Le Petit Casadéen

Transcription

Le Petit Casadéen
Le Petit Casadéen
www.casadart.fr
Foire aux livres
Il devrait y en avoir pour
tous les goûts à la foire aux
livres de Connangles ce
week-end.
N° 43 • OCTOBRE 2009
Mystérieuses disparitions d'outils
sur le plateau casadéen
PAGE 2
Le bois, matériau
naturel et vivant à
(re)découvrir
Construction,
mobilier,
sculpture, le bois redevient
un matériau très prisé dans
beaucoup de domaines.
PAGE 3
La poterie, pas si
terre à terre que
çà !
Si tout commence avec de la
terre, et pas n'importe
laquelle, le long processus
de réalisation d'une poterie
réclame attention et savoirfaire.
PAGE 4
Stupeur chez les artisans d'art du plateau ! En arrivant hier matin dans leurs ateliers
respectifs, les artisans se sont vite rendu compte que quelque chose n'allait pas.
Chacun a pu en effet constater qu'un de ses outils avait disparu, remplacé à chaque
fois par une carte étrange et un message plus encore…
PAGE 2
Rassemblement de monfgolfières au Puy-en-Velay
DANSE MACABRE
Rien à voir avec une histoire
de revenants, mais la fresque
visible dans l'abbaye de la
Chaise-Dieu est malgré tout
impressionante. Sur trois
longs panneaux, elle décrit la
situation de chacun, qu'il soit
Puissant, Bourgeois ou tout
simplement issu du Peuple,
face à la mort.
La morale de l'histoire est que
tous, quel que soit notre rang
dans la société, sommes
égaux devant la mort qui
n'épargne personne. Reste à
espérer que le moment venue,
elle se face la plus douce
possible ! À méditer, peutêtre aussi à mériter ?
Selon la légende, c'est en faisant gonfler
sa chemise au dessus d'une cheminée, que
Joseph Montgolfier trouva en 1782 l'idée
qui lui permettrait de faire voler les
humains. Ce qui est sûr, c'est qu'après
quelques expérimentations privées, les
frères Montgolfier, papetiers à Annonay,
organisent le 4 juin 1783 devant
l’assemblée des Etats du Vivarais, le
Conseil général de l’époque la première
démonstration de vol d'un ballon gonflé à
l’air chaud qui va monter en 10 minutes
à 1000 mètres d'altitude, avant de retomber à 3 km de son point de départ.
La montgolfière est donc un aérostat,
c'est-à-dire un appareil qui s'élève grâce à
un gaz plus léger que l'air. Pour la montgolfière ce gaz est tout simplement de
l'air contenu dans l'enveloppe… mais de
l'air chauffé grâce à un bruleur au gaz.
Plus on chauffe l'air, moins il est dense
donc plus il est léger et cherche à monter !
Par la suite, les montgolfières seront
supplantées par les ballons à l'hélium,
gaz plus léger que l'air offrant plus de
facilités, puis par les dirigeables.
Le renouveau de la montgolfière date des
années 70 avec le développement du vol
de loisir et sportif qui donne lieu à des
rassemblements comme celui de ce
week-end au Puy-en-Velay.
+ d'info : www.montgolfiere-en-velay.com
Actualité
Les artisans d'art perplexe face à des disparitions d'outils
Que penser de cette série de disparitions qui semble toucher plusieurs ateliers d'art du plateau casadéen et dont certains
détails paraissent pour le moins étranges ?
Rapidement sur place, la gendarmerie
a procédé aux constations et interrogatoires d'usage. D'après nos informations, cinq ateliers du plateau sont
concernés. À la Chaise-Dieu où se sont
cencentrés dans un premier temps les
effort des gendarmes, le sculpteur sur
bois, l'illustrateur ainsi que la peintre
sur verre et porcelaine ont tous
rapporté qu'un de leur outils a disparu
de leur atelier au cours de la nuit. Les
enquêteurs ont toutefois rapidement
établi que ces disparitions ne se
limitaient pas au chef-lieu du canton et
que le potier de Sembadel tout comme
le créateur de mobilier à Malvières
avaient subi le même sort. Pour les
gendarmes, il ne fait aucun doute que
ces disparitions sont le fait, soit d'une
seule personne, soit d'un groupe organisé, car les constations sont identiques
pour chaque atelier : Il s'agit à chaque
fois d'un outil indispensable à l'artisan,
aucune trace d'effraction n'est visible
et détail qui reste très mystérieux à
l'heure où nous publions, une carte
semblable aux cartes de tarot a été
placée à l'endroit où se trouvait chaque
outil dérobé.
Comme les autres artisans d'art, le créateur de mobilier installé à Malvières n'a pu que
constaté l'absence d'un de ses serre-joints. Cette disparition tombe d'autant plus mal qu'il
va devoir reporter le montage d'un meuble dont la livraison est prévue en fin de semaine.
Espérons que d'ici là, les enquêteurs auront mis la main sur l'auteur de ces méfaits.
LA GALIPOTE
Peut-on parler de maléfice ? Certains s'interrogent !
Tout le monde en a entendu parlé, peu
l'on vu ! Il s'agit d'après les témoignages connus d'un être surnaturel qui
peut prendre plusieurs formes. Bien
qu'elle soit de nature malicieuse, la
Galipote ne serait pas foncièrement
méchante. En fait, il se pourrait bien
que son attitude dépende fortement
de la personne qui la rencontre ! Si
certains décès de personnes soupçonnées d'actes peu honnêtes seraient à
mettre sur le compte d'une rencontre
avec la Galipote, des témoignages
d'enfants relatent des faits, certes
étranges, mais qui n'auraient à aucun
moment mis leur vie en danger. Il
semblerait qu'avec des âmes innocentes, la Galipote soit joueuse, parfois
espiègle, mais fort heureusement
jamais agressive.
Bien que cela ne soit pas confirmé
officiellement, devant l'étrangeté des
disparitions d'outils chez les artisans
d'art, les enquêteurs auraient discrètement contacté le Galipote. Il est donc
permis de s'interroger sérieusement sur
le caractère de ces disparitions. Ne
s'agit-il pas d'un maléfice et si oui,
quelle en est l'origine ?
Les recherches que nous avons
entamées ne nous permettent pas
encore de le préciser. Nous convions
nos lecteurs à se reporter aux prochaines éditions du Petit Casadéen pour en
savoir plus sur cet aspect bien mystérieux de ce que l'on nomme déjà dans
les villages du plateau : le maléfice.
Foire aux livres de Connangles
Comme toutes les années, la foire aux
livres de Connangles devrait attirer
une foule de passionnés à la recherche
de l'édition rare ou de la quatrième de
couverture intriguante. Nombreux sont
en effet ceux qui se laissent séduire par
ce résumé que l'on trouve souvent au
dos des ouvrages. D'autres seront
attirés par la lecture du texte des pages
de garde. Si ce qu'ils découvrent sur
les deux premières, parfois les deux
dernières pages les intrigue, ils se
laisseront souvent tenter. Il y a enfin
les amateurs de livres illustrés pour
lesquels la qualité des dessins est aussi
sinon plus importante que l'histoire
elle-même.
L'EAU, À PRÉSERVER !
De jeunes collégiens s'initient aux métiers d'art
Petit rappel, l'eau c'est tout d'abord
une formule : H2O. c'est ensuite la
molécule la plus répandue sur terre
puisqu’elle recouvre 85% de la
surface du globe et que 75% du corps
humain en est constitué (et jusqu’à
95% pour certains animaux
(méduses), végétaux (algues, champignons).
Indispensable à la vie sur terre, elle
est aussi source d'énergie (d'où le
terme de houille blanche). Alors, ne
la gaspillons pas et évitons de la
polluer ; sa qualité est garante de
notre santé à tous !
Une classe de jeunes collégiens est
venue sur le plateau de la Chaise-Dieu
pour découvrir les métiers d'art et le
territoire. Nous les avons rencontré
alors qu'ils s'essayaient à différentes
techniques.
Un premier groupe apprenaient à
sculpter avec des ciseaux à bois et
notamment la gouge qui est un ciseau
dont la lame en demi canal permet de
créer des sillons au profil arrondi.
Pendant ce temps un second groupe de
stagiaires découvrait les subtilités des
pleins et déliés au cours d'un atelier de
calligraphie à la plume.
Premiers essais de sculpture sur bois à
l'aide d'un ciseau que l'on utilise en
frappant sur le manche avec un maillet en
bois. Ci-dessous, cours de calligraphie.
Le bois : une ressource naturelle et écologique
Le bois est une ressource importante sur le plateau de la Chaise-Dieu. On y
compte plusieurs scieries qui valorisent les arbres issus des nombreuses parcelles plantées de résineux et de chênes.
Un matériau naturel et vivant
Le bois utilisés dans de nombreux
domaines. On le retrouve dans la
construction, notamment les charpentes, coeur de métier des Charpentiers
Casadéens à la Chaise-Dieu. Les
artisans en meuble (menuisiers,
ébénistes…), mais aussi les sculpteurs
sur bois utilisent le bois dans leur
activité.
Dans tous les cas, le bois devra être
sèché avant de pouvoir être travaillé,
sinon il se déformera et se fendra
fragilisant la charpente, abîmant le
meuble ou la sculpture.
Le veinage, les traces de la vie
Lorsque l'on travaille une pièce de
bois, il convient de faire attention au
fil c'est-à-dire l'orientation des veines,
ces sillons dessinés par la croissance
de l'arbre. Le sciage du tronc se faisant
suivant son axe et non en suivant sa
forme, le fil n'est pratiquement jamais
rectiligne et ces sillons sont tranchés.
Avant de commencer à travailler une
pièce de bois, il est donc est indispensable de bien en comprendre la structure pour ne pas l'abimer. Dans la
majorité des cas, pour un travail soigné
et facile, on doit travailler (scier,
sculpter…) dans le sens du fil, pour
"coucher" les fibres.
pièce de bois, surtout s'il va la
travailler dans la masse, c'est-à-dire
sans y ajouter d'autres pièces de bois.
Dans ce cas il pourra être contraint de
sculpter à contre-fil, donc contre le
sens du fil. Pour limiter les éclats, il lui
faudra adapter l'outillage (tranchant de
l'outil affûté le mieux possible) et la
façon de travailler afin de prendre le
moins de matière possible à chaque
passe.
Connaissez-vous l'animal qui laisse
cette trace dans le sol ?
La loupe : belle, mais exigeante
La loupe est une excroissance du bois
qui se caractérise par un veinage extrêment sineux. Les veines y forment
donc des motifs tortueux très recherchés pour des pièces décoratives particulièrement avec des essences telles
que le noyer ou d'orme.
Sculpter, c'est avant tout choisir
Pour pouvoir travailler proprement, le
sculpteur choisi donc avec attention sa
FAUNE DE NOS FORÊTS
+ d'info : www.filaire-sa.com
Il s'agit de la martre, un mustélidé
très semblable à la fouine. Elle s'en
distingue par une bavette jaune qui
est blanche chez la fouine. Sa taille
est d'environ 75 cm.
La martre est un animal qui se
rencontre dans toutes les régions où
les massifs forestiers demeurent,
mais elle semble affectionner particulièrement les formations de conifères comme chez nous. La martre
capture de nombreux petits rongeurs
et surtout des écureuils, elle mange
des oiseaux et leurs œufs, mais aussi
beaucoup de baies et d'insectes.
Elle est parfois chassée pour sa
fourrure et son poil sert aussi à la
confection de pinceaux.
De la terre à la poterie
La terre nous nourrie grâce à l'agriculture dont la production se retrouve, plus ou moins transformée dans nos assiettes.
Assiettes qui comme beaucoup de pièces de notre vaisselle est également issue de cette même terre, cette fois grâce à la
poterie ou céramique.
L'argile, le matériau de base
Le potier utilise essentiellement de
l'argile, terre imperméable de diverses
couleurs et texture. Avant d'être
travaillée, elle est séchée et broyée
finement, puis mélangée avec de l'eau
afin de devenir homogène et malléable. La qualité de l'argile influe beaucoup sur la qualité de la poterie finale.
Façonnage et première cuisson
Pour façonner ses pièces, le potier
utilise le plus souvent un tour, mais il
existe d'autres techniques suivant la
forme ou la taille de la pièce. Une fois
façonnée, la poterie est sêchée sur des
mandrins puis cuite une première fois
à environ 600°C afin de la rendre
moins fragile. On obtient ainsi le
biscuit ou dégourdi.
ment une glaçure ou émail, mince
couche de verre destinée à imperméabiliser, colorer et décorer la pièce.
Pour ajouter de la couleur, le potier a
souvent recours aux oxydes, forme
particulière de certains éléments
chimiques, notamment les métaux.
Ainsi, l'oxyde de fer colore en brun
rouille, l'oxyde de cuivre en vert,
l'oxyde de cobalt en bleu.
différentes céramiques :
- une faience, cuite à relativement basse
température, poreuse et assez fragile,
- un grès, cuit à plus haute température
et beaucoup plus résistant,
- une porcelaine également cuite à
haute température (1300 °C et plus),
fine, résistante et translucide, car réalisée avec des argiles blanches, notamment du kaolin.
L'art de la cuisson
Des poteries, mais aussi…
Une fois émaillé et décoré, le biscuit
est recuit au moins une fois à plus de
1000°C (un four de cuisine monte à
300°C maximum). L'aspect final d'une
pièce émaillée dépend beaucoup de la
température et de sa variation au cours
de la cuisson qui dure souvent
plusieurs heures suivant un cycle bien
L'émaillage ou l'art de la décoration défini. Selon la qualité de l'argile et la
Ensuite, le potier applique générale- température de cuisson, on obtient
Beaucoup d'autres objets connus sont
réalisés en terre cuite ou non, émaillée
ou non : briques, tuiles, carrelages,
sanitaires et même fausses dents !
Enfin, on le sait moins, mais la céramique résistant bien aux hautes température, c'est un matériau très utilisé pour
réaliser des pièces de moteur ou des
protections pour le nez des fusées.
LA PORCELAINE
La peinture : la couleur se remet à l'eau !
C'est en 1768 à Saint-Yrieix la
Perche près de Limoges que l'on
découvre le premier gisement de
kaolin français. Ces argiles blanches friables et réfractaires découvertes et utilisées depuis longtemps
en Chine (leur nom provient du
premier gisement connu, situé sur
la colline de Kao-Ling) sont à la
base de la fabrication de la porcelaine. On a découvert depuis
d'autres gisements de kaolins dans
le Morbihan ou la Drôme par
exemple. Mais c'est à Sèvres, ville
à proximité de Paris que l'histoire
de la porcelaine française a réellement débuté. Louis XIV y fait
transférer en 1756 la Manufacture
de porcelaine tendre de Vincennes
créée en 1740. La porcelaine
tendre, succédané de la véritable
porcelaine, dite porcelaine dure,
composée de kaolin à près de 75 %,
est très convoité par les gouvernements européens au XVIIIe siècle,
car seule l’Allemagne en Europe
avait découvert, au début du siècle,
un gisement de kaolin sur son sol.
La porcelaine dure est commercialisée à Sèvres dès 1770.
Il y a encore peu de temps, "peinture à l'eau" rimait avec peinture d'écolier. Mais
avec les préoccupations environnementales et la toxicité avérée des solvants,
la peinture à l'eau retrouve ses lettres de noblesses.
Pour colorer, les peintures contiennent
des pigments. Pour donner de la
consistance à la peinture et lui permettre d'adhérer au support, on ajoute un
liant (colle, huile, caséïne, gomme
arabique…). Et pour la fluidifier, on
utilise un diluant. Jusqu'à récemment,
beaucoup de peintures utilisaient un
solvant comme diluant, car ils s'évaporent facilement ce qui facilite le
sèchage. Mais comme la plupart des
solvants sont polluant et toxiques, de
plus en plus de peintures utilisent l'eau
comme diluant pour protéger la
nature et notre santé.
Les artistes peintres utilisent depuis
longtemps des peintures qui se diluent
à l'eau : la gouache, la peinture acrylique et l'aquarelle. Cette dernière dont
la liant est de la gomme d'arabique est
disponible en tube, mais aussi en
godet sous forme solide (dans ce cas,
il suffit de passer un pinceau mouillé
sur le bloc pour diluer l'aquarelle
avant de l'utiliser).
Suivant le liant utilisé, la peinture sera
plus ou moins résistante à l'eau, mais
aussi à la rayure. Pour en renforcer la
résistance, certaines peinture sont
cuites, ce qui a pour conséquence de
modifier la nature du liant. C'est le cas
des peintures dites thermodurcissables
dans l'industrie, mais aussi pour peindre la vaisselle afin de pouvoir manger
dedans et la laver sans souci.
Autres victimes de l'attention portée à
l'environnement et à notre santé : le
plomb et tous les métaux lourds réputés pour la profondeur des couleurs
obtenues et pour leur toxicité, même à
faible dose. Du coup, contrairement
aux solvants, ils ne sont même plus
tolérés !
La tendance est de toute façon aux
peintures "naturelles" à base de
pigments et liants d'origine minérale,
végétale ou animal. C'est ainsi que les
façades de nos bâtiments redécouvrent
la peinture à la caséine, (protéine du
lait) qui fut longtemps utilisée avant le
développement de la pétrochimie.

Documents pareils