l`Annonciation, retable d`Issenheim
Transcription
l`Annonciation, retable d`Issenheim
fiche de visite l’Annonciation, retable d’Issenheim Marie prie... Comme un miroir, le livre ouvert lui révèle toute la scène qu’elle est en train de vivre. “Un archange, Gabriel, va t’apporter la nouvelle, tu auras un enfant, ce sera Jésus, le fils de Dieu” La figure de l’ange est étonnante : rougeaud, sauvage, avec une chevelure de feu. Il passe en “coup de vent”, son pied ne touche pas terre. Marie a un geste de surprise, elle se détourne, hésitante, mais se soumet cependant, jette un regard vers l’archange, et tend l’oreille pour recevoir cette parole qui va la féconder. La “lumière divine”, immatérielle, pénétre son corps, et prend corps. A cet instant, Marie est enceinte et porte Jésus en elle. Tout ceci était prévu, écrit, dans les deux livres ouverts, celui que lisait Marie et que nous présente aussi le prophète Isaïe : il ne pouvait en être autrement. Le peintre raconte la scène avec ses propres mots, une harmonie de rouges profonds (rmanteau, rideau) et de matières (étoffes, chevelures) magnifiques. Une douce lumière venant de l’extérieur mais aussi de la colombe baigne la scène. Le prophète Isaïe montre qu’il avait prédit cette scène. La lumière divine émane de la colombe, qui symbolise l’Esprit saint. L’ange Gabriel est un messager envoyé sur terre par Dieu, il tient un sceptre qui le désigne comme son porte-parole. Marie, en lisant,se préparait à son destin : ce qui est écrit se réalise... Curieusement, Grünewald a répété deux fois la même phrase. La scène est représentée à l’intérieur de ce qui semble être une chapelle. Détail à observer : le pavement du sol apparait en coupe : une scéne coupée du réel, un “ théatre”? La tranche des carreaux est visible : nous retrouverons cet effet dans les dalles des panneaux de “l’Incarnation”. Tu veux mieux connaître cette œuvre ? Retourne cette fiche. MIEUX VOIR LE TRAVAIL DU PEINTRE Débordant de vitalité, le messager s’impose. Troublée, le rose aux joues, chevelure défaite, Marie risque un regard en coin vers l’intrus. TROUBLE, SOUMISSION GESTE IMPÉRIEUX Le geste de Gabriel désigne une zone située entre la vierge et la colombe. Les mains hésitantes de Marie trahissent son trouble. Cette colombe qui survole l’ensemble -on voit le dessous de ses pattes- n’est pas un simple oiseau : c’est le symbole de la présence de Dieu, l’Esprit Saint, que l’on nomme aussi Souffle divin, lumière, parole divine. C’est cet esprit qui s’apprête à prendre corps, dans le corps de Marie. un repentir ( une transformation faite par le peintre) visible aux rayons X en laboratoire montre que le peintre avait d’abord pointé le doigt de Gabriel sur la colombe. Rideaux qui s’écartent, lourde étoffe protectrice doublée de rouge de la robe de la vierge, légèreté de l’envol du vêtement de l’archange, le vocabulaire des plis et des drapés, des couleurs et des matières, symbolise la scène de l’annonciation... LE TEMPS EST SUSPENDU : Gabriel, le messager, arrive comme un souffle de vent, il ne touche pas terre. SAVOIR ET COMPRENDRE : Des textes de la bible sont à l’origine des images La prophétie d’Isaïe (is.7 14) : “C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel.” L’annonciation racontée par saint Luc, dans l’évangile : “L’ange Gabriel.../...entra et dit, réjouistoi.../...A cette parole elle fut toute troublée.../... “Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.”