brève HISTOIre De LA TYPOGrAPHIe

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brève HISTOIre De LA TYPOGrAPHIe
brève HISTOIRE DE LA TYPOGRAPHIE
invention de l’imprimerie
Invention du caractère mobile qui révolutionna l’écriture en occident : Johannes Gutenberg 1440
Gothique
Début XVe
Cette première époque de la typographie utilisait très largement les caractères dits «gothiques». Historiquement, les gothiques
sont caractéristiques de l’époque médiévale.
Ces premières déclinaisons typographiques s’inspirent des tracés manuscrits des scribes. Réalisées avec une plume rigide à bout
carré, les lettres ont une esthétique très anguleuse, monumentale et sont difficilement lisible.
jenson (1469)
garamond (1530)
humanes & garaldes
humanes - fin XVe transition stylistique
L’italie du XVe siècle et la Renaissance dans toute l’Europe va rapidement rejeter les écritures gothiques au profit des lettres
antiques, au style plus ancien. Cette préférence s’inscrit dans les mouvements humanistes, de l’art classique et la litterature.
La diffusion des connaissance autorisée par l’invention de l’imprimerie amène des besoins en lisibilité qui imposent un nouveau
style de tracés. Par rapport au gothique, le changement est radical. L’aspect est encore assez lourd, marqué par des ruptures
dans les tracés.
garaldes - début XVie apogée stylistique
La Renaissance est à son apogée et la recherche d’harmonie est présente jusque dans les tracés typographiques. Le classicisme
est élégant, aux équilibres délicats. Les courbes sont douces.
C’est à cette époque que sont créées les lettres italiques. Comme son nom l’indique, en Italie !
Elles s’inspirent d’un style manuscrit, plus relâché. Cette forme, dîte cursive, était utilisée par les ateliers de typographie plus
modestes, car plus rapide à créer.
baskerville (1750)
didot (1784)
réales & didones
A partir du XVIIIe siècle, la typographie subit l’influence des nouveaux styles d’écriture. Les rêves de canons de proportions,
d’esthétisme idéal s’évaporent au profit de la raison.
Un point technique essentiel : les typographies abandonnent la rigide plume à bout carré pour utiliser une plume d’acier flexible
ou une plume d’oie taillée en pointe. Les tracés gagnent en détails.
réales - fin XViiie transition stylistique
Cette période marque l’avènement de la typographie aux formes plus acérées et contrastées. Ces caractères sont considérés
comme rationnels, transmettant une certaine austérité, avec un contraste entre pleins et déliés soutenu.
didones - début XiXe apogée stylistique
Le style sera poussé à sa conclusion logique au début du XIXe par Gianfranco Bodoni en Italie et Firmin Didot en France. Ces
nouveaux caractères constituent les premiers pas d’une conception typographiques affranchie du modèle de la lettre écrite. Le
contraste entre pleins et déliés est poussé à l’extrême ; les empattements sont filiformes et sans transition.
Ces caractères, à la conception plus sévère que les réales, marquent le début de l’ère moderne. Ce courant transmet un esprit
très conservateur et solennel.
Clarendon (1845)
rockwell (1934)
mécanes
Au XIX , la montée de l’industrialisation et de la consommation engendrent des besoins publicitaires. Une nouvelle forme de
communication qui exige de nouvelles formes typographiques.
e
fin XIXe
Caractères gras, grands corps furent créés en manipulant l’anatomie de la lettre. On voit apparaître des fontes d’une taille, largeur et profondeur incroyable : élargies / étroitisées / ombrées / éclairées / ornées / graissées / etc.
Cette période marque l’utilisation des empattements comme des formes structurelles indépendantes ; ils ne sont plus de simples
éléments terminaux. Certaines lettres sans empattement commencent également à apparaître.
Cette période ouvre de nombreuses solutions sur l’utilisation de la lettre et de la typographie. L’alphabet devient un système
flexible ouvert aux expérimentations.
de stijl (1917)
bayer universel (1925)
transition théorique
Au début du XXe siècle se met en place un courant de contradiction. Certains jugent les distortions de l’alphabet vulgaires et
immorales, corrompues au système industriel, destructeur et inhumain.
Les idéaux de la Renaissance, lettres pures et «non-corrompues», recherche d’une universalité des formes sont combinées avec
un regard critique de la société.
Les artistes d’avant-garde du début du XXe réduisent les formes de l’alphabet à un ensemble d’éléments géométriques.
Ils ont offert une réponse théorique et austère à la typographie publicitaire.
futura (1927)
helvetica (1957)
linéales
Ces périodes de réflexion et d’expérimentations ouvrent la voie de la typographie contemporaine. Les avant-gardes ont propulsé une création neutre, épurée et lisible, aux subtiles variations de courbes et de proportions.
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, le monde s’ouvre et donne lieu à des projets d’envergure dans lesquels les graphistes
feront le lien avec le public. Signalétique, affichage, logotype, univers de marque. La typographie réclame lisibilité et pragmatisme informatif.
variations de graisses de l’univers (1955)
Particularité des linéales, le g s’ouvre.
OCR-A (1966)
Foundry Gridnik (1960)
trixie (1990)
template gothic (1990)
digitales
L’évolution technologique offre de plus en plus de solutions et les graphismes sont de plus en plus exposés. Les influences se
mélangent.
Ces avancées lancent de nouveaux enjeux créatifs. La disparition progressive de l’impression au plomb installe la création entièrement numérique. Les possibilités de création deviennent infinies.
premières expérimentations
Les productions expérimentales nées de cette période de découverte informatique ont été très créatives. Jusqu’à bouleverser
des siècles de conventions. Les outils numériques ont permis d’égratiner, tordre et désagréger les lettres ; La typographie ose
affronter l’illisibilité.
Les courant issus de la contre-culture furent très productifs : underground, punk, surf culture, musiques indépendantes et électroniques. La Template Gothic est emblématiques de la typographie digitale des 90’s. Son alphabet est éxecuté à l’aide d’une
règle perforé, se référant aussi à une origine mécanique que manuscrite.
industria (1984)
abcdefghijklm
nopqrstuvwxyz
modulaires
Cette époque dessine également un mouvement typographique qui sera important sur la fin du XX siècle : les typographies
modulaires. Chaque lettre se construit à partir d’éléments formels simples et identiques. L’industria est un exemple emblématique. Traits à épaisseur fixe + un quart de cercle.
courier (1955)
bitmap et usage numérique
Il existe de plus en plus de typographies uniquement destinées à l’usage numérique. Ces Alphabets sont conçus uniquement
pour l’écran, adaptant leurs tracés aux contraintes d’affichage et de lecture sur écran.
D’autres, nommées bitmap, jouent avec créativité sur un tracé évoquant le pixel et l’univers informatique. C’est un courant créatif que l’on nomme Data.
Ci-dessous, la Verdana fut créée en 1996 pour un usage exclusivement informatique. Portant des similarités avec les polices
humanistes linéale telles que Frutiger, Verdana fut conçue pour être lisible à petite taille sur un écran d’ordinateur. L’absence
d’empattement, une hauteur importante des minuscules, de larges proportions, un écartement des lettres souple, et des distinctions marquées entre des caractères à la forme similaire ont été choisis pour lui assurer une bonne lisibilité.
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verdana (1996)
frutiger (1976)