NOTE 4 LE DEVENIR DE L`EXPLOITATION
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NOTE 4 LE DEVENIR DE L`EXPLOITATION
NOTE 4 LE DEVENIR DE L’EXPLOITATION CINEMATOGRAPHIQUE 1) Cinéma numérique Contexte Aujourd’hui, l’acheminement des oeuvres cinématographiques, des écrans publicitaires et des bandes annonces des futurs films, vers les salles de cinéma est réalisé en faisant effectuer, pour chaque nouveau film, autant de copies à partir d’un original, qu’il y a de salles devant présenter le film dans les premières semaines de sortie. Les copies sont ensuite acheminées physiquement par divers moyens de transport vers les salles de cinéma. A l’échelle de la France, environ 500 MF sont dispensés chaque année par les distributeurs pour la fabrication et l’acheminement de ces copies pour les seuls nouveaux longs métrages. Aux Etats-Unis, c’est plus de 1 milliard de US $ qui sont ainsi dépensés chaque année. L’idée de substituer à ce processus de transport d’éléments physiques, un processus immatériel basé sur la transmission électronique est évoquée depuis plus de 30 ans, mais les conditions de sa viabilité n’étaient pas réunies. Ce n’est plus le cas aujourd’hui en raison des progrès technologiques récents dans le domaine des projecteurs électroniques, de l’adoption d’une norme unique mondiale pour le format des images à haute définition et de la chute des prix des serveurs. On en attend de substantielles réductions de charges pour la distribution des oeuvres cinématographique dans les salles. Si l’on fait l’état de la progression du cinéma numérique dans le monde, on peut retenir : Etats-Unis - Industriels Projecteurs * Texas Instruments : fabrication d’une présérie de 18 prototypes de projecteurs (une autre en cours) à des fins de démonstration et sélection de quelques partenaires (Electrohome, Barco, Digital Projection) pour une industrialisation. * JVC, ex Hughes : numérisation du projecteur analogique (utilisé par STAR WARS). * Christie (fabricant de projecteurs cinéma) vient de racheter Electrohome. Chaîne de transmission/ embrouillage * Qualcomm : développement de l’ensemble de la chaîne de transmission (avec embrouillage et logiciels associés). * QuVIS (serveur avec un système de compression ondelettes) - Tierces parties * Cinecomm * Real Image Digital (dont Technicolor a déjà pris 49%). * Kodak, Qualcom et JVC annoncent une coopération. * Cyberstar étudie son positionnement. 18 - Professionnels du cinéma * G. Lucas souhaite qu’en 2002 STAR WARS Episode II puisse être projeté en numérique dans plus de 600 salles. * Disney a présenté TOY STORY 2 dans 6 salles et THE BICENTENNIAL MAN dans 6 autres (1 au Canada) avec les projecteurs prototypes de Texas Instruments. * Disney et Texas ont organisé en Europe des projections commerciales de TOY STORY 2 dans 5 salles (3 en Grande-Bretagne, 1 à Bruxelles et 1 à Paris). Japon Les laboratoires de NTT travaillent à développer un système à très haute résolution (Digital Cinéma 2000). Des industriels (Sony, NEC) ont des développements en cours. Europe Allemagne * EFB (Babelsberg, Peter Fleishmann) souhaite poursuivre le projet Cybercinéma. * UFA se prépare à équiper 600 salles en septembre 2000 et 1000 autres en 2001 pour la présentation des écrans publicitaires, mais en qualité vidéo standard (et non HD). * Deutsche Telekom développe une chaîne de transmission et un terminal local sécurisé. * Sony Europe a engagé un projet cinéma numérique et se propose de constituer un forum (partenaires pressentis : EFB, Deutsche Telekom, France Télécom, Telecom Italia, Telefonica) pour bâtir un projet de développement à l’échelle européenne. Italie * Elsacomm, qui a signé un accord de partenariat avec Qualcomm, a le projet d’équiper 50 salles pour la publicité vers septembre 2000. * Telecom Italie s’intéresse au concept. Espagne * Telefonica a déjà réalisé une démonstration en novembre 1999 avec Digital Projection et Silicon Graphics, et a racheté le deuxième circuit publicitaire des salles de cinéma en Espagne. Royaume-Uni * Le BKSTS s’est saisi du dossier et y a consacré un séminaire fin novembre 1999. * Digital Projection a été racheté par I-MAX. * NDS (Codec MPEG SD et HD) a été racheté par Tandberg. Norvège et Suède * Après avoir travaillé pendant 3 ans pour Telenor (Télécom Norvège), l’ancienne Ministre de la Culture, Aase Kleveland, vient d’être nommée Directrice Générale de l’Institut du Film de Suède et a déjà demandé la mise en place d’un programme d’expérimentation du cinéma électronique. * Digital Vision a développé une chaîne d’équipements de transmission et de serveurs dédiée au cinéma numérique sur la base d’une compression MPEG2 au niveau HD, et a présenté plusieurs démonstrations en partenariat avec Digital Projection en Europe. * Tandberg complète sa gamme (multiplexeurs, contrôle d’accès, ...) par NDS et rompt le partenariat avec Divicom. 19 France * La CST a constitué un groupe de travail et a entrepris de réaliser un premier test (transfert direct sans compression). Un dossier de plate-forme d’essai PRIAMM (programme d’aide à la recherche et au développement) a été déposé en avril dernier, conjointement par la CST et TDF. Il a reçu l’approbation des Ministères de la Culture et de l’Industrie en août. Cette plate-forme permet à la CST (et TDF) de faire la démonstration d’une chaîne complète de distribution numérique des films. Elle a pour but, à la fois d’expérimenter et d’informer sur l’état de l’art et son évolution rapide. Le rôle de la CST consiste à sélectionner des images de film de la meilleure qualité possible et à assurer leur transfert numérique. TDF met en place la chaîne de compression, transmission et cryptage. A l’autre bout de la chaîne, la CST apporte son expertise dans le domaine de la projection sur grand écran pour valider les différents maillons. Autour de cette structure bipolaire, la plate-forme est ouverte à tous les partenaires, distributeurs, exploitants, industriels, laboratoires, prestataires, ou techniciens qui souhaiteraient participer aux travaux. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Ce document a été réalisé sur la base des documents suivants : - « Plate-forme d’expérimentation de la chaîne de diffusion du cinéma numérique » Commission Supérieure Technique de l’Image et du Son. Un dossier PRIAMM, Ministère de l’Industrie et CNC - « La CST expérimente le cinéma numérique » de Matthieu Sintas 20 2) L’émergence des cartes d’abonnement illimité en France. Rappel des faits : 29 mars 2000 UGC lance sa carte « UGC Illimité ». Pour 98 francs par mois et pour une durée minimale de 12 mois, cette carte nominative et personnelle permet d’avoir accès à tous les films, tous les jours et à toutes les séances. UGC garantit la rémunération des ayants-droit sur la base d’une place à 33 francs. UGC se fixe un objectif de vente de 50 000 à 100 000 cartes. 30 mars L’ARP dénonce cette initiative, porteuse de graves dangers pour l’exploitation indépendante et à terme pour la diversité de la création cinématographique. 26 avril Catherine Tasca, ministre de la Culture, demande la saisine pour avis du Conseil de la Concurrence « afin qu’il statue selon la procédure d’urgence » sur la carte UGC. Dans l’intervalle, la ministre demande dans le même temps à UGC de suspendre son initiative commerciale. 10 mai UGC accepte de suspendre la vente de sa carte en attendant la décision du Conseil de la Concurrence. 12 mai Monsieur Bloche et Monsieur Cuvilliez, députés à l’Assemblée Nationale, déposent un amendement visant à interdire ces nouvelles pratiques commerciales. Cet amendement est repoussé à une voix près. 16 mai L’Afcae (l’Association des cinémas d’art et d’essai) et L’ARP (la société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs), saisissent pour avis le Conseil de la Concurrence. 20 mai La société MK2 saisit sur le fond le Conseil de la Concurrence à propos de la carte UGC Illimité et demande des mesures conservatoires. 25 Juillet Le Conseil de la Concurrence n’adopte pas de mesure conservatoire de suspension de la commercialisation de la carte UGC Illimité. Il poursuit son examen sur le fond de cette pratique commerciale. 26 Juillet UGC décide de remettre en vente sa carte d’abonnement illimité 2 août La société Pathé lance à Nantes sa carte « Le ciné à volonté » avec les mêmes caractéristiques que les cartes UGC Illimité, dans un site où le groupe est en concurrence directe avec UGC. 21 13 septembre L’entreprise Rythmann qui exploite des salles de cinémas dans le sixième, le quatorzième et le quinzième arrondissement de Paris annonce son adhésion au système de la carte UGC Illimité. 20 septembre Pathé étend sa carte « Ciné à volonté » à ses établissements de Nice, ClermontFerrand et Strasbourg. 27 septembre MK2, Gaumont et Ciné Classic créent un groupement d’intérêt économique et lancent Le Pass. Carte nominative et personnelle, elle donne droit à un accès illimité aux salles concernées (125 salles contre 108 pour UGC à Paris intra-muros). Son prix est de 98 francs par mois. L’engagement est de 6 mois minimum pour l’abonné (contre un an pour UGC). Sur chaque billet qui sera délivré figurera un prix de 33 F sur la base duquel les ayants-droit seront rémunérés. 27 septembre L’ARP demande au Cinéma des Cinéastes d’accepter les spectateurs détenteurs d’une carte UGC Illimité ou du Pass. Cette décision a pour objectif de démontrer le risque d’association sans conditions des exploitants indépendants à l’un ou l’autre des systèmes d’abonnement. 28 septembre Catherine Tasca intervient au cours du 55ème congrès de la Fédération nationale des cinémas français. Elle annonce qu’elle s’apprête à : « prendre des mesures pour réguler ces pratiques en les rendant compatibles, sous certaines conditions et garanties, avec la préservation des grands équilibres auxquels nous sommes tous attachés ». Désormais les cartes devront respecter certaines conditions pour pouvoir être agréées par le CNC : contrôle des billetteries pour assurer une parfaite traçabilité des entrées, transparence absolue de la remontée de la recette aux ayants-droit, engagement de longue durée de la part des opérateurs quant au niveau de rémunération des ayants-droit, application de la taxe spéciale à chaque entrée et ouverture des cartes aux indépendants de la zone de chalandise à des conditions équitables et sans exclusivité. 11 octobre judiciaires. Maître Kiejman, avocat du GIE - Le Pass, menace le Cinéma des Cinéastes de poursuites 22 23