurs préparer la barque pour la pêche de nuit. Nous terminons notre soirée à discuter avec Anne et Melody du Bengladesh, à nous amuser du serveur du restaurant qui multiplie les efforts pour nous être agréable. Soirée guitare pour finir avec Cabrel, Goldman et Neil Young car Melody à eu la bonne idée d’emporter sa guitare classique ici. Imagine all the people…. Nous visitons aujourd’hui deux autres ethnies de la région des hilltracts. Dans les deux cas, les populations ont ces traits birmans déjà évoqués. Les hommes de la première ethnis, les Morong, se reconnaissent par le fait qu’ils ont des cheveux très longs. Toutefois dans la famille qui nous accueille, l’homme à des cheveux juste mi-longs. La maison ressemble beaucoup à celle des Baum, mais elle est plus grande et il n’y a pas de pièces distinctes pour dormir. Cette ethnie est chrétienne également et vit de maraichage et d’élevage. 18 personnes vivent en permanence dans cette maison. Un sac de riz de 50 kg est placé sur le coté. C’est la consommation pour 15 jours. Un sac de cette quantité coute 1500 takas. Beaucoup d’argent au regard des revenus qui doivent être modestes. Nos regards sont attirés par des objets très bizarres à base d’une calebasse et de tiges de bambous. Il s’agit d’instruments de musiques assez proches de la cornemuse par le principe, mais plutot de l’orgue par le son. La calebasse relie les 8 ou 10 flutes au tuyau par lequel le musicien souffle. C’est la première fois que nous voyons dans les maisons un instrument de musique. Des enfants dans un coin mangent un demi concombre. La maman évente le riz. Nous nous rendons également dans une famille de l’ethnie Tripura. Les femmes de cette éthnie portent de grands colliers de petites perles autour de leur cou. Dans les lobes de leurs oreilles des gros anneaux argentés de 2 à 3 cm de diamètre. Une jeune femme fait du tissage avec un métier traditionnel. Il faut une centaine d’heure pour tisser un pagne de 4m x 1m mais nous sommes impressionnés par la qualité des motifs et du tissage. Nous lui achetons une écharpe de très belle qualité entièrement faite main. Le métier est posé au sol et les fils sont fixés à la taille maintenus sous tension par la position de la femme. Dans l’après midi nous nous déplaçons à pied vers le sommet d’une colline. Il a plu. La piste recouverte de briques en terre cuite est extrèmement glissante et la pente est de 20 à 40%. Les bangladeshis passent par là, parfois très chargé… Chez les Tripura, nous avons croisé une femme qui portait une charge de bois sur 4km et d’un poids d’environ 30Kg placé dans un panier et tenu au front par une sangle. Ce type de portage ressemble énormément à ce que nous avons vu dans le nord du Congo en 1987. Pour nous qui n’avons pas l’habitude, avec la pluie le déplacement sur cette piste est assez risqué. Cela dit, le paysage de là-haut doit est magnifique, sauf que nous étions dans les nuages. Comme vous l’aurez compris, la connexion Internet était mauvaise ces deux derniers jours d’où l’absence de photos. Je viens d’en rajouter.