Francophonie Plan: -Le concept de francophonie
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Francophonie Plan: -Le concept de francophonie
1 Francophonie Plan: -Le concept de francophonie -Europe : Belgique, Suisse, Luxembourg… -Afrique -Asie -Amérique (Canada) -Politiques et organisation de la francophonie -Définition (PR 2009) : -francophonie (1880, répandu v. 1960) 1. Ensemble constitué par les populations francophones (France, Belgique, Canada [Québec, Nouveau-Brunswick, Ontario], Louisiane, Suisse, Afrique, Madagascar, Antilles, Proche-Orient...). 2. Mouvement en faveur de la langue française. 3. Organisation politique réunissant des pays ayant le français en partage. -francophone (adj. et n., 1880, répandu v. 1960): 1. Qui emploie habituellement le français, au moins dans certaines circonstances de la communication, comme langue première ou seconde. / (Groupe, région:) Dans lequel le français est pratiqué en tant que langue maternelle, officielle ou véhiculaire (même si les individus ne parlent pas tous le français). / (Nom, surtout au pl.) Personne appartenant à une telle communauté. 2. Relatif à la francophonie. (La litt. francoph.) -francophile -francophobe -Histoire du terme francophonie : probablement dû à Onésime Reclus (1837-1916), géographe 2 – a travaillé sur la diffusion du fr. dans le monde, sur les populations de langue fr. et sur leurs aires (fin du XIXe) – conception républicaine, nationaliste et idéaliste - locuteurs francophones « de naissance » et « par destination » - terme tombé dans l’oubli jusque vers 1960 – réapparaît en 1962 dans un numéro spécial de la revue Esprit ; L. Sédar Senghor, N. Sihanouk, G. Gougenheim – bientôt employé par des chefs d’Etat, surtout francoph. (Tunisie, Niger, Liban) – différentes acceptions de francophonie : 1) sens ling. ( francophone) 2) géographique : ensemble formé de gens/nations – pas forcément langue maternelle (= l. officielle, administrative, de communication, de culture) 3) spirituel : sentiment d’appartenir à une même communauté 4) institutionnel : ensemble de différents organismes et d’institutions – espace /communauté francophone, francité (usité en Belgique), francitude Espace de la francophonie -le français en Europe / hors d’Europe – le fr. comme langue maternelle / autre statut (l. officielle / de culture / véhiculaire…) – question des fr. régionaux [fr. du Québec / bourguignon] Etats francophones Etats ayant le français en partage (OIF) J-M Klinkenberg : expansion du fr. : 3 1) « interne » (contiguë) : Italie 2) autre en Europe (sur un territoire de parlers non galloromans/romans) : Belgique 3) coloniale situation d’implantation, d’importation (Québec) 4) coloniale sit. de superposition (Afrique) 5) « rayonnement » F. Gadet : 1) langue maternelle /première 2) langue officielle (Afrique) 3) langue véhiculaire (Maghreb, Vietnam) 4) Bulgarie, Liban, Roumanie - vernaculaire >< véhiculaire – l. nationales/régionales l. officielle Types de variation : diachronique (histoire, temps) diatopique (spatiale, régionale) diastratique(sociale, démographique) [diaphasique] Nombre de locuteurs: 120 + mill. (12e / 16e position) – langue maternelle 77 mill. / 68 mill. – France : 65 mill. 2008 – l. offic. dans 34 pays (60 ?) - Europe : Suisse Romande [ouest] (« la Romandie ») – 20 % de la pop. [7,5 mill.] Belgique (sud) : Wallonie – 33-45 % de la pop. [10,5 mill.] –majorité flamande (néerlandais) 4 Monaco : principauté indépendante - 32000 habit. – 40-95 % de la popul. - autres régions (non indépendantes) : Val(-)d’Aoste : pop. 100.000 – 40+ % francophones – Iles anglo-normandes – Espagne, etc. - langue officielle au Luxembourg (480.000) - rayonnement variable en Europe - zones « non-francophones » (frontalières) en France : breton, flamand, allemand, basque - idiomes romans : occitan, catalan, franco-provençal, corse Charte [européenne] des langues régionales ou minoritaires 1992 (Conseil de l’Europe) - actuellement env. 15 dialectes fr. – langue régionale de la France fr. régional - hors d’Europe : Amérique : Canada (Jacques Cartier arrive en TerreNeuve en 1534) – province du Québec : plus de 80 % des habitants (pop. totale 32-33 mill.) - l’Ontario, l’Acadie – 6 états des USA (N-E) + Louisiane - question des créoles : contact avec d’autres langues - politique linguistique - Caraïbes : Haïti (l. offic.), Antilles (Guadeloupe, Martinique) ; Guyane fr. (DOM-TOM) [Départements / Territoires d’Outre-Mer] -Afrique (1) le Maghreb : Tunisie, Algérie, Maroc [Mauritanie] (2) Afrique subsaharienne (20 + états) : ex. Sénégal, Niger, Gabon, Burkina Faso…– Réunion, Mayotte (DOM-TOM), Maurice, Seychelles (Océan Indien) - Asie : influence du fr. au Liban (mandat fr. 1920-41), Iran – Asie du SO : Viêt Nam, Cambodge, Laos = Indochine 5 - Océanie : Nouvelle-Calédonie, Polynésie [Tahiti] (DOM-TOM) - autres DOM-TOM (St-Pierre-et-Miquelon : 6400 habit.) - acception de « francophonie » - Europe : Bulgarie, Roumanie, Albanie, Grèce, Moldavie La Belgique - actuellement 9 provinces, dont 4 de l. fr. (Hainaut, Namur, Luxembourg, Liège) – Etat fédéral : 3 régions : Flandre, Wallonie, Bruxelles - Wallonie : Hainaut, Namur, Liège, Luxembourg & Brabant sud [Bruxelles] – dialectes principaux : wallon, rouchi, gaumais, champenois – dialectes d’oïl - Flandre – deux provinces : Fl.-occidentale & Fl.-orientale – langue officielle : néerlandais (« flamand » : patois) – Bruges, Gand, Anvers, Louvain - histoire : Jules César (101-44) « Belgica » - tribus d’origine germanique et celte/celtique – conquise en même temps que la Gaule en 57 av. J.-C. - traité de Verdun en 843 : la Flandre rattachée au royaume de France (Charles II le Chauve), le Hainaut et le Brabant à Lothaire (petits-fils de Charlemagne) la Lotharingie ( la Lorraine) – document belge le plus ancien de langue d’oïl daté : Hainaut 1194 : charte Roi de France Bourgogne Autriche Pays-Bas Indépendance Empire Espagne+Pays-Bas 6 français écrit : relativement peu de dialectalismes langue de l’administration et du commerce (plusieurs milliers de manuscrits retrouvés) - paix de Rastatt (guerre de la succession d’Espagne) : la Belgique passa à l’Autriche en 1714 – la « francisation » de l’élite - congrès de Vienne en 1815 - indépendance de la B. en 1830 - « réveil flamand » vers 1850 – cf. le Félibrige pour l’occitan - 1898 : 2e langue officielle du royaume - 1932 : loi décrétant le néerl. comme langue des régions néerlandophones, et le fr. pour la Wallonie – Bruxelles devient une enclave bilingue – également petite minorité germanophone (moins d’1 % ; env. 70000) - loi de 1962-63 : quatre régions ling. - conflits ling. – principe de territorialité : « droit du sol » - système fédéral : actuellement davantage une confédération - la Comm. fr. : un Centre culturel à Paris et à Québec – trois chaînes TV, 4 stations radio RTBF, 17 quotidiens - plus de recensement ling. depuis 1947 -Bruxelles : 85-90 % francophones – 1 million d’habitants - intérêt pour la norme et la codification du fr. – Grevisse (14e éd. 2007), Goosse, Hanse - les belgicismes Phonologie (système) - mêmes phonèmes qu’en fr. standard, mais cf.: /h/ aspiré dans hêtre >< être (haie >< est) - a : opposition quantitative : patte /pat/ >< pâte /pa :t/ - pal >< pâle – fonction distinctive de la quantité vocalique - cf. mettre >< maître - o final : mot >< maux ; pot >< peau ; sot >< seau 7 - e final : chanterai >< chanterais - opposition entre nasales hein >< un, brun >< brin - /y/ et /u/ en position semi-vocalique (lui / louis) – tuer : /tywe, tye/ Phonétique - différences entre accents bruxellois et wallon – traits communs : (1) articulation plus relâchée (postérieure) et (2) débit plus lent et traînant - (1) apparent surtout dans /i y u/ et en finale, avec diphtongaison : /e/ > /ej/ : année /anej/, fumée /fymej/ - diérèses : fier /fije/, lion /lijõ/ - évitement d’un hiatus : théâtre /teja :tr/ - noms propres : influence du néerlandais : Rembrandt /rembrant/, Martens /martens/ - Anvers, Bruxelles - archaïsmes par rapport au fr. standard (oppositions vocaliques, quantité) – dynamisme varie selon les régions, les groupes d’âge et les catégories sociales – ex. de J. Pohl : « l’ourse brun pâle est enrouée » : principaux belgicismes 8 Lexique (vocabulaire) : principaux domaines : politique, administration, justice, enseignement, famille, nourriture, transports… I. trois groupes selon l’origine 1) Archaïsmes du fonds français: endéans, indaguer, sacoche, tapisplain, dîner 2) Emprunts aux langues en contact (parlers romans : wallon, picard, lorrain ; parlers germaniques : flamand) - wallon fagne (fr. fange) ; fricassée - germ. blinquer ; allem. blinken, angl. blink - bourgmestre 3) Innovations [néologismes] (a) formelles ou (b) sémantiques : (a) exemplatif, taiseux, amitieux, réciproquer, subsidier / (b) franc= courageux, place= pièce (d’une habit.), bas= plat II. point de vue synchronique (chevauchement avec le précédent) 1) belgicismes formels (innovations) : amitieux, ducasse, carabistouille 2a) belgic. sémantiques : ruses, déloger, tirette 2b) belgic. de statut : marron (>< brun), fort (= très), pension (= retraite), servante (= bonne), se déshabiller, marier (= épouser) 3)belgic. phraséologiques : attendre famille, chercher misère, femme d’ouvrage/ à journée, tirer son plan, est-ce que tu viens avec [nous]?, il veut comme pleuvoir - septante, nonante Syntaxe : – prép. : aller au coiffeur, crier après qqn, je [le] lui donne, sur la rue/cour – les événements _ nous rapportés ; couper à morceaux ; sauter _ bas du lit 9 Dictionnaires : « Vx. ou régional » - registres – néologismes, archaïsmes - le fr. de Belgique est-il un « fr. régional » ? – Michel Francard (1993) >< Fr. J. Hausmann La Suisse romande (la « Romandie ») – aperçu historique - v. 500 quatre territoires linguistiques : Helvetia les Helvètes (tribu e celtique) – « germanisation » à partir du V siècle jusqu’au XVe – les Helvètes furent évincés par les Burgondes et les Alamans – Suisse romande >< alémanique – CH : Confederatio Helvetica - premiers cantons : une certaine autonomie – Confédération dès 1291 - Guillaume Tell – la Réforme (1517-) : protestants fr. après la révocation (1685) de l’édit de Nantes (1598) – Genève principal foyer du calvinisme : Jean Calvin – indépendance de la Suisse en 1648 – république en 1798 - importance culturelle au XVIIIe s. : Rousseau ; Voltaire mathématiciens Euler et Bernoulli - neutralité 1815 (constitutions de 1815 et 1848 ) – membre de l’ONU en 2002 – Q.G. de l’OMS, du CERN, du HCR et de la Croix Rouge -pop. 2008 : 7.7 mill. - 4 langues nationales, 3 officielles (les Grisons : romanche / rhétoroman) – 20 % francophones : 1,5 mill. en 2000 [recensement] – germanophones 60 % - ital. 470.000 - romanche 35000 – italien : Tessin - le fr. seule langue officielle dans 4 cantons sur 23 (+ 3 cantons bilingues) : Genève, Vaud (Lausanne), Neuchâtel, Jura (Delémont) + bilingues : Fribourg, Valais (Sion), Berne [capitale] – protestants 35 %, cathol. 41 %, islamiques 4 % - Hochdeutsch >< Schwyzerdütsch (dialecte) - principe de personnalité : trilinguisme au niveau fédéral 10 - principe de territorialité – les allophones - opposition parler (savoyard, franc-comtois, romand) >< fr. standard - diffusion du fr. en Suisse : expansion du fr. écrit >< parlé - les helvétismes : archaïsmes et régionalismes (dialectalismes) + germanismes – purisme dans les médias : opposition contre les néologismes Phonologie / phonétique - 2 /o / en fin de mot : fermé (artichaut) / ouvert (abricot) – opposition pourrai >< pourrais - /ej/ en finale – distinction entre voyelles longues et brèves (pâte >< patte) - grammaire : il faut lui aider ; je n’ai personne vu ; je veux ça enlever - germanismes syntaxiques : attendre sur qqn (auf jemanden warten), il va déjà venir (er wird schon kommen) - lexique : septante, huitante / octante, nonante – dîner - les traits lexicaux ont souvent trait aux institutions proprement suisses (administration, école, armée, économie) 1) les régionalismes : emprunts dialectaux (patois) : déguiller, s’encoubler, gouille, roiller, chotte 2) les germanismes : poutser (putzen) – chtèmpf (Stämpfel Stempel) – catse (Katze) – jubilaire – sous-tasse (Untertasse) 3) « français fédéral » 11 - À ban (Neuchâtel = stationnement interdit ; les bans, au ban de la société, bannir) – conseiller fédéral (= ministre) – conseiller d’Etat : « ministre » au niveau local) – terminologie spéciale surtout dans le Jura (en partie calques fr., en partie archaïsmes) – le maire : syndic (VD, FR), président (VS, NE), maire (GE, BE, JU) – pièce de légitimation (= d’identité) – subsides (crédits, allocation ) – gymnase - la « dérégionalisation » du fr. : l’événement le plus important dans l’histoire ling. de la Suisse romande – morphol. & syntaxe : toussir tousser, sentu senti, ils croivent croient – le « l mouillé » disparaît : habiller /abilje/ - tendances actuelles : purisme – formation des mots ; exception : le suffixe –ée : grande quantité (raclée, éreintée, craquée, emballée –pas de rôle officiel dans la planification linguistique française Autres territoires de langue française - Grand-Duché de Luxembourg – près de 500.000 habitants – capitale : 90000 - a fait partie de l’Allemagne et de la France – 1815-90 : le roi des Pays-Bas était Grand-Duc du Luxembourg – un des pays du Benelux – institutions européennes (secrétariat général du Parlement) ; Banque europ. d’investissement - trois langues officielles : français, allemand (l. officielles écrites), luxembourgeois (letzeburgisch) - trilinguisme (quadrilinguisme) - di/triglossie – répartition fonctionnelle et non géographique des langues - Monaco : principauté indépendante - possession de la ville de Gênes, patrie des Grimaldi, en 1191 – rattaché à la France en 1793 – souveraineté en 1861 – le (dialecte) monégasque – 33000 habit. 2008 – - la ville de Nice « francisée » après la Révolution- 12 - Le Val d’Aoste (Val d’Aosta, la Vallée d’Aoste) - région autonome de l’Italie 1948- – capitale : Aosta – appartient à l’Italie depuis 1860 longue influence de la Savoie et de la Suisse romande - autres idiomes: franco-provençal, dialectes (patois ; allemand, français, piémontais) – pop. 120000 - Les Îles anglo-normandes (Channel Islands) : Jersey (Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Peter Port) - toponymie / anthroponymie – Victor Hugo séjourna à Jersey et à Guernesey de 1851-70 - Andorre : principauté ; double tutelle : évêque d’Urgel & président fr. – catalan langue officielle – 74000 habitants L’aire d’expansion (Deniau) : l’Afrique : 1) le Maghreb 2) l’Afrique subsaharienne (Afr. noire) le Maghreb (le Couchant) : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie (la Mauritanie) – diglossie : arabe classique (littéraire) >< arabe parlé (dialectal) – l’arabe class. (langue sémitique) sert souvent de lingua franca – locuteurs de berbère (l. sémitique) au Maroc et en Algérie (adstrat) – (Algérie : kabyle) - francophones: Algérie 110.000 (sur 32 mill.) ; Maroc : 80.000 (sur 30 mill.) ; Tunisie : 11.000 sur 10 mill. – francoph. réels/occasionnels : Algérie : 29 %/29 % - Maroc : 17 / 25 – 28 / 37– Islamisme/intégrisme Histoire externe: Le « premier empire colonial » : La France au Sénégal, à Maurice et à Madagascar à partir du XVIIe s. (missionnaires) – Le « second empire colonial » 1815-1939 – Alger conquis en 1830 – la Tunisie devient un protectorat fr. 1881 – le Maroc 1912 - courant nationaliste - pieds-noirs en Alg.) – guerre d’Algérie 195462 - FLN (front de lib. nat.) ; OAS (Organisation Armée Secrète) : opposition à la politique algérienne de de Gaulle (président 1958-69) 13 - indépendance de la Tunisie 1956 et du Maroc 1957 - indépendance de l’Algérie en 1962 - « décolonisation » - nouvelle escalade au début des années 1990 - guerre civile - le fr. la langue de la science au Maghreb – tendance à l’arabisation des sciences – scolarisation faible - illettrisme ; l’alphabétisation varie de 30 à 60 % - la maîtrise du fr. varie selon différents facteurs (urbanisation, scolarisation, profession) –catégorie de « mauvais bilingues » - des journaux en français – Algérie : la radiodiffusion nationale a 3 chaînes (arabe, kabyle, fr.) - auteurs maghrébins de l. fr. : Mohammed Dib, Kateb Yacine, Rachid Boudjedra (Algérie), Tahar Ben Jelloun (Goncourt 1987) (Maroc) ; Mustapha Tlili (Tunisie) - en Tunisie (république ; Habib Bourguiba 1957-87) et au Maroc (royaume) l’arabisation moins poussée qu’en Algérie L’Afrique noire (subsaharienne) Arrivée des Français au XVIIe s. : la colonie de Saint-Louis fondée en 1639 sur le territoire du Sénégal actuel – Fort-Dauphin en 1643 à Madagascar – la Réunion au XVIIe s. – évangélisation (christianisation – les Pères (missionnaires) : scolarisation, éducation : lutte contre la polygamie, l’esclavage, le cannibalisme, la sorcellerie ; enseignement des techniques occidentales - gouverneurs envoyés au Sénégal en 1817 – Louis Faidherbe rénove l’économie, l’admin., l’enseign. ; lutte contre le paludisme – plusieurs nations annexées après le second empire (1852-70) : Gabon, Congo, Soudan, Dahomey (Bénin), Niger, etc. – la Belgique colonise le Congo ( le Zaïre Républ. Démocrat. du Congo) – l’expansion de la colonisation fr. se termine en 1900 (Tchad) - en 1914 la France est la deuxième puissance coloniale du monde du point de vue de la superficie et de la population – des Africains combattent dans les troupes françaises dans la Ière guerre mondiale (les 14 Harkis) – un mouvement pour promouvoir la négritude entre les deux guerres (Aimé Césaire, L.S. Senghor) : opposition au colonialisme – en 1939 deux pays indépendants en Afrique : le Libéria et l’Égypte - jusqu’en 1958 : Afrique Occidentale Française (A.O.F.) et Afrique Équatoriale Française (A.E.F.) – 1958-60 : « Communauté française » 14 états Implantation de la langue fr. - plus de 1500 langues en Afrique: langues afro-asiatiques, nigérocongolaises, nilo-sahariennes - le français a un statut de prestige langues autochtones non codifiées 1) Fr. seule langue officielle 2) Fr. langue officielle en plus d’une autre langue (locale) 3) Fr. langue officielle en plus de plusieurs langues nationales -Maurice : Commonwealth – Comores : anc. TOM – RDC (CongoKinshasa, anc. Congo belge) - fr. utilisé aussi en Guinée-Bissau - Réunion, Mayotte : DOM-TOM - africanisation (Madagascar, Mali, Sénégal, RDC) – les Etats islamiques – la norme est cependant le plurilinguisme (multilinguisme) - la radio : principal média en Afrique - illettrisme - échelonnement des variétés du fr. (stratification socioling.) en Côted’Ivoire : 1) cadres formés en Fr. (0,5 %) 2) classe moyenne supérieure : fr. au lycée (5 %) 3) 30 % d’analphabètes ou peu scolarisés : « fr. pop. ivoirien » (« petit-nègre ») (sorte de sabir ou pidgin) 15 Sabirs / pidgins / créoles : 1) le sabir : langue composite seconde, pauvre, née du contact de deux ou plusieurs communautés ling. 2) un pidgin : système complet second 3) un créole : langue maternelle née d’un pidgin ou d’un sabir – « fr. pop. ivoirien » (petit-nègre) - l’avenir du fr. en Afrique : 1) le fr. devra céder la place à ses rivaux 2) le fr. maintiendra ses positions, mais ne pourra pas les améliorer 3) le fr. sera totalement éliminé, ou il y aura métissage Caractéristiques du fr. africain - Influence des substrats : africanismes : simplification, analogie - syntaxe : 1) coordination (parataxe) plutôt que subordination (hypotaxe) 2) omission de l’article : y a banane c’est gâté, mouton là on va gorger pour fêter 3) manque d’accord : il aura des invités qui viendra 4) substantivation de l’infinitif : il est parti au travailler 5) constructions transitives abusives : hériter son oncle, jouer la guitare, marier qqn, tirer qqn 6) hypercorrections : il la demande de venir, le bureau dont je travaille, un vieil pantalon - morphologie : genre : un pierre, une arbre, mon femme – changement de conjugaison : s’évanouiller (II I), fuyer (III I) – confusions dans les temps verbaux - phonologie / phonétique : différentes habitudes articulatoires – voyelles arrondies du fr. /y/, /ø/ et /œ/ : débutant /debita/, étudiant 16 /etidja/, neuf /nef/ - le manque de nasalisation : difficultés phonologiques (apporter / emporter) - /r/ apical, roulé (>< uvulaire, vélaire) – /seve/ (cheveux), /arzã /(argent) – Sénégal : confusion de /w/ et de /v/ (cravate /karwat/ (métathèse)) aphérèse : vègue, déologie, dipendance - lexique : = confusion de connotations et de registres : frousse, se démerder = paronymes et parasynonymes : comparer (comparaître), dégorger (égorger), emprunter (prêter) – collisions sémantiques : interner un enfant , consulter un malade, amender = changements/glissements de sens : père, dame, cafouiller, combine, bureau, bancs, soupe, souder – « créativité sémantique » = néologismes (créativité lexicale) : procédés traditionnels : 1) dérivation / 2) composition – 1) hissement, essencerie,, compéter, montation, enceinter, criseur, drogueur - 2) boy-jardin, boy-maison, boy-bébé, frotte-dents, bateau-bus = métissage linguistique : casserole /gasoroli/ (ga- : diminutif) – examen /ikizami/ (iki- : augmentatif) (Rwanda) = régionalismes : canari, akassa = influence d’autres langues : arabismes, anglicismes (Cameroun), lusitanismes, cubanismes (Zaïre) - auteurs francophones : Sembène Ousmane, Aminata Sow Fall, L. S. Senghor (Marie NDiaye; Goncourt 2009) Océan Indien : Réunion (DOM) : 783000 habitants - créole réunionnais – Mayotte (Collectivité départementale) : 187000 habitants (Comores) ASIE : Proche-Orient (Levant, Machrek) : Liban - 56 % musulmans, 44 % chrétiens - mandat de la France en 1920 – indépendance en 1941 - 17 « guerre du Liban » (1975-90) – changement de code (alternance codique) – arabe-fr., arabe-anglais - Amine Maalouf (Goncourt 1993), Andrée Chédid (poète, romancière), Georges Schéhadé (poète, auteur dramatique) - le fr. langue de l’élite culturelle anciennement en Egypte (membre de l’OIF) et en Iran Asie du sud : anciens comptoirs des Indes : territoires français depuis les XVIIe-XVIIIe siècles jusqu’en 1954 ; Pondichéry, Chandernagor Extrême-Orient : L’ex-Indochine fr. (-1954) : Viêt-nam (Vietnam), Cambodge, Laos - langues sino-tibétaines – missionnaires en Cochinchine dès le XVIIe s.– guerre d’Indochine 1945-54 ; guerre civile au Cambodge 1975- ; guerre du Vietnam 1964-75 ; républ. pop. du Laos 1975 – « vietnamisation » Le français du Pacifique (Le français d’Océanie) - nombre total d’habitants plus de 500.000 – les TOM remplacés (2003) par les Collectivités d’Outre-Mer (COM) = la Nouvelle-Calédonie : île de la Mélanésie ; capitale Nouméa – 250.000 habitants = Wallis-et-Futuna : 23000 habitants = la Polynésie française (5 archipels, 5 millions de km2) – chef-lieu Papeete – Îles Marquises, Îles du Vent (Tahiti)… – 260000 habitants - influence des langues austronésiennes et de l’anglais – termes désignant la réalité locale (flore, faune, vêtements, coutumes) = Vanuatu (Commonwealth) : anciennem. Nouvelles-Hébrides : archipel de 60 îles – angl. & fr. langues officielles AMÉRIQUE - La Louisiane (Louis XIV) – colonie fr. depuis 1699- – Bonaparte vend le territoire aux Etats-Unis en 1803 – Baton Rouge ; la Nouvelle- 18 Orléans – population : 1) Acadiens Cajun - « grand dérangement » 1755 – 2) réfugiés des Antilles) – 3) autres immigrants (noirs, (amér)indiens) – 4) Français - situation de prestige (statut aristocratique et culturel) - guerre de Sécession (1861-65) : « anglicisation » de l’état - 4,7 % parlent le fr. à la maison - 7 % de francophones - également héritage hispanique – toponymes : Lafayette, Belair, Lecompte, Napoleonville Nouvelle-Angleterre - six états : le Maine, le Vermont (capitale Montpelier), le New Hampshire, le Connecticut, Rhode Island, le Massachusetts – Floride, Californie Les Antilles (La Caraïbe – la Mer des Caraïbes) – Grandes Antilles (Cuba, Haïti, Jamaïque, Porto Rico) / Petites Antilles - La république d’Haïti (Hispaniola, Saint-Domingue) – Colomb 1492 – appartint à la France 1697-1803 – fr. + créole langues officielles depuis 1987 – capitale Port-au-Prince - La Martinique et la Guadeloupe (D.O.M) - la Guyane (française) : D.O.M. Les créoles : ‘ceux qui étaient nés « aux isles »’ [esp. criar ] - souvent = métisse – personne + langue – sabir > pidgin > créole – situations de colonisation et d’esclavage - traits communs : simplification, restructuration analogique – créoles à base fr. : 10-15 – faible intercompréhension même entre îles voisines - pas de tradition orthographique – le créole langue officielle en Haïti et aux Seychelles (Commonwealth) - souvent diglossie (standard – créole) Caractéristiques des créoles - phonétisme : manque dans tous les créoles : la voyelle antérieure arrondie /y/ et /ø, œ/ : lune /lin/, bœuf /b f/, feu /fe/ - /r/ affaibli ou manque 19 -morphosyntaxe : tendance à l’invariabilité du verbe ; infinitif forme dominante– « marqueurs préverbaux » : il est pou(r) faire, il a (é)té faire – formes toniques des pronoms personnels (+ autres : nous autres /nuzot/ ) - post-déterm. : liv-la (= le livre) – confusion des genres – parataxe : mo frèr so madam (la femme de mon frère) – Bouki rivé, li dekoud matla (Bouqui arrivé, il décousit des matelas) - créole guadeloupéen : Moin pa sav ola i yé – créole réunionnais : Mi koné pa ousa i lé (Moi pas savoir où il est) - lexique : grèg, grèk = filtre à café a.norm. tondre afr. grègue – tonn = briquet - - auteurs : Martinique : Aimé Césaire (1913-2008), Edouard Glissant (1928-), Patrick Chamoiseau (Goncourt 1992 : Texaco) Saint-Pierre-et-Miquelon : COM : archipel au large de Terre-Neuve (Newfoundland) – 6000 habitants CANADA -membre du Commonwealth – gouverneur général représentant la reine – 32,5 mill. – capitale Ottawa – Jacques Cartier en 1534 - Samuel de Champlain : Port-Royal en 1604 en Acadie et Québec en 1608 (débuts de la Nouvelle-France) –Montréal 1642 – déportation d’Acadiens en 1755 – l’Acadie (< Arcadie) : Nouvelle-Ecosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Edouard (« Maritimes ») – le Canada devient « dominion fédéral » en 1867 - indépendance 1931 : 10 provinces - province du Québec - recensement 1996 : 6,7 mill. de francophones 24 % de la pop. – Amérindiens, Inuits (Esquimaus ; autochtones, aborigènes) - le Québec : capitale Québec ; Montréal - toponymes d’origine indienne (Toronto, Ottawa, Ontario) - Charte du français : administration, vie professionnelle, économie, enseignement - « aménagement linguistique » - référendums en 1980 et en 1995 pour l’indépendance du Québec 20 - le fr. langue officielle au Nouveau-Brunswick 1969- avec l’anglais (capitale Fredericton) – Ottawa (Ontario) - l’Outaouais - Hull Caractéristiques linguistiques (canadianismes) – les immigrants (colons) : provinces occidentales (Normandie, Poitou, Touraine, Aunis, Saintonge) – archaïsmes et néologismes (influence de l’anglais emprunts) – anthroponymes : Gagnon, Tremblay - différences (a) québécois et acadien – (b) fr. de Montréal et de Québec – le joual Phonétisme : - palatalisation / affrication de /t/ et de /d/ devant /i/ et /y/ : tu /tsy/, dire /dzir/ – diphtongaison de voyelles en syllabe fermée : / / > /ei/ : reine, fête /fa t/ ; crêpe /krajp/, taupe /toup/, beurre /bœyr/ - voyelles nasales plus fermées: temps > /t / - voyelles plus ouvertes/relâchées : /i/ > /I/ : chiffre, éclipse, midi - a final > /o/ : pas, Canada – o+r > /a/ : port /par/ - /wa/ > /we/ : moi, droite - disparition de /i/, /y/, /u/ en syllabe atone : /part_sipe/, /yn_vers_te/ - r roulé, apical - groupes de consonnes : simplification : arbre > /arb/ - intonation plus monotone qu’en France Morphologie : futur proche /ma/ < m’as /ma ale male ma let/ - je vas… (dialectalismes ; cf. Dom Juan : Je m’en vas, j’estions) – nous/vous autres - /tut/ (je les ai /tut/ rencontrés) 21 - genre : la ministre, l’écrivaine, la professeure, l’auteure, la metteure en scène, la directeure – Mes sœurs, /i/ sont toutes parties - morph. lexicale : suffixes productifs : niaiseux ; poudrerie, chefferie, meublerie, essencerie, parlage, marchage Lexique : = mots dialectaux : se jouquer, berlander, frette, barrer, char, breuvage espérer, à main =anglicismes : (a) emprunts sans adaptation : boss, job, gang, fan, bargain, tough, fridge (b) emprunts francisés : checker, runner, bines, tinque, tinquer, antifrise – slaquer la notte avec le wrench (desserrer l’écrou avec la clé anglaise) (c) calques sémantiques : gradué, pouvoir, filer, branche, appliquer, caméra - salle de bains, bienvenu(e) (d) syntaxe : marcher au bureau, aller en grève, tomber en amour, bien vôtre, être intéressé dans, « si tu réponds correct, il va venir sûr », « on est combien loin de… ? », voir sur la TV, mets-le dessus – la fille que je sors avec, le gars que je travaille pour ; le livre que je parle (fr. pop.) – « je veux savoir qu’est-ce que tu es venu faire ici » = emprunts amérindiens : caribou – réalité locale : canneberge, airelle - aménagement linguistique - breuvage chaud, licence complète, consignée là où prescrit, tabagie, magasiner, heures d’affaires – Vinay-Darbelnet (1958) : Glissant si humide Organisation et institutions de la francophonie - plusieurs organismes fondés à partir des années 1950 - 1961 : A.U.P.E.L.F. (Association des universités partiellement ou entièrement de l.fr.) – 1987 : U.R.E.F. (Univ. des réseaux d’expression 22 francophone) AUPELF-UREF AUF (Agence universitaire de la francophonie) – 710 institutions membres dans 85 pays (www.auf.org) - CILF : Conseil international de la langue fr. (www.cilf.fr) : dictionnaires, banques de données (orthograph., grammat.), le Français moderne, la Banque des mots - OIF : Organisation internationale de la francophonie (www.francophonie.org) 1970 – 70 états (56 membres, 14 observateurs) – Sommets depuis 1986 – 12e Québec 2008 (Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage) – Madagascar 2010 – opérateurs : l’AUF, TV5 - La délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) : rattaché au ministère de la culture et de la communication (politique linguistique de la France) - Le Conseil supérieur de la l. fr. (1989-) 1er ministre (précédemment Haut comité de la l. fr.) - Haut conseil de la francophonie 1984- (Présidence de la Rép.) - L’Académie française 1635- plus de Ministère de la Francophonie, créé en 1988 - Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes - L’Alliance française (1883-) : 136 pays - Lycées français ou franco-étrangers, attachés linguistiques (attaché de coopération ling.) - Journée internationale de la francophonie le 20 mars