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PFY014_10_AnnTorch_fr_flash 21/05/07 15:46 Page 6 Pro-FM [Profil] Quand l’expérience se fait Après une quinzaine d’années de Facility Management, Ann Troch a posé ses valises chez Sara Lee, à Grimbergen. Engagée pour structurer le département FM, elle pilote une équipe d’une quinzaine de personnes. Ses priorités : assurer la continuité du site de production tout en optimisant l’approche facilitaire de l’entreprise. oignée de main ferme, démarche assurée, visage expressif, tenue près du corps. D’emblée, Ann Troch donne à voir ce qu’elle est : une femme qui sait mener sa barque. Ou plutôt son navire. Depuis 2 ans, elle est en effet Facility Manager d’un vaisseau de deux fois 11.000 m2 : les installations belges de Sara Lee, entreprise américaine mieux connue du grand public pour ses marques, au rang desquelles figurent en bonne place Douwe Egberts, Senseo ou Sanex. Ann Troch n’en est pas, loin s’en faut, à sa première expérience dans le FM. «J’ai notamment travaillé chez Base, où le principal défi consistait à gérer la rapide croissance de l’entreprise, et chez Chrysler Europe, pour lequel j’ai notamment assuré la rénovation du QG sur le boulevard de la Woluwe.» P termes de planification des services techniques. «Le planning de la maintenance doit s’envisager en concertation avec celui de la production. Notre ascenseur, par exemple, fait partie intégrante de l’outil de production. S’il tombe en panne, c’est toute la chaîne qui s’en trouve perturbée. Son entretien est donc stratégique.» L’usine de Grimbergen a été construite en 1970 et a évolué par ajouts successifs, parallèlement à la croissance de Sara Lee. «Outre la planification, mon rôle a donc été d’apporter une vision globale de l’usine. J’ai ainsi fait installer des doubles réseaux de distribution pour la haute tension et pour l’eau. C’est précieux, car en cas de coupure, l’acheminent peut continuer sans la moindre interruption. Cela fait partie de notre Business Continuity Plan.» Business Continuity Plan Audit de l’économat Malgré cette longue expérience, Ann Troch n’avait encore jamais touché à un aspect fondamental du FM : la gestion facilitaire d’un site de production. «Cela a constitué la grande différence avec mes fonctions précédentes, et donc le grand défi. Auparavant, je n’avais eu en charge «que» des bureaux, pas des usines.» Or, à la différence des bureaux, une usine tourne 24 hrs/24, 7j/7. Avec les conséquences qu’on imagine en Après avoir pris ses marques et appréhendé l’organisation facilitaire existante chez Sara Lee, une des premières missions à laquelle s’est attelée Ann Troch fut la réorganisation complète de l’économat, département en charge des «soft facility services». «J’ai commencé par en réaliser un audit complet en partenariat avec Facilicom. Cette démarche nous a permis d’avoir une vue d’ensemble de la situation. Sara Lee à Grimbergen, ce sont 11.000 m2 de bureaux et 11.000 m2 d’usine sur un site de 50.000 m2. Le tout pour quelque 700 salariés. 6 Profacility Magazine juin 2007 Un travail d’équipe L’équipe d’Ann Troch est composée d’une quinzaine de personnes : la division technique, sous l’autorité du Technical Service Manager, et la division soft services, sous l’autorité du Domestic Service Manager. Sans compter le personnel des sous-traitants. «L’aspect social de mon travail est très important, estime-t-elle. Notre métier évolue sans cesse, et chacun doit y trouver sa place. Vis-à-vis de nos clients internes, l’aspect humain est également important. Quelque part, nous avons le beau rôle, celui d’offrir à chacun un environnement de travail agréable. Revers de la médaille, nous devons parfois jouer à l’agent de police, et faire respecter certaines règles, comme pour la car policy ou l’utilisation des salles de réunions.» PFY014_10_AnnTorch_fr_flash 21/05/07 15:46 Page 7 ait expertise Cela nous a aidé à trouver des solutions, pourtant simples, mais efficaces, pour travailler mieux. Nous avons ainsi créé des synergies et réduit nos coûts.» Parmi ces solutions, l’automatisation. «Nous utilisions le SAP pour le purchasing, raconte Ann Troch. Aujourd’hui, nous sommes passés à l’Electronic Invoicing. Factures, bons de commandes, approbations,… tout se fait via l’informatique, tant chez nous que chez nos fournisseurs. Cela va plus vite, il n’y a plus de papier. Bref, c’est plus efficace.» Autre mesure, qui ne paie pas de mine et pourtant très utile, l’implémentation d’un helpdesk interne. «J’ai simplement mis en place une adresse email relevée par plusieurs collaborateurs ainsi qu’un numéro de téléphone unique. Chaque salarié peut donc facilement joindre l’économat pour signaler une anomalie, comme une ampoule qui ne fonctionne plus. Cette nouveauté a été soutenue par une campagne de communication interne, corollaire indispensable à toute innovation.» La gestion de flotte externalisée Sara Lee compte quelque 700 salariés, dont environ 250 dans les bureaux. En termes de véhicules, cela représente un parc de quelque 240 unités. «Autant dire que la gestion de flotte est assez lourde d’un point de vue administratif. De plus, de par sa nature, elle nécessite une vraie compétence et une vraie écoute du marché (constructeurs, leasers, législations,…). C’est la raison pour laquelle nous recherchons un partenaire auquel nous pourrions confier l’ensemble de notre fleet management, y compris la responsabilité de contrôler notre leaser. Cette externalisation permet notamment à Ann Troch de décharger son département - au moins partiellement - d’une lourde tâche : la veille d’informations. «Être au courant de tout changement est fondamental, explique-t-elle. Mais c’est aussi très coûteux en temps et en énergie. C’est pourquoi nous faisons appel à des sous-traitants spécialisés, qui assurent cette mission chacun dans leur domaine.» Mais tout ne s’externalise pas. En interne, une personne est responsable de cette veille en matière de normes légales en environnement et en HACCP. «Enfin, précise Ann Troch, je prends personnellement part à cette tâche, via ma participation au CA de l’IFMA (de 2001 à 2005), via la BEMAS dont je suis membre ou encore par la lecture de la presse spécialisée.» Une fonction de plus en plus stratégique L’ensemble des missions d’Ann Troch doivent bien sûr trouver leur place dans un budget. «Cette partie budgétaire de mon rôle revêt évidemment un très grande importance, souligne-t-elle. J’obtiens d’ailleurs de plus en plus de répondant de la part de la direction générale grâce à ma présentation transparente et argumentée de mes chiffres. Une gestion budgétaire optimisée et justifiée, c’est selon moi la clé pour renforcer le caractère stratégique de la fonction de Facility Manager.» Entretien : Xavier RIGO I Un des défis d’Ann Troch est d’assurer le bon fonctionnement d’un site de production qui tourne 24 h/24 et 7 j/7. (Photo : XR) «En tant que Facility Manager, mon rôle est de toujours conserver une vision globale de l’entreprise.» Vendor Management Par nature, un département facilitaire a recours à de nombreux fournisseurs de services, dont il faut s’assurer de la qualité des prestations. D’où la nécessité de travailler avec des SLA’s. «Des SLA’s qui doivent rester contrôlables et réalistes», considère Ann Troch. Sara Lee travaille avec des sous-traitants spécialisés dans le contrôle des prestations de services. «Ce contrôle est bien entendu réalisé en présence du prestataire concerné, afin de prévenir toute contestation». Profacility Magazine juin 2007 7