La roche de la Mère Henry
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La roche de la Mère Henry
La roche de la Mère Henry Ce promontoire rocheux dominant le village de Senones est un formidable observatoire. La vue embrasse la totalité de la vallée du Rabodeau, s'ouvrant sur celle de la Meurthe vers l'ouest, et le plateau du Ban-de-Sapt avec la Fontenelle à l'est. Le rocher tabulaire au sommet a été, dès le début du conflit, utilisé par l'armée allemande. Le promontoire de la Mère Henry Au début du conflit, les Français ont encore l'espoir de bousculer les Allemands et d'avancer rapidement vers les territoires occupés de l'Alsace et de la Lorraine. À la mi-septembre, les Français passent donc à l'offensive sur la crête dominée par le rocher de la Mère Henry. Le 18 septembre 1914, ils sont à 1000 m de l'observatoire, mais ils se heurtent à un gros bunker. Celui-ci construit en pierre sèche barre la crête à environ 400 m à l'ouest de l'observatoire, leur objectif. À partir du 8 novembre 1914, les Français reprennent leur attaque en creusant des tranchées s'avançant vers le bunker. Le 18 novembre 1914, ils sont à 100 m de l'obstacle. Le 19 novembre 1914, les Français réussissent à mettre en œuvre un canon de 65 de montagne acheminé à dos d'homme. Les Allemands ayant battu en retraite, le bunker est enfin investi. Ne pouvant pas retourner les défenses du bunker vers le côté allemand, les Français établissent autour de lui un réseau de tranchées relié par des sapes aux postes français sur l'arrière. L'escalier permettant d'accéder au promontoire La passerelle moderne Le 9 et 10 décembre 1914, une contre-attaque allemande contraint les Français à abandonner les lieux. Avant le retrait, ils détruisent le bunker en le dynamitant. Le 11 décembre 1914, les Français reprennent l'attaque, mais les mitrailleuses et les minenwerfer allemands, mis en position durant la nuit, les clouent sur place. Il y aura 60 morts parmi les Français. Une ultime attaque d'envergure sera tentée par les Français le 27 janvier 1915 depuis le vallon de Malfosse. Cette attaque est soutenue par un canon de 75 et un de 65, mais, se relèvera être un cuisant échec. Les Français laisseront 155 morts sur le terrain. Cent quarante-deux d'entre eux seront blessés. Le bunker objet de la bataille Vestiges d'un autre bunker allemand L'accès à la roche de la mère Henry s'effectue depuis le carrefour des Quatre Bancs. En montant depuis Senones, le promeneur aura croisé quelques bunkers disséminés le long de la route. En contrebas du carrefour subsiste un gros bunker. Le bunker situé au niveau du carrefour des 4 bancs Un des abris situé le long de la route d'accès En suivant le sentier vers la roche de la Mère Henry, d'autres bunkers et l'entrée d'un tunnel sont visibles. La roche tabulaire du sommet a été bétonnée en 1916. Le bunker au niveau du promontoire Dans ce bunker Le bunker vue du haut du promontoire Le bunker vue du sentier d'accès Depuis cette position, le sentier suit la crête vers l'ouest. Le promeneur passera en le suivant des positions allemandes (bunker en béton) vers les positions françaises. Celles-ci sont plus difficilement visibles, car les casemates françaises étaient presque exclusivement construites en bois et pierre trouvée sur place. Quelques entrées d'abris souterrains sont visibles. Une entrée de galerie souterraine Un abri allemand La croix du Pélé marque la ligne de front. Elle est érigée au niveau du bunker en pierre sèche, objet des combats d'octobre et novembre 1914. Cette croix a été érigée par les parents de Félix Puppi, caporal du 363 e RI, mort à 22 ans lors de l'assaut du bunker allemand avec ses camarades. Le socle de la croix porte la dédicace du commandant Fayolle : " A donné le plus bel exemple de dévouement et de bravoure et de mépris de la mort en s'élançant à l'attaque du blockhaus ennemi bien que ne faisant pas partie de la fraction désignée en disant je suis le plus jeune, à moi l'honneur. A été tué en abordant les réseaux de fil de fer ". Le bunker de la croix Pélé La croix Pélé En poursuivant, nous arrivons à la stèle érigée par le lieutenant-colonel Dauphin, commandant le 363e RI en 1915. Cette stèle est l'œuvre du sculpteur Antoine Sartorio, combattant dans cette unité. Elle marque l'emplacement d'un cimetière provisoire français. Le monument Sartorio Ces photographies ont été réalisées en mai 2012. Y ACCÉDER: À Senones, prendre la direction de La Combe et suivre le fléchage " Roche Mère Henry " jusqu'au carrefour forestier des Quatre Bancs. De là, il faut suivre le sentier balisé d'une croix jaune.