Les facteurs clés de succès des corridors commerciaux nord
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Les facteurs clés de succès des corridors commerciaux nord
Notes & Analyses sur les États-Unis/on the USA No 22, février 2009 Politiques économiques et commerciales Les facteurs clés de succès des corridors commerciaux nord-américains David Bourgeois-Hatto Étudiant à la maîtrise en affaires internationales, HEC Montréal Chercheur étudiant, CÉPÉA Patrick Leblond Professeur adjoint d’économie politique internationale à l’École d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa Associé de la CÉPÉA A u cours des dernières années, le gouvernement du Québec a conclu des accords de corridors commerciaux avec l’Ontario1 et l’État de New York2. Le gouvernement fédéral canadien a, pour sa part, adopté des mesures importantes en vue d’établir un système national de corridors commerciaux. Ces mesures sont regroupées dans le cadre politique national sur les portes et les corridors commerciaux stratégiques3. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Europe aussi s’intéresse aux corridors commerciaux. En fait, comme nous l’expliciterons, cette dernière a été innovatrice en matière de corridors commerciaux4. Finalement, les initiatives effectuées aux États-Unis occuperont une partie importante de notre rapport, en partie puisqu’elles ont 1 2 3 4 www.continentalgateway.ca www.quebecnewyorkcorridor.com www.tc.gc.ca/Portesetcorridors http://ec.europa.eu/ten/transport/index_en.htm Key Factors in the Success of North American Trade Corridors Résumé français à la page 12 Summary: This note presents key factors in the success of gateway and trade corridor projects, based on initiatives taken by North American and European governments to deepen economic integration and improve productivity. The note compares seven trade corridors with the help of a model elaborated by Boske and Cuttino, based on the performance of actors, the management of operations, the quality of multimodal infrastructures, the computerization of processes, as well as several external factors. The principal determinants of success for a trade corridor include the nature of infrastructures, the know-how of key actors and their linkages, the ease of access to markets and the nature of the legal and regulatory frameworks. These factors of success interact with one another, but only time will allow us to weigh their relative importance, as trade corridors are relatively new and have not been thoroughly studied. The analysis is completed by a series of tables presenting the main features of the seven trade corridors under study. des influences importantes pour l’économie et les firmes canadiennes. Malgré les multiples initiatives en la matière, il ne semble pas exister de consensus quant à la définition à donner aux termes corridors commerciaux et portes d’entrée. Or, les Notes & Analyses #22 Février 2009 La Chaire d’études politiques et économiques américaines (CÉPÉA; http://cepea.cerium.ca) est affiliée au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM; www.cerium.ca). La Chaire bénéficie de l’appui financier du ministère des Relations internationales du Québec (www.mri.gouv.qc.ca). La série « Notes & Analyses » publie des notes de synthèse ou des analyses plus approfondies, en français ou en anglais, produites dans le cadre des activités de la CÉPÉA. Pour recevoir ces textes au moment de leur parution et des informations sur nos activités, inscrivez-vous à notre liste d’envoi en écrivant à : [email protected]. La responsabilité éditoriale de la série est partagée par l’équipe de direction de la CÉPÉA : Pierre Martin (directeur), Michel Fortmann, Richard Nadeau et François Vaillancourt (directeurs de recherche). Le contenu des textes de cette série n’engage que leurs auteurs. © CÉPÉA 2009 est limitée. De plus, les travaux scientifiques ou académiques abordant cette problématique sont rares. Les sources d’information sont souvent de provenance gouvernementale, d’articles de journaux ou de magazines, ou de brochures ou rapports de groupes de pression. investissements nécessaires à la réalisation de ces projets sont imposants. Par conséquent, il est essentiel de s’assurer que les projets suivent les meilleures pratiques selon les standards mondiaux afin de rentabiliser les montants investis. Néanmoins, le concept de corridor commercial et de porte d’entrée est relativement nouveau et, par conséquent, la plupart des corridors dans le monde sont en phases initiales. En contrepartie, le peu de recul historique ainsi que le manque de données quantitatives et qualitatives quant aux résultats de ces corridors rendent la détermination des meilleures pratiques difficile, c’est pourquoi nous parlerons plutôt de « facteurs clés de succès ». Objectif et définition des corridors de commerce Cette note suit une structure inspirée des travaux de Boske et Cuttino (2003). Dans un premier temps, nous nous penchons sur les objectifs ainsi que les définitions données à notre sujet d’étude. Par la suite, nous établissons les facteurs clés de succès selon les catégories établies par Boske et Cuttino. Afin de déterminer les facteurs clés de succès, nous utilisons des exemples concrets de corridors commerciaux. Finalement, nous tentons de démontrer les liens entre les différentes catégories de facteurs clés de succès. Une revue exhaustive des travaux spécialisés sur la question permet d’identifier plusieurs définitions des corridors commerciaux (voir Kuykendall 2006; 2007), lesquelles n’arrivent pas à un compromis. Puisque ce rapport ne tente pas d’évaluer la légitimité et la représentativité des différentes définitions, nous utilisons les définitions de Transport Canada (Gouvernement du Canada 2007). Ces dernières nous semblent inclure l’ensemble des aspects importants et communs soulevés par les autres définitions offertes. Mentionnons aussi que c’est Transport Canada qui, au début des années 1990, a introduit le concept de « corridor commercial ». De plus, ces deux définitions sont intelligibles ainsi que simples à traduire concrètement dans la réalité. Les exemples que nous aborderons sont principalement issus du « Cadre de politique national sur les portes et les corridors commerciaux stratégiques » du gouvernement fédéral du Canada, du système de réseau de transport transeuropéen et des initiatives de corridors commerciaux et de portes d’entrée aux États-Unis. Des fiches descriptives de chacun des projets mentionnés sont d’ailleurs incluses en annexe. Porte (Gateway) : un point d’entrée et de sortie multimodal par lequel passent des marchandises et des passagers internationaux dont l’origine ou la destination se trouve audelà des marchés locaux, et même régionaux. Corridor de commerce : une orientation linéaire et multimodale de mouvements de marchandises et de passagers internationaux qui relie les portes aux marchés importants. Mentionnons d’entrée de jeu que l’information publique au sujet des corridors commerciaux 2 Notes & Analyses #22 Février 2009 Maintenant que nous avons statué sur les définitions à utiliser, il nous faut nous poser la question suivante : quels sont les objectifs fondamentaux des corridors commerciaux? Les objectifs fondamentaux sont la recherche d’une augmentation du volume de commerce, une amélioration de la productivité ainsi qu’une augmentation de l’intégration économique dans la région touchée par le corridor commercial. Afin d’atteindre ces objectifs, les corridors se doivent d’être efficaces en respectant certains facteurs clés de succès. Contrairement aux « meilleures pratiques », qui elles sont établies à partir d’une comparaison dans le temps nécessitant des données quantitatives et qualitatives, les facteurs clés de succès n’exigent pas une aussi grande distance d’analyse temporelle. Facteurs clés de succès Comme nous l’avons mentionné, notre objectif est de déterminer les facteurs clés de succès des corridors commerciaux. À cet effet, il nous semble que le modèle développé par Boske et Cuttino (2003) est des plus intéressants. Qui plus est, il s’agit de la seule recherche scientifique abordant spécifiquement la question des corridors commerciaux. Afin de refléter le caractère propre et unique des exemples nord-américains et européens que nous avons choisis, nous avons dû adapter légèrement leur théorie ainsi que leur tableau. Leur modèle inclut l’ensemble des dimensions nous semblant essentielles afin de représenter la réalité complexe des corridors commerciaux. En effet, les facteurs clés de succès peuvent être classés en cinq grandes catégories : l’implication des acteurs et leur coordination, les opérations, la gestion des infrastructures, la compréhension quant aux tendances de l’industrie et la gestion des facteurs externes. Le tableau suivant synthétise et explicite ces cinq catégories. Exemples retenus Il existe une multitude d’initiatives de corridors commerciaux et de portes d’entrée. Dans le cadre de cette note, toutefois, nous avons arrêté notre choix sur les exemples les plus importants. Tout d’abord, en Amérique du Nord, nous abordons le cas du corridor Québec-New York (annexe 1), le cas du corridor Roberts Bank en Colombie-Britannique (annexe 2), l’initiative de la porte du Pacifique (annexe 3), l’initiative de la porte de l’Atlantique (annexe 4), ainsi que des corridors prioritaires américains, tels que le corridor de l’ALENA (annexe 5) et plus spécifiquement le port intérieur de Kansas City (annexe 6). En Europe, nous abordons l’initiative des corridors de transports transeuropéens en portant une attention toute particulière aux « autoroutes de la mer » (annexe 7). 3 Notes & Analyses #22 Février 2009 Tableau 1 : Dimensions des corridors commerciaux Acteurs Opérations Infrastructure Tendance de l’industrie Facteurs externes Transitaire Documentation Ports de mer/rivière Conteneurisation Perte et dommage Consolidateur Cargaison consolidée Ports intérieurs Transfert électronique de données Vol Banquier Accord de partage des modes de transports autoroutes Intermodalisme Conditions météorologiques Consignataire Opérations intermodales Voies ferrées Augmentation de la grosseur des navires Risque politique Transporteur Coûts reliés aux ports aéroports Privatisation Fluctuation des taux de change Expéditeur Coûts reliés aux ports Réseau maritime intérieur Congrès sur le transport maritime Tarif Inspecteurs de douane, autorité portuaire, syndicat ouvrier Coûts de transports Terminaux intermodaux Réglementation Source : tableau adapté de Boske et Cuttino (2003) De manière complémentaire à ce tableau, les auteurs ont établi une liste de caractéristiques types devant être retrouvées pour qu’un corridor commercial connaisse du succès. l’import-export, des spécialistes du transport et de la logistique, des comptables, des avocats, des consultants et des chercheurs universitaires. 1. Infrastructure commerciale comprenant des capacités de distribution et d’entreposage, des zones douanières étrangères, une réglementation claire et efficace au niveau des douanes et de l’inspection, ainsi que des incitations pour le commerce. 4. Des liens forts et constants entre le secteur privé, l’élite politique et les acteurs sociaux. 2. Une infrastructure électronique intégrée comprenant des capacités d’échange de données électroniques et de bases de données commerciales. 6. Accès direct à une multitude de marchés. 5. Des infrastructures de transport : autoroutes, voies ferrées, aéroports, ports, voies navigables, etc. 7. Une réglementation et une législation propice au commerce. Il nous semble important de souligner l’importance croissante du phénomène d’harmonisation de la réglementation entre États et provinces. Il s’agit d’un critère particulièrement impor- 3. La présence d’un « savoir-faire » et d’une masse critique de professionnels du milieu des affaires, tels des spécialistes de 4 Notes & Analyses #22 Février 2009 tant dans le contexte nord-américain, et ce de manière plus marquée depuis les attentats du 11 septembre 2001 et du resserrement des frontières qui s’en suivit. s’agit du deuxième facteur clé de succès. Puisque les corridors commerciaux servent en grande partie à régler des problématiques5 vécues par les entreprises, il est essentiel que ces dernières soient impliquées afin de faire connaître leurs besoins et attentes. De plus, l’aspect économique de cette implication est important. Les possibilités financières lorsqu’il y a partenariat public-privé sont plus élevées. En effet, il semble clair que le gouvernement devrait tenter d’utiliser sa participation financière en tant qu’effet de levier. Ces deux outils analytiques permettent d’établir les facteurs clés de succès tirés de cas réels de corridors commerciaux et de portes d’entrée. Notre analyse suit les catégories du tableau 1 de Boske et Cuttino. Malgré cette catégorisation théorique stricte, il peut arriver que les catégories s’entrecroisent, démontrant par le fait même la multiplicité des facettes des corridors commerciaux. À notre avis, le projet de Roberts Bank en Colombie-Britannique s’inscrit tout à fait dans cette logique. Afin d’optimiser le transport sur ce corridor, tout en respectant les habitants des environs6, Transport Canada, quatre municipalités, l’administration portuaire de Vancouver, le ministère des Transports de la Colombie-Britannique, le CN, le CP et une panoplie de partenaires du secteur privé ont établi un plan complet d’amélioration des installations s’élevant au coût de 360 millions $ à être répartis entres les différentes parties prenantes (incluant 75 millions $ provenant du gouvernement fédéral). L’avantage principal de cette approche réside dans la possibilité d’entreprendre un nombre plus important d’initiatives ou d’opter pour des projets de plus grande envergure. 1. Les acteurs Tout d’abord, les projets de corridors commerciaux engagent un nombre important d’acteurs. Parfois, comme dans le cas du corridor Québec-New York, l’initiative du projet provient du secteur privé. En effet, ledit accord fut négocié et rédigé entre la chambre de commerce du Québec et la chambre de commerce de Plattsburgh. Cette entente couvre huit secteurs clés : la gestion des frontières, le transport, le développement économique, le développement du tourisme, le développement sportif, l’énergie et les télécommunications, la mise en valeur de la main-d’œuvre et la promotion du corridor en tant que tel. Donc, les projets de corridors commerciaux exigent une direction forte du gouvernement ainsi qu’une utilisation des fonds gouvernementaux en tant que levier afin d’attirer des partenaires du secteur privé. C’est exactement ce que l’on observe dans le projet Roberts Bank, qui est la réussite d’un partenariat public-privé pouvant mener à une synergie. Mentionnons tout de même que les résultats de ces initiatives ne sont pas encore entièrement connus. Il est donc difficile de Puisque ces changements dans lesdits secteurs auront des répercussions sur un nombre important d’acteurs, il est inévitable que le gouvernement assure un rôle de coordinateur. Il s’agit du premier facteur clé de succès. De plus, les changements inclus dans l’entente prévoient des modifications majeures au point de vue de la législation, lesquelles exigent l’appui du gouvernement. En ce sens, tout en respectant le rôle primordial du secteur privé, les différents paliers de gouvernement se doivent de continuer d’assumer un rôle de direction et de coordination lors des négociations et de la mise en œuvre des accords commerciaux. De manière complémentaire, il est crucial que les intérêts privés participent de manière importante à toutes les étapes du processus. Il Nous pouvons entre autre penser aux transports de marchandise, à l’import-export, l’utilisation de ressources professionnelles étrangères. Par conséquent, il n’est pas surprenant que le secteur privé soit souvent l’initiateur de ces initiatives de corridors commerciaux, pensons par exemple au Corridor Québec-New York. 6 En ce sens, ce projet se conforme aux définitions incluant l’aspect « social » des corridors commerciaux. À ce sujet, voir la deuxième section de la présente note. 5 5 Notes & Analyses #22 Février 2009 confirmer de manière claire le bien-fondé de cette approche. Nous faisons face à cette même problématique dans la majorité des corridors et des portes d’entrée. Tout d’abord, l’Union européenne a inclus les corridors commerciaux directement dans sa convention constitutionnelle7. À partir de cette reconnaissance officielle de l’importance des corridors commerciaux, cette dernière a établi une liste de trente projets de corridors prioritaires qui reçoivent du financement de la part de l’UE8. Ces projets se séparent une enveloppe budgétaire d’environ 250 milliards d’euros. Le montant est indicatif de l’importance accordée à ces projets. En effet, il représente environ 0,16 % du PIB européen, mais entraînerait, selon les études de la Commission européenne, des gains de 0,23 % du PIB européen (Union européenne 2005, 8). Il existe aussi des organisations regroupant autant les représentants politiques, que des entrepreneurs, la société civile, les chambres de commerce ainsi que les universitaires. Ces organisations agissent en tant que facilitateurs lors des différentes étapes allant des discussions préliminaires jusqu'à la mise en marche des corridors. Nous avons vu ce type d’organisation gagner en importance et en nombre au cours des dernières années ce qui semble confirmer l’importance de leurs actions. À première vue, ces organisations ressemblent à des lobbies, mais il semblerait plus juste de parler de groupe de soutien aux corridors commerciaux. Lorsque comparée au modèle européen, l’approche américaine semble être beaucoup plus nébuleuse. Le gouvernement fédéral américain ne réglemente pas de manière claire la mise sur pied des corridors commerciaux. Il existe bel et bien une liste de 80 corridors commerciaux reconnus par le gouvernement fédéral9, néanmoins le processus d’accession à cette liste ainsi que les procédures de financement ne sont pas établis explicitement. Ceci s’explique entre autres par le fait qu’afin d’être désigné comme un corridor commercial selon le gouvernement fédéral, il suffit d’être reconnu comme tel par le Congrès. Cependant, les critères pour être nommé comme tels par le Congrès ne sont pas clairs. Ceci explique peut-être pourquoi les 80 corridors prioritaires américains sont si différents les uns des autres. Pour ce qui est du financement, il existe une panoplie impressionnante d’enveloppes budgétaires (notamment ISTEA, TEA-21 et SAFETEALU10), ce qui rend la comparaison et l’analyse des résultats obtenus difficiles. Or, si dans les années à venir nous cherchons à établir et à mettre sur pied des critères d’évaluations des résultats obtenus par les corridors, il sera fort complexe de le faire avec les corridors américains. Plus important encore, si le 2. Les opérations En ce qui a trait à la gestion stratégique des différentes opérations, il nous semble que l’Union européenne (UE) doit servir de modèle. En effet, en plus de servir de « leader » des différents acteurs au sein du corridor, le gouvernement doit agir et utiliser sa fonction de législateur. À cette fin, il semble qu’une gestion centralisée et uniforme des différentes initiatives soit souhaitable. Il s’agit du troisième facteur clé de succès. Il est important de mentionner que ce facteur est fortement corrélé au premier facteur clé. Néanmoins, il est possible d’être un chef sans toutefois utiliser sa fonction de législateur et sans être centralisé et uniforme. Puisqu’il n’est pas toujours possible d’être centralisé en raison des différences de structure politique, nous dirons que le rôle du gouvernement doit être celui de coordinateur. C’est en ce sens que, dans une fédération comme le Canada, où le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les municipalités gèrent des champs de juridiction distincts, le rôle du gouvernement central en est un de coordonnateur plutôt que de centralisateur. Nous allons maintenant démontrer en quoi le modèle européen est avantageux à cet égard. À ce sujet, voir les articles 154-155 et 156 de la convention constitutionnelle. 8 Voir Annexe 8. 7 9 www.fhwa.dot.gov/planning/nhs/hipricorridors/hpcorqk.html Pour voir une description des différents programmes voir : www.fhwa.dot.gov/planning/nhs/hipricorridors . 10 6 Notes & Analyses #22 Février 2009 l’aspect nous semblant le plus intéressant, car novateur et unique, concerne les « autoroutes de la mer ». Il fut décidé en 2001 d’inclure ces autoroutes maritimes dans le réseau de transport transeuropéen prioritaire. Tout comme en Amérique du Nord, en raison de l’accroissement constant du volume de marchandise échangé à l’intérieur de l’Union, les routes subissent des pressions qui n’avaient pas été prévues lors de leur création. Or, en Europe, en raison de sa géographie, on a décidé de mettre sur pieds des routes de commerce maritime afin d’offrir une alternative fiable et efficace au transport routier, lorsque ce dernier s’avère trop encombré. De plus, les routes commerciales maritimes permettent d’éviter des goulots d’étranglement naturels tels que les chaines de montagnes. Ces autoroutes de la mer sont au nombre de quatre : Québec ou le Canada souhaite coordonner ses actions avec des partenaires américains pour le développement de corridors binationaux, cet élément rendra la tâche plus périlleuse et requerra un suivi d’autant plus étroit. 3. Les infrastructures Les infrastructures sont la colonne vertébrale des corridors commerciaux. Les coûts reliés aux infrastructures sont énormes et ont des répercussions sur l’ensemble des autres facteurs reliés aux corridors commerciaux. En ce sens, bien que nous reconnaissions que les corridors commerciaux ne se limitent pas aux infrastructures, ces dernières restent au cœur des corridors commerciaux. Il est donc crucial que la planification des corridors commerciaux et des portes d’entrée se fasse selon une approche multimodale. Il s’agit du quatrième facteur clé de succès. 1. Autoroute de la mer baltique (reliant les États membres riverains de la mer baltique à ceux d’Europe centrale et occidentale, y compris l’axe passant par le canal mer du Nord/mer baltique); Cette approche implique une vision englobant aussi bien le transport aérien, que routier, ferroviaire et maritime afin d’effectuer le transport de marchandises (généralement sous la forme de conteneur). En ce sens, l’exemple du corridor Roberts Bank en Colombie-Britannique est encore une fois instructif. Bien qu’étant un segment d’environ 70 kilomètres de voie ferrée, ce dernier permet de relier de manière plus efficace les installations portuaires de Vancouver à des gares de triage ainsi qu’aux grands axes routiers et ferroviaires nord-américains. Les investissements reliés à ce projet, tirés de l’enveloppe budgétaire de 2,1 milliards $ attribués aux corridors commerciaux ont servi à améliorer l’ensemble du réseau intermodal (Gouvernement du Canada 2007). À notre avis, il s’agit d’une approche exemplaire à cette époque d’intermodalisme. 2. Autoroute de la mer de l’Europe de l’Ouest (reliant le Portugal et l’Espagne à la mer du Nord et à la mer d’Irlande via l’Atlantique); 3. Autoroute de la mer de l’Europe du SudEst (reliant la mer Adriatique à la mer Ionienne et à la Méditerranée orientale afin d’englober Chypre); 4. Autoroute de la mer de l’Europe du SudOuest (Méditerranée occidentale reliant l’Espagne, la France, l’Italie et Malte, et se raccordant à l’autoroute de la mer de l’Europe du Sud-Est, et incluant des liaisons avec la mer Noire). Deux catégories de projets reliés aux autoroutes de la mer peuvent avoir accès à ce financement : 1) les projets relatifs aux infrastructures navales et 2) les projets relatifs aux équipements connexes (logistique, sécurité, douane, etc.). Tout comme les projets de corridors et portes commerciales en Amérique du Nord, les initiatives européennes En ce qui a trait à l’approche multimodale, l’Union européenne semble bel et bien avoir intégré cet aspect à son approche des corridors commerciaux. Il existe au sein de l’UE trente (30) corridors de transport transeuropéen11. Ces corridors sont constitués en partie d’autoroutes et de voies ferrées, mais 11 http://ec.europa.eu/ten/transport/priority_projects 7 Notes & Analyses #22 Février 2009 s’inscrivent totalement dans une logique d’intermodalité. Puisqu’elle permet de nouvelles possibilités au niveau du transport et de l’approvisionnement, cette approche maritime peut offrir des solutions de rechange intéressantes dans certaines situations. Par conséquent, il serait intéressant d’étudier les possibilités d’application des « autoroutes de la mer » dans un contexte différent de celui que nous retrouvons en Europe, potentiellement en Amérique du Nord. Cette idée a d’ailleurs été avancée dans un document intitulé « Trade Corridors Roundtable : Tradescape » (cité par Kuykendall 2008, 6). Les auteurs y affirment que : corridor en entier, rendant par le fait même le concept de corridor commercial inutile. Néanmoins, si les décideurs prennent en compte les différentes options s’offrant à eux par une multiplication des moyens de transport, alors il sera possible de construire un réseau d’une grande stabilité et offrant un haut niveau de fiabilité. La dichotomie que l’on vient de décrire nous rappelle que les corridors commerciaux opposent un ancien paradigme, celui du transport traditionnel, à un nouveau paradigme, le transport multimodal moderne. Or, si la planification se fait selon l’ancien paradigme, il y a fort à parier que les résultats obtenus ne seront pas optimaux. Afin de profiter du nouveau paradigme multimodal, il faut que le gouvernement assure un rôle de coordination, que les partenariats public-privé soient inclus dans le design du corridor et que les investissements soient faits selon une optique de long terme et en tenant compte de l’ensemble des acteurs et des modes de transports. Le Canada devrait étudier le fonctionnement du port de Rotterdam aux PaysBas. Il s’agit du port le plus important du monde, mais il est aussi utilisé comme port de « trans-shipping » vers l’Europe de l’Est. Selon les auteurs de cet article, le port d’Halifax aurait la capacité d’imiter celui de Rotterdam. En raison de son positionnement géographique stratégique, Halifax pourrait devenir un port de « trans-shipping » majeur en Amérique du Nord, potentiellement capable de desservir l’ensemble des villes atteignables par le passage maritime du Saint-Laurent, dont Montréal, Chicago et le Midwest américain ainsi que vers les ports de la côte est américaine. Selon l’Association américaine des responsables des transports et des autoroutes d’États (American Association of State Highway and Transportation Officials; AASHTO), un investissement de 92 milliards $ US annuellement (par les multiples paliers de pouvoir) sera requis afin de maintenir l’état actuel des routes, autoroutes et ponts. Ce calcul ne considère même pas une amélioration nette des infrastructures routières. Ce constat nous donne une idée des montants en jeu lorsqu’il est question d’infrastructure et nous amène donc à notre cinquième facteur clé de succès : une vision à long terme au niveau des investissements et des décisions stratégiques quant aux infrastructures. Nous devons mentionner qu’à défaut d’investissements immédiats, les conséquences pourraient s’avérer dramatiques. En effet, selon une étude datant de 2002, les coûts générés par la congestion routière aux États-Unis représentent une perte de 67,5 milliards $ US par année (Bell 2003, 49). Selon cette même source, si les investissements nécessaires au maintien des routes ne sont pas effectués Plusieurs auteurs affirment que les corridors commerciaux s’apparentent en fait à des chaînes mondiales de productions (global supply chain). Cette métaphore est intéressante, car les corridors commerciaux, tout comme les chaînes de production, sont aussi rapides et efficaces que leur étape la plus lente, aussi appelée goulot d’étranglement. Ceci démontre encore une fois pourquoi il est crucial de tenir compte de l’aspect multimodal lors des décisions d’investissements relatives aux corridors commerciaux. Il s’agit d’un couteau à double tranchant : si un corridor commercial multimodal est mal planifié et construit, une seule étape pourra potentiellement ralentir le 8 Notes & Analyses #22 Février 2009 dans les années à venir, les coûts vont s’accroître de manière exponentielle. Cet exemple démontre une réalité plus vaste : une vision de long terme des politiciens est requise afin de faire les choix qui s’imposent. favoriser les connexions entre les communautés de l’État (Miller 2003, 55). En ce sens, les auteurs affirment que les occasions d’affaires existaient déjà, et qu’il faillait juste investir davantage dans les infrastructures, en se basant sur les efforts entrepris par l’État du Texas. Cette manière de procéder entraîne des économies importantes, ne serait-ce qu’en raison d’un certain effet d’apprentissage local, et permet d’obtenir des synergies autant pour l’État du Texas que pour les autres membres du corridor. De plus, le financement du corridor de l’ALENA a servi à l’amélioration des infrastructures déjà existantes. Il est facile de comprendre l’attrait d’un projet promouvant de nouvelles infrastructures. Néanmoins, en raison des coûts associés à cette approche, force est de constater qu’il est parfois plus rentable d’améliorer ce qui existe déjà. Encore une fois, il nous faut réitérer l’importance d’adopter une approche de « valeur ajoutée ». De surcroît, il est important de comprendre que les corridors commerciaux ont un potentiel significatif de retombées et d’économies. Ainsi, il faut considérer les montants à débourser comme des investissements à long terme. L’Union européenne apparaît comme un exemple intéressant à cet égard, en ce sens qu’elle a effectué des calculs de coût-bénéfice avant d’effectuer ces investissements afin de s’assurer d’un rendement satisfaisant. Toutefois, mentionnons que les méthodes utilisées afin de calculer les bénéfices tirés des corridors commerciaux ne semblent pas être tout à fait à point, rendant cette analyse coûtbénéfice discutable. Il faut toutefois souligner que cette approche a le défaut de reposer sur des voies commerciales déjà existantes et ayant été conçues à une époque où les liens commerciaux étaient davantage orientés est-ouest que nord-sud. L’augmentation des échanges commerciaux ayant découlé de l’ALÉNA devra aussi nécessiter le développement de nouveaux réseaux de transport. La problématique consiste à déterminer la valeur ajoutée du corridor commercial. Les analyses coût-bénéfice qui sont utilisées actuellement évaluent la croissance du volume d’échange commercial requis sur un corridor donné afin d’en déterminer la rentabilité. Il s’agit d’une approche erronée, car il faut plutôt se demander quelle est la valeur ajoutée par les investissements intermodaux et les investissements directement reliés aux corridors. Les investissements reliés aux infrastructures auraient probablement eu lieu sans la présence du corridor, donc ces derniers ne devraient pas être directement considérés dans le calcul coût-bénéfice. 4. Tendance de l’industrie Le sixième facteur clé de succès a trait à l’informatisation des processus. L’administration du port intérieur de Kansas City tente à l’heure actuelle de devenir un exemple mondial en cette matière. En effet, ces derniers tentent d’instaurer un site transactionnel qui permettrait aux usagers d’accomplir l’ensemble des tâches administratives et ainsi réduire leurs coûts de transaction. Il faut mentionner que ces coûts de transaction représentent un problème majeur lors de transactions internationales. Par conséquent, ce site transactionnel12 permettrait de contourner des obstacles majeurs au commerce En raison des coûts importants reliés à ces constructions, nous pensons qu’il est crucial de privilégier des projets de corridors commerciaux basés sur des infrastructures déjà existantes, lorsque possible. À ce sujet, l’organisme « Ports to Plains Trade Corridor Coalition » donne l’exemple d’un corridor appelé « Corridor ALENA » passant par les États du Colorado, de l’Oklahoma, du Nouveau-Mexique et du Texas. En effet, la mise en place de ce corridor a su profiter de la mise en place antérieure de l’initiative appelée « Texas Trunk System », laquelle cherchait à 12 L’administration du port de Kansas City prévoyait la mise en place du site internet transactionnel en 2008 : www.kcsmartport.com/sec_about/section/Timeline.htm 9 Notes & Analyses #22 Février 2009 international, c’est en ce sens qu’il s’agit d’un facteur clé de succès. L’ex-ambassadeur du Canada aux États-Unis, Alan Gotlieb, abonde dans le même sens lorsqu’il affirme que “the additional cost of doing business across the boundary - estimated at some 10-12 billion annually -comes close to equal the amount of the tariffs that the Canada-US free Trade agreement abolished” (Gotlieb 2005, 7). En effet, les systèmes d’échange électronique de données (EEI) permettent de rendre plus efficace le commerce au sein d’un corridor commercial. Pensons par exemple au suivi électronique des conteneurs. Dans la lignée des compagnies telles que FedEx et UPS, qui offrent un suivi virtuel des marchandises, de plus en plus de compagnies exigent de pouvoir suivre leurs conteneurs au fil de leurs déplacements. Pour cette raison, l’implantation d’un système électronique de suivi et d’échange de données pourrait potentiellement fournir un avantage compétitif à un corridor ayant pris l’initiative dans le domaine. Cette capacité de démarcation s’inscrit dans une vision de long terme et c’est pourquoi nous la considérons comme un facteur clé de succès. Dans le cadre de ce rapport, l’exemple de Kansas City est celui qui a retenu notre attenion. Toutefois, il faut noter que ce processus d’informatisation et de centralisation des étapes clés de transactions internationales semble être adopté par plusieurs corridors commerciaux dans le monde. En effet, il est possible de créer des sites transactionnels tenant compte des spécificités de différents corridors commerciaux. C’est cette capacité d’adaptation qui en fait, à notre avis, une option si intéressante. 5. Facteurs externes Les facteurs clés de succès sont souvent interreliés. Le « corridor de l’ALENA » en est un bon exemple. En effet, les autorités régionales et municipales ont procédé au changement de zonage d’un parc industriel afin d’y permettre l’entreposage et les opérations de distribution associées au corridor commercial. Le gouvernement a donc joué un rôle important sur le plan de la réglementation. En changeant la loi, la région peut mettre sur pied des capacités d’entreposage et de distribution, rendant par le fait même le corridor commercial plus efficace. En ce sens, une réglementation propice au commerce a permis la mise sur pied d’infrastructures essentielles à l’efficacité du corridor. En d’autres mots, c’est la réglementation propre à une région qui lui permet d’avoir des capacités d’entreposage et de distribution qui la différencie. En fin de compte, il s’agit de développer les capacités existantes. De la même manière, il faut profiter de nos capacités facilement exploitables, tels les changements de zonage et autres changements législatifs qui peuvent promouvoir une plus grande efficacité commerciale, tout en respectant les acteurs locaux. Comme nous venons de l’affirmer, ce processus d’informatisation semble être adopté dans plusieurs projets de corridors commerciaux. L’objectif étant généralement de centraliser l’information et les ressources pour les utilisateurs à un seul endroit. Il faut chercher à créer un guichet unique. Dans un texte intitulé « North America’s International Trade Corridor » Ken Miller (2003) affirme que, selon une étude qu’il a effectuée auprès d’utilisateurs de corridors commerciaux, autant du secteur privé que public, le besoin le plus pressant se situe au niveau de la centralisation des processus de demande de crédits d’impôt sur l’essence, de demande de licence et de permis spéciaux pour le transport de matière dangereuse (HAZMAT) ou de surpoids en un seul endroit virtuel. Un site internet pourrait parfaitement accomplir l’ensemble de ces tâches de manière électronique. De plus, un consensus à l'effet que les gestionnaires de corridors commerciaux se doivent d’adopter des processus « virtuels » afin de rendre le transport plus fluide et efficace. Il s’agit de ce qu’Andrew Tausz appelle « la frontière électronique » (Tausz 2000, 49), qu’il souhaite voir remplacer les multiples formulaires à remplir à la main. 10 Notes & Analyses #22 Février 2009 Un exemple d’intégration : le port intérieur de Kansas City Conclusion Il est clair que la conceptualisation des corridors commerciaux et des notions qui leur sont liées devra s’adapter à un nouvel environnement politique et légal au cours des années à venir. En tête de liste de ces changements, l’environnement jouera un rôle prépondérant. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’accent mis sur le caractère « vert » et sur l’impact environnemental des initiatives reliées aux corridors est en croissance. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les derniers rapports de Transport Canada au sujet de la porte du Pacifique et de la porte continentale aux rapports datant des années 90. L’accent mis sur la dimension économique a été partiellement mis de côté au profit des préoccupations environnementales. Outre Atlantique, l’Union européenne semble avoir inclus l’aspect « vert » dans sa conception des corridors commerciaux depuis plusieurs années déjà. Notons toutefois qu’il existe peu d’études externes quant à l’implantation de ces politiques environnementales. Il est donc encore difficile de dire à quel point ces politiques officielles sont réellement mises en application. Comme cette note le mentionne, l’apport de la société civile est crucial à la réussite des corridors commerciaux. Or, l’environnement est un des sujets qui rallient le plus la société civile. À ce sujet, l’effort de la “Citizen Campaign for the Environment” afin de rendre plus « verts » les corridors commerciaux est représentatif du type de coopération et de collaboration sur lequel les décideurs devront compter à l’avenir. L’intérêt du port intérieur de Kansas City vient de ce qu’il il possède plusieurs facteurs clés de succès. D’abord, Kansas City possède le plus important centre ferroviaire aux États-Unis. De surcroît, on y trouve le plus important dispositif de zone de commerce étranger. En ce sens, Kansas City a les infrastructures nécessaires ainsi qu’une législation lui procurant un avantage comparatif. Puisque le port intérieur de Kansas City est une initiative de trois chambres de commerce de la région, on peut affirmer que l’initiative et le besoin provenaient du secteur privé. Néanmoins, le gouvernement a appuyé l’initiative et a utilisé son rôle afin de faciliter la mise en œuvre de ce projet; il en fait maintenant une carte de visite également. De plus, la ville de Kansas City est traversée par trois des plus importantes autoroutes aux États-Unis, nommément l’autoroute I-35, I-70 et I-29, ce qui lui donne un accès direct à un nombre important de marchés majeurs, et ce, aussi bien aux États-Unis qu’au Mexique. Nous pouvons donc affirmer que l’emplacement du port intérieur lui donne accès directement (et de façon multimodale) à presque tous les marchés importants en Amérique du Nord. De plus, Kansas City est desservie par trois corridors commerciaux, notamment les corridors #1, #23 et #72, ce qui assure un financement adéquat au niveau des infrastructures intermodales ainsi qu’une certaine pérennité des infrastructures du corridor. Conformément à notre sixième facteur clé de succès, Kansas City a innové par la mise en place d’un système de gestion électronique. Par ailleurs, la ville souhaite offrir la possibilité d’intégrer de la valeur ajoutée aux biens qui transiteront par chez elle. Par exemple, elle offrira des services d’empaquetage des biens qui arriveront par conteneur afin de les rendre adéquats pour la vente au commerce de détail. En regroupant un nombre si important de facteurs clés de succès, il n’est pas surprenant que le port intérieur de Kansas City soit si souvent cité comme référence en la matière. Un deuxième facteur dont il faut tenir compte, c’est la nature variable des relations politiques dans le temps. Bien sûr, les relations entre les trois pays membres de l’ALENA sont généralement bonnes. Toutefois, notons tout de même une certaine détérioration récente quant aux resserrements des liens économiques. Certaines personnalités publiques aux États-Unis ont déjà commencé à mentionner que la création de corridors commerciaux est une première étape à un projet d’« Union nord-américaine ». De plus, certains médias et politiciens américains influents semblent 11 Notes & Analyses #22 Février 2009 partager cette peur du rapprochement entre les membres de l’ALENA, rendant ainsi tout progrès concernant les corridors commerciaux plus difficile. Une résurgence du protectionnisme pourrait engendrer des pertes énormes pour les investisseurs des corridors commerciaux. Les Facteurs clés de succès des corridors commerciaux nordaméricains Résumé: Cette note présente les facteurs de succès des projets de portes d’entrée et de corridors commerciaux, sur la base d’initiatives nord-américaines et européennes visant à accroître l’intégration économique et à améliorer la productivité. Elle présente une analyse comparative de sept corridors commerciaux, suivant le modèle développé par Boske & Cuttino, lequel repose sur la performance des acteurs, la gestion des opérations, la qualité des infrastructures multimodales, l’informatisation des processus, tout comme l’influence des facteurs externes. Les principaux déterminants du succès d’un corridor commercial comprennent la nature des infrastructures disponibles, le savoir-faire et les liens entre les acteurs clés d’un projet, la facilité d’accès aux marchés et la nature des cadres législatifs. Ces facteurs de succès agissent en étroite interaction et seul le passage du temps permettra de pondérer leur importance relative, puisque les projets de corridors commerciaux sont encore jeunes et ont à ce jour fait l’objet de peu d’études scientifiques. L’analyse est complétée par une série de tableaux présentant les principales caractéristiques des corridors commerciaux retenus. Nous avons donc identifié six facteurs clés qui semblent être essentiels au succès des corridors commerciaux. Néanmoins, il faut comprendre que ces facteurs de succès prennent toute leur valeur et leur importance lorsqu’ils sont reliés entre eux. Par exemple, le premier facteur, le rôle de coordinateur du gouvernement, prend tout son sens lorsque la participation du secteur privé est importante (facteur 2). La présence de plusieurs acteurs exige une coordination que les gouvernements sont en mesure d’offrir. Toutefois, il ne faut pas négliger l’apport que les associations de soutien aux corridors peuvent offrir en collaboration avec les gouvernements. Dans la même optique, notre troisième facteur clé de succès, la centralisation de la gestion des corridors commerciaux, s’explique mieux lorsque l’on sait que le nouveau paradigme du transport mondial est basé sur une approche multimodale (facteur 4), laquelle entraîne des processus d’une grande complexité et demandant une intégration de la gestion. Nous pouvons affirmer la même chose quant aux deux derniers facteurs clés de succès (facteurs 5 et 6). En effet, une vision à long terme des investissements et des décisions stratégiques quant aux infrastructures a comme conséquence de pousser les décideurs à opter pour une informatisation des processus. Une planification et une mise en œuvre tenant compte de ces facteurs et de leurs interrelations sont la voie à adopter. pratiques » mondiales quant à la gestion des corridors. Dans un premier temps, il sera important de vérifier si l’analyse effectuée dans le présent rapport est vérifiée. Dans un deuxième temps, il faudrait tester chacun des facteurs clés de succès afin de pondérer leur apport à la performance des corridors commerciaux. De cette manière, il serait possible de mettre sur pieds un système d’aide à la décision pour les décideurs faisant face à des propositions d’investissement dans les corridors commerciaux. En fin de compte, seul le temps nous permettra d’évaluer la valeur ajoutée des corridors commerciaux. Le temps agira comme processus de sélection naturelle. Les résultats seront disponibles et, par conséquent, des études scientifiques seront effectuées. Ces sources d’information permettront alors de parler de « meilleures 12 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 1 NOM Corridor Québec-New York DATE Décembre 2001 SITE INTERNET http://www.quebecnewyorkcorridor.com/index.html • • • • • • • • • • • • • • • Plattsburgh - North Country Chamber of Commerce Fédération des chambres de commerce du Québec Gouvernement du Québec Gouvernement de l’État de New York Plusieurs dizaines de chambres de commerce américaines Gouvernement du Canada Gestion des frontières Le transport Développement économique Développement du tourisme Développement sportif Énergie Télécommunications Mise en valeur de la main-d’œuvre Promotion du corridor • • Autoroute Poste de douane Tendances de l’industrie • Automatisation partielle du passage douanier avec des programmes comme NEXUS et FAST Facteurs externes • Documentation relativement importante entre les États-Unis et le Canada Acteurs Opérations DESCRIPTIONS Infrastructure 13 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 2 NOM Corridor Roberts Bank DATE Officiellement, 2007 SITE INTERNET http://www.tc.gc.ca/dossiers/IPCAP/cfrb.htm Acteurs • • • • • • • • • Gouvernement du Canada La province de la Colombie-Britannique Administration portuaire de Vancouver Translink Greater Vancouver Gateway Council Les municipalités touchées CN, CP, BCRC’ BNSF Établir une connexion intermodale entre le port de Vancouver, un terminal charbonnier, l’entrepôt de conteneurs du port de Vancouver au reste du réseau ferroviaire nord-américain et au réseau d’autoroutes. Gestion de la circulation • • Voie ferrée Étagement route/voie ferrée Opérations DESCRIPTIONS Infrastructure Tendances de • l’industrie • Facteurs externes • Intermodalisme Partenariat public-privé Importance croissante de la Chine au niveau du commerce international 14 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 3 NOM Initiative de la porte et du corridor canadiens de l’Asie-Pacifique DATE 2007 SITE INTERNET http://www.tc.gc.ca/portesetcorridors/ipcap/index.html Acteurs Opérations DESCRIPTIONS • • • • • • • • • Infrastructure • • • Tendances de • l’industrie • • Facteurs externes • • • Gouvernement du Canada Gouvernement de la Colombie-Britannique Port du Lower Mainland Port de Prince Rupert CN et CP Accroître les échanges commerciaux du Canada avec la région de l’Asie-Pacifique Augmenter le nombre de conteneurs importés d’Asie en direction de l’Amérique du Nord qui passe vers les ports de la côte-ouest canadienne Voie ferrée Autoroutes Opérations portuaires Aéroports Intermodalisme Conteneurisation Partenariat public-privé Importance croissante de la Chine au niveau du commerce international Sécurité aux frontières et aux douanes Profiter de la congestion des ports de la côte ouest américaine Profiter de la proximité géographique de la Chine en comparaison aux autres ports de la côte ouest 15 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 4 NOM La porte canadienne de l’Atlantique DATE Protocole d’entente signé le 14 octobre 2007 SITE INTERNET http://www.tc.gc.ca/GatewayConnects/Atlantic/AtlanticGateway.html Acteurs Opérations DESCRIPTIONS • • • • • • • • Investissement et expansion potentielle du port d’Halifax • Centralisation et uniformisation des efforts quant aux corridors commerciaux Rôle de coordination du gouvernement fédéral Infrastructure Tendances de l’industrie Facteurs externes Gouvernement du Canada Gouvernement du Nouveau-Brunswick Gouvernement de Terre-Neuve et Labrador Gouvernement de Nouvelle-Écosse Gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard Augmenter la compétitivité de la région atlantique (et du Canada par le fait même) Transformer le port de Halifax en port de « transshipping » vers l’intérieur du Continent • • • Profiter de la congestion des ports de la côte est américaine Profiter de la congestion du port de Montréal 16 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 5 NOM Corridors prioritaires américains SITE INTERNET http://www.fhwa.dot.gov/planning/nhs/hipricorridors/index.html DATE 1991 (ISTEA), mais la liste actuelle date de 2005 Acteurs Opérations DESCRIPTIONS • • • • • • • • • • • Infrastructure • • • • Tendances de • l’industrie • • • Facteurs externes • • Gouvernement fédéral des États-Unis Gouvernement des 50 États américains Chacun des 80 corridors comprend des acteurs supplémentaires Uniformisation des normes inter-États Mise en commun des ressources Consultation au niveau du financement des infrastructures Plan de diminution des coûts de transports Mise en place d’une approche intermodale Autoroute Voies ferrées Aéroports Ports Ports intérieurs Infrastructures intermodales Centralisation et uniformisation des efforts quant aux corridors commerciaux Rôle de coordination du gouvernement fédéral Intermodalisme Conteneurisation Partenariat public-privé ALENA Sécurité aux frontières et aux douanes 17 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 6 NOM Port intérieur de Kansas City DATE 2001 SITE INTERNET http://www.kcsmartport.com/index.htm • • Infrastructure • • Tendances de • l’industrie • Transfert électronique de données Centralisation des opérations Opérations DESCRIPTIONS • • • • • Greater Kansas City Chamber of Commerce Kansas City Area Developement Council Mid-America Regional Council Zone de commerce étrangère en sol américain Utilisation du site internet afin d’accomplir des tâches administratives Autoroutes Capacités de stockages et de distribution Infrastructures intermodales Voies ferrées Acteurs Facteurs externes • • ALENA Augmentation du commerce avec le Mexique 18 Notes & Analyses #22 Février 2009 ANNEXE 7 NOM Corridors de transports transeuropéens SITE INTERNET http://ec.europa.eu/ten/transport/priority_projects/index_en.htm DATE 2005 Acteurs Opérations DESCRIPTIONS Infrastructure Tendances de l’industrie Facteurs externes • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Union européenne Ensemble des pays membres Gouvernements provinciaux/régionaux Entreprises (selon le corridor) Augmentation du volume de commerce Augmentation de la vitesse de transport des biens et des individus Amélioration du bilan écologique du transport transeuropéen Mise en place d’une approche intermodale Autoroute Voies ferrées Aéroports Ports Autoroutes de la mer Infrastructures intermodales Rôle de coordination de la Commission européenne Intermodalisme Conteneurisation Partenariat public-privé Sécurité aux frontières et aux douanes Réduction des différences entre les pays membres de l’UE 19 Notes & Analyses #22 Février 2009 Annexe 8 : Liste des 30 corridors transeuropéens Réseau transeuropéen de transport (RTET) Axes et projets prioritaires 1. Axe ferroviaire Berlin–Vérone/Milan–Bologne–Naples–Messine–Palerme 2. Axe ferroviaire à grande vitesse Paris–Bruxelles–Cologne–Amsterdam–Londres 3. Axe ferroviaire à grande vitesse du sud-ouest de l’Europe 4. Axe ferroviaire à grande vitesse Est 5. Ligne de la Betuwe 6. Axe ferroviaire Lyon–Trieste–Divaca/Koper–Divaca–Ljubljana–Budapest–frontière ukrainienne 7. Axe autoroutier Igoumenitsa/Patras–Athènes–Sofia–Budapest 8. Axe multimodal Portugal/Espagne–reste de l’Europe 9. Axe ferroviaire Cork–Dublin–Belfast–Stranraer 10. Aéroport de Malpensa 11. Liaison fixe de l’Øresund 12. Axe ferroviaire/routier triangulaire nordique 13. Axe routier Royaume–Uni/Irlande/Benelux 14. Ligne principale de la côte ouest 15. Galileo 16. Axe ferroviaire de fret Sines/Algeciras–Madrid–Paris 17. Axe ferroviaire Paris–Strasbourg–Stuttgart–Vienne–Bratislava 18. Axe fluvial du Rhin/Meuse–Main–Danube 19. Interopérabilité des lignes à grande vitesse dans la péninsule ibérique 20. Axe ferroviaire du détroit de Fehmarn 21. Autoroutes de la mer 22. Axe ferroviaire Athènes–Sofia–Budapest–Vienne–Prague–Nuremberg/Dresde 23. Axe ferroviaire Gdansk–Varsovie–Brno/Bratislava–Vienne 24. Axe ferroviaire Lyon/Gênes–Bâle–Duisburg–Rotterdam/Anvers 25. Axe autoroutier Gdansk–Brno/Bratislava–Vienne 26. Axe ferroviaire/routier Irlande/Royaume-Uni/Europe continentale 27. «Rail Baltica»: axe Varsovie–Kaunas–Riga–Tallinn–Helsinki 28. « Eurocaprail » sur l’axe ferroviaire Bruxelles–Luxembourg–Strasbourg 29. Axe ferroviaire du corridor intermodal mer Ionienne/mer Adriatique 30. Canal fluvial Seine–Escaut Source : Union européenne (2005) 20 Notes & Analyses #22 Février 2008 Bibliographie Miller, Ken (2003) « North American Superhighway Builds for Trade Future », Transportation & Distribution, janvier, p. 2639. 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Elle présente des travaux de synthèse, des analyses plus approfondies et des notes de recherche sur des enjeux contemporains touchant la politique et l’économie aux États-Unis ou les relations entre le Québec, le Canada et les États-Unis. This series is published by the Chair in American Political and Economic Studies at the Université de Montréal (www.cepea.umontreal.ca). It features short notes, analytical works and working papers on contemporary political and economic issues in the United States, or relations between Québec, Canada and the United States. 22. David Bourgeois-Hatto et Patrick Leblond, Les facteurs de succès des corridors commerciaux nord-américains (note), février 2009. 21. Vincent Arel-Bundock et Pierre Martin, Les politiques de contrôle des émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord. Qui fait quoi? (Note) avril 2008. 20. Claudine Tessier, Latino Power: The Rising Political Influence of the U.S. Hispanic Community (Note), October 2007. 19. 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