Le réseau de points de vente de la presse en France
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Le réseau de points de vente de la presse en France
Histoire de courbe Il existe actuellement quatre socié- HISTOIRE DE COURBE tés de messageries en France. On en distingue deux types : d’une part, les sociétés coopératives de messageries, Le réseau de points de vente de la presse en France à travers lesquelles les coopératives effectuent elles-mêmes la distribution, c’est le cas des Messageries lyonnaises de presse (MLP) dans la distribution de la presse parisienne et de Rhône-Alpes Diffusion (RAD) dans celle de la presse régionale ; d’autre part, les sociétés commerciales de messageries dont les coopératives contrôlent la majorité du Jian Zhuo capital et auxquelles elles délèguent leur distribution, telles les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) et Transports Presse (TP) (3). D’après l’estimation des Cet article a été rédigé à partir d’un travail effectué par Yves Jouffe et Jian Zhuo, sous la direction de Jean-Marc Offner, dans le cadre du séminaire « Réseaux, dynamiques des territoires et régulation des services collectifs » du DEA « Mutations urbaines et gouvernance territoriale ». NMPP, environ 50 % du total des ventes est aujourd’hui distribué par voie de groupage par des sociétés de messageries. Les sociétés de messageries consti- Le réseau de vente de la presse L’organisation de la distribution de la tuent le premier niveau de l’architecture constitue l’un des commerces de proxi- presse en France trouve son origine du système de la vente de la presse en mité les plus denses en France. Avec dans la loi du 2 avril 1947, dite « loi France. Un système centralisé a pour environ 32 000 points de vente aujour- Bichet ». Parmi les trois modes de diffu- objectif d’éviter l’éclatement, a priori d’hui, il représente 15 % des com- sion à la disposition des éditeurs, la inefficace, de la distribution. En ce qui par vente au numéro est le mode prépon- concerne la distribution nationale de la l’UNEDIC (1). Les points de vente de la dérant en France : elle représente envi- presse hors abonnement, les presse sont plus nombreux que les ron 70 % des exemplaires vendus, les pharmacies (22 657) ou les stations- contre 30 % pour l’ensemble des deux opérateurs centraux en concurrence. Ils service (17 000), et arrivent en seconde autres modes, l’abonnement et le porta- s’appuient chacun sur le même double position des commerces non-alimen- ge. Selon la loi Bichet, la vente au réseau territorialisé d’agents commis- merces de détails recensés MLP NMPP et deviennent aujourd’hui deux taires, derrière l’habillement (90 000 numéro peut se faire par deux princi- sionnaires (cf. fig. 1) : le réseau des points de vente). En 2000, 60 % du paux canaux : soit les éditeurs se distri- dépositaires (grossistes) et le réseau nombre total de communes, représen- buent eux-mêmes, c’est le cas de la des diffuseurs (marchands de journaux). tant plus de 90 % de la population fran- majorité de la presse régionale ; soit les Ce double réseau, intégré par des man- çaise, sont dotées d’un point de vente éditeurs s’associent en coopératives dats entre les diffuseurs et les déposi- presse, soit une densité moyenne natio- pour mettre en commun leurs moyens taires et entre ces derniers et les mes- nale de 1 947 habitants par point de logistiques et forment des sociétés de sageries, est régi, d’une part, par l’évo- vente (2). messageries. lution du marché de la presse et, d’autre 127 Flux n° 56/57 Avril - Septembre 2004 Figure 1 : Schéma de la chaîne de distribution de la presse nationale part, par les actions entreprises par les en 13 ans. En revanche, le réseau des éditeurs, leurs messageries pour réagir diffuseurs évolue à peine quantitative- du XIXe siècle, le chemin de fer ouvrait à à, voire anticiper, ces évolutions. Institué ment. Depuis 20 ans, le nombre de la presse de nouveaux horizons. Louis par la loi Bichet en 1947, le Conseil points de vente de la presse est resté Hachette propose en 1852 aux diffé- supérieur des messageries de presse presque stable, autour de 32 000. rentes compagnies ferroviaires l’implan- (CSMP) est l’organe de contrôle de l’en- forme d’un monopole postal. Au milieu tation de ce qu’il appelait à l’époque les semble du système de diffusion : le À partir d’une observation de l’évo- réseau de dépositaires et de diffuseurs, lution du réseau de points de vente de bryon du système de distribution de la ainsi que les messageries et en particu- la presse, nous en identifierons les presse, indépendant du monopole pos- lier les NMPP. une commission En 1987, il a mis en place « bibliothèques de gare » et crée l’em- divers facteurs structurants, tant pour tal. Ces bibliothèques de gare Hachette la sa forte croissance historique que pour se multiplièrent jusqu’à être 442 en jan- Commission d’organisation de la vente la lenteur de son changement récent. vier 1874. Hachette en obtient l’exclusi- (COV). Au fil du temps, l’action de ces L’analyse sera organisée chronologi- vité en 1882 et la perd plus tard sur permanente, régulateurs sur l’évolution du réseau de quement à travers quatre phases princi- quelques réseaux de chemins de fer diffusion est devenue plus en plus pales : la « préhistoire » du réseau de après plusieurs cas médiatiques de visible. vente de la presse (1852-1939), la for- censure et de blocage de titres. mation du réseau national (1947-1960), Ces dernières années, à travers les la modernisation et la réorganisation Depuis la loi de 1881, la distribution plans de modernisation et restructura- (1953-1986) et le rééquilibrage du des journaux et périodiques est entière- réseau (1986-2001). ment libre en France. La presse est tion de réseau, lancés par les NMPP et conduits par la COV, le réseau des dépo- exemptée du monopole postal et peut sitaires français a connu une transfor- 1852-1947 : maturation assurer sa distribution par tous les mation radicale. Le nombre de déposi- du réseau Hachette moyens, à sa convenance. En 1897, en taire est passé de 2 823 en 1987 à 314 De 1789 à 1878, la distribution de la compensation de la perte de certaines en 2000, soit une diminution de 90 % presse en France est assurée sous la concessions en gares, les Messageries 128 Histoire de courbe Hachette sont créées par l’absorption de messageries existantes et développent une véritable activité de distributeur, en acquérant des dépôts de presse en province et des droits de distribution locaux. À la veille de la seconde guerre mondiale, elles desservent 8 000 points de vente en France et en Algérie : leur chiffre d’affaires a sextuplé pendant l’entre-deux-guerres. naissent les Messageries Françaises de la Presse (MFP), qui se substituent aux anciennes Messageries Hachette. Mais la situation économique des MFP se dégrade rapidement et devient intenable. Le gouvernement et la fédération de la presse se penchent sur leur sort. 1947-1960: intégration des réseaux provinciaux En 1947, suite à la faillite des MFP, est votée la loi Bichet qui donne naissance aux NMPP, à la Rhône-Alpes Diffusion (RAD) et aux Messageries d’Art et d’Élégance, tandis que les MLP et TP, déjà existantes, adaptent leurs statuts. La presse et sa distribution rentrent dans leur âge d’or de croissance. Bernard Girard note que le réseau Figure 2 : Évolution du réseau de vente de la presse (1874-2001) Après la Libération, le 30 août 1945, national de points de vente en 1947 compte déjà près de 40 000 points dont 3 000 à Paris (4). Les NMPP recen- sent pour leur part, la même année, les points desservis dans la région parisienne : 2 700 kiosques, cafés et camelots, ainsi que 400 bibliothèques de gare, de métro et de grands hôtels. Elles créent en 1953 des points d’éclatement pour une desserte plus efficace des points reculés. Elles négocient des 129 Flux n° 56/57 Avril - Septembre 2004 accords de distribution avec la presse lement à une réduction du délai de livrai- pour les messageries, une hausse des régionale et les agences Hachette pour son, de telle sorte que les journaux tonnages et un fort taux d’invendus. atteindre nationaux sont livrés le jour même ou au les petites destinations jusque là négligées. moins suffisamment tôt pour concurren- En vue de l’accélération de la lan- cer la presse régionale, ce qui transfor- modernisation du réseau, les Au travers de cette croissance me ces diffuseurs de points de vente cent en 1964 à Paris un nouveau spectaculaire du nombre de points de exclusifs de la presse régionale en kiosque censé rapprocher le lecteur du vente, nous constatons une forte exten- points de vente de la presse parisienne. vendeur. Pour multiplier les points de sion du réseau parisien visant à intégrer Au début des années 1960, l’utilisation vente, elles misent sur les commerces les réseaux de distribution régionaux. d’avions et de trains spéciaux permet de proximité (station-service, super- Nous pensons que le nombre de 8 000 aux quotidiens parisiens de toucher 400 marchés, pharmacies, etc.) dans les points de vente, recensé en 1939 par nouvelles localités le jour de leur paru- villes-champignons de la région pari- les Messageries Hachette en France et tion et non plus le lendemain. De ce fait, sienne. en Algérie, désigne uniquement la caté- le réseau de la presse parisienne gorie spécifique de points de vente pour devient national. Il s’efforcera alors de la presse parisienne et que l’apparition devenir moderne. les éditeurs testent, pour leur part, de huit ans plus tard, reflète 1953-1986 : épreuve l’évolution de l’intégration des réseaux de la modernisation NMPP provinciaux existant dans la distribution nationale. Pour enrayer la baisse des ventes, conséquence de l’essor de la télévision, des 40 000 points de vente, enregistrée par les NMPP nouvelles formules (la vente en supermarché, les journaux gratuits, le portacréent un ge, etc.), sans grand succès (6). La crise « bureau de la propagande » et une pétrolière incite la plupart des journaux « boutique témoin » chargés de guider parisiens à rejoindre le système proposé En 1953, les NMPP Cette extension peut être effectuée en dix ans la modernisation de tous les par les par une simple acquisition de réseaux points de vente. Ce plan visant à l’adap- l’impression NMPP qui associe le fac-similé et régionale dans des de messageries régionales de la presse tation du lieu et des techniques de vente Annexes régionales de messageries du moins jus- aux désirs du consommateur ouvre une (ARM) des qu’en 1950, date à laquelle l’exclusivité phase de modernisation du réseau de de la distribution est accordée aux NMPP diffuseurs. Trois ans après que les parisienne par les NMPP NMPP. NMPP De 1969 à 1974, confrontés à des sur le territoire national pour leurs adhé- lançaient l’opération, les ventes ont déjà secousses internes, les NMPP lancent un rents. On notera que les NMPP absorbent progressé de 25 % dans les magasins plan de réorganisation de la vente. en 1954 les Messageries d’Art et d’Élé- rénovés. À la fin du plan en 1963, 5 400 L’implantation commerciale est renfor- gance. Et en 1951, la Librairie Générale magasins de presse ont été concernés cée. L’idée de la création de linéaires de Française, une des sociétés du groupe par cette opération. presse dans les grandes surfaces se fait très vite malgré les réserves de Hachette, rachète une petite société de quelques distributeurs. En 1971, les routage de presse, créée à la Libération Au début des années 1960, la pres- par Maurice Audoin, qui s’était fait une se nationale va mal. Les quotidiens NMPP ont déjà installé des postes de spécialité de la distribution de la presse régionaux assurent 64 % du tirage, vente dans 137 grandes surfaces. Le parisienne dans les régions que ne des- contre 45 % avant-guerre. Surtout l’in- chiffre d’affaires (25 mf) réalisé dans ces servaient pas les MFP (5). troduction du marketing stimule les nouveaux magasins est significatif et le magazines dont les ventes explosent. rythme de création est rapide (75 créa- Cette extension du réseau parisien Quoique plus rémunérateurs que les tions programmées en 1972) (7). Des aux réseaux régionaux correspond éga- quotidiens, les magazines signifient, réflexions sont également apportées sur 130 Histoire de courbe l’installation de points de vente dans les le direction commerciale du réseau, qui francs. On notera que le décret de 1988 quartiers nouveaux et sur des points de forme 44 délégués commerciaux char- qui fixe les plafonds des commissions vente mobiles. Et des points de vente gés de développer le réseau en quanti- autorise un taux de remise de 30 % sur sont créés discrètement à la périphérie té et en qualité. La création d’une direc- prix public aux Relay, pour assumer le des villes pour ne pas gêner les diffu- tion opérationnelle réseau avec deux coût des concessions, et de 15 % aux seurs existants. En 1972, Hachette sous-structures responsables respecti- autres diffuseurs. signe un accord avec les compagnies vement des deux niveaux de distribution pétrolières pour distribuer le Journal du a été mise à l’ordre du jour. Depuis Dimanche dans les stations-service et 1997, les NMPP procèdent à une analyse fiques sont lancées pour favoriser les tabacs. fine de leur réseau de diffuseurs par l’émergence de nouveaux types de types de points de vente (9), ainsi qu’à points de vente. Le maillage des points 1986-2001 : rééquilibrage des études de géomarketing. Elles pro- de vente est accru en France grâce aux du réseau Parallèlement, des opérations spéci- posent aux éditeurs d’étudier les résul- opérations « 1 000 villages ». Les Depuis sa création en 1987, la COV a tats d’un titre et de son marché de réfé- continuent à stimuler l’implantation de mis en œuvre un plan de restructuration rence sur les différents segments de rayons presse dans les stations-service du réseau lancé par les NMPP. Ce plan a points de vente. La segmentation du et les « grandes et moyennes surfaces » pour triple objectif « d’homogénéiser, réseau constitue un outil dynamique (GMS). Fin 1997, plus de 1 000 com- professionnaliser pour améliorer les performances de merces multiservices avaient la presse vente des titres. en rayon. Et l’opération « Point Info et rentabiliser le réseau ». La démarche systématique de NMPP Mag » de 1995 aide les salariés des « rattachement » menée sur le réseau désireux de reprendre un com- des dépositaires s’est traduite par une En outre, des politiques commer- diminution significative du nombre de ciales incitatives sont mises en place. La merce. Pour favoriser les ventes de dépôts. À partir d’un nombre de 2 823 rémunération des diffuseurs dépend quotidiens en Ile-de-France, les en 1987, les dépositaires ont été réduits désormais substantiellement de leur ont créé des points de vente spéci- de près de 90 % à la fin de l’année 2000 spécialisation et de leur modernisation. fiques : Points de Vente Quotidiens pour atteindre le nombre de 314 (680 Les différentes aides aux diffuseurs sont (PVQ), Points de Vente Publications (PVP) NMPP NMPP en 1994). Ce rattachement est poursui- accordées aux spécialistes de la presse. et Points de Vente supplétifs Dimanche vi dans les plans suivants jusqu’à l’ob- Et les diffuseurs qualifiés par la COV tou- (PVD). À la fin de 1997, ces points spéci- jectif de 200 dépôts et 30 plates-formes chent une sur-commission. Les disposi- logistiques. Néanmoins, le réseau des tifs promotionnels des Passion moyenne 14 000 exemplaires par jour ; diffuseurs, par rapport à la restructura- Presse, qui ont été restructurés et déve- il y en a 800 fin 2000. Cependant, ces tion radicale des niveaux supérieurs, loppés et qui sont passés de 1 500 dif- opérations n’ont pas eu un grand suc- stagne dans cette période. Les recen- fuseurs fin 1994 à 2 500 début 2002, cès : les commerçants (boulangeries, relèvent une mettent la presse en vitrine contre une tabacs, bars…) qui acceptent de gérer sements récents des NMPP NMPP, fiques, au nombre de 560, vendaient en légère baisse du nombre de points de rémunération supplémentaire. Un plan un présentoir de quotidiens dans leur vente : 33 247 points de vente en 1996, de revalorisation de la rémunération des magasin ne peuvent réguler les livrai- 31 779 en 1999, puis 31 541 en diffuseurs, étalé sur cinq ans, cible les sons de titres, y compris de magazines, 2001 (8). diffuseurs les plus spécialisés dans la et se voient donc imposer une activité vente de la presse (environ 9 000 diffu- peu rémunératrice et envahissante. Avec l’objectif de préserver et de seurs sur 32 000), et représentera un D’ailleurs, les NMPP avaient déjà dans les consolider le réseau traditionnel de dif- complément de rémunération d’un coût années passées tenté de créer des fusion, les NMPP créent en 1995 l’actuel- global de l’ordre de 240 millions de points de vente thématiques, de presse 131 Flux n° 56/57 Avril - Septembre 2004 informatique par exemple, qui s’étaient avérés non rentables à cause du trop faible chiffre d’affaires. Si, au rythme de moins de 800 créations et autant de suppressions par an environ, le réseau des diffuseurs n’évolue presque pas quantitativement, la double politique d’implantation et de modernisation a suscité une évolution qualitative du réseau de points de vente. Fin 1997, le nombre de points de vente en environnement GMS était de 2 400. Et les « concepts » ont conduit à un développement du réseau de 334 magasins début 1994 à 870 fin 1997. L’évolution est plutôt favorable pour ces points de vente de types nouveaux : fin 2000, on comptait 2 743 diffuseurs en environnement GMS et 1 190 concepts. Ce sont les deux segments qui bénéficient le plus des créations de points de vente. A contrario, le nombre de librairies-papeteries, cœur du réseau, diminue. Enfin, si la part majoritaire de créations concerne les points de vente traditionnels, c’est grâce au renouvellement des bars-tabacs-presse. Les kiosques régressent également légèrement et la plupart des catégories stagnent (cf. figure 3). Pour conclure, l’évolution des points de vente de la presse renvoie à la courbe logistique en « S » du développement général des réseaux techniques (cf. Jean-Marc Offner, « Analyser le développement des réseaux », in Flux, n° 36/37, pp. 67-68). On distingue quatre phases : l’introduction, la croisFigure 3 : Évolution annuelle entre mai 1998 et mai 2001 par segments 132 sance, la maturité et le déclin, et l’on Histoire de courbe constate un processus de passage de montrent certaines perspectives du des pistes d’évolution du réseau : l’accumulation quantitative à la restruc- réseau. Fin 2001, vingt étudiants de d’abord, les points de vente de proximi- turation qualitative. L’inertie du réseau l’ESCP (10) quadrillent Paris pour le té et dans des magasins spécialisés des diffuseurs dans la région parisienne compte des et repèrent les (lieux culturels, magasins de type fnac), est significative de son entrée dans une « trous » dans le maillage du réseau et cette dernière solution favorisant l’achat phase de déclin. En 1993 apparaît un les commerces susceptibles d’accueillir additionnel, avec à la clé le maintien des nouveau modèle de kiosque parisien (le la presse (boulangeries, épiceries, ventes du réseau traditionnel ; ensuite, K 96). Néanmoins, le nombre de mar- bars…). Une étude BVA (11) a été lancée la « vente ambulante », qui séduit sur- chands parisiens stagne toujours autour en décembre 2001 à Paris pour déter- tout le cœur de cible de la presse : gros de 2000 depuis 1984, voire décroît. miner la demande et les potentialités lecteurs, parisiens plutôt que banlieu- NMPP nouvelles d’implantation. Elle révèle les sards ; enfin, la « vente à distance » via Est-ce que le développement du désirs des lecteurs d’une presse qui sui- Internet, qui attire plutôt les jeunes et les réseau de points de vente de la presse vrait les horaires et le nomadisme des Parisiens. a déjà atteint le seuil de saturation ? Des franciliens, ainsi que d’une presse à lire études récemment menées à Paris dans des lieux conviviaux. L’étude trace Jian Zhuo (Latts-ENPC) Notes (1) Union Nationale interprofessionnelle pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce. (2) Le réseau français de points de vente de presse est relativement moins dense par rapport à ses homologues des pays voisins européens : Allemagne, 105 000 points de vente de presse avec une densité de 800 habitants par point de vente ; GrandeBretagne, 55 000 points de vente et 1 000 habitants par point de vente ; Espagne, 28 000 diffuseurs (outre environ 2 000 points de vente saisonniers) et 1 400 habitants par point de vente ; Italie, 36 000 points de vente de presse dont 29 000 sont spécialisés avec une densité moyenne de 1 600 habitants par point de vente. Néanmoins, les points de vente anglais, allemands ou espagnols sont difficilement comparables dans la mesure où beaucoup ne proposent qu’un nombre très restreint de titres. (3) Ces deux sociétés sont contrô- lées par des coopératives d’éditeurs de presse parisienne à hauteur de 51 % et par la société Hachette, qui les gère, à hauteur de 49 %. La société TP soustraite toute sa logistique aux NMPP, ainsi dans la partie suivante, on parle des NMPP en considérant l’activité de la société consolidée NMPP-TP. (4) Bernard Girard, « La découverte de la fonction commerciale », in Des journaux plein les mains, l’histoire des NMPP (1945-1990). Les mêmes chiffres sont donnés par le site des NMPP. (5) Maurice Audoin est d’ailleurs la personne chargée par les NMPP de définir des accords avec les dépositaires des messageries régionales. (6) Le portage à domicile, délaissé depuis la guerre (sauf en Alsace et dans le Nord), séduit à nouveau pour son rapport qualité/prix et parce qu’il permet la livraison du journal avant les premiers flashes radio. France-Soir, L’Aurore, Le Figaro, le Parisien Libéré s’y essaient, sans résultat durable. (7) Bernard Girard, « La découverte de la fonction commerciale », op. cit. (8) Les rapports moraux du CSMP relèvent une évolution différente du nombre de diffuseurs : 31 237 en 1991, 33 247 en 1996, puis 33 684 en 1999. (9) Les 31 779 points de vente recensés en 1999 sont classés en 15 segments : Enseignes et concepts (2 761), Kiosques et barnums (835), Relay (820), Presse Librairie Papeterie (3 826), Presse tabacs (8 650), Bars dont bar tabac (7 137), Presse et connexes (2 037), Rayons d’hypermarchés (275), Rayons de supermarchés (994), Grandes surfaces non alimentaires (4), Alimentation (1 909), Pétroliers et postes autoroute (361), Environnements spécifiques (624), points de vente supplétifs (1 133), Autre (413). (10) École Supérieure de Commerce de Paris. (11) Institut d’études de marché et d’opinion. Bibliographie ALBERT Pierre, (1994), La presse, PUF, coll. « Que sais je ? », Paris GIRARD Bernard, Des journaux plein les mains, L’histoire des NMPP, 19451990, [On-line], Available from internet : <URL : http://membres.tripod.fr/BernardGir ard/NMPP/sommaire.html> HASSAN Jean-Claude, (2000), La distribution de la presse écrite en France : la voie étroite d’une réforme nécessaire, pour la pérennisation d’une solidarité profitable à tous, [On-line]. Rapport remis à Madame la Ministre de la Culture et de la Communication le 25 janvier 2000, Available from internet: <URL: http://www.nmpp.fr/Decouvre/Page s/r_hassan.rtf> 133