Cyclopolitain : un triporteur électrique en mode entreprise solidaire

Transcription

Cyclopolitain : un triporteur électrique en mode entreprise solidaire
Cyclopolitain : un triporteur électrique en mode entreprise solidaire
Lefigaro.fr, par Charles Gautier mis à jour le 12/10/2015, publié le 11/10/2015
Si l'Asie nous a donné ses cyclopousses et l'Italie
ses célèbres Vespa utilitaires, une PME lyonnaise,
Cyclopolitain, férue de nouvelles mobilités et très
impliquée dans le secteur de l'économie solidaire,
construit depuis dix ans des triporteurs à pédales
à assistance électrique.
Moins fatigants que le tricycle vietnamien, moins polluants que les triporteurs vrombissants,
ces Cyclopolitains transportent aussi bien des passagers que de petites cargaisons dans
l'hypercentre des villes. Créée en 2003 par deux anciens élèves de l'EM Lyon, Sarah Dufour et
Gérard Levy, Cyclopolitain a progressivement trouvé sa vitesse de croisière. Quelque
1300 triporteurs sont actuellement en service dans vingt-sept pays. En France, vingt villes ont
accueilli ces drôles d'engins au design futuristes.
Un vrai succès: la PME emploie désormais quinze personnes et réalise 2 millions d'euros de
chiffres d'affaires, dont la moitié générée par la vente de triporteurs électriques. «Nous avons
concrètement deux activités, explique Sarah Dufour, directrice générale de Cyclopolitain.
Outre la vente des triporteurs à des franchisés, la deuxième est une activité de service et de
publicité.»
En effet, une agence intégrée organise des opérations de streetmarketing ou d'affichages
mobiles nationales grâce à la flotte des deux cents vélotaxis appartenant aux franchisés ou
loués directement, le plus souvent à des étudiants.
«Mon coursier de quartier»
«Les triporteurs sont loués entre 15 et 30 euros par jour et nous empochons la
publicité affichée sur les triporteurs», précise la fondatrice. Les livreurs les plus efficaces et
bilingues, réussiraient à gagner jusqu'à 200 euros par jour! Du coup, Cyclopolitain, qui
souhaite devenir un acteur de l'économie solidaire, a décidé d'aider à la création de
microentreprise.
Depuis le mois de mai, Cyclopolitain tente un autre pari avec la création de microfranchises
pour autoentrepreneurs, via l'opération «Mon coursier de quartier». Cette opération est
menée avec l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), qui finance les
triporteurs vendus 8200 euros (TTC). «Ces coursiers de quartier, souvent des
autoentrepreneurs, transportent des voyageurs, réalisent des livraisons de proximité,
participent aussi à des campagnes publicitaires et louent leur propre emplacement», poursuit
Sarah Dufour. Ces coursiers «électriques» reçoivent une formation de trois jours, et
bénéficient des conseils d'un référent. Ils sont en relation entre eux grâce à un réseau social.
Déjà, une quinzaine de personnes - de 25 à 55 ans - s'est lancée dans ces opérations de
livraison ou de vélotaxi en hypercentre.
Les revenus obtenus à la force du mollet n'ont rien d'anecdotiques: entre 1500 et 3000 euros
par mois, assure le constructeur des Cyclopolitains. Des entreprises telles que Carrefour,
Monoprix, DHL, TNT par exemple emploient ce type de triporteurs à assistance électrique
réalisés par Dangel, une entreprise du Haut-Rhin, bien connue des amateurs de rallyes toutterrain et de véhicules «4 × 4». «Nous en avons construit cent exemplaires en 2014», précise
Sarah Dufour.

Documents pareils