Paris, le 3 septembre 2008 C`est celle de deux entrepreneurs

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Paris, le 3 septembre 2008 C`est celle de deux entrepreneurs
Paris, le 3 septembre 2008
C’est un beau roman, c’est une belle histoire…
C’est celle de deux entrepreneurs à Paris, mondialement connus, amis dans la vie : Patrick Alès
devenu Alès Group en Bourse et Jacques Dessange. Les deux sont issus de la haute coiffure, les
produits de soins et capillaires. Patrick Alès est le parrain de Benjamin Dessange le jeune président du
groupe éponyme. Jacques Dessange c’est 1000 salons à travers le monde, y compris en Chine et en
Inde, 1000 salons qui portent les enseignes du groupe : Jacques Dessange, Camille Albane ou Moreno.
Après que Patrick Alès ait été pendant un moment salarié de Jacques Dessange dans cette magnifique
cour intérieure de l’avenue Franklin Roosevelt à deux pas des Champs Elysées, il s’installa à son
compte, à quelques mètres de Jacques Dessange de sorte que les célébrités aussi bien hommes que
femmes, du monde de la Politique, du business ou show business, du théâtre ou du cinéma peuvent se
donner rendez-vous tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. Voilà pour Paris intra muros. Puis, leurs voies
se séparèrent au fil des ans. Jacques Dessange avait une telle avance, son nom étant devenu synonyme
du chic parisien dans le monde entier, que Patrick Alès se lança dans les produits de beauté et de soins
dont les marques les plus connues sont : Phyto, les crèmes Lierac ou les parfums Caron.
En 2000, j’avais tenté de convaincre Jacques et son fils Benjamin Dessange d’entrer en Bourse comme
j’ai convaincu Patrick Alès 4 ans plus tôt.
Jacques Dessange préféra vendre 20 % de son capital à une banque. Après qu’elle en ait
manifestement acquis 45 % de plus depuis, elle vient de revendre ses 65 % à des financiers pour 75
M€ env. Cette banque comme beaucoup d’autres actuellement dans le monde a besoin d’argent frais et
comme toutes les banques en pareil cas, elle vend ses actifs non stratégiques et pas toujours avec les
plus-values supposées… dans l’urgence. « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».
Quelle banque n’a pas juré en effet urbi et orbi la veille d’entrer dans le capital d’une entreprise :
« Vous savez nous sommes avec vous pour longtemps ». En fait, à part une ou deux exceptions dont
BNP/Paribas de Michel Pébereau et Beaudoin Prot, elles ne sont plus maîtresses de leur destin.
L’argent, la communication du toujours plus, pour faire encore et toujours plus d’argent, a fait faire à
la plupart d’entre elles des embardées sans précédent et à leurs présidents les pires bêtises. L’argent
rend bête et fou, c’est Gustave Leven fils d’agent de change et ancien patron de Perrier, Contrexéville,
Roquefort etc… qui vient de disparaître qui me l’a enseigné. Il savait de quoi il parlait. Il me disait
aussi en plaisantant que depuis que l’AMF existe il n’y a plus moyen de gagner de l’argent en Bourse,
tout le monde parlant à tout le monde, d’autant qu’il faut de surcroît informer sans cesse le marché,
alors que pour bien vivre, il faut vivre caché. C’est tellement vrai qu’il n’y a jamais eu autant de
scandales sur la Place de Paris que depuis que les financiers parlent aux financiers sous prétexte du
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fameux consensus de Place. Ce n’est plus de la Bourse, c’est du barnum dont la courroie de
transmission est l’un ou l’autre site Internet dont les forums sont plus proches des « décharges
publiques vers l’Epargne » que de l’économie réelle. L’AMF a obtenu l’effet inverse de celui qu’elle
recherchait.
Revenons à nos amis : Patrick Alès et Jacques Dessange. Avant l’introduction en Bourse d’Alès
Group, L’Oréal détenait 20 % du capital. Patrick Alès non content de ses 80 % les racheta donc à son
puissant concurrent au prix de passes d’armes épiques. Comme quoi, un partenaire puissant dans son
capital pèse toujours plus que le pourcentage sur le papier ne l’indique. C’est le président de
Médiobianca qui disait : « Les actions ne se comptent pas, elles se pèsent ».
Quoiqu’il en soit, le succès d’Alès Group en Bourse non seulement fut total le 1er jour, mais il dure
depuis 12 ans. Valorisation de départ : 100 M€, 250 M€ au plus haut, 200 M€ à l’heure où sont écrites
ces lignes et au terme de près de 10 ans de bourse difficile.
Pour n’avoir jamais voulu un actionnaire unique dans son capital fût-il L’Oréal, Patrick Alès et sa
famille possèdent toujours une large majorité tout en n’ayant pas oublié de vendre deux ou trois
dizaines de % pour accompagner la hausse du marché et en encaisser la contre-valeur, en espèces
sonnantes et trébuchantes. Jacques Dessange conserve certes 20 % de son capital (financiers 65 %,
personnel 15 %) mais que valent ces 20 %, qui un jour va les lui racheter surtout ? Grâce à la Bourse,
Patrick Alès a fait l’inverse : Conserver le pouvoir, valoriser le groupe en permanence, rendre le
capital liquide.
En résumé et selon des sources proches du dossier on peut penser que Jacques Dessange a encaissé au
total pour ses 65 % cédés à des financiers 50 M€ mais en perdant le contrôle de son groupe, Patrick
Alès aurait quant à lui non seulement encaissé : 90 M€ dont 10 M€ au titre de l’entreprise lors de
l’introduction en bourse il y a 12 ans, mais conservé en plus le contrôle du Groupe dont il vient de
confier la direction opérationnelle à une jeune femme. Gérer c’est anticiper (Pierre Bellon, Fondateur
de Sodexo). Mission accomplie Monsieur ALES !
Louis THANNBERGER
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