Article 24 Heures du 6 avril 2013
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Article 24 Heures du 6 avril 2013
4 24 heures | Samedi-dimanche 6-7 avril 2013 Suisse Enseignement Mobilisation pour réintroduire des cours de poutze dans les écoles du pays Les Paysannes suisses veulent réhabiliter l’économie familiale. Est-ce la mission de l’école? Profession fée du logis U Raccommoder les chaussettes, garder un intérieur propre, préparer un bon ragoût, élever des enfants. Depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’aux années 1980, partout en Suisse des générations de jeunes filles ont appris à l’école obligatoire à devenir une mère et une épouse modèles. «Un foyer bien tenu est le gage du bien-être familial; c’est aussi la société tout entière qui en profite.» Tel était le credo, et l’enseignement de l’économie familiale en était l’un des bras armés. «Ce sont les associations féminines, soutenues par la bourgeoisie, qui sont à l’origine de l’enseignement ménager, rappelle Simone Forster, auteure de L’école et ses réformes. Il fallait préparer les filles à des métiers comme domestiques ou cantinières.» La femme au foyer, sachant choyer son mari, est aussi un rempart efficace contre les fléaux sociaux – l’alcoolisme des époux – ou les maladies infantiles. Dès 1930, l’enseignement obligatoire de l’économie familiale est introduit dans presque tous les cantons. A Fribourg, à la pointe dans ce domaine, ces cours sont importants pour les épouses d’agriculteurs. Fini les maths ou la physique, les écolières en sont dispensées pour se concentrer sur des cours d’alimentation et de santé. En parallèle, de véritables Ecoles ménagères, postobligatoires, voient le jour. Entre 1930 et 1970, c’est l’apogée de la «science ménagère»: elle aborde la chimie avec les produits de nettoyage, l’hygiène ou encore le budget. «Pendant longtemps, la plupart des femmes étaient fières de suivre ces cours», explique Tamlin Schibler, auteure d’un livre sur le sujet. Les années 1970 et la libération de la femme sonnent le glas de l’économie familiale d’antan. Garçons et filles doivent suivre les mêmes cours dès le début des années 1980. C’est la fin de l’école des fées du logis. Martine Clerc Bon pour la santé Objectifs de l’éducation nutritionnelle? Apporter à l’élève les connaissances alimentaires théoriques et pratiques pour préserver sa santé. Aux plus jeunes, les notions sont apportées par les profs généralistes de manière transversale. Les élèves du secondaire doivent, eux, se mettre aux fourneaux pour mitonner un repas. Sont abordées aussi bien les questions consuméristes que les aspects environnementaux ou culturels de la nourriture. «L’éducation nutritionnelle est obligatoire pour les garçons et les filles de tous les niveaux», précise encore Olivier Maradan. Et les Cantons qui le souhaitent peuvent ajouter à ce tronc commun d’autres cours spécifiques d’économie familiale (lire ci-contre). A une époque où lave-linge et réfrigérateur manquaient , la tenue d’un ménage nécessitait un vrai savoir qui était enseigné aux filles à l’école obligatoire (ici, des futures maîtresses ménagères à l’Ecole normale de Lausanne, 1960). ARCHIVES CANTONALES VAUDOISES L’exception vaudoise Bien que l’éducation nutritionnelle soit inscrite dans le Plan d’études romand (PER), des milliers d’écoliers du canton de Vaud ne sont pas près d’ouvrir un bouquin de recettes. Il s’agit des élèves de voie prégymnasiale, et c’est une vieille tradition vaudoise. «Ce n’est pas que nous estimons que ce n’est pas important pour des jeunes qui se destinent à poursuivre des études, explique Serge Martin, adjoint à la Direction générale de l’enseignement obligatoire. C’est un choix politique qui met en avant d’autres disciplines.» Le Grand Conseil a en effet décidé de renforcer le français et les maths, ce qui limite la place pour d’autres matières. Dès août prochain, les élèves en voie générale auront, eux, le choix entre éducation nutritionnelle et activités créatrices et manuelles. Des notions de gestion d’un budget pourront être abordées dans d’autres disciplines. «Mais les cours de cuisine ne sont pas un passage obligé», affirme Serge Martin. N’est-ce pas en contradiction avec le PER? Pas vraiment. «Les cantons PUBLICITÉ 10 Ans Faculté des géosciences et de l’environnement Evénement de la semaine sous : <wm>10CAsNsjY0MDAy0jU0M7U0NwYAJd2XyA8AAAA=</wm> www.unil.ch/dixansfgse <wm>10CFWMoQ6AQAxDv-gu3XYbjEmCIwiCnyFo_l_B4RBNXprXrmtoxZd52Y5lDwKYC5n6IEE8VFUPEqswCTQog2SCQ8l8_OmFGXiL7EpBK9CEf9BSTZKkH2Qfg-t9Xg_j8M_mfwAAAA==</wm> VC6 Contrôle qualité Pédophilie Le parlement ouvre une enquête Les autorités politiques valaisannes se saisissent de l’affaire de l’ancien policier soupçonné de pédophilie à Sion. La Commission de justice du Grand Conseil a décidé d’ouvrir une enquête. L’objectif est «d’établir s’il y a des dysfonctionnements au niveau de la justice, s’il y a des bases légales qui manquent pour permettre l’échange d’informations dans la procédure et d’en déterminer les responsables éventuels», indique Serge Métrailler, président de la commission. ATS disposent d’une marge de manœuvre, selon les décisions des Grands Conseils. Il n’y a aucun moyen de contrainte dans le système intercantonal en vigueur», reconnaît Olivier Maradan, de la Conférence intercantonale de l’instruction publique. Les autres Cantons romands reprennent les objectifs du PER. L’éducation nutritionnelle est enseignée une ou deux périodes par semaine, les trois dernières années de l’école obligatoire. Fribourg et le Valais y greffent en plus des cours spécifiques d’économie familiale. A Fribourg, on aborde la notion de la consommation responsable. Préparation de repas et nettoyage des locaux sont au programme. En Valais, les cours comprennent l’élaboration du budget d’un ménage. L’entretien du linge n’est plus au programme. Les objectifs portent sur l’alimentation et les risques liés à l’obésité. Genève n’ajoute pas de cours «maison» aux objectifs communs de l’éducation nutritionnelle. Mais ces cours sont donnés aux élèves de tous les niveaux. Il a dit «On laisserait faire le hasard qu’il se tromperait moins sur la durée» Claude Frey, ancien conseiller national (PLR), hier à Forum sur La Première, à propos de l’actuel Conseil d’Etat neuchâtelois et de ses décisions Quid de la lessive, du raccommodage ou de la tenue d’un budget familial, absents du tronc commun obligatoire du PER? «Transmettre ces savoirs est d’abord une tâche des familles», tranche le secrétaire général de la CIIP. «Quand on a des enfants, on leur donne des bases pour nettoyer leur chambre ou préparer un repas équilibré. Alors qu’enseigner les maths, beaucoup de parents ne sauraient pas le faire!» renchérit Harry Koumrouyan, du Département de l’instruction publique du canton de Genève. Le rôle de la femme Le débat sur l’enseignement ménager est particulièrement sensible, car intimement lié à l’évolution de la société et au rôle de la femme. Et pour cause. Pendant des décennies, jusqu’au début des années 1980 dans certains cantons, seules les filles étaient obligées d’apprendre à l’école à plier une patte à poussière ou à monter une mayonnaise. «Même si elles s’en défendent, les Paysannes suisses participent à ce mouvement de fond qui prône le retour des femmes à la maison», estime Simone Forster, auteur de L’école et ses réformes (Le savoir suisse, 2008). Pornographie Jeunes Zurichois et Argoviens condamnés La justice des mineurs a condamné plusieurs adolescents qui détenaient de la pornographie enfantine dans les cantons de Zurich et d’Argovie. Ils avaient téléchargé sur leur téléphone portable une vidéo à caractère sexuel montrant une adolescente de moins de 16 ans. Dans le canton de Zurich, une procédure a été ouverte contre neuf adolescents, selon 20 Minuten. Une autre procédure est par ailleurs en cours contre l’adolescente qui s’était filmée ellemême. ATS Monique Tombez, de l’USPF, précise le discours de son association. «On ne veut pas renvoyer les femmes à la cuisine, les cours que nous prônons sont destinés aux filles et aux garçons! Je préfère d’ailleurs parler de «compétences au quotidien» que «d’économie familiale», qui sonne un peu rétrograde.» Selon la Vaudoise, l’école n’a pas à donner des cours de lessive stricto sensu, «mais elle pourrait par exemple informer les élèves sur les produits de nettoyage polluants. Et pour les sensibiliser aux aliments de saison, il faudrait rendre obligatoire une journée à la ferme et l’entretien d’un potager.» La prise de position des Paysannes suisses, qui vise aussi à défendre la profession d’enseignant(e) en économie familiale, est un moyen de faire pression. En juin, le Plan d’études alémanique – pendant du PER – sera en effet mis en consultation pour six mois. C’est l’occasion pour les lobbies de tenter d’influencer les contenus scolaires dans une région où on tient davantage au Hauswirtschaftsunterricht. En Suisse romande, les carottes sont cuites pour l’USPF. «Aujourd’hui, alors que le PER est en cours d’introduction, on ne reçoit plus beaucoup de critiques», assure Olivier Maradan. Fées du logis, l’enseignement ménager dans le canton de Vaud de 1834 à 1984, Tamlin Schibler, Bibliothèque historique vaudoise. Cols alpins Le chiffre SÉBASTIEN FÉVAL Il faut venir en aide aux parents «désespérés», clament les Paysannes suisses. Des pères et des mères débordés, qui ne connaissent plus les bons gestes pour s’occuper du ménage, croulant sous les montagnes de lessive et peinant à confectionner trois repas par jour, sans compter les «goûters sains qui font plaisir aux enfants», écrivent-elles dans un communiqué. Pour y remédier, l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) propose une recette choc: enseigner à l’école obligatoire, aux filles et aux garçons, les tâches pratiques comme la cuisine ainsi que l’entretien du linge et du ménage. Bref, il est temps de redonner ses lettres de noblesse à ce qu’on appelle «l’économie familiale». Cible de l’USPF, le Plan d’études romand (PER), actuellement en phase d’introduction dans les cantons concernés. Il négligerait les compétences pratiques, accuse l’association. Tout faux, rétorque Olivier Maradan. «Avec le PER, l’éducation nutritionnelle, jusqu’ici souvent réservée au secondaire, est au contraire élargie aux onze années de scolarité obligatoire, dès l’école enfantine», explique le secrétaire général de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP). La plupart des cols alpins ouvrent cette année plus tôt qu’en 2012, et ce malgré un hiver long et rude. Fait remarquable: par rapport à l’an passé, les cols ne sont en général pas plus, voire moins recouverts de neige. La réouverture du col du Grand-Saint-Bernard interviendra «vers fin mai». Le col du Simplon est resté, quant à lui, accessible aux voitures pendant tout l’hiver. ATS 71 C’est le nombre de personnes arrêtées par la police alors que cent autres sont recherchées. Le canton de Saint-Gall est touché depuis cinq mois par une vague de cambriolages comme il n’en avait plus connu depuis plusieurs années. Parmi les suspects arrêtés, 21 sont Suisses et 50 sont des ressortissants étrangers de 21 pays différents, selon le bilan de la police saint-galloise. Le montant de leur butin s’élève à 4 millions de francs. Ils ont par ailleurs causé des dommages matériels de 1,5 million de francs. ATS