JackLondon_Pleiade - Le dire et l`écrire

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JackLondon_Pleiade - Le dire et l`écrire
Jack London
Romans, récits et nouvelles I, II
Coffret de deux volumes vendus ensemble
Nul n'est plus difficile à saisir que Jack
London. Écrivain populaire, selon un
étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt
qu'à l'université, mal édité aux États-Unis,
pourtant traduit dans toutes les langues,
connu et aimé dans le monde entier, il
semble appartenir, plutôt qu'à la littérature,
à un imaginaire collectif où la dénomination
«Jack London» incarnerait l'esprit
d'aventure sous ses formes les plus
violentes.
Sa vie, menée à un train d'enfer, est
souvent confondue avec ses livres,
l'ensemble composant une sorte de
légende hybride dans laquelle «la vie» ne
cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que
la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont
inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature
précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier
risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté
créatrice.
Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu
contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète,
l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de
la révolution socialiste, le gentleman-farmer – les images qui composent
le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de
toutes les intensités que la vie peut offrir.
Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est
l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et
photographies des premières éditions américaines. Les traductions,
nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que
l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même.
Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le
récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la
nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peutêtre par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à
l'écriture de fiction.
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Editeur : GALLIMARD La Pléiade
Parution : 13 octobre 2016
ISBN : 9782070197415
GENCOD : 9782070197415
Jack London est né en 1876 à San Francisco. Il passe son enfance dans le ranch
de son beau-père : une enfance dure, presque misérable. Poussé par son
tempérament aventureux, il quitte très jeune la maison pour s'embarquer comme
mousse ; il a 15 ans à peine. Par la suite, il exerce toutes sortes de métiers, de
pêcheur d'huîtres à garde-côte. De son voyage en Alaska parmi les chercheurs d'or,
Jack London rapporte «L'Appel du monde sauvage» [«L'Appel de la forêt»], où l'on
respire le souffle de la grande aventure, l'odeur de l'or mêlée à celle de la misère.
Mais il s'installe alors à Oakland, en Californie, et décide de se consacrer à la
littérature. Malgré le succès de ses nouvelles, il déclarera toutefois qu'il déteste
écrire et ne le fait que pour gagner sa vie. L'attrait des terres inconnues sera le plus
fort : il se fait engager comme reporter lors de la guerre sino-japonaise. À son retour,
il réalise le rêve de sa vie : se faire construire un bateau, le «Snark», à bord duquel il
entreprend un tour du monde : mais il n'ira pas plus loin que l'Australie. Jack London
s'est donné la mort en 1916.
Un site sur Jack London
http://www.jack-london.fr/
Jack London, vagabond des étoiles
Jérôme Skalski
Jeudi, 13 Octobre, 2016 - L'Humanité
http://www.humanite.fr/jack-london-vagabond-des-etoiles-617934
Cent ans après sa disparition, le romancier américain entre à la « Bibliothèque de la Pléiade ».
Une consécration pour l’écrivain prolétaire, le journaliste et l’aventurier devenu l’un des
auteurs les plus populaires de l’histoire de la littérature.
L’enfance de Jack London se déroule autour de la baie de San Francisco, sous le soleil d’une
Californie, qui, dans ces parages, est tempérée par les avalanches et les vagues de brume de
l’océan Pacifique. Sa mère, Flora Wellman, abandonnée par le géniteur du futur écrivain, se
marie après sa naissance avec John London, un vétéran de la guerre de Sécession. Jack
prendra son nom et son surnom, mais ne connaîtra la vérité sur son ascendance véritable qu’à
l’âge de vingt ans. Fermier, ouvrier, petit commerçant ou employé, John London entraîne sa
famille de part et d’autre de la baie dans ses pérégrination à la recherche d’un travail souvent
précaire, avant de s’installer à Oakland, où Jack découvre la bibliothèque publique de la ville
et fait la connaissance d’Ina Coolbrith, bibliothécaire et poétesse, qui le guidera dans sa
frénésie de lecture et dans sa vocation naissante.
Des bas-fonds au sommet de la fortune
« J’ai vécu partout ! » s’exclame Arthur Rimbaud dans sa Saison en enfer. L’année 1889 est
celle d’un tournant pour Jack, qui connaîtra bientôt « mille vies » – son père, marqué par un
accident, ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille. Jack cumule donc les petits
boulots. Les événements de son existence s’enchaînent alors avec un rythme frénétique et le
conduiront des bas-fonds au sommet de la fortune.
« Bête de somme en usine à quatorze ans, pilleurs d’huîtres dans la baie de San Francisco à
quinze, trimardeur et taulard à dix-huit, jeune socialiste à Oakland à dix-neuf, chercheur d’or
dans le Klondike à vingt et un, Kipling américain à vingt-quatre, connu comme auteur dans le
monde entier, champion des causes sociales, journaliste et correspondant de guerre à vingthuit, voyageur et aventurier sans frontières à trente et un, éleveur de bétail primé et
propriétaire d’une ferme expérimentale à trente-cinq, légende du self-made-man millionnaire
à sa mort, à quarante ans », résume Earle Labor, le grand spécialiste américain de Jack
London (1).
Une faim insatiable de lectures scientifiques, sociales...
Cette vie est également vouée à l’écriture, au rythme de mille mots par jour jetés sur le papier
sans repentir et quelles que soient ses autres activités. À l’écriture, s’associent chez lui une
soif et une faim insatiables de lectures scientifiques, sociales, historiques et théoriques pour
cet autodidacte qui reprend ses études à dix-neuf ans et intègre l’université de Berkeley pour
six mois après avoir absorbé, en quatre, les deux années de programme de l’académie
d’Alameda préparant à l’examen d’entrée de la prestigieuse institution. Faute d’argent pour
pousser plus avant ses études, il part pour le Klondike avec, dans ses bagages, au propre ou au
figuré, le Capital de Marx, l’Origine des espèces de Charles Darwin et la Philosophie du style,
d’Herbert Spencer.
Une vie de légende, donc, un mythe américain. Mais, cette vie, sous la légende, peut masquer
quelquefois l’œuvre ou, au moins, jeter le trouble quant à son appréhension. Elle a longtemps
oblitéré, pour la critique, malgré son succès populaire, la profondeur d’une écriture qui est
aujourd’hui définitivement reconnue en France comme aux États-Unis.
« Quand on dit qu’il a vécu et ensuite a raconté ce qu’il avait vécu dans ses livres, on oublie
que sa vie, pour une grande part, Jack London l’a menée à l’imitation de ses toutes premières
lectures d’enfance, romans d’aventures et récits de voyages », explique Philippe Jaworski,
directeur de l’édition de Jack London. romans, récits et nouvelles, publiée chez Gallimard à la
« bibliothèque de la Pléiade » aujourd’hui (2).
L’œuvre romanesque de London occupe de fait quatre points cardinaux, marqués à chaque
fois par des couleurs dominantes particulières, témoignant d’un pan de son existence. Le
blanc des aventures du Grand Nord et de la ruée vers l’or du Klondike. Le bleu et le vert des
aventures sur l’océan Pacifique, à l’ouest. L’or diapré des lointains des mers du sud. Le rouge
et noir des fictions d’anticipation et des récits politiques. Au-delà de leur variété et de leur
vitalité, liée à l’expérience concrète et intense qu’elle restitue, un « schème structurant » la
parcourt.
« L’un des grands thèmes de Jack London, l’un de ceux où il donne le meilleur de lui-même,
ce sont les situations d’affrontement », souligne Philippe Jaworski. « Jack London est le
romancier du combat entre deux forces, précise-t-il, l’homme et la nature, l’homme et
l’homme, l’homme et l’animal, l’animal et l’animal, l’homme se battant contre lui-même. À
chaque fois, il installe dans ses récits une situation de confrontation qui monte vers un point
de paroxysme. »
Pas un seul vagabond ne passe sans obtenir le gîte
Ce sens de la dialectique au sens hégélien du terme, comme lutte dans le mouvement
ascendant de l’affirmation de soi en rapport à autrui et au monde, n’empêche pas London,
quelquefois, dans le domaine politique, de rester prisonnier de certaines apories. La plus
troublante est celle qui le place sous l’égide du « darwinisme social » de Spencer, qui le fera,
cruel contresens, tenir à une vision de l’humanité faisant valoir la supériorité de l’« Anglo-
Saxon ». À considérer son œuvre, cependant, c’est toujours le point de vue des vaincus et des
opprimés qu’il éclaire de l’intérieur ; le « Blanc », dominateur, exploiteur brutal, religieux
fanatique, assoiffé d’or, pourvoyeur d’alcool et de poudre, a rarement le beau rôle. À
considérer ses actes, il sera constamment opposé au « système capitaliste libéral », « credo des
économistes de son époque », souligne Noël Mauberret, vice-président de l’Association des
amis de Jack London. Devenu riche propriétaire, précise-t-il, « sur (son) ranch, au grand dam
de ses voisins, la durée du travail est strictement limitée et pas un seul vagabond ne passe sans
obtenir le gîte, un repas et quelques pièces contre quelques heures de travail » (3).
Effet de son éducation et de sa formation d’autodidacte également, peut-être, effet aussi de
son amour immodéré pour la compagnie de John Barleycorn – Jean Grain d’Orge (le whisky
et ses compagnons de gigue et de ragtime) –, qu’il rencontre pour la première fois pendant son
enfance, il se verra surpris plus d’une fois, dans des œuvres comme le Loup des mers ou
Martin Eden, par certaines fascinations qui le feront se trouver à distance de certaines de ses
intentions didactiques.
Sa sensibilité à la violence des rapports de forces s’exprimera par ailleurs dans son
engagement journalistique, avec, en particulier, un reportage en immersion dans les bas-fonds
de Londres, qu’il réalise en 1902 au risque de sa vie, qu’il décrit et photographie – une
première dans l’histoire du journalisme d’investigation – dans le Peuple de l’abîme. Il est au
Japon et en Corée pour couvrir la guerre russo-japonaise, deux ans plus tard ; sur les collines
de San Francisco à la suite du tremblement de terre qui emporte la ville en 1906 ; à Veracruz
pendant la guerre qui oppose les États-Unis au Mexique, en 1914.
Son engagement révolutionnaire, depuis son adolescence, au contact de la violence de
l’oppression et de l’exploitation capitaliste, jusqu’à sa mort, comme propagandiste ardent du
socialisme et malgré certaines emprises idéologiques qu’il ne sut pas surmonter, fut toujours
sincère. Il rejoint le Parti ouvrier socialiste d’Amérique en 1896. Dans les Vies de Jack
London, l’écrivain et documentariste Michel Viotte rapporte un témoignage du San Francisco
Chronicle qui présente le « jeune socialiste d’Oakland » juché sur sa caisse, haranguant les
foules et les retenant tard dans la soirée dans les assemblées militantes de la ville (4). Deux
ans plus tôt, il participe à la grande marche des chômeurs, qui traverse d’ouest en est les ÉtatsUnis pour réclamer du gouvernement l’engagement d’une politique de grands travaux, un an
après le déclenchement de la grande crise de 1893, qui a jeté un ouvrier américain sur quatre
hors des usines. En 1901, il adhère au Parti socialiste d’Amérique et se présente en 1905
comme candidat de l’organisation, dirigée par Eugene Debs, aux élections municipales
d’Oakland. Proche d’Upton Sinclair, l’auteur de la Jungle, il soutiendra l’organisation
socialiste révolutionnaire par ses dons et ses interventions. S’il rompt avec elle, quelque temps
avant de disparaître, c’est qu’il jugeait qu’elle avait abandonné le tranchant de la lutte des
classes.
Jack London prit fait et cause pour la révolution russe de
1905
Tel fut Jack London. L’Amour de la vie est le dernier texte que Lénine se soit fait lire,
quelques jours avant sa mort. Dans le Talon de fer, que Jack London écrivit en 1907, la
Commune de Chicago de sa fiction d’anticipation est proclamée le 27 octobre 1917, date de la
naissance, hasard objectif, selon le calendrier julien et dans le monde réel, du premier
gouvernement soviétique de l’histoire. Jack London ne vit pas la révolution d’Octobre, lui qui
prit fait et cause pour les ouvriers révoltés de la révolution russe de 1905. De dix ans ses
cadets, Louise Bryant écrira Six Mois rouges en Russie et John Reed, Les dix jours qui
ébranlèrent le monde, en prenant une des routes taillées dans l’écume et la brume du Golden
Gate par l’écrivain reporter. Sous la plume de Jack, rouge étoile scintillant désormais à sa
place, haut dans le ciel bleu nuit de la littérature, il tremble encore.
(1) Earle Labor, Robert C. Leitz et Milo Shepard, The Letters of Jack London, Stanford
University Press, 1988. (2) Jack London, Romans, récits et nouvelles I, II, collection «
Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 2016. (3) Noël Mauberret, « Jack London et la
misère. ». Revue Quart Monde, n° 198. (4) Michel Viotte et Noël Mauberret, les Vies de Jack
London, Arte éditions/Éditions de La Martinière, 2016. Michel Viotte, Jack London, une
aventure américaine, documentaire, Arte/La Compagnie des Indes, 2016.
Jack London rejoint la Pléiade
Par Culturebox (avec AFP) @Culturebox
Publié le 08/10/2016 à 12H13
http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/jack-london-rejoint-la-pleiade-247085
Le grand écrivain américain Jack London, auteur de "Croc Blanc" et "Martin Eden", marin
qui a bravé le Pacifique, chercheur d'or en Alaska, vagabond et militant révolutionnaire, fait
son entrée jeudi 13 octobre dans la Pléiade.
"La meilleure histoire que Jack London ait jamais écrite est l'histoire qu'il a vécue", rappelle,
cité par l'AFP, Philippe Jaworski qui a supervisé les deux volumes de la Pléiade consacrés au
populaire écrivain américain en mentionnant une célèbre phrase du critique Alfred Kazin.
Mort il y a quasiment un siècle, le 22 novembre 1916, à seulement 40 ans, Jack London
semble avoir brûlé la vie par les deux bouts. Même ses biographes restent stupéfaits du
parcours météorique de cet "irrégulier des Lettres américaines".
Les deux volumes de la Pléiade sont loin de rassembler les œuvres complètes de l'auteur du
"Talon de fer" mais ils permettent de se faire une idée de l'éclectisme (et du talent) de celui
qui a été trop longtemps cantonné au rôle d'"écrivain pour la jeunesse".
Traductions nouvelles et illustrations d'époque
Tous les genres que Jack London a abordés et auxquels il a imprimé sa marque sont
représentés : le roman ("L'appel du monde sauvage", "Le loup des mers", "Croc-Blanc", "Le
talon de fer", "Martin Eden"), le récit ("Le trimard"), le reportage ("Le peuple de l'abîme"),
l'autobiographie ("John Barleycorn"). Ces huit textes bénéficient de traductions nouvelles
(établies à partir des premières éditions américaines) et sont présentés dans l'ordre
chronologique de leur parution (1905 à 1913).
On retrouve les illustrations ou les photos qui accompagnaient les éditions originales. Au
total, les deux volumes, de 1.536 et 1.616 pages chacun, comptent 184 illustrations.
47 nouvelles de London, dont plusieurs pépites
Une place importante a également été apportée à la nouvelle, genre majeur aux États-Unis,
dans lequel s'est particulièrement illustré Jack London. Un total de 47 nouvelles, soit le quart
de sa production de nouvelliste, couvrant la période 1899 à 1916, sont publiées dans les deux
volumes.
On trouve plusieurs "pépites" comme "Faire un feu" (1908), un récit implacable, d'un style
incroyablement concentré et dépouillé, sur la tragédie de l'inconscience. Ecrivain aux "mille
mots par jour", "la création littéraire s'apparente chez London à un flux continu, régulier",
souligne Philippe Jaworski dans sa préface. Le spécialiste de l'œuvre de London note que "les
manuscrits dactylographiés de ses romans ne portent presque aucune correction (...) Le
premier jet correspond presque toujours au texte publié".
Un auteur engagé, mais pétri de préjugés dans sa jeunesse
La lecture des textes rassemblés dans les deux luxueux volumes, notamment "Martin Eden" et
"Le talon de fer" rappelle l'engagement de London en faveur du socialisme. "La colère de
London devant les dégâts humains du capitalisme américain éclate partout dans son œuvre",
note Philippe Jaworski.
Mais, on découvre aussi un London plein de préjugés et raciste. Dans "John Barleycorn",
autoportrait de l'artiste en ivrogne, London rapporte que sa mère lui enseignait que les
Italiens, qui ont tous les yeux noirs, sont "traitres et sanguinaires" prêts à vous planter "un
couteau dans le dos" sous un mauvais prétexte. "Le jeune London crut longtemps à ses
fariboles", écrit Philippe Jaworski en rappelant qu'à son époque on croyait à une "hiérarchie
des races".
Son roman le plus xénophobe, "Les mutinés de l'Elseneur", ne figure pas dans l'édition de la
Pléiade. On trouve en revanche de nombreuses nouvelles, se situant dans le Klondike ou les
archipels du Pacifique Sud, où London s'éloigne radicalement des préjugés qui sont les siens
et prend parti pour les cultures autochtones détruites par "l'homme blanc".
"On a souvent souligné ses contradictions et ses ambiguïtés. Ce sont celles d'un homme qui
n'a jamais voulu, su ou pu choisir entre ses appétits contraires, ses révoltes et ses ambitions",
fait remarquer Philippe Jaworski. Ce qui anime vraiment l'écrivain et qui provoque toujours
aujourd'hui un vrai plaisir de lecture c'est "l'esprit de liberté qui n'a cessé d'être le sien".

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