interpretation esoterique de l`apocalypse

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interpretation esoterique de l`apocalypse
INTERPRETATION ESOTERIQUE DE L’APOCALYPSE
Leçon 1
« Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les
choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son Ange, à son
serviteur Jean, celui-ci a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ soit tout
ce qu’il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui
gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche ».
Apocalypse I, 1 à 3
Jean nous introduit ainsi dans la Révélation du Mystère du Christ, un récit qui pendant
deux mille ans n’a pu être déchiffré et qui va enfin être révélé à l’aube du troisième millénaire
du Christianisme, duquel nous séparent dix-sept ans au moment où nous rédigeons ce texte,
Pâques 1983.
Le dernier Livre de la Bible - Second Testament - a pris son nom du premier mot du
texte, APOCALYPSE, qui signifie Révélation, découverte. Le récit commence par nous dire
que cette Révélation vient de Jésus, le Messie, qui à son tour déclarera l’avoir reçue de Dieu.
Nous avons vu à propos de nos études sur la Cabale que le Centre Christique d’en haut est la
Séphirah Hochmah, en sorte que l’Elohim - la Force Divine - cité dans cette séquence, n’est
autre que KETHER, le Centre de Vie suprême placé au-dessus de HOCHMAH, et que Jésus
nommait « Père ».
Dans Kéther-Père se trouvent à l’état potentiel « les choses qui doivent arriver
bientôt ». De Lui jaillit le flux qui, après avoir été façonné par les différents Séphiras se
transformera en événements matériels dans Malkuth. Lorsque la force de Kéther-Père vivifie
Hochmah-Fils, le rêve des « choses qui doivent arriver » se produit car dans la relation KétherHochmah, ce dernier joue toujours un rôle négatif, réceptif, un rôle de femme qui conçoit de
Kéther un enfant qui un jour sera un homme. Hochmah conçoit de Kéther l’histoire de tous les
hommes, celle qui sera jouée de façon pratique dans Malkuth. C’est dans Hochmah que la
gestation de la Volonté a lieu, c’est dans cette Séphirah que l’image interne apparaît pour la
première fois, sous forme de rêve, comme ces rêves prémonitoires que les humains font
parfois, et qui annoncent des événements futurs. Dans le processus d’élaboration de ce rêve
divin, Hochmah remettra l’enfant à Binah, qui joue le rôle au niveau macrocosmique de la
femme esclave qui apparaît si souvent dans la Bible et dans d’autres récits symboliques pour
allaiter, pour nourrir au sein les enfants de sa maîtresse ou même pour en concevoir lorsque
l’épouse légitime n’est pas en mesure de le faire.
Dans la dynamique intérieure humaine, le rêve divin s’installe dans la Séphirah
Tiphéreth-Soleil, le Centre d’où partent les forces de la Volonté appelées à mettre en scène ce
rêve dans le monde physique ; le Centre aussi de la Conscience, qui élimine de notre mémoire
transcendante tout ce qui n’est pas en accord avec le rêve de Kéther-Hochmah, qui expurge
tout ce qui est superflu et risquerait de rendre incohérent le rêve divin.
C’est pour cela que la Révélation de ce qui arrivera doit se produire par l’action
conjointe de Kéther et de Hochmah, c’est-à-dire de Dieu-Père et du Christ-Fils ; le premier
produisant l’essence du rêve, le second donnant une forme à cette essence.
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Pour être transmise, la Révélation a besoin d’un messager. Les traducteurs de
l’Apocalypse ont attribué ce rôle aux Anges, mais nous avons vu dans notre étude à propos
des Evangiles que les messagers du Christ sont les Archanges, tandis que les Anges, experts
en lois, travaillent sous les ordres de Jéhova-Binah.
Aucun propos ne peut être exécuté dans l’univers sans l’intervention d’une force qui travaille
à sa réalisation et par conséquent lorsque notre Ego, qui est le représentant de KétherHochmah en nous, considère que ses véhicules humains sont prêts à recevoir la Révélation du
futur, il a besoin d’un messager pour lui apporter cette Révélation et l’installer dans nos vides
intérieurs, nous procurant ainsi la vibration qui rendra possible la Parole, l’Ecriture qui à son
tour nous révélera le rêve divin. Il nous permettra d’écrire dans notre nature le rêve révélateur.
Le message a été transmis au « serviteur Jean ». Son identité a été à l’origine de nombreuses
discussions, s’agit-il de l’Evangéliste ou d’un autre Jean ? Nous avons vu dans nos
commentaires sur les Evangiles que Jean est un état d’âme qui se manifeste dans l’homme
quand celui-ci a atteint un certain niveau d’évolution. Jean-Baptiste est l’état d’âme qui perd
la tête pour pénétrer dans le Royaume annoncé par le Christ : il est son précurseur. L’autre
Jean - l’Evangéliste - est le seul disciple qui suivit le Maître jusqu’au pied de la croix. A la fin
de chaque cycle d’expériences se trouve un « Jean » chargé de révéler le futur. Jean-Baptiste
révélait dans le désert qu’un autre viendrait avec le Baptême du Feu, activer notre Feu
intérieur afin que nous puissions assimiler le Feu qui tombe du ciel - de Kéther-Ego - et qui
pour l’habitant de Sodome, pour l’homme profane, est une calamité. Et à présent Jean
l’Evangéliste nous révèle les changements qui se produiront dans notre terre humaine lorsque
le Royaume Messianique aura été instauré pleinement pour remplacer l’ancien monde, réduit
en cendres.
Ce Jean qui révèle se trouve à l’intérieur même de chacun de nous, c’est à lui que le
Messie envoie son messager, et c’est ce Jean intérieur qui rend témoignage. Le fait qu’un
homme qui appartenait à la Vague de Vie humaine ait été Jean avant beaucoup d’autres n’est
pas sans importance car ce Jean historique nous aide à devenir à notre tour un Jean révélateur,
un Jean apocalyptique. Mais ce n’est pas le Jean historique qui nous aidera à pénétrer le sens
du texte qu’il écrivit à Patmos, c’est le Jean intérieur. Tant que ce dernier ne se manifestera
pas dans notre histoire humaine, l’Apocalypse ne sera pour nous qu’une simple succession
d’images qui constituent une source d’inspiration pour les peintres, les cinéastes et les
romanciers, mais notre monde intérieur ne se modifiera pas, nous ne verrons apparaître en lui
ni les animaux mythiques, ni les ruines, et rien de nouveau ne pourra être construit.
Lorsque le serviteur Jean apparaîtra dans notre nature, nous deviendrons les témoins de
la parole de Dieu et de Jésus-Christ parce que nous vivrons dans notre intimité le rêve divin,
nous l’écrirons avec notre propre vie, et tout ce que Jean écrira, Jean seul le comprendra.
Heureux tous les « Jeans » qui comprennent ces paroles et qui gardent en eux cette histoire
divine car les temps sont proches, et à présent cette affirmation peut être faite sans induire en
erreur le lecteur car, au moment où l’Apocalypse fut rédigée, la graine de ces événements
venait d’être plantée. Maintenant, deux mille années se sont écoulées et cette graine a germé
en formant des racines très puissantes dans notre terre humaine, la nouvelle plante arrachera
les fondements de l’ancien monde et de ses ruines jaillira le germe du Royaume.
Jean, aux sept Eglises qui sont en Asie :
« Que la grâce et la paix vous soient données
de la part de celui qui est, qui était et
qui vient, et de la part des sept esprits
qui sont devant le trône, et de la part de
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Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier
né des morts, et le prince des rois de la terre ! »
Apocalypse I, 4-5
Pourquoi Jean s’adresse-t-il aux sept Eglises d’Asie, alors que ce continent en contient
beaucoup d’autres ? Et pourquoi sept ?
Les lecteurs qui ont suivi nos cours savent que sept est le nombre des planètes de notre
système solaire. Sept sont donc les Elohims ou Esprits devant le Trône, au service de Kéther
dans la réalisation de son Oeuvre. Dans l’actuel quatrième Jour de la Création et pour les
travaux pratiques Uranus est remplacé par le Soleil et notre Terre est représentée par la Lune.
Ainsi donc, les sept Esprits qui travaillent à l’élaboration de l’homme se présentent dans
l’ordre suivant : SATURNE, JUPITER, MARS, SOLEIL, VENUS, MERCURE ET LUNE.
Dans leur travail quotidien, ils édifient en nous sept Eglises, sept groupes de choses sacrées
que nous vénérons et respectons. De ces sept groupes sont issus les péchés capitaux, lesquels
décrivent des comportements aussi sacrés que les parties positives qui leur sont rattachées.
Nous pouvons en effet parler d’un Orgueil, d’une Gourmandise ou d’une Colère sacrés etc...
La colère sacrée est celle qui se manifeste dans les guerres où des hommes parés d’un bel
uniforme et bien entraînés offrent une mort rituelle à un ennemi dont la fureur est tout aussi
sacrée que la leur.
C’est à cet ensemble de choses sacrées, instituées en nous par l’action des sept que
Jean s’adresse.
Ces sept Eglises sacrées se trouvent en Asie, mais pourquoi Jean s’adresse-t-il
seulement à cette partie du monde, alors que Rome abritait déjà un certain nombre de
communautés chrétiennes ? C’est parce que l’Asie, l’Asia de Jean, n’est pas le continent
connu sous ce nom, mais la région cabalistique nommée ASIAH et qui constitue le Monde de
l’Action où se trouve placée la Séphira Malkuth.
ASIAH est formée par les lettres hébraïques Ayn-Shin-Yod-He. Fabre d’Olivet dans sa
« Langue Hébraïque Restituée » dit que la racine Ayn-Shin signifie : « toute idée de formation
par agrégation de parties ou par suite d’un mouvement intelligent, d’une combinaison, d’un
plan structuré au préalable dans la volonté. De là, une oeuvre, une composition, une création,
une fiction, un travail quelconque, une chose, l’action de faire en général. »
La racine Shin-Yod, selon Fabre, développe l’idée de tumulte et de calme, de
mouvement et de repos, et de là, l’équilibre, la proportion, la mesure entre les choses,
manifestée ici avec puissance. C’est dans son sens propre une justice rendue, un honneur
accordé au mérite. En langue éthiopienne : un homme. »
La racine Yod-He : « La vie totale manifestée, l’éternité, l’être éternellement vivant :
Dieu. »
Asiah est donc une création humaine dans laquelle, après le passage par une phase de
tumulte, on a atteint, on a conquis l’équilibre pour, dans une phase finale pouvoir manifester
dans cette Création la Vie Absolue, la Divinité. Asiah est la Séphira Malkuth, capable de
refléter de façon parfaite toutes les autres Séphiras, la Terre est le miroir net de la Divinité.
Asiah est un continent en préparation, à l’élaboration duquel tous les hommes travaillent.
Si nous interprétons ce nom d’Asiah avec les clés cabalistiques (cf. Cours d’Initiation
Cabalistique à l’Astrologie, Leçon 7 et Cours d’Interprétation des Evangiles - du même auteur
- chapitres 5-10-16 et 21), nous pouvons ajouter que Ayn-Shin-Yod-He (Asiah) représente
l’homme libéré (Ayn) qui engendre dans sa nature spiritualisée (Shin) l’intelligence divine
(Yod-He) ou la capacité de comprendre Dieu. Dans ce sens, nous pouvons dire que Jean
s’adresse à l’Homme Nouveau, à l’homme traversé par le courant christique ; à l’homme qui
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lève les yeux vers le haut après s’être dégagé de la synagogue mondaine pour rechercher son
unité. Cet homme, au seuil de la vie éternelle, est encore intégré à l’une des sept
Communautés, à l’un des sept rayons séphirotiques car sous la direction de Jéhovah, les
hommes ont été regroupés en sept grands blocs, chacun étant sous la coupe d’un Elohim. Dans
le futur - dès maintenant - l’homme devra sortir de ces Eglises, de ces synagogues pour être
Un avec tous, comme Hochmah-Fils est Un avec Kéther-Père. C’est à cet homme en quête de
l’unité que Jean s’adresse.
Jean s’adresse à l’Homme Nouveau de la part de plusieurs hiérarchies spirituelles,
qu’il nomme. En premier lieu, de « celui qui est, qui était et qui vient ». Selon Fabre d’Olivet
Yod-He-Vav-He signifie : « être qui fut, qui est et qui sera », en sorte que ce premier être de la
part de qui Jean nous apporte le message est Jéhova. Il parle ensuite de la part des sept Esprits
devant le Trône, qui sont les sept Elohims qui dirigent l’évolution des sept Séphiras-planètes.
Puis il parle au nom du Christ, témoin du Père et au nom de Jésus, à qui il donne le titre de
Prince des Rois de la Terre, c’est-à-dire qu’il maîtrise les rois terrestres intérieurs, il est le plus
haut initié de la Vague de Vie humaine.
En s’adressant aux sept Communautés de la part de Dieu, des hiérarchies divines et
d’un modèle d’homme sublime, le message de Jean est unitaire, valable pour l’humanité
entière. Il ne s’agit pas d’une Ecole, d’un sentier, d’une voie valables pour tous ceux qui se
trouvent sous l’empire de l’un des sept Rayons Planétaires, mais d’un message qui s’adresse à
tous à égalité, sans aucune discrimination, même si au début de l’Oeuvre la Révélation
s’exprime par sept lettres.
Toute nouvelle étape commence, dans le Cosmos, par une récapitulation des étapes
précédentes. Jean se situe au point final de la multiplicité et au tout début de la vie unitaire, il
s’adresse aux personnes qui ont atteint Asiah, qui ont réussi à faire fructifier la force nommée
Ayn, à faire naître d’elle un nouveau monde dont la mère sera le Shin ; ce nouveau monde
sera conçu par la nature vierge régénérée dans laquelle Dieu et l’homme agisse conjointement;
cette nature est représentée par la force Shin.
« A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang et qui a fait
de nous un royaume et des constructeurs pour Dieu, son Père, à lui soient la gloire et la
puissance aux siècles des siècles. Amen ! »
Apocalypse I, 5-6
Jean invoque le Christ avant d’aborder le récit de sa vision. En accord avec les
mécanismes spirituels en vigueur dans l’univers, les forces spirituelles supérieures sont
obligées de répondre à notre appel si nous les invoquons. Et elles se présentent en effet à
condition qu’elles trouvent dans notre terre humaine les moyens d’expression nécessaires pour
se faire entendre. Il est inutile de faire appel à des êtres sublimes s’il n’y a en nous aucun
espace prêt pour les accueillir. Il est donc essentiel que nous leur construisions une demeure
dans notre for intérieur si nous tenons à ce qu’elles nous écoutent. Si cette demeure n’existe
pas en nous, notre situation peut être comparée à celle d’une personne qui inviterait l’un de
ses meilleurs amis à séjourner chez elle alors qu’elle habite sous un pont. L’ami en question
déclinerait à coup sûr l’invitation.
Lorsque nous commençons un travail spirituel, nous devons invoquer l’entité qui nous
fournira la force nécessaire pour le mener à bien. C’est d’eux, des êtres d’en haut que nous
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recevons le « matériel » pour la compréhension de ce que nous ignorons ; étant bien entendu
que si nous demandons du matériel, ils sont obligés de nous le fournir.
Jean finit cette invocation avec un AMEN, mot qui couronne toutes les prières
chrétiennes. Si nous analysons ce mot, nous verrons qu’il comporte une intention de
spiritualisation d’une intensité inégalable. Aleph-Mem-Noun, exprimé comme un souhait de
l’âme, signifie que l’Aleph pénètre dans le Mem et qu’il s’infiltre au plus profond du Noun.
L’Aleph est une force engendrée par Kéther-Père, elle contient la Volonté Suprême, le
potentiel de tout ce qui existe. Le Mem représente le monde matériel et le Noun est tout ce
que ce monde contient de particulier, l’extrême limite du fractionnement divin. En exprimant
notre souhait que la volonté de l’Aleph atteigne le Noun par la porte du Mem, nous
demandons à Dieu qu’il pénètre dans l’infiniment petit. Chaque fois que nous prononçons le
mot AMEN, même si nous n’avons pas conscience de sa signification, nous sommes en train
de rapprocher Dieu du petit monde fractionnaire qui est le nôtre.
« Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra,
même ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de
la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen.
Je suis l’Aleph et le Tav, dit le Seigneur Dieu, celui
qui est, qui était et qui vient, le tout puissant Elohim
Sabaot. »
Apocalypse I, 7-8
Le Christ avait déjà annoncé qu’il reviendrait avec les nuées, et la doctrine ésotérique
nous apprend que le monde des nuées n’est autre que le Monde Ethérique, qui sera l’un des
mondes dans lesquels nous vivrons lors du Cinquième Jour de la Création, et lors de la
cinquième Ronde de ce quatrième Jour.
Le retour du Christ sera vu par tout le monde car nous vivrons tous dans ce monde des
nuées. Mais, tandis que pour les uns l’avènement sera un motif de joie, et parmi ces
privilégiés il faut inclure ceux qui l’ont transpercé, ceux qui l’ont bafoué, maltraité et tué car
ils pénétreront dans le Royaume du Christ par la porte de la haine et de la raillerie ; pour
d’autres, pour ceux qui se trouvent en état de tribu, il sera un motif de lamentation. Lorsque le
Royaume de l’Unité s’établira dans le monde et qu’il sera évident et visible pour tous, ceux
qui persisteront à vouloir vivre séparés, trop fiers d’appartenir à une race, à un groupe ou à
une communauté, ceux-là deviendront des citoyens de deuxième classe et ils se lamenteront
de l’unité reconstituée car ils n’en feront pas partie.
Les nuages qui constituent le Monde Ethérique sont déjà en nous, dans notre
organisme, c’est le Corps Ethérique, formé par les quatre Ethers : Chimique, Vital, Lumineux
et Réflecteur. Ces Ethers constituent la porte d’entrée des forces supérieures dans notre
organisme. C’est par les Ethers que notre Ego se branche avec son véhicule physique. Nous
sommes donc déjà en possession des nuages sur lesquels doit arriver le Christ une fois qu’il
aura réalisé en nous sa tâche purificatrice.
La tâche du Christ consiste, au niveau individuel à :
• Prêcher depuis l’extérieur afin que « quiconque a des oreilles pour entendre, entende ».
• Pénétrer dans notre corps physique en sacrifiant sa vie (compte tenu de son niveau, vivre
dans notre prison matérielle représente un grand sacrifice) afin de régénérer le
fonctionnement de nos particules matérielles et d’élever notre fréquence vibratoire.
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• Ressusciter dans les nuées, dans notre Corps Ethérique afin de rétablir la liaison avec les
forces qui travaillent dans nos corps supérieurs. A partir de là, le Christ s’élève dans nos
corps jusqu’à ce qu’il atteint le Père ou, au niveau individuel, l’Ego.
Si le Christ vient avec les nuées, avec l’avènement du Monde Ethérique, les yeux qui
le verront seront ceux qui seront capables de contempler le monde des nuées. Le nombre de
personnes qui possède la vision éthérique augmente de jour en jour, quoique la plupart d’entre
elles ne sait pas ce qu’elle voit, ceux qui disent voir des extra-terrestres ou des phénomènes
que nul s’explique sont dans ce cas. Les Enseignements des Frères Aînés nous fournissent ces
explications précisément pour éviter que les hommes nagent dans la confusion.
Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui réunissent les conditions nécessaires pour
percevoir le Christ. Si à présent cette perception est subjective, individuelle et ne peut être
transmise, un jour viendra où ce phénomène sera objectif, où tous les yeux pourront le
contempler parce qu’il n’y aura plus de terre physique et nous vivrons tous dans la terre
Ethérique, dans les nuées. Et les individus qui n’auront pas pu réaliser à temps le travail de
rédemption se lamenteront car leur liaison avec le monde d’en haut ne sera pas bonne ni
suffisante, ils ne réuniront pas les conditions nécessaires pour l’utilisation de toutes les
ressources que la sphère des nuages nous réserve. Amen, dit Jean, ainsi soit-il : Aleph
pénétrera jusqu’aux confins du Noun afin de le régénérer.
Je suis l’Aleph et le Tav, l’Alpha et l’Oméga, celui qui est au début et à la fin de toute
force créatrice et structurée, le Dieu du présent, du passé et du futur, le Dieu des 22 Demeures,
différent dans chacune d’elles, me présentant aux âmes sous différents visages en fonction du
travail à réaliser, pour arriver jusqu’au Tav, où l’Unité Divine se trouve rétablie.
Je suis le tout puissant Elohim Sebaot (Tsade-Beith-Aleph-Vav-Tav). Elohim Sebaot
est le nom que l’on donne à l’Ehohim qui réside dans la Séphirah Hod et qui préside le
Choeur des Archanges. Le mot Sebaot est souvent traduit par Dieu des armées. Il s’agit des
armées célestes qu’Elohim-Sebaot conduit à la victoire. L’Elohim qui réside dans Netzah
porte le nom d’Adonai-Sebaot ; de sorte qu’il y a deux Sebaot dans l’Arbre Cabalistique, l’un
à droite et l’autre à gauche, chargés de conduire à la victoire nos armées divines intérieures,
c’est-à-dire les impulsions multiples qui nous viennent de toutes les Séphiras. Les Sebaots
font jouer ces impulsions dans la réalité matérielle, les rendant évidentes dans le monde
physique.
Si nous analysons de plus près les forces qui composent ce nom, nous verrons que la
première est le Tsade, qui se trouve à la fin de la deuxième ligne horizontale de notre table des
lettres (voir préliminaire). Cette deuxième ligne représente, dans son ensemble, le Monde des
Créations, gouverné par Hochmah et dans lequel nous agissons avec nos sentiments ou désirs.
Le Tsade, force terminale de ce cycle, cristallise et institue le Monde de Créations. Dans le
mot Sebaot, le Tsade s’intériorise dans le Beith, qui est la lettre-force que Dieu a élue pour
commencer la Création (Bereschit), de cette union ressuscite l’Aleph qui, par le canal du Vav,
force de transmission et de fécondation, atteint le Tav, le stade final de l’Oeuvre.
Sebaot est donc la force qui institue Hochmah dans notre monde physique, qui établit
le règne des désirs et nous mène vers le monde dont nous avons si longuement parlé dans les
dernières Leçons sur les Evangiles. De la même façon que dans la Mythologie Mercure est le
messager des dieux, celui qui est chargé de transmettre aux hommes les décrets divins, ici
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Sebaot, l’Elohim qui réside dans Hod-Mercure, se charge, à l’aide de ses légions d’Archanges,
de fomenter la révolution qui anéantira l’ancien monde pour nous faire entrer dans le nouveau
monde des désirs que le Christ est venu annoncer.
Dans nos Leçons à propos des lettres hébraïques, nous avons parlé d’un sujet cher aux
cabalistes : la double nature de l’Aleph ; d’un côté, il est la force universelle qui donne la vie à
tout ce qui existe, la source et le flot de la Volonté de Kéther, grâce à laquelle le monde existe
lorsqu’elle s’intériorise dans le Beith. Mais l’Aleph peut également signifier la mort lorsqu’il
jaillit soudain au milieu d’un organisme incapable de supporter l’explosion de vie qu’il
apporte. C’est pour cela que l’on dit que l’Aleph est Vie-Mort-Vie. Dans le nom divin de
Sebaot, nous voyons que l’Aleph apparaît enterré au milieu des forces qui le constituent et, tel
que nous le constaterons dans les chapitres suivants de l’Apocalypse, l’arrivée de Sebaot et
l’établissement de ses pouvoirs représentera la vie éternelle pour certains et la mort pour
d’autres.
Jean achève ainsi son introduction avec l’arrivée d’Elohim-Sebaot, traduit aussi par :
« Le tout puissant représentant du Premier et du Dernier et de tous les dieux-états
intermédiaires qui expriment les différents visages de la seule et unique divinité. »
« Moi, Jean, votre frère, qui ait part avec vous à la
tribulation, au Royaume et à la persévérance en Jésus,
j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole
de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus saisi par
l’esprit au jour du Seigneur et j’entendis derrière
moi une voix forte, comme le son d’une trompette, qui
disait : ce que tu vois, écris-le dans un livre, et
envoie-le aux sept Eglises, à Ephèse, à Smyrne, à Pergame,
à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée ».
Apocalypse I, 9 à 11
Jean nous dit ici qu’il est notre frère, qu’il appartient à notre Vague de Vie humaine,
qu’il n’est pas un extra-terrestre, ni un Ange, ni un Luciférien. Il est notre compagnon dans la
tribulation, il a vécu tout ce que nous vivons, il a traversé la tribulation et a atteint le Royaume
après avoir vécu la persévérance en Jésus, qui est la patience qui vient à bout de tout, qui
conduit à l’île de Patmos, cette île à laquelle Jean arrive à cause de la parole de Dieu et le
témoignage de Jésus.
Les commentateurs de l’Apocalypse pensent que Jean fut déporté dans cette île alors
qu’il était poursuivi par les ennemis du Christ. En réalité Jean nous écrit depuis un niveau
spirituel, quoique l’île grecque de Patmos existe réellement, cette chronique ne nous rapporte
pas des faits réels, mais des faits mythiques qui se produisent dans l’intérieur même de chaque
individu. En termes mythiques, une île est l’endroit magique que le héros atteint après avoir
traversé la mer philosophique qui l’entoure. A propos de cette mer, Don Pernety nous dit dans
son « Dictionnaire Mytho-Hermétique » : « La mer des philosophes est bien différente des
eaux salées dans lesquelles naviguent les hommes qui partent en quête des richesses de
Potosi. Leur mer se trouve partout et les sages la parcourent avec une tranquillité qui n’est
troublée ni par le vent ni par les tempêtes. Leur mer en général, c’est les quatre éléments, et
tout particulièrement, le Mercure, parfois la matière de laquelle on doit l’extraire. C’est en
s’exposant à cette mer, parsemée d’écueils pour le mauvais chimiste, que bon nombre
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d’entre eux fait naufrage et perd sa fortune en poursuivant un or qu’il n’a su extraire de sa
mine ».
Dans la Mythologie, nous trouvons de nombreux récits de héros qui organisent des
expéditions navales en quête de trésors, comme le Toison d’Or, qui se trouve précisément
dans une île, ou dans le but de délivrer une princesse aux prises avec un dragon féroce. Dans
notre Premier Cours, nous avons parlé du symbolisme de la Mer Rouge traversée à pied sec
par les hébreux dans le but d’atteindre les terres où ils allaient recevoir le Mana du ciel. La
mer, avec ses écueils et ses tempêtes émotives, doit être traversée par l’âme humaine pour
atteindre l’île mythique qui abrite le trésor. Et une fois que nous l’aurons atteinte, dès que
nous aurons extrait le Mercure philosophique et que nous posséderons la pierre dans laquelle
agissent Sebaot et ses armées, nous serons en mesure d’entendre la voix que Jean entendit.
La première condition pour devenir le Jean de la Révélation consiste donc à traverser
la mer des Eaux Vives sans faire naufrage, la mer dont chaque goutte d’eau constitue une
émotion et dans laquelle chantent les sirènes des eaux profondes, avec leurs voix magiques
qui nous rappellent le bonheur du passé, les plaisirs intimes de notre vie, desquels nous nous
éloignons irrémissiblement. Ils sont très nombreux les êtres qui dans cette croisière plongent
dans les eaux attirées par les merveilleuses voix de l’abîme. D’autres, comme Jean,
poursuivent leur chemin et atteignent l’île. Il ne recherchait ni trésors ni princesses, mais se
rendait en ce lieu « à cause de la parole de Dieu et du témoignage du Christ ».
Il fut saisi par l’esprit au jour du Seigneur. Les commentateurs de la Bible concluent
qu’il doit s’agir du Dimanche et il est certain qu’en ce jour, régi par le Soleil, les vibrations
spirituelles arrivent de façon plus intense, mais l’homme qui a atteint l’île mythique après
avoir traversé sain et sauf la mer philosophique se trouve dans un état spirituel nommé Jour du
Seigneur. Le soleil brillera à tout jamais dans sa nature et dès lors pour lui tous les jours de la
semaine seront des Dimanches.
Le Dimanche représente une anticipation de ce que sera le monde futur, lorsque le
règne du Christ sera instauré dans la vie sociale. Le genre d’activité qui se réalisent le
Dimanche dans les pays chrétiens ou le Samedi dans ceux qui vivent dans la sphère juive,
nous donnent une idée du changement que suppose le passage d’un monde à l’autre. En effet,
tandis que les juifs vivent le Samedi littéralement écrasés sous le poids de la loi, privés même
du droit de sortir un bras par la fenêtre pour voir s’il pleut, le Dimanche chrétien est un jour
consacré aux jeux, au plaisir, pendant lequel chacun donne libre cours à ses impulsions, tandis
que sous le règne de Jéhovah, le jour de fête est le plus restrictif de la semaine. L’arrivée du
Christ signifie l’avènement du Règne de la Liberté.
Lorsque nous atteignons notre liberté intérieure, quand celle-ci ne suppose plus aucune
menace pour personne et n’implique aucune obligation envers les autres, cela indique que
nous vivons au « Jour du Seigneur », et l’esprit nous transporte alors vers d’autres réalités. Les
anecdotes de notre vie physique perdent leur importance et nous nous éveillons à la vision
sublime du futur.
« J’entendis derrière moi une voix forte, comme le son d’une trompette », nous dit
Jean. Marie de Magdala fut aussi obligée de se retourner pour voir le Christ ressuscité, alors
qu’elle se tenait devant son tombeau vide. Le lecteur trouvera le commentaire de cet épisode
dans « L’Interprétation Esotérique des Evangiles » (du même auteur). Lorsque nous aurons
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avancé dans le monde matériel jusqu’à l’extrême limite de nos possibilités, ce sera en tournant
le dos à ce qui jusqu’alors avait été notre réalité que nous pourrons progresser. Il ne s’agit pas
de rebrousser chemin pour retourner à des situations déjà vécues, mais de tourner le dos au
monde matériel afin de pénétrer dans les mondes d’en haut qui se trouvent derrière pour
l’homme qui parcourt les Sentiers d’Involution. Jean nous dit en effet que, s’étant retourné, il
eut une vision. A partir de là, Jean s’emploie à décrire, non pas des réalités physiques, mais
des réalités spirituelles.
La voix forte comme le son d’une trompette le prie d’écrire tout ce qu’il voit sur un
volume et de l’envoyer aux Sept Eglises. Chacun d’entre nous écrit, avec sa vie, le récit de
tout ce qu’il voit ou fait. Cette écriture est recueillie dans les Clichés Akasiques et constitue
notre apport à l’Oeuvre Cosmique. Dans notre situation actuelle, une grande partie de ce que
nous écrivons ne peut être enregistrée dans ces Archives, du fait qu’elle n’est pas en harmonie
avec les Lois Universelles, et tout ce qui est fait en dehors de la Loi Cosmique est inscrit dans
les anales d’une autre archive, celle du Destin, aux bons soins des Anges de cette section, qui,
lors d’une prochaine incarnation, se chargeront de nous restituer une partie de cette Ecriture,
afin qu’il nous soit possible de la rectifier avec nos actes.
Lorsque nous aurons tout effacé de notre livre du Destin, quand tous nos gestes erronés
auront été rectifiés et que nous aurons tourné le dos à tout ce qui représente une valeur
matérielle, nous nous éveillerons à la vision d’un autre monde et, arrivés là, nous ne devons
surtout pas nous contenter de jouir des connaissances qu’une telle vision nous apporte, nous
devons au contraire écrire un livre et l’instituer dans notre vie puisque chacun de nous est la
plume à l’aide de laquelle l’Histoire Sacrée est écrite.
Il ne s’agit nullement d’écrire un livre pour le vendre dans les librairies, cette
inscription doit être consignée dans les Archives Akasiques, où elle pourra être consultée par
tous les êtres qui se trouvent dans le Monde de la Pensée et qui ont ainsi la possibilité de
s’imprégner du savoir consigné dans ces pages.
Pour comprendre réellement les mécanismes de la Création, il est nécessaire que
l’histoire nous soit racontée par l’un des nôtres, quelqu’un qui soit notre compagnon dans la
tribulation, car lui seul est capable de nous faciliter cette compréhension. L’Ange ou
l’Archange possèdent des connaissances bien supérieures, mais il leur est impossible de nous
en faire part avec précision. Ils utilisent pour nous parler le langage des symboles, ils nous
inspirent, nous suggèrent, mais un être qui appartient à notre Vague de vie sera toujours
beaucoup plus efficace à l’heure de nous communiquer son vécu. Nous pouvons observer ce
fait dans nos essais de communication avec la Vague de Vie animale. Certes, les animaux
domestiques possèdent un certain degré de compréhension, nous pouvons leur communiquer
certaines émotions, mais il nous est impossible de leur faire comprendre notre monde.
Le livre écrit par Jean, celui que nous connaissons et commentons, n’est que l’écorce,
la coquille du véritable livre consigné par Jean dans les mondes supérieurs, où est inscrite sa
pensée à l’origine de chaque mot. Si nous méconnaissons cette pensée, le texte nous semblera
obscur, mais si nous arrivons à la capter, alors nous saurons ce qu’il a voulu dire. Et bien plus
! Au cours des siècles, Jean a illuminé sa pensée, il lui a apporté plus de précision, plus de
finesse car ce qui est établi dans le Monde de la Pensée peut être amélioré et en fait les
Archétypes qui se trouvent dans cet endroit sont toujours en train de se parfaire. Autrement
dit, interpréter l’Apocalypse de Jean aujourd’hui ou au dixième siècle ne peut donner le même
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résultat. D’autre part la captation de sa pensée sera plus ou moins profonde selon le degré de
perception mentale de l’individu qui l’étudie.
Jean a ouvert un chemin pour la compréhension du Royaume annoncé par le Christ.
D’autres ont emprunté ce chemin après lui et l’ont élargi ; d’autres encore le suivront et
l’élargiront et un jour viendra où ce chemin étroit deviendra une autoroute où toute l’humanité
pourra circuler.
« Je me retournerai pour savoir quelle était la voix qui
me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept
chandeliers d’or, et au milieu des sept chandeliers,
quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu
d’une longue robe et ayant une ceinture d’or sur la
poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme
de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient
comme une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables
à de l’airain ardent, comme s’il avait été embrasé
dans une fournaise ; et sa voix était comme le bruit
des grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept
étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux
tranchants et son visage était comme le soleil lorsqu’il
brille dans sa force. Quand le je vis, je tombai
à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite
en disant : Ne crains point ! Je suis le premier et
le dernier et le vivant. J’étais mort et voici, je
suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs
de la mort et du séjour des morts. Ecris donc ce que
tu as vu, ce qui est et ce qui doit arriver ensuite,
le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma
main droite et des sept chandeliers d’or. Les sept
étoiles sont les Anges des sept églises et les sept
chandeliers sont les sept Eglises. »
Apocalypse I, 12 à 20
Cette première vision de Jean n’offre pas le moindre doute qu’il se trouve en présence
de celui qu’il a servi au pied de la croix et qui confia à ses bons soins Marie, la mère-Terre,
l’Ame Humaine régénérée. Mais son apparence est si différente de celle du Jésus de Nazareth
qu’il aurait été incapable de le reconnaître si Jésus lui-même ne lui avait pas révélé sa
personnalité. Sur terre, son apparence est celle de l’extrême humilité, mais dans le Monde qui
tourne le dos aux réalités matérielles, le Christ apparaît comme un roi puissant.
Telle est l’apparence du Christ dans le Monde du Désir, là où se trouve son Royaume.
Les voyants qui le décrivent avec une barbe noire voient en réalité une image artificielle créée
de toutes pièces par l’imagination populaire.
Dans la vision de Jean, le Christ apparaît paré des quatre Eléments, il s’agit de
trophées qu’il a obtenu en vivant pleinement dans chacun de ces Eléments. De son passage sur
Terre il garde la tunique et la ceinture d’or laquelle, comme nous l’avons vu, constitue une
frontière, une limite entre le monde inférieur et le monde supérieur. Les flammes de feu de ses
yeux indiquent que l’Elément Feu est devenu Lumière. Rappelons que le symbole du
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Sagittaire, troisième signe de Feu, est l’oeil divin inondant de ses rayons les nuages du monde.
Le Feu est la matière première qui fut utilisée dans l’élaboration de l’oeil humain. « Sa voix
est semblable au bruit des grandes eaux », dit Jean, cela veut dire que l’Elément Eau donne
un ton à sa parole, c’est-à-dire que les sentiments sont présents dans cette image. « De sa
bouche sort une épée à double tranchant », ce qui signale l’Elément Air, car l’Epée dans le
Tarot est le symbole de la Pensée-Air.
« Ses pieds semblables à l’airain ardent » sont une référence à la Mer d’Airain que
l’architecte Hiram ne put réaliser lors de la construction du Temple de Salomon, mais que le
Christ réalisa. Cette grande oeuvre consiste à faire fondre les métaux de notre terre humaine
pour en extraire la quintessence expérimentale qui nous donnera la possibilité de nous purifier
et de nous enrichir. Les cheveux blancs signalent que la Volonté de Création qu’ils
représentent souvenons-nous de Samson a été purifié et qu’elle est blanche comme neige.
Les sept chandeliers d’or qui l’entourent sont, tel que le personnage lui-même nous le fait
savoir, les sept planètes de notre système solaire, qui ont élaboré sur Terre, tout comme dans
les autres planètes, les sept groupes humains qui forment les sept Communautés. Mais ici les
sept chandeliers sont en or, ils ont atteint le stade final de perfectionnement et sont tous
pareils. Ils entourent le Christ, comme préfiguration de l’union de toutes les planètes avec les
Vagues de Vie qu’elles contiennent et qui un jour se produira dans l’univers tout entier sous
les auspices du Christ. A sa droite se trouvent les Elohims, maîtres des lampes d’or,
symbolisés par les sept étoiles. Lorsque le jour du Fils, le jour de Hochmah, prendra fin, tout
le système solaire sera intégré dans un seul bloc et tous les êtres auront le sentiment de leur
unité.
Les habitants des bas fonds mettent en circulation dans les régions inférieures du
Monde du Désir des copies des personnages sublimes, mais ces habitants sont incapables de
reproduire des valeurs qu’ils ne dominent pas car ils ne les ont pas vécues. C’est pourquoi la
croix les met en fuite, du fait qu’elle symbolise les quatre Eléments parfaitement conciliés, il
s’agit-là d’une tâche qu’ils n’ont pas su mener à bien.
Nous devons donc prendre note de la vision de Jean car cette image, avec tous les
attributs de la sagesse qu’elle comporte, ne peut pas être contrefaite par les esprits inférieurs,
et ces attributs nous indiqueront si le Christ de nos visions est authentique ou s’il s’agit d’une
copie sans valeur destinée à nous induire en erreur. Lors de son passage sur Terre, le Christ
nous avertit au sujet de l’existence de ce genre de copies.
Ce premier chapitre de l’Apocalypse est en relation avec la lettre ALEPH, présente
dans tout ce qui commence, mais également avec le TAV car l’Apocalypse est un voyage à
reculons, depuis le monde matériel jusqu’au trône du Père. Ceci est dit de façon précise par la
voix que Jean entendit avant la première vision : « Je suis l’Alpha et l’Oméga », en hébreu,
l’Aleph et le Tav. L’union de ces deux lettres indique une élévation. Lorsque l’Aleph vient
aider notre Tav, nous nous élevons vers le monde sublime que le Christ vint annoncer et dans
lequel Jean s’introduit pour nous décrire les détails de la pénétration de l’homme dans cet
autre univers qui nous attend.
Le message le plus important de ce premier chapitre est peut-être l’indication qu’il faut
tourner le dos aux réalités qui sont là, devant nos yeux, pour avoir accès au monde sacré. Mais
cela n’est possible que si notre temps est accompli. Du moment qu’il nous restera des affaires
à régler dans le monde physique, nous devrons y demeurer afin de remplir toutes nos
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obligations. Nous avons abordé assez longuement ce sujet dans notre Troisième Cours à
propos de la Maison VI de l’horoscope, là où se trouvent inscrits les travaux humains que
nous sommes obligés de réaliser. Tant que nous aurons des dettes à payer, les tâches se
présenteront devant nous d’une façon naturelle et nous les reconnaîtrons parfaitement.
Lorsque notre vie sera vide d’anecdotes, lorsque personne ne dépendra plus de notre travail,
l’heure aura sonnée de tourner le dos, nos Anges Gardiens se chargeront de nous avertir du
fait qu’en ce qui nous concerne, le spectacle a pris fin.
A titre d’exemple, nous pourrions citer le cas d’un homme qui se plaignait car chaque
fois qu’il allait au cinéma, il était dérangé par les gens qui mettaient leurs pieds sur le dossier
de son fauteuil. Il changeait de rang, et de nouveau il lui arrivait la même chose, d’autres
personnes le dérangeaient derrière lui et ainsi plusieurs fois de suite, et quand il décidait de se
retourner pour protester, croyant avoir affaire à quelque gamin sans scrupules, il se rendait
compte qu’il s’agissait d’une personne d’aspect on ne peut plus respectable qui lui présentait
humblement ses excuses, en disant qu’elle ne s’était pas rendue compte qu’elle dérangeait, et
cette attitude déconcertait encore plus notre homme. Sans cesse dans la rue des anecdotes qui
se déroulaient derrière lui réclamaient son attention. Il est bien évident que tous ces incidents
avaient un but : lui faire comprendre qu’il devait se retourner et porter son intérêt sur ce qui se
passait dans son dos, tel que le fit Jean au début de son récit.
Nous devons être capables de reconnaître notre chemin, si devant nous rien ne se
passe, si les gens qui se situent devant nous sont dépourvus de fraternité, de solidarité, s’ils ne
font pas attention à nous, si personne ne nous appelle, ne nous écrit ou ne nous exprime son
amitié ou son amour, cela signifie que notre rôle dans le monde physique a pris fin. Tournonslui le dos et derrière nous, nous trouverons la chaleur humaine que nous cherchons.
Questions
1.
Qui est cet homme nommé Jean auquel le Christ a transmis la Révélation ?
2.
Dites ce que vous avez compris au sujet des sept Eglises qui sont en « Ashiah ».
3.
Que signifie le mot Amen ?
4.
Que devons-nous faire pour atteindre l’île mythique de Patmos où nous attend la
Révélation ?
5.
Que signifie exactement « écrire ce que nous voyons » ?
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