lundi 13 juin 2016

Transcription

lundi 13 juin 2016
L’Etat islamique
fait 50 morts
sur le territoire
américain
Terry DeCarlo (à droite), représentant de la communauté
gay de Floride, est réconforté par un membre de la
police d’Orlando, ville où s’est produite la fusillade.
LEON NEAL/AFP
International pp.20-21
Les hooligans russes et
anglais sont déjà entrés
en scène à Marseille
Sports p.30 & Edito p. 56
Forza Belgio!
Les Diables ont découvert le Stade des Lumières, à Lyon, dimanche après-midi.
Les Diables entament leur Euro
ce lundi, à 21h, face à l’Italie. pp.28 à 35
Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,60 € – Luxembourg 1,50 €
Tél.: 02/744.44.44
PEMMANUEL DUNAND/AFP
BRUXELLES/BRABANT - - www.lalibre.be
133e année – n° 165 HHHHHH
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Homepage
Belgique pp. 4-5
International pp.16-20
Et si l’Europe venait
à disparaître?
Des élèves qui chahutent, c’est le quoti­
dien de nombreux professeurs. Que ce
soit en début ou en fin d’année, l’indis­
cipline sévit dans les classes. Si elle ne
semble pas plus importante qu’avant,
elle prend d’autres formes. Des forma­
tions existent pour aider les ensei­
gnants à s’imposer comme maîtres.
Les Européens, obnubilés par ce
qui ne va pas, ne voient plus ce qui
fonctionne dans leur Union. Et si
les institutions n’existaient plus,
quel serait l’état de la paix, de la
concurrence, de l’environnement,
etc.? Démonstration par l’absurde
et la fiction.
JEAN LUC FLEMAL
Pas simple de faire régner
la discipline en classe
La photo
La personnalité
Mark Clattenburg
Arbitre anglais du match Belgique-Italie.
13 mars 1975 Naissance à Consett (41 ans).
2012 Arbitre la finale des Jo de Londres.
28 mai 2016 Siffle la finale de ligue des
Champions.
OLI SCARFF/AFP
L
Pour clôturer les trois jours de cérémonies entourant son 90e anniversaire, la reine d’Angleterre Elizabeth II
a organisé dimanche une “street party” qui a rassemblé plus de 10000 convives devant Buckingham Palace.
2
“Dans le secret des lieux”, LaLibre.be vous
emmène dans les coulisses d’un géant du
divertissement. Un reportage à découvrir
sur notre site, en section “Médias/Télé”.
JOHN SIBLEY/PHOTO NEWS
bâtiment d’apparence anonyme en bordure
de l’A12, à une trentaine de kilomètres de
Bruxelles. Seuls les drapeaux à l’effigie de
Maya l’Abeille et de Mega Mindy
permettent de savoir que nous sommes
arrivés chez Studio 100. Depuis vingt ans,
l’entreprise, parfois qualifiée de “Disney
belge”, produit des dessins animés et des
séries télévisées à destination du jeune
public. Le Lutin Plop, le chien Samson et
son maître Gert, Fifi Brindacier, Lassie…
tous font partie de l’écurie de l’entreprise
basée à Schelle, en province d’Anvers. Peu
connues en Wallonie, les productions
Studio 100 rencontrent un succès
phénoménal en Flandre. Pour la série
VAN ACCOM/BELGA
Dans le secret des lieux. C’est un
eurs décisions peuvent changer le
cours du jeu. On dit d’eux que si on
n’en parle pas, c’est qu’ils ont fait un
bon match. Les hommes en noir, comme
on les surnomme, ont souvent un rôle
ingrat. Comme pour les joueurs, il existe de
bons arbitres et de mauvais. Mark Clat­
tenburg fait partie de cette première caté­
gorie et est reconnu pour cela, lui qui sera
présent sur plusieurs matchs de l’Euro.
Âgé de 41 ans, ce “ref” a déjà sifflé plu­
sieurs rencontres de renom. La dernière
en date ? La finale madrilène de ligue des
champions le 28 mai dernier. Avant d’ar­
penter les plus grands stades d’Europe, le
Britannique a commencé à officier à 18
ans, en ligue du Nord anglaise en tant
qu’assistant­arbitre. À 30 ans, il devenait
agréé par la Fifa (Fédération internatio­
nale de football), deux ans après être
passé pro. Il montera les échelons, pas à
pas. On lui attribuera notamment la finale
de coupe de la ligue anglaise en 2012;
avant de lui confier la finale des JO, la
même année. Le match à Milan du 28 mai
restera sans doute dans ses meilleurs
souvenirs, lui qui est l’un des successeurs
de l’emblématique Anglais Howard
Webb, qui a pris sa retraite en 2014.
Ce soir, la Belgique aura les oreilles sus­
pendues à son sifflet. Après ce match
entre Diables et Italiens, il sera sans doute
le premier à espérer que personne ne se
souvienne du nom de l’arbitre de la ren­
contre.
Thibault Balthazar
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Culture pp. 40-41
Bardot : “Di Antonio est
un beau dégueulasse”
Anvers, où la mode
n’est pas muselée
Dans un entretien à “La Libre”, l’ac­
trice Brigitte Bardot revient sur son
combat pour la cause des animaux
et attaque le ministre wallon du
Bien­être animal. Elle assure qu’il
rend impossible le sauvetage de
chevaux destinés à l’abattoir. Le
ministre Carlo Di Antonio réagit.
Le défilé de la section mode
de l’académie d’Anvers
prouve que la jeune création
n’a pas seulement l’ambition
de trouver sa place au soleil,
elle est bien décidée à tenir
son propre discours sur le
monde actuel.
Le chiffre
6000
DOLLARS LA PLACE
AU THÉÂTRE
Les billets pour la comédie musicale
“Hamilton” à Broadway, le 9 juillet,
se vendent à 6000 dollars pièce, du
jamais vu pour du théâtre. La pièce,
qui célèbre un héros de la révolution
américaine, sera interprétée pour la
dernière fois par son auteur.
La phrase
“Ces types ont gagné
des millions de dollars et
n’ont jamais dit ‘merci’.”
LE GUITARISTE RANDY CALIFORNIA
A la suite des accusations de plagiat par Randy
California, guitariste du groupe Spirit, les membres du
légendaire groupe de rock anglais Led Zeppelin, vont
défendre à partir de mardi devant un tribunal de Los
Angeles leur ballade mythique “Stairway to Heaven.
Cinéma ................. P.14
Contacts ................ P.55
Débats ........... PP.44-45
Jeux ...................... P.54
Météo/Loterie ....... P.55
Nécrologies ........... P.52
Région ............ PP.12-13
ALEXIS HAULOT
Planète pp. 24-25
Le chiffre
3271
DEMANDEURS D’ASILE
PORTENT PLAINTE
A la fin mars, en Allemagne, un
total de 3271 plaintes avaient été
déposées par des demandeurs
d’asile contre les autorités pour
la lenteur de l’examen de leur
dossier, a indiqué l’Office fédéral
des migrations et des réfugiés.
Sports ............ PP.28-38
Télévision ..... PP.46-49
En raison des mou­
vements de grève
prévus à bpost dès
dimanche soir et qui
devaient se poursui­
vre ce lundi, la distri­
bution de “La Libre
Belgique” pourrait
être perturbée. Avec
nos excuses pour les
éventuels désagré­
ments engendrés.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Belgique Titre du dossier
Que ce soit en début ou en
fin d’année, elle sévit dans
les classes.
l
Si elle ne semble pas plus
importante qu’avant, elle
prend d’autres formes.
l
Des formations existent
pour aider les (jeunes)
enseignants.
l
L’indiscipline
plombe le moral
des profs
“Il suffit parfois d’un geste, comme
se placer derrière l’élève qui chahute…”
Témoignages
L
d’une importante école technique
dans la province de Namur depuis
de nombreuses années, Damien
(prénom d’emprunt) en a vu
passer de l’indiscipline. “Mais de
mon point de vue, je n’ai pas
l’impression qu’elle ait
globalement progressé”, précise-til. “Ce qui a par contre changé,
c’est que nous avons plus de
problèmes qu’avant avec les jeunes
adolescents. Est-ce à cause des
réseaux sociaux ? Les jeunes sont
en tout cas plus rapidement
confrontés, à la pornographie, au
harcèlement, mais aussi à la
consommation d’alcool, ou de
drogues. Les réseaux sociaux sont
un phénomène que les
établissements n’ont pas encore
appris à gérer.”
es profs parlent trop. Beaucoup
trop. Ils devraient apprendre à se
taire, car celui qui maîtrise le si­
lence, maîtrise la conversation,
et même la relation.”
Ce conseil est celui d’Emmanuel Ri­
hon. Dans les locaux de l’évêché à Na­
mur, il mène avec dextérité une forma­
tion destinée aux enseignants pour leur
apprendre à prévenir l’indiscipline
dans les classes. Et son auditoire est
conquis.
Des rituels pour cadrer la discipline
Pour préciser son propos, celui qui est
enseignant lui­même part d’un constat
sévère. “L’indiscipline est partout, mais
on ne parvient pas à la prévenir. Les profs
ne sont d’ailleurs pas formés pour le faire,
et on reste du coup dans la répression. Or,
l’indiscipline est avant tout une ambiance
sournoise qui mine l’efficacité de l’ensei­
gnement et le confort de l’ensemble de la
classe.”
Ce que regrette l’enseignant, c’est que
l’on néglige le “cadre de vie”. C’est­à­
dire les règles qui définissent ce que
doit être la vie en classe. “Ces règles sont
souvent expliquées en début d’année, mais
rien n’est mis en place pour qu’elles soient
respectées”, explique­t­il. “N’oublions
pas que les élèves réagissent au décor
qu’on leur propose. Si un prof doit donc
veiller à ce que sa classe soit un lieu propre
et agréable, il doit tout autant redéfinir
des règles propices au calme et à l’ensei­
gnement”. Du coup, pour prévenir l’in­
discipline, Emmanuel Rihon en appelle
au retour de rituels précis.
“Je pense au rituel du rang parfait par
exemple. Il est très important. Entre la
cour de récré et la classe, il faut un mo­
ment charnière. Réussi, un rang silen­
cieux et calme permet aux élèves de se re­
mettre dans de bonnes conditions pour
l’apprentissage qui vient. Mais je pense
aussi aux enseignants qui se placent sur le
seuil de leur classe à la fin d’un cours, et
4
qui saluent chaque élève par son prénom”.
Pour autant, le cadre de vie serait in­
suffisant s’il n’y avait pas un “maître”
qui guide le cours. “Aujourd’hui, le savoir
est disponible partout, et les enseignants
ne sont plus indispensables aux yeux des
élèves. Du coup, si les profs veulent rega­
gner la légitimité qui leur
est indispensable pour en­
seigner, ils doivent redeve­
nir un modèle qui élève le
regard. Il est important
qu’un enseignant soigne
son image, qu’il assume
son statut, et qu’il montre
à chaque élève qu’il a de
l’ambition pour lui en le
mettant en valeur et en lui
accordant une sincère at­
tention”.
au tableau sans autre forme d’explication,
ou changer d’intonation. Il ne faut jamais
hurler, ni montrer que l’on est surpris. Le
prof doit témoigner d’une force tranquille.
Et, s’il faut en distribuer, il est important
de choisir une sanction adaptée au type
d’indiscipline pour ne pas monter trop
vite dans les tours. Le prof
doit enfin entretenir le
mystère sur ses intentions.
Il doit toujours surprendre
ses élèves. Dans tout ce
qu’il fait”.
“Si les profs
veulent regagner
leur légitimité,
ils doivent devenir
un modèle qui
élève le regard
et qui montre
à l’élève qu’il a
de l’ambition
pour lui.”
Un moyen, pas une fin
Face à Emmanuel Ri­
hon, une vingtaine d’en­
seignants confrontent
les pistes évoquées à leur
expérience de terrain.
“On est tellement seuls
Des gestes précis
devant une classe, et si peu
Là aussi, le formateur y
formés à gérer des situa­
va de ses conseils. “Si on
tions d’indiscipline qu’en
veut que les élèves se com­
parler nous fait du bien”,
EMMANUEL RIHON
portent comme des élèves,
expliquent deux ensei­
les enseignants doivent se
gnants namurois. “L’in­
comporter comme des en­
discipline c’est un tabou”,
seignants. Qu’ils choisissent donc avec poursuit un prof de l’enseignement
soin leurs vêtements, qu’ils accordent qualifiant. “Personne n’ose avouer qu’il
aussi une grande attention à leur com­ ne parvient pas à y faire face”.
munication non verbale qui peut prévenir
La formation, reconnue par la Com­
l’indiscipline. Leurs gestes doivent être munauté française, casse les discours
choisis, précis et jamais parasites. Leur contemporains qui ont jeté un regard
port de tête doit être haut et leurs pieds de suspicion sur ce qui s’apparente à de
ancrés dans le sol. Leur intonation doit la transmission ou de l’autorité trop ap­
veiller aux silences qui appuieront le pro­ parente. “J’ai pu intégrer quelques con­
pos. Leur regard doit accrocher celui des seils, et c’est vrai que cela m’aide”, expli­
élèves. Alors je ne dis pas qu’être poli, res­ que un jeune prof qui était arrivé scep­
pectueux ou attentionné suffira, mais tique. “Mais il faut trouver l’équilibre
c’est déjà beaucoup”.
pour ne pas devenir un policier non plus”.
Et si cela ne marche pas justement ?
“C’est tout le contraire que je souhaite,
Là aussi le silence et la sérénité sont conclut Emmanuel Rihon. Je propose un
d’or, fait comprendre Emmanuel Ri­ cadre préventif. Et la discipline ne peut ja­
hon.
mais être un objectif en soi. Elle est un
“Il suffit parfois de quelques gestes : ve­ moyen indispensable pour offrir un bon
nir se placer en silence derrière l’élève qui enseignement”.
chahute, dessiner un point d’exclamation
BdO
“Les problèmes
arrivent plus tôt”
Réseaux sociaux. Directeur
Sensibilité. “Ce qui s’est
amélioré, continue Damien, c’est la
prise en compte des difficultés liées
à l’indiscipline. Il y a trente ans, au
début de ma carrière, personne ne
se souciait d’un jeune enseignant.
Aujourd’hui, dans mon
établissement en tout cas, ils sont
beaucoup mieux accompagnés par
les plus expérimentés.”
Stabilité. Professeur de religion
protestante depuis trente ans,
Bernard Locoge est passé dans
une quinzaine d’écoles. “Cela me
semble trop facile de dire que tout
était mieux avant. Il y a vingt ans,
je me souviens déjà d’enseignants
qui pleuraient ou qui tremblaient
avant de donner certains cours. En
matière de discipline, il ne me
semble donc pas qu’il y ait eu de
grandes évolutions. Le bruit de
fond dans une classe a toujours
existé. Quant aux cas plus graves,
je dirais même, tout en restant
prudent, qu’ils sont en recul.” BdO
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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JEAN-LUC FLEMAL
Conseil d’un formateur: les gestes des enseignants doivent être choisis, précis et jamais parasites. Leur port de tête doit être haut et leurs pieds ancrés dans le sol...
“Ce n’est pas avec de l’autorité
que l’on favorise le respect”
Entretien Bosco d’Otreppe
L
a formulation qui me paraît la
plus opérationnelle pour définir
l’indiscipline est de se contenter
de dire qu’elle consiste à ne pas respec­
ter les règles”, explique avec pru­
dence Benoît Galand, professeur en
sciences de l’éducation à l’UCL, et
coordinateur du livre “Réinventer
l’autorité à l’école”, édité chez Cou­
leur livres.
“Un élève
respectera
une règle
s’il comprend
sa légitimité.”
Faire en sorte qu’elles soient acceptées
et appliquées relève donc de l’appren­
tissage et pas toujours d’un réflexe
spontané.”
En ce sens, poursuit Benoît Galand,
dans notre société multiculturelle
qui rassemble des enfants issus de
groupes sociaux aux références di­
verses, le respect de la discipline se
présente comme un défi plus impor­
tant et difficile qu’auparavant,
même s’il a toujours existé.
La cohérence du message
Dans les sociétés humaines, au­
delà des règles partagées par tous
qui s’appuient sur les grands inter­
dits sociaux tels que les interdits de
tuer, de voler ou de violer, chaque
institution définit ses propres règles,
poursuit en substance le professeur.
Dans le cadre scolaire, les règles
peuvent définir quand et comment
prendre la parole par exemple.
“Or, ces règles qui relèvent de con­
ventions particulières ne sont pas uni­
verselles, et la difficulté est que les en­
seignants ont parfois l’habitude de
penser qu’elles sont naturelles et com­
prises par tous, ce qui n’est pas le cas.
“L‘enjeu, aujourd’hui, se situe donc
autour de la question de la légitimité
de ce que l’on exige à l’école. Un élève
respectera beaucoup plus facilement
une règle s’il comprend sa légitimité”,
conclut le professeur.
“Par ailleurs, il n’a jamais été démon­
tré que plus de sévérité amenait plus de
respect. Pour faire face à l’indiscipline,
il ne s’agit donc pas de devoir choisir
entre laxisme et autoritarisme. Il s’agit
plutôt de permettre à un enfant de vi­
vre les règles sans avoir l’impression
d’être soumis à l’arbitraire des adultes.
A charge, pour ces adultes, de proposer
un message cohérent.”
UCL
Des règles conventionnelles
BENOÎT GALAND
Professeur en sciences de
l’éducation à l’UCL.
Épinglé
“Cela s’apprend
sur le terrain”
Théorie et pratique. Du côté des
écoles normales qui forment une
partie des enseignants, on dit
comprendre que les jeunes profs se
sentent parfois perdus face aux
problèmes de discipline. On refuse
par contre d’admettre que rien n’est
fait pour les y préparer. Des cours
théoriques qui interrogent les
causes de tels phénomènes
existent, et il y a également
toujours un retour sur l’importante
pratique des stages.
Accompagnement. “Il ne faut pas
oublier non plus que l’indiscipline ne
se résout pas par des trucs et
astuces universels. C’est donc aussi
de manière transversale, à travers
les cours de didactique, de
pédagogie ou de psychologie que
l’on obtient les clés pour apprendre à
gérer un groupe”, explique un
directeur. “La bonne nouvelle aussi,
c’est que cette gestion s’apprend
énormément sur le terrain. La
meilleure manière d’aider les jeunes
profs, c’est de leur permettre de
bénéficier des conseils d’un tuteur
pendant quelques années, comme le
souhaite le Pacte pour un
enseignement d’excellence.”
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Belgique Actualité
En librairie
Un guide pratique
pour les détenus
JEAN-LUC FLEMAL
Par Annick Hovine
Les enfants de 6e primaire auront à leur disposition un dictionnaire et leur plumier. Les résultats seront connus le 23 juin.
Plus que trois fois dormir
avant l’épreuve du CEB
n Français et mathématiques
sont au programme jeudi pour
les élèves de 6e primaire.
E
t voilà : c’est la dernière ligne
droite pour 150000 élèves de la
Fédération Wallonie­Bruxelles
qui doivent passer, à partir de jeudi,
une série d’épreuves certificatives ex­
ternes pour vérifier qu’ils ont bien ac­
quis les compétences at­
tendues au niveau de
leur scolarité.
Ces tests standardisés
ont pour objectif de jau­
ger simultanément tous
les élèves d’un même ni­
veau sur base d’un
même examen, avec les
mêmes questions et cri­
tères de correction et de
réussite.
Obligatoires
Suite au fiasco
de l’an dernier,
un dispositif
anti­fuites
a été mis
au point pour
garantir la
confidentialité
des épreuves.
Pour les enfants de 6e
primaire, le fameux CEB
(certificat d’études de base) s’étalera
sur 4 jours. Jeudi 16 juin, on démarre
avec français (lire et écrire) et mathé­
matiques (solides et figures) avant éveil
(histoire et géographie) et suite du fran­
çais vendredi. Lundi 20 juin, retour des
mathématiques (grandeurs) et d’éveil
(sciences). L’épreuve se clôturera mardi
6
21 juin comme elle aura commencé,
par des mathématiques (nombres et
opérations) et du français (lire et
écrire).
Pour réussir, les enfants doivent obte­
nir au minimum 50 % des points dans
chacun des trois domaines. Les résul­
tats devraient être communiqués aux
écoles dans la matinée du 23 juin.
Obligatoire depuis 2013, le CE1D
(Certificat d’enseignement secondaire
du premier degré) concerne lui tous les
élèves de 2e année du secondaire. Il
porte sur le français, les
mathématiques, les lan­
gues modernes et les
sciences.
Nouveauté depuis l’an
dernier, le CESS (Certifi­
cat d’enseignement se­
condaire
supérieur)
s’impose lui à tous les
élèves de 6e secondaire
et de 7e professionnelle.
L’épreuve porte actuelle­
ment sur deux matières :
le français et l’histoire.
Circulaire
On se souvient que l’an dernier, ces
épreuves certificatives avaient viré au
fiasco. Une bonne partie de ces tests
avaient dû être annulés en raison de
fuites des questionnaires sur les ré­
seaux sociaux.
Pour éviter que ce scénario se répète,
le gouvernement de la Fédération Wal­
lonie­Bruxelles a renforcé les règles de
confidentialité autour de l’élaboration,
l’impression, l’empaquetage, la distri­
bution des paquets d’épreuves ainsi
que la passation et la correction de cel­
les­ci.
Une circulaire très précise du 17 mai
détaille le dispositif anti­fuites pour le
CEB pour toutes les écoles primaires
francophones. Les épreuves, dûment
emballées et scellées, sont conservées
dans 71 lieux de stockage sécurisés ré­
partis sur tout le territoire. Les direc­
teurs d’écoles (ou la personne qu’ils dé­
signeront) doivent venir y chercher les
questionnaires au plus tôt l’avant­veille
de chaque épreuve. Des inspecteurs vé­
rifieront l’identité des personnes ve­
nant chercher les questionnaires, le
nombre de formulaires emportés,
l’heure de passage, etc.
Eventuelle épreuve “bis”
Si, malgré tout, il devait tout de même
y avoir des fuites, une épreuve “bis” a
été élaborée : elle pourra être distri­
buée très vite comme questionnaire al­
ternatif.
La circulaire rappelle que le personnel
enseignant est soumis au secret profes­
sionnel et que toute divulgation des
épreuves peut faire l’objet de sanctions
disciplinaires voire pénales. Les autres
membres du personnel (employés,
ouvriers, bénévoles…) sont soumis aux
mêmes devoirs de confidentialité.
An.H.
La prison est un monde à part, sé­
paré, replié sur lui­même, régi par
une foule de règles, dites (circulaires,
lois, règlements) ou non dites (“cou­
tumes” variables d’un établissement
à l’autre, loi de la jungle…) où on a du
mal à trouver ses repères. Ce n’est
pas pour rien qu’on utilise l’expres­
sion “envoyer à l’ombre”, dans l’opa­
cité du monde pénitentiaire dont le
fonctionnement est difficile à expli­
quer. En particulier aux détenus,
premiers “consommateurs” de la
prison.
Cette ignorance et cette opacité,
dans ces lieux où on est privé de li­
berté, sont “insupportables” dans une
société qui a pourtant érigé la liberté
individuelle comme valeur absolue,
ont estimé trois experts de la prison
qui ont voulu y remédier en pu­
bliant “Le guide du prisonnier en
Belgique”. Il s’agit là d’une “exigence
démocratique minimale”, jugent­ils.
Le professeur Marie­Aude Beernaert
(UCL), qui enseigne notamment le
droit de l’exécution des peines, pré­
side la commission “Prisons” de la
Ligue des droits de l’homme. Assis­
tant social, sociologue, professeur à
l’ULB où il dirige le Centre de recher­
ches criminologiques, Philippe Mary
est membre depuis décembre 2015
du Comité européen pour la préven­
tion de la torture et des peines ou
traitements inhumains ou dégra­
dants. Avocat, Marc Nève est mem­
bre de la section belge de l’Observa­
toire international des prisons.
Leur guide suit les quatre grandes
étapes qui balisent l’itinéraire d’un
détenu : entrer en prison; être jugé;
vivre en prison; sortir de prison. Sans
oublier un chapitre lié aux droits du
détenu.
L’ouvrage, clair et didactique,
s’adresse en priorité aux premiers
concernés –les prisonniers– mais
aussi à leurs proches et à tous ceux
qui ont un lien, étroit ou plus loin­
tain, avec le monde carcéral : avocats,
juges, travailleurs sociaux, aumô­
niers, visiteurs, agents pénitentiai­
res… Et à tout citoyen qui veut mieux
comprendre l’univers carcéral.
U “Le guide du prisonnier en Belgique”,
sous la direction de Marie­Aude Beer­
naert, Philippe Mary et Marc Nève (illus­
trations de jacques Sondron), Luc Pire
Editions, 352 pp. 14,90 €
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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Belgique Actualité
La Journée
Bracke se braque sur 2020
Deux anciens de Gu
DR
Que la politique est prévisible en Belgi­
que… Quand on ne peste pas sur les
grèves sauvages du syndicat socialiste ou
sur la sourde menace hygiéniste qui
plane sur les tartes au riz, on s’épanche
sur l’éclatement de ce qu’il reste d’Etat
fédéral. Pour ceux qui n’avaient pas
encore bien assimilé le message, la N­VA
a procédé, dimanche, à une énième
piqûre de rappel : oui, les nationalistes
flamands espèrent pouvoir négocier le
confédéralisme en 2019­2020. C’est le
modéré Siegfried Bracke (N­VA) qui l’a
rappelé sur les plateaux de RTL­TVI.
“Notre objectif n’est pas de casser, mais de
rechercher plus d’efficacité”, a indiqué le
président de la Chambre des Représen­
tants. Pour lui, la dernière réforme de
l’Etat, “cela ne marche pas”. Par consé­
quent, il plaide carrément pour une
scission du pays, suivie d’une redéfini­
tion de ce que Flamands et francopho­
nes voudraient faire ensemble dans un
cadre confédéraliste. Pour la N­VA, on le
devine, la réponse à cette dernière ques­
tion est : rien…
Survol : les patrons taclent
le gouvernement bruxellois…
C’est ce que l’on appelle l’effet boome­
rang. Les ministres du gouvernement
bruxellois ne s’attendaient pas à un tel
désaveu : samedi, les patrons de la Ré­
gion­Capitale ont critiqué vertement les
actions en justice contre le fédéral lan­
cées par l’exécutif régional dans l’épi­
neux dossier du survol de Bruxelles.
L’équipe de Rudi Vervoort voudrait faire
respecter les normes de bruit à Bruxelles
qui seraient systématiquement violées
par les avions en provenance de Zaven­
tem. Mais, voilà, pour Beci (la fédération
patronale bruxelloise), ces procédures
en justice vont faire mal à l’économie. “Il
est temps d’admettre que Bruxelles ne peut
pas se passer d’un aéroport international.
Le moment est vraiment mal choisi pour
partir en guerre contre Brussels Airport !,
estime Thierry Willemarck, président de
Beci. Si nos ministres bruxellois avaient
voulu infliger (encore) plus de dégâts à
l’économie et à l’emploi dans la Région et
dans la vaste zone métropolitaine, ils ne s’y
seraient pas pris autrement.”
… et la ministre Céline Fremault,
étonnée, le défend
Particulièrement visée par Beci, la mi­
nistre bruxelloise de l’Environnement
Céline Fremault (CDH) a fait part di­
manche de sa surprise au sujet de la
réaction de l’organisation patronale.
Pour la ministre, il ne s’agit en aucun cas
d’une attaque en règle contre Brussels
Airport mais d’une action dont l’objectif
est de faire respecter les normes visant à
garantir un environnement sain à tous
les Bruxellois. “A aucun moment, le gou­
vernement bruxellois n’a remis en cause le
fonctionnement de l’aéroport qui peut
parfaitement fonctionner sans un survol
intensif de la Région de Bruxelles­Capi­
tale”, a­t­elle expliqué.
8
Moussa Zemmouri, lorsqu’il a été arrêté, était porteur d’une citation manuscrite d’Oussama ben Laden.
Six jeunes de Vilvorde au tribunal
à Anvers pour décapitations en Syrie
n C’est une première. Mais Hakim
Elouassaki sera seul sur le banc. Les cinq
autres seraient toujours là-bas…
D
evine ! Aujourd’hui, j’ai tué quelqu’un.” Lorsque,
le 14 janvier 2013, Hakim Elouassaki a fait
cette confidence à sa petite copine restée à Vil­
vorde, il ne savait pas que son téléphone était sur
écoute. Il ignorait sans doute aussi qu’il quitterait un
jour la Syrie, où, comme d’autres membres de
Sharia4Belgium, il y avait rejoint des groupes djiha­
distes.
Il doit aujourd’hui rendre des comp­
tes pour cet assassinat devant la justice
belge. Comme cinq de ses compagnons
de Shraria4Belgium, il est cité devant
le tribunal correctionnel d’Anvers.
C’est une première. Jamais encore,
des Belges n’avaient été jugés pour des
assassinats dans le contexte syrien.
Mais Elouassaki sera seul sur les bancs
des prévenus : les cinq autres seraient
toujours en Syrie. Trois –dont son frère
Houssien –y seraient morts. Ils ont été
condamnés par défaut au procès
Sharia4Belgium en hiver 2014­2015.
Hakim Elouassaki est rentré en Belgique en raison
de graves blessures. Il a été atteint par des éclats de
grenade à la tête. Lors du procès Sharia4Belgium, son
cas avait été disjoint afin de vérifier s’il était véritable­
ment en état d’être jugé. Cette question sera vraisem­
blablement encore au cœur de ce nouveau procès.
A son retour, Hakim Elouassaki a reconnu l’assassi­
nat de cet homme seulement identifié comme étant
“un chiite”. Il est ensuite revenu sur ses aveux.
Les cinq autres sont poursuivis pour avoir enlevé,
séquestré en vue de la remise d’une rançon et ensuite
tué des personnes non­identifiées entre le 28 sep­
tembre 2012 et le 29 mai 2013. Elias Taketloune, un
autre combattant parti de Vilvorde, avait ainsi expli­
qué devant les enquêteurs que c’était là une manière
de récolter de l’argent. Il avait désigné cinq jeunes
originaires de Vilvorde comme lui : Houssien Elouas­
saki, son frère Tarik Taketloune, Nabil Azahaf, Zaka­
ria Asbai et Magomed Saralapov.
Des enlèvements contre rançon
Ceux­ci, selon lui, enlevaient des personnes pour
obtenir une rançon, dont le montant variait. Cela
pouvait être très peu ou alors atteindre au maximum
70 000 euros. Les victimes étaient
chrétiennes ou chiites. Si leurs proches
ne payaient pas, elles étaient exécutées,
par décapitation ou d’une balle dans la
tête. Houssien Elouassaki, avait encore
confié Elias Taketloune aux enquê­
teurs, lui avait montré le film d’une dé­
capitation capturée sur son téléphone
et lui avait dit que c’était lui qui avait
décapité ce chiite. Cette vidéo avait
causé une grande émotion en Belgique
quand les chaînes de télévision fla­
mande en eurent diffusé des extraits.
On y entendait des néerlandophones
s’encourager et s’acharner devant un
cadavre.
“Je sais aussi que mon frère Tarik a commis une décapi­
tation, tout comme Zakaria et Magomed, le Tchétchène
de notre groupe” avait ajouté Elias Taketloune.
L’audience de ce lundi sera essentiellement consa­
crée à un calendrier. Le tribunal devrait cependant
décider de l’opportunité d’entendre l’amie d’Hakim
Elouassaki et un psychiatre qui l’a examiné et de dif­
fuser les auditions vidéo­filmées de ce dernier.
J. La.
Jusqu’ici,
jamais
des Belges
n’avaient été
jugés pour
des assassinats
en Syrie.
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
antanamo jugés à Bruxelles
n Ils auraient voulu commettre
un braquage au bénéfice d’une
filière d’envoi vers la Syrie.
D
ans les milieux islamistes belges et
même européens, Moussa Zem­
mouri jouit d’une aura extraordi­
naire. On dit de cet homme de 38 ans
que c’est un “Hafiz”, un érudit qui con­
naît le Coran par cœur et qui, à des occa­
sions bien précises, le récite devant un
public. Le fait qu’il ait été incarcéré entre
fin 2001 et avril 2005 à la prison de
Guantanamo contribue à renforcer son
prestige.
Avec quatre autres hommes, dont Sou­
fian Abar Huwari, un Algérien retenu
pendant six ans à Guantanamo, Moussa
Zemmouri est jugé pour la première fois
dans un dossier de terrorisme en Belgi­
que. Le procès débute ce lundi devant le
tribunal correctionnel de Bruxelles.
L’affaire remonte à 2015. Vu leur
proximité et leurs profils, Moussa Zem­
Moussa Zemmouri, qui avait été arrêté
mouri et Soufian Abar Huwari, qui s’est fin 2001 au Pakistan après la déroute des
installé à Laeken, sont l’objet de sur­ talibans et d’Al Qaïda en Afghanistan
veillance. Il apparaît qu’ils préparent un qu’il avait gagné en octobre 2000, n’a
coup. Leur projet serait un home­jacking semble­t­il jamais renié son credo radi­
à Hoboken et leur cible, un dealer de cal. Lors de cette arrestation, il était por­
drogue. Les Unités spé­
teur d’une citation manus­
ciales de la police fédé­
crite d’Oussama ben Laden
rale se positionnent. Le
disant : “Détruis leur écono­
21 juillet, en pleine nuit,
mie, fais tomber leurs avi­
elles interceptent quatre
ons, tue­les où que tu les
hommes dans une voi­
trouves, sur terre, en mer et
EUROS
ture. Ils se préparaient à
dans le ciel.”
La somme qu’ils espéraient
pénétrer dans une mai­
dérober aux occupants
Très surveillé
de la maison.
son.
Depuis son retour en
Credo radical
Belgique, il était très sur­
Soufian Abar Huwari était armé d’un veillé, d’autant qu’il était devenu un pré­
pistolet muni d’un silencieux. L’enquête dicateur se déplaçant dans toute l’Eu­
a montré qu’ils s’attendaient à pouvoir rope. Il intervenait notamment très ré­
dérober, sous la menace, 70 000 euros. gulièrement
pour
l’association
Moussa Zemmouri leur aurait renseigné britannique “Cage Prisoners” qui milite
le coup. Cet argent devait servir à la pour la libération des islamistes les plus
cause syrienne, soit être envoyé à des dji­ radicaux à travers le monde.
hadistes belges sur place, soit pour per­
Au fil des ans, il était devenu la caution
mettre des départs.
religieuse des anciens du Groupe isla­
70000
miste combattant marocain (GICM),
condamnés à Bruxelles. C’est le GICM
qui a commis les attentats de Madrid le
11 mars 2004. Certains de ces anciens,
originaires de Maaseik, sont repartis en
Syrie où ils ont rejoint des groupes djiha­
distes. Moussa Zemmouri, qui était leur
référence théologique, les aurait orien­
tés vers les groupes à rejoindre sur place.
Ce nouveau groupe de Maaseik doit être
jugé au mois de septembre à Bruxelles.
Zemmouri se montrait cependant très
prudent. Les services antiterroristes ont
redoublé de vigilance lorsqu’ils ont ap­
pris qu’il s’était rapproché de Soufian
Abar Huwari, arrivé récemment en Bel­
gique.
Réputé très dur, cet homme avait ga­
gné en 2001 la Géorgie où il avait rejoint
un compatriote, agent d’Al Qaïda. Il
aurait vécu pendant un an avec un
groupe de combattants tchétchènes.
Capturé en Géorgie en avril 2002, il avait
été remis aux autorités américaines et
incarcéré à Guantanamo.
J.La.
Épinglé
Plus de 200 comptes
à contenu radical
fermés en 6 mois
par la police
Supprimés d’Internet.
L’Internet Referral Unit (IRU),
nouvelle unité de la police
fédérale pour lutter contre les
contenus radicaux, a fermé 241
comptes depuis sa création il y a
six mois, indique le ministre de
l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA),
cité dans les titres Sudpresse
samedi.
La nouvelle unité lutte contre la
propagande islamiste et censure
les contenus djihadistes.
“138 dossiers d’enquête ont été
ouverts concernant des comptes
Twitter, et 103 pour des comptes
Facebook. Après avoir été
identifiés, ils ont été supprimés
d’Internet”, précise Jan Jambon.
“Les raisons étaient la glorification
d’actes terroristes, des menaces de
nouvelles attaques, ou encore des
appels à la haine”.
Pas de retour massif. Pour
rappel, le ministre Jambon
affirmait aussi samedi dans “La
Libre” ne pas observer “de retour
massif de djihadistes en Belgique”,
en dépit de la perte de terrain et
de recrue du groupe terroriste
Etat Islamique en Irak et en Syrie.
“Le chiffre n’a pas varié : on parle
toujours de 130 ‘returnees’. Le
problème est de savoir s’ils
reviennent en fuyant ou avec une
mission”, ajoutait le ministre.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Belgique Actualité
Le PS rêve d’un gouvernement
“Di Rupo II” en 2019
tionné, c’est désormais de reprendre le
poste de Premier ministre en 2019”, confie
un socialiste qui a ses entrées au QG du
parti.
Si, dans trois ans, la coalition actuelle
MR/N­VA/CD&V/Open VLD ne pouvait
pas être reconduite, les socialistes fran­
cophones auraient une carte à jouer. Il y
a deux grandes hypothèses dans cet
exercice de politique­fiction. Elles tour­
nent toutes les deux autour des résultats
électoraux des nationalistes flamands.
Si la N­VA cartonne en 2019, elle exi­
gera une 7e réforme de l’Etat. Pour cela,
malgré son aversion à leur égard, elle de­
vra faire revenir au pouvoir les socialis­
tes francophones pour réformer la Cons­
titution. Dans cette configuration, Elio
Di Rupo, à la manœuvre en tant que pré­
sident de parti (les élections internes ont
été reportées à la fin 2019), sera idéale­
ment placé pour réclamer le titre de chef
du gouvernement. La N­VA ne devrait
pas se battre pour obtenir le “16”, sym­
bole de la “Belgique de papa”.
n Le président du PS est
critiqué mais il pourrait faire
son come-back au “16”.
Analyse Frédéric Chardon
D
e grandes vérités sortent parfois
de petites anecdotes. Nous som­
mes en juillet 2014, Paul Ma­
gnette rend les clefs du boulevard de
l’Empereur à Elio Di Rupo. Mais le bu­
reau de parti qui officialise son retour à
la présidence du PS contient une sé­
quence “émotion”. On a retrouvé, dans
une vieille caisse, le chapeau d’Emile
Vandervelde, l’ancien monument du
Parti ouvrier belge (POB), l’ancêtre de
l’actuel PS. “Elio, je te le rends, tu es le pa­
tron”, dit Paul en offrant ce vestige à Elio.
Le “patron”, c’était justement le surnom
de Vandervelde, et il est resté président
du parti jusqu’à sa mort en 1938.
Cette scène est­elle prémonitoire ? Il
semble que oui. Malgré les critiques, Elio
Di Rupo n’est pas près de lâcher son
mandat de président. Des barons du
parti se sont laissés aller, anonymement,
à quelques confidences dans “Le Soir” la
semaine dernière. Ils ont mis en cause
“Si la N­VA ne
dépasse pas 25 % des
voix, elle retournera
dans l’opposition.”
Seconde hypothèse : la N­VA ne car­
tonne pas en 2019. Si les flamingants
paient leur participation au pouvoir, le
PS parie sur un retour à la tripartite tra­
ditionnelle. Comme dans le gouverne­
ment “Papillon”, cette majorité associe­
rait les trois grandes familles politiques
du Nord et du Sud : la socialiste, la libé­
rale, la sociale­chrétienne. “Si les natio­
nalistes ne dépassent pas 25 % des voix, les
autres partis flamands n’hésiteront pas
une seule seconde : ils rejetteront la N­VA
dans l’opposition”, croit savoir un parle­
mentaire PS. Et si la famille socialiste est
la plus importante, le “16” pourrait rou­
vrir ses portes à Elio Di Rupo.
“Elio reste le boss.
Et, croyez­moi, il le
reste sans conteste…”
“Son calcul, c’est le 16”
L’explication, c’est qu’Elio Di Rupo a
un plan. Un plan à long terme. Il va re­
bondir, il en est persuadé : le PS sera prêt
pour les élections locales de 2018 et, sur­
tout, pour le méga­scrutin de 2019 d’où
une nouvelle majorité fédérale pourrait
émerger. Clairement, il veut reprendre le
16, rue de la Loi chipé par Charles Mi­
chel et sa “suédoise”. Ce scénario est
confirmé à bonne source : “Le premier
calcul d’Elio, c’était de faire tomber le gou­
vernement dans les premières semaines.
Son second calcul, puisque ça n’a pas fonc­
10
Marketing politique
D BAUWERAERTS
leur président. Selon eux, son image
d’ex­Premier ministre inhibe le message
du PS en tant qu’opposant au fédéral.
Pendant ce temps, le PTB a le champ li­
bre et gonfle inexorablement son score
dans les sondages d’opinion.
Malgré cet embryon de bronca interne,
le bourgmestre de Mons ne se départ pas
de son calme insondable, de sa réserve
mystérieuse. Il se détourne de l’agitation
politique qui l’entoure et il semble hors
du temps. Toutefois, cette posture con­
templative est trompeuse. “Il reste le boss,
explique un mandataire PS. Et croyez­
moi, il le reste sans conteste…”
Repasser du boulevard de l’Empereur au 16, rue de la Loi… Di Rupo en rêve, dit-on au PS.
“Le premier calcul d’Elio, c’était de faire tomber
le gouvernement dans les premières semaines.
Ça n’a pas fonctionné.”
UNE SOURCE SOCIALISTE
En attendant le verdict des urnes et les
négociations
pré­gouvernementales
toujours incertaines, Elio Di Rupo veut
préserver son image d’homme d’Etat. Il
ne s’est pas jeté pas dans la mêlée anti­
Michel à la Chambre. Il n’a pas laissé
tomber son costume de Premier minis­
tre pour endosser celui de chef de l’op­
position socialiste. En termes de marke­
ting, il veut pouvoir incarner jusqu’en
2019 une certaine idée de l’intérêt géné­
ral qui dépasserait les intérêts partisans.
Si Elio Di Rupo redevient Premier mi­
nistre après les prochaines élections fé­
dérales, il aura alors 67 ans. A ses yeux,
l’âge n’est pas un problème. Comme son
modèle, Emile Vandervelde, Elio Di
Rupo pense être taillé pour durer.
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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En bref
50
Prisons
La grève continue, mais pas partout
Début de semaine contrasté dans les établissements pénitentiaires
francophones. Dans certaines prisons (Leuze-en-Hainaut, Paifve,
Nivelles, Saint-Gilles), les agents ont repris le travail mais dans
d’autres (Lantin, Mons, Tournai…), le mouvement de protestation se
poursuit. Samedi, une vingtaine de gardiens affiliés à la CSC et à la
CGSP de la prison de Namur et trois de Lantin se sont rendus à
l’aube au domicile privé du Premier ministre, Charles Michel à
Wavre pour lui faire entendre leurs revendications. Ils ont été
gentiment éconduits par la police locale.
TONNES DE DROGUES
SAISIES EN 2015
Ce sont les chiffres des services
douaniers et de la police fédérale,
cités samedi dans la DH. La police
fédérale a, entre autres, saisi 17,5
tonnes de cocaïne, 121 kg
d’héroïne, 69 kg d’amphétamines…
Société
Intimidation sexuelle à l’université de Gand
L’université de Gand a pris des mesures après avoir reçu, via des
canaux informels, des plaintes de membres du personnel et
d’étudiants contre un professeur de la Faculté de philosophie et
lettres pour abus de pouvoir et intimidation sexuelle. D’après des
sources internes, treize plaintes auraient été mises sous
l’éteignoir, rapportait vendredi le site Apache. Ce dont se défend
la direction de l’UGent qui dit ne pas avoir attendu une plainte
formelle pour discuter avec toutes les parties et prendre les
mesures nécessaires. (Belga)
Molenbeek
Incendie de deux voitures
de police : un jeune arrêté
Faits divers
La façade d’un restaurant
criblée de balles à Jumet
Faits divers
Blessures par arme à feu
à Marchienne-au-Pont
Faits divers
Un voleur bloqué par un
tracteur à Saint-Ghislain
Deux véhicules de police ont été
incendiés dans la nuit de vendredi à
samedi à Molenbeek. Ces dossiers ont
été mis à l’instruction. Un suspect, un
jeune Molenbeekois de 18 ans, a été
déféré devant le juge d’instruction et
placé sous mandat d’arrêt, uniquement
en rapport au second incendie, a-t-on
appris dimanche. Il risque une peine de
5 à 10 ans de réclusion. Son père avait
appelé dans la nuit une ambulance pour
son fils gravement brûlé au visage. Le
jeune avait raconté différentes versions
à ses interlocuteurs, ce qui est apparu
suspect aux policiers. (Belga)
Une vingtaine de coups de feu ont été
tirés sur la façade d’un restaurant de
Jumet (Charleroi), dimanche matin.
On ne déplore pas de blessé. La façade
du restaurant italien “Chez Angelo”,
installé à la rue Puissant à Jumet, a été la
cible de coups de feu, a indiqué le
parquet de Charleroi.
Un périmètre de sécurité a été instauré
afin de permettre au laboratoire de la
police fédérale de relever les éventuelles
douilles.
Le restaurant étant vide au moment des
faits, on n’a relevé aucun blessé. Une
enquête a été ouverte. (Belga)
La police de Charleroi a été confrontée à
deux affaires de blessures par arme à feu,
vendredi, à Marchienne-au-Pont, indiquait
samedi le parquet carolorégien. Vers
22 h 40, une patrouille a découvert un
homme couché sur le sol. L’homme de 58
ans, qui avait du plomb sous la peau,
avait été victime d’un tir. Un peu plus
tard, un autre homme a été conduit à
l’hôpital avec une balle dans chaque pied.
Il a fait l’objet d’une intervention
chirurgicale. Les forces de l’ordre devaient
encore procéder à son audition pour
identifier le ou les auteurs. Ces deux
affaires ne seraient pas liées. (Belga)
L’auteur d’un vol par effraction
samedi à Saint-Ghislain a été bloqué
par un tracteur-tondeuse et
interpellé par la police. Le parquet
de Mons a demandé un mandat
d’arrêt, vu le passé judiciaire de
l’individu. Le tracteur-tondeuse d’un
voisin a ainsi bloqué la voiture du
voleur, garée dans un cul-de-sac. La
police boraine a interpellé
l’individu, dont le passé judiciaire
s’est avéré très lourd, avec, entre
autres, deux condamnations. Il a été
mis à la disposition du juge
d’instruction. (Belga)
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Régions Bruxelles
Un quartier durable tourné
vers le futur à Laeken
Brussels Studies Le quartier
durable Tivoli permet déjà de
tirer certaines leçons utiles.
L
e gouvernement bruxellois est
branché sur le développement du­
rable. Diverses expériences voient
le jour, en particulier en matière d’ur­
banisme.
Mieux, la Région a mis sur les rails un
quartier durable appelé le projet Tivoli.
Il comprend 400 logements, un parc et
un pôle économique dédié aux entre­
prises “vertes”.
Dans le Laeken jadis industrialisé
Tiré du nom d’une rue d’un quartier
populaire et dense du bas de Laeken
encore marqué par son passé indus­
triel, Tivoli se développe sur un ancien
site d’entreposage. Il se situe dans la
zone du canal considérée comme stra­
tégique pour le redéploiement socio­
économique. Au milieu des années
2000, deux des trois parcelles du site
furent acquises par la Société de Déve­
loppement pour la Région de Bruxel­
les­Capitale, rebaptisée depuis peu Ci­
tydev. Brussels.
En 2008, le bureau d’architecture et
d’urbanisme MSA a élaboré un schéma
directeur puis un permis de lotir émer­
gea en 2011. Objectifs : créer des îlots
semi­ouverts, des logements, des équi­
pements collectifs et des voiries pour
structurer le site. En même temps, une
parcelle prévoyait l’accueil d’une pépi­
nière d’entreprises vertes appelée
Greenbizz.
usages et des modalités d’appropriation
par les habitants de deux autres projets
bruxellois.
La participation a des limites
Une observation en direct
On en retient que la légitimité du du­
Des chercheurs en sociologie, en rable favoriserait un certain consensus
science politique, et en architecture et mais aussi la participation. Ce dont Ci­
urbanisme, issus de Saint­Louis mais tydev n’avait guère l’habitude. Il ressort
aussi de l’ULB et de l’UCL ont étudié sa aussi qu’il est difficile de consolider les
progression sur le ter­
pratiques de participa­
rain. Puis avec des asso­
tion face à des finalités
ciations, dont Periferia,
ambitieuses comme la
en charge de la participa­
cohésion sociale, la sen­
tion dans le projet Tivoli,
sibilisation au durable, la
ils ont créé en fé­
cohabitation des anciens
vrier 2013 un groupe de
et nouveaux, l’accueil
suivi “Quartiers dura­
d’entreprises “vertes”…
bles”.
Puis il y a consensus sur
C’est ici que le Brussels
les aspects techniques et
Studies Institute entre en
architecturaux du dura­
L’ÉQUIPE DU DOSSIER ble mais les participants
lice : pour son 100e nu­
Arnaud Bilande et les autres
méro qui sort ce lundi en
“ordinaires” s’interro­
auteurs de la 100e Brussels
ligne, il reprend une syn­
gent sur la mobilité et
Study perçoivent aussi un
thèse des constats en­ possible retour des architectes l’accessibilité du futur
grangés.
quartier. Précision : l’ob­
longtemps décriés pour leurs
rêves modernistes.
L’analyse
tourne
servation s’arrête à octo­
autour de quatre théma­
bre 2014. L’article de
tiques.
Brussels Studies est donc la photo d’un
C’est d’abord une interrogation sur le projet particulier à un moment donné.
jeu des acteurs, les usages des notions Qui n’en permet pas moins d’interroger
de durabilité et de gouvernance et les les modes de fabrication de la ville con­
modes de recomposition de l’action pu­ temporaine.
blique. La deuxième a trait à la partici­
Christian Laporte
pation à Tivoli. La troisième se penche
sur la nature des liens entre la produc­ U “Tivoli. : une nouvelle manière de faire
tion architecturale et le modèle de la la ville à Bruxelles ?” (BS 100) à lire dès ce
ville durable. Enfin, il est question des lundi sur www.brusselsstudies.be
“La percée du
durable pousse
aussi des acteurs
comme Citydev
à l’adaptation
et à l’innovation.”
Épinglé
Un “thinktank” utile
au service
de Bruxelles
Dix ans Si l’étude sur le quartier
durable laekenois porte le
numéro 100, la revue “Brussels
Studies” en est à son 116e article…
Elle avait fait paraître hors série
début 2009 seize “notes de
synthèse” qui accompagnaient le
processus des Etats généraux de
Bruxelles d’heureuse mémoire qui
ont vu s’affirmer une certaine
identité citoyenne bruxelloise. Cela
n’empêchera pas l’équipe de BS de
fêter prochainement, avec ses
lecteurs et les différentes parties
prenantes du projet éditorial, les
10 ans de la revue.
Utile rappel “Brussels Studies” est
une revue scientifique électronique
de large diffusion destinée à
valoriser des recherches portant sur
des questions bruxelloises, sans
discrimination de discipline ou de
langue. Elle offre aux chercheurs un
canal de diffusion spécifique pour
la présentation de résultats de
recherches, quand elles portent sur
un sujet lié aux réalités bruxelloises
constituant un enjeu significatif
pour la ville et sa région. Toutes les
disciplines sont acceptées ainsi que
toutes les thématiques.C.Le
L’Institut Confucius lancé à l’ULB
Ixelles Les œuvres chinoises majeures
seront désormais accessibles aux
Bruxellois.
I
l y a quelques jours, l’ULB a porté sur les
fonts baptismaux un Institut Confucius qui
renforcera la position de l’Alma Mater li­
bre­exaministe comme centre d’expertise et de
référence sur la langue et la culture chinoise.
Opérationnelle dès la rentrée, la nouvelle entité
lancée en collaboration avec l’Eastern China
Normal University (ECNU) sera un outil impor­
tant pour faciliter le développement d’activités
académiques sur la culture chinoise et renfor­
cer les liens avec les universitaires de ce pays.
Il ne s’installe pas par hasard au coeur même du
Solbosch. Cela devrait permettre de développer
des synergies avec les professeurs “branchés”
sur la langue et la culture de l’Empire du milieu.
L’Institut Confucius fera aussi la joie et le bon­
heur des sinophiles qui veulent s’immerger
dans les œuvres chinoises majeures. Et il aura
12
une dimension européenne en collaborant di­
rectement avec l’Institut d’études éponymes.
Par ailleurs, l’Institut Confucius organisera
des colloques, conférences et séminaires sur la
Chine mais également des expositions, des pro­
jections de films, des cours de langue, de calli­
graphie, de cuisine, etc. afin de mieux faire con­
naître la culture chinoise aux “suppôts” de
l’ULB et au grand public. A noter que l’ULB suit
de quelques semaines la VUB qui a aussi depuis
peu d’un Institut Confucius. Un doublon ? Non
la perspective d’intéressantes synergies…
Dans la foulée de la visite royale en Chine
Du côté de l’ULB, on inscrit le nouvel Institut –
qui est dirigé par le Pr Jean­Michel De Waele –
dans la stratégie mise en place pour dynamiser
les collaborations académiques avec la Chine.
Lors de la dernière mission royale en Chine,
cela avait mené à la signature d’un accord de
collaboration avec la prestigieuse Chinese Aca­
demy of Social Sciences – CASS et d’une con­
vention pour un partenariat technologique
avec Proximus et Huwaei.
Christian Laporte
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
En bref
Ce dimanche, plus de 550 personnes ont bravé la pluie pour
participer à la marche pour la fermeture des abattoirs qui
s’est déroulée dans les rues de la capitale. “C’est un beau
succès quand on compare à l’affluence des autres années”, a
expliqué Benjamin Loison, porte-parole de Bite Back,
l’organisation de défense du droit des animaux, à l’initiative
de cette manifestation qui existe déjà dans plusieurs
grandes villes du monde. “Un grand die-in a été organisé pour
symboliser la mise à mort des animaux et l’agonie. On veut
faire comprendre qu’il est possible de manger sans tuer.” A. F.
D. R.
Bruxelles-Ville
Succès pour la marche contre les abattoirs
Un die-in a été organisé.
Intempéries
Deux tunnels fermés pour
cause d’inondations
Molenbeek-St-Jean
Lancement d’une campagne
pour créer des terrains de foot
Les tunnels Bailly et Vleurgat ont été fermés
à cause des pluies, a indiqué samedi vers
21h la porte-parole de la police de BruxellesIxelles Ilse Van de Keere. Des inondations
ont également eu lieu dans les tunnels Loi et
Cinquantenaire. Le porte-parole des
pompiers de Bruxelles Pierre Meys ajoute
qu’environ 40 interventions se sont
déroulées en Région bruxelloise,
principalement à Uccle, Ixelles et Forest. Ce
dimanche, vers 17h40, c’est le tunnel
Léopold II qui a été fermé en direction de la
Basilique suite à un véhicule en feu. A. F.
Ce samedi, un tournoi de football symbolique a été
organisé au stade du Sippelberg de Molenbeek,
dans le cadre de la campagne Playandpeace visant à
créer des infrastructures sportives en Région
bruxelloise, à commencer par Molenbeek. “Suite aux
récents événements, on a eu envie de créer ce tournoi
pour donner une autre image de Molenbeek, et
inculquer les valeurs de Johan Cruyff, légende du foot
hollandais décédée deux jours après les attentats, aux
jeunes de la commune”, explique Ahmed Larouz, coinitiateur de la campagne organisée par une
association d’expatriés hollandais dans la capitale.
A. F.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
13
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Cinémas
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Kinepolis Imagibraine / Alice de l'autre côté du
miroir De James Bobin, avec Johnny Depp, Mia
Wasikowska, E.A., VF, L. : 14h30, 19h45. VF 3D,
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Reilly, avec Jason Sudeikis, Josh Gad, E.A., VF, L.
: 17h. / Bienvenue à Marly-Gomont De Julien
Rambaldi, avec Marc Zinga, Jonathan Lambert,
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/ Captain America: Civil War De Anthony Russo,
Joe Russo, avec Chris Evans, Robert Downey Jr,
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avec Isabelle Huppert, Virginie Efira, E.N.A.,
VO, L. : 14h30. / Le Livre de la Jungle De Jon Favreau, avec Neel Sethi, Scarlett Johansson, E.A.,
VF, L. : 14h15, 16h45. / Money Monster De Jodie
Foster, avec Julia Roberts, George Clooney, E.A.,
VF, L. : 14h45, 22h30. / Un homme à la hauteur
De Laurent Tirard, avec Jean Dujardin, Virginie
Efira, E.A., VO, L. : 14h. / X-Men: Apocalypse De
Bryan Singer, avec James McAvoy, Michael Fassbender, E.A., VF, L. : 20h30, 22h15. / Conjuring
2: Le Cas Enfield De James Wan, avec Patrick
Wilson, Vera Farmiga, E.N.A., VF, L. : 14h15, 17h,
19h45, 22h15. / Opération Eye in the Sky De Gavin Hood, avec Helen Mirren, Alan Rickman,
E.A., VO s.t. Bil, L. : 14h30, 17h15, 20h. / Retour
chez ma mère De Eric Lavaine, avec Josiane Balasko, Alexandra Lamy, E.A., VO, L. : 14h45,
17h15, 20h. / Warcraft: Le Commencement De
Duncan Jones, avec Travis Fimmel, Dominic
Cooper, E.A., VF, L. : 14h15, 20h15. VF 3D, L. :
17h15, 22h30. VO s.t. Bil, L. : 17h, 22h30. VO s.t.
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côté du miroir De James Bobin, avec Johnny
Depp, Mia Wasikowska, E.A., VF, L. : 14h30,
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Clay Kaytis, Fergal Reilly, avec Jason Sudeikis,
Josh Gad, E.A., VF, L. : 14h30, 17h30. / Café Society De Woody Allen, avec Kristen Stewart,
Jesse Eisenberg, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h, 20h.
/ Julieta De Pedro Almodóvar, avec Rossy De
Palma, Emma Suárez, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h,
22h30. / L'Economie du couple De Joachim Lafosse, avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, E.A.,
VO, L. : 17h, 20h, 22h30. / Le Livre de la Jungle
De Jon Favreau, avec Neel Sethi, Scarlett Johansson, E.A., VF, L. : 14h30. / Ma Loute De
Bruno Dumont, avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche, E.A., VO, L. : 14h30, 17h, 20h, 22h30.
/ Money Monster De Jodie Foster, avec Julia Roberts, George Clooney, E.A., VF, L. : 22h30. / XMen: Apocalypse De Bryan Singer, avec James
McAvoy, Michael Fassbender, E.A., VF, L. :
14h30. VO s.t. Bil, L. : 20h, 22h. / Zootopie De
Byron Howard, Rich Moore, avec Jason Bateman, Ginnifer Goodwin, E.A., VF, L. : 14h30.
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avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, E.N.A., VF, L.
: 14h30, 20h. VO s.t. Bil, L. : 17h, 22h30. / Kung
Fu Panda 3 De Jennifer Yuh Nelson, avec Angelina Jolie, Seth Gordon, E.A., VF, L. : 14h30. / Retour chez ma mère De Eric Lavaine, avec Josiane
Balasko, Alexandra Lamy, E.A., VO, L. : 14h30,
17h, 20h, 22h30. / Souviens-toi De Atom
Egoyan, avec Christopher Plummer, Dean Norris, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h, 20h, 22h30. / Warcraft: Le Commencement De Duncan Jones, avec
Travis Fimmel, Dominic Cooper, E.A., VF, L. :
14h30, 17h. VF 3D, L. : 20h, 22h30. VO s.t. Bil, L.
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Rossy De Palma, Emma Suárez, E.A., VO s.t. Fr,
L. : 20h15. / Money Monster De Jodie Foster,
avec Julia Roberts, George Clooney, E.A., VO s.t.
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UAvenue de Mérode, 91- 1330 Rixensart / Tel:
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Waterloo
Wellington / Café Society De Woody Allen, avec
Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, E.A., VO s.t.
Bil, L. : 17h45, 20h15. / Elle De Paul Verhoeven,
14
avec Isabelle Huppert, Virginie Efira, E.N.A.,
VO, L. : 20h15. / Ils sont partout De Yvan Attal,
avec Benoît Poelvoorde, Dany Boon, E.A., VO, L.
: 17h45, 20h15. / Julieta De Pedro Almodóvar,
avec Rossy De Palma, Emma Suárez, E.A., VO
s.t. Bil, L. : 17h45. / L'Economie du couple De
Joachim Lafosse, avec Bérénice Bejo, Cédric
Kahn, E.A., VO, L. : 17h45, 20h15. / Money
Monster De Jodie Foster, avec Julia Roberts,
George Clooney, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h45,
20h15. / Retour chez ma mère De Eric Lavaine,
avec Josiane Balasko, Alexandra Lamy, E.A., VO,
L. : 17h45, 20h15. / Warcraft: Le Commencement De Duncan Jones, avec Travis Fimmel, Dominic Cooper, E.A., VF 3D, L. : 17h30. VO s.t. Bil
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Kinepolis Bruxelles / Alice de l'autre côté du miroir De James Bobin, avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, E.A., VF, L. : 14h15, 16h45, 19h45,
22h45. VO s.t. Bil, L. : 17h, 20h. / Angry Birds De
Clay Kaytis, Fergal Reilly, avec Jason Sudeikis,
Josh Gad, E.A., NV, L. : 14h15. VF, L. : 14h15, 17h.
/ Bienvenue à Marly-Gomont De Julien Rambaldi, avec Marc Zinga, Jonathan Lambert, E.A.,
VO, L. : 14h15, 16h45, 19h45, 22h15. / Captain
America: Civil War De Anthony Russo, Joe
Russo, avec Chris Evans, Robert Downey Jr, E.A.,
VO s.t. Bil, L. : 13h45, 19h30. / Housefull 3 De
Farhad Sajid, avec Akshay Kumar, Jacqueline
Fernandez, E.A., VO s.t. En, L. : 17h15, 20h30.
/ Ils sont partout De Yvan Attal, avec Benoît
Poelvoorde, Dany Boon, E.A., VO, L. : 14h15. / Le
Livre de la Jungle De Jon Favreau, avec Neel Sethi, Scarlett Johansson, E.A., VF, L. : 14h15, 17h,
19h45, 22h30. VO s.t. Bil, L. : 22h30. VO s.t. Bil
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Foster, avec Julia Roberts, George Clooney, E.A.,
VF, L. : 14h30, 16h45, 20h15, 22h45. VO s.t. Bil,
L. : 14h45, 17h15, 20h, 22h30. / The Nice Guys
De Shane Black, avec Kim Basinger, Russell
Crowe, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h, 19h45. / X-Men:
Apocalypse De Bryan Singer, avec James McAvoy, Michael Fassbender, E.A., VF, L. : 13h45,
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14h15, 17h15, 20h15, 22h30. / Le Chasseur et la
Reine des Glaces De Cedric Nicolas-Troyan,
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John Hillcoat, avec Kate Winslet, Woody Harrelson, E.N.A., VO s.t. Bil, L. : 22h45. / Warcraft: Le
Commencement De Duncan Jones, avec Travis
Fimmel, Dominic Cooper, E.A., VF, L. : 13h45,
14h15, 17h15, 20h45, 22h15. VF 3D, L. : 19h45.
VO s.t. Bil, L. : 14h, 17h15, 19h45, 20h30,
22h30. VO s.t. Bil 3D, L. : 22h45. / Where to Invade Next De Michael Moore, E.A., VO s.t. Bil, L.
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Bruxelles / Tel: 0900 00 555
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: 14h55, 17h55, 19h55. / Kollektivet De Thomas
Vinterberg, avec Ulrich Thomsen, Fares Fares,
E.A., VO s.t. Bil, L. : 19h15. / La Route d'Istanbul
De Rachid Bouchareb, avec Pauline Burlet, Astrid Whettnall, E.A., VO s.t. Fr, L. : 16h10. / Un
homme à la hauteur De Laurent Tirard, avec
Jean Dujardin, Virginie Efira, E.A., VO s.t. Nl, L. :
21h55. / Demain De Mélanie Laurent, Cyril Dion,
E.A., VO s.t. Nl, L. : 17h. / Fritz Bauer, un héros
allemand De Lars Kraume, avec Burghart Klaussner, Ronald Zehrfeld, E.A., VO s.t. Bil, L. :
14h15, 18h, 21h50. / Men & Chicken De Anders
Thomas Jensen, avec Mads Mikkelsen, David
Dencik, E.A., VO s.t. Bil, L. : 19h55. / Médecin de
campagne De Thomas Lilti, avec François Cluzet, Marianne Denicourt, E.A., VO, L. : 16h. / The
Idol De Hany Abu-Assad, avec Tawfeek Barhom,
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Roach, avec Bryan Cranston, Diane Lane, E.A.,
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URue de la Fourche 17-19- 1000 Bruxelles / Tel:
02 503 31 45
Aventure Ciné Confort / Ave César ! De Joel
Coen, Ethan Coen, avec Scarlett Johansson,
Channing Tatum, E.A., VO s.t. Bil, L. : 21h30.
/ Baden Baden De Rachel Lang, avec Salomé Richard, Claude Gensac, E.A., VO s.t. Nl, L. :
13h30. / Merci patron ! De François Ruffin, E.A.,
VO, L. : 13h10, 14h50, 17h40, 20h. / Yogananda
De Paola Di Florio, Lisa Leeman, E.A., VO s.t. Fr,
L. : 18h20. / Free to Run De Pierre Morath, E.A.,
VO, L. : 13h20. / Neon Bull De Gabriel Mascaro,
avec Juliano Cazarré, Maeve Jinkings, E.A., VO
s.t. Bil, L. : 16h30, 21h40. / Un homme à la mer
De Géraldine Doignon, avec Yoann Blanc, Jo Deseure, E.A., VO s.t. Nl, L. : 15h30. / Where to Invade Next De Michael Moore, E.A., VO s.t. Bil, L.
: 15h20, 19h20. / We Come as Friends De Hubert
Sauper, E.A., VO s.t. Bil, L. : 17h20.
U57 Galerie du centre- 1000 Bruxelles / Tel: 02
219 92 02
CINEMATEK / Valse avec Bachir De Ari Folman,
E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h. / Vaudeville De Jean
Marboeuf, avec Marie-Christine Barrault, Guy
Marchand, E.A., VO, L. : 20h30. / Les Nerfs à vif
De Jack Lee Thompson, avec Robert Mitchum,
Gregory Peck, E.A., VO s.t. Bil, L. : 19h. / Masterclass Jean MarbeufE.A., VO, L. : 18h30. / Le Château du Dragon De Joseph L. Mankiewicz, avec
Gene Tierney, Vincent Price, E.A., VO, Ma. : 18h.
/ L'éventreur De Alfred Hitchcock, avec Ivor Novello, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 20h30.
URue Baron Horta, 9- 1000 Bruxelles / Tel: 02
551 19 19
Galeries Cinéma / Café Society De Woody Allen,
avec Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, E.A., VO
s.t. Bil, L. : 15h15, 17h15, 19h15, 21h15. / Ma
Loute De Bruno Dumont, avec Fabrice Luchini,
Juliette Binoche, E.A., VO s.t. Nl, L. : 16h30, 19h,
21h30. / L'Etreinte du serpent De Ciro Guerra,
avec Jan Bijvoet, Brionne Davis, E.A., VO s.t. Bil,
L. : 14h. / Miles Ahead De Don Cheadle, avec
Don Cheadle, Ewan McGregor, E.A., VO s.t. Bil,
L. : 13h.
U26 Galerie de la Reine- 1000 Bruxelles / Tel:
02 514 74 98
UGC De Brouckère / Alice de l'autre côté du miroir De James Bobin, avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, E.A., VF, L. : 14h, 16h30, 19h30. VO
s.t. Bil, L. : 22h. / Bienvenue à Marly-Gomont De
Julien Rambaldi, avec Marc Zinga, Jonathan
Lambert, E.A., VO, L. : 13h, 17h30, 19h45, 22h.
/ Café Society De Woody Allen, avec Kristen
Stewart, Jesse Eisenberg, E.A., VO s.t. Bil, L. :
13h10, 15h20, 17h30, 19h45, 22h. / Elle De Paul
Verhoeven, avec Isabelle Huppert, Virginie
Efira, E.N.A., VO s.t. Nl, L. : 13h45, 16h30,
19h20. / Julieta De Pedro Almodóvar, avec
Rossy De Palma, Emma Suárez, E.A., VO s.t. Bil,
L. : 15h15. / L'Economie du couple De Joachim
Lafosse, avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, E.A.,
VO s.t. Nl, L. : 13h, 15h15, 17h30, 19h45, 22h.
/ Le Livre de la Jungle De Jon Favreau, avec Neel
Sethi, Scarlett Johansson, E.A., VO s.t. Bil, L. :
22h. / Money Monster De Jodie Foster, avec Julia
Roberts, George Clooney, E.A., VO s.t. Bil, L. :
13h, 15h15, 17h30, 19h45, 22h. / The Nice Guys
De Shane Black, avec Kim Basinger, Russell
Crowe, E.A., VO s.t. Bil, L. : 22h. / X-Men: Apocalypse De Bryan Singer, avec James McAvoy, Michael Fassbender, E.A., VF, L. : 14h, 17h, 20h. VO
s.t. Bil, L. : 14h30, 17h30, 20h30, 21h45. / Conjuring 2: Le Cas Enfield De James Wan, avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, E.N.A., VO s.t. Bil, L.
: 13h45, 16h30, 19h20, 22h. / Retour chez ma
mère De Eric Lavaine, avec Josiane Balasko,
Alexandra Lamy, E.A., VO, L. : 13h15, 15h20,
17h30, 19h45. / Warcraft: Le Commencement
De Duncan Jones, avec Travis Fimmel, Dominic
Cooper, E.A., VF, L. : 13h30, 16h15, 19h15. VO
s.t. Bil, L. : 13h50, 16h30, 19h25. VO s.t. Bil 3D,
L. : 22h.
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0900 10 440
neider, August Diehl, E.A., VO s.t. Nl, L. : 14h,
16h30, 19h10, 21h45. / Elle De Paul Verhoeven,
avec Isabelle Huppert, Virginie Efira, E.N.A., VO
s.t. Nl, L. : 13h35, 16h15, 19h, 21h35. / Ils sont
partout De Yvan Attal, avec Benoît Poelvoorde,
Dany Boon, E.A., VO, L. : 14h, 16h30, 19h,
21h45. / Julieta De Pedro Almodóvar, avec
Rossy De Palma, Emma Suárez, E.A., VO s.t. Bil,
L. : 15h10, 17h20, 19h30, 21h45. / Krigen De Tobias Lindholm, avec Pilou Asbæk, Tuva Novotny, E.N.A., VO s.t. Bil, L. : 16h30. / L'Economie
du couple De Joachim Lafosse, avec Bérénice
Bejo, Cédric Kahn, E.A., VO s.t. Nl, L. : 13h,
15h10, 17h20, 19h30, 21h40. / Le Livre de la
Jungle De Jon Favreau, avec Neel Sethi, Scarlett
Johansson, E.A., VO s.t. Bil, L. : 14h, 16h30, 19h.
/ Ma Loute De Bruno Dumont, avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche, E.A., VO s.t. Nl, L. :
13h45, 16h20, 19h15, 21h50. / Money Monster
De Jodie Foster, avec Julia Roberts, George Clooney, E.A., VO s.t. Bil, L. : 13h, 15h05, 19h30,
21h45. / The Nice Guys De Shane Black, avec
Kim Basinger, Russell Crowe, E.A., VO s.t. Bil, L.
: 19h10, 21h45. / Un homme à la hauteur De
Laurent Tirard, avec Jean Dujardin, Virginie
Efira, E.A., VO s.t. Nl, L. : 17h15. / X-Men: Apocalypse De Bryan Singer, avec James McAvoy, Michael Fassbender, E.A., VO s.t. Bil, L. : 14h,
17h20, 20h30, 21h20. / Miles Ahead De Don
Cheadle, avec Don Cheadle, Ewan McGregor,
E.A., VO s.t. Bil, L. : 13h. / Retour chez ma mère
De Eric Lavaine, avec Josiane Balasko, Alexandra Lamy, E.A., VO, L. : 13h15, 15h15, 17h15,
19h30, 21h45. / Souviens-toi De Atom Egoyan,
avec Christopher Plummer, Dean Norris, E.A.,
VO s.t. Bil, L. : 13h, 15h, 17h05, 19h10, 21h30.
/ Trumbo De Jay Roach, avec Bryan Cranston,
Diane Lane, E.A., VO s.t. Bil, L. : 13h45.
UAvenue de la Toison d'Or, 8- 1050 Bruxelles /
Tel: 0900 10 440
Vendôme / Café Society De Woody Allen, avec
Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, E.A., VO s.t.
Bil, L. : 13h25, 15h20, 19h30, 21h30. / Julieta De
Pedro Almodóvar, avec Rossy De Palma, Emma
Suárez, E.A., VO s.t. Bil, L. : 14h, 16h20, 19h,
21h10. / L'Economie du couple De Joachim Lafosse, avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, E.A., VO
s.t. Nl, L. : 13h30, 15h35, 19h25, 21h35. / Merci
patron ! De François Ruffin, E.A., VO, L. : 17h40.
/ Demain De Mélanie Laurent, Cyril Dion, E.A.,
VO s.t. Nl, L. : 17h15, 21h10. / Retour chez ma
mère De Eric Lavaine, avec Josiane Balasko,
Alexandra Lamy, E.A., VO s.t. Nl, L. : 13h40,
15h30, 19h20. / Un homme à la mer De Géraldine Doignon, avec Yoann Blanc, Jo Deseure,
E.A., VO, L. : 17h20. / Where to Invade Next De
Michael Moore, E.A., VO s.t. Bil, L. : 13h50,
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Bruxelles Stockel
Cinéma Le Stockel / Julieta De Pedro Almodóvar, avec Rossy De Palma, Emma Suárez, E.A.,
VO s.t. Bil, L. : 20h15. / Money Monster De Jodie
Foster, avec Julia Roberts, George Clooney, E.A.,
VO s.t. Bil, L. : 18h15.
U17, Avenue de Hinnisdael- 1150 Bruxelles /
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UGC Toison d'Or / Alice de l'autre côté du miroir
De James Bobin, avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, E.A., VO s.t. Bil, L. : 14h, 16h30, 19h,
21h30. / Café Society De Woody Allen, avec
Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, E.A., VO s.t.
Bil, L. : 13h05, 15h10, 17h20, 19h30, 21h45.
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La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
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International Titre du dossier
Les Européens, obnubilés
par ce qui ne va pas, ne voient
plus ce qui fonctionne
dans leur Communauté.
l
En voici quelques
exemples.
l
On ne mesure pas
ce qu’on perdrait si l’Union
venait à disparaître.
l
La paix
L’
argument
porte
dramatiquement
peu,
aujourd’hui, auprès des jeunes générations. La
guerre est devenue tellement inconcevable entre
voisins européens qu’elle est considérée comme
définitivement acquise. Si nous vivons en paix
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est grâce à
l’Alliance atlantique, oui, mais aussi grâce à cette construc­
tion européenne qui nous a réconciliés, rapprochés, imbri­
qués. Tout a commencé par la main tendue de la France à
l’Allemagne, en 1950, pour mettre en commun le charbon et
l’acier et faire en sorte que la guerre devienne impossible en­
tre les deux ennemis d’hier. “L’Europe est fille de paix”, disait
l’ancien chef de la diplomatie française, Hubert Védrine. Puis
la Communauté s’est développée, approfondie, élargie à des
pays sortis de la dictature (l’Espagne, la Pologne, etc.) et d’un
conflit (la Croatie notamment).
Le Comité d’Oslo l’avait souligné en 2012, lorsqu’il avait at­
tribué son prix Nobel à l’Union européenne : elle a “contribué
à faire passer la majorité de l’Europe d’un continent de guerre
vers un continent de paix”.
S.Vt.
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L’Europe,
à quoi bon ?
“Ce que vous avez
accompli, une Union
européenne avec plus
de 500 millions
de personnes parlant
24 langues dans
28 pays, dont 19 avec
une monnaie unique,
constitue l’une des plus
grandes réalisations
politiques et
économiques des temps
modernes.”
BARACK OBAMA
Président américain, à Hanovre,
le 25 avril 2016.
Erasmus
Les fonds européens
S’il y a une “success story”
Non, l’Union européenne ne
européenne, c’est bien le
programme Erasmus. Il aura
fallu plusieurs années de
balbutiements typiques de
l’Union avant qu’il voie le jour
en 1987. Mais, depuis, plus de
trois millions d’étudiants
européens ont pu poser leurs
valises dans un des 33 pays
participant au programme pour
y poursuivre une partie de leurs
études ou y faire un stage.
Depuis 2014, Erasmus+ s’étend
même à des professionnels et
aux organisations désireuses
de profiter de la mobilité pour
améliorer les capacités de leur
personnel. En voilà un projet
européen aux avantages bien
concrets, qui permet d’acquérir
des compétences linguistiques
et d’expérimenter une autre
culture. “Erasmus a été plus
efficace qu’aucun autre
programme pour unir les jeunes
Européens”, constatait, en
2012, la commissaire
européenne Androulla
Vassiliou. M.U.
se limite pas à exiger des
politiques d’austérité et à
admonester les Etats qui
vivent au-dessus de leurs
moyens. Elle finance aussi
mille et un projets destinés à
donner un coup de pouce aux
régions les plus pauvres, à
stimuler la création d’emplois,
à permettre aux PME de faire
des investissements, à
développer des infrastructures
modernes et à promouvoir la
durabilité énergétique. Près
de 351,8 milliards d’euros,
soit un tiers du budget total
de l’Union, sont alloués à la
“politique de cohésion”. Ces
fonds ont pour réputation
d’aboutir principalement dans
les caisses des pays d’Europe
centrale et orientale, afin de
relever le niveau de vie de
leurs citoyens. Mais en réalité,
cette enveloppe bénéficie à
tous – la Belgique par
exemple recevra 2,7 milliards
d’euros sur la période 20142020. M.U.
L’environnement
S’
il est un domaine où l’Europe a positivement
bousculé les choses, c’est sans aucun doute en
matière d’environnement.
Souvent décriées en raison de leur nature contrai­
gnante, les réglementations européennes ont, à tout le
moins, permis de freiner des tendances délétères dans
une série de domaines. En matière de protection de la
biodiversité avec la mise en œuvre du réseau Natura
2000; en matière d’épuration qui a permis de redresser
partiellement la qualité des eaux de surface; en matière
de qualité de l’air; en matière de lutte contre le réchauf­
fement climatique...
Tout n’est certes pas parfait, loin de là. La plupart des
objectifs qui avaient été fixés ne sont pas rencontrés
dans les délais impartis et les institutions européennes
restent encore trop souvent perméables au travail de
sape de lobbies. Mais il est indéniable que, dans la plu­
part des Etats membres, la dégradation de l’environne­
ment serait bien pire sans les impulsions venues de
Bruxelles.
G.T.
La Cour de justice
On a tendance à l’oublier,
dans l’ambiance actuelle : il
est une institution européenne
qui fonctionne bien, c’est la
Cour de justice, qui siège à
Luxembourg. Présidée par le
Belge Koen Lenaerts, elle fait
respecter le droit européen
(notamment celui de la
concurrence) partout dans
l’Union. Sa jurisprudence revêt
même une dimension politique
sous-estimée. Il y a plus de
trente ans, déjà, elle avait
permis de faire avancer la mise
en place d’un marché intérieur.
C’est aussi l’un de ses arrêts
qui a servi de base à
l’inclusion d’un titre sur la
citoyenneté européenne dans
le traité de Maastricht. Plus
récemment, elle a donné le
“la” sur des thématiques aussi
variées que le droit à l’oubli
sur Internet, la définition de
l’embryon humain, les
compétences de la Banque
centrale et la protection de la
vie privée. S.Vt.
L’action extérieure
Evidemment, si l’on se contente
d’évaluer l’action extérieure de l’Union à
l’aune de l’efficacité de sa diplomatie, on
peut légitimement rester sur sa faim. Elle a
joué un rôle décisif dans le rapprochement
entre Serbes et Kosovars, certes. Elle a
aussi pesé dans les négociations sur le
nucléaire iranien, grâce aux deux hautes
représentantes successives, Cathy Ashton
et Federica Mogherini. Mais, malgré la
création d’un corps diplomatique, on reste
loin d’une véritable politique commune.
L’action externe de l’Union ne se limite
cependant pas à cette dimension – et c’est
ce qu’on oublie de voir. La politique
d’élargissement a été un formidable outil
de politique étrangère, entraînant des
Etats sortis de la dictature sur la voie de
réformes drastiques.
La politique commerciale que mène la
Communauté depuis ses débuts lui a
également permis de négocier des accords
à composante politique et exporter (avec
plus ou moins de succès) ses valeurs de
bonne gouvernance et de respect des
droits de l’homme. Et puis les Européens,
bien que de moins en moins généreux,
restent encore les premiers bailleurs
d’aide au développement et d’aide
humanitaire au monde. S.Vt.
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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La prospérité
“Est­ce qu’en quittant l’UE
et le marché unique, on va pour
autant y gagner? Absolument pas !
L’UE n’arrêtera pas d’exister si on
part, la Manche ne va pas s’élargir.”
DAVID CAMERON
Pris à son propre jeu, le Premier ministre britannique s’est
soudainement mué en ardent défenseur de l’UE.
La concurrence
L’objectif de la politique européenne de concurrence vise à ce que les consommateurs de
l’Union disposent des meilleurs produits, au meilleur prix. Pour faire en sorte qu’il en soit ainsi, la
Commission se pose en gardienne de la concurrence loyale. Cauchemar des oligopoles et des monopoles,
elle ne badine pas avec les abus de position dominante. Les géants informatiques américains Microsoft
et Intel en savent quelque chose, tout comme les opérateurs téléphoniques Telefonica et Deutsche
Telecom. Le premier a dû s’acquitter, au total, de 2 milliards d’euros d’amendes; le second a dû
débourser 1 milliard; l’Espagnol et l’Allemand plusieurs centaines de millions. Le mastodonte Google
(qui risque jusqu’à 6 milliards d’amende) et le géant gazier russe Gazprom sont dans le collimateur
de la pugnace commissaire Margrethe Vestager. Tout comme le sont les ententes illégales (cartels) entre
entreprises d’un même secteur pour jouer sur les prix. Ou les aides d’Etat illégales, tels les cadeaux
fiscaux accordés aux multinationales par le Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas et la Belgique. OleB
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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International L'Union est morte, vive l'Union (2/4)
Si l’Union
n’existait
plus…
n Le projet européen n’a plus la cote. A tel point que certains espèrent même le voir sombrer. “La Libre Belgique” a donc tenté
d’imaginer à quoi ressemblerait l’Europe si ce scénario venait à se réaliser. Si demain, les chefs d’Etat et de gouvernement
signaient l’acte de décès de l’UE.
Fiction Maria Udrescu
D
es dizaines de feuilles, estampillées d’un
drapeau bleu étoilé, s’échappent par une fe­
nêtre du 13e étage du Berlaymont. Sur l’es­
planade, un corps sans vie. A l’intérieur, sur
un coin du bureau, une lettre tente de se li­
bérer, elle aussi, du poids d’un stylo. “Toute ma vie j’ai
cru en l’Europe. J’ai aimé l’Union européenne pour le
meilleur et pour le pire. J’ai même appris à
la chérir encore plus en temps de crise.
Aujourd’hui, je refuse de vivre pour voir
notre Union mourir, étouffée par les égoïs­
mes nationaux, engloutie par les relents
xénophobes.” Jean­Claude Juncker est
resté fidèle à lui­même jusqu’à son der­
nier souffle. Ce vétéran de la construc­
tion européenne a consacré toute son
énergie à sa passion. Impossible, finale­
ment, de ne pas y laisser sa vie aussi. Il
fallait mourir avec l’Union pour ne pas
vivre sans.
“L’Europe m’a tuer”, “L’Union emporte
avec elle son dernier président”… Les médias des quatre
coins du monde ont rivalisé de titres chocs, au lende­
main du sommet européen qui a signé la fin de la Com­
munauté. La tragédie a même plombé l’ambiance de la
fête qui battait son plein à Westminster, sous des ban­
nières “We told you so”. Comme un ultime croche­pied
de l’espiègle Luxembourgeois pour agacer les Britanni­
ques.
L’onde de choc provoquée par la mort du président de
la Commission a vite laissé place à celle, bien plus rava­
geuse, du démantèlement de soixante­cinq ans de
construction européenne. La fin de l’Union, personne
n’a voulu y croire, même si Juncker n’a cessé de quali­
fier toutes les réunions de chefs d’Etat et de gouverne­
ment de “sommet de la dernière chance”. L’ultime
Conseil a confirmé ses funestes prédictions.
“L’enfer est pavé de bonnes intentions”
Le Premier ministre italien Matteo Renzi a longtemps
pesté contre cette Europe ressemblant à “l’orchestre
jouant sur le pont du Titanic”, qu’il aurait
fallu réformer pour éviter le naufrage.
Mais, pour beaucoup, “réformer” était
synonyme de “morceler”. En offrant aux
Etats membres une Union européenne
“à la carte”, on a couru le risque qu’ils ne
commandent plus rien. Ou que certains
plats européens soient si rarement con­
sommés qu’on finisse par les retirer du
menu.
“A un pays, on dit qu’il ne doit pas appli­
quer la libre circulation des personnes, à
un autre qu’il n’est pas obligé de donner les
mêmes droits à tous les citoyens de l’UE. Et
la référence d’une Union toujours plus étroite qui était
dans les traités, on n’en a plus eu besoin. Touche par tou­
che, on a dilué, démantelé, affaibli le projet européen, pour
la bonne raison d’accommoder les diversités. L’enfer est
pavé de bonnes intentions…”, observait, ironique, Jacques
Rupnik, directeur de recherches à Sciences Po Paris*.
Un enfer. Le mot est­il démesuré pour décrire à quoi
ressemble aujourd’hui l’Europe sans l’Union, plusieurs
mois après la signature de son acte de décès? Aux yeux
des partis nationalistes et d’extrême droite, c’est, au
contraire, un paradis. Bien avant l’implosion de l’UE, ils
En offrant aux
Etats membres
une Union
“à la carte”, on
a couru le
risque qu’ils ne
commandent
plus rien.
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avaient commencé à creuser leur sillon au cœur des dé­
mocraties du Vieux Continent. Mais la Commission fi­
nissait toujours par leur tirer les oreilles en cas de dé­
rive autocratique. “Le Hongrois Viktor Orban et son ho­
mologue polonaise Beata Szydlo étaient en confrontation
avec Bruxelles, ils testaient les limites, mais ils étaient cons­
cients qu’il y en avait. Les pays d’Europe de l’Est se retrou­
vent sans garde­fou de la démocratie”, note M. Rupnik.
Ils ne sont pas les seuls. “Partout, on assiste à une résur­
gence des partis d’extrême droite, des politiques nationalis­
tes qui exacerbent la séparation entre les pays”, pointe
l’analyste grec Janis Emmanouilidis, du European Po­
licy Centre. Dans les quelques Etats où les élections
n’ont pas encore porté au pouvoir les figures extrémis­
tes, les partis traditionnels se laissent tenter par un dis­
cours autoritaire pour maîtriser les remous sociaux ou
récupérer quelques électeurs à leurs concurrents natio­
nalistes. Au début de l’année 2016, déjà, la France avait
emprunté ce chemin: l’état d’urgence était devenu le
mot d’ordre du Premier ministre socialiste Manuel
Valls, engagé dans les pas d’un Front national qui n’at­
tendait que son heure.
“Parle à tes ennemis…”
“On assiste au retour de la politique de la période d’entre­
deux­guerres, à savoir une politique de chaos et de dé­
route”, observe Cristian Preda, qui fut eurodéputé con­
servateur roumain. Durant cette période, prélude du
cataclysme de 39­40, “chaque pays cherchait à résoudre
ses difficultés comme s’il était seul au monde”, observait
dans les années 40 le Français Robert Marjolin, un des
acteurs de la construction européenne. Force est de
constater qu’en quittant leur dernier Conseil euro­
péen, certains chefs d’Etat et de gouvernement se sont
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serré la main pour la dernière fois. Le Grec Alexis Tsi­ l’Université de Wroclaw. “Les situations semblables à cel­
pras a pu dire adieu à la maîtresse de l’austérité Angela les de la Crimée et de l’est de l’Ukraine se multiplient. Il y a
Merkel. Et toutes les caméras se sont figées sur la poi­ de plus en plus d’épisodes de violences domestiques, de con­
gnée de main du couple franco­allemand. “Est­ce un flits entre minorités, de disputes aux frontières”, explique
adieu ou un au revoir ?”, chuchotaient les observateurs. Federico Romero, professeur à l’Institut universitaire
En ôtant la casquette de “membre du
européen de Florence.
Conseil européen” pour ne garder que
Les frontières s’élèvent
celle de “simple” dirigeant national, les
Vingt­huit se sont débarrassés de cette
Car les frontières, hier levées, se dres­
fâcheuse contrainte de solidarité et de
sent à nouveau entre tous les ex­pays
coopération avec ceux qu’ils n’appré­
membres. Plus étanches que jamais – du
ciaient pas.
moins les Etats aiment­ils à le (faire)
Si Jean­Claude Juncker ne s’était pas
croire. Certes, il n’est plus question pour
suicidé, il serait peut­être mort d’une
tout Européen de sauter les barrières,
crise cardiaque en voyant la Croatie et la
sans contrôle aucun, pour savourer un
Slovénie échanger les coups de feu dans
petit­déjeuner à Paris, une frite belge à
la baie de Piran, cette région qu’elles se
midi et une bière à Berlin le soir. Mais
disputent depuis des années. Ou la Hon­
chacun peut désormais tenter de se bâtir
grie multiplier les provocations à l’égard
une forteresse, sur laquelle viendront
de la Slovaquie, de la Roumanie, de la
s’éclater les vagues migratoires. Parce
Serbie, pour réclamer ses territoires per­
que bien sûr, les migrants n’ont pas re­
dus. Ou la France et l’Espagne régler à JANIS EMMANOUILIDIS noncé à emprunter la voie vers l’Occi­
nouveau à coups de fusil leur querelle de
dent. Tant que les guerres feront rage en
Analyste au European Policy
la pêche.
Syrie, au Yémen, en Afghanistan, tant
Center.
que les pays africains connaîtront des
La vodka coule à flots
conflits ethniques, aucun mur ni fron­
Pendant ce temps, la Russie danse. “La consommation tière n’empêcheront des personnes désespérées de
de vodka augmenterait de manière spectaculaire si de­ chercher refuge, comme le disait Juncker.
main on revenait à une fragmentation de l’Europe”, avait
Au Sud, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, Malte sont deve­
prédit M. Preda. Aujourd’hui que l’Union n’existe plus, nus des camps de réfugiés à ciel ouvert, dont les occu­
l’ours russe profite du chaos et de la déroute qui rè­ pants tentent par tous les moyens de remonter vers le
gnent à l’Est pour “essayer d’y imposer un nouvel ordre, Nord. Rien de neuf à l’horizon par rapport à la situation
lui qui n’a toujours pas avalé la pilule des années 90”, qui prévalait au début de l’année 2016. Si ce n’est des
comme le souligne Anna Paczesniak, professeure à conditions “d’accueil” plus indignes encore, des indivi­
“Partout, on
assiste à une
résurgence
des partis
d’extrême droite,
des politiques
nationalistes
qui exacerbent
la séparation
entre les pays.”
dus abattus alors qu’ils tentent de traverser des frontiè­
res et des pays du Sud plus dépités, croulant déjà sous
des dettes de milliards d’eur… Euh, non.
Car l’euro, longtemps considéré comme un carcan ri­
gide limitant l’éventail des politiques économiques, a
disparu, lui aussi. Débarrassés de la monnaie unique,
les anciens Etats membres peuvent passer à l’offensive,
pratiquer la concurrence déloyale, s’adonner à la déva­
luation, cette formule supposée simple et indolore per­
mettant de relancer l’économie. Oublié l’intérêt géné­
ral ou, à tout le moins, le bien compris. Seule compte
l’économie nationale, et elle seule.
“Dans l’Union européenne, il y avait des règles pour limi­
ter les aides d’Etats aux entreprises. C’est fini. Les pays ri­
ches se permettent d’investir massivement dans leurs en­
treprises, les autres dévaluent”, analyse l’économiste An­
dré Sapir, professeur à l’Université libre de Bruxelles.
Mais beaucoup constatent, ébahis, que l’effondrement
de l’épouvantail européen n’a effacé ni les dettes ni les
interdépendances économiques entre les Vingt­huit.
“La Grèce devait de l’argent aux pays européens en euros.
Puisque la drachme est fortement dévaluée, le poids de la
dette est devenu insoutenable. Du coup, elle doit faire dé­
faut. Il y a le même genre de problèmes avec l’Irlande, le
Portugal, l’Italie”, constate M. Sapir.
La dévaluation, symptôme d’une économie faible
Et beaucoup d’économistes l’avaient souligné : la dé­
valuation est un symptôme, non pas un remède. Une
économie faible, dont la monnaie se déprécie constam­
ment, c’est une économie qui se dégrade, dont les salai­
res, le pouvoir d’achat et le niveau de vie diminuent.
Suite en page 20
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International L’Union est morte, vive l’Union (2/4) International Act
ualité
…il faudrait
la réinventer
Début en page 18
Manifestations, grèves, tensions, violences éclatent alors au
quotidien de plusieurs pays européens. “Quarante­troisième
jour de grève des dockers du port d’Anvers”, “Débordements lors
d’une manifestation contre la baisse du salaire minimum en Es­
pagne”, “Les policiers aspergent de gaz lacrymogène les agricul­
teurs protestant à Varsovie”. Même les chaînes d’information
en continu peinent à suivre la cadence. Et les Etats tardent à
combler le vide laissé par la disparition du budget et des fonds
européens, dévolus à la Politique agricole commune ou à la
politique de cohésion sociale.
L’Allemagne aux commandes
Enfin débarrassés des “fainéants” du Sud et
des travailleurs bon marché de l’Est, les riches
pays d’Europe occidentale se portent moins
bien que d’aucuns l’avaient espéré. Ils s’en sor­
tent certes mieux que d’autres mais à quel
prix? Quelle ironie que d’écraser l’Union au
nom de la sacro­sainte souveraineté nationale
pour finir à la remorque de la principale loco­
motive économique du continent ! “L’Allema­
gne jouait déjà un rôle dominant. L’Allemagne, en
dehors de l’UE, joue un rôle encore plus dominant.
On a d’abord connu une période de chaos et,
maintenant, certains pays essaient de mettre en
place une stabilité autour du Mark. Mais Berlin est
aux premières loges et décide d’intégrer ou non
des pays dans le système. L’Italie, pas question. La
Grèce, jamais. Et que faire de la France ? Politique­
ment, elle en a la volonté mais, économiquement, en a­t­elle la ca­
pacité ? Merkel en doute”, observe M. Sapir.
Paris, frustré de ne pouvoir suivre l’économie allemande,
agite, lui, sa puissance militaire tandis que le Royaume­Uni
tente de tirer le meilleur profit de sa relation, bien moins par­
ticulière que jadis, avec les Etats­Unis. Et les petits pays,
comme la Belgique ou le Luxembourg, n’ont d’autre choix
que de suivre le mouvement. “C’est une situation politiquement
déplaisante, le retour de l’Europe des grandes puissances, des dik­
tats”, ajoute l’économiste.
faut un coupable. On cherche à incriminer celui qui a fait ca­
poter le projet européen. La chasse à l’homme – au pays plutôt
– est ouverte. A qui imputer la faute? A la Grèce, pour avoir
déstabilisé la zone euro et démontré combien ses fondations
étaient fragiles? A l’Allemagne, pour avoir provoqué un appel
d’air migratoire? Au Royaume­Uni, pour avoir fait tomber le
tabou de la sortie de l’Union? Aux pays d’Europe centrale et
orientale, pour avoir porté, les premiers, les coups de canif
aux valeurs démocratiques de la Communauté ? A moins que
ce ne soit la faute à…
Pendant que les Européens sont occupés à se montrer du
doigt, les puissances mondiales telles que les Etats­Unis ou la
Chine étendent leur marché. “Même l’Allemagne ne peut pas te­
nir tête à ces grands blocs économiques et politiques. Seuls, les
pays européens sont écrasés”, regrette M. Preda. Le Belge Paul­
Henri Spaak, l’un des pionniers du projet européen, avait
pourtant mis en garde: “Il existe deux sortes de
pays européens. Ceux qui sont petits et qui en ont
conscience. Ceux qui sont petits et qui n’en ont pas
encore conscience.”
L’Europe se
porte mal.
“C’est la faute
à Bruxelles”,
pouvait­on
encore
prétendre hier.
Mais
“Bruxelles”
n’est plus.
Et si on s’asseyait autour d’une table ?
Il aura fallu l’effondrement de l’Union pour
que tous le réalisent. Au manque de compétiti­
vité s’ajoutent extrémismes, retour des régi­
mes autoritaires, conflits, frustrations, pau­
vreté, manifestations… A côté des défis que
chaque pays doit aujourd’hui affronter seul,
les petites querelles qui animaient jadis les dî­
ners entre camarades européens semblent
tout à fait dérisoires. “L’Europe ne peut pas con­
tinuer comme ça”, a affirmé récemment le pré­
sident français François Hollande, dans une
déclaration reprise en chœur par ses homologues.
Il paraît qu’une réunion entre plusieurs leaders européens
se tiendra prochainement à Bruxelles. Peut­être décideront­
ils de commencer par mettre en commun leurs politiques in­
dustrielles ou le marché du numérique? Qui sait, ils pour­
raient même aller jusqu’à lever les droits de douane, estiment
certains observateurs. Comme si le vieux rêve d’unification
du continent européen, que l’on pensait à jamais enterré, cou­
vait toujours sous les cendres. La raison finit toujours par
l’emporter.
“Grandes puissances” et “petits Etats”
U *Extraits d’interviews réalisés avec plusieurs spécialistes aux­
L’Europe se porte mal. “C’est la faute à Bruxelles”, pou­
vait­on encore prétendre hier. Mais “Bruxelles” n’est plus. Et il
quels nous avons demandé d’imaginer une Europe sans Union
européenne.
20
Au “Pul
États-Unis Un tireur, partisan de
l’Etat islamique, a fait 50 morts
dans un club gay de Floride.
Récit Laurence Defranoux
A
www merde, j’avais complètement
oublié que c’était la Nuit latine au
Pulse !”, se désolait à une heure du
matin sur Facebook Tyrone Branch, un
grand Noir qui aime montrer ses mus­
cles sur Internet. Comme tous les same­
dis soir, le show de Neema Barahmi ve­
nait de se terminer sur la scène du Pulse,
la “discothèque latino la plus chaude”
d’Orlando, en Floride, et le barman hur­
lait “free shots, free shots !” (“shots gra­
tuits”). Une heure après, juste avant la
fermeture, un tireur semait la panique
parmi les danseurs de merengue et de
salsa. Et à l’aube, après une prise d’ota­
ges et l’intervention des forces spéciales,
le bilan de la soirée était très lourd : au
moins 50 morts et 53 blessés. Ce qui en
fait la fusillade de masse la plus meur­
trière de l’histoire des Etats­Unis.
“Très préparé, armé d’un fusil d’assaut”
L’assaillant, abattu par la police, a été
identifié par les chaînes de télévision
comme un Américain d’origine afghane
de 29 ans nommé Omar Mateen, vivant
à Fort Pierce, à deux heures de route
d’Orlando. Les vidéos de la soirée tour­
nées par les habitués de ce club gay et
lesbien, très populaire parmi les mem­
bres de la communauté LGBT de l’Etat,
postées sur les réseaux sociaux avant
l’attaque, montraient une ambiance
bon enfant sur la piste de danse princi­
pale de l’établissement. Hommes, fem­
mes, drag queens, transgenres se mê­
laient sur la piste avec forces paillettes,
minijupes et rigolades en anglais et en
espagnol.
Selon la police, le tireur aurait garé son
van sur le parking, avant d’échanger des
Les homo
n Qu’Omar Mateen se soit
attaqué à la communauté gay
n’est pas étonnant. Analyse.
O
mar Mateen, l’Américain
d’origine afghane qui semé la
mort dans un night­club de
Floride dimanche, a été qualifié par
une agence proche de l’Etat islami­
que de “combattant de l’EI”. Et selon
les médias américains, l’homme a re­
vendiqué avant l’attaque une sym­
pathie idéologique pour l’organisa­
tion terroriste. Qu’Omar Mateen se
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Actualité
se”, la fête et puis la terreur
preneur d’otages. Selon les autorités,
l’assaut aurait sauvé la vie d’une tren­
taine de personnes. La ville de
220000habitants, où se trouve le parc
Disneyworld, a été placée en état d’ur­
gence pour faciliter l’arrivée de renforts.
Un appel à témoins a été lancé.
FERNANDEZ/AP
Attentat revendiqué par l’EI
Une personne blessée est emmenée hors du night-club “Pulse” après la tuerie, au matin du dimanche 12 juin.
premiers coups de feu à l’entrée de la
discothèque avec les agents de sécurité.
Décrit comme “très préparé, armé d’un
fusil d’assaut, d’un revolver” et de ce qui
ressemblait à une ceinture d’explosifs, il
s’est rué à l’intérieur et, selon de nom­
breux témoins, a tiré longuement, “le
temps d’une chanson entière”.
“Il est dans les toilettes avec nous”
L’un d’eux a expliqué que “plus d’une
centaine de personnes” se trouvaient en­
core sur la piste et au bar pour le dernier
verre avant la fermeture. Grâce à un vi­
gile qui aurait défoncé une cloison entre
la salle et les coulisses, plusieurs dizai­
nes d’entre elles ont pu s’enfuir par l’ar­
“L’attaque […] a
été exécutée par
un combattant de
l’Etat islamique.”
L’AGENCE AMAQ LIÉE A
L’ÉTAT ISLAMIQUE
a revendiqué l’attentat.
rière du club, très choquées, décrivant
une scène de tuerie. Des clients ont
trouvé refuge dans les vestiaires et les
toilettes. Un site local a diffusé les SMS
qu’un garçon a alors envoyés à sa mère :
“Maman je t’aime” “Ca tire dans le club”,
“je vais mourir”, “il est dans les toilettes
avec nous.”
Dimanche soir, on avait peu d’infor­
mations sur les trois heures qui ont
suivi. La police, qui dit avoir été infor­
mée en permanence par des otages, a
décidé de lancer l’assaut à 5 heures du
matin. Les troupes d’élite ont lancé
deux charges explosives pour détourner
l’attention avant de défoncer un mur
avec un véhicule blindé, et d’abattre le
Mais le FBI, qui a ouvert une enquête
pour terrorisme, a d’abord assuré qu’il
s’agissait d’un “loup solitaire” et qu’il n’y
avait pas d’autres menaces à craindre.
Au fil de la journée, les chaînes de télé­
vision divulguaient des informations
précises sur le tueur. Omar Mateen, ci­
toyen américain qui n’avait pas de ca­
sier judiciaire, possédait une licence
d’agent de sécurité et un permis de port
d’armes.
Mir Seddique, qui s’est présenté
comme le père d’Omar Mateen, a dé­
claré à la chaîne NBC être “aussi choqué
que le reste du pays”, et a assuré que l’at­
taque n’avait “rien à voir avec la religion”
mais avec l’homophobie de son fils qui,
quelque temps plus tôt, s’était montré
choqué par deux hommes qui s’em­
brassaient en public. De son côté, son
ex­femme et mère de leur enfant de 3
ans expliquait au Washington Post que
Mateen la “battait et était instable”.
Malgré un mode opératoire rappelant
douloureusement celui du Bataclan, le
13 novembre à Paris, ces informations
sur la personnalité du suspect ont affai­
bli un temps la thèse d’une attaque liée
au terrorisme jihadiste, avant sa reven­
dication par l’Etat islamique (EI). Déjà
dans la soirée, certains médias améri­
cains affirmaient qu’Omar Mateen
aurait appelé le numéro d’urgence 911
avant l’attaque, pour faire allégeance à
l’EI, réveillant le traumatisme de San
Bernardino. Il y a six mois, un couple
d’origine pakistanaise avait abattu 14
personnes durant une fête dans un cen­
tre social en Californie, après avoir fait
allégeance à l’Etat islamique.
©Libération
sexuels sont honnis par l’Etat islamique
soit attaqué à la communauté gay
n’est pas étonnant.
Autant que les Yézidis ou les chiites,
les homosexuels sont honnis par
l’Etat islamique et rejetés par l’islam
radical et conservateur qui déferle sur
une partie du monde arabe et asiati­
que. En Irak et en Syrie, l’Etat islami­
que condamne l’homosexualité par la
peine capitale.
36 homosexuels assassinés dans sa zone
Au début mai, un jeune homme ac­
cusé de sodomie a été jeté du haut
d’un immeuble à Menbij (Syrie), ra­
conte l’organisation américaine the
Counter Extremism Project (CEP)
dans un rapport récent. En décembre
dernier, on estimait que l’EI avait as­
sassiné au moins 36 homosexuels sur
son territoire. Certains ont été lapidés,
d’autres ont été jetés du haut d’im­
meubles. L’EI a établi en décem­
bre 2014 son code pénal en s’inspi­
rant des punitions de la sharia telles
qu’elles étaient conçues au VIe siècle.
Dans ce code, l’homosexualité est
condamnée par la peine capitale que
ce soit “pour la personne commettant
l‘acte et pour celle qui la reçoit”. Pour
l’organisation djihadiste, l’homo­
sexualité est un affront à la fitra, l’état
de “saine nature”. L’EI s’inspire de ha­
diths, les paroles attribuées au pro­
phète Mahomet, pour justifier ses cri­
mes. Mais l’organisation djihadiste
s’inspire aussi d’un courant plus pro­
fond de l’islam qui considère que le
monde occidental est fondamentale­
ment pervers et décadent. En fé­
vrier 2015, dans son magazine Dabiq,
l’organisation accusait “la révolution
sexuelle” à l’Ouest de l’avoir plongé
dans “une spirale de déviance sexuelle et
d’immoralité”. Cette vision du monde
occidental est très nette depuis des
années dans les prêches enflammés
qui sont répercutées surtout sur le Net
et qui visent à “récupérer” les musul­
mans du monde occidental.
Christophe Lamfalussy
Réactions
‣ Donald Trump, candidat à la
présidentielle américaine.
“J’apprécie les félicitations pour
avoir eu raison à propos du
terrorisme islamiste radical. Je ne
veux pas de félicitations, je veux de
la force et de la vigilance. Nous
devons être intelligents !”
‣ Barack Obama, président. “Les
attaques à l’encontre de n’importe
quel Américain, quelle que soit son
appartenance ethnique, sa religion
et son orientation sexuelle, sont une
attaque contre tous les Américains.”
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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International Actualité
Déjà des candidats pour succé
Martin Fayulu: la constance
PHOTONEWS
Congo-Kinshasa L’opposition
reconnaît que l’unité est nécessaire,
mais les ambitions se bousculent.
L
Sa carrière politique a débuté à la fin du règne
de Mobutu, dans l’opposition. Élu député de
Kinshasa en 2006 et 2011, il a participé, en
2009, à la création du parti politique Écidie
(Engagement pour la citoyenneté et le
Développement), dont il est la principale
figure.
Ses atouts : Sa constance dans l’action
politique.
JUNIOR D. KANNAH/AFP
a semaine dernière, à Genval, l’oppo­
sition congolaise a reconnu que “seule
l’unité des forces politiques et sociales
acquises au changement peut permettre d’at­
teindre (ses) objectifs”. Devant la nécessité
de lutter pour obtenir des élections telles
que prévues par la Constitution, elle fait
front aux projets du président Kabila de se
maintenir au pouvoir, en se réunissant
dans un “Rassemblement”. N’y ont pas (en­
core ?) adhéré le MLC de Jean­Pierre
Bemba, ni l’ex­candidat malheureux à la
présidence Vital Kamerhe, dont le secré­
taire général de son parti UNC, Jean­Ber­
trand Ewanga, était cependant présent au
conclave.
Aucune mention n’a cependant été faite
du besoin de s’entendre sur une candida­
ture unique de l’opposition pour l’empor­
ter, dans un scrutin à un seul tour. Et plu­
sieurs ténors de l’opposition se sont déjà
déclarés candidats à la magistrature su­
prême. Soit officiellement, comme Moïse
Katumbi et Martin Fayulu, soit lors d’inter­
views. Des outsiders sont également notoi­
rement sur les rangs, comme Freddy Ma­
tungulu ou Noël Tshiani.
Voici un premier tour d’horizon.
Marie-France Cros
Le parti présidentiel a organisé, pour le 45e anniversaire de Joseph
Kabila, des manifestations de soutien et déclaré qu’il était “trop jeune
pour la retraite”. C’est pourtant ce qu’exige la Constitution.
Le bon sens devrait écarter le vieux malade de la course à la
présidence, mais le conclave organisé la semaine dernière par
l’UDPS à Genval –où Etienne Tshisekedi est apparu très affaibli
mais a été reconnu “pour son leadership” et intronisé président du
“Conseil des sages” du “Rassemblement” de l’opposition– laisse
planer le doute. Ce conclave était-il le chant du cygne de
l’octogénaire ou un tremplin pour une candidature à la présidentielle
d’Etienne Tshisekedi, originaire du Kasaï oriental (centre du pays) ?
Ses atouts : Il est le seul homme politique du Congo, avec le chef de l’État et
Moïse Katumbi (notamment grâce au football, celui-ci), à être connu dans tout
le pays. Dans tous les recoins du Congo, “Tshitshi” personnifie l’opposition et
son nom recueille automatiquement le vote de protestation, au nom de son
passé de résistance à Mobutu, résistance tant physique (les photos de son
visage ensanglanté, lors de la répression d’une manifestation, ont fait le tour
du monde), que politique. En outre, il dispose d’un parti qui, bien que très
diminué, reste une formation expérimentée, animée par de vrais militants.
Ses faiblesses : Outre son âge et son piètre état de santé (il est “en
convalescence” en Belgique depuis août 2014 et son retour au pays, annoncé
plusieurs fois, ne se concrétise pas), il a beaucoup abîmé l’UDPS, qu’il avait
contribué à construire grande et forte. Son tribalisme, son autoritarisme et
son peu de sens politique ont en effet créé à la fois des défections
individuelles à jet continu et des divisions répétées du parti menant à
l’affaiblissement de celui-ci. Sa capacité de mobilisation s’en trouve
singulièrement amoindrie : l’UDPS était absente des grandes manifestations
contre le troisième mandat de M. Kabila de janvier 2015 et sa présence
revendiquée à celle du 26 mai 2016 souligne sa faiblesse puisque cette
protestation ne réunissait pas plus de 5000 personnes à Kinshasa. En
revanche, le conclave de Genval a remis en selle l’UDPS, du moins la faction
restée regroupée autour du vieux leader puisque d’autres courants ont récusé
cette réunion. MFC
Ses faiblesses : Son parti, bien que connu,
n’est pas très grand et, pour une course à la
présidence, il dépend donc d’un appui que
lui accorderaient d’autres partis
d’opposition. MFC
Moïse Katumbi: le plus craint par le pouvoir
BORTELS
PHOTONEWS
Etienne Tshisekedi: chant du cygne ou candidat?
22
Martin Fayulu, 59 ans, est
originaire de Kinshasa (ouest du
Congo) et est, avec Moïse
Katumbi, le seul candidat à la
présidence officiellement déclaré.
Il s’est fait connaître, ces
dernières années, comme un des fers de lance
de l’opposition dans la capitale. Après des
études d’économie en France et aux ÉtatsUnis, il a travaillé pour ExxonMobil – y
compris aux États-Unis et ailleurs en Afrique –
avant de se lancer, à son compte, dans
l’hôtellerie, l’immobilier et l’agriculture au
Congo.
Moïse Katumbi, 51 ans, Katangais (est du pays), est l’un des deux
candidats officiellement déclarés, avec Martin Fayulu. Dissident de
la majorité présidentielle, il a pris petit à petit ses distances avec
celle-ci, depuis la fin 2014, lorsqu’est apparue de plus en plus
clairement la volonté de Joseph Kabila de se prolonger à la tête de
l’État en dépit de la Constitution.
Ses atouts : Il est extrêmement populaire en raison de ses succès d’homme
d’affaires, des progrès auxquels il a présidé au Katanga lorsqu’il en était le
gouverneur (2007-2015) et de ses actions charitables – tous enviés, au-delà de
sa province. Il est connu dans tout le pays comme patron, depuis 1997, de la
meilleure équipe de football du Congo, le Tout Puissant Mazembe, sacré cinq
fois champion d’Afrique et finaliste de la Coupe du monde des clubs en 2010.
Moïse Katumbi a été choisi comme candidat à la présidentielle par trois
regroupements de partis, au cours des derniers mois. Il dispose d’une
importante fortune personnelle, issue de ses activités d’homme d’affaires.
Ses faiblesses : Il n’a pas de parti jusqu’ici. Ses adversaires font courir le bruit
d’ententes passées avec d’autres hommes d’affaires, en vue de galvaniser leurs
gains respectifs, lorsqu’il était gouverneur, mais cela affaiblit peu son aura
auprès de ses sympathisants.
En revanche, on peut se demander si Moïse Katumbi est assez méchant pour se
lancer dans la bagarre qu’est une présidentielle au Congo; tout le monde n’a
pas la hargne et la carrure qu’avait Tshisekedi. La machine de guerre
déclenchée contre Katumbi par les kabilistes (procès pour recrutement de
“mercenaires”), pour l’écarter de la course, semble l’avoir durement affecté –
même si elle signifie que Katumbi est le plus redouté des adversaires du
pouvoir. Si d’aucuns soupçonnent que le conclave de l’opposition à Genval, la
semaine dernière, pourrait lui être, in fine, favorable (son frère, Katebe Katoto,
aurait participé au financement), il est aujourd’hui, pour raisons médicales,
hors du pays. MFC
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
En bref
Noël Tshiani: un “plan Marshall”
Freddy Matungulu: l’intégrité
Noël Tshiani, 59 ans, originaire
du Kasaï oriental (centre du
pays) est un banquier devenu,
après des études en France et
aux États-Unis, haut
fonctionnaire international à la
Banque mondiale à Washington en 1992.
Comme tel, il a joué un rôle dans le
redressement économique du Cap Vert,
archipel ouest-africain aride passé d’un
revenu par habitant de 400 dollars en 1992 à
4 400 dollars en 2015.
Freddy Matungulu, 61 ans,
originaire du Bandundu (ouest du
Congo), a fait des études
d’économie à l’université de
Kinshasa et à Boston avant
d’enseigner à l’université de
Kinshasa tout en étant conseiller dans des
ministères et à la Banque centrale du Congo.
Après un passage au Fonds monétaire
international, à Washington et au Cameroun, il
devient, en 2001, ministre des Finances et du
Budget de Joseph Kabila. C’est lui qui établira
les bases du redressement du Congo, alors en
chute libre, en faisant passer l’inflation de
530 % par an à moins de 10 %, en stabilisant la
monnaie et en relançant la croissance.
Ses atouts : Il a une expérience de
redressement avec succès de banques
centrales, systèmes financiers et monnaies
de plusieurs pays, en Afrique et en Europe de
l’est. Il a mis au point un programme de
redressement – “un plan Marshall” – pour le
Congo.
REPORTERS
Ses faiblesses : Il n’a aucune expérience
politique. Il n’a pas de parti et sa tentative
d’obtenir l’adoubement d’Etienne Tshisekedi,
né dans la même localité que lui,
Ngandajika, est restée vaine – et a même
suscité la méfiance de Kasaïens à son
encontre. Noël Tshiani a passé la plus grande
partie de sa vie aux États-Unis et ignore les
réalités congolaises. Il est inconnu au
Congo. MFC
FACEBOOK
FACEBOOK
der à Kabila
Ses atouts : Son expérience nationale et
internationale. Ses succès au ministère des
Finances et, surtout, la rare réputation
d’intégrité qu’il s’y est taillée en
démissionnant, après deux ans, pour ne pas
cautionner des abus dans la gestion du bien
public. En 2015, il a également démissionné du
FMI, où il avait repris une carrière, pour se
lancer dans la course à la présidence
congolaise.
Ses faiblesses : Son parti, Congo na biso (Notre
congo, en lingala) est peu connu à l’est – en
tout cas moins connu que lui. MFC
Vital Kamerhe: la variété
L’inconnu de la Majorité
Vital Kamerhe, 57 ans, originaire
du Sud-Kivu (est), est licencié en
sciences économiques. Il a été
assistant à l’université de
Kinshasa et a travaillé pour
différents ministères sous
Mobutu, tout en présidant la Jeunesse de la
coalition d’opposition Usoral. Il a poursuivi sa
carrière dans des cabinets ministériels sous
Laurent Kabila puis Joseph Kabila.
Le candidat de la Majorité
kabiliste est inconnu jusqu’ici,
alors que l’élection
présidentielle, annoncée pour
novembre 2016 et
vraisemblablement retardée,
devra bien se tenir un jour. Le meilleur
candidat pour la majorité présidentielle aurait
été Moïse Katumbi, dont la popularité
personnelle aurait assuré de très nombreux
suffrages à cette formation politique. Mais
Joseph Kabila a préféré tenter d’imiter Mobutu
et déstabiliser le Congo plutôt que s’établir
comme figure de l’histoire en permettant la
première passation de pouvoir démocratique
du pays.
C’est Vital Kamerhe qui mènera, pour ce
dernier, la campagne électorale victorieuse de
2006. Il est élu député puis président de
l’Assemblée nationale –poste qu’il occupera
brillamment en établissant cette chambre
comme contre-pouvoir démocratique à la
Présidence, avant de tomber en disgrâce. À la
présidentielle “non crédible” de 2011, il
arrivera en troisième position, loin derrière
Kabila et Tshisekedi.
Ses atouts : Son expérience politique variée,
sa maîtrise des quatre langues nationales.
Ses faiblesses : peu aimé à l’ouest du pays,
en raison de son passé kabiliste, il ne
dispose plus de beaucoup de moyens après
sept ans d’opposition. Il a boudé le conclave
de l’opposition à Genval et Katumbi depuis
que ce dernier est le candidat de trois
coalitions. MFC
?
Ses atouts : La force de l’État, que la majorité
présidentielle mettra, une fois encore, au
service de son candidat.
Ses faiblesses : Son inconstitutionnalité, si
Joseph Kabila compte remplir ce rôle luimême. Une majorité éclatée s’il nomme un de
ses fidèles pour lui succéder, les autres ténors
de la coalition ne pouvant qu’en prendre
ombrage. Un bilan dont les principales
réalisations remontent aux premières années
de Joseph Kabila, les fruits de la croissance
des dernières années ayant été presque tous
captés par l’élite, ce qui empêche la pauvreté
de diminuer de manière significative. MFC
Irak
Des milliers de civils fuient Falloudja
Plusieurs milliers de personnes ont commencé à
emprunter dimanche un corridor sécurisé par l’armée
irakienne à partir de la ville de Falloudja, tenue par le
groupe Etat islamique (EI), indique une organisation
humanitaire norvégienne. Cette voie d’évacuation,
baptisée Al Salam Junction, a été mise en place samedi
au sud-ouest de la ville contre laquelle les forces
gouvernementales irakiennes ont lancé une offensive
d’envergure. En 24 heures, environ 4000 personnes
avaient fui Falloudja par cette voie. (Reuters)
300
KILOMÈTRES À L’HEURE DANS DUBAÏ
La police de Dubaï a annoncé avoir saisi 81 véhicules –sans
préciser en combien de temps– engagés selon elle dans des
courses “dangereuses” sur la voie publique à des vitesses
atteignant 300 km/h. La cité émiratie dispose de larges
autoroutes que certains utilisent pour des courses illégales,
parfois sans phares ou sans plaque d’immatriculation. (AFP)
Jordanie
Les islamistes
participeront
aux élections
Venezuela
Le Président ne
sera pas révoqué
en 2016
Le Front de l’action
islamique (FAI), vitrine
politique des Frères
musulmans jordaniens et
principale force politique
de l’opposition, a annoncé
dimanche sa participation
aux élections législatives
prévues le 20 septembre
prochain, après avoir
boycotté les scrutins
de 2010 et 2013. Le parti
de la confrérie islamiste
boycottait les élections
pour dénoncer les fraudes
et réclamer la révision du
système électoral qui
avantageait les candidats
des tribus, acquis au
pouvoir. La décision de
participer a été prise “par
devoir national”, a indiqué
le parti. (Belga)
Le président vénézuélien
Nicolas Maduro a écarté
samedi toute possibilité
de référendum pour le
révoquer en 2016,
cherchant ainsi à
décourager l’opposition.
Si celle-ci “remplit les
conditions requises, le
référendum révocatoire
aura lieu l’an prochain,
c’est tout”, a-t-il assuré, ce
qui empêcherait la tenue
de nouvelles élections. Un
référendum organisé
après le 10 janvier 2017
et couronné de succès
entraînerait uniquement
le remplacement du
dirigeant socialiste par
son vice-président jusqu’à
la fin de son mandat, en
2019. (AFP)
Les “27 Etats membres restants
ainsi que le Parlement européen
devront approuver le résultat final”.
DONALD TUSK
Le président du Conseil européen a chiffré dimanche à
environ sept ans le temps nécessaire pour mettre en œuvre
une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne si les
Britanniques votaient en faveur du Brexit. (Belga)
Libye
Abattus à peine sortis de prison
Douze personnes, accusées d’avoir participé à la
répression de la révolte populaire en Libye contre le
régime Kadhafi en 2011, ont été abattues après leur
remise en liberté conditionnelle, a indiqué dimanche le
parquet de Tripoli. Les douze hommes ont été abattus
vendredi par des inconnus, au lendemain d’une remise
en liberté conditionnelle, selon le bureau du procureur.
(Belga)
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Planète Bien-être animal
Brigitte Bardot
Carlo Di Antoni
Dans un entretien à La Libre, l’actrice Brigitte Bardot,
chantre de la cause des animaux, traite de “beau
dégueulasse” le ministre wallon du Bien-être animal.
l
“Il empêche de sauver
les chevaux de l’abattoir”
Entretien Charles Van Dievort
E
lle vient d’accepter, exception­
nellement, de voir son image re­
travaillée par un artiste, le dessi­
nateur Milo Manara (lire LLB
10/6). Mais dans un interview
accordé à La Libre Belgique à cette occa­
sion, l’actrice française Brigitte Bardot
l’assure : pas question de sortir de sa “re­
traite” artistique. Sa vie, c’est le combat
pour les animaux, via sa fondation. Et
l’inoubliable interprète du “Mépris” atta­
que de front les politiques en charge du
bien­être animal. En particulier, le minis­
tre… wallon, Carlo Di Antonio.
Voyez-vous une évolution dans le domaine de
la défense du bien-être animal ?
Je vois les choses avec un énorme pessi­
misme. Depuis que j’ai commencé, voici
43 ans, à m’occuper d’animaux, les choses
n’ont pas évolué. Elles ont même régressé.
Aujourd’hui, les animaux sont plus mal­
traités qu’à l’époque. C’est à cause de l’in­
dustrialisation, de la mondialisation, des
usines d’élevage industriel, des transports
qui sont scandaleux, du fait que la popula­
tion mondiale a augmenté, et parce que
l’animal est devenu un objet de gain finan­
cier.
“Di Antonio
est un beau
dégueulasse.
Vous pouvez lui dire
de ma part.”
F.DUMONT/PHOTO NEWS
BRIGITTE BARDOT
Ancienne actrice et militante
de la cause animale.
Brigitte Bardot, appelant à Ottawa à la fin de la chasse aux phoques au Canada, en 2006.
24
Pourtant, vous défendez cette cause, vous en
êtes même certainement l’icône. Et vous avez
été rejointe par d’autres. Cela n’a pas suffi
pour faire changer les choses ?
C’est loin de suffire parce que nous les
protecteurs des animaux qui nous révol­
tons contre les pratiques atroces, nous
n’avons pas la possibilité de faire changer
les choses, de faire voter des lois. A ce pro­
pos, vous avez un ministre en Belgique qui
s’appelle Carlo Di Antonio et qui est en
charge du bien­être animal. Vous pouvez
lui dire de ma part que c’est un beau dé­
gueulasse. Vous pouvez même le mettre
en gros titre parce qu’il a interdit aux asso­
ciations belges d’acheter des chevaux qui
sont vendus pour les abattoirs. Malgré les
pétitions et la lettre ouverte que je lui ai
adressée, il a toujours mis un veto au ra­
chat de ces chevaux parce que la loi inter­
dit qu’on achète à des maquignons des
animaux qui vont partir à l’abattoir.
Vous êtes un mythe, Brigitte Bardot. Est-ce
que ça ne vous donne pas l’entregent pour aller voir les politiques et leur dire qu’en 2016
les choses doivent changer?
Les politiques, j’en ai soupé ! Que ce soit en
France, en Belgique ou ailleurs, il ne faut
absolument pas compter sur les politiques.
Les animaux, ils s’en tamponnent le co­
quillard ! Et votre Carlo Machin, vous pou­
vez lui dire de ma part que c’est un beau
dégueulasse !
N’existe-t-il pas des pays où, si la situation
n’est pas idéale, les choses évoluent dans la
bonne direction?
Oui, c’est le cas de l’Autriche, de la Polo­
gne, du Danemark, de la Suisse, de l’Is­
lande qui ont interdit les abattages rituels
halal et cacher. C’est déjà un grand pas. La
décision d’interdire les animaux sauvages
dans les cirques prise par certains pays est
aussi formidable. La Belgique l’a fait mais
ce n’est pas du tout le cas en France qui est
la lanterne rouge de la protection animale.
Et cela malgré ma présence ! Le gouverne­
ment soutient même la tauromachie.
Quant aux zoos, où que ce soit dans le
monde, ce sont des scandales. En général,
ils sont minables, insalubres, sales et petits.
Ce sont des culs de basse­fosse pour les
animaux. La seule chose que l’on puisse
tolérer, ce sont les parcs animaliers. C’est
un moindre mal.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Je me sens très très bien. Ça irait évidem­
ment mieux s’il y avait des progrès en fa­
veur des animaux, mais comme je suis une
battante, je dois aller bien sinon je ne ser­
virais à rien. Je vous rassure, je ne suis pas
ramollo! J’ai passé l’âge de la retraite de
plusieurs décennies et je n’ai jamais autant
travaillé. Le matin, ça commence à 11 h 30
avec des coups fil donnés à ma fondation
et des échanges de mails. L’après­midi,
j’ouvre le courrier et ce sont de nouveaux
échanges avec ma fondation pour les ac­
tions à entreprendre, les choses importan­
tes à faire, les articles à mettre dans le pro­
chain journal, les lettres aux ministres qui
sont généralement virulentes et que je suis
ravie de faire. Je ne chôme pas.
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
–
o : le mépris
Carlo Di Antonio, mis en cause par l’actrice
pour sa gestion des chevaux d’abattoirs,
se défend.
l
“Elle ne réalise pas
l’ampleur du problème”
Avez-vous été surpris que Brigitte Bardot
vous connaisse et s’en prenne de façon virulente contre votre action dans le domaine du bien-être animal ?
S’il y a 30 ans, lorsque j’en avais 20, on
m’avait dit qu’un jour Brigitte Bardot
citerait mon nom, je ne l’aurais pas cru.
Le qualificatif qu’elle ajoute (“dégueu­
lasse”, NdlR) est un peu plus probléma­
tique. Ce qu’elle n’a peut­être pas com­
pris, c’est qu’il n’est évidemment pas
interdit d’acheter des chevaux pour les
sauver de l’abattoir. C’est légal et auto­
risé. Mais ce n’est pas parce qu’on fait
cela que l’on a droit au statut de refuge.
Quel est le problème avec le statut de refuge ?
En 2007, à la demande des associations
de protection des animaux, Laurette
Onkelinx avait défini dans une loi ce
qu’est un refuge parce qu’à l’époque, ça
partait dans tous les sens. Au regard de
l’arrêté royal de 2007, l’activité princi­
pale d’un refuge pour animaux est d’ac­
cueillir les animaux perdus, abandon­
nés, négligés, saisis ou confisqués. Bri­
gitte Bardot est marraine d’une
association couvinoise qui rachète des
chevaux à des marchands, dans les
abattoirs, pour éviter qu’ils ne soient
abattus. Et cette structure estime de­
puis longtemps avoir le droit d’obtenir
le statut de refuge. Je n’ai rien contre
cette association qui fait un travail tout
à fait estimable, mais en l’état, pour
qu’elle devienne un refuge, il faudrait
modifier la législation de 2007 parce
que le rachat d’un animal est incompa­
tible avec les critères d’un refuge. Sinon,
tout chevilleur ou boucher pourrait
prétendre à ce titre. Tous les refuges
existant nous mettent en garde de ne
pas valider à travers une définition le
fait de pouvoir faire du commerce. Si on
modifie la définition de 2007, un mar­
chand sera aussi un refuge puisqu’il
achète des chevaux, il les élève chez lui
puis il les revend. Un manège qui
achète des chevaux et qui les conserve
dans sa propriété pourrait aussi bénéfi­
cier de ce statut.
Qu’est-ce qui motive cette association de
vouloir obtenir ce statut de refuge ?
Parce qu’il octroie une déductibilité fis­
cale et c’est pour ça que nous devons
être très vigilants. Lorsque le fédéral a
adopté la loi 2007 (avant que la matière
soit régionalisée lors de la sixième ré­
forme de l’Etat, NdlR), il a indiqué que
ceux qui avaient le statut de refuge
agréé pouvaient, sur la base d’un dos­
sier, prétendre à une déductibilité fis­
cale. Il faut donc faire attention de ne
pas ouvrir celle­ci à tout le monde.
Le bien-être animal, qui fait partie de vos
attributions, est-il une matière complexe ?
Techniquement, ce n’est pas très com­
pliqué par rapport à d’autres compé­
tences comme l’aménagement du terri­
toire. Il s’agit de lutter contre la mal­
traitance, contre les problèmes dans les
transports et les ventes d’animaux,
pour moins d’abandons et de soutenir
les refuges. Mais c’est un domaine très
passionnel, pour lequel les gens s’en­
flamment en quelques secondes sur
base d’une information. Cela nécessite
de la réactivité et d’aller expliquer les
choses sur le terrain.
CVD
“S’il y a 30 ans,
on m’avait dit
qu’un jour
Bardot citerait
mon nom, je ne
l’aurais pas cru.
Mais le qualificatif
est problématique.”
QUINET/REPORTERS
M
inistre wallon de l’Environne­
ment, de l’Aménagement du
territoire, de la Mobilité et des
Transports, le CDH Carlo Di Antonio
compte également le Bien­être animal
dans ses attributions. Auparavant de la
compétence du fédéral, la matière a été
régionalisée à l’occasion du deuxième
volet de la sixième réforme de l’Etat
publié au Moniteur belge le 31 janvier
2014. Brigitte Bardot est donc bien in­
formée sur l’évolution institutionnelle
de notre pays quand elle s’en prend
nommément au ministre régional
compétent. En revanche, elle n’a ma­
nifestement pas conscience de l’am­
pleur du problème qu’elle soulève, ré­
torque Carlo Di Antonio, qui assène
également : “En général, j’accorde peu
d’importance aux propos de cette dame
qui soutient l’extrême droite française et
qui tient souvent des propos inaccepta­
bles. Mais sur le fond, je souhaite réagir.”
CARLO DI ANTONIO
Ministre wallon du Bien-être
animal.
Le ministre wallon Carlo Di Antonio en février 2016.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Economie Titre du dossier
Le socialiste belge Hugues Bayet a défini
une série de mesures destinées à freiner
l’évitement fiscal des multinationales.
l
Cela passe par l’adoption de définitions et
de critères communs.
l
Le filet se resserre sur les mu
Entretien Véronique Leblanc
Correspondante à Strasbourg
M
l
assivement voté par plus de
70 % de l’hémicycle du Par­
lement européen, le rap­
port présenté par le socia­
liste belge Hugues Bayet
propose une série de mesures pour lutter
contre l’évitement fiscal organisé par les
multinationales. Nous l’avons rencontré
au terme de la plénière strasbourgeoise.
L’Europe
veut éviter…
l’évitement
fiscal
Votre proposition s’inscrit à la suite des rapports “Tax” et du rapport Dodd/Niedremeyer centrés sur la lutte contre l’évasion
fiscale. Le Parlement a donc inscrit la fiscalité au cœur de son agenda alors que ce domaine est de la compétence des Etats membres. Pourquoi ?
L’impôt est nécessaire en démocratie pour
le financement de l’emploi des jeunes, des
soins de santé, de l’école, des universités,
du logement, etc. Les citoyens le paient
alors que les multinationales s’en acquit­
tent de moins en moins tout en gagnant
de plus en plus d’argent et en profitant
d’infrastructures telles que les zonings in­
dustriels, les aéroports, les autoroutes, etc.
La situation est injuste et amorale. Dans
beaucoup de groupes politiques, on pense
que ça ne peut plus continuer comme ça.
Le Parlement doit envoyer un signal fort et
c’est ce que nous sommes en train de faire.
Par quels biais ?
En instaurant des mesures qui bloquent
les méthodes les plus utilisées pour
échapper à l’impôt. L’enjeu est majeur
puisque l’Union enregistre chaque année
entre 100 et 240 milliards d’euros de per­
tes fiscales du fait de l’optimisation agres­
sive des multinationales.
Quelles sont vos propositions ?
Tout d’abord la mise au point d’une série
de définitions communes aux 28 Etats
membres. Cela permettra d’éviter que des
multinationales échappent aux mailles du
filet en disant qu’elles interprètent telle
ou telle notion selon les normes en cours
dans tel ou tel pays et pas ailleurs. Des ter­
mes tels qu’“établissement permanent”,
“société hybride”, “prix de transfert”, etc.,
doivent absolument être clairement pré­
cisés. La définition de la “substance éco­
nomique minimale” obligera ainsi une
multinationale à prouver elle­même son
activité économique dans un pays en at­
testant de salariés et d’une “activité éco­
nomique substantielle”, ce qui permettra
de détecter les “sociétés boîte aux lettres”,
elles­mêmes définies par le texte.
Apparaît aussi dans votre rapport une pre-
MÜLLER/REPORTERS/DPA
La Belgique reste très proche de ce que l’on
a coutume d’appeler un paradis fiscal.
Quel est l’objectif central de votre rapport ?
Faire en sorte que chaque multinationale
paie l’impôt là où elle réalise ses activités.
Google a inauguré en avril 2016 un nouveau centre de développement à Munich (ici, la cafétéria). Pour Hugues Bayet, il est inacceptable que des sociétés comme Google abusent de l’ingénierie fiscale.
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La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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En bref
Economie Actualité
ltinationales
mière définition technique du “paradis
fiscal”, sur quoi se fonde-t-elle?
Notamment sur l’absence d’imposi­
tion ou l’imposition symbolique des
non­résidents, sur l’existence d’une
législation empêchant la transparence
fiscale et sur l’obligation de mener une
activité économique substantielle.
E U R O
2 0 1 6
Banque
NewB s’allie
au Groupe Monceau
L’e­réputation
naturelle de Wilmots
Les coopérateurs qui ont participé
samedi à l’assemblée générale de la
future banque NewB ont donné leur
feu vert au développement de
produits éthiques et durables
d’assurance en partenariat avec le
groupe mutualiste français Monceau.
Ce dernier devrait rentrer dans le
capital de NewB à hauteur de dix
millions d’euros. L’AG de samedi a
aussi permis à Gilles Dupin, le PDG
de Monceau, d’entrer au conseil
d’administration de NewB. “Avec
l’élargissement de notre gamme, nous
voulons prouver qu’il existe en
Belgique un marché pour des services
financiers éthiques et que développer
ce potentiel contribuera à remplir les
conditions nécessaires pour arriver à
la banque coopérative, notre objet
social”, a assuré NewB.
Cela concerne la Belgique?
La Commission européenne avait dé­
fini 33 critères caractérisant un para­
dis fiscal. Une étude de la branche
néerlandaise d’Oxfam a passé les pays
de l’Union au crible de ces critères et la
Belgique arrive en deuxième place du
classement en remplissant 16 d’entre
eux. Elle est précédée par les Pays­Bas
avec 17 critères et suivie par Chypre
qui en affiche 15.
Le vote au Parlement a été massif. Quelle
sera la suite?
Il s’agit d’une consultation, légale­
ment rien n’oblige les Etats membres
à le suivre. Mais si ceux­ci ne veulent
pas entendre le signal, ils seront les
seuls responsables des prochains scan­
dales d’évasion fiscale. Commission et
Parlement auront fait le job… Le dos­
sier est à l’agenda du prochain Conseil
des ministres des finances, le 17 juin,
il faudra être attentif.
La commission d’enquête Panama Papers sera quant à elle constituée la semaine prochaine. Etes-vous candidat ?
Oui et je suis confiant sur mes chan­
ces d’en faire partie. Etant membre à
la fois de la commission des affaires
économiques et de celle des libertés
civiles, de la justice et des affaires in­
térieures, j’ai le bon profil puisque la
Commission Panama Papers s’inté­
ressera aussi aux intermédiaires et au
blanchiment des sommes détour­
nées.
C
Sur Internet, les articles se succèdent
au fil de l’actualité. Les commentaires
qui les accompagnent et les partages et
discussions sur Twitter peuvent être in­
cisifs ou critiques par rapport à certains
de ses choix stratégiques –“Chacun a son
avis et peut le donner à l’heure des réseaux,
c’est ce que la France appelle, à chaque
compétition, ses 60 millions de sélection­
neurs…”– mais ne remettent pas en
cause sa légitimité. “C’est facile de dire
après qu’il aurait dû faire ça ou ça. Marc
Wilmots trace son sillon. Il ne se laisse pas
influencer. Il a sa vision, sa crédibilité en
tant qu’ancien joueur. Il a une personnalité
forte, qu’on perçoit très vite.” Et puis, il a
déjà mené les Diables en quarts de finale
de la dernière Coupe du monde. “Il a
montré ses capacités de leadership et de co­
hésion d’une équipe qui est
au départ une somme d’in­
dividualités.” En un mot, il
a fait ses preuves. Et cela
se voit. Finalement, “l’e­
reputation, c’est la pre­
mière impression qu’on se
fait de quelqu’un sur le Net
et tout, ici, est assez cohé­
rent.”
e lundi soir, les Diables Rouges en­
trent en scène à Lyon pour y dis­
puter leur premier match contre
l’Italie. A leur tête, un certain Marc Wil­
mots. L’occasion rêvée de demander
d’analyser l’image qu’il véhicule sur In­
ternet à Vincent Pittard, fondateur en
2014 de l’agence de communication Ré­
putation 365. Celle­ci aide ses clients à
construire et/ou maîtriser leur image
sur la Toile.
“Marc Wilmots a une bonne e­réputation
car il a bonne réputation”,
déclare­t­il d’entrée de
jeu. “L’e­réputation ne se
décrète pas. Cela ne doit
pas être un décor de théâ­
tre, cela doit vraiment être
le miroir d’une identité
réelle.” Et une identité
réelle, une image, une
histoire, un rôle­clé, une
MARC WILMOTS
surface médiatique im­
Twitter et Facebook :
Sélectionneur national.
mense, Marc Wilmots
que du factuel
les a, évidemment.
Depuis qu’il est entraîneur de l’équipe
Combatif, charismatique
nationale belge et sélectionneur, il parle
Il est le “taureau de Dongelberg”, du davantage de son action et de sa mission
nom du village où il est né, près de Jo­ que de sa vie privée. “Avoir des informa­
doigne. On le surnommait ainsi quand il tions privées sur Internet, ce n’est pas le
était joueur, combativité oblige. “On a le problème, le tout est de les maîtriser. Je
sentiment qu’il a toujours été comme cela pense que lui, les assume, ce ne sont pas des
et qu’il l’est encore aujourd’hui”, analyse infos volées. Il est franco, son image n’est
Vincent Pittard. “Il incarne vraiment cette pas trop lisse. Il parle avec naturel des cho­
image des Diables Rouges. Il est au combat, ses plus difficiles. C’est cela qui crée cette
contrairement à d’autres sélectionneurs ou image attachante. Les gens peuvent se pro­
entraîneurs qui sont peut­être plus discrets. jeter.” Quant à Twitter (où il a plus de
Il a un vrai charisme et je pense que quand 300000 followers) et Facebook, cela
il entre dans le vestiaire, c’est lui le patron. semble être moins son truc. “On y reste
Son image numérique, c’est la même dans le factuel, dans l’info plus institution­
chose : quand il parle, c’est lui le patron nelle, pas dans l’échange. On n’y retrouve
aussi.” Et d’ajouter : “Il a peut­être parfois pas sa patte, sa gouaille. Je suis quasiment
un aspect un peu brut de décoffrage, mais sûr que ce n’est pas lui qui gère ses comp­
c’est une espèce de rouleau compresseur de tes.” Au fond, il n’en a pas besoin car “il a,
communication. Il n’a pas besoin de beau­ naturellement, les bons ingrédients du
coup d’artifices de com’. Chez lui, c’est na­ communicant”.
turel. Il incarne vraiment cette équipe.”
A.Ma.
Transport aérien
Les pilotes KLM contre la
grève chez Air France
Le syndicat des pilotes de ligne
néerlandais (VNV) a fait savoir à
ses membres qu’il “désapprouve” la
grève des pilotes d’Air France au
sein du groupe Air France-KLM,
affirmant que “toutes les options”
n’ont pas été explorées. Les actions
en France provoquent chez ses
membres “beaucoup d’inquiétudes
et d’exaspération”, écrit le VNV. Air
France prévoyait d’assurer près de
80 % de ses vols lundi. (AFP)
REPORTERS/ANDIA
n L’entraîneur des Diables
Rouges jouit d’une bonne image
sur le Net. Légitime.
BOLCINA/PHOTO NEWS
Quelles sont vos autres principales propositions pour contrer l’évitement fiscal?
Une liste noire commune des paradis
fiscaux y compris ceux qui sont situés
dans l’Union, un plafonnement des
déductions des intérêts de l’investis­
sement à 20 % et 2 millions d’euros,
un contrôle plus efficace des prêts en­
tre entités d’une même multinatio­
nale trop souvent utilisés pour éluder
l’impôt et non pour relancer l’acti­
vité, l’obligation de taxer au taux na­
tional tout montant revenant en Eu­
rope et ayant été imposé à moins de
15 %, l’instauration du numéro de
TVA européen… La liste n’est pas ex­
haustive mais je citerais également la
clarification de la législation sur les
brevets. Ce système a été créé pour
protéger la Recherche et Développe­
ment mais il a été dévoyé et il est
inacceptable que des sociétés comme
Apple, Google, Mcdonald’s, etc., fas­
sent payer à leurs filiales européen­
nes, par exemple, le droit d’utiliser
leur logo à la seule fin de détourner
des millions de l’impôt.
Air France-KLM a assuré que 80 %
de ses vols seraient assurés pour ce
lundi.
Energie
Tihange 2 redémarrera
mercredi
L’arrêt automatique du réacteur
Tihange 2 est dû à une panne d’un
moteur électrique, a indiqué Serge
Dauby, porte-parole du site
nucléaire, samedi après-midi. Le
réacteur sera a priori redémarré
mercredi 15 juin à 00 h 00. L’unité
s’est mise à l’arrêt vendredi à
15 h 25 dans le cadre d’un système
de sécurité. Après analyse, il
apparaît que le problème provient
d’une panne d’un moteur
électrique qui agit sur une turbine
à vapeur dans la partie non
nucléaire du réacteur, a expliqué
Serge Dauby. (Belga)
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Sports TitreEuro
du dossier
2016
C’est le jour J
La Belgique entame sa
compétition contre l’Italie
à 21 heures à Lyon.
l
Un match particulier
pour la forte communauté
italienne de notre pays.
l
L’autre rencontre
du groupe E verra
s’affronter à 18 heures
Irlandais et Suédois.
BELGA/BRUNO FAHY
l
Romelu Lukaku face à Giorgio Chiellini, un duel qui avait déjà eu lieu le 13 novembre 2015.
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La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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Justine Lacroix et Yves
Pranchère mettent le
“droit-de-l’hommisme”
sur le gril.
Pages 2-3
LEEMAGE/REPORTERS
Supplément à La Libre Belgique du lundi 13 juin 2016
l Fragments autobiographiques
La fraternité d’Erri De Luca
P Le
grand écrivain italien livre
un récit magnifique de sa vie
et de ses combats.
P Au
nom de l’humain, de la fraternité,
de la liberté, avec en plus la littérature
et les sommets des Dolomites.
E
rri De Luca a écrit “Le plus et le moins” en deux
ans, au rythme laissé par l’avancée de son procès
“pour incitation à un sabotage” sur la ligne TGV
du val de Suse. Et le résultat, fait de 37 textes courts,
est admirable. A le lire, on se sent plus humain. Il y
parcourt sa vie et ses luttes, avec une écriture d’une
force et d’une poésie exceptionnelle.
Né en 1950 à Naples, il vit aujourd’hui à la campagne
près de Rome. Dans son récit on retrouve les lieux où il
vécut : Ischia, l’île où tout a commencé, Naples, Turin
et les combats de “Lotta continua”, Paris où il vécut,
ouvrier misérable, sous les ponts, les Dolomites qu’il
aime tant escalader. On retrouve comment l’homme
s’est forgé, si sensible à la fraternité humaine.
Enfant, il découvre la force de l’écriture. “Elle me pro­
pulsait au large alors que j’étais aplati sur une feuille”. Il
constate aussi “l’incompétence des pouvoirs constitués” :
“Ils avaient besoin d’espaces étroits, alors le champ ouvert
par l’écriture les déconcertait”.
Il voit cette liberté revendiquée non comme une
“liste de droits dont on peut profiter”, mais comme un
“danger à assumer. Si elle n’est pas souvent un désert, elle
n’est pas liberté”.
Il évoque la jeunesse “d’impatience” de 1968, “L’in­
somnie de notre génération”, quand ce n’était pas le
“marché unique” qui importait mais bien “la jeunesse
unique”, les luttes de ce qu’il appelle “les années de cui­
vre” (et non pas de plomb) car ces années étaient par­
courues d’un même “essaim” de lutte sociales.
“Cette jeunesse politique affrontait la prison au mépris
de tout intérêt privé. En l’évoquant dans des temps aussi
opposés, où seul compte l’intérêt individuel et où l’on est
évalué en fonction du pouvoir d’achat, on mesure la cre­
vasse qui sépare une Italie de l’autre.”
C’est auprès des ouvriers qu’il apprend la fraternité.
Il se sauve du désespoir grâce aux livres “qui élargis­
saient le champ de mes sens”. Puis vinrent la révélation
de la Bible, des sommets des montagnes, de la poésie.
Le combat actuel pour les migrants et pour le sauve­
tage de la Planète.
On aurait envie de tout citer d’un livre si beau qui se
conclut par une supplique : “Saisir à temps l’étincelle du
bonheur” car elle ne dure que le temps “des cercles dans
l’eau après la pierre”.
Guy Duplat
Le plus et le moins Erri De Luca / traduit de l’italien par
Danièle Valin / Gallimard / 200 pp., env. 14,50 €
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Lire
L’entretien
CASTERMAN
Vincent
Villeminot : “Je suis
frappé de voir
comment les jeunes
gens d’aujourd’hui
sont très indulgents
avec les adultes qui
les entourent”.
La plus grande auteure de livre pour enfants, J.K. Rowling, se concentre ac­
tuellement sur l’écriture de romans noirs sous le nom de Robert Galbraith.
Sans l’avoir lue, Vincent Villeminot publie son premier roman noir pour
adolescents avec également un commissaire alcoolique qui claudique, des
corps mutilés et des histoires d’amour en filigrane. Premier volet d’une
trilogie au titre explicite, “La première fois ce sera toi” se lit d’une traite.
Pourquoi avoir voulu écrire un roman noir pour les adolescents ?
Il s’agit d’un genre que j’aime car il permet de dire certaines choses du
monde dans lequel on vit, un genre qui manquait en littérature adoles­
cente mais qui est pourtant d’époque. Je trouve que les jeunes baignent
dans un climat culturel très violent. Il faut questionner ce monde, l’em­
poigner à bras­le­corps et les livres permettent de dire des choses diffé­
rentes.
Pourquoi avoir choisi une goule, ce vampire femelle, comme criminel ?
Ce moteur m’intéresse dans le roman noir. Le désordre ne peut y être
vaincu. On ne peut accuser personne. Il est toujours commode de dési­
gner un responsable et d’activer le pardon. Souvent dans la vie, il n’y a
pas de responsable mais il faut faire avec sans pour autant accuser ou
supprimer ce mal. Les goules sont irresponsables de ce qu’elles sont et
créent du malheur. C’est aussi une façon de trouver un écho dans l’âme
du flic. Je ne voulais pas me lancer dans une psychanalyse du criminel.
Le fantastique, en outre, est un bon moyen de parler du mal sans lui
chercher une explication psychiatrique.
Vous vous intéressez pourtant à la dimension psychologique des personnages…
Si l’enquête m’intéresse, c’est surtout en raison de la manière dont elle
résonne dans chacun d’entre eux. A fortiori, comme il s’agit d’une série,
on les verra se transformer. Les bavards vont se taire, les discrets se dé­
ployer. Certains vont morfler, d’autres relever la tête parce que fré­
quenter la violence transforme, déshumanise ou fragilise.
Va-t-on retrouver les filles du commissaire dans les prochains tomes ?
Bien sûr car il s’agit autant d’une chronique de la brigade que de l’ado­
lescence et de la figure paternelle. Markowicz a un côté père protecteur
de loin qui peut être cool mais oppressant car il regarde ses filles sans
être vu, c’est un peu Dieu le père. Il m’intéressait également de raconter
les difficultés à être père à travers les yeux de ses filles.
L.B.
La prochaine fois, ce sera toi Vincent Villeminot / Casterman / 350 pp., env.
15,90 €. Dès 13 ans. Lire l’interview intégrale sur www.lalibre.be
Les ventes
Filigranes
Bruxelles
1. Le mystère Henri Pick / David Foenkinos / Gallimard
2. Eh bien, dansons maintenant / Karine Lambert / JC Lattès
3. Le dompteur de lions / Camilla Läckberg / Actes Noirs
4. La jeune épouse / Alessandro Baricco / Gallimard
5. En attendant Bojangles / Olivier Bourdeaut / Finitude
U.O.P.C.
Bruxelles
1. Catholiques, engageons-nous ! / Pierre-Hervé Grosjean / Artège
2. Rester serein dans ma tourmente / Anselm Grun / Salvator
3. Voyage en mer intérieure / Virginie Tyou / Ker
4. Sauver&fils (saison 1) / Marie-Aude Murail / L’Ecole des Loisirs
5. L’affaire Arnolfini / Jean-Philippe Postel / Actes Sud
2
l Philosophie politique
Le “droit­de­l’h
P Un
livre brillant mais ardu
sur la “généalogie du
scepticisme démocratique”.
P Assaisonnés
à toutes les
sauces, les droits de
l’homme finissent par
agacer.
Q
uand ils ne suscitent pas quel­
que ricanement moqueur, les
droits de l’homme inspirent
parfois une exaspération à
peine voilée. On se demande alors où
sont passés les devoirs de l’homme,
en un temps où l’individualisme et le
narcissisme triomphent plus ou
moins de tout ? Et cette réticence, qui
se traduit sarcastiquement par le
“droit­de­l’hommisme”,
n’émane
même plus seulement des adversaires
congénitaux de la démocratie, au
point que s’y identifient même des
intellectuels comme Marcel Gauchet
ou Régis Debray. Les auteurs allant
même jusqu’à juger significatif que
“toutes les critiques contemporaines des
droits de l’homme se réclament d’une
forme ou l’autre de démocratie”.
C’est sur ce “Procès des droits de
l’homme”, ou une généalogie du scep­
ticisme démocratique, que se sont pen­
chés deux universitaires belges, la poli­
tologue Justine Lacroix (ULB) et le phi­
losophe Yves Pranchère (ULB). Ils l’ont
fait avec une méticulosité qui confine
au soin intensif, à telle enseigne que
l’ouvrage, docte, savant et extrême­
ment fouillé, s’adresse par moments et
par endroits aux juristes et aux philo­
sophes du droit avant toute chose.
Les résistances que rencontrent les
droits de l’homme aujourd’hui dans
nos démocraties contemporaines ten­
dent à dénoncer les effets pervers
d’une “religion des droits de
l’homme”, “dans laquelle l’Europe
aurait inconsidérément mis son cœur et
Extrait
Karl Marx. “Marx ne définira jamais
le communisme par un droit de
propriété collectif, mais par le procès
d’appropriation collective des
moyens de production : le communisme est l’organisation délibérée et
consciente de la production et de la
société elle-même par les ‘individus
librement associés’. Il n’est donc pas
la revendication […] d’un droite de
l’homme ou du citoyen; il est l’exercice effectif de la puissance collective
des individus.”
sa raison. La prolifération supposée des
droits, qui s’apparenterait à une crois­
sance non maîtrisée des désirs, précipi­
terait, dit­on, nos démocraties dans une
logique de revendications infinies”.
Alain Finkielkraut ne craint pas
d’accuser l’homme de “dévorer le
droit”. D’autres penseurs, comme
François L’Yvonnet, ajoutent que “le
droit­de­l’hommisme serait la figure
contemporaine d’une pratique, éthique­
ment et politiquement désastreuse, de
l’irresponsabilité”. Tant et si bien que
le mouvement “anti­mariage gay” du
printemps 2013 pourrait être perçu
comme un vaste refus des droits de
l’homme qui irriguent la philosophie
politique depuis plus de trente ans.
Jamais, depuis les révolutions amé­
ricaine (1776) et française (1789), les
droits de l’homme n’ont­ils été aussi
populaires que de nos jours. Il est vrai
que ces droits participent de la seule
idée politique et morale qui ait ob­
tenu une consécration quasi univer­
selle, par le truchement de la Déclara­
tion universelle des droits de
l’homme de 1948 et par la ratification
des deux Pactes internationaux rela­
tifs aux droits civils et politiques et
aux droits économiques, sociaux et
culturels de 1966. Alexis de Tocque­
ville, Edmund Burke (photo), Joseph
de Maistre, Louis de Bonald, Jeremy
Bentham, Karl Marx, Auguste Comte
et Carl Schmitt n’ont jamais cessé de
faire porter leur réflexion, fût­elle
bien souvent critique, sur ce sujet.
L’écrivain et politique anticolonia­
liste anglais Edmund Burke, né à Du­
blin (1729­1797, photo), avait tôt
saisi la thèse polémique selon laquelle
les droits de l’homme constituaient
une idée antinationale, incompatible
avec la coexistence pacifique des na­
tions et avec leur existence même. Par
la suite, de Joseph de Maistre à Maur­
ras ou Carl Schmitt, “la pensée contre­
révolutionnaire a indéfiniment brodé
sur ce grief”, reprochant justement
aux droits de l’homme de dissoudre
les différences nationales et d’abolir
ainsi les frontières au bénéfice du
genre humain dans son ensemble.
Depuis la Libération, les droits de
l’homme – dont nous ne soulignerons
pas ici la nuance avec la nouvelle no­
tion de “droits humains” – forment
notre “dernière religion séculière”,
selon le mot d’Élie Wiesel, terme ori­
ginellement introduit par Raymond
Aron en 1944 pour nommer les doc­
trines totalitaires. Ce qui les fait dé­
crire comme un nouvel opium du
peuple par Régis Debray, pastichant le
jeune Marx : “La doctrine des droits de
l’homme est la dernière en date de nos
religions civiles, l’âme d’un monde sans
âme, l’illusion d’un monde qui a perdu
ses illusions…”
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
l Entre guillemets
ommisme” sur le gril
Allumer
une étincelle
“Une émission réussi, c’est une
émission qui rendrait Bernard
Pivot jaloux […]. J’ai mis long­
temps à me débarrasser de
l’idée de devoir satisfaire
l’audience. Je veux que l’écri­
vain soit dans le plaisir, pour
que cela donne aux gens l’envie
de lire, qu’ils se disent que son
livre est fait pour eux.
Aujourd’hui, ni la télé ni la
société ne placent plus la litté­
rature au centre, alors je veux
redonner le goût de lire. Une
émission littéraire n’est pas là
pour faire de la critique de fond,
pour cela il y a la presse écrite;
ni professorale, pour ça il y a
l’université, mais elle peut
allumer une étincelle dans l’œil
du spectateur. […] Il faut être
journaliste avant d’être criti­
que, ce qui veut dire s’intéresse
à tout.”
François Busnel interviewé par
Nelly Kaprièlian in “Les inrockuptibles” n° 1071, du 8 au 14 juin
2016.
l A livre ouvert
DÎNER LITTÉRAIRE
Et après la fin…
REPORTERS
L’Anglo-Irlandais
Edmund Burke (1729-1797)
fut un fer de lance
de la littérature contrerévolutionnaire.
C’est assurément l’horreur nazie qui
a entraîné la reconnaissance interna­
tionale des droits individuels, déjà
proclamés comme buts de guerre des
Alliés dans la Charte de l’Atlantique de
1941. Le concept de crime contre l’hu­
manité introduit à Nuremberg en
1945 n’y fit que s’ajouter. Et l’on doit
dire que restait à conquérir, çà et là,
l’égalité des droits des Juifs, des fem­
mes, des Noirs et même des homo­
sexuels.
Mais, bien avant cela, comme Jeremy
Bentham, philosophe et juriste anglais,
humaniste de haute futaie attaché au
principe du “plus grand bonheur pour
le plus grand nombre”, Edmund Burke
avait décelé trois grands maux consé­
cutifs à la Déclaration des droits : anar­
chisme, despotisme et violence.
D’abord, il fustigeait les droits de
l’homme comme un “bréviaire d’anar­
chie” qui eût délégitimé tout ordre so­
cial. Ensuite, leur illimitation – reven­
dications vraies et fausses pêle­mêle –
ne pouvait qu’engendrer la violence,
justifiant spontanément le despo­
tisme.
Beaucoup d’autres grands esprits, il
va de soi, ont encore émis d’édifian­
tes pensées, assez souvent paradoxa­
les, sur les droits de l’homme. Han­
nah Arendt, plus près de nous, s’était
étonnée, en une formule énigmati­
que des “Origines du totalitarisme”,
du “droit d’avoir des droits”. L’on finit
même un temps par se demander,
comme “Le Nouvel Observateur” de
l’époque, si elle n’était pas nazie. Jus­
tine Lacroix et Yves Pranchère creu­
sent évidemment cette question,
tout comme ils élucident le discours
de Karl Marx, un siècle plus tôt. Et
l’on voit nettement mieux ainsi com­
ment les droits de l’homme, quasi­
ment bicentenaires, épousent des re­
liefs très différents avec le temps et
les mentalités.
Eric de Bellefroid
Le procès des droits de l’homme.
Généalogie du scepticisme démocratique
Justine Lacroix et Yves Pranchère / Seuil /
338 pp., env. 22 €
Mercredi 15 juin à 20h à la Maison
de la Francité (18, rue Joseph II à
1000 Bruxelles). Entrée : 8 €
(repas et boissons inclus).
Rens. et rés. : 02/219.49.33
Auteur d’une dizaine de titres
traduits notamment en anglais et
en russe, Barbara Abel a remporté le prix des Lycéens en 2015
pour “Derrière la haine”. Son
prochain titre est annoncé pour le
6 octobre aux éditions Belfond.
Romans noirs ou à suspense, ses
livres sont avant tout des plongées dans l’âme souvent bouleversée de ses personnages. Lors
du dernier dîner littéraire (quarante-cinq minutes d’entretien
suivi d’un repas) proposé par la
Maison de la Francité cette saison, il sera possible de s’aventurer avec elle dans les méandres
d’un quotidien souvent plus
fantastique qu’il n’y paraît.
l La phrase
“Souvent dans l’être
obscur habite
un Dieu caché.”
Gérard de Nerval
in “Vers dorés”.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
3
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Lire
l Policier
l Captivant
Les
milices du
Kalahari
Les sombres arcanes
d’une vengeance
crimes et
fantasmes dans le “veld”
sud­africain.
L
a collection “Seuil Policiers”
publie un excellent roman de
la
Sud­Africaine
Karin
Brynard. Dans la veine de Deon
Meyer, l’auteur construit un per­
sonnage de policier blanc rongé
par le remords d’une précédente
erreur et bien décidé à faire son
métier dans les règles, en accep­
tant le changement de pouvoir
dans son pays mais sans égard
pour les impératifs de l’arrivisme,
à l’heure où il ne faut plus flatter
les chefs blancs mais noirs de
l’Afrique du Sud post­apartheid.
Si Deon Meyer nous fait voyager
dans les classes sociales urbaines,
Karin Brynard nous plonge dans
une petite localité du “veld”, où
l’eau est tout, tétanisée par une sé­
rie de crimes qui semblent liés à la
vague de “meurtres de fermiers
blancs” (plusieurs milliers en quel­
ques années) qui a poussé certains
de ceux­ci, effrayés, à parler de
“génocide”.
La relégation en brousse de l’ins­
pecteur Beeslaar est pour l’auteur
l’occasion de dresser le portrait de
fermiers d’autant plus terrorisés
qu’ils craignent d’être éliminés de
la “Nouvelle Afrique du Sud”. Elle
ébauche les tensions entre eux et
les blancs de la ville, plus prompts
à abandonner les anciens rapports
de domination avec leurs compa­
triotes de couleur, mais aussi avec
les noirs et les populations métis­
sées, ainsi que les difficiles rela­
tions entre ces deux derniers
groupes.
Même averti des gouffres vertigi­
neux creusés par l’apartheid, le
lecteur ne peut qu’être frappé de
les voir à l’œuvre, notamment
rendus par l’ignorance des blancs
sud­africains des coutumes ances­
trales des gens avec qui ils vivent
depuis deux siècles. Si le dénoue­
ment n’est pas une complète sur­
prise, il arrive après un crescendo
de tension habilement construit,
qui tient le lecteur en haleine du­
rant les 555 pages du roman.
Marie-France Cros
Les milices du Kalahari Karin
Brynard / traduit de l’anglais (Afrique
du Sud) par Eselle Roudet / Seuil
Policier / 555 pp., env. 22,90 €
4
Vincent Engel se joue
des violences extrêmes
de personnages mus par les
grandes passions humaines.
P
P Sur
fond d’Italie en quête
d’elle­même.
G
uetter, au long d’une journée or­
dinaire, le moment où l’on
pourra reprendre la lecture du
livre abandonné la veille, c’est… exac­
tement ce qui se passe avec le dernier
roman de Vincent Engel. Sollicité par
une couverture aux tons chauds d’Ita­
lie ouvrant sur un palais de Venise
meurtri par les ans, on y est aussitôt
happé dans les intrigues d’une histoire
cavalant entre ces balises décisives que
sont l’amour, la haine, la vengeance, la
trahison, la mort. Dans le sillage de
“Retour à Montechiarro” et “Les Ab­
sentes” – et sans qu’il soit nécessaire de
les avoir lus – “Le miroir des illusions”
s’insinue, de Toscane (photo) à San
Francisco, dans les sentiments extrê­
mes de personnages issus ou liés à de
grandes familles d’une Italie en quête
d’elle­même. Celle d’un XIXe siècle lit­
téraire qui, affranchi des contraintes
du clacissisme, a donné libre cours à
l’inventivité effervescente de Dumas,
Hugo, voire de Barbey d’Aurevilly dont
la fascination pour le mal résonne en
l’auteur qui lui a rendu hommage en
publiant, voici deux ans, “Les diaboli­
ques”. C’est cette imagination qui
éclate dans son roman en intrigues dé­
bridées sur fond historique d’un pays
qui se cherche entre la France qui s’es­
quive et l’Autriche qui menace.
Vincent Engel se joue avec virtuosité
des grandes passions universelles,
leurs turpitudes, leurs violences et
l’horreur qu’elles suscitent. Il s’insinue
essentiellement dans l’humain et les
mœurs d’une société dont les luttes de
pouvoir ne sont toutefois jamais igno­
rées. D’une extravagance rocamboles­
que, son récit est hautement improba­
ble. Mais il est vivant, jouissif, pas­
sionné et passionnel, trouble comme
le mystère que charrient les remous
d’un fleuve. Entre rêves et cauchemars,
la vie y afflue dans ses jaillissements les
plus inattendus et s’inscrit avec force
dans les paysages et les lieux d’habita­
tion amplement racontés. Au mépris
du bonheur, l’obsession de la ven­
geance s’y déploie avec un machiavé­
lisme ingénieux dans des retourne­
ments de situation et d’identité où
perfidies, mensonges et manipulations
sont confrontés à la grâce épisodique
de moments d’innocence, de sensua­
lité et d’amour partagé.
Si, dès le prologue, tout est annoncé
des événements de ce suspense, c’est
dans les interstices que l’histoire est
captivante et révèle ce que cache la
beauté, la richesse, la puissance ou
l’obligeance des uns et des autres. Qui
est qui sous le masque offert à l’atten­
tion des autres ? Lorsqu’il est appelé à
Genève par un notaire qui lui apprend
que son protecteur de toujours, don
Carlo, en fait son légataire universel, le
jeune Atanasio ignore tout de la mis­
sion à laquelle le convoque cet héri­
tage. Une vengeance. Venu de Toscane
où il avait grandi, le jeune homme ne
savait pas que son donateur était
prince, encore moins qu’il était son
père. Or, voilà qu’au nom de celui­ci, il
lui est demandé de tuer quatre indivi­
dus coupables des souffrances qu’il a
endurées : sa femme Alba, ses deux en­
fants et son amant… Tout commence
avec cette invitation au crime et on ne
se hasardera pas davantage dans les ar­
canes de cette sombre saga aux imbro­
glios constants. Il faut la lire, s’y perdre,
s’y retrouver, s’y laisser manipuler et,
finalement, y sonder les questions que
reflètent les jeux de miroir où se croi­
l Histoire
La parenthèse orangiste n’ét
P Une
bonne partie de nos
élites voulaient rester dans
le royaume des Pays­Bas !
L’
historienne et ancienne rectrice
de la VUB Els Witte (photo) est
une spécialiste des débuts de la
Belgique contemporaine. Dans la foulée,
elle s’est naturellement intéressée aux
orangistes “belges” qui, au moment de
l’indépendance, ont failli renvoyer Léo­
pold Ier outre­Rhin. Restait à compren­
dre ce phénomène peu exploré chez
nous ! Logique : les archives les plus inté­
ressantes étaient à La Haye. Qu’à cela ne
tienne, Witte est allée à leur rencontre
pendant deux ans, une ou deux fois par
semaine. Résultat ? Une brique de 688 (!)
pages qui cerne leur personnalité mais
aussi les motivations de leur engage­
ment. L’historienne bruxelloise est
d’emblée sortie du “nationalisme réduc­
tionniste” qui n’inscrivait le mouvement
que dans la période de basculement et
s’est démarquée de la vision de
Pirenne pour qui l’orangisme
était marginal.
Witte montre le contraire :
une bonne partie des villes bel­
ges avait la fibre orangiste. La
volonté de rester avec les pro­
vinces du nord l’emportait aussi
chez les élites, minoritaires
mais qui tenaient le gouvernail
sociétal. L’aristocratie très légiti­
miste soutenait donc aussi Guillaume Ier.
Même adhésion de l’élite économique
qui applaudissait sa politique économi­
que – industrialisation, mécanisation,
exportations vers les colonies – et finan­
cière – la création de la Société Générale.
Enfin, les élites administratives étaient
forcément aussi pour un statu quo de
crainte de perdre leurs avantages…
Puis, les intellectuels soutenaient aussi
le Roi des Pays­Bas qui avait doté
Bruxelles de plusieurs lieux de prestige,
du Jardin botanique à l’Observa­
toire sans oublier son aide à
l’Académie.
Par contre, les journalistes po­
litiques alors émergents optè­
rent pour la révolution. Préci­
sion : l’orangisme n’avait pas de
fond linguistique, la plupart des
groupes précités pratiquant
prioritairement le français. Cer­
tes, pour asseoir son pouvoir, le
Roi avait soutenu une politique de
“néerlandisation” mais avait dû faire des
concessions. Els Witte s’est aussi pen­
chée avec une certaine délectation sur la
personnalité et sur les écrits – souvent
cryptés par crainte d’espionnage… – de
l’avocat Henri Grégoire qui fut en fait un
véritable agent de liaison. Reste qu’il a
D.R.
P Peurs,
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l Minimaliste
Un destin si ténu
De Putter et Guy
Bordin explorent les vies
de Charlotte Dufrène.
MARC VERPOORTEN / REPORTERS
C’
sent amour et haine, illusions et désil­
lusions, vie et mort. D’où vient le
mal ? Peut­il consoler d’un bonheur
perdu ? Vincent Engel est­il aussi dia­
bolique qu’il y paraît ? On n’en a pas
tout de suite fini avec ce livre­là.
Monique Verdussen
Le miroir des illusions Vincent Engel /
Les Escales / 512 pp., env. 21,90 €
ait pas marginale
permis de comprendre l’évolution de
l’orangisme et aussi pourquoi la créa­
tion d’un royaume autonome l’a finale­
ment emporté. L’historienne pointe ici
la rencontre des opposants politiques et
de la classe ouvrière mécontente. Mais
elle met aussi en exergue l’aide de mili­
taires français nostalgiques de la révo­
lution sans oublier l’existence d’un ré­
seau parisien prêts à soutenir Louis De
Potter et les autres acteurs clés de la ré­
volution belge.
Puis sur le plan stratégique, le roi
Guillaume a commis plus d’un faux pas.
Par la suite, dans un environnement
apaisé du moins entre le nord et le sud,
son fils aida le roi Léopold Ier en 1848
contre une potentielle invasion révolu­
tionnaire française. Enfin, au fil des ans,
les autorités du nouveau royaume n’ont
cessé de traquer ceux qui voulaient re­
mettre en cause la récente création. Il y
eut même une terrible politique de ré­
pression et d’interdiction de tout ce qui
touchait à l’orangisme. Il s’imposait
d’inverser la tendance qui voyait en
Léopold Ier un usurpateur. Elle porta des
fruits auprès de familles telle celle d’Ur­
sel qui rallia le Roi des Belges mais
d’autres campèrent sur leurs positions.
Deux siècles après, l’orangisme garde
des adeptes dans les esprits, peu sur le
terrain… Demeure ainsi l’utopie flamin­
gante de Pays­Bas réunis mais Louis
Tobback se dit aussi volontiers oran­
giste pour rappeler que les Provinces
unies auraient pu engendrer une force
politique internationale et économique
de premier plan. Au fond, il n’a pas tort,
le maïeur de Louvain…
Christian Laporte
Le royaume perdu. Les orangistes belges
contre la révolution (1828-1850) Els
Witte / traduit du néerlandais par AnneLaure Vignaux / Samsa / 688 pp., env. 26 €
est dans la manière de Renaud
De Putter, musicien, composi­
teur, écrivain, cinéaste, de se
glisser dans des destins historiques im­
probables et mystérieux et d’en déga­
ger, par touches, la trajectoire et la subs­
tance. Pour s’intéresser à ses personna­
ges – Marie T., Dédée, Penthésilée,
Stéphane et Henri (La Cavale blanche)
ou, aujourd’hui, Charlotte –, souvent
des femmes, toujours proches des arts
et généralement saisis “aux bords extrê­
mes de l’oubli”, De Putter ne requiert ni
succès, ni haut fait. Ce serait même l’in­
verse : moins la vie sur laquelle il se
penche est dotée de matière, plus elle
lui fait impression. Si l’impression est
assez forte, avec Guy Bordin, son ami et
complice, il entreprendra un nouveau
voyage minimaliste et solidaire, sur les
traces de l’élu(e)…
Cette fois, il s’agit de Marie­Charlotte
Fredez (1880­1968), dite Charlotte
Dufrène, pratiquement inconnue,
n’était qu’elle fut proche d’un écrivain
singulier, riche et extravagant, le sur­
réaliste (malgré lui) Raymond Roussel.
Ce dernier étant homosexuel, sa mère
engagea une demi­mondaine fort belle
– les photos l’attestent – et sachant te­
nir un rang, comme “paravent” des
mœurs, à l’époque condamnées, de son
fils.
Charlotte avait déjà connu une pre­
mière vie comme maîtresse du comte
Bertrand de Vallon, de trente ans son
aîné, avec lequel elle avait fréquenté le
Tout­Paris, appris les manières et ren­
contré des artistes (elle entretenait avec
Reinaldo Hahn une profonde amitié).
Et lorsqu’en 1910, Marguerite Roussel,
mère de Raymond, lui propose le “job”,
elle se sent apte à l’occuper, même si
c’est au prix d’une part de sa liberté.
Le charme extraordinaire de ce livre
est sa forme multiple, sensible comme
un roman et documentée comme une
thèse de doctorat, avec chronologie,
lexique, notices surabondantes et bi­
bliographie (Bordin est ethnologue…).
Le corps de l’ouvrage est une lettre
adressée par les auteurs à Charlotte. Sur
un ton affectueux et déférent, sans ja­
mais la brusquer, ils lui exposent leurs
hypothèses sur sa vie, ses motivations
et ses désirs, et, chemin faisant, la ra­
content, avec une délicatesse infinie. Ils
l’aiment et on se surprend à espérer
que dans sa vie bizarre, Charlotte ait été
ne fût­ce que fugitivement autant
aimée. Après la mort tragique de Ray­
mond Roussel, à Palerme, en 1933,
Charlotte, déshéritée, s’établira à
Bruxelles – qu’elle n’aima jamais – pour
d’obscures questions de change. Ce fut
sa troisième vie. A vrai dire, un inexora­
ble déclin, mené dans une pauvreté
matérielle dont elle se plaint peu et ne
sort que tardivement, grâce à la fidélité
de l’écrivain surréaliste Michel Leiris,
ami de Roussel. Les auteurs reconsti­
tuent Bruxelles autour de leur amie, re­
trouvent ses rares relations, la famille
Daloze (et leur fille Paulette, devenue
soprano), la famille Wigny, la journa­
liste Louise Thonon. Et de la sentir si
proche et déjà morte, et morte si seule,
on a le cœur serré. Il le sera encore plus
à la lecture de la correspondance, assez
fournie, reliant Charlotte et Michel Lei­
ris, la première débordant toujours de
gratitude, le second faisant gentiment
son devoir, plus quelques rares lettres
de Roussel, cordiales mais banales, et,
évidemment, aucune de Charlotte à ce
dernier, tout ayant été détruit par son
héritier. Mais les auteurs gardent leur
confiance en leur héroïne “en creux”, la
voyant plus comme Maître Eckart que
comme Job, visiblement fascinés par
son acceptation de sa finitude, de son
effacement, et entraînant le lecteur
dans cette fascination.
Des mêmes auteurs, le film intitulé
“L’Effacée”, sortira en décembre.
Martine D. Mergeay
Vies de Charlotte Dufrène. A l’ombre de
Raymond Roussel et Michel Leiris Renaud
De Putter et Guy Bordin / Les Impressions
Nouvelles / 367 pp., env. 23 €
© LÉGENDE (VIES DE CHARLOTTE DUFRÈNE DE RENAUD DE PUTTER ET GUY BORDIN, LES IMPRESSIONS NOUVELLES, 2016)
P Renaud
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Lire
l Contre les idées reçues
Moderne sans
être occidental
D
ans un ouvrage intitulé “Le Livre
du thé”, paru en 1906, le criti­
que d’art japonais Okakura
Tenshin constatait : “L’attitude occiden­
tale est peu favorable à la compréhension
de l’Orient. Le missionnaire chrétien
vient chez nous pour enseigner et non
pour apprendre. Quand donc l’Occident
comprendra­t­il ou essaiera­t­il de com­
prendre l’Orient ?” De fait, notre euro­
péocentrisme nous a trop longtemps
rendus aveugles à la réalité et aux che­
minements historiques des sociétés
non­occidentales. Les choses ont com­
mencé de changer.
Ainsi, l’histoire de la modernité ne
saurait se résumer à une occidentalisa­
tion du reste du monde. Le cas du Ja­
pon en est un exemple frap­
pant. Pierre­François Sou­
yri, ancien directeur de la
Maison franco­japonaise de
Tokyo, professeur à l’uni­
versité de Genève, nous
l’explique dans un livre
sans doute ardu (on s’y perd
dans les noms japonais
comme dans ceux des ro­
mans russes !), mais pas­
sionnant.
Ainsi, y demande­t­il, qui
imaginerait que la lutte pour les droits
du peuple, au Japon, vers 1880, s’inspi­
rait autant des Classiques chinois que
de la pensée rousseauiste, que le com­
bat contre la destruction de la nature
par le système industriel, qui com­
mença dès les années 1890, c’est­à­
dire bien avant les débuts d’une prise
de conscience écologique en Occident,
pût puiser ses références dans une cos­
mologie de l’harmonie entre la nature
et l’homme, tout droit sortie des Clas­
siques chinois, que le féminisme qui
émergea dans les années 1910 pût
trouver certaines de ses inspirations
dans le shintô, ou encore que le pre­
mier socialisme pût s’inspirer de for­
mes de pensée clairement confucéen­
nes ?
Faisons un peu d’histoire. En 1853,
une escadre américaine, conduite par
le commodore Perry, jeta l’ancre dans
le port d’Edo (Tokyo) et arracha aux
autorités nippones l’ouverture du
pays, fermé depuis 1639 aux étrangers,
au commerce occidental. Ce fut un
choc pour les Japonais qui décou­
vraient qu’ils étaient incapables de ré­
sister à des navires de guerre. Des sa­
mouraïs révoltés renversèrent le ré­
gime en place, remirent le jeune
6
empereur Meiji (1852­1912) au centre
du jeu et entreprirent de réformer le
pays.
Talonné par des revendications po­
pulaires, suite à la relative libération du
régime, le gouvernement procéda à des
réformes qui façonnèrent le visage du
Japon jusqu’en 1945 : réorganisation
du système scolaire (1886), proclama­
tion d’une Constitution (1889), ouver­
ture d’un Parlement doté de deux
chambres (1890), réforme du Code de
Commerce et du Code civil.
Centrale fut dans ce contexte l’élabo­
ration d’un “nationalisme mystique
d’Etat” sur base du Shintô (l’ensemble
de mythes et de rites qui prévalait
avant l’arrivée du bouddhisme au VIe­
VIIe siècle de notre ère), et axé sur le
culte de l’empereur en tant que des­
cendant d’Ameratsu, la déesse­Soleil
des shintoïstes. Ce culte fut poussé à
l’extrême par les gouvernants milita­
ristes des années 1930­1940. En jan­
vier 1946, l’empereur Hiro­Hito (notre
photo) abandonna son sta­
tut de dieu vivant dans une
allocution radiodiffusée qui
provoqua un séisme com­
parable aux explosions nu­
cléaires de l’été 1945.
Entre­temps, la moderni­
sation et l’industrialisation
du pays allèrent bon train,
permettant notamment au
Japon de battre les Chinois
dès 1895 et les Russes en
1905. Parallèlement se dé­
veloppèrent des mouvements dénon­
çant l’exploitation capitaliste du prolé­
tariat, d’autres de nature féministe,
écologique, droit de l’hommiste; ils
restèrent toutefois minoritaires.
Dans l’ensemble, observe le profes­
seur Souyri, la monarchie créée en
1889, pour déconcertante que soit à
nos yeux le statut divin de l’empereur,
correspondait à une nécessité : celle
d’un ordre patriarcal et rassurant, voire
réconfortant, qui sut s’imposer quand
l’accélération du processus de moder­
nisation bouleversa des modes de vie
et développa des interrogations et des
craintes face à un avenir incertain et en
perpétuelle mutation. Elle joua donc
un rôle central dans le processus de
production de la modernité japonaise.
Bref, le mot d’ordre à la mode vers
1870 : “esprit japonais, techniques occi­
dentales”, triompha dans la façon dont
le Japon réussit, bien avant d’autres
pays d’Asie, tels que la Chine ou que
l’Inde, à réaliser sa modernisation.
Jacques Franck
Moderne sans être occidental PierreFrançois Souyri / Gallimard, coll.
“Bibliothèque des Histoires” / 490 pp.,
env. 25 €
CASTERMAN
Souyri
reconstitue l’histoire de la
modernisation du Japon.
REPORTERS
P Pierre­François
l Bande dessinée
Ce que l’on app
“Le crépuscule des idiots”
raconte l’apparition de la
religion au sein d’une société.
P
P Mais
pas question pour le
singe dominant de se laisser
déborder si aisément…
L
a vie animale observe, le plus
souvent, des règles immuables.
Le chef est très fréquemment le
plus fort, le plus costaud, le plus puis­
sant, le plus féroce. Taro est celui­là. Il
règne sans partage sur sa petite
troupe. Se baigne dans l’eau chaude
avec ses quelques acolytes sélection­
nés pour leurs capacités à éloigner le
reste de la petite société. Les autres,
naissent, vivent et meurent dans le
froid glacial de leur contrée reculée. Et
qu’ils ne s’avisent pas de risquer une
baignade ou, pire, de convoiter la belle
du seigneur. Il leur en coûterait de
douloureuses blessures, voire une ex­
communication manu militari.
Très loin de là, un autre singe est en­
voyé dans l’espace. Mais sa capsule re­
tombe justement dans le territoire de
la bande dont le lecteur a entamé l’ob­
servation. Nitchii le découvre et l’aide
à se sortir de la carcasse où il avait été
installé. Dressé, le singe Rhésus est
immédiatement perçu comme savant.
C’est qu’il sait manipuler le matériel
avec lequel il partait explorer la ga­
laxie.
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En poche
Noir
Le Gardien du phare
Annie, terrorisée et les mains en sang, s’enfuit vers
le seul endroit où elle se sente en sécurité : la mai­
son de vacances familiale, l’ancienne résidence du
gardien du phare, sur l’île de Gråzkär. Quelques
jours plus tard, Mats Sverin est assassiné dans son
appartement à Fjällbacka. Avant de mourir, Mats a
rendu une visite nocturne à Annie, son amour de
jeunesse, sur l’île de Gråzkär. Erica, elle, est sur tous
les fronts. Tout en s’occupant de bébés jumeaux,
elle enquête sur la mort de Mats, qu’elle connais­
sait depuis le lycée, comme Annie.
Camilla Läckberg, Babel noir n° 158, 554 pp.
Romans
Ce qui reste de nos vies
Hemda Horowitch vit ses derniers jours. Ses souve­
nirs s’imposent à sa conscience : un père trop exi­
geant, un mariage sans amour, cette difficulté à
aimer équitablement ses deux enfants, Avner et
Dina. Ceux­ci se rendent à son chevet à l’hôpital de
Jérusalem et essaient de sauver, chacun à leur ma­
nière, ce qui reste de leurs vies. Où Zeruya Shalev
évoque la colère, le ressentiment et la peur qui cons­
truisent les familles autant que l’amour et le bon­
heur d’être ensemble. Prix Femina étranger 2014.
Zeruya Shalev, Folio n° 6158, 542 pp.
Dites aux loups que je suis chez moi
1987, une banlieue new­yorkaise. Ecrasée par une
sœur aînée histrionique et des parents absents,
June rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre
new­yorkais reconnu. Quand il meurt du sida,
l’adolescente inconsolable se lie d’amitié avec un
homme étrange, Toby, qui se présente comme
“l’ami” de Finn. Confrontée au deuil, à la réalité
d’une maladie encore honteuse et au malaise de sa
famille, June bascule dans le monde des adultes et
son hypocrisie.
Carol Rifka Brunt, 10/18, n° 5091, 497 pp.
Nouvelles
rend à un singe
Quelques instants suffisent pour
que son aura se divinise. Il devient
donc prophète d’un “diou” que la
tribu adore rapidement. Toute la
tribu ? Non, car cette apparition n’est
naturellement pas du goût de Taro. Le
chef n’apprécie en effet nullement
que son autorité soit sabordée par
l’expression d’un message tout ce
qu’il y a de plus pacifiste.
Son cadre mis en place, Jean­Paul
Krassinsky développe l’évolution des
rapports (de force) sociaux dans la
communauté une fois la divinité
créée. Car c’est autour de cette cons­
truction d’une religion que s’articu­
lent désormais la vie, mais surtout la
hiérarchie simiesque. Mais comme il
s’agit de pouvoir, la violence n’est ja­
mais loin.
Avec “Le crépuscule des idiots”,
Jean­Paul Krassinski réussit, en utili­
sant autant d’attitudes animales que
de postures humaines, à démonter les
mécanismes du pouvoir au sein d’une
colonie de singes aisément transposa­
ble au monde des hommes. Les classes
sociales, la volonté de s’en extraire
pour les plus audacieux ou encore les
moyens par lesquels ceux qui détien­
nent le pouvoir s’ingénient à l’asseoir,
quel qu’en soit le coût, pour autant
qu’il soit, lui aussi, supporté par la
masse, tout est là.
Un air de déjà­vu ? Mais qu’allez­
vous imaginer ?
Gilles Milecan
Le crépuscule des idiots Jean-Paul
Krassinsky Casterman / 295 p. env. 26€
Enfant, je me souviens
Agnès Abécassis, Isabelle Autissier, Laurent Binet,
Didier van Cauwelaert, Maxime Chattam, Mat­
thieu Chedid, Philippe Claudel, Jacques Expert,
Jean­Louis Fournier, Hélène Grémillon, Philippe
Grimbert, Alain Mabanckou, Oxmo Puccino, Ro­
main Puértolas, Tatiana de Rosnay, Eric­Emma­
nuel Schmitt et Sigolène Vinson sont au générique
de ce recueil qui porte un projet de l’Unicef en fa­
veur de l’éducation et de l’enfance. Pour chaque li­
vre acheté, 1,50 € sera reversé à l’Unicef, qui vient
en aide aux 124 millions d’enfants actuellement
non scolarisés de par le monde.
Le Livre de Poche n° 34216, 177 pp.
Lire. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle: Geneviève Simon. Réalisation:
IPM Press Print. Directeur général: Denis Pierrard. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme et
Nicolas Ghislain. Conception graphique:Jean-Pierre Lambert (responsable graphique). Publicité: 0032.2.211.29.29 – [email protected]
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Lire
l Par l’absurde
La différence hors les murs
“Peut-être étaient-ils incapables de voir ce qui m’apparaissait comme une pure évidence ?”
du couloir qu’il fixe curieusement ? Se­
rait­il dérangé ? Pour contrer ces atta­
ques qui le blessent, Björn n’aura
d’autre choix que de faire ses preuves,
éclatantes : sa rigueur et son efficacité
seront saluées, entraînant la recon­
naissance de son travail. Cela lui per­
mettra­t­il d’exiger quelque compen­
sation ?
Sans en avoir l’air, à travers des per­
sonnages à peine esquissés bien que
n’étant pas caricaturaux, Jonas Karls­
son se livre à une fine analyse des rap­
ports sociaux dans un contexte profes­
sionnel. S’il s’agit ici de fonctionnaires,
l’attaque déborde de ce cadre pour fus­
tiger toute autorité se fondant sur un
modèle figé et le rejet de la différence.
Fou aux yeux de ceux qu’ils côtoient,
humilié, Björn n’aura aucun mal, par
zèle et désir de revanche, à se muer en
employé modèle.
Dans cette “pièce” sobre, rangée à
l’extrême, qui lui apporte sécurité et
détente, Björn est pleinement lui­
même quand ses collègues ne sont que
des êtres simples qui ont peu d’ambi­
tion : un partenaire un peu agréable,
une résidence à la campagne, de la
tranquillité, un peu de divertissement.
Jouant allègrement sur l’absurde pour
décrier nos sociétés ankylosées par la
fadeur et l’apathie, Jonas Karlsson se
pose en héritier de Jacques Tati comme
de Kafka. C’est à la fois féroce et savou­
reux.
Geneviève Simon
P Quand
tout est question
de focale, du prétendument
fou à l’employé modèle.
JAN HOEKAN DAHLSTRSM / REPORTERS
S
i Jonas Karlsson (Salem, 1971)
n’est pas le premier écrivain à ex­
plorer le monde de l’entreprise
par la voie romanesque, il la dépeint
avec une fantaisie et une singularité re­
vigorantes. Après “La Facture” (2015),
qui rêvait d’une redistribution équita­
ble du bonheur, l’écrivain suédois
dresse dans “La pièce” le portrait d’un
homme en décalage social, Björn, fraî­
chement nommé dans l’Administra­
tion. Il n’est pas le collègue idéal. Plutôt
imbu de lui­même et de son rôle, peu
sociable, il est assez mal considéré. “Ça
n’a rien d’étonnant, les personnes créati­
ves ont toujours rencontré de la résis­
tance. Il est tout à fait naturel que des
gens simples aient peur de l’expertise.”
Alors qu’il arpente les nouveaux lieux
qui l’accueillent, Björn découvre un lo­
cal inutilisé. Il ose pénétrer dans cet
endroit qui, de manière étonnante, lui
procure paix et bien­être. Ce refuge où
il peut se ressourcer se révélera pré­
cieux dans l’emploi du temps ultra­ri­
gide qu’il s’est fixé : à cinquante­cinq
minutes de travail doivent succéder
cinq minutes de pause.
Scrupuleux, pointilleux, un brin ma­
niaque, vite agacé (par la veste informe
de son voisin de bureau ou les erreurs
de langage de son chef), Björn intrigue
puis inquiète ses collègues. Pourquoi le
retrouve­t­on si souvent face au mur
La pièce Jonas Karlsson / traduit du
suédois par Rémi Cassaigne / Actes
Sud / 189 pp., env. 16,50 €
l Catalogue d’exposition
Ecrivains en guerre, 14­18
PA
Péronne, hommage
leur sera rendu de la fin
juin à la mi­novembre.
P
armi les centaines de plumes
françaises fauchées au champ
d’honneur entre août 1914 et
novembre 1918, souvenons­nous du
romancier de “La Guerre des bou­
tons”, Louis Pergaud, de Charles Pé­
guy qui chanta Jeanne d’Arc comme
la chanteront Joseph Delteil et Jean
Anouilh, d’Alain­Fournier à jamais
8
jumeau du Grand Meaulnes. Sans
oublier Ernest Psichari et Jean de La
Ville de Mirmont. Et Giono, Aragon,
Drieu, Dorgelès, Genevoix, Remarque,
Jean Paulhan, Giraudoux, Charles de
Gaulle, Bernanos, Céline, Montherlant,
Thiry et autres Max Deauville affronte­
ront des déluges de fer et de feu.
Du 28 juin au 16 novembre, l’Historial
de la Grande Guerre, à Péronne, pré­
sentera une “approche singulière qui va­
lorise les dimensions artistiques et créati­
ves” d’auteurs plongés dans l’enfer sur
terre. Exposition où seront évoquées –
comme en son catalogue – des figures
françaises, allemandes et anglaises
confrontées à l’atroce boucherie : Blaise
Cendrars, Ernst Jünger, Apollinaire,
Henri Barbusse, Siegfried Sassoon,
Isaac Rosenberg, August Stramm,
Georges Duhamel, Wilhelm Klemm,
Joë Bousquet, Pierre Mac Orlan, Wil­
fred Owen, Robert Graves, Jacques Va­
ché. Ou J.R.R. Tolkien (“Le Seigneur des
Anneaux”) qui, officier dans la Somme
en 1916, sera un “miraculeux survivant
d’une génération d’étudiants d’Oxford
tués au combat”. Cet émouvant ouvrage
contient 140 documents : carnets, ma­
nuscrits, objets personnels, livres illus­
trés, revues littéraires, photographies,
œuvres graphiques et dessins réalisés
“par les écrivains eux­mêmes ou par
des artistes qu’ils ont côtoyés” comme
Otto Dix, Léger, Dufy, Masson, Clovis
Trouille ou Frans Masereel. Exposi­
tion et ouvrage qui prouvent que “ces
hommes, qui ont partagé le destin de
millions de leurs contemporains et
payé comme eux un très lourd tribut,
ont transcendé l’expérience inouïe de la
guerre par la littérature”.
Francis Matthys
Ecrivains en guerre, 14-18 collectif sous
la direction de Nicolas
Beaupré / Gallimard/Historial de la
Grande Guerre / 160 pp. ill., env. 24 €
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe E
GROUPE B
GROUPE A
Diableries
Belges et
Italiens se
partageront
le terrain
Par Thibault Balthazar
“­ Tu es pour la Belgique
ou pour l’Italie ? ­Je ne
sais pas, ket. Je vais faire
un gire et je reviens te
dire…” Pour certaines
personnes issues de
l’immigration italienne,
le choix sera un vérita­
ble crève­cœur, plus
cornélien que jamais.
C’est un peu comme si
on demandait à quel­
qu’un s’il préfère sa
maman ou son papa.
Bref, c’est schtroumpf
vert ou vert sch­
troumpf.
Alors, pour choisir
finalement, ne pour­
rions­nous pas simple­
ment faire l’apologie du
beau jeu ? Avoir juste
envie de voir deux
équipes qui mouillent le
maillot, qui tentent des
gestes originaux, sans
calcul, pour plus de
spectacle… et qu’on
fasse la fête quoi, quel
que soit le résultat ? Nos
deux pays sont très
bons pour ça.
Un Euro, même si cer­
tains hooligans tentent
de nous le faire oublier,
ce n’est pas une diffé­
rence mais un mélange
des genres, ce n’est pas
un choc, mais un par­
tage des cultures. L’asso­
ciation des couleurs,
c’est ce qui rend ces
stades tellement magni­
fiques à contempler. En
parlant de couleurs, il y
a celle commune pré­
sente sur les drapeaux
de l’Italie et de la Belgi­
que, le rouge… Ce n’est
peut­être pas un hasard
si elle est là. Elle est
peut­être présente pour
ceux qui se sentent un
peu Diable et un peu
Azzurri. Ce soir, la Bel­
gique sera coupée en
deux le temps d’un
match. Mais n’oublions
pas une chose. Quoi
qu’il arrive, ce n’est que
du football.
Groupe F
10 JUIN
11 JUIN
France – Roumanie
2-1
11 JUIN
Albanie – Suisse
0-1
Pays de Galles – Slovaquie
Angleterre – Russie
2-1
1-1
15 JUIN
Russie – Slovaquie/Lille 15h00
15 JUIN
16 JUIN
Roumanie – Suisse/Paris 18h00
France – Albanie/Marseille 21h00
Angleterre – Pays de Galles/Lens 15h00
19 JUIN
20 JUIN
Roumanie – Albanie/Lyon 21h00
Suisse – France/Lille 21h00
Russie – Pays de Galles/Toulouse 21h00
Slovaquie – Angleterre/Saint-Etienne 21h00
France
Suisse
Albanie
Roumanie
1
1
1
1
1
1
0
0
0
0
1
1
0
0
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0
2
1
0
1
1
0
1
2
3
3
0
0
Pays de Galles
Angleterre
Russie
Slovaquie
1
1
1
1
GROUPE C
1
0
0
0
0
0
0
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2
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1
2
3
1
1
0
GROUPE D
12 JUIN
12 JUIN
Pologne – Irlande du Nord
Allemagne – Ukraine
1-0
2-0
Turquie – Croatie
0-1
13 JUIN
16 JUIN
Espagne – Rép. tchèque/Toulouse 15h00
Ukraine – Irlande du Nord/Lyon 18h00
Allemagne – Pologne/Saint-Denis 21h00
17 JUIN
21 JUIN
Rép. tchèque – Croatie/Saint-Etienne 18h00
Espagne – Turquie/Nice 21h00
Ukraine – Pologne/Marseille 21h00
Irlande du Nord – Allemagne/Paris 21h00
21 JUIN
Rép. tchèque – Turquie/Lens 21h00
Croatie – Espagne/Bordeaux 21h00
Allemagne
Pologne
Irlande du Nord
Ukraine
1
1
1
1
1
1
0
0
0
0
1
1
0
0
0
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2
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0
0
0
0
1
2
3
3
0
0
Croatie
Rép.Tchèque
Espagne
Turquie
1
0
0
1
GROUPE E
1
0
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0
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0
0
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0
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0
0
0
0
0
GROUPE F
13 JUIN
14 JUIN
Eire – Suède/Saint-Denis 18h00
Belgique – Italie/Lyon 21h00
Autriche – Hongrie/Bordeaux 18h00
Portugal – Islande/Saint-Etienne 21h00
17 JUIN
18 JUIN
Italie – Suède/Toulouse 15h00
Islande – Hongrie/Marseille 18h00
Portugal- Autriche/Paris 21h00
18 JUIN
22 JUIN
Belgique – Eire/Bordeaux 15h00
Islande – Autriche/Saint-Denis 18h00
Hongrie – Portugal/Lyon 18h00
22 JUIN
Italie – Eire/Lille 21h00
Suède – Belgique/Nice 21h00
Belgique
Italie
Eire
Suède
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
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0
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0
0
0
0
0
0
Portugal
Islande
Autriche
Hongrie
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
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0
0
0
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Sports Actualité
Euro 2016
Vers une disqualification ?
n La Russie et l’Angleterre sont
sous la menace d’une élimination
en cas de récidive des hooligans.
N
ous demandons aux fédérations
anglaise et russe d’appeler leurs
supporters à se comporter de façon
responsable et respectueuse”. On atten­
dait une réaction de l’Union des asso­
ciations européennes de football
(UEFA), celle­ci est arrivée par l’inter­
médiaire d’un communiqué. Mais cette
menace suffira­t­elle à calmer les exci­
tés venus pour se battre plutôt que
pour véritablement regarder les mat­
ches de l’Euro 2016 ? Rien n’est moins
sûr.
La rencontre entre la Russie et l’An­
gleterre était classée à risque, et un dis­
positif particulier avait été mis en place
autour du stade. Mais c’est finalement
près du vieux port de Marseille que les
rixes ont eu lieu. Trois cents supporters
russes s’en sont pris aux Anglais, obli­
geant les forces de l’ordre à intervenir.
“Un problème de suralcoolisation a en­
traîné in fine un phénomène de violence”,
a indiqué à l’afp le commissaire Bou­
tonnet, chargé des opérations policières
dans la cité radieuse. Au total, ce sont
pas moins de 31 personnes qui ont été
blessées et prises en charge par les hôpi­
taux entourant Marseille. Un Anglais se
trouve toujours entre la vie et la mort.
Ces bagarres, qui ne devraient pas se
retrouver autour d’un terrain de foot­
ball, ont fait réagir les deux pays con­
cernés. “Le gouvernement britannique est
profondément préoccupé par les violences
REPORTERS/ABACA
Le danger des matchs à risque
Les CRS ont agi rapidement pour séparer les Anglais des Russes près du vieux port de Marseille.
Trois cents
supporters russes
s’en sont pris aux
Anglais, obligeant
les forces de l’ordre
à intervenir.
survenues à Marseille hier soir, notam­
ment des rapports faisant état de suppor­
ters anglais attaqués par des supporters
rivaux.” Côté russe, le ministre des
sports Vitali Moutko, a fait profil bas,
dénonçant les agissements des fauteurs
de trouble.
Redoutant une amende de l’UEFA qui
doit se réunir pour évoquer le sujet le
14 juin prochain, il s’est dit regretter
une image susceptible de “se détériorer
à cause de certaines personnes”, surtout
en vue de la prochaine Coupe du
monde qui doit se tenir en Russie, en
2018.
Turquie-Croatie dans le calme
Une autre rencontre était classée à ris­
ques, celle entre Turcs et Croates. Mais en
dehors de quelques provocations envers
les Turcs… de la part de hooligans pari­
siens d’extrême droite, tout s’est plutôt
bien passé, dans une ambiance très déten­
due. Un bel exemple de vivre ensemble
dont certains pourraient tirer les leçons.
Th.B. (avec AFP)
“Ce sont des personnes qui n’avaient aucunement l’intention d’aller au match”
Entretien Laura Cerrada
La scène ressemble à une guérilla urbaine. Des hom­
mes, révoltés, se donnent des coups dans les rues. Ils se
ruent les uns sur les autres avec une violence sans
nom. Les coups de poing pleuvent. Les coups de pieds
aussi. Nous sommes samedi 11 juin. Le match Angle­
terre­Russie se termine et des hooligans s’entre­tuent
à Marseille. Une trentaine de blessés est à déplorer.
L’Euro 2016 est déjà terni par les violences entre
supporters.
Jean­Michel De Waele, sociologue du sport à l’Uni­
versité libre de Bruxelles, précise : “Les violences, autour
des terrains, surviennent tous les week­ends, partout dans
le monde. Aujourd’hui, ça fait l’actualité parce que nous
sommes en période d’Euro 2016 et que cette compétition
joue un rôle de loupe. Mais la violence est présente autour
des terrains.”
Pourquoi la violence est-elle plus présente dans le football
que dans les autres sport ?
C’est une question classique. Le football génère­t­il plus
de violence que les autres disciplines sportives et les
autres rassemblements populaires tels que les concerts
30
de rock ? Il y a plusieurs raisons qui peuvent l’expliquer.
D’abord, cela peut s’expliquer par le public qui suit le
football. C’est un public historiquement masculin, issu
de la classe ouvrière qui apprécie le contact physique. A
l’époque, il faisait aussi de la boxe ! Ensuite, le football
est un sport où le contact physique est
interdit sur le terrain. Cela engendre des
frustrations. Les règles et décisions de
l’arbitre peuvent être contestées. Enfin,
c’est une tradition nationale. Toutes les
équipes nationales ne génèrent pas du
hooliganisme. En Angleterre et en
Russie, c’est monnaie courante. Je suis
étonné que le match les opposant ait été
programmé à Marseille à 21 heures…
tous les groupes sociaux et peuvent être de bons pères
de famille.
L’effet de masse joue-t-il un rôle dans ces accès de violence ?
Oui. On a des comportements que l’on
n’aurait jamais faits seul. Au football, les
gens se déguisent. C’est une soupape. Au
stade, on peut dire et faire des choses
qu’on ne ferait pas en société, comme
crier, siffler sur l’arbitre… Normalement,
ce sont des expressions qui auraient dû
rester verbales. Les gens s’expriment, et,
à un moment, ça dérape. On se sent
porté par la masse, le groupe. On se croit
invisible parce que soutenu par un
JEAN-MICHEL DE WAELE groupe.
Sociologue du sport à l’ULB.
“Je suis étonné que
le match les
opposant ait été
programmé à
Marseille à
21 heures…”
Qui sont ces hooligans ?
Ce sont des personnes qui n’avaient
aucunement l’intention d’aller au
match. Ce qu’elles aiment, c’est le combat. Le football
est un prétexte pour se battre avec d’autres personnes. Il
y a des supporters qui se donnent rendez­vous dans les
bois ou autres parkings pour se taper dessus. C’est
incompréhensible, mais ça existe. Ils appartiennent à
Le sentiment d’appartenance à un groupe
est un prétexte ?
Oui. C’est là toute la question de l’identité. On définit
ses ennemis. Le groupe adverse est ainsi dénommé.
Mais parfois, ça peut dégénérer entre des supporters
d’un même club, entre deux tribunes différentes…
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe E
Groupe F
S A M E D I
Albanie - Suisse 0-1
Pays de Galles - Slovaquie 2-1
Angleterre - Russie 1-1
GROUPE A
GROUPE B
GROUPE B
La Suisse vient à bout
de valeureux Albanais
Une première réussie
pour le pays de Galles
Albanie : Berisha, Hysaj, Cana, Mavraj, Agolli; Kukeli,
Xhaka (62e Kace), Abrashi, Roshi (74e Cikalleshi), Sadiku (82e Gashi), Lenjani.
Suisse : Sommer, Lichtsteiner, Schär, Djourou, Rodriguez; Behrami, Xhaka, Shaqiri (88e Fernandes), Dzemaili (76e Frei), Mehmedi (62e Embolo), Seferovic.
Arbitre : M. Velasco Carballo (Esp).
Avertissements : Schär, Kace, Behrami, Kukeli, Mavraj.
Exclusion : 36e Cana (2 j.).
Le but : 5e Schär (0-1).
D
ans la douleur, la Suisse a pris le dessus
sur l’Albanie qui aura fait douter son
adversaire jusqu’au bout. A noter
l’exclusion du capitaine albanais, Lorik Cana.
Cette expulsion le privera du duel face à la
France, qui se joue mercredi à Marseille.
F.G.
Pays de Galles : Ward, Gunter, Chester, Williams, Davies, Taylor, Edwards (69e Ledley), Allen, Williams
(71e Robson-Kanu), Ramsey (88e Richards), Bale.
Slovaquie : Kocacik, Pekarik, Skrtl, Durica, Svento,
Hrosovsky (60e Duda), Kucka, Hamsik, Mak, Weiss
(83e Stoch), Duris (Nemec 59e).
Arbitre : M. Oddvar Moen (Nor).
Avertissements : Skrtel, Hrosovsky, Kucka, Weiss,
Mak.
Les buts : 10e Bale (1-0), 61e Duda (1-1), 81e RobsonKanu (2-1).
P
our le premier Euro de leur histoire, les
Gallois n’ont pas raté leur entrée en
matière. Emmené par Gareth Bale,
buteur, le pays de Galles n’a pas tremblé face à
la Slovaquie et prend déjà une option sur les
huitièmes de finale.
F.G.
L’Angleterre encore
surprise d’entrée
Angleterre : Hart, Rose, Walker, Smalling, Cahill,
Dier, Alli, Rooney (78e Wilshere), Lallana, Sterling
(88e Milner), Kane.
Russie : Akinfeev, Smolnikov, Berezustki, Ignashevich, Schennikov, Neustädter (80e Gloushakov), Golovin (77e Shirokov), Kokorin, Shatov, Smolov (85e
Mamaev), Dzyuba.
Arbitre : M. Rizzoli (Ita).
Avertissements : Schennikov, Cahill.
Les buts : 73e Dier (1-0), 90e +1 V. Berezutski (1-1).
P
artis pour remporter trois points
importants, les Anglais ont vu la Russie
égaliser dans les derniers instants de la
rencontre. Une contre­performance pour
l’Angleterre, qui n’a plus gagné un match
d’ouverture dans un tournoi international
depuis 2006.
F.G.
D I M A N C H E
Turquie - Croatie 0-1
Pologne - Irlande du Nord 1-0
Allemagne - Ukraine 2-0
GROUPE D
GROUPE C
GROUPE C
La Croatie se joue
de la Turquie
Turquie: Babacan, Gönül, Topal, Balta, Erkin, Inan,
Özyakup (46e Sen), Tufan, Calhanoglu, Turan (65e Yilmaz), Tosun (69e Mor).
Croatie : Subasic, Srna, Corluka, Vida, Strinic, Badelj,
Modric, Brozovic, Rakitic (89e Schildenfeld), Perisic
(86e Kramaric), Mandzukic (90e+3 Pjaca).
Arbitre : M. Eriksson.
Avertissements: M. Eriksson. Tosun, Balta, Strinic,
Sen.
But : 41e Modric (0-1).
I
l aura fallu une frappe cinq étoiles de Luka
Modric, la star du Real Madrid, pour faire
tourner cette rencontre disputée et engagée.
La Croatie prend donc la tête du groupe D, celui de
l’Espagne qui joue aujourd’hui contre la Tchéquie.
Th.B.
La Pologne réussit
son premier test
Pologne : Szczesny, Piszczek, Glik, Pazdan, Jedrzejczyk, Blaszczykowski (80e Grosicki), Krychowiak,
Maczynski (78e Jodlowiec), Kapustka (88e Peszko),
Milik, Lewandowski.
Irlande du Nord : McGovern, McLaughlin, Cathcart,
Evans, McAuley, McNair (46e Dallas), Norwood, Davis, Baird, Ferguson (66e Washington), Lafferty.
Arbitre : M. Hategan (Rou).
Avertissements : Kapustka, Cathcart, Piszczek.
Le but : 51e Milik (1-0).
G
râce à un but inscrit par Arkadiusz Milik,
la Pologne a battu l’Irlande du Nord (1­
0). Appliqués, les Polonais ont dominé la
rencontre de bout en bout. De bonne augure
avant leur prochain match jeudi, contre les
champions du monde allemands.
F.G.
L’Allemagne se
place sur orbite
Allemagne: Neuer; Höwedes, Mustafi, Boateng, Hector; Khedira, Kroos, Özil; Müller, Götze (90e Schweinsteiger), Draxler (78e Schürrle).
Ukraine : Pyatov; Fedetskiy, Khacheridi, Rakitskiy,
Shevchuck; Sydorchuk, Stepanenko; Yarmolenko, Kovalenko (74e Zinchenko), Konoplyanka; Zozulya (66e
Seleznyov)
Arbitre : M. Aktinson (Ang).
Avertissements : Konoplyanka.
Les buts: 19e Mustafi (1-0); 90e+3 Schweinsteiger (2-0).
L’
Allemagne s’est fait peur, mais elle a fait le
boulot contre l’Ukraine. Un but de Mustafi
a permis à la Mannschaft de prendre
l’avantage, avant que l’inévitable Schweinsteiger,
venant de monter au jeu, ne termine le travail.
Th.B.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Sports Actualité
Euro 2016
C E
S O I R
Les Diables Rouges au pied
du mur italien
correcte, sans plus. Trop souvent, sur la
route vers la France, les Diables ont eu
les défauts de leurs qualités, en jouant
à la carte. Ils ne pourront pas se le per­
mettre durant cet Euro très dense.
Mais dans les grands rendez­vous, les
Diables ont toujours affiché la menta­
lité nécessaire.
n Pour son entrée en matière
dans cet Euro, la Belgique
affronte l’Italie.
Benoît Delhauteur
Envoy spécial à Lyon
“Notre relation
sur le terrain,
avec Kevin De
Bruyne, pourrait
être meilleure.”
“Cinq joueurs qui peuvent marquer”
D
“En début de tournoi, il pourrait y
avoir un peu de nervosité”, prédit Wil­
mots. Ce fut le cas lors du match con­
tre l’Algérie au Mondial mais depuis,
les Diables ont connu leur “dépuce­
lage” en grand tournoi. La deuxième
fois, c’est toujours meilleur.
Ils devront, aussi, tous jouer à leur
meilleur niveau. “Nous avons toujours
cinq joueurs qui peuvent marquer”, re­
marque le sélectionneur. “Le problème,
dans un grand tournoi, c’est que tu veux
parfois forcer. Ils ne doivent pas tomber
dans le piège.”
Les joueurs offensifs devront être ef­
ficaces, Hazard, De Bruyne et Lukaku
en tête. Plus que jamais, la classe indi­
viduelle est notre meilleur atout. Elle
doit s’exprimer.
ans la salle de presse bondée de
ce magnifique Stade des Lumiè­
res, Eden Hazard l’a répété :
“J’espère aller en finale de l’Euro.”
C’est une ambition partagée par de
nombreux Diables. Marc Wilmots est
plus prudent mais il sait que ses
joueurs se sentent capables d’aller au
bout, ou au moins jusqu’au dernier
match.
Ce sera tout sauf simple. Et la pre­
mière étape de cette longue route est
déjà très délicate. “Notre premier match
est le plus difficile. On devra tout de suite
entrer dans le tournoi”, prédit Marc
Wilmots. “Une victoire nous mettrait en
confiance. Et une défaite aurait des ré­
percussions pour tout le monde.”
Malgré la difficulté de ce premier
match, malgré les problèmes défensifs,
nous restons persuadés que les Belges
peuvent aller, tous ensemble, jusqu’au
stade de France le 10 juillet. Mais pour
cela, il faudra que tout le monde joue
son rôle : les Diables Rouges, Marc Wil­
mots mais aussi les supporters belges.
La campagne de qualification a été
EDEN HAZARD
“Nous avons
de l’ambition
mais je reste
réaliste : tout
dépendra
de détails.”
Courtois
2
23 Ciman
IMPACT MONTRÉAL
3
CHELSEA
Alderweireld
6
TOTTENHAM
4
JEAN-FRANÇOIS GILLET
EURO 2016 > GROUPE E
Vertonghen
LUNDI 13 JUIN 21H – STADE DES LUMIÈRES (LYON)
TOTTENHAM
Vermaelen
FC BARCELONE
8
Fellaini
MANCHESTER
UNITED
10 Hazard
CHELSEA
Witsel
ZENIT SAINTPÉTERSBOURG
9
Nainggolan
R. Lukaku
17
9
MANCHESTER CITY
De Rossi
AS ROME
15
Pellè
SOUTHAMPTON
18
23
32
4
Arbitre
Darmian
MANCHESTER
UNITED
LAZIO ROME
M. Clattenburg
(ANG)
JUVENTUS
Bonucci
JUVENTUS
1
Giaccherini
BOLOGNE
3
Barzagli
Parolo
19
BELGIQUE
Avec Ciman et Fellaini
Réserves : 12. Mignolet, 13. Gillet, 16. Meunier, 21. J. Lukaku,
18. Kabasele, 15. Denayer, 19. Dembélé, 11. Carrasco, 14. Mertens, 22. Batshuayi,
20. Benteke, 17. Origi.
Observations : Wilmots devrait confirmer ce qu’il a laissé comprendre tout au long de la
semaine : il opterait pour un milieu renforcé avec Fellaini pour évoluer dans un 4-3-3 qui
laisserait Mertens sur le banc. L’autre doute, c’est au poste d’arrière droit. Ciman a une
longueur d’avance sur Meunier qui revient tout juste de blessure. Ce serait la toute
première titularisation pour le défenseur de Montréal dans l’ère Wilmots.
(C. F.)
LAZIO ROME
INTER MILAN
16
De Bruyne
Candreva
6
Eder
EVERTON
AS ROME
7
Les supporters belges auront aussi
un rôle à jouer dans cette belle aven­
ture.
“Au Brésil, nos supporters étaient épar­
pillés. Cette fois, avec la Fédération, on a
fait en sorte qu’ils forment un vrai kop.
Ils nous aideront dans les moments diffi­
ciles.”
Pour en avoir déjà croisé certains à
Lyon, pour avoir déjà vu leur enthou­
siasme énorme aux quatre coins de
l’Europe, on sait que les supporters
belges feront leur part de boulot. C’est
même la chose sur laquelle on a le
moins de doute.
“Lorenzo Insigne,
c’est le Dries
Mertens italien.”
“Nos systèmes sont très clairs. Cela fait
quatre ans que nous évoluons à peu près
de la même manière, avec des choses as­
sez simples”, expliquait Marc Wilmots
juste avant de partir pour Lyon.
Seulement voilà : avec la cascade de
1
Les supporters seront utiles
MARC WILMOTS
Marc Wilmots devra faire les bons choix
5
blessures, la donne a changé. Il faut
d’urgence trouver une solution aux
problèmes défensifs.
Pour relever ce défi, le boss semble
bien décidé à revenir à ses bases,
comme il l’a martelé toute la semaine.
Faire jouer Marouane Fellaini paraît
être une bonne idée, pour donner plus
de solidité à l’équipe.
Mais il y aura d’autres problèmes de
jeu à résoudre. Face à l’Italie puis face
aux autres équipes, dans un tournoi
relevé. Les choix du séléctionneur se­
ront cruciaux. Sa marge d’erreur sera
très réduite.
“On sent une grosse pression mais je
préfère cela que de ne voir personne ve­
nir nous supporter”, désamorce Wil­
mots. Mais il le sait : lui aussi devra ré­
pondre présent au rendez­vous.
Chiellini
JUVENTUS
Buffon
JUVENTUS
ITALIE
Une Italie (encore) plus prudente
Réserves : 12. Sirigu, 13. Marchetti, 2. De
Sciglio, 5. Ogbonna, 8. Florenzi, 10. Thiago Motta, 14.
Sturaro, 21. Bernardeschi, 22. El Sharaawy, 7. Zaza, 11.
Immobile, 20. Insigne
Observations : Conte devrait opter pour Darmian plutôt qu’El Shaarawy
pour s’occuper du flanc gauche. Un choix beaucoup plus défensif qui prouve que
l’Italie se méfie énormément des Diables. De l’autre côté, c’est Candreva qui devra
apporter offensivement pour la paire d’attaquants où Eder devrait être préféré à Zaza,
malgré sa très bonne période de préparation.
(C. F.)
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe E
Groupe F
BELGA/BRUNO FAHY
Groupe A
Les Diables Rouges se sont entraînés sur la pelouse du stade de Lyon, avant leur duel face à l’Italie ce lundi.
Adamo penche
pour les Diables
n Le chanteur belgo-italien
a le cœur qui balance, mais
supportera les Diables Rouges.
C
omme Salvatore Adamo, ils sont
certainement nombreux ce lundi,
dans la communauté italo­belge,
à avoir le cœur qui balance. Qui soute­
nir : la Belgique ou l’Italie ? Le chanteur
a choisi : ce seront les Diables Rouges.
“J’ai osé dire à la RAI, devant des millions
de téléspectateurs italiens, que j’étais pour
la Belgique, confie­il. Ils ne l’ont pas trop
mal pris parce que je pense avoir bien en­
robé la chose en disant que nous (l’Italie,
NdlR) avons déjà gagné quatre Coupes du
monde alors que pour les Belges, c’est cette
année où jamais. La RAI m’a invité en Ita­
lie pour commenter le match, mais j’ai
préféré rester ici. Je vais tout de même pas
dire à 20 millions d’Italiens que je suis
pour la Belgique. En revanche, ils m’ont
invité à Rome pour commenter la rencon­
tre Belgique­Suède puisque désormais je
suis pour les Belges (rires).”
Un nul qui arrangerait tout le monde
Salvatore Adamo se réjouit d’ailleurs
de l’esprit qui règne dans la commu­
nauté des Italo­Belges. “J’en ai parlé
autour de moi et par sympathie, par gra­
titude, ils sont aussi nombreux à être pour
la Belgique.” Il espère cependant que les
Italiens retrouveront rapidement une
grande équipe. “Ils sont capables de re­
naître de leurs cendres, dit­il. Ils sont
comme des chats, ils retombent toujours
sur leurs pattes. Mais que ce ne soit pas au
détriment de la Belgique.”
Au bout du compte, ce qui arrange­
rait tout le monde, c’est un partage
précise le chanteur, parce que l’impor­
tant est de ne pas perdre ce premier
match.
Charles Van Dievort
Di Rupo
soutiendra
la Belgique
n L’ex-Premier ministre belge
d’origine italienne regrette
l’absence de Kompany.
E
lio Di Rupo regardera le pre­
mier match des Diables Rouges
sur l’écran géant de la place de
Mons. “Je ne suis pas un accro”, souli­
gne d’emblée l’ancien Premier mi­
nistre qui essaye de se rendre 2 à 3
fois par semaine dans une salle de…
fitness. “Je refuse d’être tributaire de
l’agenda de football. Pour l’Euro, je re­
garderai quand même un maximum
de matches.”
Ce soir, ce Belge, d’origine ita­
lienne a choisi son camp sans la
moindre hésitation. “Je suis un sup­
porter des Diables Rouges. Si la Belgi­
que ne participe pas à un tournoi, je
peux soutenir l’Italie. Je souhaite le
meilleur à mes amis belges. Tout dé­
pendra de la magie des matches. Si le
collectif prend le dessus, ils peuvent se
hisser en finale.”
Footballeur dans sa jeunesse
De son propre aveu, Elio Di Rupo
n’est pas un expert du ballon rond.
“Quand j’étais jeune, je me suis essayé
au football. Je courais très vite durant
les 3 premières minutes. Mais, ma maî­
trise du ballon était très limitée. Je
n’avais rien d’un Hazard ou d’un De
Bruyne”, conclut­il en regrettant
l’absence de Vincent Kompany.
Thibaut Vinel
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Sports Actualité
Euro 2016
Ibra et Roy
Keane se
congratulent
n Les deux hommes au fort
tempérament ont joué la carte
des compliments.
AFP/JAONATHAN NACKSTRAND
C
e sont deux des personnages
les plus charismatiques de la
planète football.
Jamais avares de déclarations fra­
cassantes, Roy Keane, l’entraîneur
adjoint irlandais, et Zlatan Ibrahi­
movic, le capitaine suédois, n’ont
pourtant pas dégainé cette fois­ci.
Ils se sont même montrés très posi­
tifs l’un envers l’autre avant leur af­
frontement de lundi.
“Zlatan Ibrahimovic est un très bon
joueur. Et je suis certain qu’il s’adap­
tera bien à Manchester United”, a dé­
claré Roy Keane, la légende d’Old
Trafford.
“Il a beaucoup de personnalité. Un
peu comme Eric Cantona en avait.
J’ai l’impression qu’ils sont un peu les
mêmes dans leur manière d’être.
Cantona était très populaire, Zlatan
l’est aussi. C’est bien de voir des
joueurs comme lui. Parce que je pense
qu’à certains moments, notre sport
manque de gens de caractère. Et lui,
en apporte. Mais au­delà de cela,
Ibrahimovic est surtout un excellent
joueur. Pas exactement le même genre
que Cantona, mais un excellent
joueur.”
Ibrahimovic flatté
Interrogé sur les déclarations de
l’ancien médian, Ibra a avoué avoir
apprécié ces quelques mots.
“Je prends ces déclarations comme
un compliment. Quand quelqu’un
comme Roy Keane parle, avec son ex­
périence et son vécu, il sait ce qu’il
dit.”
Mais la star suédoise a, une nou­
velle fois, refusé d’officialiser son
transfert du côté de Manchester
United (et cela ne sera sans doute
pas le cas avant la fin de l’Euro).
“Je suis heureux pour le moment. Et
vous saurez bientôt de quoi mon ave­
nir sera fait. Mais pour l’instant, je
profite du football. Et peu importe le
futur, je continuerai à le faire.”
Que Roy Keane le complimente,
ou pas.
Maxime Jacques
34
L’Irlandais Robbie Keane, tout juste rétabli d’une blessure au genou, devrait débuter la rencontre face à la Suède sur le banc.
L’Irlande, impatiente
d’en découdre
n L’équipe de Martin O’Neill est
opposée à la Suède de Zlatan
Ibrahimovic.
I
ls attendent ce moment depuis no­
vembre, et le jour où leur qualifica­
tion pour l’Euro a été rendue possi­
ble in extremis, grâce à un but de Shane
Long, face à l’Allemagne, avant d’être
acquise lors des barrages, face à la Bos­
nie.
Mais cette fois, ils y sont. Les Irlandais
débutent leur tournoi ce lundi, face à la
Suède, au Stade de France. Après une
préparation difficile où McCarthy, Rob­
bie Keane et Walters ont connu des pé­
pins physiques, Martin O’Neill respire.
“Tout le monde est en forme”, indique­
t­il, sans toutefois révéler si les joueurs
précités feront partie du onze de base.
“J’ai une équipe de départ en tête. Mais
elle pourrait encore connaître quelques choix en fonction de la suite également.”
modifications. Je dois encore prendre le
Ce qui pourrait vouloir dire que Rob­
temps de réfléchir un peu.”
bie Keane, tout juste rétabli de sa bles­
Mais cela ne l’empêche pas de faire sure au genou, débutera sur le banc.
part de son impatience de prendre part “Qu’il débute ou non, il aura un impact
à cette première rencontre. “L’attente a sur le jeu”, avait déjà prévenu Roy
été longue, depuis le mois de novembre et Keane, l’adjoint de O’Neill vendredi.
notre qualification lors des barrages. On
l’a bien fêtée, mais maintenant, nous som­ Ibrahimovic, “un des plus grands”
mes impatients de débuter
Le capitaine, lui, se veut
le tournoi et d’y faire quel­
serein. “Cela fait sept ans
que chose.”
qu’on attend ça : partici­
Pour cela, il faudra être
per à une grande compéti­
capable de tenir la ca­
tion. Nous sommes ici pour
ANS
dence imposée par le ca­
jouer et gagner. On est très
Le vétéran Robbie Keane
lendrier d’une grande
excité et nous sommes bien
devrait tirer sa révérence
compétition internatio­
préparés.”
après l’Euro,
à l’âge de 35 ans.
nale.
Et la présence, en face,
“Je pense que nous som­
de Zlatan Ibrahimovic,
mes capables de jouer trois matches en dix ne leur fait pas peur. “C’est un très grand
jours. Cela ressemble un peu à la configu­ joueur. Un des plus grands au monde.
ration que les joueurs connaissent en club, Mais nous sommes prêts à l’affronter.”
où les joueurs enchaînent les matches.
L’inverse est vrai aussi.
Mais il est évident que je devrais faire mes
Maxime Jacques
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Groupe A
Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe E
Groupe F
VESTIAIRES
S O I R
Espagne - Rép. Tchèque
Autriche - Hongrie
GROUPE D 15H00
GROUPE F 18H00
Les champions du
monde pour un triplé
Espagne : Casillas, Juanfran, Piqué, Ramos, Jordi
Alba, Koke, Busquets, Iniesta, Silva, Morata, Nolito.
Rép. tchèque : Cech, Kaderabek, Sivok, Kadlec, Gebre
Selassie, Pavelka, Darida, Sural, Rosicky, Krejci – Necid.
L
e 20 juin 2004 : c’est à cette date qu’il faut
remonter pour trouver la dernière défaite
de l’Espagne en phase finale d’un Euro.
Face à la République tchèque, les Espagnols
tâcheront de bien débuter une compétition
qu’ils peuvent remporter pour la troisième fois
consécutive. Centrée autour de ses joueurs
madrilènes et barcelonais, l’équipe d’Espagne
devra se méfier d’une Tchéquie expérimentée,
qui compte des joueurs comme Cech, Rosicky
ou encore Plasil dans son effectif.
F.G.
Lille
Altercations avant
Allemagne-Ukraine
De brèves échauffourées ont éclaté
dimanche en fin d’après-midi à Lille
entre supporters ukrainiens et
allemands, avant le match
Allemagne-Ukraine de l’Euro-2016,
a constaté l’AFP. Les échauffourées,
qui ont eu lieu vers 17 h 30
pendant quelques minutes
seulement, ont mis aux prises une
trentaine de supporters qui se sont
notamment jeté des bouteilles en
verre et donné des coups de pied et
des coups de poing. (AFP)
D
GROUPE E 18H00
GROUPE F 21H00
rlande­Suède, voilà un duel qui va
intéresser les Diables Rouges. Cette
rencontre permettra de jauger le potentiel
des deux prochains adversaires de la Belgique.
Ces deux équipes n’ont pas le droit à l’erreur
s’ils espèrent bien figurer dans ce “groupe de la
mort”. Deux joueurs seront à suivre : du côté
suédois, les regards seront tournés
évidemment vers Zlatan Ibrahimovic. Du côté
irlandais, c’est Robbie Keane, pas certain d’être
titulaire, qui devra apporter toute son
expérience à sa sélection.
F.G.
Le ministre français de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve, a annoncé
dimanche l’interdiction de la vente
et de la consommation d’alcool
dans les “périmètres sensibles” les
veilles et les jours de match de
l’Euro, après avoir dénoncé les
violences survenues la veille à
Marseille entre les supporters
russes et anglais. (AFP)
ixième au classement FIFA, l’Autriche
peut envisager de passer, pour la pre­
mière fois de son histoire, la phase de
poule de l’Euro. Les Autrichiens se basent sur
une véritable cohésion d’équipe dans laquelle
une individualité ressort : David Alaba, le défen­
seur du Bayern Munich de 24 ans, devra porter
sa sélection lors de cet Euro. Face à eux, la Hon­
grie, qui s’est qualifiée de justesse via les barra­
ges, aura des difficultés à sortir du lot. L’équipe
ne compte aucun joueur titulaire dans un grand
championnat européen et est limitée au niveau
technique. Leur organisation et leur envie de
bien faire pourraient cependant leur permettre
d’y croire.
F.G.
Portugal - Islande
Irlande : Randolph, Duffy, O’Shea, Brady, Coleman,
Mc Carthy, Whelan, Quinn, Mc Lean, Walters, Long.
Suède : Isaksson, Lindelof, Granqvist, Olsson, Lustig,
Durmaz, Lewicki, Kallström, Forsberg, Berg, Ibrahimovic.
Football
Alcool prohibé
aux endroits “sensibles”
Un duel pour
la deuxième place
Eire - Suède
Zlatan Ibrahimovic
entre en scène
I
D E M A I N
“Cette compétition
est un peu spéciale,
à titre personnel.
Car elle se joue
en France, et
c’est un peu chez moi.”
Le Portugal compte
sur sa star Ronaldo
D
ernier pays à rentrer en compétition, le
Portugal sera opposé à l’Islande dans un
match qui semble disproportionné sur le
papier. Les hommes du coach Fernando Santos
pourront compter sur un Cristiano Ronaldo en
forme. Après avoir remporté la Ligue des Cham­
pions, le Madrilène aura à coeur de réussir cet
Euro. La défense portugaise, composée de
joueurs tous âgés de plus de 30 ans, pourrait ce­
pendant porter préjudice à l’équipe. En face,
l’Islande jouera le premier grand tournoi inter­
national de son histoire. L’équipe islandaise, qui
se repose sur un jeu en contre et un solide col­
lectif, n’aura rien à perdre lors de cet Euro.
F.G.
AFP
C E
ZLATAN IBRAHIMOVIC
L’attaquant suédois va rencontrer
l’Irlande à Paris, où il évoluait encore
la saison passée sous les couleurs du
Paris Saint-Germain.
12
MATCHES SANS DÉFAITE
Battue par la Pologne dimanche,
l’Irlande du Nord restait sur 12
matches consécutifs sans défaite.
Aucune équipe engagée dans la
compétition ne restait sur un total si
impressionnant.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Sports Actualité
A Londres, McLeod
a entamé sa liste de tests
Chris Froo
annonce la
avant le To
Hockey Le sélectionneur des
Belges fait le point, après le nul
face à l’Allemagne (4-4).
Cyclisme Le Britannique a
remporté le Dauphiné libéré, à
3 semaines du Tour de France.
Romain Van der Pluym
Envoyé spécial à Londres
C
hris Froome a parfaitement ré­
sisté, ce dimanche, aux assauts ré­
pétés de Romain Bardet et d’Al­
berto Contador, pour remporter une
troisième fois le Critérium du Dau­
phiné. Une épreuve qui sert toujours de
dernier baromètre avant le Tour de
France, son grand objectif de la saison.
Et il pourra aborder la grand­messe es­
tivale du vélo en confiance.
Car lors de ses deux précédentes vic­
toires sur le Tour de France, en 2013 et
en 2015, il avait à chaque fois remporté
avant ce Critérium du Dauphiné. “C’est
une satisfaction énorme”, explique­t­il.
“J’espérais me battre pour le podium final
sur cette épreuve, et la terminer avec le
maillot jaune pour la troisième fois est tout
simplement incroyable. Cela n’a pourtant
pas été facile pour le décrocher, ce succès.
Les dernières étapes ont été très éprouvan­
tes, intenses. J’étais à bloc ! Et j’ai été atta­
qué. Ce à quoi on s’attendait. Mon équipe
Sky est restée bien soudée autour de moi.”
Belgique : Vanasch, Stockbroekx, Van Doren, van Strydonck, Hendrickx, Dohmen,
Gougnard, Denayer, Van Aubel, Dockier,
Briels, puis Charlier, Boccard, de Paeuw,
Truyens et Cosyns.
Arbitres : MM. Tomlison et Prasad.
Carte verte : 54e Briels.
Les buts : 3e Hauke (1-0), 17e Dockier (1-1),
24e Miltkau sur rebond de pc. (2-1), 30e
Van Doren su pc. (2-2), 39e de Paeuw
(2-3), 41e Van Aubel (2-4), 51e Miltkau
(3-4), 54e Korn (4-4).
I
Porte perd sa deuxième place
PHILIPPE DEMARET
only see the big picture.” Shane
McLeod a le mérite d’être clair : ce
tournoi ne doit pas être celui du
triomphe pour les Red Lions mais
celui de la préparation du seul objectif
de la saison : les Jeux olympiques. Pour
être certain d’avoir toutes les cartes en
main au Brésil, le sélectionneur fait
des essais. “J’ai une liste de choses à
tenter, d’opportunités à saisir.”
Face à la Corée, Florent Van Aubel a
été utilisé dans un rôle plus reculé
qu’à l’habitude et en club. Idem face à
l’Allemagne, où il a alterné un poste
sur l’aile avec une place de médian
axial. “Ce repositionnement de Florent
est le plus grand changement de ce tour­
noi”, analysait McLeod qui pense que
la technique du joueur du Dragons
pourrait faire la différence. “Je veux sa­
voir ce qu’il est capable de faire quand il
joue comme médian.” La blessure de
Jeffrey Thys (NdlR : rentré en Belgique
ce dimanche pour soigner sa cheville)
a également redistribué les cartes
pour Alexandre de Paeuw, rappelé en
dernière minute pour jouer en atta­
que. “J’avais besoin d’un attaquant en
plus vu la blessure de Jeff et l’absence de
Tom (Boon). Alex s’y débrouille bien.”
Le coach Shane McLeod n’a qu’un seul objectif pour cette saison : les Jeux olympiques.
Une défense en homme contre homme
La zone est l’une des forces de nos
hockeyeurs. “C’est une arme car nous
sommes une des seules équipes du top à
utiliser ce système en défense”, confir­
mait Simon Gougnard. Mais l’entraî­
neur a voulu donner de la variété en
passant en homme contre homme en
fin de match face aux Allemands. Ce
qui a surpris les joueurs.
Autre force : face aux attaques alle­
mandes, les Red Lions ont souvent ré­
pondu par des contres tranchants.
Avec un homme à la baguette : Simon
Gougnard. “Je dois accélérer dès qu’on
récupère”, confirmait le médian, préci­
sant qu’il n’est pas seul dans ce rôle.
36
“Ma priorité
absolue est de voir
ce que donne
Van Aubel
un cran plus bas.”
SHANE MCLEOD
Entraîneur des Red Lions.
“Avec Flex (Denayer) et John John (Doh­
men) nous avons le coffre et la vitesse
pour dérouler.”
Ce pressing haut est souvent accom­
pagné de projections vers l’avant via
une passe dans la verticalité. “Les mé­
dians ont pour consigne de casser une li­
gne via une passe puis d’amener un
maximum de soutien devant”, analysait
Gougnard.
Shane McLeod l’a déjà prévenu :
nous ne sommes pas au bout de nos
surprises. Il lui reste quatre matches
pour peaufiner certains détails. “Tout
dépendra des opportunités que j’aurai.
Samedi, par exemple, c’était parfois à la
limite tant on a essayé. Je dois parvenir à
trouver un équilibre entre ne pas dévoi­
ler ce que nous avons travaillé et tester
car j’ai besoin de savoir ce qui fonc­
tionne et ce que je dois absolument évi­
ter.”
Heureux de cette victoire (sa cin­
quième de la saison après une étape et
le classement final de l’Herald Sun Tour,
une étape du Tour de Romandie et une
étape, vendredi, sur ce Critérium du
Dauphiné), il reste les pieds sur terre
par rapport au Tour de France. “Gagner
ici est super bon pour le moral, le mien,
mais aussi celui de l’équipe”, poursuit le
Premier top 10
pour Thomas D
Golf L’Ucclois a réussi cette
performance sur le KPMG
Trophy à Cleydael.
T
homas Detry a signé, ce diman­
che, le premier top 10 profe­
sionnel de sa carrière ! Le jeune
Bruxellois a terminé à la sixième
place du KPMG Trophy (European
Challenge Tour) qui se disputait à
Cleydael et qui a été remporté par le
Suédois Forström. Longtemps en
course pour la victoire, Detry a été un
peu moins performant lors du dernier
tour. Encore étudiant à l’Université de
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
“Kenyan blanc”. “Mais ce n’est pas parce
que je gagne ici, maintenant, que je vais
m’imposer en juillet. Il me reste d’ailleurs
beaucoup de travail.”
Car il sent qu’il n’est pas encore au
sommet de sa forme. “Je sais que je ne
suis pas au top”, termine le Britannique.
“Il me reste du travail à faire. Je peux en­
core progresser. J’ai moins couru que les
autres années. Depuis les dernières an­
nées, j’étudie la façon d’être prêt pour le
Tour de France. Je pense être plus frais.
C’est dans l’optique de la troisième se­
maine du Tour, qui sera extrêmement im­
portante. Maintenant, je vais procéder à
des reconnaissances d’étapes du Tour,
sans doute un stage d’entraînement, puis
je rentrerai à la maison pour me déten­
dre. Je ne courrai pas le championnat (de
Grande­Bretagne), cela aurait été trop
compliqué.”
3
VICTOIRES
C’est la troisième fois que Chris
Froome s’impose sur le Daupiné
libéré.
Gêné de manière involontaire par les
coéquipiers de Froome dans le sprint
pour la deuxième place (derrière Cum­
mings, qui s’est imposé en solitaire),
Richie Porte a été pris dans une cassure
et a perdu sa deuxième place du classe­
ment final, qui revient à Romain Bar­
det (devant Daniel Martin). “Nous
avons évité la chute, mais Richie méritait
cette deuxième place : il sera un adver­
saire au Tour”, précise Froome.
Julien Gillebert
professionnel
etry
l’Illinois voici deux semaines, il peut
néanmoins s’estimer très satisfait de
sa pendaison de crémaillère sur le cir­
cuit pro. Il a d’emblée trouvé ses mar­
ques et prouvé son talent. “L’objectif
est évidemment d’accéder à l’European
Tour, mais je ne vais pas me mettre de
pression inutile. Je vais essayer de gravir
les échelons et on fera le point en fin de
saison”, confie­t­il.
Confirmer aux prochains tournois
Lors des prochains mois, Detry par­
ticipera donc à un maximum de tour­
nois du Challenge Tour et devrait éga­
lement recevoir une wild card pour
l’Open de France et le KLM Open.
Miguel Tasso
PHOTONEWS
me
couleur
ur
Le Belge Thierry Neuville a dû batailler ferme pour ne pas voir Latvala revenir sur lui au classement général de ce rallye de Sardaigne.
La délivrance
pour Thierry Neuville
Rallye Le Belge s’est imposé en
Sardaigne, son premier succès
depuis 2014.
D
ebout sur le toit de sa Hyundai
aspergée de champagne, Thierry
Neuville embrasse son équipier
Nicolas Gilsoul. Les bras levés au ciel, le
Belge dédie cette deuxième victoire, la
première sur terre, à son
ami et manager Philippe
Bugalski, trop tôt disparu.
“C’est son anniversaire
aujourd’hui…” lâche­t­il,
ému.
Après tant de déboires,
d’attente depuis ce pre­
mier succès cadeau en
Allemagne 2014, la roue
a tourné. Notre compa­
triote a enfin écrasé ce
maudit chat noir caché
dans son coffre depuis
des mois. Un deuxième
succès cent fois mérité, qu’il est allé
chercher au terme d’un duel épique
avec Jari­Matti Latvala. “Le travail finit
toujours par payer…”, lance le Saint­Vi­
thois en guise de morale de cette belle
histoire belge. Ce triomphe est­il celui
de la confiance retrouvée? “Je savais
que la chance devait revenir. Que je pou­
vais le faire. Que c’était juste une ques­
tion d’opportunité.”
Celle qu’il a su parfaitement saisir en
Italie. En s’emparant du leadership dès
la cinquième spéciale, puis en résistant
pendant trois jours à la pression du vi­
ce­champion du monde tout en si­
gnant neuf “scratches” pour s’imposer
en roues libres avec 25 secondes
d’avance. “Il serait faux de penser que je
dois ce résultat à ma position de départ.
Une seule voiture me séparait de JML
vendredi et samedi. Je l’ai donc battu à la
régulière.”
Après tant
de déboires,
d’attente
depuis
ce premier
succès cadeau
en Allemagne
2014, la roue
a tourné.
Un avenir en jeu
C’est surtout l’osmose
avec son équipier et sa
monture qui lui a permis
d’être transcendé. “Tout a
été parfait pendant trois
jours, hormis mon som­
meil. On a changé certains
réglages de différentiels
avant le Portugal et le fee­
ling avec l’auto est très
bon. J’ai aussi un peu
changé mon style de pilo­
tage car la i20 New Gene­
ration se conduit plus en glisse.”
Voilà qui va le rebooster pour la suite
et, surtout, bien remonter sa cote à
l’approche d’une période de transferts
pouvant s’avérer cruciale pour son
avenir. Prochaine étape, la Pologne
dans trois semaines où il s’élancera en
septième position. Avec une possibilité
de rééditer son exploit sarde ? “Un ral­
lye n’est pas l’autre. Nous avions ici un
set­up parfait pour un terrain très glis­
sant. Ce sera différent en Pologne, mais le
but est bien sûr de jouer le podium chaque
fois à la régulière et d’en gagner d’autres
dès cette année…” conclut­il, lui qui
n’aura pas l’occasion d’assister au
match des Diables : “Non car je serai
dans l’avion… Mais je suivrai la suite de
l’Euro. J’espère qu’on ira loin.”
Comme Thierry Neuville, désormais
le plus capé de tous les rallymen bel­
ges…
Olivier de Wilde
CV Express
Thierry Neuville
Né le 16 juin 1988, à Saint-Vith.
Débuts en rallye : 2007; en
WRC : 2010.
Pilote officiel
Citroën, Ford, Hyundai.
Palmarès WRC
Nombre de départs : 64
Nombre de victoires : 2
Nombre de podiums : 14
Meilleurs temps : 64
Points marqués : 472
Meilleur classement : 2e
Classement actuel : 7e
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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En bref
Sports Actualité
AUTOMOBILSIME
Le classement final :1. Thierry Neuville-Nicolas Gilsoul (Hyundai i20) 3h35.25.8; 2. JariMatti Latvala-Mikka Anttila (Fin/VW Polo-R) à
24.8; 3. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia
(Fra/VW Polo-R) à 1:37.8; 4. Dani Sordo-Marc
Marti (Esp/Hyundai i20) à 2:54.0; 5. Ott
Tänak-Raigo Molder (Est/Ford Fiesta RS) à
5:26.4; 6. Eric Camilli-Benjamin Veillas (Fra/
Ford Fiesta RS) à 5:59.8; 7. Henning SolbergIlka Minor (Nor-AUT/Ford Fiesta RS) à 6:22.2; 8.
Teemu Suninen-Mikko Markkula (Fin/Skoda
Fabia R5) à 8:57.4 (1er catégorie WRC2).
1:03.634 8. Nico Hülkenberg (All/Force IndiaMercedes) à 1 tour 9. Carlos Sainz Jr (Esp/Toro
Rosso-Ferrari) à 1 tour 10. Sergio Pérez (Mex/
Force India-Mercedes) à 1 tour;...
Classement des pilotes: 1. Nico Rosberg (All)
116 pts; 2. Lewis Hamilton (G-B) 107; 3. Sebastian Vettel (All) 78; 4. Daniel Ricciardo (Aus) 72;
5. Kimi Räikkönen (Fin) 69; 6. Max Verstappen
(P-B) 50; 7. Valtteri Bottas (Fin) 44; 8. Felipe
Massa (Bre) 37; 9. Sergio Pérez (Mex) 24; 10.
Daniil Kvyat (Rus) 22; 11. Romain Grosjean (Fra)
22; 12. Fernando Alonso (Esp) 18; 13. Nico
Hülkenberg (All) 18; 14. Carlos Sainz Jr (Esp) 18;
15. Kevin Magnussen (Dan) 6; 16. Jenson Button
(G-B) 5; 17. Stoffel Vandoorne 1.
BASKET-BALL
GOLF
Rallye de Sardaigne
NBA
KPMG Trophy
Cleveland-Golden State
(Golden State mène la série 3-1)
Déjà joués :
Golden State – Cleveland
Golden State – Cleveland
Cleveland – Golden State
Mardi :
Golden State - Cleveland
97-108
104-89
110-77
120-90
CYCLISME
Dauphiné Libéré
La 6e étape : 1. Thibaut Pinot (Fra/FDJ), les
141,0 km en 4h24.16; 2. Romain Bardet (Fra) à
0:00; 3. Daniel Martin (Irl) 1:04; 4. Chris
Froome (G-B) 1:07; 5. Louis Meintjes (Afs) 1:15;
6. Alberto Contador (Esp) 1:15; 7. Diego Rosa
(Ita) 1:17; 8. Adam Yates (G-B) 1:17; 9. Julian
Alaphilippe (Fra) 1:21; 10. Richie Porte (Aus)
1:21; 11. George Bennett (Nzl) 1:47; 12. Roman
Kreuziger (Tch) 1:55; 13. Ben Hermans 2:05; 14.
Pierre Rolland (Fra) 2:07; 15. Sergio Henao
(Col) 2:11; 16. Mikel Landa (Esp) 2:29; 17.
Jürgen Van den Broeck 2:35; 18. Daniel
Navarro (Esp) 3:07; 19. Jan Bakelants 4:05; 20.
Stef Clement (NED/IAM) 4:13…
La 7e étape : 1. Steve Cummings (G-B/DDD)
les 151.0km en 4h05:06 (moy. 36.96 km/h);
2. Daniel Martin (Irl/EQS) à 03:58; 3. Romain
Bardet (Fra/ALM) 03:58; 4. Wout Poels
(P-B/SKY) 03:58; 5. Adam Yates (G-B/OGE)
03:58; 6. Julian Alaphilippe (Fra/EQS) 03:58;
7. Diego Rosa (Ita/AST) 03:58; 8. Louis
Meintjes (AfS/LAM) 03:58; 9. Richie Porte
(Aus/BMC) 04:03; 10. Chris Froome (G-B/
SKY) 04:03; 11. Alberto Contador (Esp/TNK)
04:03; 12. Sergio Henao (Col/SKY) 04:05; 13.
Bart De Clercq (LTS) 04:07; 14. Stef Clement
(P-B/IAM) 04:07; 15. Daniel Navarro (Esp/
COF) 04:07...
Classement final : 1. Chris Froome (G-B/SKY)
les 1149.5km en 29h59:31 (moy. 38.33
km/h); 2. Romain Bardet (Fra/ALM) à 0:12; 3.
Daniel Martin (Irl/EQS) 0:19; 4. Richie Porte
(Aus/BMC) 0:21; 5. Alberto Contador (Esp/
TNK) 0:35; 6. Julian Alaphilippe (Fra/EQS)
0:51; 7. Adam Yates (G-B/OGE) 0:57; 8. Diego
Rosa (Ita/AST) 01:13; 9. Louis Meintjes
(AfS/LAM) 01:30; 10. Pierre Rolland (Fra/
CPT) 02:43...
FORMULE 1
GP de Canada
Classement des pilotes: 1. Lewis Hamilton
(G-B/Mercedes) les 305,270 km en 1 h
31:05.296 (moyenne: 201,082 km/h) 2. Sebastian Vettel (All/Ferrari) à 5.011 3. Valtteri Bottas
(Fin/Williams-Mercedes) à 46.422 4. Max
Verstappen (P-B/Red Bull-TAG Heuer) à 53.020
5. Nico Rosberg (All/Mercedes) à 1:02.093 6.
Kimi Räikkönen (Fin/Ferrari) à 1:03.017 7.
Daniel Ricciardo (Aus/Red Bull-TAG Heuer) à
38
1. Simon Forsstrom (Suè) 264 (69-66-65-64)
-20; 2. Steven Tiley (Ang) 266 (68-70-63-65)
-18; 3. Paul Maddy (Ang) 268 (67-66-66-69)
-16; . Alexander Knappe (All) 268 (62-6868-70) -16; 5. Oliver Farr (PdG) 269 (70-6471-64) -15; 6. Thomas Detry 270 (66-6668-70) -14; . Julien Guerrier (Fra) 270 (69-6965-67) -14; . Nico Geyger (Chl) 270 (64-68-6969) -14;...
HOCKEY
AFP/MARK THOMPSON
Résultats
Le Britannique Lewis Hamilton a pris la première place devant Sebastian Vettel.
Formule 1
Lewis Hamilton, vainqueur au Canada
Le Britannique Lewis Hamilton a remporté le Grand Prix de Formule 1 du
Canada, septième manche du championnat du monde, devant Sebastian Vettel
(Ferrari) et Valtteri Bottas (Mercedes). C’est pourtant Vettel qui réalisait le
meilleur départ, en prenant la tête dès le premier virage. Lewis Hamilton se
rattrapait par la suite et s’imposait pour la cinquième fois de sa carrière sur le
circuit de Montréal. F.G.
Champions Trophy : phase de poule
Déjà joués
Allemagne – Inde
Belgique – Corée
Grande-Bretagne – Australie
Allemagne - Belgique
Inde - Grande-Bretagne
Australie - Corée du Sud
Lundi 13 juin
13h00 Corée du S. – Grande-Bretagne
15h00 Allemagne – Australie
17h00 Belgique – Inde
Direct VOOsport 1
Mardi 14 juin
17h00 Inde – Corée du Sud
19h00 Australie – Belgique
Direct VOOsport 1
21h00 Grande-Bretagne – Allemagne
Jeudi 16 juin
17h00 Australie – Inde
19h00 Corée du Sud – Allemagne
21h00 Gde-Bretagne Belgique
Direct VOOsport 1
3-3
0-2
0-0
4-4
2-1
4-2
Tennis
David Goffin affrontera
Coric à Halle
Équitation
Deux podiums belges
à Sopot
Le Belge David Goffin (ATP-11) sera
opposé au jeune talent croate
Borna Coric (ATP-48). La dernière
fois que les deux hommes s’étaient
rencontrés, c’était à l’occasion de
la Coupe Davis; Goffin s’était
imposé trois sets à deux. Dans ce
tournoi de Halle sur gazon,
important en vue de la préparation
de Wimbledon, le Liégeois a un
quart de finale possible contre le
Suisse Roger Federer (ATP-3),
première tête de série du tournoi.
Ce dernier a été battu en demifinale de Stuttgart samedi par
l’Autrichien, Dominic Thiem (ATP7). Th.B.
Après sa troisième place dans la
Coupe des nations, vendredi, la
Belgique est repartie de Sopot avec
une deuxième performance de choix –
individuelle cette fois – dans l’autre
épreuve d’importance de l’Officiel de
Pologne. Jérôme Guéry a
effectivement achevé le Grand Prix
dominical en troisième position
derrière l’Allemand Patrick
Stühlmeyer et le Brésilien Fabio Leivas
da Costa. Jérôme Guéry, désormais 23e
mondial, s’alignait avec Papillon Z et a
réalisé de très loin le meilleur chrono
de la deuxième manche. Une faute l’a
toutefois privé d’un nouveau succès
dans un Grand Prix 5 étoiles. Ch.S.
Équitation
Scott Brash s’impose
à Cannes
Tennis
Steve Darcis souverain
à Lyon
Le Longines Global Champions Tour
faisait escale à Cannes en fin de
semaine dernière. Copieusement
arrosé par la pluie, le concours a
consacré Scott Brash qui s’est imposé
dans le Grand Prix, samedi. Le
cavalier britannique, ex numéro 1
mondial, a disputé la victoire à trois
autres barragistes qu’il a finalement
précédés grâce à un meilleur chrono.
En selle sur Hello Forever, Scott Brash
a devancé Edwina Alexander-Tops
(Lintea Tequila) et Daniel Deusser
(Equita van’t Zorgvliet). La meilleure
performance belge est à mettre à
l’actif de Grégory Wathelet qui a pris
la douzième place de l’épreuve avec
Citizenguard Taalex. Ch.S.
Steve Darcis a accroché un 7e tournoi
Challenger à son palmarès suite à sa
victoire à Lyon, épreuve sur terre
battue dotée de 64 000 euros,
dimanche. Le Liégeois, 145e mondial,
a battu en finale le Brésilien Thiago
Monteiro, 3-6, 6-2 et 6-0 en 1 heure
et 31 minutes de jeu. Pour rejoindre
la finale, il avait battu deux autres
Belges, Joris De Loore (ATP 252) au
1er tour, et Kimmer Coppejans (ATP
203) en quarts de finale. Pour Steve
Darcis, 32 ans, il s’agit de son 7e titre
en Challenger, après ses succès à
Nouméa (2005), Rennes (2014),
Scheveningen (2011), Trani (2011),
Cordenons (2010) et Helsinki
(2007). (Belga)
Matches de classement
Vendredi 17 juin
15h45 Match pour la 5e place
18h00 Match pour la 3e place
TENNIS
Challenger de Lyon
Finale : Steve Darcis (n°8) bat Thiago Monteiro
(Bré) 3-6, 6-2, 6-0.
Rosmalen - ATP - 820 000 €
Demi-finales: Gilles Muller (Lux) bat Ivo
Karlovic (Cro) 7-6 (7/5), 7-6 (7/4); Nicolas
Mahut (Fra/n°8) bat Sam Querrey (USA/n°5)
6-7 (5/7), 6-4, 6-4.
Finale: Reportée à lundi pour cause de pluie.
Rosmalen - WTA - 820 000 €
Demi-finales: Kristina Mladenovic (Fra/n°3)
bat Belinda Bencic (Sui/n°1) 2-6, 6-3, 6-4;
Coco Vandeweghe (USA/n°6) bat Madison
Brengle (USA) 6-4, 6-2.
Finale: Coco Vandeweghe (USA/n°6) bat
Kristina Mladenovic (Fra/n°3) 7-5, 7-5.
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
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Culture Titre du dossier
2e année. Des garçons en pantalon de cow-boy en plumettes et
en voilettes. De quoi alimenter la théorie du genre.
Faire émerger
sa créativité,
nouvel enjeu de société
Ce week-end,
la section mode
de l’académie
des beaux-arts
d’Anvers défilait.
l
40
Le défilé n’est plus exclusivement festif.
Scruté par les professionnels – profs, gens
de mode, presse –, comme le signe d’une
génération qui doit faire de la créativité
un outil pour tirer son épingle du jeu.
l
La mode des jeunes
créateurs cherche
son chemin, entre message
politique et atterrissage sur
le marché du prêt-à-porter.
l
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
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Analyse Aurore Vaucelle
Photographies Alexis Haulot
S
de la couture; les élèves de première année d’une
grande ouverture d’esprit, l’enthousiasme propre
à la jeunesse. Mais il est amusant de noter que les
plus âgés des étudiants sont portés à développer
les messages qui leur sont propres, bien au­delà
de la consigne académique.
top terrorising our world”. Le début du
défilé énonce en force la pensée des étu­
diants, dès les premiers pas des manne­
quins, dès l’ouverture du catalogue éga­
lement. Et l’on se surprend à sursauter, Doubler le message publicitaire de la mode
car c’est exactement ce que nous disaient les étu­
Les costumes dits ethniques sont l’occasion d’un
diants en mode de l’académie de la Cambre, le grand mix cutlurel sur le mode humoristique : un
week­end dernier. Toute une génération, – la gé­ Chewbacca en planche de surf, un arbre assez
nération Z – qui livre, en cet instant de visibilité vaillant pour gigoter de la feuille… Quant au tra­
qui lui est donné, son esprit de créativité mais vail de chaque élève, il relève d’un discours, plus
bien plus aussi aux adultes qui l’encadrent – et ou moins balbutiant il est vrai, sur le monde ac­
aussi au reste du monde, puisque tout est photo­ tuel. Que de collections d’hommes qui portent
graphié, filmé, instagramé.
des jupes et talons aiguilles ! La question des gen­
Et voici que cette génération de créateurs en res bouscule les esprits, et cette génération de
herbe exprime, sans façon, à travers ces collec­ créateurs a sa propre géométrie des cases sociale­
tions de fin d’année, un dessein politique. Politi­ ment préétablies…
que mais pas spécialement militant. Un message,
Les messages publicitaires sont moqués ou dé­
porté comme une seconde peau, qui
tournés, comme ces robes qui font
dirait, deux points, ouvrez les
pschittt, à base de slogans de bois­
guillemets : “Plutôt que de me faire
sons pétillantes qui créent de la ca­
peur, il y a sûrement autre chose à
rie à l’échelle universelle.
A retrouver sur notre site,
faire. La preuve avec ce qui suit”.
Les fringues sont végétales, éthi­
une galerie photo du défilé
ques, poétiques – comme cette col­
Queldiscours tenir en tant que créade l’Académie d’Anvers.
lection faite pour aller à la chasse
teur
aux papillons. Les étudiants n’ont
Cela nous avait déjà frappé récemment : cette pas choisi la voie de la séduction facile, ce qu’ils
volonté de prendre la parole dans l’espace dévolu font défiler n’est pas particulièrement fait pour
à la création mode. Dans le cadre de l’expo “Bar­ plaire aux détaillants en textile.
bie” qui se joue en ce moment au musée des Arts
Il nous apparaît qu’ils ont compris que l’envi­
décos à Paris, des étudiants en mode avaient été ronnement pro sera rude, qu’il faudra dépasser le
invités à imaginer un vestiaire pour la grande stade de leurs seules envies, qu’ils devront tra­
blonde. Et l’on n’avait pu s’empêcher de remar­ vailler sur les idées des autres d’abord. Anna Win­
quer que les jeunes créateurs de demain avaient tour le disait encore aux élèves mode de Central
habillé Barbie d’une mode tout sauf neutre. Lui Saint Martin de Londres la semaine passée à l’is­
dessinant un vêtement végétal – belle plante à la sue de leur défilé (1). Travailler dur, ne pas se lancer
main verte– ou éthique. Ils avaient même imaginé avec ses propres idées, apprendre de ses aînés,
une Barbie Babel qui parlerait toutes les langues. qu’elle a dit, la prêtresse du “Vogue U.S.”. Et elle
Ils n’avaient pu se résoudre à lui fabriquer une n’a pas tort. Mais ont­ils seulement envie de finir
fringue du genre “tendance du moment”. Ils créateur de leur propre marque ? Ont­ils envie de
avaient voulu dire plus que le vêtement com­ la même destinée que leurs aînés occupés à
mandé. Et c’est le même genre de moment qu’il s’épuiser sur un marché saturé ? Le chemin de la
nous a semblé expérimenter ce vendredi sous les mode ne mène pas qu’à un seul métier, sinon on
arcades qui surplombaient le défilé de l’Académie. croulerait encore plus que maintenant sous les lo­
La jeune création mode a beau savoir qu’elle doit gos personnalisés et autres egos de couturiers.
séduire un marché concurrentiel et saturé, elle ne
se contentera pas de faire la bonne élève. Alors U (1), In “Mode : pourquoi lancer sa marque en
certes, sur le podium, les “2e année” font preuve sortant de l’école n’est pas une bonne idée”, Le Monde,
d’une grande maîtrise technique dans l’exercice 8 juin 2016.
Lalibre.be
3e année : il paraît que tout est adaptable,
transformable meme son vestiaire qu’on
porte sur soi, selon Takuya Sasaki.
3e année: Petra Dudea rappelle que la mode
n’est jamais éloignée des logosdepub.
la jeune création anversoise n’est pas muselée. Décidée à trouver sa
place au soleil tout en tenant son propre discours sur le monde actuel.
En 4e année, Jannike Sommar donne de la
voix à sa collection, une bouche posée sur
pièce de vêtement.
1e année. Expérimentations en tout genre.
On démonte le costume traditionnel ou on
façonne de nouveaux matériaux.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
41
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Culture Actualité
Draguet­Sleurs : le conflit
est déclaré
m’inquiètent. Je comprends le président de
la Cour de Cassation qui juge qu’en Belgi­
que, nous sortons parfois de l’Etat de droit.”
Sur sa “loyauté” à l’égard de la ministre, il
répond que “la loyauté d’un fonctionnaire
ne va pas au politique. Je respecte et j’appli­
que la décision politique car elle repose sur
la démocratie. Ma loyauté va à l’Etat et à
l’institution dont on m’a confié la direc­
tion.”
Musées Le directeur des BeauxArts sort du bois face aux projets
esquissés par la secrétaire d’Etat.
D
Pas de concertation
Il déplore aussi le manque de concer­
tation : “Elle n’a effectué qu’une seule et ra­
pide visite du musée en janvier 2015 et n’a
jamais assisté à nos vernissages”. A plu­
sieurs reprises, mais en vain, il a voulu
l’alerter sur “l’impossibilité de replacer sé­
rieusement le musée d’Art moderne dans
les bâtiments actuels sur seulement
2 500m2”. De plus, Elke Sleurs a de­
mandé un audit de sa gestion aux Beaux­
Arts et au Cinquantenaire à l’auditeur
interne de Belspo (la politique scientifi­
que), mais sans que jamais celui­ci ne
rencontre Draguet, “contrairement à ce
qu’imposent la déontologie et la législation
en la matière” souligne celui­ci. Cet audit
reprendrait, dit­on, des critiques sérieu­
ses, mais “non étayées” répond déjà le pa­
tron des Musées royaux. “Ces éléments
42
Deux poids, deux mesures
Comme d’autres directeurs des mu­
sées, il s’étonne que les institutions bi­
culturelles (Bozar, Monnaie, ONB) soient
exemptées d’économies nouvelles, con­
trairement à eux, et cela uniquement
parce qu’elles dépendent d’un autre mi­
nistre (Didier Reynders, MR). À ses yeux,
le clivage centré sur l’argument écono­
mique ne tient pas : “Un gouvernement
qui a des ambitions d’abord économiques
pourrait tirer parti de la culture. Un euro
investi chez nous rapporte 1,18 euro en re­
cettes propres. On parle beaucoup de res­
taurer à l’étranger l’image de la Belgique et
on nous oublie. Pourtant l’expo Magritte à
Tokyo a fait 750000 visiteurs et on va re­
commencer à Tokyo avec une expo Ale­
chinsky. Les musées contribuent évidem­
ment à restaurer l’image du pays. C’est ce
que font tous les pays voisins et pas nous.”
Michel Draguet vient d’être évalué en
cours de mandat par René Delcourt, pré­
sident de Belspo. Il devrait connaître son
évaluation vers le 10 juillet. Et à
l’automne, il y aura une évaluation défi­
nitive qui décidera du renouvellement,
ou non, du mandat de l’ensemble des di­
recteurs généraux des Établissements
scientifiques encore en fonction.
Alors sort­il aujourd’hui du bois de
lalibre.be
Lire une version plus complète de ce
décryptage sur notre site.
CHRISTOPHE BORTELS
ès son arrivée comme secrétaire
d’Etat à la Politique scientifique
Elke Sleurs (N­VA) avait émis de
vives critiques contre Michel Draguet,
directeur du musée des Beaux­Arts à
Bruxelles. Mais le conflit, jusqu’ici feu­
tré, est maintenant public. En vue d’une
évaluation de Draguet, Sleurs a de­
mandé un audit de sa gestion, audit que
Draguet conteste sur la forme et le fond.
Samedi, le patron du musée des Beaux­
Arts sortait de sa réserve et critiquait,
dans la presse, la politique d’Elke Sleurs,
suscitant une réaction immédiate de cel­
le­ci. Le tout sur fond de craintes com­
munautaires sur l’avenir des établisse­
ments scientifiques fédéraux.
Dans “L’Echo” et “De Tijd”, Michel
Draguet se disait “effrayé par la politique
menée par Elke Sleurs et la manière brutale
avec laquelle elle procède, sans concerta­
tion. J’étais là pour monter des projets, mo­
derniser l’institution dans le respect des rè­
gles. Mais la poursuite des économies enta­
mées sous la précédente législature et
rendues encore plus dures par le gouverne­
ment actuel s’apparente à une forme d’as­
phyxie lente des Musées royaux. Cette poli­
tique menace l’avenir de l’institution.”
L’idée évoquée par Elke Sleurs en dé­
cembre (on n’a plus de nouvelles depuis
lors de cette note) de regrouper tous les
différents musées fédéraux en un “clus­
ter” très autonome avec le statut de so­
ciété anonyme à finalité sociale l’in­
quiète car, par exemple, dit­il à “La Li­
bre”, “les bénéfices engrangés par un
musée ne lui reviendront plus mais iront
vers cette S.A. et la donation éventuelle
d’une œuvre au musée n’ira plus à l’Etat fé­
déral mais à cette S.A.”.
Selon Michel Draguet, “la politique d’Elke Sleurs menace l’avenir des Musées Royaux.”
Épinglé
De la “désinformation”, selon Elke Sleurs
Elke Sleurs a réagi par un long communiqué. Elle “constate avec surprise et avec
regret que Mr Draguet propage de la désinformation et fait un procès d’intention envers
la secrétaire d’Etat qui ne correspond absolument pas à la vérité”. Elle se refuse à toute
autre polémique directe et rappelle ce qu’elle a fait. En ce qui concerne la réforme des
ESF (établissements scientifiques fédéraux) : “Soyons honnêtes, écrit-elle, les ESF
manquent actuellement de capacité d’action pour pouvoir fonctionner selon les normes
actuellement en vigueur. Une autonomie et une responsabilisation sont nécessaires pour
une bonne gestion des établissements scientifiques fédéraux. C’est pourquoi je vais
rendre les ESF autonomes. En échange de l’autonomie accrue, l’entité autonome devra se
justifier par rapport aux résultats.”
crainte d’être évincé cet été sur base de
l’audit ? D’autant qu’il est l’objet déjà de
certaines critiques internes et externes
surtout depuis la fermeture du musée
d’Art moderne ? Suit­il la stratégie de
Laurent Ledoux, ex­président du SPF
mobilité, qui s’était attaqué à Jacqueline
Galant ? “Pas du tout. Je ne me situe pas
dans un conflit de personne et je n’ai nulle
intention de démissionner. Je serai même
candidat à un nouveau mandat, mais
comme ‘commis de l’Etat’, j’ai le devoir de
protéger l’institution et son personnel dont
j’assume la responsabilité. J’ai envie de dire
aux politiques : ‘utilisez au mieux l’intelli­
gence des équipes qui sont d’un grand pro­
fessionnalisme, utilisez nos institutions, ti­
rez parti de nos succès pour relancer l’éco­
nomie et rehausser l’image de la Belgique.”
Guy Duplat
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
En bref
Archéologie
Une cité découverte près
du complexe d’Angkor Vat
Arrêt sur image
Adele : veni, vidi, vici
XPOSUREPHOTOS.COM
51000 fans répartis en trois
soirs. D’ici mercredi, c’est le
nombre de spectateurs qui
auront assisté en Belgique aux
trois concerts dispensés par
Adele (ici en concert à Vérone
le 28 mai). La chanteuse britan­
nique de vingt­huit ans sortait
en novembre dernier un troi­
sième opus intitulé “25”, at­
tendu depuis cinq ans. C’est
dire la fébrilité de la première
salve de ses fans dimanche soir
au Sportpaleis d’Anvers.
Premier morceau de ce troi­
sième opus, “Hello” ouvre avec
à­propos son concert. Un show
réglé presque au nanopoil qui
voit alterner moments intimes,
avec quelques musiciens sur le
devant de la scène, et moments
plus grandiloquents, avec
dix­neuf musiciens et choristes.
Elle parle beaucoup entre les
morceaux, fait rire la galerie et
possède une palette vocale qui
reste confinée dans deux cou­
leurs : la ballade sépia et quel­
ques morceaux plus balancés –
blues bleu de circonstance.
U Compte­rendu à lire sur
LaLibre.be
Bruxelles, Babel : les adieux
de Colinet et Goossens
Musique Le “Coup de chœurs”
donné ce week-end au KVS
reflète la diversité de la ville.
Critique Guy Duplat
L
e hasard fait bien les choses. Ce
même week­end, Jan Goossens
quittait le KVS, après quinze ans à
sa tête, pour prendre la direction du
Festival de Marseille; et Jean­Louis Co­
linet quittait le Théâtre national après
12 ans de direction, pour rejoindre le
Festival de Naples. Ce fut la fête dans
les deux théâtres liés, comme on le sait,
par une programmation commune
“Toernee générale”, symbole d’une
ouverture à toute la ville. Deux hom­
mes qui ont réussi à changer totale­
ment l’ADN de leurs théâtres respec­
tifs.
Pour fêter cette fin de mandat, le KVS,
à Bruxelles, avait demandé au chorégra­
phe Alain Platel et au musicien Fabrizio
Cassol de recommencer leur spectacle
“Coup de chœurs” qui avait tant mar­
qué les esprits il y a dix ans, quand il
avait fait l’ouverture du nouveau bâti­
ment du théâtre à la rue de Laeken.
Le même concept a été repris trois
fois, ce week­end. Le public entre par la
porte arrière et se retrouve d’abord de­
bout sur la scène, avec les rideaux fer­
més.
Tour à tour, depuis les cintres, et en­
suite, une fois le rideau ouvert, depuis
la salle et les balcons de la grande salle,
une quinzaine de chœurs chantent
leur musique préférée. Ils sont extrê­
mement variés, depuis le chœur d’en­
fants de la Monnaie, jusqu’au Chœur
de louanges de l’Eglise internationale
de Bruxelles (une Eglise africaine).
Tous les âges, toutes les origines sont là.
A côté des chrétiens, on retrouve par
exemple la chorale de gauche et laïque
du “Brecht­Eislerkoor”.
meurs interviennent. Pour terminer le
spectacle, ils chantent tous à tour de
rôle, sous toutes les formes, “La prière
pour la paix” de saint François d’Assise.
Un texte devenu universel, non reli­
gieux, en réponse à toutes les guerres,
toutes les injustices.
En tout, 2h30 de musique et d’émo­
tion qui démontrent que Bruxelles est
une vile multiculturelle et que c’est ce
mélange qui est sa richesse. Le public a
longuement applaudi debout. Seule
Bruxelles, sans doute, peut offrir une
telle variété et les faire cohabiter si bien
par la grâce d’Alain Platel et Fabrizio
Cassol.
Haka et slam
L’ambiance était plus intime et privée
pour le départ de Jean­Louis Colinet
mais tout aussi empreinte d’émotion.
Les artistes et le monde du théâtre ont
rendu hommage à celui dont Jan Goos­
sens est venu vanter les qualités rares :
“une grande volonté doublée d’une
grande intuition”.
Son successeur, Fabrice Murgia avait,
entre autres, préparé une reprise très
riche de souvenirs d’une chanson
d’Abba chantée déjà par Olivia Car­
rère dans le spectacle “Life : Reset”, un
des tout premiers de Murgia avec Co­
linet.
Ensuite, les spectateurs vont s’asseoir
dans la salle et les chanteurs (269 au
total !) sont tous sur scène. Alain Platel
a mis cela en forme et chorégraphié un
minimum, et Fabrizio Cassol a géré de
main de maître le passage d’un groupe
à un autre.
On retrouve tantôt les enfants, tantôt
une chanteuse du Maghreb à côté
d’une chanteuse juive, des chœurs de
femmes sud­américaines, et un autre
de femmes qui reprennent de manière
hilarante le Haka, le chant guerrier des
Maoris. Marie Daulne, Pitcho et des sla­
Abba repris par Murgia
A l’aide de techniques utilisant des
lasers, des archéologues ont
découvert des traces d’une énorme
cité perdue à proximité du complexe
monumental d’Angkor Vat (12e s.), au
Cambodge. Dans une première
phase de recherches –lancées en
2012–, seule une petite zone de la
ville avait été découverte
(Mahendraparvata), reliée à Angkor
Vat par un réseau de chemins et
canaux. “Cette fois, nous avons
trouvé l’entièreté du site et il est
énorme : la taille de Phnom Penh”,
indique l’archéologue australien
Damian Evans au “Guardian”. Depuis
dix ans, on marchait sur tout ça, on le
survolait, et on ne voyait rien à cause
de la végétation.” L’étude sera
dévoilée lundi à Londres à la Royal
Geographic Society.
1800
ARTISTES MOBILISÉS
Plus de 1 800 artistes, dont Charles
Aznavour, Renaud et Francis Cabrel,
ont signé l’appel de la Sacem
(équivalent français de la Sabam)
intitulé “Touche pas à mes quotas”.
En France, un système de quotas
impose au moins 40 % de chansons
d’expression française sur les
radios. Or ce système, en vigueur
depuis 20 ans, doit être discuté
cette semaine en commission mixte
paritaire dans le cadre de l’examen
du projet de loi sur la liberté de
création, l’architecture et le
patrimoine. “Les quotas représentent
une protection de l’auditeur contre
une forme d’asphyxie culturelle”
défend Jean-Noël Tronc, directeur
de la Sacem, dans un entretien au
“Journal du Dimanche”.
Cinéma
Le Belge Bouli Lanners
primé à Cabourg
Samedi, Bouli Lanners a été
désigné meilleur réalisateur pour
son film “Les Premiers, les
Derniers” lors de la 30e édition du
Festival du Film de Cabourg. Le
long métrage “Les Ogres” (Léa
Fehner) a été sacré meilleur film, et
le Grand Prix du jury a été attribué
à “Diamond Island” de Davy Chou.
(Belga)
592700
EUROS
L’ensemble des 25 aquarelles
représentant Brigitte Bardot réalisées
par Manara et proposées à la vente,
ce dimanche à Paris et à Bruxelles, a
trouvé preneur. Le lot numéro 8, un
dessin préparatoire de ce projet, a
atteint la somme de 35000 euros.
C’est le record de la vente.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Débats Opinion
Non au contrôle accru
des plus pauvres
J’espère encore qu’on puisse
renouer avec cette vision
émancipatrice de l’aide
sociale, sous la forme
d’un revenu minimum,
lui­même basé
sur des conditions objectives
et libéré de la disposition
au travail.
n Pas question de conditionner ainsi le revenu minimum vital.
Votre politique dite d’intégration vise à contrôler et à exclure, plutôt
que de limiter les inégalités. Voilà pourquoi, Monsieur le ministre
de l’Intégration sociale, je vous adresse cette lettre ouverte.
M
DR
onsieur le Ministre,
de négocier librement les termes
Je m’étonne qu’il y ait du contrat avec une institution,
aujourd’hui urgence à elle­même en mesure de le lui
faire passer cette mesure imposer. Lors de cette pre­
de contrôle accru des mière contractualisation de
plus pauvres. La lutte contre les diffé­ l’aide sociale, votre parti
rentes formes de pauvreté présente qui était dans l’opposi­
bien d’autres urgences, depuis de lon­ tion était resté au bal­
gues années.
con, alors que les éco­
Vous pressez le passage au parle­ logistes dénonçaient
ment du projet de loi visant à étendre le caractère contraint
la contractualisation de l’aide sociale et contraignant du
et à instaurer un “service communau­ contrat. (2)
taire”. Votre proposition vise à pour­
suivre les modifications législatives Aucune efficacité
que connaît le revenu minimum vital prouvée en 20 ans
en Belgique. On peut à première vue
Par ailleurs et de ma­
s’étonner que vous soyez critiqué nière tout aussi fonda­
dans la mesure où vous proposez juste mentale, les défenseurs
de généraliser aux adultes un “projet de la contractualisation
individualisé d’intégration sociale” partent du postulat que
(PIIS) que Laurette Onkelinx a imposé les personnes n’ont pas
aux jeunes dès 1993.
de projet. C’est une pos­
Néanmoins, permettez­moi de vous ture très paternaliste, qui
dire que vous faites fausse route.
semble omettre le fait que
A l’époque déjà, tous les acteurs et la majorité des personnes
experts de l’aide sociale
soutenues
déploraient
l’ajout
par un CPAS
d’une condition d’oc­
n’attendent
troi à ce qui s’appelait
qu’à accéder à
alors le “minimex”.
leur droit au tra­
Jean­François
Funck
vail.
rappelait que “dans sa
Avec la substitution du
signification commune,
minimex par le revenu
le contrat est défini
d’intégration sociale en
comme étant un accord
2002, la responsabilisa­
entre personnes juridi­
tion des victimes de la
STÉPHANE
ques en vue de modifier
crise a été largement
ROBERTI
ou d’éteindre des droits
renforcée et la contrac­
Président Ecolo
ou des obligations […] Le
tualisation a pris un
du CPAS de Forest.
concept de contrat pré­
tour de vis supplémen­
suppose que tous les êtres
taire, sur une base pure­
dotés de personnalités juridiques sont ment idéologique.
égaux entre eux et libres de s’engager.
Le PIIS existe donc depuis plus de 20
Contracter consiste donc en un engage­ ans. Vous avez d’ailleurs commandé
ment volontaire vis­à­vis d’autrui à res­ une étude (3) pour évaluer l’utilisation
pecter des obligations déterminées.” (1)
de ce dispositif dans les CPAS. Cette
On peut légitimement se poser la recherche ne conclut nullement à l’ef­
question de savoir si une personne ficacité du PIIS. Nulle part on n’y
aidée par un CPAS se sent en mesure trouve que, grâce au PIIS, de nom­
breuses personnes ont retrouvé le
chemin de l’intégration, ce qui moti­
verait votre volonté à l’élargir.
A la lecture de l’étude, on découvre
ce que pensent les usagers du PIIS; la
méfiance, la relation inégale dans son
élaboration, la pression accrue sur les
usagers comme sur les travailleurs so­
ciaux, l’incompréhension des termes,
le manque d’info et la tension avec
l’aide financière qui pousse les gens à
signer sans comprendre le PIIS.
Pression, angoisse…
L’obligation et la généralisation ren­
dent le PIIS encore plus administratif.
A titre d’exemple, dans le PIIS jeunes,
la clause désormais traditionnelle de
trouver un job d’été est vécue comme
une contrainte supplémentaire.
Quand on connaît la grande difficulté
de décrocher un job, même saison­
nier, pour un étudiant d’origine
étrangère, cette pression peut vite de­
venir une angoisse lourde à porter.
Dans l’étude, on peut aussi lire les
témoignages de rares usagers qui
trouvent le PIIS structurant et moti­
vant. Il est néanmoins curieux d’y lire
les 12 points pour faire du PIIS un
“bon outil” de travail social. Dans une
formidable torsion des témoignages,
les recommandations décrivent un
contrat sans obligation, sans contrôle
Les textes publiés dans ces pages ont pour but d’alimenter le débat. Ils n’engagent que leurs auteurs qui n’appartiennent pas à la rédaction de “La Libre Belgique”.
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Chronique
Des enseignants
en trois ans
n Et si on allouait aux hautes écoles une partie des moyens
réservés à l’(impayable) allongement de la formation initiale
des enseignants ? C’est l’enseignement en général qui y gagnerait.
quotidien des étudiants, une meilleure
rétroaction. Des activités de rattrapage,
de remise à niveau pourraient être mises
allongement de la formation ini­ en œuvre. Cela permettrait également
tiale des enseignants de 3 à 5 ans un meilleur suivi lors des stages (actuel­
est à l’agenda politique depuis de lement, grosso modo, une visite de stage
très nombreuses années. Sa concrétisa­ par semaine) et un meilleur suivi de la
tion achoppe toujours sur la même préparation des stages et lors du retour
pierre : le financement (nerf de la guerre, des stages. Ce sont des moments criti­
s’il en est, en matière de politiques édu­ ques et stratégiques de la formation ini­
catives également). Quoi qu’il en soit, la tiale où l’on bricole actuellement par
Fédération Wallonie­Bruxelles serait manque de temps et de moyens. On
prête à introduire de gros moyens finan­ pourrait également favoriser les rencon­
ciers dans cette réforme, mais ne pour­ tres entre les différents acteurs de la for­
rait se payer le luxe de la payer entière­ mation initiale des enseignants (maîtres
ment (à moins de drastiquement réduire de stage, directeurs, profs de hautes éco­
le nombre d’enseignants sur le terrain… les).
ce qui serait fameusement contre­pro­
Avec des moyens supplémentaires, les
ductif). Alors que faire ? Investir davan­ hautes écoles pourraient également me­
tage dans la formation en 3 ans, pardi ! ner à bien deux de leurs missions qu’el­
Rêvons un peu…
les sont actuellement obligées de laisser
Avec beaucoup moins
de côté : la recherche et la
de moyens que pour l’al­
formation continuée. La
longement, on pourrait
formation
continuée
pourtant améliorer con­
permet de faire des al­
sidérablement la forma­
lers­retours entre la
tion initiale des ensei­
théorie, la pratique et le
gnants dans les hautes
terrain. Elle permet aux
écoles pédagogiques (qui
différents acteurs du
font déjà très bien leur
monde de l’éducation de
boulot, comme le prou­
se rencontrer, d’échan­
vent les taux de maintien
ger leurs regards, de par­
BENOÎT
dans le métier des ensei­
tager leurs expériences.
WAUTELET
gnants issus de hautes
Ces rencontres aident à
HELHA – Catégorie
écoles – taux identique
créer un discours com­
pédagogique.
aux écoles d’ingénieur,
mun. Elles permettent
(Braine-le-Comte)
aux infirmiers, etc. – et
aux enseignants des dif­
les récentes enquêtes
férents niveaux d’ensei­
“Qualité” menées par l’AEQES).
gnement de mieux se connaître et de
Depuis une quinzaine d’années, deux mieux se comprendre. Tout bénéfice
variables ont considérablement aug­ pour les élèves et la qualité générale de
menté : le nombre des missions affectées l’enseignement. Pensons notamment
aux hautes écoles pédagogiques et le aux délicats moments de transition (pri­
nombre de candidats enseignants (ce qui maire­secondaire, secondaire inférieur­
est plutôt une bonne chose, on en con­ secondaire supérieur, secondaire­supé­
viendra !) Les réformes (Dupuis, Mar­ rieur). Ces moments sont souvent ren­
court…) se sont succédé à grande vitesse dus délicats parce que les élèves sont
sans que les moyens ne suivent en consé­ confrontés à des enseignants qui n’ont
quence. Résultat des courses : la taille des pas suivi la même formation initiale. Des
groupes a augmenté, le nombre d’ensei­ moments de rencontre sont donc essen­
gnants a diminué et la liste des tâches à tiels afin de réguler des attentes parfois
réaliser s’est considérablement allongée fantasmées de part et d’autre.
et diversifiée (le problème n’est pas les
En conclusion, les moyens que le poli­
tâches, mais le nombre de celles­ci). Au tique se dit prêt à allouer à l’allongement
vu de la situation, on ne compte plus les de la formation initiale des enseignants
profs en burn­out ou proches de la rup­ ne sont pas suffisants pour mettre en
ture professionnelle. Injecter quelques œuvre la refonte envisagée. En intro­
moyens financiers initialement destinés duire une partie dans les hautes écoles
à l’allongement en 5 ans permettrait de pédagogiques, délaissées depuis long­
lâcher du lest et d’améliorer la formation temps, permettrait à tout le monde d’en
initiale. Ainsi, réduire la taille des grou­ sortir gagnant. Et l’enseignement ne s’en
pes permettrait un meilleur suivi au porterait que mieux.
Les lundis de l’enseignement
Une mesure purement idéologique
et sans sanction, basé sur un engage­
ment réciproque… Soit une décons­
truction en règle de la nature même
du Projet individualisé d’intégration
sociale.
Pour avoir travaillé comme assis­
tant social je peux vous dire que le
contrat n’ajoute rien au travail so­
cial. Etre assistant social en CPAS,
c’est une profession dans laquelle on
s’engage pleinement. On installe une
relation de confiance pour accompa­
gner et aider les personnes coincées
dans les aléas de la vie. Selon les si­
tuations, l’assistant social se doit
d’adopter une posture adaptée, dans
le but ultime de viser l’amélioration
Tout cela me fait craindre une
mesure purement idéologique
renforçant l’imaginaire collec­
tif de l’allocataire “profiteur” et
d’une politique d’intégration qui
vise à contrôler et à exclure, plutôt
que d’inclure et de limiter les
inégalités. J’en veux pour
preuve votre intention de
rendre
obligatoire,
aussi, le service com­
munautaire, soit
une mise au tra­
vail qui n’en
aurait ni le cadre
ni la protection
et qui contribue­
rait encore un
peu plus à la
déstructuration
du marché de
l’emploi.
Il y a 40 ans, la Belgi­
que se dotait des CPAS
pour garantir à toute
personne le droit à la di­
gnité humaine. J’espère encore
qu’on puisse renouer avec cette vi­
sion émancipatrice de l’aide sociale,
sous la forme d’un revenu mini­
mum, lui­même basé sur des condi­
tions objectives et libéré de la dispo­
sition au travail.
U (1) Funck J­F, Minimex et projet
individuel d’intégration sociale, Journal
du droit des jeunes, n°124, avril 1993,
pp 3­7.
U (2) Amendement de M. Snappe, Doc,
Parl., Sénat, n°546­4 (1992­93).
U (3) Louise Méhauden, Jan Depauw,
Abraham Franssen, Kristel Driessens,
“Le Projet individualisé d’intégration
sociale : Recherche évaluative et pros­
pective au sein des CPAS belges”.
L’
D.R.
de la situation de la personne en par­
ticulier, de lui permettre de mener
une vie conforme à la dignité hu­
maine. Pour ce faire, l’assistant social
doit pouvoir se centrer sur la rela­
tion. Généraliser le PIIS, c’est à coup
sûr et sans aucune garantie, imposer
des lourdeurs administratives au
travail social alors qu’on vous en­
tend prôner la simplification dans
d’autres dossiers, quitte à s’asseoir
sur le secret professionnel.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Médias-Télévision
“Roots” revient,
DANIEL BARDOU
La plage en clair de Canal + se réduit de plus en plus à peau
de chagrin. “Elle représentera 1 à 2 h par jour maximum
contre 6 ou 7” aujourd’hui, a annoncé Vincent Bolloré
dans “Le Monde”. Avec le nombre de départs enregistrés
ces dernières semaines, on finit même par se demander
qui pourra bien s’occuper de cette vitrine. Vendredi, le
transfert de “Salut les terriens” l’émission de Thierry
Ardisson de Canal + à D8, a été confirmé.
VAN DEN BROUCKE/PHOTO NEWS
Le match qui a opposé vendredi la France à la Roumanie
a permis à TF1 de réaliser une audience record pour un
match d’ouverture des championnats d’Europe de
football. Il a rassemblé 14,4 millions de téléspectateurs,
soit une part d’audience de 55 %. Un pic de 16,5 mil­
lions de spectateurs a même été atteint en fin de ren­
contre, lorsque Dimitri Payet a offert la victoire à la
France. Il s’agit également de “la meilleurs audience télé
de l’année jusqu’à présent”, selon une porte­parole de TF1.
La RTBF a officiellement annoncé le lancement de la
saison 6 de “The Voice Belgique”, jusque­là présentée
par Maureen Louys. En raison –peut­être ?– des audien­
ces en hausse par rapport à la saison précédente (27,2 %
de parts de marché contre 24,8 %). Cette année encore,
les auditions démarront sur le web. Rendez­vous dès le
lundi 13 juin sur le site rtbf.be/thevoice pour soumettre
votre candidature.
PIRONNET/RTBF
ALLAMAN/PHOTO NEWS
GensInfo
Décidément, le magazine de la curiosité de la RTBF
accumule les récompenses. “Matière grise”, présenté par
Patrice Goldberg, a en effet été doublement primé à
l’occasion du Festival du Film de Santé, d’Environne­
ment et de Culture de Djakarta, en Indonésie. Le jury du
Festival a décerné un prix à deux films estampillés
“Matière grise” : l’un consacré aux méfaits du sucre et
l’autre à la maladie d’Alzheimer.
États-Unis La nouvelle version
de la saga familiale phénomène
des années 70 ne déçoit pas.
L
es deux jours les plus importants
dans la vie d’un homme sont celui où
il naît et celui où il comprend pour­
quoi il est né.” Dans le cas de Kunta
Kinte, guerrier mandingue, né en 1750
à Djouffouré, sur les rives du fleuve
Gambie, cette prise de conscience a pris
vingt ans. Le temps que le jeune
homme soit arraché à l’amour de ses
parents, Omoro et Binta Kinte, et vendu
comme du vulgaire bétail par des né­
griers britanniques. A son arrivée en
Virginie sur une vaste plantation,
Kunta Kinte refuse de se résigner à son
sort d’esclave et cherche par tous les
moyens à s’échapper.
L’histoire de “Roots” (“Racines” en
VF) embrasse son destin et celui de ses
descendants dans l’Amérique raciste et
ségrégationniste des propriétaires ter­
riens. Un récit abrupt décliné sur qua­
tre générations jusqu’au lendemain de
la Guerre de Sécession (1865).
Cent millions d’Américains
Cette histoire, d’abord relatée dans le
livre d’Alex Haley, a marqué les esprits
européens et américains. En 1977, elle
donne en effet naissance à une série té­
Libre parcours
de Jean-Christophe Dessaint (France,
2012).
ARTE, 20 h 55
1. Film d’animation. Elevé seul dans la forêt par son père, un enfant va découvrir le
monde des hommes. Ce conte moderne
croise les thèmes de “L’Enfant sauvage”
avec le cinéma d’animation de Miyazaki.
Un dessin animé plein de poésie et d’une
belle facture graphique, qui fait le pari de
viser le public des jeunes adolescents.
* ANONYMOUS
de Roland Emmerich (Etats-Unis, 2012).
Avec Rhys Ifans, Vanessa Redgrave.
LA DEUX, 20 h 30
3. Thriller. Roland Emmerich abandonne
les catastrophes planétaires pour une
énigme historico-littéraire : Shakespeare
a-t-il réellement écrit ses pièces ? Une
fantaisie historique à prendre avec des
pincettes, servie par des acteurs impeccables.
46
de Wayne Wang (Etats-Unis, 2002). Avec
Jennifer Lopez, Ralph Fiennes.
2015 VILLAGE ROADSHOW FILMS
(BVI) LIMITED, WARNER BROS.
SONY PICTURES RELEASING FRANCE
* COUP DE FOUDRE À MANHATTAN
HISTORY
*** LE JOUR DES CORNEILLES
COLUMBIA TRISTAR FILMS
FINALEMENT
**** Obligatoire *** Recommandé ** Conseillé * Facultatif ° Déconseillé
Forest Whitaker (Fiddler) et Malachi Kirby (Kunta Kinte): le casting de la nouvelle série “Roots”
TF 1, 15 h 00
2. Comédie romantique. Un politicien en
vue ayant installé son QG de campagne
dans un grand hôtel de Manhattan tombe
amoureux d’une femme de chambre qu’un
quiproquo lui a fait prendre pour une riche cliente. Soit une comédie romantique
hollywoodienne de plus.
° SAN ANDREAS
Ad-diction
Telenet au top à l’Effie
Annonceur : Télénet
Agences: TBWA Brussels, PHD Media
de Brad Peyton (Etats-Unis, 2015). Avec
Dwayne Johnson, Carla Gugino.
Médias : TV, Internet, Print
BE 1, 21 h 55
Le 9 juin dernier, les prestigieux Effie
Awards 2016 qui récompensent
l’efficacité prouvée de la communica­
tion, ont plébiscité l’agence TBWA
Brussels, lauréate de deux trophées :
un Bronze pour ses campagnes KBC à
destination des entrepreneurs et,
surtout, le Gold pour le “Tip Top Tour”
de Telenet. Cette action, menée avec
l’agence PHD Media à partir de la
4. Film catastrophe. C’est le blockbuster
de l’été avant l’heure. Un film vraiment catastrophe qui accumule tellement les poncifs du genre qu’il en deviendrait presque
subversif. Ou quand The Rock doit sauver
sa famille du plus grand tremblement de
terre de l’histoire qui ravage la Californie.
Une pochade à 100 millions de dollars…
mi­2015, partait du constat suivant :
beaucoup d’abonnés se sentent peu
concernés, voire largués par les pro­
duits les plus innovants en matière
d’Internet mobile, tout simplement
parce qu’ils sont mal informés… Une
situation somme toute assez classique
dans le secteur télécom : si les opéra­
teurs dédient de gros moyens à l’ac­
quisition de nouveaux clients, ils
consacrent généralement moins
d’attention à ceux existant.
Pour y remédier, Telenet lance un
projet pilote. Des techniciens vont
gratuitement rendre visite aux abon­
nés pour régler leurs problèmes, les
La Libre Belgique - lundi 13 juin 2016
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
lévisée qui connaît un succès inédit, fé­
dérant jusqu’à 100 millions d’Améri­
cains devant la chaîne ABC à l’heure de
son dénouement.
Alors que cette pro­
duction de David Wol­
per, portée notamment
par le jeune acteur LeVar
Burton, sert aujourd’hui
de support pédagogique
dans les cours d’Histoire,
on peut se demander ce
qui a poussé une chaîne
comme History à vou­
loir en proposer une
nouvelle version. Après avoir été long­
temps ignorée, l’histoire de l’esclavage
est en effet reconnue et enseignée au
pays de l’Oncle Sam et des films comme
“12 years a slave” ou des séries récentes
comme “Underground” ont récem­
ment remis le sujet sur
le tapis.
“Roots” relit
utilement
le parcours
d’un homme
de la Gambie
aux Etats­Unis.
est à la hauteur du projet voulu par “History”.
conseiller ou simplement les guider
dans les méandres du monde numéri­
que. Qu’il s’agisse d’optimiser leur wifi,
leur apprendre à connaître de nouvelles
applications, améliorer l’image de leur
TV digitale, récupérer leurs mots de
passe… Chaque visite est réalisée sur
mesure : pour personnaliser sa visite, le
technicien dispose de toutes les données
de l’abonné chez qui il se rend. Le test
s’avère un succès. Telenet décide alors
d’étendre le service à tous ses clients :
250 techniciens sont recrutés, formés et
envoyés sur les routes de Flandre.
Au final, les abonnés visités deviennent
des clients satisfaits, et ceux qui étaient
Black Lives Matters
Quarante ans plus
tard, l’histoire de cette
famille maltraitée par
l’Histoire reste pourtant
un puissant uppercut.
Surtout à l’heure d’une
campagne hyper polari­
sée sur la question du
racisme aux Etats­Unis, “Roots” mon­
tre que le mouvement “Black Lives
Matter” conserve toute sa pertinence.
Preuve que certaines plaies ne sont
toujours pas cicatrisées: le rappeur
Snoop Dogg a, un temps, appelé au boy­
cott de la série, déclarant en avoir assez
de voir le récit des épreuves infligées
aux Noirs­Américains.
Si “Roots” est forcément sombre, la
série n’est en rien larmoyante, démon­
trant au contraire comment chaque
membre de cette famille a tenté de
maintenir sa dignité d’être humain
dans des conditions dramatiques. Elle
prend également soin de s’intéresser à
la culture mandingue et à sa survivance
auprès des descendants de Kunta Kinte.
C’est l’utile modernisation du propos
originel auquel se prête cette mini­série
développée par Mark Wolper, fils du
producteur originel. Si la série demeure
fidèle à son ancêtre, les personnages y
gagnent en épaisseur. Preuve qu’on ne
raconte plus aujourd’hui les histoires
familiales, comme on le faisait hier.
Lancée le 30 mai, la série compte 4
épisodes d’1h30. Devant la caméra dé­
file un casting de premier choix: Forest
Whitaker, James Purefoy, Jonathan
Rhys Meyers, Anna Paquin, Laurence
Fishburne. Et des visages moins connus
mais aussi convaincants: Malachi Kirby,
Anika Noni Rose, Erica Tazel.
Karin Tshidimba
sur le point de quitter Telenet décident
de rester. Mieux : les réactions positives
alimentent les réseaux sociaux. Les
clients se transforment en ambassa­
deurs de la marque. Ils consomment
aussi plus de services Telenet dans la
foulée. Ce qui avait démarré comme un
coup marketing destiné à préserver la
base client, a évolué en un service
durable. Stratégiquement, la marque
opère un changement majeur dans sa
communication, passant de campagnes
“storytelling” orientées acquisition à un
“storydoing” avec un bouche­à­oreille
positif. Un Gold Effie largement mérité.
PM
TiVi5monde,
jeune et africaine
Télé TV5 Monde renforce son
rôle de promoteur de la langue
française auprès des enfants.
Virginie Roussel
Correspondante à Paris
D
l’Afrique afin d’aider à l’apprentissage
du français en s’adressant aux très jeu­
nes. Ainsi, nous espérons atteindre les
chiffres mirobolants annoncés par l’Or­
ganisation internationale de la Franco­
phonie : 400 millions de francophones en
2015 et plus de 700 millions à l’horizon
2050. Nous sommes persuadés que la té­
lévision qui s’adresse aux plus jeunes peut
aider à cela. Ensuite, ils pourront se diri­
ger vers les programmes présents sur nos
sites, depuis le niveau apprenant jusqu’à
celui d’universitaire”, argumente Yves
Bigot.
epuis le 11 juin dernier, 24h sur
24 et 7 jours sur 7, TiVi5monde
diffuse des programmes desti­
nés aux 4­13 ans, en Afrique. La chaîne
se veut divertissante avec des person­
nages tels que Titeuf, Spirou, Zorro, Moins de 1 million de budget
Lucky Luke, Cédric, Calimero…, avec
TiVi5 est une chaîne sans publicité
des séries d’animation et des séries qui coûte moins d’un million d’euros
jeunesse
québécoises
aussi. sur un budget global de 111 millions
TiVi5monde met égale­
d’euros. “N’ayant pas
ment à l’antenne des
reçu de dotation spéciale,
productions africaines
nous avons essayé de tenir
francophones telle la
les coûts en renégociant
série burkinabé “L’As
des contrats avec nos
POUR CENT
du Lycée”, la série ca­
prestataires et même le
La part de la production
merounaise “Le refuge”
prix du loyer de TV5
africaine.
ou encore “Papa Nzenu
Monde. Nous avons prio­
conte l’Afrique” et “La
risé ce projet par rapport
petite Pokou”, des séries actuellement à d’autres, précise Yves Bigot. Aux Etats­
en post­production préachetées par Unis, TiVi5monde donne une vitrine aux
TV5 Monde.
productions africaines. Peut­être les
“La part de la production africaine est Américains auront­ils envie d’en adapter
de 12 % et nous serons amenés à progres­ certaines.”
ser. Nous ne nous sommes pas fixé de
Dominique Ouattara, Présidente de
pourcentage particulier, mais nous inves­ la Fondation Children of Africa,
tissons en préachat dans la production de épouse du président de Côte­d’Ivoire,
séries animées et de séries jeunesse afri­ est la marraine du projet. “Un nom pro­
caines. A mesure qu’elles seront produi­ posé par Denise Epoté, directrice de TV5
tes, elles s’additionneront au catalogue. Monde Afrique, en qui nous avons une
Nous sommes attentifs à montrer les pro­ confiance absolue”, déclare le directeur
ductions d’Afrique centrale, d’Afrique de général de TV5 Monde qui vient d’ob­
l’Ouest et à ne pas privilégier un pays sur tenir la retransmission des JO de Rio,
un autre”, nous précise Yves Bigot, di­ en Afrique : “C’est un bon deal avec le
recteur général de TV5 Monde.
CIO qui est intéressé à ce que nous diffu­
“En 2012, nous avons lancé sions des sports peu ou pas montrés en
TiVi5monde aux Etats­Unis. L’objectif, à Afrique, tels que le rugby à sept, l’équita­
terme, était de lancer cette chaîne sur tion, la natation, l’escrime.”
12
D.R.
plus viscéral
“Tip Top Tour” : des techniciens rendent une visite personnalisée aux abonnés de Telenet.
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Télévision jour
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Télévision lundi
L’art du mieux-être
réinventer” face à un monde qui ne
cesse de se renouveler ? En ayant
recours à une transformation
beaucoup plus profonde. C’est ce
que propose Nicole Bordeleau dans
“L’art de se réinventer” (Les Ed. de
l’Homme). Elle est en studio aux
côtés de Yoann Blanc, comédien
dans le film “Un homme à la mer”
et Géraldine Doignon, la
réalisatrice. La Première, 11h.
50
DR
‣ Société. Comment “se
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Jeux
Bridge
Échecs
Demi­finales du
paires national
Chaque ligue qualifiait vingt­deux
paires qui se retrouvaient à ce stade
des demi­finales du championnat de
Belgique par paires. La VBL ayant la
charge de l’organisation des années
paires, c’est à Louvain, dans les locaux
du Pieterman, que les compétiteurs
allaient en découdre durant 44 don­
nes réparties en deux séances pour sé­
lectionner les seize paires qui obtien­
draient ainsi le précieux sésame pour
disputer, ce week­end à Anvers, la
grande finale qui octroiera le dernier
titre de la saison 2015­2016. C’est une
association carolo­liégeoise qui émer­
gera largement dans ce dernier acte
qualificatif. Le célèbre avocat Jean­Phi­
lippe Mayence, amateur de plus en
plus éclairé à ce niveau, et Jean­Marie
Backes devancent 4 paires bruxelloi­
ses. Les qualifiés : 1. Backes­Mayence
62.4 % 2. Carcassonne­Labaere 59.8 %
3. Coenraets­Engel 58.6 % 4. Dewas­
me­Dehaye 58.4 % 5. Vandervorst­Ba­
hbout 57.2 % 6. Dauwe – S. De Roos
57.1 % 7. Johnson – Stas 57.0 % 8.
Geens­Van Den Hove 56.2 % 9. Ka­
plan­Polet 55.1 % 10. Muspratt­Gil­
bert 54.2 % 11. B. Vandereet­ P. Vande­
reet 54.2 % 12. Vandenbossche­Con­
treras 53.8 % 13. Nelissen­Munteanu
53.5 % 14. Wuyts­Van Den Bosch
53.0 % 15. Charlier­Tifous 52.9 % 16.
Mistiaen­Beukeleirs 52.3 %.
Chacune des paires rencontrera, en fi­
nale, les 15 autres, quatre donnes du­
rant, pour un total bien sonné de
soixante donnes.
Mauvais chelem : appliquez-vous !
Vous découvrez, sur l’ouverture d’1¨
de votre partenaire, l’assortiment sui­
vant : ♠ R72 ª D9532 © V ¨ ARD7
Vous commencez par 1ª et votre vis­
à­vis poursuit par 1♠. L’enchère natu­
relle de 3¨, 100 % forcing, montre
classiquement cinq cartes. Vous conti­
nuez, dès lors par 2©*, la Quatrième
Couleur Forcing, qui, au demeurant,
ne donne aucune information parti­
culière quant aux Carreaux. L’idée est
tout simplement de montrer une
bonne ambition de manche tout en
recherchant des informations supplé­
mentaires sur la main de l’ouvreur en
force et en distribution.
Nord répond 2ª, indiquant par là­
même trois cartes à Cœur et une main
de 12 à 14 points H, jusqu’à 16 DH. La
dénomination en TPP semble toute
trouvée. Qu’en est­il d’un hypothéti­
que chelem ? Si l’ouvreur détenait par
miracle As­Dame à Pique, As et Roi
d’atout et le Valet de Trèfle, le chelem
serait plus que jouable. Plein d’en­
thousiasme, vous vous fendez intelli­
gemment de l’enchère à saut de 4©**,
un Splinter, indiquant une courte et
une ambition de chelem mesurée. Vo­
tre partenaire manifeste son grand in­
térêt en embrayant aussitôt à 4SA. Il
semble légèrement déçu lorsqu’ il ap­
prend que vous n’avez qu’une seule
clef mais conclut néanmoins à 6ª.
Sur l’entame du 4 de Carreau en Pair/
Impair, l’apparition du mort ne vous
soulève pas de joie.
Le mort
« A1096
ª AV10
© A96
¨ 1083
Vous
« R72
ª D9532
© V
¨ ARD7
Vous avez vu votre jeu avec des lunet­
tes grossissantes et votre partenaire,
nanti de trois As et d’une multitude
d’intermédiaires, a logiquement ad­
héré à votre dynamique de chelem.
Après un “merci partenaire” de cir­
constance, vous prenez de l’As et ten­
tez de trouver comment mener à
terme cette grossesse difficile. Vous
voyez deux perdantes noires et le Roi
d’atout comme de bien entendu. Sauf
répartition miraculeuse, la perdante
Pique semble inévitable. Le quatrième
Trèfle sera bon s’ils sont 3­3 ou si le
Valet apparaît rapidement. Le Roi de
Cœur doit tout bêtement être placé au
pire troisième. Il semble de bon aloi de
commencer par là. Trèfle pour votre
As et Cœur pour le 10 qui tient. Retour
en main par le Roi de Pique et nou­
velle impasse Cœur. Lorsqu’Est suit,
vous encaissez joyeusement l’As en re­
merciant le ciel d’être né sous une si
bonne étoile. Mais tout n’est pas dit. Il
faut éviter de perdre deux levées noi­
res. Vous visualisez de nouvelles pers­
pectives d’affranchir un Pique de lon­
gueur ou de qualité pour jeter un Trè­
fle qui ne serait malencontreusement
pas maître. Trèfle pour le Roi donc, et
Pique pour le 10 et le Valet d’Est qui
rejoue l’autre Valet noir, sur lequel
Ouest défausse un Carreau. Histoire
de mettre un peu de pression, vous
encaissez vos deux derniers Cœurs
mais tous jettent des Carreaux sans
trop de souffrance. Vous avancez votre
dernier Pique et Ouest suit d’un petit.
Faut­il faire l’impasse ou jouer en
tête ? La clef viendra de l’analyse des
cartes fournies en Carreau. Ceux­ci
sont 5­4 ou 4­5. Le premier pli est sou­
vent significatif de la parité adverse.
Or Ouest a entamé le 4 et a fourni ulté­
rieurement le 2. Il a sans doute quatre
cartes. La répartition d’Est est donc
2254 et l’impasse s’impose.
Ce chelem peu populaire ne sera de­
mandé que 4 fois sur 22. Deux décla­
rants mèneront leur barque à bon
port pour un top à deux.
Bernard Dehaye
Miniatures entre
Grands Maîtres
Blancs : Nepomniachtchi
Noirs : Sjugirov
Interclubs de Russie,
Sotchi, le 5 mai
1. e4 e5 2. Cf3 Cf6 3. Cxe5 d6 4. Cf3
Cxe4 5. c4 L'une de ces “anciennes pe­
tites variantes” qui ont été réhabilitées
sous les bons soins du Grand Maître
Victor Kupreichik. Nous la retrouvons
aujourd’hui dans les parties de Sergueï
Movsesian. Elle engage le combat pour
le contrôle des cases centrales d5 et e4.
5... Fe7 Sur l’immédiat 5… d5, suivrait
6. Cc3 ! 6. d4 0 – 0 7. Fd3 Cg5 La recette
consacrée. 8. Cc3 Un piège diabolique !
On pensait autrefois prendre le dessus
via 8. Cxg5 Fxg5 9. Dh5 ­ vers h7 et g5
– 9… Te8 + 10. Rd1 ! mais ce mirage s’est
évanoui suite à la découverte de 10…
Fxc1 !! (Si plutôt 10… h6 11. Fxg5 Dxg5
12. Dxg5 hxg5 13. Cc3 les Blancs ont
les meilleurs pions et les meilleures
pièces.) 11. Dxh7 + Rf8 12. Dh8 + (ou
12. Rxc1 Dg5 + 13. Cd2 Cc6 !) 12... Re7
13. Dh4 + Rf8 (13... g5 14. Te1 + Fe6 15.
Txe6 + ! serait également possible, mais
plus risqué…) 14. Dh8 + Re7 15. Dh4
+ Rf8 16. Dxd8 Txd8 17. Rxc1 d5 18.
Td1 Cc6 le pion d4 est condamné et les
Noirs rétablissent l’égalité matérielle.
8… Fg4 ? Naturel et perdant ! Le coup
juste était apparemment 8… Te8 et si 9.
0 – 0 alors enfin 9… Fg4 9. Fxg5 Fxg5
10. Fxh7 + !! Rxh7 11. h4 !! Voici l’idée :
ce pion vient faire la courte­échelle au
Cavalier pour asséner l’échec en g5,
puis capturer le Fg4. 11... Fd2 + Il n’y a
pas de solution satisfaisante. Suppo­
sons : a) 11… Rg8 12. hxg5 Te8 + 13. Rf1
Fxf3 14. Dxf3 Dxg5 15. Th5 ! Df6 (Ou
15… Dg6 16. Dh3 f6 17. Th8 + Rf7 18.
Txe8 Rxe8 19. Dc8 + Rf7 20. Te1 ! et ga­
gne.) 16. Dh3 g6 17. Cd5 Dxd4 18. Ce7
+ !! Rf8 (18... Txe7 19. Dc8 + Rg7 20.
Dh8#) 19. Th8 + Rxe7 20. Txe8 + ! Rxe8
21. Dc8 + Re7 22. Te1 + Rf6 23. Dh8 + et
prend la Dame en d4. b) 11… Fh6 le
moindre mal 12. Cg5 + Dxg5 13. hxg5
Fxd1 14. Txd1 avec un net avantage.
12. Dxd2 Te8 + 13. Rf1 Fxf3 14. Dd3 + !
Encore une petite astuce, les Blancs ré­
cupèrent la pièce avec un bon pion de
plus. 14… Rg8 15. Dxf3 Cd7 16. Td1
Df6 17. Dxf6 Cxf6 18. f3 Les Noirs sont
perdus. Il suivit encore : 18… d5 19. c5
b6 20. cxb6 axb6 21. Rf2 b5 22. a3 b4
23. axb4 Tab8 24. b5 c6 25. The1 cxb5
26. Txe8 + Txe8 27. Tc1 Ta8 28. Cxb5
Ta4 29. Tc8 + Rh7 30. g4 Tb4 31. Cd6
Txd4 32. Rg3 et les Noirs capitulèrent.
Blancs : Demchenko
Noirs : Howell
Championnat d’Europe, le 23 mai
l’ouverture italienne en mobilisant son
Fou sur g5. C’est peut­être ce qui expli­
que l’ordre des coups ici adopté : car en
conservant leur Roi au centre, les Noirs
pourront avancer sur l’aile Roi (h6 –
g5) sans jamais craindre le sacrifice
thématique du Cavalier blanc en g5…
Voici à ce propos, le déroulement de la
6e partie du dernier championnat du
monde féminin 5… d6 6. 0 – 0 0 – 0 7.
Fg5 h6 8. Fh4 g5 9. Fg3 (Si plutôt 9.
Cxg5 hxg5 10. Fxg5 Rg7 11. b4 Fb6 12.
Df3 Th8 13. Cd2 Rg6 ! et les Noirs se
défendent.) 9… g4 10. Ch4 Ch5 11. a4
a6 12. Ca3 Dg5 13. Cc2 Fa7 14. Ce3
Ce7 avec des chances partagées, Maria
Muzychuk – Hou Yifan, Lvov 2016 6. 0
– 0 Fa7 “passe” 7. Fg5 h6 8. Fh4 d6 9.
Cbd2 g5 10. Fg3 0 – 0 11. a4 g4 Selon
l’exemple donné ci­dessus par la
championne chinoise. La poussée du
pion prépare le bond du Cavalier sur
h5. Si tout de suite 11… Ch5 alors bien
sûr : 12. Cxe5 ! Cxg3 13. Cxc6 et gagne
un pion ! 12. Fh4 !! Une réplique spiri­
tuelle, les Blancs n’obtiennent qu’un
seul pion en échange de la pièce, mais
c’est évidemment le clouage qui im­
porte 12… Rg7 La prise immédiate re­
viendrait au même. 13. Rh1 Menace
Cg1, suivi de f4. Les Noirs n’ont plus le
choix. 13… gxf3 14. Dxf3 Le Cf6 est
pris en otage et menacé par l’ouverture
de la colonne ­g­. 14… Cb8 ? Pour ren­
forcer f6, via d7, mais la manœuvre
coûte trop de temps et encombre l’aile
Dame. La bonne défense résidait dans
la contre­attaque : 14… Tg8 !! Alors : A)
15. g4 Fxg4 ! 16. Tg1 (16. Fxf6 + Dxf6
17. Dxg4 + Rh8 est égal.) 16… Rh7 ! 17.
Txg4 (17. Dxf6 Dxf6 18. Fxf6 Fxf2 19.
Tg2 Fe3) 17... Cxg4 !! 18. Dxf7 + (18.
Fxd8 Cxf2 +) 18... Tg7 19. Df5 + Tg6 20.
Df7 + Rh8 21. Fxd8 Cxf2 + 22. Dxf2
Fxf2 et les Noirs ont même le dessus. B)
15. Tg1 h5 16. h3 éventuellement suivi
de Cf1 – e3. Les Blancs conservent de
bonnes compensations pour la pièce,
mais n’ont visiblement pas de gain
forcé. 15. g4 ! Cet assaut à la baïonnette
est désormais irrésistible. 15… Cbd7
15... Fxg4 se heurtait à 16. Tg1 ! h5 17.
Txg4 + hxg4 18. Tg1 Cbd7 19. Txg4
+ Rh8 20. Dh3 ! et gagne. 16. Tg1 Th8
17. Cf1 ! La goutte d’eau : il se dirige
vers f5 ou h5. 17... De8 Ou si 17… Cf8
18. Cg3 Fxg4 19. Ch5 + ! 18. g5 Cg8 19.
gxh6 + Rf8 20. Dg3 Cgf6 21. Dg7 + Re7
22. Tg6 Un cloueur sachant clouer…
22… Tg8 23. Fxf6 + Cxf6 24. Dxf6
+ Rd7 25. Fxf7 Et les Noirs abandonnè­
rent.
Une légende s’en va
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fc4 Fc5 4. c3 Cf6
5. d3 a6 Le Russe Anton Demchenko a
l’habitude de traiter cette variante de
Nous apprenons le décès de Victor
Korchnoi à l’âge de 85 ans. Nous lui
rendrons hommage d’ici peu.
Luc Winants
Grand Maître International.
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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52
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Tirage du vendredi 10 juin
Tirage du samedi 11 juin
|
• Euromillions |
•01Keno
-04 - 07 - 08 - 11- 18 -24 - 25 - 26- 27 14 – 21 – 35 – 42 – 43 / 7 – 9
28-29-34-35-41-47-49-60-64-66
Kenophone : 0900/223.80
• Pick 3 |
8-4-2
Tirage du samedi 11 juin
Lotto | 11 - 15 - 19 - 25 - 30 - 35/ 22
l
6 exacts
5 exacts + Bonus
5 exacts
4 exacts + Bonus
4 exacts
3 exacts + Bonus
3 exacts
2 exacts + Bonus
• Joker+ 11/6|
6 chiffres
5 chiffres
4 chiffres
3 chiffres
2 chiffres
1 chiffre
Scorpion
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328
5777
7476
87097
73044
0
171915,90
1294,10
248,50
26,10
10,70
5
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9-4-6-5-9-6
0
8
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459
4597
45137
21346
20.000,00
2.000,00
200,00
20,00
5,00
2,00
1,50
5 exacts et JJ
1 gagnant .............................85 076 371,00 €
5 exacts et J
3 gagnants ................................601 952,30€
5 exacts
7 gagnants ................................. 85 993,10 €
4 exacts et JJ
152 gagnants ................................1 980,10 €
4 exacts et J
2 165 gagnants .................................127,50 €
4 exacts
2 894 gagnants .................................91,00 €
3 exacts et JJ
3 607 gagnants ..................................52,10 €
2 exacts et JJ
47 941 gagnants ...............................18,00 €
3 exacts et J
60 870 gagnants ...............................13,50 €
3 exacts
106 247 gagnants ..............................13,10 €
1 exact et JJ
263 910 gagnants ............................... 9,20 €
2 exacts et J
822 435 gagnants ...............................8,00 €
2 exacts
1 480 448 gagnants ............................4,50 €
lundi 13 juin 2016 - La Libre Belgique
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Edito
En2minutes
Quelle plaie !
Survol de Bruxelles | Effet boomerang : le
gouvernement bruxellois est critiqué par
les patrons de la capitale pour ses actions
en justice contre le fédéral pour les
nuisances sonores liées au passage des
avions venant de Zaventem. UP.8
Irak | Plusieurs milliers de personnes ont
Cyclisme | Le Britannique Chris Froome
commencé à emprunter dimanche un
corridor sécurisé par l’armée irakienne à
partir de Falloudja, une ville tenue par le
groupe Etat islamique (EI) et assiégée par
l’armée. UP.23
s’est imposé pour la troisième fois dans le
Dauphiné libéré. De bon augure pour lui à
trois semaines du Tour de
France. UP.36-37
PLANÈTE
Parti socialiste | Elio Di Rupo est critiqué ?
Bien-être animal | Dans un entretien à
Peu importe, il a une stratégie à long
terme. Il ne s’agit pas de cartonner dans
les sondages mais bien de revenir au
pouvoir en 2019 et de reprendre le poste
de Premier ministre à Charles Michel. UP.10
“La Libre”, l’actrice Brigitte Bardot,
chantre de la cause des animaux, traite de
“beau dégueulasse” le ministre wallon du
Bien-être animal. Carlo Di Antonio, mis en
cause par l’actrice pour sa gestion des
chevaux d’abattoirs, se défend.
UPP.24-25
PHOTO NEWS
BELGIQUE
Automobilisme | En Sardaigne, notre
été incendiées à Molenbeek dans la nuit
de vendredi à samedi. Un jeune suspect
de 18 ans, habitant de la commune, a été
placé sous mandat d’arrêt. UP.11
INTERNATIONAL
Etats-Unis | Une fusillade doublée d’une
prise d’otages dans un club gay d’Orlando
a fait une cinquantaine de morts et une
cinquantaine de blessés dimanche matin.
Une enquête a été ouverte pour “terrorisme” et l’attaque a été revendiquée par
l’Etat islamique. UP.21
ÉCONOMIE
Fiscalité | Le socialiste belge Hugues Bayet
a émis une série de propositions destinées à freiner l’évitement fiscal des
multinationales qui prive l’Union européenne de milliards d’euros de recettes.
UPP.26-27
CACACE/AFP
Molenbeek | Deux voitures de police ont
PHOTO NEWS
LICOPPE/PHOTO NEWS
compatriote Thierry Neuville a remporté
le deuxième rallye WRC de sa carrière. UP.37
Tennis| Steve Darcis a accroché un 7e
tournoi Challenger à son palmarès suite à
sa victoire à Lyon. Le Liégeois, 145e
mondial, a battu en finale le Brésilien
Thiago Monteiro, 3-6, 6-2 et 6-0. UP.38
Transport aérien | La grève se poursuit
chez Air France-KLM, mais les pilotes
néerlandais n’apprécient pas les méthodes de leurs confrères français. UP.27
Banque | La future banque coopérative
NewB poursuit sa construction : le groupe
mutualiste français Monceau lui apporte
du capital et son expertise dans le secteur
des produits d’assurance. UP.27
CULTURE
Musées | Michel Draguet, directeur des
Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, est sorti du bois, face aux projets
d’Elke Sleurs, secrétaire d’Etat à la Politique scientifique. Ceux-ci, estime-t-il,
menacent l’avenir de l’institution. UP.42
Musique | La chanteuse britannique Adele
EBENHACK/AP
SPORTS
Football | Le début de l’Euro 2016 a été
Météo
Bruxelles/Brabant
Aujourd'hui
Min 14°C - Max 18°C
marqué par des faits de hooliganisme,
notamment entre supporters russes et
anglais. Sur le terrain, les deux équipes
n’ont pas réussi à se départager, 1-1. Ce
dimanche, la Croatie est venue à bout de
la Turquie, 1-0. Même score pour les
Polonais face à l’Irlande du
Nord. UPP.28-35
Hockey | Au Champions Trophy de Londre,
les Red Lions ont partagé l’enjeu face à
l’Allemagne, 4-4. UP.36
a donné, dimanche soir, le premier de
trois concerts complets au Palais des
Sports d’Anvers. UP.43
Par Pierre-François Lovens
L
a France redoutait que
“son” Euro soit terni, d’en­
trée de compétition, par
un acte terroriste. Pour parer à
ce scénario du pire, dans un
Hexagone qui reste traumatisé
par les attentats de novem­
bre 2015, les gros moyens ont
été déployés. Pas moins de
100000 personnes ont été
mobilisées pour assurer, durant
un mois, la sécurité de cet évé­
nement sportif. Les autorités
françaises ont aussi pris soin de
mettre sur pied un “Centre de
coopération policière interna­
tionale”, composé de 180 poli­
ciers originaires de tous les pays
participant à cet Euro 2016.
Fort bien.
Il n’aura toutefois pas fallu
24 heures pour que cette forte­
resse sécuritaire se fissure. Non
pas en raison du geste fou d’un
terroriste islamiste voulant à
nouveau en découdre avec
l’ennemi français, mais bien
d’une meute ivre, bête et mé­
chante, impatiente d’ouvrir les
hostilités extrasportives sur la
Canebière et dans les travées du
stade Vélodrome de Marseille,
le tout sous l’œil des caméras
du monde entier. Les images
montrant les charges entre
supporters rivaux réveillent des
souvenirs dramatiques. Elles
viennent surtout rappeler, si
besoin en était, que le hooliga­
nisme reste une plaie profondé­
ment ancrée dans le monde du
football.
Certains avaient cru avoir
dompté les “fans” violents en
les chassant des championnats
et des stades les plus en vue. En
fait, ils ont été tout au plus
déplacés vers des clubs et des
championnats moins en vue,
que ce soit en Angleterre, en
Russie ou ailleurs. Ce n’est pas
maintenant, en pleine compéti­
tion, que la plaie pourra être
cicatrisée, même si la France et
l’UEFA feront ce qu’ils peuvent
pour éviter de nouveaux dé­
bordements. C’est après l’Euro
que chaque nation participante
devra, tant bien que mal, traiter
le mal jusqu’à la racine.
Météo complète P. 55
56
La Libre Belgique - Bruxelles – Belgique 1,50 € – France 2,60 € – Luxembourg 1,50 € – Tél.: 02/744.44.44 – lundi 13 juin 2016 – 133e année – n° 165 – HHHHHH
© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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