Airs de concert et symphonies

Transcription

Airs de concert et symphonies
« Airs de concert et symphonies »
Wolfgang Amadeus Mozart
Mardi 5 février 2013, 20h
Opéra Royal de Versailles
Production Château de Versailles Spectacles
Véronique Gens, soprano
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction musicale
Après trois disques consacrés aux héroïnes de l’opéra baroque, classique et romantique (Virgin
Classics), Véronique Gens et Christophe Rousset se consacreront au répertoire mozartien. Ce nouveau
programme sera composé d’airs de concerts complétés par deux symphonies. Si Véronique Gens a déjà
enregistré au disque ce répertoire sous la conduction d’Ivor Bolton (Virgin Classics), cette nouvelle
collaboration entre la majestueuse soprano et Christophe Rousset apportera un regard neuf et singulier sur
ce répertoire majeur.
Les airs de concert, répertoire quelque peu singulier dans l’œuvre de Mozart, constitue néanmoins une
grande part de sa création lyrique. On en compte en effet pas moins de cinquante, dont la grande majorité
est pour soprano. Ceux-ci étaient d’usage variable : ils pouvaient tantôt être ajoutés à des opéras de Mozart
lui-même ou d’autres compositeurs – n’oublions pas qu’une œuvre est alors extrêmement malléable, le
concept même de droit d’auteur n’existant pas encore –, tantôt être chantés en récital dans les salles de
concert. L’air, même s’il est intégré à un opéra, peut être ainsi substitué ou devenir indépendant, en se
muant en air de concert. L’interprète trouvait ainsi un répertoire parfaitement adapté à ses exigences et ses
capacités, faisant montre d’une vocalité et de qualités d’expression remarquables.
Si certaines arias – « Vado, ma dove ? » ou « Chi sa, chi sa qual sia » – sont relativement courtes, il en
est de plus développées. L’aria « Ah lo previdi ! », écrit en 1777, sur un texte extrait de l’Andromède de
Paisello, est ainsi une petite scène dramatique à lui seul. « Non più tutto ascoltai » se distingue également
par une construction théâtrale assimilée par Mozart lui-même à un rondo, invitant récitatif et aria. Il fut
inséré dans le second acte de son Idomenée lors de l’exécution privée au palais viennois du prince Auersperg
le 23 mars 1786. Les amateurs y interprètent alors les parties ajoutées à l’œuvre, amateurs parmi lesquels le
baron Pulini, ténor pour qui l’aria est composé avant d’être transposé pour soprano. Ces arias proposent
un véritable voyage introspectif et contrasté au cœur des sentiments humains, évoluant parfois dans un
même air, de la fougue au désespoir.
Le programme est complété par deux symphonies. La n° 29, en la majeur, porte l’élan de l’intense
période créatrice des années 1770-1780. Composée à Salzburg, elle présente déjà sur le modèle viennois à
quatre mouvements, une construction élaborée. La symphonie n° 40, écrite en 1788, figure quant à elle
parmi les plus connues de Mozart, modèle de la grâce et de la légèreté qui émanent de l’esthétique
classique. La simplicité apparente n’entrave pas une réelle recherche du développement mélodique et une
profondeur dramatique indéniable.