Pour le document en format PDF - Intelligence and Terrorism

Pleins feux sur le jihad mondial
(31 décembre 2015 – 6 janvier 2016)
Principaux points
 Au cours de la semaine écoulée, l'Etat islamique a continué à résister à une
forte pression exercée sur divers fronts en Irak et en Syrie : l'armée irakienne a
poursuivi son nettoyage de la ville de Ramadi et de ses environs ; l'armée syrienne
se rapproche de l'importante ville d'Al-Bab (Nord-Est d'Alep) et de la ville d'AlQaryatayn, au Sud-Est de Homs. Dans le même temps, les infrastructures de
production et de commercialisation de pétrole de l'organisation ont été
endommagées, principalement par les frappes aériennes de la Russie. La réponse
de l'Etat islamique a été traduite par un effort accru de commettre des actes de
guérilla, tout en déployant des terroristes suicide et des voitures piégées
contre l'armée irakienne, l'armée syrienne et les forces kurdes.
 Parallèlement aux coups subis en Irak et en Syrie, l'Etat islamique continue
de s'étendre en Libye. Cette semaine, des rapports ont fait état de la prise de
contrôle de la ville de Ben Jawad, à l'Ouest de l'infrastructure de pétrole du port
d'Al-Sidr et de Ras Lanouf. Après la conquête, l'Etat islamique a attaqué le port
d'Al-Sidr (le plus grand port pétrolier de Libye) et la ville de Ras Lanouf. Il semble
donc que l'Etat islamique cherche maintenant à avancer vers l'Est à partir de sa
base de contrôle territorial dans la région de Syrte et à prendre le contrôle de
l'infrastructure de pétrole et des champs de pétrole, afin d'améliorer ses
capacités financières, politiques et militaires.
La campagne internationale contre l'Etat
islamique
Frappes des Etats-Unis et des pays de la coalition
 Cette semaine, les forces américaines et les pays de la coalition ont poursuivi leurs
frappes aériennes contre des objectifs de l'Etat islamique. Pendant la semaine, des
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dizaines de raids aériens ont été effectués au moyen d'avions de chasse, d'avions de
combat et de drones. Ci-après les principales attaques :

Syrie - Les frappes aériennes ont été concentrées dans les zones d'AlRaqqah, Deir al-Zor, Albu Kamal (Sud-Est de Deir al-Zor), Manbij (Nord-Est
d'Alep), Marea (Nord d'Alep) et Ain Issah (Nord d'Al-Raqqah). Les frappes
aériennes ont notamment ciblé des membres de l'Etat islamique, des
installations de pétrole et de gaz, de la machinerie lourde, des bâtiments, des
positions de combat, un atelier de fabrication et d'entrepôt d'armes et des
véhicules.

En Irak - Les frappes aériennes ont été concentrées dans la région de
Ramadi, à l'appui des forces de sécurité irakiennes pour nettoyer la ville et ses
environs de la présence de l'Etat islamique. Des frappes aériennes ont
également été menées à Falloujah, Hit, Kisik, Mossoul, Kirkouk, AlBaghdadi (Nord-Ouest de Ramadi), Sultan Abdullah (Sud-Est de Mossoul),
Qayyarah (Sud de Mossoul), Tal Afar, et Albu Hayat (Ouest de Ramadi et
Sinjar). Les frappes aériennes ont visé des membres de l'Etat islamique, des
sites de fabrication d'engins piégés, des positions de tirs, des armes, des
bâtiments, des ponts, des bunkers, des tunnels, des véhicules et des voitures
piégés, des points de contrôle, etc. (Site Internet du Département américain de
la Défense, 31 décembre 2015 – 3 janvier 2016).
Activités de la France et de l'Allemagne
 Selon un rapport de la chaîne Al-Arabiya du 1er janvier 2016, des avions de combat
français ont décollé d'une base militaire en Jordanie pour attaquer des cibles pétrolières
de l'Etat islamique près de la ville d'Al-Raqqah (Télévision Al-Arabiya, 1er janvier 2016).
Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2016, des avions français auraient détruit un site de
fabrication de roquettes de l'organisation à 10 km à l'Est d'Alep.
 Selon un rapport du 3 janvier 2016, l'Allemagne aurait envoyé en Turquie des
appareils de contrôle pour des missions de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Ces
avions devraient se poser à l'aéroport militaire (et civil) de Konya, au Sud de la Turquie
(Russia Today, 3 janvier 2016).
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
Implication de la Russie dans la guerre civile en
Syrie
 Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konashenkov, des
avions militaires russes ont effectué plus de 120 sorties au cours de la semaine
écoulée, visant plus de 420 cibles terroristes. Les frappes aériennes ont détruit 424
cibles terroristes dans les zones d'Alep, Idlib, Lattaquié, Hama, Homs, Damas, Daraa et
Deir al-Zor. Selon les Russes, un camp d'entraînement près du village de Mheen, au
Sud-Est de Homs, a été frappé au cours des frappes aériennes (TASS, 30 décembre
2015). Le village était contrôlé par l'Etat islamique et a été repris par l'armée syrienne.
 Les frappes aériennes de la Russie continuent de se concentrer sur le réseau de
production et de commercialisation de pétrole de l'Etat islamique. Dans le même
temps, la Russie mène une campagne de propagande dont le but est de souligner
le rôle clé de la Turquie dans le commerce de pétrole. Cette semaine, des sources
russes ont signalé les frappes aériennes suivantes :

Dans la région d'Idlib, des avions russes ont détruit un convoi de 20 camions
citernes circulant vers la frontière avec la Turquie (TASS, 30 décembre 2015).

Dans les régions de Deir al-Zor et d'Alep, six cibles liées au commerce et à
la production de pétrole ont été détruites (TASS, 30 décembre 2015 ; rapport du
porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konashenkov).
Photo publiée par le ministère russe de la Défense : l'armée de l'air russe attaque des installations
pétrolières en Syrie (TASS, 30 décembre 2015)
 Parallèlement aux frappes aériennes, les Russes mènent une campagne de
propagande contre la Turquie et les pays de la coalition :
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
Dans une interview à la presse, Mahmoud Ghazi Tatar, qui avait été recruté
en Turquie, a rejoint l'Etat islamique et a été capturé par les forces kurdes, a
révélé des détails sur l'implication de la Turquie dans le commerce de pétrole
avec l'Etat islamique. Il a affirmé que tous les jours, des dizaines de camions
transportant du pétrole traversent la frontière vers la Turquie : "Beaucoup
de camions traversent la frontière de la Turquie à la Syrie chaque jour et
rentrent chargés de carburant." Selon lui, le commerce du pétrole est réalisé
par des hommes d'affaires. Il a ajouté que l'Etat islamique possède des réserves
de pétrole qui dureront longtemps (RT, 2 janvier 2016).

Le ministère russe de la Défense a mentionné l'incapacité de la coalition
menée par les Etats-Unis à obtenir des résultats sur le terrain dans la lutte
contre l'Etat islamique. Selon le porte-parole, la coalition fait seulement
semblant de se battre contre l'Etat islamique. Comme preuve de cette allégation,
le porte-parole a souligné que les avions américains n'attaquent pas les convois
de pétrole faisant route vers la Turquie ni les bastions connus de l'Etat islamique
en Irak (TASS, 31 décembre 2015).
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Principaux développements en Syrie
Carte de la Syrie (http://www.nationsonline.org)
Aperçu général
 L'armée syrienne et les organisations rebelles continuent de faire pression sur l'Etat
islamique dans les régions d'Alep et de Homs. L'armée syrienne a étendu son
contrôle des régions à l'Est et au Nord d'Alep et affirme sa présence dans les zones
rurales du Sud de la ville. L'armée syrienne a également marqué une avancée dans la
zone rurale au Sud-Est de Homs, après la prise de contrôle de Mheen et ses environs.
Dans la zone entre Alep et la frontière turque, l'Etat islamique fait face à la pression
d'autres organisations rebelles. L'Etat islamique, pour sa part, mène la guérilla contre ses
nombreux ennemis, y compris les forces kurdes, sous la forme d'attentats suicide.
Province d'Alep
 L'armée syrienne a élargi la zone sous son contrôle à l'Est d'Alep, de la zone de la
base aérienne militaire de Kuweyres au Nord, en direction de la ville d'Al-Bab,
contrôlée par l'Etat islamique. L'armée syrienne est située à seulement 10 km de la
ville de Tadif, au Sud d'Al-Bab (ARA News, 1er janvier 2016). Face à l'avancée de
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l'armée syrienne, l'Etat islamique continue ses opérations de guérilla. L'organisation a
annoncé cette semaine l'explosion d'un camion piégé conduit par un terroriste suicide au
Nord de la base aérienne militaire de Kuweyres (Aamaq, 4 janvier 2016).
 La ville d'Al-Bab, à la périphérie de laquelle se trouve l'armée syrienne, est située à
environ 35 km au Nord d'Alep, sur une artère de circulation importante menant au NordEst. La ville est un centre industriel, agricole et commercial important du Nord de la Syrie.
Cette ville, qui est un bastion important de l'Etat islamique à l'Est d'Alep, a été la
cible de frappes aériennes russes le mois passé (all4syria.info, 17 décembre 2015; AlAan, 4 janvier 2016).
Kuweires Military Airbase La ville de Tadif, au Sud d'Al-Bab, qui a été reprise par l'armée syrienne. La ville d'Al-Bab est toujours
sous le contrôle de l'Etat islamique (Google Maps)
Al Bab
Kuweires Military Airbase
Mheen
Al Quaryatayn
En haut : La ville d'Al-Bab, qui est sous le contrôle de l'Etat islamique. L'armée syrienne progresse
vers la ville. En bas : Le village de Mheen, qui a été repris par l'armée syrienne, et la ville d'AlQaryatayn, qui est contrôlée par l'Etat islamique (Google Maps)
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L'implication iranienne
 Le 30 décembre 2015, la chaîne de télévision iranienne Al-Alam a publié une courte
vidéo montrant Qassem Soleimani, le commandant de la Force Qods des Gardiens
de la révolution iranienne à Alep. Soleimani apparaît debout sur un véhicule et parle
avec des membres d'une milice chiite irakienne appelée Harakat al-Nujaba (milice
irakienne de recrues chiites opérant aux côtés du régime syrien et formées par les
Gardiens de la révolution iranienne). Il parle en mauvais arabe avec un lourd accent
iranien. Soleimani félicite les membres chiites et note que "ceci est le début de notre
travail pour sauver les gens, pas seulement nos gens, mais tous les gens de la Syrie"
(Télévision Al-Alam, 30 décembre 2015). Selon nous, son apparition reflète le rôle
important joué par Soleimani et d'autres Iraniens dans la campagne menée par
l'armée syrienne dans la région d'Alep.
Qassem Soleimani à Alep devant les membres d'une milice chiite irakienne formée par l'Iran
(Télévision Al-Alam, 30 décembre 2015)
La province de Homs
 Après plusieurs semaines de combats, l'armée syrienne a réussi à reprendre la
localité de Mheen à l'Etat islamique. Mheen est située à environ 60 km au Sud de
Homs. La reprise de la localité (29 décembre 2015) a été réalisée avec le soutien de l'air
russe. L'armée syrienne a également repris (30 décembre 2015) deux collines
dominant la région au Sud-Ouest de Mheen et deux villages au Nord-Est de la
localité (Hadath et Hawarin) (Twitter, 30 décembre 2015 ; Twitter, 29 décembre 2015 ;
Al-Watan, 30 décembre 2015).
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Gauche : La localité de Mheen, après avoir été libérée de l'emprise de l'Etat islamique. La destruction
du village est évidente (Twitter, 30 décembre 2015). Droite : La ville d'Al-Qaryatayn, contrôlée par
l'Etat islamique, maintenant menacée par l'armée syrienne
 La prise de contrôle par l'armée syrienne de la localité de Mheen est un autre revers
pour l'Etat islamique, qui est poussé vers l'est. Selon nous, la prochaine cible de l'armée
syrienne sera la ville d'Al-Qaryatayn,1 une ville importante contrôlée par l'Etat islamique
à l'Est de Mheen.
Carte illustrant la situation à Mheen et Al-Qaryatayn, publiée sur Twitter le 29 décembre 2015 par un
partisan du régime Assad. Les flèches montrant la progression de l'armée syrienne en direction
d'Al-Qaryatayn (Twitter, 29 décembre 2015)
1
La ville d'Al-Qaryatayn est située à environ 85 km au Sud de Homs au cœur d'une région agricole. Les
résidents locaux travaillent dans l'agriculture et l'élevage. En raison des sources d'eau rares, la plupart des
habitants d'Al-Qaryatayn travaillent à l'extérieur de la ville. Avant le déclenchement de la guerre civile en Syrie,
la ville avait une population d'environ 35.000 habitants, dont la majorité étaient des musulmans et la minorité des
chrétiens. Le nombre actuel de résidents est inconnu (Wikipedia).
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La région contrôlée par les kurdes
 Alors que les forces kurdes marquent des réalisations sur le terrain (la reprise du
barrage de Tishreen sur l'Euphrate), l'Etat islamique intensifie sa guerre de guérilla à
leur encontre. Selon un rapport de cette semaine, des terroristes suicide se sont
infiltrés au siège des forces kurdes (GPJ) à Tal Abyad (près de la frontière turque) et
ont fait exploser leurs ceintures piégées (Aamaq, 30 décembre 2015). Dans la ville d'Ain
Issa, au Sud de la ville kurde de Kobani (près de la frontière turque), un membre de
l'Etat islamique a fait exploser une voiture piégée dans une zone de rassemblement des
forces kurdes. Selon l'Etat islamique, ces attaques ont blessé et tué des dizaines de
membres des GPJ et de l'Armée syrienne libre (Aamaq, 30 décembre 2015). L'Etat
islamique a également indiqué que ses membres avaient mené un certain nombre
d'attaques dans la ville de Qamishli, au Nord de la Syrie (Aamaq, 31 décembre 2015).
Le Golan syrien
Les affrontements à Al-Shaykh Maskin
 Le 2 janvier 2016, l'armée syrienne a repris le village d'Al-Shaykh Maskin au Sud du
Golan syrien des organisations rebelles, y compris du Front Al-Nusra, après trois jours de
combats, dans lesquels au moins 50 militants ont été tués et environ 250 blessés.
L'armée syrienne espère également couper les routes d'approvisionnement de Jordanie
des organisations rebelles (TASS, 2 janvier 2016). La reprise du village constitue une
menace pour les bastions des organisations rebelles sur les hauteurs du Sud du
Golan syrien et dans la région de Daraa.
 Les organisations rebelles, de leur côté, ont lancé une contre-attaque afin de
reprendre le village. Selon les médias syriens et arabes, le 5 janvier 2016, les
organisations rebelles ont repris une partie du village et les forces de sécurité syriennes
ont subi de lourdes pertes.
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Al Sheikh Maskin
Le village d'Al-Shaykh Maskin, au Nord de Deraa (Google Maps)
Les Brigades des martyrs d'Al-Yarmouk annoncent n'avoir
aucun lien avec l'Etat islamique
 Les Brigades des martyrs d'Al-Yarmouk, affiliées à l'Etat islamique et agissant au
Sud du Golan syrien, ont publié une déclaration sur les réseaux sociaux affirmant être
indépendantes de toute entité ou organisation. La déclaration a démenti tout lien entre
les Brigades et l'Etat islamique, en dépit de la campagne médiatique menée à leur
encontre (2 janvier 2016). Selon nous, ce message vise à réduire la forte pression sur
les Brigades exercée par le Front Al-Nusra, les organisations rebelles et l'armée
syrienne. A ce stade, on ne sait pas si la déclaration a été accompagnée par des
mesures concrètes visant à affaiblir, voire à mettre fin au lien étroit entre les Brigades
des martyrs d'Al-Yarmouk et l'Etat islamique
Transfert de membres du Front Al-Nusra de Daraa à Idlib
 Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le transfert de 212
membres du Front Al-Nusra de Daraa à Idlib a été convenu. En échange, trois hauts
responsables iraniens détenus à Daraa seront libérés (Voix de Beyrouth, 2 janvier 2016).
A ce stade, il n'y a pas d'informations sur la mise en œuvre de l'accord.
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
Principaux développements en Irak
*
Carte de l'Irak (nationsonline.org)
La ville de Ramadi et la province d'Al-Anbar
 La prise de contrôle de Ramadi n'est pas encore terminée, et l'armée irakienne
continue à nettoyer des poches de résistance dans la ville. Des affrontements locaux
sont toujours en cours entre les membres de l'armée irakienne et l'Etat islamique à
l'intérieur et hors de la ville. Les attaques de guérilla de l'Etat islamique semblent être
concentrées dans les banlieues Nord et Nord-Est de la ville, mais l'organisation tente
également de s'étendre à d'autres endroits dans la province d'Al-Anbar.
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Véhicule de l'armée irakienne en flammes dans une base au Nord de la ville de Ramadi, à la suite
d'une attaque de l'Etat islamique (Akhbar Dawlat al-Islam, 1er janvier 2016)
 Le 3 janvier 2016, une attaque de l'Etat islamique contre le quartier général de
l'armée irakienne dans la région du lac Tharthar, au Nord de Ramadi, a été
repoussée. Des membres de l'organisation s'étaient apparemment enfuis de Ramadi
vers la région. L'attaque a été réalisée avec six véhicules piégés et des terroristes
suicide, qui se sont fait sauter avec des ceintures d'explosifs. Selon le chef de la police
d'Al-Anbar, les forces de sécurité irakiennes ont tué plusieurs membres de l'Etat
islamique (Télévision Al-Jazeera, 3 janvier 2016). Le 30 décembre 2015, l'armée
irakienne a repoussé une attaque de l'organisation au barrage de Tharthar. Douze
membres de l'organisation ont été tués dans l'attaque (Al-Sumaria, 30 décembre 2015).
 Dans la région de la ville de Haditha, des combats ont opposé l'Etat islamique aux
forces sunnites tribales et à l'armée irakienne, avec le soutien aérien des Etats-Unis et
des pays de la coalition. Selon un rapport du 3 janvier 2016, la plupart des attaques de
l'Etat islamique sur la ville ont été arrêtées. Cependant, les combats sont toujours en
cours dans l'Est de la ville, qui a été infiltré par des membres de l'Etat islamique. Selon le
rapport, l'organisation a perdu de nombreux membres dans les combats, et des dizaines
de ses voitures piégées ont été détruites dans la région (Télévision Al-Arabiya, 3 janvier
2016). Les Irakiens affirment que l'Etat islamique a perdu 70 membres dans les combats
à Haditha (Dimashq al-Aan, 5 janvier 2016).
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Le lac Tharthar et la ville de Haditha, à environ 115 km au Nord-Ouest de Ramadi (Google Maps)
 L'Etat islamique accompagne son activité de guérilla contre l'armée irakienne
dans la province d'une guerre médiatique, dans le but de minimiser le coup subi et
montre que même après la prise de contrôle de Ramadi, la campagne n'est pas encore
terminée. Dans ce contexte, l'Etat islamique a publié une vidéo de ses membres luttant
contre les forces de sécurité irakiennes, apparemment à Ramadi. La vidéo montre des
tirs de mortiers et de mitrailleuses et l'explosion de voitures piégées (Akhbar Dawlat alIslam, 3 janvier 2016).
Gauche : Détonation d'un camion piégé de l'Etat islamique dans la province d'Al-Anbar. Droite : Un
camion conduit par un terroriste appelé Abu Hamza al-Jazrawi qui s'apprête à effectuer une attaque.
En bas : Véhicule irakien piégé par des membres de l'Etat islamique activé contre les forces de
l'armée irakienne (Akhbar Dawlat al-Islam, 3 janvier 2016)
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Gauche : Des membres de l'Etat islamique détruisent un avant-poste de l'armée irakienne dans la
province d'Al-Anbar. Droite : Membres de l'Etat islamique sur un pont qu'ils ont ensuite fait sauter
(Akhbar Dawlat al-Islam, 3 janvier 2016)
Falloujah
 En réponse au resserrement de l'encerclement de Falloujah, l'Etat islamique mène
une guérilla contre l'armée irakienne dans la ville. Le 2 janvier 2016, l'Etat islamique a
revendiqué la responsabilité d'une attaque de huit de ses membres qui ont infiltré une
base de l'armée irakienne à l'Est de la ville. Selon l'organisation, des dizaines de soldats
de l'armée irakienne ont été tués dans l'attaque (Akhbar Dawlat al-Islam, 3 janvier 2016).
Briefing des membres de l'Etat islamique avant l'attaque d'une base de l'armée irakienne à l'Est de
Falloujah (Akhbar Dawlat al-Islam, 3 janvier 2016)
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Province de Salah al-Din
 Le 2 janvier 2016, des membres de l'Etat islamique ont attaqué les forces de sécurité
irakiennes à l'Ouest de la ville de Samarra. Ils se sont retirés suite à une frappe aérienne
effectuée par les Irakiens ou les États-Unis et la coalition (Télévision Al-Jazeera, 3
janvier 2016).
Gauche : Mitrailleuses lourdes visant les forces de sécurité irakiennes à l'Ouest de la ville de
Samarra. Droite : Tirs de mortiers sur les forces de sécurité irakiennes à l'Ouest de Samarra (Aamaq,
2 janvier 2016)
 Le 3 janvier 2016, un officier de la police irakienne a rapporté la mort de 13 policiers
irakiens dans un attentat suicide contre une base aérienne près de la ville de Tikrit
(Speicher). Selon l'officier, six terroristes suicide en uniformes militaires ont infiltré la
base (Télévision Al-Arabiya, 3 janvier 2016). L'Etat islamique a revendiqué la
responsabilité de l'attaque (Akhbar Dawlat al-Islam, 3 janvier 2016).
 Le 4 janvier 2016, l'Etat islamique a indiqué qu'il avait réussi à prendre le contrôle de
plus de la moitié la zone du barrage de Samarra, situé à environ 44 km à l'Ouest de la
ville de Samarra (Aamaq, 4 janvier 2016).
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Le barrage de Samarra (Google Maps)
L'Egypte et la péninsule du Sinaï
 L'Opération Martyr a repris début Janvier 2016. Dans le cadre de l'opération, les
forces de sécurité égyptiennes ont mené des activités intenses dans la péninsule du
Sinaï, principalement dans le Nord (secteur Rafah - Cheikh Zoweid) et au Centre (région
d'Al-Quseima). Le porte-parole de l'armée égyptienne et les médias égyptiens ont fait
état des réalisations de l'opération jusqu'ici. Selon les sources égyptiennes, 29 terroristes
ont été arrêtés, des armes ont été confisquées, des matières premières utilisées dans la
fabrication d'armes ont été saisies, des voitures et motos utilisées par les terroristes ont
été détruites, 550 kilogrammes de drogues ont été saisis et 18 engins piégés ont été
neutralisés. Des entrepôts et des explosifs ont également été détruits (Page Facebook
du porte-parole des forces armées égyptiennes ; Al-Masri Al-Youm, 3 janvier 2016).
 Selon un rapport de 2 janvier 2016, une patrouille de l'armée égyptienne aurait trouvé
une cache contenant une tonne et demi d'explosifs à Al-Quseima, à environ 73 km
au Sud-Est d'Al-Arish, près de la frontière avec Israël. Les explosifs étaient emballés
dans 32 sacs. Les militaires ont également trouvé une grande quantité de munitions, des
mitrailleuses lourdes, deux véhicules tout terrain et deux tonnes de carburant (Page
Facebook du porte-parole des forces armées égyptiennes, 2 janvier 2016). En outre, la
police aurait saisi un entrepôt d'armes de la Province du Sinaï de l'Etat islamique dans la
région de Nakhl, au Centre de la péninsule du Sinaï (Portail Veto, 5 janvier 2016).
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Al-Quseima (Google Maps)
 Malgré l'intense activité, l'Etat islamique a poursuivi ses activités de guérilla
contre les forces de sécurité égyptiennes :
 Le 3 janvier 2016, deux engins piégés ont explosé au Sud d'Al-Arish au
passage de forces de sécurité égyptiennes, sans faire ni blessé ni dégât. Ce
même jour, deux engins piégés ont explosé à l'Est d'Al-Arish et dans la région de
Cheikh Zoweid, blessant un infirmier et un chauffeur (Al-Youm al-Sabea, 3 janvier
2016).
 Le 3 janvier 2016, les forces de sécurité égyptiennes ont neutralisé un engin
piégé à Al-Arish (Al-Masri Al-Youm, 3 janvier 2016).
 Le 3 janvier 2016, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de la mort
d'un officier égyptien et de quatre autres soldats dans une embuscade du côté
égyptien de Rafah (Aamaq, 3 janvier 2016).
 Le 4 janvier 2016, un compte Twitter affilié à la branche du Sinaï de l'Etat
islamique a revendiqué une attaque à la roquette sur le poste de contrôle d'AlJora sud de Cheikh Zoweid.
 La branche du Sinaï de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de
l'explosion d'un engin explosif improvisé à un barrage de la police égyptienne
dans la région d'Al-Munib, au Sud de Gizeh (environ 7 km du centre de la
capitale, Le Caire), tuant et blessant toutes les personnes présentent au point de
contrôle (Aamaq, 31 décembre 2015).
 Deux détenus de l'organisation Ansar Bayt al-Maqdis ont admis que des organisations
jihadistes s'apprêtent à commettre une série d'attentats et d'assassinats. Ces
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attaques sont censées être effectuées pendant les célébrations de l'anniversaire de
la révolution du 25 janvier (le renversement de Mohamed Morsi). De grandes
sommes d'argent ont été allouées à leur réalisation. Les détenus ont divulgué les
emplacements d'entrepôts d'armes et d'explosifs, qui ont ensuite été détruits par les
forces de sécurité égyptiennes. Ils ont aussi révélé les noms des terroristes qui
devaient mener les attaques (Al-Akhbar, 30 décembre 2015).
 Malgré la pression exercée par les forces de sécurité égyptiennes, la branche du
Sinaï de l'Etat islamique a indiqué qu'elle continue à bâtir son infrastructure dans la
Péninsule du Sinaï. Le 30 décembre 2015, la Province du Sinaï de l'Etat islamique a
publié des photos de sa cérémonie de fin de formation de tireurs d'élite (Akhbar
Dawlat al-Islam, 30 décembre 2015).
Fin de formation de tireurs d'élite organisée par la Province du Sinaï de l'Etat islamique (Akhbar
Dawlat al-Islam, 30 décembre 2015)

Le jihad mondial dans les autres pays
Libye
 Le 4 janvier 2016, l'Etat islamique a indiqué qu'il avait pris le contrôle de la ville de
Ben Jawad, située près du "croissant du pétrole" de la Libye (Aamaq, 4 janvier
2016). L'importance de Ben Jawad est liée à sa proximité avec le port d'Al-Sidr, le
plus grand port pétrolier de Libye (environ 28 km à l'Est de Ben Jawad). A ce jour, la
capacité de fonction du port est limitée à la lumière de la poursuite des combats dans la
région. Si l'Etat islamique parvient à conquérir le port d'Al-Sidr et les installations
pétrolières de Ras Lanouf, il s'agira d'une étape majeure dans l'effort de
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l'organisation de prendre le contrôle des champs et des infrastructures de pétrole
de Libye, améliorant ainsi ses capacités financières, politiques et militaires.
Base de contrôle territorial de l'Etat islamique dans et autour de Syrte après la prise de la ville de Ben
Jawad. L'Etat islamique menace à présent de s'emparer de l'infrastructure pétrolière du port d'Al-Sidr
et de Ras Lanouf (Google Maps)
 Après avoir pris la ville de Ben Jawad, l'Etat islamique a annoncé (4 janvier 2016)
que ses membres avaient attaqué la région du port pétrolier d'Al-Sidr. Un des
membres a effectué un attentat suicide à l'entrée du port, à l'aide d'une voiture
piégée. Des affrontements ont éclaté entre les membres de l'Etat islamique et les
forces de sécurité de l'installation pétrolière, qui ont subi des pertes mais ont réussi
à repousser les membres de l'organisation. L'Etat islamique aurait perdu cinq membres
(Twitter, Sky News en arabe, Portail de nouvelles d'Afrique, 4 janvier 2016). Des photos
publiées par l'Etat islamique montrent des jihadistes qui ont réussi à prendre le contrôle
d'installations pétrolières à Al-Sidr. L'organisation a également attaqué la ville de Ras
Lanouf (où se trouve l'infrastructure pétrolière), mais n'a pas réussi à entrer dans la ville
(Reuters, 5 janvier 2016).
Derna
 Saad al-Tira, un haut responsable du Conseil de la Choura des combattants du jihad
de Derna, a nié l'affiliation de son organisation à Al-Qaïda. Selon lui, les membres de
l'organisation sont des "conservateurs" opposés à Kadhafi, et continueront à lutter
jusqu'à ce que tous les adversaires de la révolution en Libye soient éliminés. Il a ajouté
que les combattants de l'organisation partiraient pour Syrte (contrôlée par l'Etat
islamique) immédiatement après la libération de Derna de l'Etat islamique (Bawabat
Ifriqya al-Ikhbariya, 3 janvier 2016).
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Ajdabiya
 Une organisation milicienne dans la ville d'Ajdabiya (Est du port d'Al-Sidr) appelée le
Conseil de la Choura des révolutionnaires d'Ajdabiya et sa banlieue a publié une
déclaration niant les rapports selon lesquels elle aurait fait allégeance à l'Etat
islamique, en réponse à une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrant des
hommes masqués armés agitant des drapeaux de l'Etat islamique, dont un lit un serment
d'allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi. Selon le communiqué, il s'agit de l'initiative isolée
d'un membre de l'organisation, qui a ensuite été expulsé (Akhbar Libya 24, 31 décembre
2015 et 3 janvier 2016).
Russie
Fusillade au Daghestan
 Le 29 décembre 2015 dans la soirée, des coups de feu ont retenti dans la ville de
Derbent dans la République du Daghestan, au Sud de la Russie. Les tirs ont visé des
touristes visitant une forteresse dans la vieille ville. Une personne a été tuée et onze
autres ont été blessées (RT, 30 décembre 2015). Un officier des services de sécurité
fédérale de Russie a été tué.
 L'Etat islamique a publié une déclaration en arabe et en russe (30 décembre
2015) revendiquant la responsabilité de l'attaque. Selon la déclaration, un officier des
renseignements russes a été tué et d'autres blessés, tandis que les membres de l'Etat
islamique sont rentrés en toute sécurité leur base (Akhbar Dawlat al-Islam, 30 décembre
2015).
La revendication de responsabilité de l'attentat au Daghestan, en arabe et en russe, publiée par l'Etat
islamique (Akhbar Dawlat al-Islam, 30 décembre 2015)
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 Selon Ramazan Abdoulatipov, chef de la République du Daguestan, près de 600
habitants ont quitté la ville de Derbent et rejoint les rangs de l'Etat islamique. Selon
la police locale, le nombre est plus élevé, et 900 habitants auraient rejoint les combats
(RT, 31 décembre 2015).
Activités de propagande
L'Etat islamique publie des informations sur des
attentats suicide en Irak et en Syrie en Décembre 2015
 Le 2 janvier 2016, l'Etat islamique a publié une infographie sur les attentats suicide
effectués par ses membres en Syrie et en Irak en Décembre 2015. Selon les chiffres, les
membres de l'organisation ont effectué 61 attentats suicide en Syrie et en Irak en
Décembre 2015. La répartition des cibles est la suivante : 32% des attaques suicide
visaient les forces irakiennes ; 29% les forces kurdes ; 22% les forces du régime
syrien ; 10% les peshmergas kurdes ; et 7% les rebelles syriens (Aamaq, 2 janvier
2016).
 Selon les chiffres publiés par l'Etat islamique, la plupart des attaques suicide ont été
effectuées par des voitures piégées (24) et des ceintures d'explosifs (17). Quatorze
des attentats suicide ont été effectués dans la province d'Al-Anbar, neuf à Alep,
neuf à Al-Raqqah, huit à Hassaké, sept à Homs, six à Ninive, quatre à Salah al-Din,
trois à Deir al-Zor, et un à Bagdad. Cinquante-sept pour cent des terroristes suicide
de l'Etat islamique en Décembre 2015 étaient Syriens, 33% d'autres nationalités, et
10% Irakiens (Aamaq, 2 janvier 2016).
Statistiques des attaques suicide commises par des membres de l'Etat islamique en Irak et en Syrie
(Aamaq 2 janvier 2016)
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À la lumière des revers subis par l'Etat islamique en Irak et en Syrie, l'organisation a
augmenté le recours à des terroristes suicide ces derniers mois, dans une tentative
de fournir une solution à ses problèmes militaires. Selon nous, la publication
d'informations sur les attentats suicide vise à glorifier ce type de combat, afin de relever
le moral des membres de l'organisation et témoigne de la poursuite des combats.
L'Etat islamique publie la vidéo de l'exécution de cinq
hommes, apparemment des Britanniques
 La branche information de la Province d'Al-Raqqah de l'Etat islamique a publié la
vidéo de l'exécution de cinq hommes, apparemment des Britanniques, accusés
d'espionnage (3 janvier 2016). La vidéo montre un membre de l'organisation
s'adressant en anglais, menaçant le Premier ministre britannique David Cameron et
déclarant qu'un jour, l'organisation va envahir la Grande-Bretagne et imposer la loi
islamique (charia).
Vidéo montrant l'exécution de cinq hommes, apparemment des Britanniques
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