La région - Fêtes de la MADELEINE

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La région - Fêtes de la MADELEINE
14 JUILLET 2013
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SUDOUESTDIMANCHE
La région
PAYS BASQUE BÉARN LANDES
La Madeleine attend ses chars d’assos
MONTDE-MARSAN
Les associations
s’attellent
aux derniers
préparatifs pour
que les chars de
la cavalcade soient
prêts mercredi
THIBAUT LE GAL
[email protected]
W
innie l’ourson n’a pas encore toute sa tête. Mais les
bénévoles de l’ASPTT sont
à la tâche. « Il est un peu dodu, mais
il sera mieux la tête sur les épaules »,
s’amuse Joseph, en descendant du
tracteur qui assemble les pièces de
la figurine géante.
Dans le hangar de l’Amicale des fêtes de quartier, on s’active. Il faut que
les chars de la cavalcade soient prêts
pour le premier jour des Fêtes de la
Madeleine, mercredi soir.
« C’est un moment fédérateur où
les associations montoises se retrouvent pour créer ensemble quelque
chose de beau, explique Jean-Louis
Cabanacq, président de l’amicale.
On a de tout ici : des militaires, des
salariés, des retraités, des jeunes
rockeurs… toutes générations confondues. » L’amicale échange au
mois d’avril ses anciens chars contre de nouveaux auprès des comités
des fêtes de différentes régions. Les
structures en fer grillagé sont ensuite retravaillées. « On recouvre les
coques de papier journal, puis de papier kraft, et on laisse les associations
les décorer comme elles le souhaitent », détaille Jean-Louis Cabanacq.
Pour l’occasion, l’amicale fournit
aux 400 bénévoles des fleurs de papier, des tubes de colle et des groupes électrogènes. « Eux donnent leur
savoir-faire et leur main-d’œuvre »,
ajoute le président.
Winnie l’ourson, sur le char de l’ASPTT, partira en quatrième position de la cavalcade mercredi soir. PHOTO PASCAL BATS
Des chars hauts en couleur
À quelques jours du lancement, le
hangar s’est transformé en pays des
merveilles. Shrek et Tigrou côtoient
Hansel et Gretel, Bourriquet ou Merlin l’Enchanteur.
Partout, des groupes confectionnent des fleurs de couleur en papier
crépon. Ce sont elles qui donnent
chair aux personnages posés sur les
chars.
Assises sur des chaises disposées
en cercle, les membres de l’association Saint-Médard Sports et Loisirs
travaillent dans la convivialité. « On
les taille, on écrase les queues et on
les frise, précise Georgette, en jetant
les fleurs prêtes dans un carton. On
en fait 2 000 par soir, de 20 à 22 heures, depuis début juin », ajoute-t-elle.
« Et surtout, on papote, on se marre.
Ça fait dix ans qu’on fait ça ! » lance
sa voisine. Les fleurs confectionnées
formeront la couverture d’un abécédaire géant. « C’est un travail à la
chaîne, tout le monde s’y colle ! » lâche la présidente de l’association,
Georgette, pinceau en main. Chaque détail a son importance. « On a
passé un coup de bombe dessus
pour évoquer la couverture d’un livre ancien. »
Un peu plus loin, Pierrot, 82 ans,
sangria en main, donne de la voix.
« J’ai un petit 75… À lui seul, il en vaut
15… », entonne-t-il, sans fausse note.
Ses camarades de l’ASPTT le suivent
en riant. « Comme c’est un travail
pas toujours marrant, on essaie de
l’agrémenter avec des chansons »,
confie Martine, entre deux pliages
de fleurs. La retraitée d’Orange
ajoute : « On est ouvert à tout le
monde. Il y a là des retraités de Carrefour, de l’hôpital. N’importe qui
peut venir donner un coup de
main. »
L’association Lous Rescapats défilera pour la première fois. Pour cette
occasion, la douzaine de membres
achève le toit de « la maison en sucre
d’orge». « Ce n’est pas facile avec cette
chaleur, les fleurs tombent », s’agace
Alain, 65 ans. Son voisin, David, annonce sa dernière trouvaille. « Je vais
mettre une machine à faire de la fumée à l’intérieur de la cheminée. »
Sur le char du quartier Balen-Sart,
un Hercule géant combat l’Hydre
de Lerne. « On l’a déshabillé et on a
mis une couleur qui pète un peu
dans la nuit, s’enthousiasme Claude,
président du comité. On a aussi soigné Hercule, qui avait les coudes
usés. » « Encore une bagarre de
comptoir ! » plaisante un de ses camarades.
Les 19 chars défileront avec les
bandas mercredi soir et dimanche
matin. Comme chaque année, c’est
le Toro de l’amicale qui prendra la
tête. « Les chars, c’est une tradition.
Au début du siècle dernier, ils étaient
tirés par des chevaux », explique
Jean-Louis Cabanacq. Mercredi, on
utilisera des petits tracteurs. Mais la
récompense de tout ce travail, elle,
ne change pas. « Ce sont les yeux
écarquillés des gosses qui regardent
les chars passer. »