À LA RENCONTRE DE L`ABBÉ GIUSEPPE VACCA À MALONNE

Transcription

À LA RENCONTRE DE L`ABBÉ GIUSEPPE VACCA À MALONNE
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ANNÉE DU SACERDOCE
À LA RENCONTRE DE L’ABBÉ GIUSEPPE VACCA À MALONNE.
Aujourd’hui,
nous
avons
rendez-vous
avec un peu de
chaleur et de soleil,
qui nous vivent du
sud. L’abbé Giuseppe
Vacca nous ouvre la
porte
de
son
presbytère
de
Malonne, tout sourire
et les bras ouverts.
Il est né à Palerme
en Italie, le 10 avril
1958,
dans
une
famille où croire n’est
pas une évidence. Sa
maman est certes
chrétienne, mais pas spécialement pratiquante. Son père quant à lui, bien qu’étant
croyant, a été élevé dans un milieu rigoureusement communiste… Pour se respecter
et s’aimer, sans que la religion ne soit une gêne, s’installera entre eux un dialogue
tout italien à la Don Camillo et Peppone.
Après un parcours classique au lycée, il entamera une formation au sacerdoce au
Séminaire et à la Faculté de Théologie Saint Jean l’Évangéliste à Palerme. C’est là
qu’il sera ordonné prêtre le 9 avril 1983.
Les quatorze premières années de son ministère le verront mettre toute son énergie
au service de deux paroisses : neuf ans dans une et cinq dans l’autre !
Se produit alors un changement d’évêque dans son diocèse et la nouveauté
s’installera dans la vie de l’abbé Vacca.
Son évêque l’enverra en Belgique ou durant trois ans d’abord et deux en plus après,
il rejoindra la communauté italienne de Charleroi. Sa mission s’étendra bien vite à
une présence auprès des Italiens de Namur … ce qui prolongera son séjour belge de
deux ans encore.
Même si l’appel du pays résonnait au fond de lui-même, suite à la proposition de
Monseigneur Léonard, il prolongera son séjour namurois en étant nommé curé à
Malonne, où il réside depuis 2005.
Il se lance alors dans un projet de vie communautaire, tout en restant prêtre
diocésain au service du ministère paroissial, dans l’Église locale.
Il fonde en 2004 la Fraternité Saint Léopold Mandic. Ils seront bientôt deux prêtres
et un séminariste, avec une association d’une quarantaine de laïcs qui partagent leur
spiritualité et soutiennent leur projet.
Cette communauté sera d’une aide précieuse pour surmonter les vicissitudes qui
peuvent entourer une nomination et les difficultés ordinaires du ministère
sacerdotale. Après 26 ans de sacerdoce, il se dit être toujours un prêtre heureux.
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Les perles d’un ministère …
L’abbé Giuseppe est très motivé par sa vie de prêtre et surtout par le fait de pouvoir
la vivre dans le contexte paroissial. Pour lui, la paroisse est le lieu de prédilection qui
permet au prêtre de s’épanouir, grâce à l’aide et à la présence de toute la
communauté.
La vie communautaire, au sein de la Fraternité Léopold Mandic est pour lui une autre
source de joie. Avec son confrère Stéphane Décisier, non seulement, il peut vivre en
bonne entente ; mais en plus, ce climat aide à un travail pastoral harmonieux et
fructueux … c’est un rêve qui se réalise avec l’aide de Dieu !
En bon italien, il aime les relations humaines. Il aimer parler, il aime aller à la
rencontre d’hommes et de femmes et de leurs situations de vie. Il le fait avec une
chaleur toute méditerranéenne, dans le respect des autres, mais aussi des
convictions qui l’habitent.
Il se réjouit aussi du bon accueil dont il a fait l’objet, tant par les paroissiens qu’il
rencontre que par ses confrères et les différences de sensibilité.
Son ministère en Belgique lui a permis de découvrir une autre langue, une autre
culture et il s’en réjouit.
Il a pu aller à la rencontre d’autres réalités d’Église, d’autres manières de penser et
de vivre sa Foi. La Belgique n’est pas l’Italie ! Que de richesses ainsi découvertes, qui
ouvrent les portes de l’esprit sur tous les chemins qui mènent à Dieu !
Les épines d’une rose …
Une grande difficulté qui pèse sur le ministère du prêtre, c’est une certaine solitude,
qui peut naître des défis de la pastorale, mais aussi et surtout celle qu’engendre les
difficultés de réaliser une véritable communion presbytérale.
Pourtant, toutes les années de la formation ont été une idéalisation de ce projet de
communion entre les prêtres. À l’usage, cela s’avère bien plus compliqué, même si
chacun cultive, à sa
manière,
ce
désir.
Heureusement,
son
projet
de
vie
communautaire a été
pour lui une force
précieuse et un appui
efficace.
Une autre difficulté est
liée
à
sa
situation
d’étranger, qui engendre
une différence culturelle
qui ne peut se combler
ainsi. On reste marqué
par le milieu qui nous a
vu naître, grandir et
construire !
C’est ainsi que la pastorale en Italie semble bien plus simple, entre autre de par les
contingences matérielles qui l’entourent.
En Italie, l’église et toute l’infrastructure qui l’accompagne sont moins dispersées et
permettent un meilleur rassemblement de la communauté.
En Belgique tout cela est très dispersé et demande une dépense d’énergie énorme
pour réunir « son petit monde » … d’autant plus que cette dispersion s’accompagne
de difficultés économiques indéniables (contrairement à l’Italie où les paroisses
peuvent compter sur une grande autonomie de ressources et d’utilisation de celles-ci
).
L’effort catéchétique, lui aussi, semble plus ardu en Belgique. On croit pouvoir
compter sur l’appui d’autres lieux d’éducation, comme l’école catholique, mais on
déchante souvent !
En Italie, cet effort catéchétique s’étend sur une période plus longue, ce qui permet
un meilleur accompagnement de tous ces jeunes en quête de sens et de raisons de
vivre.
Autre pays, autre mœurs ……
Un chemin balisé …
Pour vivre sa vie de prêtre de manière harmonieuse, l’abbé Vacca a trouvé quelques
balises qui lui semblent importantes.
Il y a d’abord la « communion » sous toutes ses formes : celles qui permettent de
travailler ensemble « pour le même patron », malgré les différences qui nous sont
caractéristiques ; celle qui naît d’une atmosphère qu’il faut créer pour que tous
puissent s’impliquer au mieux.
Il y a bien sûr la vie de prière personnelle et communautaire. Il s’agit là d’un aspect
précieux, parfois ardu, pour lequel on fait ce qu’on peut, ne disposant pas des
facilités de la vie monastique.
Il y a encore, et c’est fondamental, la rencontre des autres. L’abbé Vacca nous livre
là une formule qui dit bien les choses : « Un homme de Dieu doit être avant tout un
homme parmi les hommes, sans quoi, il ne sert à rien ».
Il éprouve enfin la nécessité de retrouver ses racines vraies. C’est le projet qu’il se
donne,
entre
autre, auprès de
la communauté
italienne dont il
a la charge.
Avec eux, il ne
veut pas former
une
Église
parallèle,
qui
sentirait
bon
l’Italie d’antan,
celle
que
la
deuxième
où
troisième
génération
n’a
pas connue. Il
lui semble au
contraire
important de les
intégrer là où ils vivent. Il lui semble fondamental d’être disponible pour les
accompagner dans leur chemin de vie (naissance, mariage, mort …), mais il souhaite
le vivre avec eux là où ils vivent, dans leur univers paroissial de Belgique, la terre qui
les accueille.
Un rêve …
Dans l’Histoire de l’Église et dans son actualité récente, ses responsables ont souvent
eu du mal à se faire comprendre. Leurs manières de communiquer les ont faits
passés pour des « extraterrestres » vivant hors des réalités du monde.
Certes, l'Évangile est toujours le même. Jésus-Christ est le même. Cependant la
manière de transmettre ces trésors qui nous font vivre devrait tenir compte des
changements du monde et de ses modes d’expression.
Du chemin reste à faire !
Une rencontre agréable qui se termine autour d’une bonne table, bien italienne,
bercée par la douceur d’une musique bien de là-bas.
L’abbé Vacca se met à l’orgue électronique, se souvenant que jadis il jouait dans un
groupe « Pop ». Il nous joue les notes d’une musique de film, les yeux tournés,
pleins de nostalgie, vers ce beau pays de Sicile qui l’a vu naître.
Un beau moment qui sent bon le bonheur !
Christine Dave et Guy De Smet.