Kit de visite libre

Transcription

Kit de visite libre
Kit de visite libre
Bienvenue aux Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées !
Nous avons le plaisir de vous accueillir avec vos élèves. Cet outil va vous guider afin de visiter le musée en autonomie.
C’est parti !
1. Première étape : l’architecture
Avant d’aborder les expositions, vous pouvez consacrer un petit temps à la découverte de l’architecture des Abattoirs.
Le musée des Abattoirs doit son nom à son ancienne fonction. Ce bâtiment a été conçu par l’architecte Urbain Vitry en 1825.
L’activité des abattoirs se poursuit jusqu’en 1988. Son architecture fait l’objet d’une inscription au titre des monuments
historiques depuis 1991.
La composition d'Urbain Vitry est typique de l’adaptation du plan basilical aux nouveaux programmes architecturaux du
début du XIXème siècle. Ses principales caractéristiques sont : la monumentalité, la simplicité du langage néoclassique, le
rationalisme du plan, la symétrie et la terminaison en hémicycle.
En 1991, la Ville de Toulouse et la Région Midi-Pyrénées décident de transformer le site des abattoirs en Espace d’Art
Moderne et Contemporain. En 1997, les travaux commencent. Les architectes Antoine Stinco et Rémi Papillault préservent
l’unité et la simplicité extérieure du bâtiment. L’aménagement intérieur s’adapte aux contraintes muséales.
En façade, trois grandes arcades accueillent le visiteur. Une nef monumentale dessert les salles d’expositions au rez-dechaussée et à l’étage. Le sous-sol, creusé à 11 mètres de profondeur, accueille le Rideau de Scène de Picasso. Le 23 juin
2000, les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées ouvrent leurs portes !
2. Deuxième étape : la billetterie et le vestiaire
C’est le moment de vous rendre à la billetterie, située en face de vous dans le hall d’accueil, et de régler les formalités liées
à votre visite.
Vos élèves doivent déposer leurs cartables et leurs manteaux au vestiaire : c’est en bas des escaliers, sur votre gauche. Il y a
également des toilettes.
Les élèves peuvent garder avec eux du matériel pour écrire et/ou dessiner. Les photos sont autorisées, sans flash.
Au musée, on ne court pas pour ne pas se blesser et faire tomber les œuvres...
On ne crie pas pour ne pas déranger les autres visiteurs...
On ne touche pas les œuvres pour ne pas les abîmer...
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
1
3. Troisième étape : La visite commence !
Exposition Antoni Tàpies : Parla, Parla
TERRE
D’ILLUSION ENVERS QUOTIDIEN COMPLÉMENTAIRE COMBINAISON HISTOIRE NATURELLE DÉPOSE Plus importante monographie consacrée à l'artiste en France depuis sa disparition en 2012, élaborée en
collaboration avec la Fundació Tàpies de Barcelone, cette exposition parcourt l’œuvre d’un des principaux
artistes européens de la seconde moitié du XXe siècle. Des dessins surréalistes des années 1940 aux grands
murs et assemblages de la fin des années 1990 : c’est un ensemble de 65 œuvres qui est présenté aux Abattoirs.
Cette exposition permet de situer l'émergence et le développement de l'œuvre de Tàpies. Elle débute par la
présentation complète de la série Història natural réalisée par Tàpies à la fin des années 1940. Le parcours
dans l’exposition se décline en sept chapitres : "Terre d'illusion", "Histoire naturelle", "Complémentaire",
"Combinaisons", "Envers", "Dépose" et "Quotidien". Ce sont des signes, des matières, des fragments et des
objets tout à la fois mystérieux et universels que Tapies partage avec nous. L'œuvre d'Antoni Tàpies résonne
fortement avec le monde (celui d'hier, celui d'aujourd'hui, celui de l'art, et celui de la vie) qui nous entoure : sa
pertinence reste décisive.
Qui est Antoni Tàpies ?
Artiste espagnol, Antoni Tàpies est né en 1923 à Barcelone, et mort dans cette même ville en 2012.
Peintre, sculpteur, essayiste et théoricien, sa carrière s’est déroulée sur sept décennies. Rompant avec ses origines
bourgeoises, Antoni Tàpies décide de devenir artiste dans une période où son pays connait la guerre civile. Il a grandi
dans un monde contraint au silence, où toutes les activités artistiques sortant du cadre culturel imposé étaient
réprimées et interdites. Face à la violence et l’oppression, Tàpies concevait la peinture comme une prise de position.
Son œuvre garde une pertinence contemporaine décisive.
Durée approximative du parcours proposé : 2 heures
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
2
Histoire naturelle
À travers une série de dessins à la plume et à l’encre de Chine transparaît l’engagement
politique d’Antoni Tàpies. Il décrit le monde dans un amas de signes graphiques évoquant à la
fois le chaos originel, la lutte des classes, le fascisme et la guerre froide.
Quels éléments trouve-t-on à plusieurs reprises dans ces dessins ?
Metamorfosi, 1950-1951
Paradis perdut, 1950-1951
La fam, 1950-1951
Reaccionari, 1950-1951
Feixisme, 1950-1951
Encre de Chine sur papier
Encre de Chine sur papier
Encre de Chine sur papier
Encre de Chine sur papier
Encre de Chine sur papier
50 X 17 cm
42,5 X 29,5 cm
49 X 28,5 cm
50 X 33,5 cm
50 X 38,5 cm
Fondation Tàpies,
Barcelone
Fondation Tàpies,
Barcelone
Fondation Tàpies,
Barcelone
Fondation Tàpies,
Barcelone
Fondation Tàpies,
Barcelone
Le chapeau haut de forme, l’épée, la serpe, le blé, la coupe, la croix, des personnages en
pleurs sont des éléments qui reviennent de façon répétée. On trouve à de nombreuses
reprises l’image de l’homme perdu, écrasé, mutilé. Les hommes puissants semblent
humilier les plus faibles. Le capital est représenté par un personnage portant un haut de
forme, duquel il sort de l’argent et un pistolet, des décorations militaires et une épée. La
mort et la souffrance sont omniprésentes dans ces images.
À quel univers Antoni Tàpies fait-il référence ?
C’est un monde étrange qui se met en place dans les dessins d’Antoni Tàpies : les
personnages sont déformés, des éléments disparates se combinent. Par exemple, un arbre
se transforme en femme à tête d’animal.
Ces personnages évoquent un univers onirique, comme si nous étions dans un rêve, (ou
plutôt un cauchemar) ou bien encore dans les recoins de l’imaginaire de l’artiste. En réalité,
Antoni Tapies a été, à cette période de sa vie, influencé par les travaux des artistes
Surréalistes. Mais en y regardant d’un peu plus près, cet univers n’est pas entièrement
rêvé : Tapies fait référence au monde qui l’entoure. Il dénonce, dans ces dessins, la violence
et les excès du régime politique totalitariste qui dirige l’Espagne à cette époque.
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
3
Zoom, 1946
Peinture à l’huile et blanc d’Espagne sur toile
65 X 54 cm
Fondation Tàpies, Barcelone
Pourquoi ce tableau semble-t-il très différent des autres œuvres
présentées dans la salle d’exposition ?
D’une part, parce que la technique employée n’est pas la même. La
peinture à l’huile et le blanc d’Espagne (argile blanche) sont appliqués
par l’artiste en touches épaisses, donnant du relief à la représentation. Ces empâtements
procurent à la peinture un aspect rappelant la terre, ses fissures, ses aspérités. Les lignes
émanant de la figure centrale du tableau sont semblables à des sillons tracés dans la
peinture fraîche. Ces traces mettent en évidence les gestes que l’artiste a effectué pour
réaliser son tableau.
D’autre part, nous découvrons une figuration simple, bien loin du fourmillement des dessins
à l’encre de Chine. Autour d’un visage, représenté à l’envers, et ressemblant à un masque, se
déploie un double mouvement circulaire. Le visage est cerné par une auréole, constituée de
cercles concentriques de plusieurs couleurs. De plus, des rayons émanent de la tête, qui
forme une sorte de soleil, surplombant un paysage. Ce visage est accompagné par deux
empreintes de mains, deux paumes écartées qui, placées de la sorte, évoquent un geste
religieux. En examinant d’un peu plus près ces deux mains blanches, l’on remarque que ces
empreintes n’en sont pas (ou plus) : elles ont été reprises au pinceau par l’artiste.
Terre d’illusion
Dues piles de terras, 2001
Procédé mixte sur bois
200 x 200 cm
Fondation Tapies, Barcelone
Quel procédé l’artiste a-t-il utilisé ?
Cette œuvre est très imposante. Certains des tableaux de
Tapies sont tellement grands que l’artiste les appelle des
murs. Ce tableau est sobre, dépouillé. On observe un fond
blanc, très clair, sur lequel sont présentés deux amas de
terre sombre et deux signes. Ces deux petits dessins
semblent gravés dans le bois et représentent un quadrillage qui rappelle la croix, motif qui
revient très souvent dans les tableaux de Tapies.
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
4
Pourquoi ces amas de terre ?
Les deux amas de terre s’opposent aux deux signes graphiques : d’un côté c’est la matière
brute qui est présentée, de l’autre ce sont des signes dessinés par l’artiste. Les 4 éléments
du tableau sont bien rangés, chacun se situant à l’angle d’un carré, qui répond au carré du
support. Les deux petits tas de terre sont comme deux groupes distincts. Dans ces grains
agglomérés, on peut voir le symbole de deux foules en opposition.
Quotidien
Autoretrat, 1944
Encre sur papier, 47 X 34,5cm
Fondation Tapies, Barcelone
En 1942-1943, Tapies est admis dans une maison de repos. Il est
atteint par une maladie pulmonaire. Il se représente malade et alité
dans de très nombreux dessins. Les autoportraits dessinés à cette
époque sont une forme d’introspection, comme si l’artiste essayait
de dresser un bilan de son état.
Comment Tapies se représente-t-il dans ce tableau ?
Tapies est assis, il tient une plume. Il se représente en train de réaliser cet autoportrait. On
voit le papier sur lequel il est en train de dessiner mais il n’y a pas de mise en abîme, c’est-àdire qu’il ne redessine pas son autoportrait dans l’autoportrait : la feuille qu’il tient devant lui
est vierge.
Quels indices peuvent nous faire penser que Tapies est malade?
Au second plan, un lit est représenté derrière l’artiste. Ce détail nous rappelle que Tapies est
dans sa chambre, qu’il est au repos car il est malade. D’autre part, son regard est sombre,
cerné : il semble fatigué, inquiet, las. Un jeu de hachures, notamment verticales, rend les
ombres très présentes : les contrastes sont puissants et renforcent l’impression de gravité
qui se dégage du dessin.
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
5
Autoretrat, 1945
Crayon sur papier, 49 X 34 cm
Fondation Tapies, Barcelone
Comment l’artiste se représente-t-il ?
Dans ce deuxième autoportrait, Tàpies se représente toujours alité,
torse nu les jambes recouvertes d’un drap, mais il n’est pas en train
de dessiner. Il nous observe.
On dirait que ce dessin a été réalisé rapidement, pourquoi ?
Cet autoportrait est un croquis : il y a nettement moins de détails que dans le dessin
précédent, et il semble avoir été réalisé plus rapidement, de façon plus spontanée. Les yeux
sont soulignés par un trait de crayon épais, le contour du visage est également très appuyé,
attirant notre regard. Le crayonné du visage et du haut du buste accentue encore cet effet. A
droite du tableau, les mains de l’artiste sont jointes et semblent disproportionnées par
rapport au reste du corps.
Creu de paper de diari (Une croix de papier journal)
1946-1947
Collage et aquarelle sur papier
40 x 31 cm
Fondation Tapies, Barcelone
La croix est un motif qui revient très souvent chez Tapies,
pourquoi ?
Au-delà du symbole chrétien, la croix revêt une dimension
universelle. Elle est le signe de la finitude, et la signature
universelle des illettrés. Dans ses œuvres, Tapies utilise ce signe de croix très souvent, c’est
un signe de reconnaissance, et une signature dérivée du « T » de Tapies.
Comment cette croix est-elle représentée, quelle technique a utilisé l’artiste ?
La croix se dissocie du fond, qui a été peint avec des teintes à la fois sombres et translucides
grâce à de l’aquarelle (les traces de pinceau sont bien visibles). Elle a été réalisée en papier
journal, tout comme les 5 autres formes jaunes. Le jaune lui confère un rayonnement
magique, un effet presque surnaturel. Elle se détache du fond, par un jeu de multiples
contrastes (l’opacité du papier, la transparence de l’aquarelle, l’effet d’ombre au fond, et la
lumière émanant de la croix).
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
6
Comment ce tableau a-t-il été accueilli à l’époque ?
Lors de la première exposition publique, cette œuvre fut considérée comme blasphématoire
et souleva de vives protestations de la part de l’Eglise, alors que Tapies n’entendait
nullement insulter le symbole chrétien. Bien entendu, cette représentation cruciforme
découpée dans le journal avait été retenue par Tàpies comme un pur élément formel.
Collage amb sobre, 1966
Crayon, encre et collage sur papier.
37.5 x 30 cm
Fondation Tàpies, Barcelone
Que voit-on ?
Le fond très sombre, réalisé grâce à de l’encre noire, fait ressortir
une enveloppe blanche collée au centre de la feuille. Il s’agit d’une
enveloppe qui a servi, elle a été ouverte. Tapies l’a collée sur le
support noir, et nous invite à imaginer son contenu, à inventer le message qu’elle a pu
véhiculer. D’autre part, sa forme rappelle celle d’une maison. Des traces de crayons
l’entourent, l’artiste focalise ainsi notre regard sur l’enveloppe, élément incongru et
mystérieux.
Pourquoi Tapies a-t-il apposé les empreintes de ses doigts sur l’enveloppe ?
Avec les empreintes digitales, on retrouve l’idée de laisser une trace mais aussi la marque
du temps, de l’usure. Cette préoccupation est récurrente dans les tableaux de Tapies. Ces
empreintes sur l’enveloppe entretiennent le mystère.
Complémentaire
Llit marro
1960. Technique mixte sur toile montée sur bois.
195 x 130 cm
Fondation Tàpies, Barcelone
Que représente ce tableau ?
Tapies nous plonge dans un univers particulier, celui de la vie
quotidienne. Un lit est représenté, dans des tons très sombres.
C’est une toile-mur.
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
7
Quelle est la technique utilisée ?
Tapies a utilisé un support en bois. Sur cette grande planche, la toile a été accrochée. Tapies
a joué avec le tissu, l’a organisé de façon à créer des reliefs et donner l’impression
d’empreintes de corps et de draps froissés. Les traces d’un corps se devinent : l’on observe
les creux laissés par deux talons au pied du lit et d’une tête sur l’oreiller. La toile est
monochrome, elle a été peinte grâce à de la peinture projetée avec un aérographe.
Quelle impression donne ce tableau ?
Aucune sensualité ne transparaît. La toile est silencieuse et sombre. Elle se dresse comme
un mur et suggère le néant. Tapies représente l’histoire des hommes dans ce qu’elle a de
douloureux et d’imparfait. Ces traces de corps sont des allusions indirectes à la mort, au vide
laissé, elles sont le fantôme d’une présence qui a été, et qui n’est plus. En somme, comme
dans tout tableau, l’empreinte de l’artiste résiste au temps qui passe.
Dépose
Cadira i roba (Chaise et linge), 1970
Objet-assemblage
94 X 76 X 63 cm
Fondation Tàpies, Barcelone
C’est une œuvre, ça ?
Tapies a utilisé des objets de la vie quotidienne, et a réussi à les
transformer en une œuvre d’art. Cette installation est un assemblage,
un peu comme une sculpture, mais constituée uniquement d’objets de
récupération. C’est une œuvre en volume, il faut tourner autour pour pouvoir la découvrir
entièrement.
Pourquoi Tapies utilise-t-il une chaise dans son œuvre ?
Dans ses compositions, Tapies utilise parfois des objets de la vie quotidienne. Dans un texte
adressé aux enfants : Le jeu du savoir regarder, il décrit ce que l’on peut voir dans l’objet le
plus simple. Cette vieille chaise est chargée d’une histoire, et d’émotion, à condition de
prendre le temps de la regarder. C’est un appel à l’humilité, à une prise de distance avec la
réalité. Et si nous regardions avec davantage de considération les objets qui nous entourent ?
Et si nous leur portions un regard neuf et ouvert à la poésie ?
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
8
Et le linge posé sur la chaise ?
Tapies intègre dans ses tableaux des tissus qui portent les traces des corps : linges sales,
déchirés, vieilles serviettes, draps froissés et tachés, pantalons… Il ne les rend pas poétiques,
il affirme le monde ordinaire tel qu’il est et traite la réalité comme un art.
Envers
Parla, parla, 1992
Procédé mixte sur bois.
200 X 300 cm
Fondation Tàpies, Barcelone
Que voit-on lorsque l’on regarde ce tableau ?
Ce tableau a une apparence crasseuse : il comporte de
multiples taches. Il évoque la macule du peintre, ou bien un mur abîmé, ou encore un vieux
panneau d’affichage. Les couleurs accentuent cette impression d’usure et de saleté, Tapies
utilise du gris et de l’ocre, appliqués sur une planche de bois. Les éléments rectangulaires
ressemblant à des portes ou à des fenêtres. Tapies les délimite grâce à un jeu d’ombres. Ces
portes, hermétiquement closes, ne livrent aucun passage au spectateur.
Et si nous regardons les détails ?
Un rythme bien particulier se met en place, huit bandes de tissu blanc sont collées sur la
toile, a priori sans agencement particulier. Ces corps étrangers sont embarrassants, ils
rompent l’homogénéité sourde du fond ocre. L’artiste a utilisé ces bandes de tissus pour
souligner les deux mots écrits, également en blanc, « parla, parla » (parle, parle). Cette
invitation à la parole cache un graffiti grossièrement rayé, un visage de profil à la bouche
grande ouverte. A droite de cette tête, des mains sont tendues, saisissant un individu à la
gorge. Tapies se contente d’évoquer le cou, le menton et la bouche du personnage, déchirée
par la douleur.
Que signifie ce tableau ?
Cette toile-mur rappelle les inscriptions sur les murs des opposants au franquisme
pendant la guerre civile espagnole. La scène représentée est dramatique, elle dénonce la
négation de toute forme d'expression libre. Elle rappelle également certaines compositions
antérieures de l’artiste, montrant son combat passionné pour la liberté et contre la dictature
franquiste.
Hélène Carbonell – Professeure chargée de mission
Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées
9