Modèle pour papier circulaire française
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« Développement durable – Responsabilité sociétale » Date : Groupe de Travail « Gouvernance - ISO 26000 » N 36 2013-06-28 Assistante: Patricia BENEDIKT Ligne directe : + 33 (0)1 41 62 84 08 [email protected] Responsable : Emilie BRUN Ligne directe : + 33 (0)1 41 62 87 59 [email protected] « ISO 26000 : Gouvernance et responsabilité sociétale » - Version revue suite à la consultation des parties prenantes COMMENTAiRES/ DECISIONS Ce document fera l’objet d’une publication en tant que réponse de l’Observatoire aux questions des utilisateurs. Par ailleurs, afin d’appuyer les échanges internationaux, notamment dans la perspective de l’évolution de l’ISO 26000, il est décidé d’officialiser ce texte en le publiant sous le statut de fascicule de documentation. Afin de permettre aux parties prenantes qui n’ont pas pris part à la consultation de s’exprimer su ce texte, il leur sera possible d’adresser leurs commentaires à Emilie BRUN ([email protected]). A la lumière de ces futurs commentaires, la commission AFNOR DDRS pourra décider d’amender ce texte. SUITE A DONNER Pour information 11 rue Francis de Pressensé – 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex – France – T. +33 (0)1 41 62 80 00 – F. +33 (0)1 49 17 90 00 AFNOR, Association reconnue d’utilité publique - N° SIRET : 775 724 818 00205 www.afnor.org 1 1 2 ISO 26000 : Gouvernance et responsabilité sociétale 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 Contenu Introduction.................................................................................................................... 2 0.1 Cadre d’application........................................................................................................ 2 0.2 Pourquoi ce document? ................................................................................................. 2 0.3 Contenu du document.................................................................................................... 2 0.4 Qu'est-ce que la gouvernance ?....................................................................................... 2 1. MISSON, VALEURS et PRINCIPES DE RESPONSABILITE, VISION ............................................ 5 1.1 Mission .................................................................................................................... 5 1.2 Valeurs .................................................................................................................... 5 1.3 Principes de responsabilité sociétale ......................................................................... 5 1.4 Vision ...................................................................................................................... 7 2. RELATION AVEC LES PARTIES PRENANTES ........................................................................ 7 2.1 Identification des parties prenantes prioritaires ............................................................. 8 2.2 Identification des thèmes et modes de dialogue .............................................................. 8 3. ANALYSE DES ENJEUX, STRATEGIE ET PRIORITES ............................................................... 9 3.1 Analyse stratégique ....................................................................................................... 9 3.2 Objectifs et planification ...............................................................................................10 4. STRUCTURES ET PROCESSUS DE PRISE DE DECISION .........................................................10 4.1 Pourquoi définir des structures et processus de prise de décision? .................................10 4.2 Comment définir les structures et processus de prise de décision ? .................................11 5. PILOTAGE, MISE EN OEUVRE ET SURVEILLANCE ................................................................12 5.1 Rôle du management : ................................................................................................12 5.2 Méthode de pilotage et progrès :.................................................................................13 6. RESPONSABILITE DE RENDRE COMPTE ET COMMUNICATION ...........................................13 6.1 Quelles informations communiquer ? ............................................................................14 6.2 Comment communiquer? ..............................................................................................14 A1 Liste des domaines d’action de la méthode XP X 30-029 (Déterminer la priorité des domaines de l’ISO 26000) ....................................................................................................16 A2 Catégories de parties prenantes et exemples de structures (extrait de XP X30-029) .......18 Tableau 1 : Catégorie de parties prenantes et exemples de structures ..................................20 Bibliographie ...................................................................................................................21 0. 2 52 53 54 55 0. Introduction 56 0.1 Cadre d’application 57 Une démarche de responsabilité sociétale selon l’ISO 26000 conduit les organisations à : 58 59 60 61 62 - s’interroger sur les impacts de leurs activités ; identifier les domaines d’actions pertinents ; organiser le dialogue avec les parties prenantes ; définir des priorités d’action à court, moyen et long terme ; rendre compte de cette démarche globale, de sa performance et de son progrès. 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 Pour chacun de ces éléments, la gouvernance est concernée et elle est garante à la fois de la pertinence et de l’efficacité de la démarche de responsabilité sociétale dont l’objectif est d’améliorer la perfomance globale de l’organisation (socio-économique, environnementale et sociétale). 74 0.2 Pourquoi ce document? 75 76 77 78 79 80 81 82 83 Dans un cadre de responsabilité sociétale, les recommandations de l’ISO 26000 et du présent document peuvent s’appliquer, quels que soient les types d’organisation des secteurs privé, public et communautaires : entreprises (à but lucratif ou solidaire), collectivités territoriales, organismes consulaires, associations, etc. Ni la norme, ni le présent document, ne sont destinés « à remplacer, altérer ou modifier, de quelque façon que ce soit, les obligations de l’Etat » (selon ISO 26000, Introduction) ou à proposer un système de gouvernance territoriale, nationale ou internationale. L’ISO 26000 traite de la gouvernance sous différents angles : principes de responsabilité sociétale, pratiques de responsabilité sociétale, questions centrales ou encore modes d’intégration de la responsabilité sociétale au sein des organisations. De nombreux utilisateurs de la norme ont exprimé des difficultés à appréhender la gouvernance dans le texte de l’ISO 26000. Aussi le présent document présente-t-il l’ensemble des élements relatifs à la gouvernance dans le cadre d’une démarche de responsabilité sociétale axée sur les lignes directrices de la norme ISO 26000. 84 0.3 Contenu du document 85 86 87 L’ISO 26000 n’a pas détaillé la gouvernance sous forme de domaines d’action. Ce document, en complément du § 6.2 de l’ISO 26000, précise les domaines d’action de gouvernance. Ces 6 domaines d’action sont : 88 89 90 91 92 93 • • • • • • Principes de responsabilité, vision, valeurs Relation avec les parties prenantes Analyse des enjeux stratégie et priorités Structures et processus de prise de décision Pilotage, mise en œuvre et surveillance Responsabilité de rendre compte et communication 94 95 96 97 98 99 100 101 102 Ces six domaines d’action concernent non seulement le dirigeant de l’organisation mais également toutes les personnes assumant une responsabilité au sein de l’organisation. Une formation spécifique peut s’avérer nécessaire pour sensibiliser les dirigeants et managers aux enjeux de la responsabilité sociétale. 103 0.4 Qu'est-ce que la gouvernance ? 104 105 Selon l'ISO 26000, la gouvernance est « le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en vue d'atteindre ses objectifs ». Ces six domaines d’action sont détaillés dans les chapitres qui suivent, non ordonnés de façon séquentielle. Ils s’inscrivent dans une démarche globale de réflexion, de concertation-coopération et d’action de management afin de prendre les décisions adaptées aux objectifs de l’organisation. La présent document ne propose pas un processus mais des principes que chaque organisation est invité à considérer en fonction de son contexte. 3 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 Sur un plan général, la gouvernance désigne l’art et la manière de décider, diriger, piloter, manager et administrer une organisation. « Bien que toutes les questions centrales soient liées et complémentaires, la nature de la gouvernance de l’organisation est quelque peu différente des autres questions centrales. (ISO 26000, § 6.1) Ce document traite de la gouvernance d’une organisation dans le cadre de sa responsabilité sociétale. La gouvernance d’une organisation concerne toutes les directions stratégiques (comités), fonctionnelles (gestion-finance, ressources humaines, communication…) et opérationnelles. La gouvernance intègre notamment le système d'anticipation des risques (juridiques, sociaux, environnementaux, économiques…), de gestion des ressources (humaines et matérielles) et de mobilisation des acteurs de l'organisation…. Le chapitre 2 souligne l’importance des relations avec les parties prenantes. Les dialogues en interne facilitent les relations avec les parties prenantes externes. 0.5 Autres documents AFNOR associés : Ce document fait partie des documents élaborés ou suivis par la commission AFNOR DDRS « Développement durable- Responsabilité sociétale » : • XP X 30 027 Responsabilité sociétale - Rendre crédible une démarche de responsabilité sociétale basée sur l’ISO 26000 • XP X 30-029 Responsabilité sociétale – Déterminer la priorité des domaines d’action de l’ISO 26000 • NF X 50-1351-2 Achats responsables – Guide d’utilisation de l’ISO 26000 • FD X 30-028 Guide d’utilisation de l’ISO 26000 pour le secteur de la communication • AC X 30-030 Guide d'utilisation de la norme ISO 26000 pour le secteur de l'agroalimentaire Des textes sur la gouvernance sont mentionnés dans la bibliographie, en fin du présent document. 0.6 Schéma de principe de la gouvernance La figure 1 positionne les 6 « domaines d’action » de gouvernance : définir sa vision à long terme, et son positionnement en matière de responsabilité sociétale ; D.A. 1 : « Principes de responsabilité, vision et valeurs » établir un dialogue régulier avec ses parties prenantes ; D.A. 2 : « Relation avec les parties prenantes » définir ses enjeux, ses objectifs et la façon de les atteindre ; D.A. 3 : « Stratégie et priorités » mettre en place son « dispositif de gouvernance », D.A. 4 : « Structures et processus de prise de décision ainsi que suivre son dispositif et améliorer de manière continue ; D.A. 5 : « Pilotage, mise en œuvre et surveillance » et assure une communication interne et externe. D.A. 6 : « Responsabilité de rendre compte et communication ». Ces domaines d’action sont développés dans les 6 chapitres qui suivent. 4 Gouvernance d’une organisation VISION à long terme Se positionner en RS OBJECTIFS, Engagements RS Pilotage Réglementations et Normes internationales de comportement Analyse de situation et des enjeux de RS Risques Forces 155 156 Opportunités Faiblesses - Planifier - Agir - Mesurer - Améliorer en continu et Ecoute des parties prenantes MISSION de l’organisation (raison d’être) Figure 1 : Schéma de principe de la gouvernance 5 157 1. MISSON, VALEURS et PRINCIPES DE RESPONSABILITE, VISION 158 159 160 161 162 163 164 165 166 Une vision claire à long terme permet de donner du sens aux démarches de l’organisation, notamment en matière sociétale. La norme ISO 26000 met en exergue les termes « vision et valeurs » à plusieurs reprises, en particulier au § 7.2, où « la vision, les valeurs, les principes et le code de conduite » font partie des « caractéristiques clés […] liées à la responsabilité sociétale ». 167 1.1 Mission 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 Toute organisation a une mission, qui doit être formalisée pour assurer la cohérence entre les principes, la vision et les valeurs de cette organisation. Sa mission est définie par le service qu’elle rend, par son objet social, ou la fonction globale à accomplir. Pour l’exprimer, certaines organisations définissent leur « raison d’être » sociétale et d’autres se contentent d’une définition fonctionnelle. Exemples : • Apporter au plus grand nombre la santé par l’alimentation ( Groupe international agroalimentaire) • Exploiter le service de tranport ferroviaire en France (Société publique) • Soutenir les porteurs de projet apportant une solution innovante aux difficultés d’insertion sociale et professionnelle des personnes les plus démunies (Fondation d’entreprise) • Pour les collectivités, les missions correspondent aux compétences qu’elles exercent. Par exemple, les missions et compétences obligatoires des départements sont : organiser l’action publique dans les domaines de la solidarité, de l’aide sociale, de l’éducation (construction et gestion), certains domaines de l’aménagement. L’intérêt de la définition de la mission est double : d’une part elle constitue un cadre politique pérenne, d’autre part elle peut être utile pour consolider des évolutions stratégiques (ex : diversification). La figure 1 présente, à titre indicatif, les différents éléments nécessaires à l’exercice de la gouvernance, notamment la vision, la mission et les valeurs de l’organisation. Partager ces fondamentaux contribue à une culture commune. 185 1.2 Valeurs 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 Les valeurs d’une organisation participent au cadre de référence du corps social. Elles s’expriment de manière formelle ou informelle, soit sous la forme d’idéaux fédérant les membres d’un groupe, soit sous la forme d’exigences comportementales ou de règles collectives. 209 1.3 Principes de responsabilité sociétale On peut distinguer les catégories de valeurs suivantes : - éthique, (ex : probité, honnêteté, loyauté…) - de conduite, (solidarité, proximité, qualité, réactivité…) - entrepreneuriales ou « gagnantes », (excellence, créativité, innovation…) - sociétales (respect de l’environnement, de la santé…) - de compétence (détermination, management, qualité…) - …. La formalisation des valeurs contribue à l’identité et la culture de l’organisation, ainsi qu’a sa différenciation le cas échéant. Dans le cadre de l’intégration de la responsabilité sociétale au sein de l’organisation, la cohérence des valeurs de cette organisation avec les sept principes de responsabilité sociétale de l’ISO 26000 est recommandée : redevabilité, transparence, comportement éthique, reconnaissance des intérêts des parties prenantes, respect du principe de légalité, prise en compte des normes internationales de comportement, respect des droits de l’Homme. 6 210 a) Reconnaissance des intérêts des parties prenantes. 211 212 213 La reconnaissance des intérêts des parties prenantes, principe fondamental de responsabilité sociétale, est traitée au chapitre 2 du présent document. Les six autres principes de la liste sont commentés cidessous. Certains été regroupés par thèmes cohérents. 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 248 249 250 251 252 253 254 255 256 257 258 259 260 261 b) Redevabilité et transparence : « Etre en mesure de répondre de ses décisions et activités à ses organes directeurs, ses autorités constituées et , plus largement, à ses parties prenantes », telle est la définition de la « redevabilité » selon ISO 26000. Dans son § 4.2, la norme précise que « l’organisation accepte un examen approprié ainsi que le devoir de réponse correspondant ». Cette redevabilité concerne à la fois les éléments évoqués précédemment (respect de la mission, de la vision et des valeurs) et des choix qui vont être abordés dans la suite du document (enjeux, stratégie, objectifs prioritaires, etc.). Il convient donc qu’une organisation : - identifie clairement les informations à communiquer aux parties prenantes (« quels comptes à rendre à qui ») ; précise les rôles et responsabilités dans cette démarche, et donc la légitimité des intervenants ; communique sur ses choix de méthode et processus pour rendre compte . L’ISO 26000 souligne deux points particuliers sur lesquels il convient qu’elle rende des comptes : d’une part les « impacts de ses décisions et activités sur la société, l’environnement et l’économie, notamment [les] conséquences négatives importantes » ; d’autre part les « actions entreprises pour prévenir toute répétition des impacts négatifs involontaires et imprévus ». Le lien avec le principe de transparence est patent, puisque la norme enchaîne avec le § 4.3 : « Il convient qu’une organisation assure la transparence des décisions qu’elle prend et des activités qu’elle mène lorsque celles-ci ont une incidence sur la société et l’environnement. » Le principe de transparence ne concerne pas les informations confidentielles, au sens des « obligations juridiques, commerciales ou touchant à la sécurité ou à la vie privée ». c) Comportement éthique : Dans sa présentation, la norme ISO 26000 insiste moins sur la définition du comportement éthique (honnêteté, équité, intégrité, mais aussi respect des êtres humains, des animaux…) que sur la façon de le mettre en œuvre : - par les structures de gouvernance et management ; - par la définition de « standards » compréhensibles ; - par l’évocation des pratiques délictueuses : conflits d’intérêt, anti-concurrence… - par la mise en place de mécanismes de surveillance ; - … Sur les valeurs en général, et le comportement éthique en particulier, l’exemplarité des dirigeants (principe d’excellence managériale) est un gage d’alignement des valeurs et des pratiques. d) Respect des textes de référence : Selon l’ISO 26000, les textes de référence cités dans les principes de l’article 4, sont : - les textes de loi de chaque Etat ; les normes internationales de comportement ; « La responsabilité sociétale implique que soient comprises les attentes générales de la société. L'un des principes fondamentaux de la responsabilité sociétale réside dans l'observation du principe de légalité et dans le respect des obligations légales. Toutefois, la responsabilité sociétale implique aussi des actions allant au-delà du respect de la loi et la reconnaissance d'obligations non juridiques vis-à-vis des autres. Ces obligations découlent, entre autres, de valeurs éthiques largement partagées. Bien que les attentes en matière de comportement responsable varient d'un pays et d'une culture à l'autre, il convient que les organisations prennent en compte les normes internationales de comportement, telles que 7 262 263 celles exprimées notamment dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable. » [ISO 26000 3.3.2] 264 Le respect de ces textes implique que la gouvernance des organisations permette : 265 266 267 268 269 270 271 272 273 274 275 276 277 278 279 - - une connaissance des textes applicables dans chaque pays ; l’application des normes internationales de comportement (droit coutumier international, accords intergouvernementaux universellement reconnus…), quand les lois d’un pays sont défaillantes sur le plan social ou environnemental notamment ; une vigilance particulière sur l’application des droits de l’Homme. Du fait que l’organisation exerce une influence sur les acteurs de sa chaîne de valeur, il convient qu’elle s’enquière de leur situation quant aux textes précités. Cette vigilance porte, selon le § 7.3.3 de l’ISO 26000, sur l’ensemble de sa « sphère d’influence » (fournisseurs ou sous-traitants, filiales, etc.), notamment lors de changement de structure ou de périmètre. e) Droits de l’Homme Au-delà du respect de textes de référence, le respect et la promotion du respect des droits de l’Homme est un principe fondamental Il se traduit par le fait qu’une « organisation: respecte et, chaque fois que possible, promeuve les droits énoncés dans la Déclaration internationale des droits de l'Homme; 280 281 accepte l'universalité de ces droits, c'est-à-dire le fait qu'ils soient applicables de manière indivisible dans tous les pays, toutes les cultures et situations; 282 283 prenne des mesures pour respecter les droits de l'Homme, et dans les cas où ceux-ci ne sont pas protégés, évite de tirer avantage de ces situations; et 284 285 286 accepte le principe de prendre en compte les normes internationales de comportement (voir 4.7) dans les cas où la législation ou sa mise en application n'assure aucune protection adéquate des droits de l'Homme. » [ISO 26000 4 .8] 287 1.4 Vision 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 298 La vision de l’organisation est sa représentation souhaitée à long terme. Projection ou ambition, elle se différencie de la mission qui constitue le cadre et le socle des activités. La vision exprime l’orientation proposée par les dirigeants, que traduit le projet de l’organisation. Donnant du sens à ce projet, elle permet de fédérer les énergies ou les forces vives de l’organisation qui, pour partager la vision proposée y ont, de préférence, contribué. 299 2. RELATION AVEC LES PARTIES PRENANTES 300 301 302 303 304 305 306 307 308 309 La norme ISO 26000 définit une partie prenante comme un « individu ou groupe ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation ». La gouvernance d'une organisation responsable permet d'identifier et de connaître les parties prenantes, de comprendre leurs intérêts, leur importance et leur évolution afin de déterminer avec qui dialoguer, sur quels sujets et selon quelles modalités. Le dialogue avec les parties prenantes est l'une des pratiques fondamentales de responsabilité sociétale. Pour une organisation qui vise à terme (voir § 1) un développement durable et équilibré, cette pratique est incontournable. Le dialogue avec les parties prenantes permet en effet à l’organisation de mieux préparer ses projets et de consolider ses prises de décision. Selon le schéma présenté en début de ce chapitre, la vision du futur s’appuie sur les fondements de la mission de l’organisation, et est liée à ses valeurs. Pour tendre vers cette vision idéale, par l’atteinte d’objectifs planifiés, l’organisation définit et déploie la stratégie appropriée, avec des actions correctives le cas échéant. Les trois étapes successives proposées par la norme sont les suivantes : 8 310 311 312 313 314 - identifier les parties prenantes prioritaires quant aux impacts des décisions et activités de l’organisation d’une part, et aux risques et opportunités liés à ces parties prenantes d’autre part ; comprendre leurs intérêts, selon les sujets concernés (chaîne de valeur, territoire, filière professionnelle…) ; intégrer ces intérêts dans les décisions, avec d’éventuels arbitrages. 315 2.1 Identification des parties prenantes prioritaires 316 317 318 Une liste indicative de parties prenantes est présentée en annexe. Cette liste est issue de la norme expérimentale X30-029, qui propose une méthode d’identification des priorités de dialogue, à partir de deux critères : 319 320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 334 335 336 337 - l’importance de la partie prenante quant aux impacts des activités de l’organisation à son égard (et/ou quant à son pouvoir d’influence sur l’organisation) ; le niveau de relation entre l’organisation et la partie prenante. Les priorités de dialogue concernent les parties prenantes évaluées comme importantes, mais dont le niveau de relation avec l’organisation est faible. Pour cette évaluation d’importance des parties prenantes, il convient que l’organisation, en complément de son analyse des impacts et de l’influence mutuelle, se pose les questions suivantes : - L’intérêt de la partie prenante correspond-il à un droit ou à une base d’action possible devant les tribunaux ? L’intérêt défendu est-il partagé par une communauté ou est-il isolé ? Y a-t-il des parties prenantes silencieuses qui pourraient être lésées si on ne considère pas leurs intérêts ? Quels sont les moyens à déployer pour prendre en compte les intérêts identifiés ? Quels sont les risques, les opportunités de cette prise en compte ? … C’est, au final, à l’organisation d’apprécier les modalités de prise en compte des intérêts des parties prenantes. Cette analyse peut par exemple conduire l’organisation à établir une cartographie de ses parties prenantes. Certains modèles de cartographies font apparaître des choix de niveaux de priorité ou de proximité relationnelles des parties prenantes. 338 2.2 Identification des thèmes et modes de dialogue 339 340 341 342 343 344 345 346 347 348 349 350 351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 364 365 Tous les thèmes économiques et financiers (entrepreneuriaux, le cas échéant) et les domaines d’action de responsabilité sociétale peuvent faire l’objet de dialogue avec les parties prenantes. Toutefois l’analyse stratégique de l’organisation (voir § 2.1), notamment grâce au guide XP X30-029, fait apparaître des liens plus ou moins marqués entre les catégories de parties prenantes et les thèmes y afférents. Il est donc recommandé d’identifier, au sein de l’organisation, un interlocuteur privilégié par catégorie de parties prenantes et par thèmes, afin d’assurer la cohérence des échanges. De même, les modes de dialogue entre l’organisation et ses parties prenantes sont adaptés aux specificités du domaine d’action. L’exemple qui suit évoque différents types de dialogue. Il s’agit du sablage des jeans, réalisé par les sous-traitants des grandes marques de diffusion : Au sein de l’entreprise qui traite cette opération, les syndicats négocient avec leur direction des conditions de travail décentes. La teneur et les conséquences du dialogue sont très liées au droit du travail des pays concernés. Les ONG internationales, alertées par le niveau de risque, souhaitent une concertation avec l’entreprise et avec son client en amont. Une association de consommateurs, en contact avec le distributeur de jeans, lui demande d’agir. Ce groupe, pour des raisons d’éthique et de réputation commerciale, enjoint son sous-traitant de revoir son processus de production (pression économique). … Cet exemple illustre la palette transactionnelle, de la simple information à la co-construction de solutions, en passant par la consultation, la concertation, etc. Les modes de relation avec les parties prenantes sont également dépendants du contexte de l’organisation et de son statut (entreprises, secteur public, association…). D’une façon générale, il est recommandé, pour une organisation, de prendre en compte les intérêts des parties prenantes lors de la définition : 9 366 367 368 369 370 371 372 373 374 - des valeurs et la vision de l’organisation ; de ses objectifs et de ses engagements ; des processus et des pratiques. Le dialogue avec les parties prenantes, principe de responsabilité sociétale, s’avère une pratique de bon sens. En effet, il contribue à la pertinence et à la légitimité des décisions. D’une part, il implique les parties prenantes dans ces décisions d’autre part, la prise en compte des intérêts des parties prenantes favorise leur adhésion aux décisions et aux projets de l’organisation. 375 3. ANALYSE DES ENJEUX, STRATEGIE ET PRIORITES 376 377 378 379 380 381 Une organisation dont la mission et la vision à long terme sont claires peut alors se fixer des objectifs à court et moyen termes, qui doivent être réalistes et intégrer l’analyse de situation. Pour atteindre ces objectifs, elle doit élaborer une stratégie qui consiste à : - positionner l’organisation dans son contexte global, concurrentiel le cas échéant ; - faire des choix de mode d’avancement : priorités, leviers d’action, partenariats… - gérer les risques-opportunités et forces et faiblesses décelés lors de la phase d’analyse. 382 383 384 385 386 387 388 389 390 De la même façon que l’organisation a positionné sa responsabilité sociétale dans sa vision à long terme, ainsi que dans ses objectifs et ses engagements à court et moyen termes, elle l’intègre dans sa démarche stratégique. La formalisation est un élément clé pour le déploiement de la stratégie de l’organisation. Tant pour la vision (qui intègre le « positionnement RS » de l’organisation) que pour la stratégie, les objectifs (comprenant les « engagements RS ») et les « plans détaillés » (ISO 26000 § 7.4.2), des documents formalisés seront utiles pour une meilleur traçabilité des démarches. Il convient de les adapter à la taille et aux ressources de l’organisation, notamment pour les petites et moyennes (voir encadré 3 de la norme). 391 3.1 Analyse stratégique 392 393 394 395 396 397 398 399 400 401 402 403 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 414 415 416 417 418 419 420 C’est particulièrement pour sa gestion des enjeux (risques-opportunités), tenant compte de ses capacités internes (forces-faiblesses), que l’organisation gagnera à fédérer ses parties prenantes, acteurs de son progrès. Les domaines d’action de responsabilité sociétale constituent une part importante des enjeux qui auront été analysés en amont de la démarche, et feront l’objet d’actions concrètes lors du déploiement opérationnel. La consultation de sites institutionnels d’organisations existantes permet de cerner différents enjeux et différentes stratégies selon les activités : - Spécialiste mondial de la gestion de l’énergie : « L’énergie est au cœur des préoccupations » / « Consommer moins, produire mieux, améliorer l’efficacité énergétique, protéger l’environnement » - Leader mondial de matériaux de construction : « Construire des villes meilleures » / « Permettre à chacun l'accès à un logement de meilleure qualité, quel que soit son revenu, sa culture ou son pays. » - Groupe agro-alimentaire : « Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre » / « faire jouer la solidarité, construire avec les pays en croissance et aider ceux qui le sont moins » La formalisation de la stratégie, avec la contribution des parties prenantes, permet non seulement une meilleure gestion, mais également un meilleur partage des risques et opportunités. L’utilisation d’outils de management, tels que la norme ISO 31000 pour les enjeux globaux, ou XP X30-029 pour les domaines d’action de RS, facilite la définition des priorités. Ces outils, et notamment la norme expérimentale X30-029, cohérents avec l’analyse classique « SWOT » (en français : forces/faiblesses, risques/opportunités »), mettent en exergue les impacts des décisions et activités de l’organisation et les parties prenantes concernées. L’analyse de ces impacts au regard des parties prenantes (et si possible avec elles), complétée par la revue du contexte de l’organisation (cadre réglementaire, bonnes pratiques internes et externes, aspects territoriaux, etc.), permet d’identifier les domaines d’action les plus pertinents. 10 421 422 423 424 425 426 427 Il est recommandé d’impliquer les parties prenantes dans la définition des enjeux et de la stratégie. Tout au long de sa démarche stratégique, il convient que l’organisation, quelle que soit sa taille, soit attentive aux points suivants : - la formalisation et la traçabilité de ses décisions ; l’optimisation des échanges avec les parties prenantes (§ 3 du présent document) ; un mode d’arbitrage à la fois équitable et réaliste : le dialogue est nécessaire, mais ne doit pas être bloquant. 428 429 430 431 Il convient que l’organisations’interroge sur ses relations avec les parties prenantes pour chaque domaine d’action des 7 questions centrales. (Cet aspect holistique de la gouvernance est abordé concrètement dans les tableaux d’évaluation de la norme expérimentale XP X30-029.) 432 3.2 Objectifs et planification 433 434 435 436 437 438 Une organisation ne peut mener de front toutes les actions dans les domaines reconnus comme pertinents (cf 7. 3.2). La gouvernance doit alors permettre, en cohérence avec l’analyse stratégique, de définir les objectifs prioritaires. Dans le champ de la responsabilité sociétale, la norme expériementale XP X30-029 liste 42 domaines d’action : les 36 de l’ISO 26000, complétés par 6 domaines d’action relatifs à la gouvernance. Ce guide propose une méthode d’identification des domaines d’action pertinents, puis prioritaires, à partir de deux critères : 439 440 441 442 443 444 445 446 - l’importance du domaine d’action, quant à ses impacts ; la performance de l’organisation dans ce domaine. Les domaines d’action prioritaires sont ceux qui sont évalués comme importants (7.3 XX), alors que la performance actuelle de l’organisation dans le domaine est faible. Selon les lignes directrices de l’ISO 26000 (§ 7.4.3), l’organisation définit alors son plan d’action à court et moyen terme. Selon son contexte, ses capacités et ressources, elle procède à d’éventuels arbitrages pour intégrer sa responsabilité sociétale à son projet et son plan stratégique. Il est recommandé d’associer ses principales parties prenantes à cette planification. 447 4. STRUCTURES ET PROCESSUS DE PRISE DE DECISION 448 449 450 451 La gouvernance permet de réfléchir pour agir, afin d’atteindre les objectifs que s’est fixée l’organisation. Le champ de la réflexion a été défini au chapitre 1 (Mission, valeurs, vision) ainsi qu’au chapitre 2 (Analyse stratégique et objectifs). Le rôle des parties prenantes a été mis en exergue au chapitre 3. Mais l’efficacité globale d’une gouvernance est très dépendante de ses structures et processus de prise de décision. 452 4.1 Pourquoi définir des structures et processus de prise de décision? 453 454 455 456 457 458 459 460 461 462 463 464 465 466 467 468 469 C’est par ses décisions que l’organisation « prend ses responsabilités ». Pour la responsabilité sociétale en particulier, les 7 principes de l’ISO 26000 s’appliquent à la fois sur le fond des décisions et la façon de les prendre : - la « redevabilité », consistant pour l’organisation à répondre des impacts de ses activités, et donc à « rendre compte », au sens sociétal ; - la transparence des décisions (sauf informations confidentielles, à cadrer) ; - le comportement éthique, lié aux valeurs fondamentales d’honnêteté, d’équité et d’intégrité ; - la reconnaissance des intérêts des parties prenantes ; - le respect de principe de légalité ; - la prise en compte des « normes internationales de comportement » ; - le respect des droits de l’Homme. Les structures et processus de décision varient selon les types d'organisations : - entreprises privées, de différentes tailles et différents statuts (EURL, SARL, S.A., S.A.S., coopératives, etc.) ; - entités publiques, ou semi-publiques ; - collectivités territoriales ; 11 470 471 472 473 474 475 476 477 478 479 480 481 482 483 484 485 486 487 488 489 490 491 492 493 494 495 496 497 498 499 500 501 502 503 504 505 associations (à mandat de service public, selon loi de 1901 en France, ou autres réglementations internationales); - autres organisations (ONG, clubs…). La communication de la Commission Européenne de 2011 « Responsabilité sociale des entreprises: une nouvelle stratégie de l'UE pour la période 2011-2014 » indique que « Certaines catégories d’entreprises, telles que les coopératives, les mutuelles et les sociétés familiales, sont dotées de structures de propriété et de gouvernance qui peuvent être particulièrement propices à un comportement responsable. » 506 4.2 Comment définir les structures et processus de prise de décision ? 507 508 Les structures et processus de prise de décision peuvent être définis par la loi ou les statuts et procédures de l'organisation. Il convient que : 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 - Quelle que soit l’organisation, il convient de veiller à ce que les processus de décision définis précisent l’implication des parties prenantes et notamment : ‐ leur responsabilité (statut, délégation…) ; ‐ leur participation aux instances de décision (structure opérationnelle, assemblées, comités…) ‐ le champ de la décision (institutionnel, opérationnel…) ; ‐ d’autres facteurs ( ressources disponibles, diffusion des informations, niveau d’information requis pour chaque type de décision, cf § 4.2, etc.) Définir les modalités, les interlocuteurs et la fréquence des relations avec les parties prenantes permet de : - préparer et anticiper les échanges ; - améliorer l’efficacité de ces échanges ; - contribuer à la tracabilité de ces échanges. Il est particulièrement recommandé de formaliser et d’assurer la traçabilité de la prise en compte des intérêts des parties prenantes, voire du dialogue avec ces parties prenantes, dans l’enregistrement des choix et décisions. Il est également recommandé de veiller à ce que toutes les parties prenantes bénéficient d'un même niveau d'information pour permettre une participation effective au dialogue. Exemples de bonnes pratiques : - Former les managers à l’intérêt et aux pratiques de dialogue avec les parties prenantes favorise la mise en place d’un dialogue constructif. - Mettre régulièrement à jour la cartographie des parties prenantes, en faisant participer les managers. - Participer à des clubs de « benchmarking » pour échanger sur les méthodes de dialogue - Mener des enquêtes de satisfaction auprès des parties prenantes de la chaîne de valeur et du territoire. - … - ces structures et processus de prise de décision soient adaptés à chaque domaine de responsabilité sociétale abordé ; les instances de décision représentent la diversité des intérêts et des situations et favorise l'égalité de traitement. Exemples de bonnes pratiques : - rechercher un équilibre hommes-femmes dans les instances dirigeantes ; définir « système de management », qui formalise les objectifs, les processsus de décision et leurs acteurs, selon les thèmes. [ISO 26000 6.2.3.2] actions et attentes associées 12 520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 541 542 543 544 545 546 547 548 Il convient que les structures et les processus de prise de décision de l'organisation permettent à celle-ci: - de développer des stratégies, des objectifs et des cibles reflétant son engagement dans la responsabilité sociétale; - de démontrer l'engagement et la redevabilité de la direction; - de créer et d'alimenter un environnement et une culture dans lesquels sont mis en œuvre les principes de la responsabilité sociétale (voir Article 4); - d'utiliser efficacement les ressources financières, les ressources naturelles et le capital humain; - de créer un système d'incitations économiques et non-économiques en rapport avec les performances à atteindre en matière de responsabilité sociétale; - d'accorder de bonnes chances aux groupes sous-représentés (y compris les femmes, les groupes raciaux et les groupes ethniques) d'occuper des postes de responsabilité dans l'organisation; - d'arbitrer de manière équilibrée entre les besoins de l'organisation et ceux de ses parties prenantes, y compris entre les besoins immédiats et ceux des générations futures; - d'instaurer des processus de communication bilatéraux avec ses parties prenantes, d'identifier les terrains d'accord et de désaccord et de négocier pour résoudre les conflits éventuels; - d'encourager la participation effective des employés à tous les niveaux, aux activités de l'organisation en rapport avec la responsabilité sociétale; - d'équilibrer le niveau de pouvoir, de responsabilité et de compétence des personnes qui prennent les décisions au nom de l'organisation; - de conserver une trace de la mise en œuvre des décisions afin de garantir qu'elles sont appliquées de manière responsable et de déterminer la redevabilité pour les résultats découlant des décisions et activités de l'organisation, qu'ils soient positifs ou négatifs; et - d'effectuer une revue périodique des processus de gouvernance de l'organisation et de les évaluer. Ajuster les processus en fonction du résultat des revues et communiquer les changements à l'ensemble de l'organisation. 549 550 5. PILOTAGE, MISE EN OEUVRE ET SURVEILLANCE 551 552 553 554 Le pilotage ne se réduit pas à un suivi des résultats ni à un soulignement des écarts. Les acteurs opérationnels attendent en effet de leur Direction non seulement une reconnaissance des objectifs atteints, mais également un appui stratégique et/ou opérationnel en cas de difficulté. 555 556 557 558 559 560 561 562 563 564 565 566 567 5.1 Rôle du management : Le concept de management d’une équipe, d’une organisation, des projets ou affaires, est indissociable de la gouvernance. En effet, l’atteinte des objectifs à court, moyen et long terme de l’organisation est liée au déploiement de plans d’action et à une démarche de progrès (voir le schéma du chapitre 0 du présent document). Leur efficacité est très lié aux aspects « R.H. » de l’organisation (voir dans la norme ISO 26000 la question centrale « Relations et conditions de travail », qui traite de ces aspects humains). La démarche de progrés, classiquement imagée par la roue de Deming (PDCA), est ainsi séquencée : - Plan : Elaboration du projet de l’entreprise (mission, valeurs, vision) et du plan stratégique - Do : Pilotage de la mise en œuvre - Check : Mise en place de système de contrôle interne, de mesure à base d’indicateurs 13 568 569 570 571 572 573 574 575 576 577 578 579 580 581 582 583 584 585 586 587 588 589 590 591 592 593 594 595 596 597 598 599 600 601 602 603 604 - Act : Amélioration des approches, en vue de résultats optimisés. Dans une démarche sociétale, ce mouvement continu intègre deux pratiques particulières : - le dialogue avec les parties prenantes, qui permet des innovations régulières (jusqu’à des ruptures, le cas échéant) ; - une surveillance quant aux principes de responsabilité sociétale. Ces sept principes (voir début du § 4.1) doivent en effet être respectés dans toutes les fonctions de gouvernance, et notamment lors du pilotage de la mise en œuvre opérationnelle. Des mécanismes d’arbitrages peuvent parfois s’avérer nécessaires entre la performance à court terme et la vision sociétale à long terme. 5.2 Méthode de pilotage et progrès : « Surveiller les activités en matière de responsabilité sociétale », telle est la recommandation du § 7.7.2 de la norme ISO 26000 afin d’« améliorer les actions et pratiques de l’organisation liées à la responsabilité sociétale ». Parmi les méthodes du « check » (voir PDCA), la norme évoque les revues internes et externes (benchmarking), et surtout la mesure des résultats sur la base d’indicateurs. « Un indicateur est une information qualitative ou quantitative concernant des résultats ou des effets en lien avec l’organisation. » La gouvernance est alors, selon la norme, « un moyen important et efficace d’intégrer la responsabilité sociétale » dans l’ensemble de l’organisation (§ 7.4.3 de l’ISO 26000). L’ensemble des recommandations du § 7.7 de l’ISO 26000 peut conduire à la mise en place de système(s) de management au service de l’amélioration continue : « passer en revue les progrès et performances », « améliorer la fiabilité de la gestion des données », « améliorer les performances »… Ces recommandations conduisent à la définition de tableaux de bord, outils de suivi par des indicateurs pertinents, qui sont alors une traduction de la gouvernance, dont le champ d’activité ne se limite pas aux aspects politiques et stratégiques (voir § 1 du présent document). Un exemple de bonne pratique en matière de pilotage de démarche responsabilité sociétale est la mise en place de mécanismes d’incitation économique (part variable de la rémunération, prime…) ou non économique en fonction de la perfomance sociétale et des résultats atteints. Globalement, la formalisation, la capitalisation des données et l’amélioration continue contribuent à la crédibilité en matière de responsabilité sociétale (voir XP X30-027, § 4). En effet, « construire une démarche de RS pertinente » (étape 1 de développement de la crédibilité) comprend l’ensemble des thèmes abordés dans le présent document, de la vision et des engagements stratégiques au suivi des résultats concrets dans une démarche d’amélioration continue. 6. RESPONSABILITE DE RENDRE COMPTE ET COMMUNICATION 605 606 607 608 609 610 611 612 613 614 615 La gouvernance des organisations permet d’assurer la transparence et la redevabilité sur les prises de décisions des organisations à travers une communication régulière tout au long des processus de prise de décision. La communication est une dimension importante de toute démarche de responsabilité sociétale. Elle contribue à la fois aux enjeux de transparence et de redevabilité, mais surtout au dialogue avec les parties prenantes. 616 617 618 619 De manière générale, il est important que la communication sur une démarche de responsabilité sociétale, afin d’assurer la cohérence des messages et informations, tienne compte des échanges avec les parties prenantes Cette communication prend différentes formes : o le dialogue ; o les mécanismes de consultation ou de participation aux prises de décision ; o le reporting ; o … 14 620 6.1 Quelles informations communiquer ? 621 622 En matière de gouvernance, il est important qu’une organisation fasse connaitre et assure une transparence sur : 623 624 625 626 627 628 629 630 631 632 633 634 635 636 637 638 639 640 641 642 643 644 645 646 647 648 649 650 - sa mission, ses valeurs et sa vision ; - son périmètre d’action et de responsabilité ; - ses objectifs et engagements ; - les résultats atteints - ses parties prenantes - ses mécanismes et instances de prise de décision. Exemple : Les grandes entreprises communiquent au dela des obligations légales sur : - les mécanismes de contrôle et d’audit/maitrise des risques ; - l’orientation des mécanismes de rémunération. Exemple de bonnes pratiques : La norme expérimentale française XP X 30-027 relative à la crédibilité des démarches de responsabilité sociétale, préconise de communiquer sur : - la pertinence du périmètre au regard notamment de la sphère d’influence prise en compte, les éventuelles limitations à la revue conduite, la pertinence des choix et des objectifs au regard des impacts significatifs et des attentes des parties prenantes, l’efficacité du dialogue avec les parties prenantes, l’atteinte des objectifs, l’évolution des performances, la prise en compte des évaluations et vérifications précédentes et l’évolution de la démarche dans le temps. Ces éléments peuvent être communiqués sur différents supports (rapport D.D., site web, charte…) et, selon le choix de l’organisation, regroupés dans un « rapport de crédibilité ». qui présente une appréciation globale sur la pertinence et l’efficacité de la démarche et en précise les points forts et les axes d’amélioration. Document intégré à la gouvernance […], il est destiné à être à la disposition des parties prenantes et gagne à être rendu public [XP X 30-027]. 651 6.2 Comment communiquer? 652 653 654 655 656 657 658 659 Afin d’appuyer la cohérence et la force de la communication faite sur la démarche de responsabilité sociétale, il est recommandé de prendre en compte également les impacts des actions de communication. 660 661 662 663 664 665 666 667 668 669 670 671 672 673 La communication responsable traduit la cohérence entre l’activité de l’organisation, sa stratégie et ses pratiques. Il est recommandé que toute communication responsable s'inscrive dans le cadre d'une stratégie de communication qui permet de positionner chaque projet de communication en cohérence avec cette stratégie et ses différentes dimensions : institutionnelle, marque, produit. La communication responsable a été définie comme étant un « dispositif de communication qui intègre d’une part les impacts environnementaux, sociaux et économiques des activités de communication et d‘autre part les impacts des pratiques de l’organisation. Les activités de communication couvrent notamment la conception des messages, le choix des modes de production et le choix des modes de diffusion ». Elle s'appuie sur les interactions entre les acteurs de la communication. Le dialogue avec les parties prenantes alimente la stratégie de communication responsable tout au long de sa conception au niveau de l'élaboration des messages, du choix du support et du mode de diffusion, ainsi que pour l'évaluation des actions de communication (cf FD X 30-028 pour des recommandations détaillées sur les pratiques de communication responsable). Par exemple, toute communication responsable doit : - s’appuyer sur des faits vérifiables ainsi que des résultats obtenus, envisager de communiquer sur les pistes d’amélioration : 15 674 675 676 677 678 679 680 681 682 683 684 685 686 687 688 689 - - s’assurer que les informations communiquées sont claires, non ambigües, vérifiables, non trompeuses, y compris par des indicateurs, des actions ou des moyens de communication complémentaires clairement indiqués et facilement accessibles (plaquette, rapport, site web, flashcode, etc.) ; fonder les affirmations sur des critères fiables (certification, labels officiels et indépendants, résultats d’études indépendantes et impartiales). Assurer la transparence sur les sources et les garanties portées par les certificats ; préciser quand il subsiste des doutes sur les risques liés par exemple à l’utilisation d’un produit ou sur les impacts de ses activités. … Il est nécéssaire d’instaurer des processus de communication bilatéraux. Il convient de communiquer sur le traitement des suggestions, réclamations et plaintes et sur les procédures et les instances associées. 16 690 691 692 693 Annexes A1 Liste des domaines d’action de la méthode XP X 30-029 (Déterminer la priorité des domaines de l’ISO 26000) 694 695 696 Question centrale: Gouvernance Domaine d’action 1 : Principes de responsabilité, vision, valeurs Domaine d’action 2 : Relation avec les parties prenantes Domaine d’action 3 : Stratégie et priorités Domaine d’action 4 : Structures et processus de prise de décision Domaine d’action 5 : Pilotage, mise en œuvre et surveillance Domaine d’action 6 :responsabilité de rendre compte et communication Question centrale: Droits de l'Homme Domaine d'action 1: Devoir de vigilance Domaine d'action 2: Situations présentant un risque pour les droits de l'Homme Domaine d'action 3: Prévention de la complicité Domaine d'action 4: Remédier aux atteintes aux droits de l'Homme Domaine d'action 5: Discrimination et groupes vulnérables Domaine d'action 6: Droits civils et politiques Domaine d'action 7: Droits économiques, sociaux et culturels Domaine d'action 8: Principes fondamentaux et droits au travail Question centrale: Relations et conditions de travail Domaine d'action 1: Emploi et relations employeur/employé Domaine d'action 2: Conditions de travail et protection sociale Domaine d'action 3: Dialogue social Domaine d'action 4: Santé et sécurité au travail Domaine d'action 5: Développement du capital humain Question centrale: L'environnement Domaine d'action 1: Prévention de la pollution Domaine d'action 2: Utilisation durable des ressources Domaine d'action 3: Atténuation des changements climatiques et adaptation Domaine d'action 4: Protection de l'environnement, biodiversité et réhabilitation des habitats naturels Question centrale: Loyauté des pratiques Domaine d'action 1: Lutte contre la corruption Domaine d'action 2: Engagement politique responsable Domaine d'action 3: Concurrence loyale Domaine d'action 4: Promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur Domaine d'action 5: Respect des droits de propriété 17 Question centrale: Questions relatives aux consommateurs, usagers, clients Domaine d'action 1: Pratiques loyales en matière de commercialisation, d'informations et de contrats Domaine d'action 2: Protection de la santé et de la sécurité des consommateurs Domaine d'action 3: Consommation durable Domaine d'action 4: Service après-vente, assistance et résolution des réclamations et litiges pour les consommateurs Domaine d'action 5: Protection des données et de la vie privée des consommateurs Domaine d'action 6: Accès aux services essentiels Domaine d'action 7: Éducation et sensibilisation Question centrale: Communautés et développement local Domaine d'action 1: Implication auprès des communautés Domaine d'action 2: Éducation et culture Domaine d'action 3: Création d'emplois et développement des compétences Domaine d'action 4: Développement des technologies et accès à la technologie Domaine d'action 5: Création de richesses et de revenus Domaine d'action 6: La santé 697 Domaine d'action 7: Investissement dans la société 18 698 699 700 A2 Catégories de parties prenantes et exemples de structures (extrait de XP X30-029) Catégories de parties prenantes Exemples de structures pouvant représenter les parties prenantes Salariés Syndicat de salariés Collaborateurs Direction/managers CHSCT Collaborateurs employés/opérationnels Délégués du personnel Collaborateurs intérimaires ou temporaires Comités d’entreprises Médecins du travail Filiales / agences Voir instances ci-dessus Actionnaires et ressources financières Maison mère Conseils d’administration Banques Pacte d’actionnaires, association de petits porteurs Coopérateurs, sociétaires, adhérents Instances représentatives Compagnies d’assurances Compagnies d’assurances Fournisseurs, prestataires, Sous-traitants (rang 1, 2, …) Syndicat professionnel ou associations d’acteurs économiques Clients Syndicat professionnel ou associations Consommateurs et Utilisateurs finaux Associations de consommateurs Entreprises de la filière (chaîne de la valeur) Associations d’entreprises de la filière Entreprises de même activité Fédérations professionnelles Entreprises concurrentes Syndicats professionnels Entreprises de même secteur Organismes consulaires (Chambres de commerce et géographique (zone d’activité, collectivité) d'industrie, Chambres de métiers et de l'artisanat) Association d’entreprise sur la zone d’activité Club d’entreprises Ecosystèmes / Société dans son ensemble Associations d’écologie et de protection de la nature 19 spécialisée ou attachée à un territoire Administrations spécialisées (DREAL, ADEME, Agence de l’eau) Administrations Associations généralistes ou globales Médias Communauté locale Collectivités locales (ville, commune, communauté de communes ou d’agglomération, pays…) Conseils régionaux Conseil généraux Associations d’insertion sociale et de solidarité Associations sportives et de loisirs Riverains Associations représentatives de riverains Futurs embauchés Ecoles d’ingénieurs, universités, IUT, filières d’apprentissage … Associations d’élèves (futurs embauchés) Femmes Associations, administration Handicapés Associations, administration (CRAM) AGEFIPH (Association de gestion des fonds d’insertion professionnelle des personnes handicapés) Enfants Associations (droits enfants, familiales) Groupes vulnérables Associations de solidarité Associations pour personnes éloignées de l’emploi HALDE (Haute autorité lutte contre discriminations et pour l’égalité) Générations futures Associations Organismes de formation Etablissements d’enseignement Instituts de formation Pouvoirs publics (contrôles et soutien) Préfecture DREAL (environnement, risques, logement, transport…) 20 ADEME (énergie, environnement) DIRECCTE (travail, emploi, formation professionnelle, développement industriel et technologique, consommation, commerce extérieur, commerce, artisanat, intelligence économique) Pompiers, sécurité civile, SDIS Agence régionale de santé (prévention, santé publique, veille et sécurité sanitaire, accompagnement médico-social) URSSAF Organisme de retraite complémentaire Pôle emploi Inspecteurs du travail Producteurs de connaissance, recherche Instituts de recherche Centres techniques INERIS Organisations porteuses d’initiatives de responsabilité sociétale et de développement durable Pacte Mondial (Global Compact ONU, association nationale) ONG internationales (environnement et social) Commission nationale des droits de l’Homme Associations nationales ou locales (Comité21, ORSE, OREE, CIRIDD…) EPE AFEP AFITE… Organismes de normalisation Soutiens Organismes de certification Bureaux d’étude technique Consultants, cabinets conseil (juridique, financier, système,…) Organisations influentes sur l’opinion Organisations politiques Mouvements éthiques et philosophiques Institutions religieuses 701 702 Tableau 1 : Catégorie de parties prenantes et exemples de structures 21 703 Bibliographie 704 705 706 707 708 709 710 711 712 713 714 715 716 717 718 719 720 721 722 723 724 725 726 727 728 729 730 731 732 733 734 735 736 737 738 739 En matière de gouvernance, des associations et institutions ont publié des textes qui font référence et complètent la réglementation en vigueur : • Recommandations de l’IFA sur le gouvernement d’entreprises : AFG 2012 • Code de gouvernement d’entreprise cotées publié en décembre 2008 par l’AFEP et le MEDEF • Gouvernance et développement durable : Mode d’emploi, mars 2013, MEDDE Club développement durable des établissements publics et entreprises publiques, • • • • • • • • • • • • La gouvernance dans les grandes associations et fondations – Institut Français des Administrateurs (IFA) Guide de bonnes pratiques pour les associations et les fondations collectrices de fonds / La gouvernance – Institut pour le développement de l’éthique et de l’action pour la solidarité (Ideas) Principles for good governance and ethical practice / A guide for charities and foundations – Panel on the nonprofit sector Accountability Charter / Good Governance – International Non Governmental Organisations (INGOs) Good Governance Code / National governance hub (UK) Référentiel pour une gouvernance raisonnable des entreprises françaises, Pierre-Yves Gomez, Rapport au conseil d’administration de MiddleNext, cahier n°2, mars 2009, Code de gouvernement d’entreprise pour les valeurs moyennes et petites, MiddleNext, cahier n°4, décembre 2009 UE livret vert : le cadre de la gouvernance d’entrperise dans la communauté européenne 2011 APIA cahier n°20 : l’Adminitsrateur indépendant et la responsbailité sociétale des entreprises (RSE) en PME-ETI- mars 2013 Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) : Prinicpes de gouvernement d’entreprises de l’OCDE, 2004. Recommandation R 193 de l’Organisation Internationale du Travail concernant la promotion des coopératives, 2002 Synthèse des réflexions menées au sein de l’ADAE –Association des dirigeants et adminitsrateurs d’entreprises : o Gouvernance et contrôle interne, Daniel Corfmat, Marc Chambault, Georges Nurdin, L’Harmattan o Gouvernance et Ethique des affaires, recommandations pour une meilleure gouvernance en entreprises moyennes, PME et PMI, sous la direction de Daniel Corfmat, Marc Chambault, Georges Nurdin, l’Harmattan