Informatique industrielle : l`ISA-95 facilite les échanges
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Informatique industrielle : l`ISA-95 facilite les échanges
Solutions Solutions INFO R M A T I Q U E I N D U S T R I E L L E L’ISA-95 facilite les échanges entre l’ERP et la production L’installation d’un ERP dans un grand groupe industriel n’est jamais chose aisée. Pour assurer la remontée des informations de production, Chevron Oronite SA, qui fabrique des additifs pour lubrifiants et carburants, a choisi la Wonderware System Platform. Les critères de choix : la simplicité de configuration, le concept de programmation objet, la possibilité de connecter des clients légers, et surtout la compatibilité avec le standard ISA-95. C hevron Corporation, deuxième groupe pétrolier au niveau mondial, a entrepris un vaste programme de déploiement du logiciel ERP (Enterprise Resource Planning) de SAP pour uniformiser les échanges d’informations entre toutes ses filiales. Pour L’essentiel Chevron Oronite SA, la Chevron Oronite France, filiale basée à fabricant d’additifs pour Gonfreville l’Orcher, carburants et huiles moteur, près du Havre, la mia déployé un logiciel ERP gration vers SAP a et installé une nouvelle ligne commencé il y a deux de fabrication. ans. Dans cette usine Le fabricant a fait le choix où sont produits des de Wonderware System additifs pour les huiles Platform pour prendre moteur et les carbuen charge les liaisons entre rants, l’installation l’atelier et l’ERP. d’un logiciel du mar Il a fallu uniformiser toutes ché représentait un les données de l’entreprise changement historipour les mettre en conforque. En effet, dans ce mité avec le standard ISA-95. métier où la préserva La plate-forme a été utilisée tion du savoir-faire est pour créer la supervision toujours mise au prede la nouvelle ligne de fabrication. mier plan, tous les logiciels étaient jus- 34 qu’alors développés en interne. Mais concevoir un logiciel de gestion d’entreprise ne s’improvise pas. Les informaticiens du site français s’y étaient essayés (avant le choix de SAP) mais sans réel succès. « Nous savions pertinemment que développer son propre ERP posait des problèmes en termes de maintenance, mais aussi en termes d’évolution. En effet, le site de Gonfreville l’Orcher est tellement vaste (pas moins de cinquante hectares) qu’on y trouve en permanence des modifications à apporter ; néanmoins, cette expérience a été profitable et nous a permis de ne pas reproduire nos erreurs sur le projet SAP » explique Serge Talleux, responsable informatique industrielle chez Chevron Oronite SA. Le choix de Wonderware System Platform Après avoir installé et configuré le logiciel SAP, restait à le connecter aux différents systèmes de l’entreprise. Pour cela, les responsables du site ont fait le choix d’utiliser xMII, une plate-forme fournie par SAP. Cette dernière fait l’interface entre l’ERP et des outils tels que la gestion financière, la gestion de stocks ou la gestion des expéditions (ponts à bascule, bordereaux d’expédition, etc.). Il s’agit de liaisons point-à-point avec chacun de ces différents systèmes. Pour les liaisons avec l’atelier, en revanche, la résolution temporelle de la plate-forme xMII ne permettait pas de réaliser les communications avec les automates et la supervision utilisée dans les ateliers. Afin de remplir cette fonction particulière, les responsables de Chevron Oronite SA ont donc étudié les différentes solutions alors disponibles sur le marché. « Nous avons évalué toutes sortes de logiciels, et cela sans aucun a priori, se souvient Serge Talleux (Chevron Oronite SA). En effet, nous avons rencontré des éditeurs venus du monde des interfaces opérateurs, d’autres spécialisés dans la gestion d’entreprise (avec notamment la dernière version de xMII) ainsi que des fabricants de systèmes de contrôle de process.Très vite, nous nous sommes rendus compte (avec les conseils avisés de M. JeanVieille, consultant chez Control Chain Group) que pour des besoins de communication entre systèmes d’entreprise et systèmes d’atelier, l’utilisation du standard ISA-95 se révélait indispensable. Et en termes de compatibilité vis-à-vis de l’ISA-95, la société Wonderware était à l’époque la plus avancée. » Cette dernière, qui figurait déjà parmi les fournisseurs du site pour avoir vendu à Chevron Oronite SA quelques supervisions Intouch, propose l’outil Wonderware System Platform (WSP) qui répond aux attentes de l’industriel. Principal avantage, selon les responsables informatiques de Chevron Oronite SA : une couche logicielle unique et évolutive offrant un haut niveau de granularité, qui permet d’aller très loin dans l’interfaçage des différents systèmes et dans la création de fonctions “métier”. ISA-95 (anciennement appelée ISA S95) est MESURES 822 - FÉVRIER 2010 - www.mesures.com L’usine de Chevron Oronite SA est si vaste qu’on peut la comparer au Vatican : 650 employés sont répartis sur une superficie de près de 50 hectares, contre 800 habitants sur 48 hectares pour la province italienne. Avec une production de 300 000 tonnes d’additifs par an, l’usine de Gonfreville l’Orcher en Seine Maritime est l’une des plus grosses unités industrielles du groupe Chevron Corporation. Elle alimente à elle seule l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. une norme d’origine américaine aujourd’hui largement répandue dans l’industrie. Elle propose une formalisation des échanges entre les systèmes de production et l’ERP. Mais pour que les différents logiciels puissent communiquer entre eux, il faut d’abord que les données soient compatibles d’un système à l’autre. C’est pourquoi, avant d’installer la WSP, les responsables de Chevron Oronite SA ont commencé par uniformiser toutes les données de l’entreprise. Cela a démarré par une période d’information et de formation. « Se plonger dans une norme est vraiment difficile lorsque l’on n’en a pas l’habitude, et le seul fait que la norme ISA-95 fasse plus de 400 pages est suffisant pour rebuter l’industriel le plus motivé, raconte Serge Talleux (Chevron Oronite SA). Nous avons donc fait appel à une société de consultants afin de nous former, et après deux jours de formation, ils nous ont aidés à mettre en place les procédures les plus adaptées à notre métier. » Grâce à Jean Vieille, ils mettent à plat toutes les gammes, nomenclatures et autres procédures de l’entreprise. Le spécialiste de la norme ISA-95 leur en explique le principe : afin de faciliter les échanges d’informations, la norme décompose un système de production en deux parties. D’un côté les aspects structurels (les produits, les matières premières, les installations de production, la main-d’œuvre, etc.) et de l’autre les aspects opérationnels, c’est-à-dire la capabilité d’une machine ou d’une chaîne de fabrication, leurs cadences et leurs taux de rendement synthétique (TRS). Chacun de ces aspects est associé à des modèles, avec une terminologie qui leur est propre. La norme définit également les attri- MESURES 822 - FÉVRIER 2010 - www.mesures.com buts et structures des données à échanger et les modèles de gestion des opérations de production, ceci afin de formaliser les transactions entre l’ERP et l’atelier. Revoir toutes les nomenclatures des produits et des recettes de fabrication représentait une importante masse de travail. La trentaine de produits de base fabriqués par Chevron Oronite SA se décline en effet en plus de six cents produits finis différents. Et comme c’est souvent le cas dans les sites industriels, pour des raisons historiques, plusieurs désignations et plusieurs références peuvent correspondre au même produit. Un paramètre peut être mesuré en utilisant des unités différentes selon les ateliers, par exemple. Homogénéiser toutes ces données fut donc un travail de longue haleine. D’autant plus qu’en parallèle, il a fallu créer des routines ➜ 35 Solutions Solutions les systèmes de contrôle-commande développés en interne au fil des années en évitant au maximum les modifications. Dans l’architecture actuelle, toutes les informations de production sont stockées dans la WSP. Cette dernière les formate conformément au standard ISA-95, puis les met à disposition de l’ERP. Et cela sans impact sur les habitudes de travail des opérateurs. « Depuis leurs pupitres de commande, les techniciens qui pilotent les lignes de fabrication, ont accès au logiciel de supervision et à l’interface xMII, explique Serge Talleux (Chevron Oronite SA). Pour eux, le fait d’avoir ajouté une plate-forme intermédiaire est absolument transparent. » En effet, chez Chevron Oronite SA, la production est planifiée depuis l’ERP. La WSP aurait certes pu s’en charger, mais une décision prise au niveau du groupe imposait l’emploi de SAP et de xMII. Aujourd’hui, les plannings de production sont édités par le module APO (Advanced Planner and Optimizer) de SAP. APO se charge également de lancer les lots de fabrication (ici les lots correspondent à des productions de 8 à 12 heures). Pour cela, les opérateurs accèdent à l’interface xMII et récupèrent les lots à fabriquer. Ils réservent les stocks de matières premières nécessaires et envoient ces lots au système de contrôlecommande. C’est là qu’intervient la WSP : la production de lots s’exécute automatiquement, la plate-forme récupère toutes les valeurs concernant la production et les stocke dans sa base de données. Puis, à la fin de la fabrication d’un lot, l’opérateur ouvre une fenêtre xMII, affiche le bilan de production, contrôle les informations à remonter (il peut rajouter des commentaires si besoin) avant d’envoyer ce bilan validé à l’ERP. Le standard ISA-95 Le standard ISA-95 traite de l’intégration des systèmes d’entreprise avec les systèmes de contrôle. Il définit un certain nombre de modèles et de terminologies et les organise sous forme de modèles graphiques UML (Unified Modeling Langage). L’objectif est de savoir quelles informations doivent être échangées avec quels systèmes (logiciels financiers, logistique, gestion de production, maintenance, qualité, etc.). L’intérêt d’un standard tel que l’ISA-95 est d’apporter une uniformisation entre les services d’une entreprise et même au-delà des frontières de l’entreprise. Car on sait pertinemment que les personnes qui travaillent dans l’atelier n’utilisent pas les mêmes termes techniques que les responsables informatiques, encore moins que les directeurs financiers. De la même manière, là où dans une entreprise on va parler de “lots”, dans une autre on va parler d’“OF” (ordres de fabrication), dans une autre encore de “batches”… Ces différences de vocabulaire peuvent se retrouver entre différents sites d’un même groupe, ce qui pose de nombreux problèmes. Pour y remédier, le standard ISA-95 propose une terminologie unique et des relations claires entre les systèmes. Le standard est organisé en cinq parties. La première partie regroupe la terminologie à utiliser ainsi que les modèles d’objets de base pour les échanges. La deuxième partie décrit tous les attributs de ces objets, tandis que la troisième se focalise sur les fonctions et les activités à regrouper sur la couche production/MES de l’entreprise. Les parties 4 et 5 (“Objects models and Attributes of Manufacturing Operations Management” et “Business to manufacturing transactions”) sont encore en cours de développement par les différents comités de l’ISA-95, comités qui sont composés de fournisseurs, d’utilisateurs et d’intégrateurs systèmes. ������������� ������� ���������� ��������������������� ���������� ������ ���������� ��������������������� ���������� ����������� �������������� ������� ������������� ���������� �������� ����������� ������������ ���������� ��������� ���������� ���������� ����� �� ����������� ���������� ��������� Une trentaine de produits de base entrent dans la composition d’environ 600 additifs différents. déjà disponibles et on aura déjà accumulé un an d’historique de production. » Le passage à l’ERP s’est effectué en même temps que l’installation d’une nouvelle ligne de fabrication (un nouveau “réacteur”). Les responsables informatiques ont choisi de mettre en place une supervision Intouch de Wonderware plutôt que d’employer les mêmes superviseurs que sur les autres lignes (il s’agit de superviseurs CPI de la société MCII, aujourd’hui intégrée au groupe Actémium). La plate-forme Wonderware est compatible avec les standards ISA-88 et 95. Mais les responsables de Chevron Oronite SA ont préféré harmoniser toutes les nomenclatures avec l’ISA-95. Ainsi, opérateurs, chefs d’ateliers, services méthodes et responsables d’exploitation parlent tous le même langage. L’intérêt de déployer Intouch est son intégration à la plate-forme WSP : l’architecture est simplifiée et les échanges de données sont optimisés. Pour les développeurs de supervision, l’arrivée d’Intouch va être vécue comme une révolution. « Depuis quelque temps déjà, nous savions que la programmation orientée objet était une technique d’avenir, mais nous n’y avions pas eu encore recours, relate Olivier Godard, membre de l’équipe informatique industrielle de Chevron Oronite SA chargé des applications de supervision. WSP nous a permis de franchir ce cap. Et comme pour le passage à la norme ISA-95, cela a remis en cause pas mal de choses car le concept objet induit de profonds changements dans les habitudes. » Pour mémoire, la programmation objet consiste à concevoir des objets de base puis à les décliner en autant d’“instances” que nécessaire. Cela évite d’avoir à recréer plusieurs fois le même objet, et donc de gagner du temps en programmation. Mais comme toute nou- ➜ Supervision et programmation d’objet ➜ afin de fournir des données utiles à l’ERP. Un exemple : pour chaque valeur de consommation à remonter, il a fallu déterminer la fréquence des mesures en programmant des compteurs. « Nous savions que ce travail sur les nomenclatures prendrait du temps, mais pas à ce point-là, commente Guillaume Labadie, membre de l’équipe informatique industrielle chargé des liaisons avec l’ERP. Tout de même, cela valait la peine car désormais, l’ERP et la WSP partagent la même structure de données. Les échanges entre les deux sont devenus très rapides. De plus, une fois ce travail effectué, plus rien ne sera remis en cause : si par la suite nous voulons ajouter un nouveau modèle ou un nouveau paramètre, ce sera immédiat. » C’est 36 là tout l’intérêt d’une plate-forme compatible ISA-95 : l’uniformisation est établie une fois pour toutes et fera gagner du temps à l’avenir. « Rajouter une nouvelle ligne se fait en quelques heures » D’après Grégory Guilhéneuf, responsable marketing chez Wonderware France, « c’est aussi sa simplicité de configuration qui a joué en faveur de cette plate-forme. En effet, toutes les fonctions sont standard, implémentées dans le logiciel de manière native. Du coup, comme il n’y a rien à programmer ou presque, l’application a été mise en place uniquement par paramétrage. » C’était l’une des exigences de Chevron : se connecter à tous La WSP ne sert pas uniquement d’intermédiaire entre la supervision et l’ERP. En stockant toutes les informations de production, elle constitue une base de données utile à l’entreprise. Ces données, qui jusqu’alors étaient perdues une fois le lot terminé, pourront être exploitées pour toutes sortes de chantiers d’optimisation et serviront à assurer une traçabilité fine de toute la production. « Pour sa part, l’ERP disposait déjà de toutes les informations dont il avait besoin, poursuit Serge Talleux (Chevron Oronite SA). Mais rien ne garantissait que de nouveaux besoins n’allaient pas apparaître. Grâce à la WSP, si l’année prochaine on souhaite avoir plus de détails concernant les expéditions ou si l’on souhaite améliorer la qualité sur une ligne, cela sera facile car toutes les données seront MESURES 822 - FÉVRIER 2010 - www.mesures.com MESURES 822 - FÉVRIER 2010 - www.mesures.com 37 Solutions Pilotage de production : PLC ou DCS ? Avec des lots produits en 8 à 12 heures, l’activité de Chevron Oronite France est à mi-chemin entre une industrie manufacturière discrète et une usine à procédé continu. Aussi, à chaque installation d’une ligne de production, la question du mode de pilotage se pose : automates (PLC, pour Programmable Logic Controller) ou système de contrôle de process (DCS, pour Distributed Control System) ? Le site de Gonfreville a une culture “automate” forte. Des automates Modicon (aujourd’hui Schneider Electric) associés à des superviseurs CPI (de MCII, aujourd’hui Actemium) y sont notamment exploités. Cette solution technique, qui remonte à l’époque où la société appartenait au groupe Rhône-Poulenc, n’avait pas été remise en cause lors du rachat par Chevron, ni au cours des nombreuses remises à niveau des installations. Aujourd’hui, les différentes lignes de production sont pilotées par une soixantaine d’automates, qui sont reliés à environ 15 000 entrées/sorties. Toutefois, avec l’implantation d’un nouveau réacteur, la question du choix entre automate ou DCS s’est posée à nouveau. D’autant plus que Chevron Oronite Asie vient d’installer une nouvelle ligne pilotée par un système de contrôle de process de Honeywell. Mais finalement, après avoir envisagé les deux options, les responsables de Chevron Oronite France ont préféré poursuivre avec des automates à logique programmable. Après avoir mis en concurrence les principaux fournisseurs, leur choix s’est porté sur des équipements Rockwell Automation. ➜ velle méthode de programmation, elle peut paraître déroutante de prime abord. En effet, Serge Talleux (Chevron Oronite SA) se souvient : « habituellement, quand nous développions des applications de supervision, nous pouvions disposer très rapidement des premières vues. Pour un chef de service, cela présente un aspect rassurant car on voit que le travail avance. Avec le concept objet, il vaut mieux ne pas y penser lors de la première application. On trépigne pendant des mois sans voir Chevron Oronite France Bien que Chevron Oronite tire son nom de la traduction espagnole pour “or noir”, cette filiale du groupe Chevron n’a pas d’activité dans l’exploitation pétrolière. Son métier s’approche plus de celui de l’industrie chimique. Chevron Oronite est spécialisée dans la fabrication d’additifs pour les huiles moteur et les carburants (essence, diesel et biocarburants). Elle compte trois sites de production dans le monde : aux Etats-Unis, en Asie et en Europe, avec le site de Gonfreville l’Orcher, près du Havre. Ces trois sites sont répartis de telle sorte à pouvoir répondre aux besoins en additifs sur leurs zones géographiques respectives. Pour sa part, le site français produit environ 300 000 tonnes d’additifs par an. 38 une seule vue ! Par contre, une fois que les objets de base (vannes, régulateurs, afficheurs, pompes, etc.) ont été développés, tout va très vite ». Et les gains de temps s’inscrivent dans la durée. Il est très facile de modifier un objet de base, tant pour l’affichage que pour ses attributs (variables), et les modifications sont instantanément reportées sur toutes les vues où l’objet en question est concerné. Le développement des vues de supervision est presque devenu un jeu d’enfant. Le meilleur exemple, pour Olivier Godard (Chevron Oronite SA), reste celui de ce lycéen de passage pour un stage de découverte en entreprise qui a proposé des synoptiques dès son premier jour ! Une offre adaptée aux clients légers Autre atout d’Intouch : l’aspect des fenêtres de supervision est plus moderne. Pour plus de clarté, les concepteurs de Chevron n’ont pas poussé sur la couleur : sur les vues d’écrans, les couleurs neutres dominent. Seules les informations importantes sont présentées avec des couleurs vives pour mieux les mettre en évidence. Un gros travail a également été réalisé sur la présentation des alarmes. Finis les habituels bandeaux avec leurs listes interminables d’alarmes : seules les alarmes vraiment utiles pour l’opérateur apparaissent sur l’écran. La simplicité de connexion avec SAP et la programmation orientée objet n’ont pas été les seuls critères de choix pour la plate-forme Wonderware. La possibilité de travailler depuis des clients légers a eu également son importance. « Sur l’ensemble du site de Gonfreville l’Or- cher, l’interfaçage est assuré par des clients légers, et cela depuis des années, explique Serge Talleux (Chevron Oronite SA). En effet, compte tenu de la taille de l’entreprise, la sensibilité des données échangées et la politique de confidentialité mise en place par le groupe, nous ne pouvions nous permettre d’utiliser des PC isolés pour les applications de supervision. Nous utilisons des terminaux qui ne contiennent qu’un navigateur Internet. De ce fait, les opérations de maintenance sont très faciles : si un écran tombe en panne, on le remplace par un autre, sans se soucier des éventuels problèmes de compatibilité. De plus, nous devons appliquer des règles de sécurité strictes, et celles-ci seraient beaucoup plus difficiles à respecter avec des PC munis (entre autres) d’un disque dur ou d’un port USB. Enfin, toutes les opérations de mises à jour ou de déploiement de patches s’effectuent instantanément et avec l’assurance qu’aucun poste n’a été oublié. Un aspect d’autant plus important que le site ne compte pas moins de soixante postes de supervision répartis dans cinq salles de contrôle. » Bien entendu, cette stratégie devait être appliquée au pilotage du nouveau réacteur. Le choix s’est naturellement porté sur les terminaux clients légers de Wonderware. Un bouleversement qui prépare les changements à venir En choisissant la WSP, les responsables de Chevron Oronite SA ont donc fait d’une pierre deux coups. Ils cherchaient à la fois à faciliter les échanges entre l’atelier et l’ERP, et à installer une solution de supervision utilisant des technologies informatiques modernes pour leur nouveau réacteur. « La solution proposée par Wonderware répond parfaitement à nos attentes, conclut Serge Talleux (Chevron Oronite SA), avec en plus l’avantage de pouvoir continuer à utiliser des clients légers pour la supervision. Toutefois, il faut bien se rendre compte que le passage à la norme ISA-95 et à la programmation objet n’a pas été anodin. Il s’agit de chantiers d’envergure qui ont entièrement bouleversé nos habitudes de travail. L’installation de la plate-forme en elle-même n’est rien : le gros du travail fut de motiver nos équipes pour arriver à cette standardisation. Cela a nécessité une importante synergie entre tous les membres de l’équipe d’informatique industrielle et les services Opérations et IT, entre autres, ainsi que l’indispensable soutien de la direction, car il s’agit bien d’un projet d’entreprise. Et pour l’ISA-95 comme pour la programmation objet, nous avons dû passer de nombreuses heures en formation. Mais cela en valait la peine : aujourd’hui, nos gammes et nos nomenclatures sont entièrement uniformisées, les échanges entre les logiciels sont optimisés et, surtout, on dispose partout des mêmes écrans et des mêmes moyens de pilotage des processus de fabrication. » Frédéric Parisot MESURES 822 - FÉVRIER 2010 - www.mesures.com