FNCLCC - édition spéciale réseau DICOM TéléImagerie
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FNCLCC - édition spéciale réseau DICOM TéléImagerie
editio n spec RESID iale ZOOM FNCLCC Déc 2009 Edition spéciale d’information sur les projets « Groupe » des 20 CLCC Zoom sur EDITO Le réseau DICOM au service d’une imagerie innovante Dominique Maigne Le réseau DICOM-DICOM RT a été mis en place en 2007 dans le cadre de l'étude européenne H10 EORTC-GELA-IIL conduite sur les lymphomes de Hodgkin localisés. Son développement permettait de répondre à deux besoins fondamentaux : Délégué général de la FNCLCC Rester au cœur des échanges • l’utilisation systématique du TEP-FDG et son analyse multidisciplinaire dans la détermination des volumes ganglionnaires irradiés ; • la nécessité d’échanges prospectifs et en temps réel de données d’imagerie et de paramètres de traitements radiothérapiques. Depuis sa mise en service en 2007, et après une phase d'appropriation de l'outil par les utilisateurs, le réseau DICOM-DICOM RT a atteint sa vitesse de croisière si l’on en juge par les 1000 dossiers échangés sur le premier semestre 2009. Aujourd'hui, alors que les autres structures de soins ont pris conscience de l’utilité d’un tel réseau, il est crucial que les CLCC restent au cœur des échanges inter-établissements. Dans chacune de leur région, ils peuvent se positionner à la fois comme centre référent et "expert" dans le cadre de projets de recherche et comme promoteur de ce moyen de communication innovant dans l'échange des données d'imagerie. L'utilisation de ce réseau dans le cadre des RCP est également envisagée. Quelle que soit son évolution, ce réseau contribue à une meilleure prise en charge partagée du patient au sein d'un territoire de soin. Une telle rapidité d’échanges ne pouvait être obtenue que par le biais d’un réseau internet. Initié à l’Institut Gustave Roussy, le réseau d’imagerie DICOM a pu être étendu rapidement à la totalité des 20 CLCC grâce à des subventions de l’ARC et de la FNCLCC. Une formation concrète des utilisateurs sur le terrain l’a rendu pleinement opérationnel. D’autres établissements ont pu ensuite intégrer le réseau. Une meilleure qualité des soins Le réseau a permis d'évaluer de façon rigoureuse l’apport du TEP-FDG dans la détermination des volumes à irradier. Les résultats préliminaires montrent que chez 75 % des patients, cette technique permet l’identification d’au moins un ganglion atteint non vu au scanner. L’implémentation progressive du contrôle de qualité prospectif et consensuel a amélioré l’homogénéité des traitements de 20 %. La particularité du réseau vient de l’interconnexion totale entre les différents établissements. La rapidité des échanges garantit des soins de meilleure qualité, ainsi que des contrôles de qualité prospectifs et en temps réel pour tous les essais cliniques. Le réseau peut s'utiliser de façon courante pour toutes les réunions multidisciplinaires et pour tout patient voulant un second avis. Enfin, il offre aux CLCC une opportunité de renforcer leur position en tant que centres de référence et d’excellence au sein de leur région. Dr Théodore GIRINSKY, Radiothérapeute, Institut Gustave Roussy, Villejuif Genèse du projet au sein du groupe lymphome EORTC 2000 www.fnclcc.fr 101, rue de Tolbiac – 75654 Paris Cedex 13 Tél : 01 44 23 04 04 – Fax : 01 45 82 07 59 Installation du réseau dans les CLCC D'autres ES Réseau rejoignent Formation des utilisateurs opérationnel les CLCC mai à novembre 2007 novembre 2007 à mai 2008 hiver 2008 Autonomie financière du réseau 2009 juin 2010 > suite page 2 Questions à Marta Jimenez Chef de projet de recherche clinique – BECT – FNCLCC D'autres études que H10 utilisentelles le réseau DICOM-DICOM RT ? Oui, c'est le cas par exemple de l’étude clinique LANDsCAPE coordonnée par le Groupe Essais Précoces de la Fédération. Elle évalue l’efficacité d’un traitement ciblé chez les femmes atteintes d’un cancer du sein métastasé au cerveau. Initié en avril 2009, cet essai s'appuie sur l’installation du réseau dans les 20 Centres pour simplifier la logistique de centralisation des IRMs cérébrales. Les images sont regroupées et analysées au sein du service de radiologie du CLCC de Nantes, qui emploie une technique de mesure volumétrique des lésions et d’analyse des séquences de perfusion. La relecture centralisée de l’imagerie est ici une garantie d’objectivité et de qualité de l'essai clinique, facilitée par la rapidité des transmissions. Et dans la recherche sur les techniques d'imagerie ? L’imagerie fonctionnelle connaît de nombreux développements dont les objectifs sont de prédire et d’évaluer la réponse précoce au traitement pour devenir un outil d’aide à la décision thérapeutique. Que ce soit dans le cadre de la recherche ou dans le cadre de la pratique quotidienne, le réseau d’image permet d’être en lien immédiat avec le centre référent de la technique, qui peut ainsi faire bénéficier le patient de son expertise sans délai. Dr Corinne Bailly Radiologue – Centre Jean Perrin – Clermont-Ferrand Comment le réseau s'intègre-t-il à votre pratique quotidienne ? Pour le moment, il ne s'agit pas encore d'une pratique quotidienne, mais nous avons déjà eu l'occasion à plusieurs reprises d'y avoir recours, en particulier pour transmettre des images de radiologie à l'Institut Gustave Roussy. C'est beaucoup plus rapide que les moyens traditionnels (CD Rom), sans déperdition d'informations et surtout, sécurisé. Par exemple, un patient pris en charge initialement en région parisienne a été hospitalisé en post-opératoire tardif dans notre Centre. Nous avons pu transférer rapidement les images de son scanner passé dans notre service et ce dossier a été discuté dans l’après midi avec le chirurgien parisien qui l’avait opéré. Quelles autres utilisations envisageriez-vous ? J'aimerais utiliser ce réseau pour demander des avis à des collègues dans certains cas complexes, en particulier dans les sarcomes. Il serait intéressant que son utilisation devienne une habitude, au moins entre CLCC et que ce réseau soit pérenne. Il pourrait également être utilisé dans le cadre d’essais cliniques avec un transfert rapide et sécurisé des données, permettant une relecture centralisée facile et homogène au niveau d’un centre. Pr Judith Landman-Parker Cancérologue - pédiatre – Hôpital Armand Trousseau – Paris Vous travaillez à l'Hôpital Trousseau. Comment recevez-vous les images du réseau ? Les sites de l'AP-HP ont un système de connexion commun leur permettant de visualiser les imageries effectuées dans chacun des hôpitaux. Le système de transmission utilisé permet alors de lire les TDM ou les IRM comme si les examens avaient eu lieu sur notre propre site. De plus, contrairement à une transmission sur CD Rom, nous sommes affranchis du temps d'ouverture des fichiers ce qui permet une réelle relecture au cours des RCP. Quelles utilisations avez-vous de ce réseau et que vous apporte-t-il ? Il peut nous servir pour le transfert d'images quand nous sommes sollicités pour une seconde lecture dans des cas complexes, dans le suivi d'un patient qui effectue son traitement sur deux sites différents ou dans le cadre d'un protocole de recherche. Les lymphomes de Hodgkin chez l'enfant, dont je m'occupe, sont de très bons exemples car ils rassemblent tous ces cas de figure. On utilise plusieurs types d'imageries différents : IRM, scanners, TEP TDM, imagerie nucléaire. De plus, on a besoin de les superposer, parfois de les fusionner, le tout avec une qualité suffisante pour satisfaire les besoins du radiologue, du médecin oncologue ou du radiothérapeute. A mon avis ce type de réseau devrait être un objectif de santé publique ! Ils doivent absolument se développer ! Le réseau DICOM en chiffres 49 établissements de santé connectés, dont 20 CLCC 1000 Plus de dossiers échangés en 6 mois 50 % 50 % de recherche clinique, de pratique courante 4500 euros /an et par établissement pour la maintenance et l'abonnement Publication de la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer Directeur de la rédaction : Dominique Maigne • Rédactrice en chef : Valérie Perrot-Egret • Comité de rédaction : Théodore Girinsky, Emmanuel Reyrat, Sylvie Tresson, Viviane Tronel • Ont collaboré à ce numéro : Corinne Bailly, Véronique Edeline, Marta Jimenez, Judith Landman-Parker, Claude Ruelle • Conception graphique : Inergie < retour page 1