Francophonie Plan: -Le concept de francophonie

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Francophonie Plan: -Le concept de francophonie
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Francophonie
Plan:
-Le concept de francophonie
-Europe : Belgique, Suisse, Luxembourg…
-Afrique
-Asie
-Amérique (Canada)
-Politiques et organisation de la francophonie
-Définition (PR 2009) :
-francophonie (1880, répandu v. 1960) 1. Ensemble constitué par les
populations francophones (France, Belgique, Canada [Québec,
Nouveau-Brunswick, Ontario], Louisiane, Suisse, Afrique, Madagascar,
Antilles, Proche-Orient...). 2. Mouvement en faveur de la langue
française. 3. Organisation politique réunissant des pays ayant le français
en partage.
-francophone (adj. et n., 1880, répandu v. 1960): 1. Qui emploie
habituellement le français, au moins dans certaines circonstances de la
communication, comme langue première ou seconde. / (Groupe,
région:) Dans lequel le français est pratiqué en tant que langue
maternelle, officielle ou véhiculaire (même si les individus ne parlent
pas tous le français). / (Nom, surtout au pl.) Personne appartenant à
une telle communauté. 2. Relatif à la francophonie. (La litt. francoph.)
-francophile
-francophobe
-Histoire du terme francophonie : probablement dû à Onésime Reclus
(1837-1916), géographe
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– a travaillé sur la diffusion du fr. dans le monde, sur les populations de
langue fr. et sur leurs aires (fin du XIXe)
– conception républicaine, nationaliste et idéaliste - locuteurs
francophones « de naissance » et « par destination »
- terme tombé dans l’oubli jusque vers 1960 – réapparaît en 1962 dans
un numéro spécial de la revue Esprit ; L. Sédar Senghor, N. Sihanouk,
G. Gougenheim
– bientôt employé par des chefs d’Etat, surtout francoph. (Tunisie,
Niger, Liban)
– différentes acceptions de francophonie :
1) sens ling. (
francophone)
2) géographique : ensemble formé de gens/nations – pas forcément
langue maternelle (= l. officielle, administrative, de communication, de
culture)
3) spirituel : sentiment d’appartenir à une même communauté
4) institutionnel : ensemble de différents organismes et d’institutions –
espace /communauté francophone, francité (usité en Belgique),
francitude
Espace de la francophonie
-le français en Europe / hors d’Europe
– le fr. comme langue maternelle / autre statut (l. officielle / de culture /
véhiculaire…)
– question des fr. régionaux [fr. du Québec / bourguignon]
Etats francophones
Etats ayant le français en partage (OIF)
J-M Klinkenberg : expansion du fr. :
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1) « interne » (contiguë) : Italie
2) autre en Europe (sur un territoire de parlers non galloromans/romans) : Belgique
3) coloniale
situation d’implantation, d’importation (Québec)
4) coloniale
sit. de superposition (Afrique)
5) « rayonnement »
F. Gadet : 1) langue maternelle /première
2) langue officielle (Afrique)
3) langue véhiculaire (Maghreb, Vietnam)
4) Bulgarie, Liban, Roumanie
- vernaculaire >< véhiculaire
– l. nationales/régionales
l. officielle
Types de variation :
diachronique (histoire, temps)
diatopique (spatiale, régionale)
diastratique(sociale, démographique)
[diaphasique]
Nombre de locuteurs: 120 + mill. (12e / 16e position)
– langue maternelle 77 mill. / 68 mill. – France : 65 mill. 2008
– l. offic. dans 34 pays (60 ?)
- Europe : Suisse Romande [ouest] (« la Romandie ») – 20 % de la
pop. [7,5 mill.]
Belgique (sud) : Wallonie – 33-45 % de la pop. [10,5 mill.] –majorité
flamande (néerlandais)
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Monaco : principauté indépendante - 32000 habit. – 40-95 % de la
popul.
- autres régions (non indépendantes) : Val(-)d’Aoste : pop. 100.000 –
40+ % francophones – Iles anglo-normandes – Espagne, etc.
- langue officielle au Luxembourg (480.000)
- rayonnement variable en Europe
- zones « non-francophones » (frontalières) en France : breton, flamand,
allemand, basque
- idiomes romans : occitan, catalan, franco-provençal, corse
Charte [européenne] des langues régionales ou minoritaires 1992
(Conseil de l’Europe)
- actuellement env. 15 dialectes fr.
– langue régionale de la France
fr. régional
- hors d’Europe : Amérique : Canada (Jacques Cartier arrive en TerreNeuve en 1534) – province du Québec : plus de 80 % des habitants (pop.
totale 32-33 mill.) - l’Ontario, l’Acadie
– 6 états des USA (N-E) + Louisiane
- question des créoles : contact avec d’autres langues - politique
linguistique
- Caraïbes : Haïti (l. offic.), Antilles (Guadeloupe, Martinique) ; Guyane
fr. (DOM-TOM) [Départements / Territoires d’Outre-Mer]
-Afrique (1) le Maghreb : Tunisie, Algérie, Maroc [Mauritanie]
(2) Afrique subsaharienne (20 + états) : ex. Sénégal, Niger, Gabon,
Burkina Faso…– Réunion, Mayotte (DOM-TOM), Maurice, Seychelles
(Océan Indien)
- Asie : influence du fr. au Liban (mandat fr. 1920-41), Iran – Asie du SO : Viêt Nam, Cambodge, Laos = Indochine
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- Océanie : Nouvelle-Calédonie, Polynésie [Tahiti] (DOM-TOM)
- autres DOM-TOM (St-Pierre-et-Miquelon : 6400 habit.)
- acception de « francophonie » - Europe : Bulgarie, Roumanie,
Albanie, Grèce, Moldavie
La Belgique
- actuellement 9 provinces, dont 4 de l. fr. (Hainaut, Namur,
Luxembourg, Liège) – Etat fédéral : 3 régions : Flandre, Wallonie,
Bruxelles
- Wallonie : Hainaut, Namur, Liège, Luxembourg & Brabant sud
[Bruxelles] – dialectes principaux : wallon, rouchi, gaumais, champenois
– dialectes d’oïl
- Flandre – deux provinces : Fl.-occidentale & Fl.-orientale – langue
officielle : néerlandais (« flamand » : patois) – Bruges, Gand, Anvers,
Louvain
- histoire : Jules César (101-44) « Belgica » - tribus d’origine
germanique et celte/celtique – conquise en même temps que la Gaule en
57 av. J.-C.
- traité de Verdun en 843 : la Flandre rattachée au royaume de France
(Charles II le Chauve), le Hainaut et le Brabant à Lothaire (petits-fils de
Charlemagne) la Lotharingie ( la Lorraine) – document belge le
plus ancien de langue d’oïl daté : Hainaut 1194 : charte
Roi de France
Bourgogne
Autriche
Pays-Bas
Indépendance
Empire
Espagne+Pays-Bas
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français écrit : relativement peu de dialectalismes
langue de
l’administration et du commerce (plusieurs milliers de manuscrits
retrouvés)
- paix de Rastatt (guerre de la succession d’Espagne) : la Belgique passa
à l’Autriche en 1714 – la « francisation » de l’élite
- congrès de Vienne en 1815 - indépendance de la B. en 1830
- « réveil flamand » vers 1850 – cf. le Félibrige pour l’occitan
- 1898 : 2e langue officielle du royaume
- 1932 : loi décrétant le néerl. comme langue des régions
néerlandophones, et le fr. pour la Wallonie – Bruxelles devient une
enclave bilingue – également petite minorité germanophone (moins d’1
% ; env. 70000)
- loi de 1962-63 : quatre régions ling. - conflits ling. – principe de
territorialité : « droit du sol »
- système fédéral : actuellement davantage une confédération
- la Comm. fr. : un Centre culturel à Paris et à Québec – trois chaînes
TV, 4 stations radio RTBF, 17 quotidiens
- plus de recensement ling. depuis 1947
-Bruxelles : 85-90 % francophones – 1 million d’habitants
- intérêt pour la norme et la codification du fr. – Grevisse (14e éd. 2007),
Goosse, Hanse - les belgicismes
Phonologie (système)
- mêmes phonèmes qu’en fr. standard, mais cf.: /h/ aspiré dans hêtre ><
être (haie >< est)
- a : opposition quantitative : patte /pat/ >< pâte /pa :t/ - pal >< pâle –
fonction distinctive de la quantité vocalique - cf. mettre >< maître
- o final : mot >< maux ; pot >< peau ; sot >< seau
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- e final : chanterai >< chanterais
- opposition entre nasales hein >< un, brun >< brin
- /y/ et /u/ en position semi-vocalique (lui / louis) – tuer : /tywe, tye/
Phonétique
- différences entre accents bruxellois et wallon – traits communs : (1)
articulation plus relâchée (postérieure) et (2) débit plus lent et traînant
- (1) apparent surtout dans /i y u/ et en finale, avec diphtongaison : /e/ >
/ej/ : année /anej/, fumée /fymej/
- diérèses : fier /fije/, lion /lijõ/ - évitement d’un hiatus : théâtre /teja :tr/
- noms propres : influence du néerlandais : Rembrandt /rembrant/,
Martens /martens/ - Anvers, Bruxelles
- archaïsmes par rapport au fr. standard (oppositions vocaliques,
quantité) – dynamisme varie selon les régions, les groupes d’âge et les
catégories sociales – ex. de J. Pohl : « l’ourse brun pâle est enrouée » :
principaux belgicismes
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Lexique (vocabulaire) : principaux domaines : politique, administration,
justice, enseignement, famille, nourriture, transports…
I.
trois groupes selon l’origine
1) Archaïsmes du fonds français: endéans, indaguer, sacoche, tapisplain, dîner
2) Emprunts aux langues en contact (parlers romans : wallon, picard,
lorrain ; parlers germaniques : flamand)
- wallon fagne (fr. fange) ; fricassée
- germ. blinquer ; allem. blinken, angl. blink - bourgmestre
3) Innovations [néologismes] (a) formelles ou (b) sémantiques : (a)
exemplatif, taiseux, amitieux, réciproquer, subsidier / (b) franc=
courageux, place= pièce (d’une habit.), bas= plat
II.
point de vue synchronique (chevauchement avec le précédent)
1) belgicismes formels (innovations) : amitieux, ducasse,
carabistouille
2a) belgic. sémantiques : ruses, déloger, tirette
2b) belgic. de statut : marron (>< brun), fort (= très), pension (=
retraite), servante (= bonne), se déshabiller, marier (= épouser)
3)belgic. phraséologiques : attendre famille, chercher misère, femme
d’ouvrage/ à journée, tirer son plan, est-ce que tu viens avec [nous]?, il
veut comme pleuvoir
- septante, nonante
Syntaxe :
– prép. : aller au coiffeur, crier après qqn, je [le] lui donne, sur la
rue/cour – les événements _ nous rapportés ; couper à morceaux ;
sauter _ bas du lit
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Dictionnaires : « Vx. ou régional » - registres – néologismes,
archaïsmes
- le fr. de Belgique est-il un « fr. régional » ? – Michel
Francard (1993) >< Fr. J. Hausmann
La Suisse romande (la « Romandie ») – aperçu historique
- v. 500 quatre territoires linguistiques : Helvetia
les Helvètes (tribu
e
celtique) – « germanisation » à partir du V siècle jusqu’au XVe – les
Helvètes furent évincés par les Burgondes et les Alamans – Suisse
romande >< alémanique – CH : Confederatio Helvetica
- premiers cantons : une certaine autonomie – Confédération dès 1291
- Guillaume Tell
– la Réforme (1517-) : protestants fr. après la révocation (1685) de
l’édit de Nantes (1598) – Genève principal foyer du calvinisme :
Jean Calvin – indépendance de la Suisse en 1648 – république en 1798
- importance culturelle au XVIIIe s. : Rousseau ; Voltaire mathématiciens Euler et Bernoulli
- neutralité 1815 (constitutions de 1815 et 1848 ) – membre de l’ONU
en 2002 – Q.G. de l’OMS, du CERN, du HCR et de la Croix Rouge
-pop. 2008 : 7.7 mill. - 4 langues nationales, 3 officielles (les Grisons :
romanche / rhétoroman) – 20 % francophones : 1,5 mill. en 2000
[recensement] – germanophones 60 % - ital. 470.000 - romanche
35000 – italien : Tessin
- le fr. seule langue officielle dans 4 cantons sur 23 (+ 3 cantons
bilingues) : Genève, Vaud (Lausanne), Neuchâtel, Jura (Delémont) +
bilingues : Fribourg, Valais (Sion), Berne [capitale]
– protestants 35 %, cathol. 41 %, islamiques 4 % - Hochdeutsch ><
Schwyzerdütsch (dialecte)
- principe de personnalité : trilinguisme au niveau fédéral
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- principe de territorialité
– les allophones
- opposition parler (savoyard, franc-comtois, romand) >< fr. standard
- diffusion du fr. en Suisse : expansion du fr. écrit >< parlé
- les helvétismes : archaïsmes et régionalismes (dialectalismes) +
germanismes – purisme dans les médias : opposition contre les
néologismes
Phonologie / phonétique
- 2 /o / en fin de mot : fermé (artichaut) / ouvert (abricot)
– opposition pourrai >< pourrais
- /ej/ en finale
– distinction entre voyelles longues et brèves (pâte >< patte)
- grammaire : il faut lui aider ; je n’ai personne vu ; je veux ça
enlever
- germanismes syntaxiques : attendre sur qqn (auf jemanden warten),
il va déjà venir (er wird schon kommen)
- lexique : septante, huitante / octante, nonante – dîner
- les traits lexicaux ont souvent trait aux institutions proprement suisses
(administration, école, armée, économie)
1) les régionalismes : emprunts dialectaux (patois) : déguiller,
s’encoubler, gouille, roiller, chotte
2) les germanismes : poutser (putzen) – chtèmpf (Stämpfel
Stempel) – catse (Katze) – jubilaire – sous-tasse (Untertasse)
3) « français fédéral »
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- À ban (Neuchâtel = stationnement interdit ; les bans, au ban de la
société, bannir) – conseiller fédéral (= ministre) – conseiller d’Etat :
« ministre » au niveau local) – terminologie spéciale surtout dans le
Jura (en partie calques fr., en partie archaïsmes) – le maire : syndic
(VD, FR), président (VS, NE), maire (GE, BE, JU) – pièce de
légitimation (= d’identité) – subsides (crédits, allocation ) – gymnase
- la « dérégionalisation » du fr. : l’événement le plus important dans
l’histoire ling. de la Suisse romande – morphol. & syntaxe : toussir
tousser, sentu senti, ils croivent croient – le « l mouillé »
disparaît : habiller /abilje/
- tendances actuelles : purisme – formation des mots ; exception : le
suffixe –ée : grande quantité (raclée, éreintée, craquée, emballée
–pas de rôle officiel dans la planification linguistique française
Autres territoires de langue française
- Grand-Duché de Luxembourg – près de 500.000 habitants –
capitale : 90000
- a fait partie de l’Allemagne et de la France – 1815-90 : le roi des
Pays-Bas était Grand-Duc du Luxembourg – un des pays du Benelux –
institutions européennes (secrétariat général du Parlement) ; Banque
europ. d’investissement
- trois langues officielles : français, allemand (l. officielles écrites),
luxembourgeois (letzeburgisch) - trilinguisme (quadrilinguisme)
- di/triglossie – répartition fonctionnelle et non géographique des
langues
- Monaco : principauté indépendante - possession de la ville de Gênes,
patrie des Grimaldi, en 1191 – rattaché à la France en 1793 –
souveraineté en 1861 – le (dialecte) monégasque – 33000 habit. 2008 –
- la ville de Nice « francisée » après la Révolution-
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- Le Val d’Aoste (Val d’Aosta, la Vallée d’Aoste) - région autonome
de l’Italie 1948- – capitale : Aosta – appartient à l’Italie depuis 1860 longue influence de la Savoie et de la Suisse romande - autres idiomes:
franco-provençal, dialectes (patois ; allemand, français, piémontais) –
pop. 120000
- Les Îles anglo-normandes (Channel Islands) : Jersey (Saint-Hélier),
Guernesey (Saint-Peter Port) - toponymie / anthroponymie – Victor
Hugo séjourna à Jersey et à Guernesey de 1851-70
- Andorre : principauté ; double tutelle : évêque d’Urgel & président fr.
– catalan langue officielle – 74000 habitants
L’aire d’expansion (Deniau) : l’Afrique : 1) le Maghreb 2) l’Afrique
subsaharienne (Afr. noire)
le Maghreb (le Couchant) : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie (la
Mauritanie) – diglossie : arabe classique (littéraire) >< arabe parlé
(dialectal) – l’arabe class. (langue sémitique) sert souvent de lingua
franca – locuteurs de berbère (l. sémitique) au Maroc et en Algérie
(adstrat) – (Algérie : kabyle)
- francophones: Algérie 110.000 (sur 32 mill.) ; Maroc : 80.000 (sur 30
mill.) ; Tunisie : 11.000 sur 10 mill.
– francoph. réels/occasionnels : Algérie : 29 %/29 % - Maroc : 17 / 25 –
28 / 37– Islamisme/intégrisme
Histoire externe: Le « premier empire colonial » : La France au
Sénégal, à Maurice et à Madagascar à partir du XVIIe s. (missionnaires)
– Le « second empire colonial » 1815-1939 – Alger conquis en 1830 – la
Tunisie devient un protectorat fr. 1881 – le Maroc 1912
- courant nationaliste - pieds-noirs en Alg.) – guerre d’Algérie 195462 - FLN (front de lib. nat.) ; OAS (Organisation Armée Secrète) :
opposition à la politique algérienne de de Gaulle (président 1958-69)
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- indépendance de la Tunisie 1956 et du Maroc 1957 - indépendance de
l’Algérie en 1962 - « décolonisation » - nouvelle escalade au début des
années 1990 - guerre civile
- le fr. la langue de la science au Maghreb – tendance à l’arabisation
des sciences – scolarisation faible - illettrisme ; l’alphabétisation varie
de 30 à 60 %
- la maîtrise du fr. varie selon différents facteurs (urbanisation,
scolarisation, profession) –catégorie de « mauvais bilingues »
- des journaux en français – Algérie : la radiodiffusion nationale a 3
chaînes (arabe, kabyle, fr.) - auteurs maghrébins de l. fr. : Mohammed
Dib, Kateb Yacine, Rachid Boudjedra (Algérie), Tahar Ben Jelloun
(Goncourt 1987) (Maroc) ; Mustapha Tlili (Tunisie)
- en Tunisie (république ; Habib Bourguiba 1957-87) et au Maroc
(royaume) l’arabisation moins poussée qu’en Algérie
L’Afrique noire (subsaharienne)
Arrivée des Français au XVIIe s. : la colonie de Saint-Louis fondée en
1639 sur le territoire du Sénégal actuel – Fort-Dauphin en 1643 à
Madagascar – la Réunion au XVIIe s. – évangélisation (christianisation
– les Pères (missionnaires) : scolarisation, éducation : lutte contre la
polygamie, l’esclavage, le cannibalisme, la sorcellerie ; enseignement
des techniques occidentales
- gouverneurs envoyés au Sénégal en 1817 – Louis Faidherbe rénove
l’économie, l’admin., l’enseign. ; lutte contre le paludisme – plusieurs
nations annexées après le second empire (1852-70) : Gabon, Congo,
Soudan, Dahomey (Bénin), Niger, etc. – la Belgique colonise le Congo
( le Zaïre Républ. Démocrat. du Congo) – l’expansion de la
colonisation fr. se termine en 1900 (Tchad)
- en 1914 la France est la deuxième puissance coloniale du monde du
point de vue de la superficie et de la population – des Africains
combattent dans les troupes françaises dans la Ière guerre mondiale (les
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Harkis) – un mouvement pour promouvoir la négritude entre les deux
guerres (Aimé Césaire, L.S. Senghor) : opposition au colonialisme – en
1939 deux pays indépendants en Afrique : le Libéria et l’Égypte
- jusqu’en 1958 : Afrique Occidentale Française (A.O.F.) et Afrique
Équatoriale Française (A.E.F.) – 1958-60 : « Communauté française »
14 états
Implantation de la langue fr.
- plus de 1500 langues en Afrique: langues afro-asiatiques, nigérocongolaises, nilo-sahariennes - le français a un statut de prestige langues autochtones non codifiées
1)
Fr. seule langue officielle
2)
Fr. langue officielle en plus d’une autre langue (locale)
3) Fr. langue officielle en plus de plusieurs langues nationales
-Maurice : Commonwealth – Comores : anc. TOM – RDC (CongoKinshasa, anc. Congo belge)
- fr. utilisé aussi en Guinée-Bissau - Réunion, Mayotte : DOM-TOM
- africanisation (Madagascar, Mali, Sénégal, RDC) – les Etats
islamiques – la norme est cependant le plurilinguisme (multilinguisme)
- la radio : principal média en Afrique - illettrisme
- échelonnement des variétés du fr. (stratification socioling.) en Côted’Ivoire : 1) cadres formés en Fr. (0,5 %) 2) classe moyenne supérieure :
fr. au lycée (5 %) 3) 30 % d’analphabètes ou peu scolarisés : « fr. pop.
ivoirien » (« petit-nègre ») (sorte de sabir ou pidgin)
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Sabirs / pidgins / créoles :
1) le sabir : langue composite seconde, pauvre, née du contact de
deux ou plusieurs communautés ling.
2) un pidgin : système complet second
3) un créole : langue maternelle née d’un pidgin ou d’un sabir – « fr.
pop. ivoirien » (petit-nègre)
- l’avenir du fr. en Afrique : 1) le fr. devra céder la place à ses rivaux
2) le fr. maintiendra ses positions, mais ne pourra pas les améliorer
3) le fr. sera totalement éliminé, ou il y aura métissage
Caractéristiques du fr. africain
- Influence des substrats : africanismes : simplification, analogie
- syntaxe : 1) coordination (parataxe) plutôt que subordination
(hypotaxe)
2) omission de l’article : y a banane c’est gâté, mouton là on va gorger
pour fêter
3) manque d’accord : il aura des invités qui viendra
4) substantivation de l’infinitif : il est parti au travailler
5) constructions transitives abusives : hériter son oncle, jouer la guitare,
marier qqn, tirer qqn
6) hypercorrections : il la demande de venir, le bureau dont je travaille,
un vieil pantalon
- morphologie : genre : un pierre, une arbre, mon femme – changement
de conjugaison : s’évanouiller (II I), fuyer (III I) – confusions dans
les temps verbaux
- phonologie / phonétique : différentes habitudes articulatoires –
voyelles arrondies du fr. /y/, /ø/ et /œ/ : débutant /debita/, étudiant
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/etidja/, neuf /nef/ - le manque de nasalisation : difficultés
phonologiques (apporter / emporter) - /r/ apical, roulé (>< uvulaire,
vélaire) – /seve/ (cheveux), /arzã /(argent) – Sénégal : confusion de /w/
et de /v/ (cravate /karwat/ (métathèse))
aphérèse : vègue, déologie, dipendance
- lexique :
= confusion de connotations et de registres : frousse, se démerder
= paronymes et parasynonymes : comparer (comparaître), dégorger
(égorger), emprunter (prêter) – collisions sémantiques : interner un
enfant , consulter un malade, amender
= changements/glissements de sens : père, dame, cafouiller, combine,
bureau, bancs, soupe, souder – « créativité sémantique »
= néologismes (créativité lexicale) : procédés traditionnels : 1)
dérivation / 2) composition – 1) hissement, essencerie,, compéter,
montation, enceinter, criseur, drogueur - 2) boy-jardin, boy-maison,
boy-bébé, frotte-dents, bateau-bus
= métissage linguistique : casserole
/gasoroli/ (ga- : diminutif) –
examen
/ikizami/ (iki- : augmentatif) (Rwanda)
= régionalismes : canari, akassa
= influence d’autres langues : arabismes, anglicismes (Cameroun),
lusitanismes, cubanismes (Zaïre)
- auteurs francophones : Sembène Ousmane, Aminata Sow Fall, L. S.
Senghor (Marie NDiaye; Goncourt 2009)
Océan Indien : Réunion (DOM) : 783000 habitants - créole réunionnais
– Mayotte (Collectivité départementale) : 187000 habitants (Comores)
ASIE :
Proche-Orient (Levant, Machrek) : Liban - 56 % musulmans, 44 %
chrétiens - mandat de la France en 1920 – indépendance en 1941 -
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« guerre du Liban » (1975-90) – changement de code (alternance
codique) – arabe-fr., arabe-anglais
- Amine Maalouf (Goncourt 1993), Andrée Chédid (poète, romancière),
Georges Schéhadé (poète, auteur dramatique)
- le fr. langue de l’élite culturelle anciennement en Egypte (membre de
l’OIF) et en Iran
Asie du sud : anciens comptoirs des Indes : territoires français depuis les
XVIIe-XVIIIe siècles jusqu’en 1954 ; Pondichéry, Chandernagor
Extrême-Orient : L’ex-Indochine fr. (-1954) : Viêt-nam (Vietnam),
Cambodge, Laos - langues sino-tibétaines – missionnaires en
Cochinchine dès le XVIIe s.– guerre d’Indochine 1945-54 ; guerre
civile au Cambodge 1975- ; guerre du Vietnam 1964-75 ; républ. pop.
du Laos 1975 – « vietnamisation »
Le français du Pacifique (Le français d’Océanie)
- nombre total d’habitants plus de 500.000 – les TOM remplacés (2003)
par les Collectivités d’Outre-Mer (COM)
= la Nouvelle-Calédonie : île de la Mélanésie ; capitale Nouméa –
250.000 habitants
= Wallis-et-Futuna : 23000 habitants
= la Polynésie française (5 archipels, 5 millions de km2) – chef-lieu
Papeete – Îles Marquises, Îles du Vent (Tahiti)… – 260000 habitants
- influence des langues austronésiennes et de l’anglais – termes
désignant la réalité locale (flore, faune, vêtements, coutumes)
= Vanuatu (Commonwealth) : anciennem. Nouvelles-Hébrides : archipel
de 60 îles – angl. & fr. langues officielles
AMÉRIQUE
- La Louisiane (Louis XIV) – colonie fr. depuis 1699- – Bonaparte vend
le territoire aux Etats-Unis en 1803 – Baton Rouge ; la Nouvelle-
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Orléans – population : 1) Acadiens
Cajun - « grand dérangement »
1755 – 2) réfugiés des Antilles) – 3) autres immigrants (noirs,
(amér)indiens) – 4) Français
- situation de prestige (statut aristocratique et culturel) - guerre de
Sécession (1861-65) : « anglicisation » de l’état - 4,7 % parlent le fr. à la
maison - 7 % de francophones - également héritage hispanique –
toponymes : Lafayette, Belair, Lecompte, Napoleonville
Nouvelle-Angleterre
- six états : le Maine, le Vermont (capitale Montpelier), le New
Hampshire, le Connecticut, Rhode Island, le Massachusetts – Floride,
Californie
Les Antilles (La Caraïbe – la Mer des Caraïbes) – Grandes Antilles
(Cuba, Haïti, Jamaïque, Porto Rico) / Petites Antilles
- La république d’Haïti (Hispaniola, Saint-Domingue) – Colomb 1492 –
appartint à la France 1697-1803 – fr. + créole langues officielles depuis
1987 – capitale Port-au-Prince
- La Martinique et la Guadeloupe (D.O.M) - la Guyane (française) :
D.O.M.
Les créoles : ‘ceux qui étaient nés « aux isles »’ [esp. criar ] - souvent =
métisse – personne + langue – sabir > pidgin > créole – situations de
colonisation et d’esclavage - traits communs : simplification,
restructuration analogique – créoles à base fr. : 10-15 – faible
intercompréhension même entre îles voisines - pas de tradition
orthographique – le créole langue officielle en Haïti et aux Seychelles
(Commonwealth) - souvent diglossie (standard – créole)
Caractéristiques des créoles
- phonétisme : manque dans tous les créoles : la voyelle antérieure
arrondie /y/ et /ø, œ/ : lune /lin/, bœuf /b f/, feu /fe/ - /r/ affaibli ou
manque
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-morphosyntaxe : tendance à l’invariabilité du verbe ; infinitif forme
dominante– « marqueurs préverbaux » : il est pou(r) faire, il a (é)té faire
– formes toniques des pronoms personnels (+ autres : nous autres
/nuzot/ ) - post-déterm. : liv-la (= le livre) – confusion des genres –
parataxe : mo frèr so madam (la femme de mon frère) – Bouki rivé, li
dekoud matla (Bouqui arrivé, il décousit des matelas) - créole
guadeloupéen : Moin pa sav ola i yé – créole réunionnais : Mi koné pa
ousa i lé (Moi pas savoir où il est)
- lexique : grèg, grèk = filtre à café
a.norm. tondre
afr. grègue – tonn = briquet -
- auteurs : Martinique : Aimé Césaire (1913-2008), Edouard Glissant
(1928-), Patrick Chamoiseau (Goncourt 1992 : Texaco)
Saint-Pierre-et-Miquelon : COM : archipel au large de Terre-Neuve
(Newfoundland) – 6000 habitants
CANADA
-membre du Commonwealth – gouverneur général représentant la reine
– 32,5 mill. – capitale Ottawa – Jacques Cartier en 1534 - Samuel de
Champlain : Port-Royal en 1604 en Acadie et Québec en 1608 (débuts
de la Nouvelle-France) –Montréal 1642 – déportation d’Acadiens en
1755 – l’Acadie (< Arcadie) : Nouvelle-Ecosse, Nouveau-Brunswick,
Île-du-Prince-Edouard (« Maritimes »)
– le Canada devient « dominion fédéral » en 1867 - indépendance 1931 :
10 provinces - province du Québec - recensement 1996 : 6,7 mill. de
francophones
24 % de la pop. – Amérindiens, Inuits (Esquimaus ;
autochtones, aborigènes)
- le Québec : capitale Québec ; Montréal - toponymes d’origine
indienne (Toronto, Ottawa, Ontario)
- Charte du français : administration, vie professionnelle, économie,
enseignement - « aménagement linguistique » - référendums en 1980 et
en 1995 pour l’indépendance du Québec
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- le fr. langue officielle au Nouveau-Brunswick 1969- avec l’anglais
(capitale Fredericton) – Ottawa (Ontario) - l’Outaouais - Hull
Caractéristiques linguistiques (canadianismes)
– les immigrants (colons) : provinces occidentales (Normandie, Poitou,
Touraine, Aunis, Saintonge) – archaïsmes et néologismes (influence de
l’anglais emprunts) – anthroponymes : Gagnon, Tremblay
- différences (a) québécois et acadien – (b) fr. de Montréal et de Québec
– le joual
Phonétisme :
- palatalisation / affrication de /t/ et de /d/ devant /i/ et /y/ : tu /tsy/, dire
/dzir/
– diphtongaison de voyelles en syllabe fermée : / / > /ei/ : reine, fête
/fa t/ ; crêpe /krajp/, taupe /toup/, beurre /bœyr/
- voyelles nasales plus fermées: temps > /t /
- voyelles plus ouvertes/relâchées : /i/ > /I/ : chiffre, éclipse, midi
- a final > /o/ : pas, Canada – o+r > /a/ : port /par/
- /wa/ > /we/ : moi, droite
- disparition de /i/, /y/, /u/ en syllabe atone : /part_sipe/, /yn_vers_te/
- r roulé, apical
- groupes de consonnes : simplification : arbre > /arb/
- intonation plus monotone qu’en France
Morphologie : futur proche /ma/ < m’as /ma ale male ma let/ - je vas…
(dialectalismes ; cf. Dom Juan : Je m’en vas, j’estions)
– nous/vous autres - /tut/ (je les ai /tut/ rencontrés)
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- genre : la ministre, l’écrivaine, la professeure, l’auteure, la metteure en
scène, la directeure – Mes sœurs, /i/ sont toutes parties
- morph. lexicale : suffixes productifs : niaiseux ; poudrerie, chefferie,
meublerie, essencerie, parlage, marchage
Lexique :
= mots dialectaux : se jouquer, berlander, frette, barrer, char, breuvage
espérer, à main
=anglicismes : (a) emprunts sans adaptation : boss, job, gang, fan,
bargain, tough, fridge
(b) emprunts francisés : checker, runner, bines, tinque, tinquer, antifrise
– slaquer la notte avec le wrench (desserrer l’écrou avec la clé anglaise)
(c) calques sémantiques : gradué, pouvoir, filer, branche, appliquer,
caméra - salle de bains, bienvenu(e)
(d) syntaxe : marcher au bureau, aller en grève, tomber en amour, bien
vôtre, être intéressé dans, « si tu réponds correct, il va venir sûr », « on
est combien loin de… ? », voir sur la TV, mets-le dessus – la fille que je
sors avec, le gars que je travaille pour ; le livre que je parle (fr. pop.) –
« je veux savoir qu’est-ce que tu es venu faire ici »
= emprunts amérindiens : caribou – réalité locale : canneberge, airelle
- aménagement linguistique
- breuvage chaud, licence complète, consignée là où prescrit, tabagie,
magasiner, heures d’affaires – Vinay-Darbelnet (1958) : Glissant si
humide
Organisation et institutions de la francophonie
- plusieurs organismes fondés à partir des années 1950
- 1961 : A.U.P.E.L.F. (Association des universités partiellement ou
entièrement de l.fr.) – 1987 : U.R.E.F. (Univ. des réseaux d’expression
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francophone) AUPELF-UREF AUF (Agence universitaire de la
francophonie) – 710 institutions membres dans 85 pays (www.auf.org)
- CILF : Conseil international de la langue fr. (www.cilf.fr) :
dictionnaires, banques de données (orthograph., grammat.), le Français
moderne, la Banque des mots
- OIF : Organisation internationale de la francophonie
(www.francophonie.org) 1970 – 70 états (56 membres, 14 observateurs)
– Sommets depuis 1986 – 12e Québec 2008 (Conférence des chefs d’Etat
et de gouvernement des pays ayant le français en partage) – Madagascar
2010 – opérateurs : l’AUF, TV5
- La délégation générale à la langue française et aux langues de France
(DGLFLF) : rattaché au ministère de la culture et de la communication
(politique linguistique de la France)
- Le Conseil supérieur de la l. fr. (1989-) 1er ministre (précédemment
Haut comité de la l. fr.)
- Haut conseil de la francophonie 1984- (Présidence de la Rép.)
- L’Académie française 1635- plus de Ministère de la Francophonie, créé en 1988 - Secrétaire d’Etat
chargé de la Coopération et de la Francophonie, auprès du ministre des
Affaires étrangères et européennes
- L’Alliance française (1883-) : 136 pays
- Lycées français ou franco-étrangers, attachés linguistiques (attaché de
coopération ling.)
- Journée internationale de la francophonie le 20 mars