LES SYSTEMES FAMILIAUX, SELON EMMANUEL TODD

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LES SYSTEMES FAMILIAUX, SELON EMMANUEL TODD
SED 5/7 : APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES FAMILLES (COURS 2)
LES SYSTEMES FAMILIAUX, SELON EMMANUEL TODD
Les systèmes familiaux sont les différentes formes de familles identifiées par Emmanuel Todd dans le cadre de ses recherches en sciences humaines et sociales, dans la
ligne des travaux de Frédéric Le Play. Emmanuel Todd a réalisé des travaux portant sur les systèmes familiaux, ainsi que leur influence sur les idéologies et les systèmes
politiques et économiques1 dans le monde. Le terme de « systèmes familiaux » n'est pas fixé dans l'œuvre de Todd, qui les nomme également, selon les ouvrages les
« types », les « formes », les « structures » ou encore les « modèles » familiaux.
Définition
Les systèmes familiaux d'Emmanuel Todd sont principalement déterminés par deux critères principaux :
1. le caractère intégré ou non de la famille, qui s'observe dans les rapports parents-enfants, et se manifeste en particulier par la cohabitation ou non de
plusieurs générations.
2. le caractère symétrique ou non de la famille, qui s'observe dans les rapports entre frères (et sœurs) et en particulier dans les coutumes successorales.
et un critère secondaire :
le caractère exo- ou endogamique du mariage, c’est-à-dire l'existence de normes plus ou moins fortes concernant le choix du conjoint, qui peut se faire à l'extérieur ou à
l'intérieur du groupe familial ;
L'observation des structures familiales (au sens de l'INSEE) et des coutumes successorales permet une cartographie des systèmes familiaux : Emmanuel Todd a ainsi esquissé de telles
cartographies dans les essais la Troisième Planète : Structures familiales et système idéologiques, la Nouvelle France et l'Invention de l'Europe.
Critères principaux des systèmes familiaux
Analyse du rapport entre parents et enfants
Ce rapport peut être de nature autoritaire ou libérale3 : Il mesure la force du lien attachant l'individu au groupe familial.
« Dans un contexte paysan traditionnel, un lien fort se manifestait par une fréquence élevée du nombre des ménages, associant sous un même toit trois générations : parents,
enfants et petits-enfants. Un tel système doit être qualifié d'autoritaire parce qu'il pré-suppose, à certains stades du développement du groupe domestique, l'existence
d'enfants adultes, mariés, ayant déjà procréé et restant néanmoins soumis à une autorité parentale. »
« Un lien faible entre parents et enfants, un attachement modéré de l'individu au groupe familial, entraînait à l'inverse un départ précoce des enfants, souvent antérieur au
mariage. L'installation dans une vie conjugale impliquait la fondation d'un ménage autonome, associant au plus les parents et leurs enfants, en un noyau minimal. Ce type
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familial nucléaire peut donc être qualifié de libéral . »
Analyse du rapport entre frères (et/ou soeurs)
Ces rapports peuvent être de nature égalitaire ou non-égalitaire5. Les coutumes d'héritage indiquent la nature du rapport entre frères (et/ou sœurs).
« L'existence d'une règle de partage strictement symétrique révèle un système égalitaire. [...] À l'opposé, avec le principe de l'héritier unique, obligeant les enfants non
choisis à l'émigration familiale, on peut parler d'un système inégalitaire. [...] Si les parents disposent librement de leurs biens, distribués par testament sans que la coutume
impose des parts spécifiques, le système peut être qualifié de « non-égalitaire ». Il est proche de l'inégalité mais évoque aussi une certaine indéfinition de la relation entre
frères (et/ou sœurs). »
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Typologie des systèmes familiaux
Les systèmes familiaux exogames
L'application des deux principes d'autorité et d'égalité, pouvant chacun prendre deux valeurs opposées, engendre une typologie comptant quatre
catégories :
la famille nucléaire absolue (libérale et inégalitaire)
la famille nucléaire égalitaire (libérale et égalitaire)
la famille souche (autoritaire et inégalitaire)
la famille communautaire (autoritaire et égalitaire)
Néanmoins, dans son essai sur les systèmes familiaux d'Europe Occidentale (pays hors du bloc communiste et appartenant aux sphères catholiques et protestantes)6,
Emmanuel Todd a identifié une cinquième catégorie, recensée aux zones frontières entre famille nucléaire égalitaire et famille souche : la famille souche incomplète
(autoritaire et partiellement égalitaire).
Les cinq principaux types familiaux exogames représentent quatre façons différentes d’aborder la réalité. Le communisme s’implantera prioritairement là où la famille
communautaire exogame est largement dominante, celle-ci étant réfractaire au libéralisme économique. La Russie, où domine le système communautaire, est structurée sur
la famille communautaire exogame. Le libéralisme économique de type anglo-saxon se développera sur une structure de type familiale nucléaire absolue qui, de son côté,
sera réfractaire au communisme. Les États-Unis, où domine l’individualisme, sont structurés sur la famille nucléaire absolue. L’identité européenne représente une
imbrication des différentes structures familiales exogames. Ouvrant ainsi la quête de l’élément coordinateur qui intègre dans une structure unitaire quatre représentations
différentes du monde. La France a la particularité d'être le seul pays au monde à connaître six systèmes familiaux différents dont deux dominants : la famille nucléaire
égalitaire (au nord) et la famille souche (au sud).
Les systèmes familiaux endogames
Lorsque la famille communautaire est associée à des pratiques endogamiques, elle donne deux nouvelles catégories possibles (deux variantes) :
la famille communautaire endogame
la famille communautaire asymétrique
La famille souche tolère un certain degré d'endogamie, sans remise en cause de son principe, tandis que les deux catégories de familles nucléaires, lorsqu'elles sont associées
à des pratiques endogamiques, évoluent toutes deux vers une seule et dernière catégorie : la famille anomique.
Les systèmes familiaux africains
Les systèmes familiaux africains regroupent un ensemble très riche de types familiaux. Ces derniers sont souvent prédéterminés par des critères religieux ou culturels.
Notes et références
1. L'illusion économique (ou essai sur la stagnation des économies développées) par E. Todd, Gallimard 1998
3.
E. Todd, L'illusion économique, Gallimard 1998, p.32
6.
2. La troisième planète, 1983, Seuil
4.
E. Todd, op.cit
L'Invention de l'Europe, 1990, Seuil
Bibliographie
Todd, E. (1998). L'Illusion économique, Essai sur la stagnation des économies développées. Paris : Gallimard.
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5.
↑ E. Todd, op. cit.
L’IDENTITÉ EUROPÉENNE
http://www.europepolycentrique.org/identiteeuropeenne.html
L’Union européenne doit contribuer « à l’épanouissement des cultures des Etats membres dans le respect de leur diversité nationale et régionale, tout en mettant en évidence
l’héritage culturel commun » (article 128 du traité de Maastricht). Quel est donc cet héritage ? On peut tout d’abord revenir aux principales valeurs caractéristiques de la
civilisation européenne :
·
le souci du respect des droits de l’Homme, ce qui la distingue des civilisations basées sur un mode d’organisation communautaire comme la Chine.
·
le refus de la fatalité, l’implication de l’individu dans le monde, dans la quête d’un idéal et la recherche du progrès avec la volonté de transmettre un héritage à d’autres
civilisations. Ce qui la distingue des civilisations telles que celle de l’Inde où la quête mystique prévaut sur les activités profanes.
·
un attachement aux libertés individuelles comme au respect de la nécessaire part de contrainte liée à l’organisation de toute société (l’individualisme se combinant avec
le respect du prochain et la solidarité).
·
la coexistence des contraires, des antagonismes et des complémentarités, une confrontation des idées dégagée de tout dogmatisme. Le psychologue et le philosophe
allemand Karl Jaspers affirmait dès 1946 que "pour toute prise de position, l’Europe a elle-même développé la position inverse". L’Europe est structurée sur la dialectique,
et constituée d'un ensemble d'axes de polarités comme par exemple l'axe autorité / liberté. Edgar Morin reprend les mêmes idées en définissant l’Europe comme un
complexe dont le propre est d’assembler sans les confondre les plus grandes diversités et d’associer les contraires de façon non séparable. Toute idée née en Europe possède
son contraire, et en est inséparable. L'unité de culture européenne est dans la vitalité de ses antagonismes.
Procédant de la même dialectique, l’héritage économique de l’Europe est imprégné de la coexistence et de la confrontation entre politiques libérales et dirigistes, entre
interventionnisme étatique et valorisation de la créativité, entre phases de libre-échangisme et phases de protectionnisme. Si l’on se rapporte aux travaux d’Emmanuel Todd,
cette coexistence des contraires découle d’une répartition stable, entre 1500 et 1900, et spécifique à l’Europe, des quatre types familiaux exogames : communautaire
exogame, souche, nucléaire égalitaire et nucléaire absolue.
Quelques définitions
Exogamie : recherche du conjoint à l’extérieur du clan (processus d’ouverture)
Endogamie : recherche du conjoint à l’intérieur du clan (processus de repli sur soi)
Communautaire : cohabitation de plusieurs générations
Nucléaire : foyer autonome
Égalitaire ou inégalitaire : selon le partage des biens parentaux lors de l’héritage
La tendance exogamique résulte principalement de la politique de l’Eglise. En effet, à partir de la fin du VIIIe siècle, l’Eglise va insister sur la prohibition de l’endogamie
parentale (l’interdit de mariage entre consanguins) qui sera réellement respectée à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Elle prône un mariage exogame et monogame,
librement décidé par les époux. Le taux de mariage endogame en Europe est inférieur à 1%. A titre de comparaison, en Chine, même si le système est à prédominance
exogame (famille communautaire exogame), il y a une certaine tolérance à l'endogamie, le taux de mariage endogame pouvant atteindre 8 %. Au Japon, ce taux est de 7 %.
L'endogamie est présente en Inde, en Asie du Sud Est. En Turquie, il est de 22 % et 50 % au Pakistan ou au Soudan.
Ce processus exogamique révèle l’Europe comme une «Europe culturelle polycentrique » (E. Morin). Ces différentes familles peuvent être classées en fonction des notions
de liberté (si l'individu quitte sa famille pour fonder un foyer autonome, une famille nucléaire) ou d'autorité (famille communautaire), et d'égalité ou d'inégalité selon le
mode de partage des biens parentaux lors de l'héritage :
Les facteurs démographiques ont joué un rôle important dans la stabilisation de la répartition de ces types familiaux. Au cours du XIVe et jusqu’au milieu du XVe siècle, du
fait de la peste noire et des guerres, l’Europe perd plus du quart de sa population (dans la période 1000-1300, à l’abri des invasions, elle avait connu au contraire une
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croissance démographique importante qui avait permis la maîtrise de l’occupation du sol). Un facteur sociologique consolide cette répartition : même si au XIIIe siècle,
l’amour courtois a permis une certaine émancipation de la femme, et malgré l’apparition du mariage amoureux dans la littérature au milieu du XVIIIe siècle, le mariage
arrangé reste longtemps prédominant pour ne s’effacer progressivement qu’à partir de la moitié du XXe siècle. Les conditions modernes de vie au XXe siècle ont
partiellement défait ces bases anthropologiques qui restent cependant inscrites génétiquement dans l’histoire de l’Europe et en font sa spécificité. Les fonctions de solidarité
assurées par les liens communautaires et familiaux sont transférées au niveau de l’Etat (avec par exemple la naissance de la Sécurité Sociale). L’émergence de
l’individualisme après la seconde guerre mondiale accompagne la réalité sociale du mariage amoureux et l’évolution vers l’égalité entre les sexes, mais provoque aussi
l’éclatement de la famille avec les cellules monoparentales et les nouvelles familles recomposées. Si la famille nucléaire est prédominante, la famille communautaire
exogame persiste dans certaines régions, comme dans l’Italie centrale. Quant à la famille souche, en Allemagne, elle a tendance à disparaître au profit d’une « société sans
pères ». Ailleurs, en Catalogne particulièrement, elle reste un modèle.
Comme nous le constatons en regardant la carte, les pays européens présentent diverses combinaisons de types familiaux. La France apparaît comme le seul pays au monde
à réunir les quatre types familiaux exogames avec deux types dominants, la famille nucléaire égalitaire (dans l’ensemble hostile au traité de Maastricht) et la famille souche
(qui dans l’ensemble lui est au contraire favorable). On remarque de plus, en Corse, la présence de formes patrilinéaires à résidu endogamique. La France établit ainsi un
lien entre l’Europe réformée du nord et l’Europe catholique du sud, entre le monde atlantique et le monde continental, entre le monde anglo-saxon et le monde slave, entre
les deux rives de la Méditerranée. Ces quatre types familiaux sont structurés en deux couples d'opposés : famille nucléaire égalitaire / famille souche d'une part, famille
nucléaire absolue / famille communautaire égalitaire. Le destin de l'Europe est de restaurer un ordre psycho-socio-politique en analogie avec le Soi : principe de régulation /
création (puissance étatique / développement de la créativité et de l'innovation), et régulation entre le travail et le capital (voir fondements de l'Europe).
Cette mosaïque de systèmes familiaux distingue l’Europe des Etats-Unis (structurés sur la famille nucléaire absolue) et de la Russie (structurée sur la famille communautaire
exogame) où seul un des termes, l’individualisme ou le système communautaire, est privilégié.
Avec son livre "L'origine des systèmes familiaux" (tome 1), Emmanuel Todd complète cette description avec la famille nucléaire à co-résidence temporaire, la famille
nucléaire intégrée, la famille souche à co-résidence temporaire additionnelle.
La famille nucléaire à co-résidence temporaire : les jeunes mariés passent une ou plusieurs années avec la famille d'origine de l'époux ou de l'épouse puis vont fonder leur
propre ménage nucléaire. Cette famille est de type indifférent, ni libérale, ni autoritaire, avec une même incertitude concernant l'égalité ou l'inégalité.
La famille nucléaire intégrée : les familles sont nucléaires mais elles peuvent coopérer et s'intégrer au sein d'un ensemble plus vaste englobant les familles nucléaires.
La famille souche à co-résidence temporaire additionnelle : la famille souche est capable d'agréger en plus, de façon temporaire, un frère ou une soeur et leur conjoint.
E.Todd décrit une séquence dans la différenciation des systèmes familiaux en Europe : famille nucléaire à co-résidence temporaire avec son indifférenciation puis famille souche et
famille communautaire, puis émergence des systèmes nucléaires purs. Cette répartition s'élabore entre le XIe et XVe siècle. Et pour revenir aux racines grecques, dans la Grèce
antique, on trouve une endogamie importante. Ce qui donne donc le schéma : endogamie - processus d'exogamie - répartition finale des quatre systèmes familiaux exogames purs.
Les quatre types familiaux exogames représentent quatre facettes, quatre façons différentes d’aborder la réalité. Le communisme s’implantera sélectivement là où la famille
communautaire exogame est largement dominante, celle-ci étant réfractaire au libéralisme économique de type anglo-saxon. Ce dernier se développera sur une structure familiale de
type nucléaire absolue qui, de son côté, sera réfractaire au communisme. Ainsi l’identité européenne est-elle reliée, non pas aux valeurs de tel ou tel type familial, mais à cette
imbrication des différentes structures familiales, avec en filigrane la quête de l’élément coordinateur qui intègre dans une structure unitaire quatre représentations du monde.
Les États-Unis et l’Europe n’ont pas le même projet de société du fait de leurs structures familiales. Structurés sur la famille nucléaire absolue, les États-Unis expriment une
dérive du fondamentalisme protestant avec cette vision messianique et civilisatrice pour diriger le monde selon leurs propres intérêts. Du fait de sa mosaïque de structures
familiales, l’Europe devrait favoriser l’émergence d’un monde polycentrique. Cependant, depuis l'Acte Unique, tout se passe comme si l'identité européenne était réduite
aux valeurs véhiculées par la famille nucléaire absolue, à savoir la pensée unique du néo-libéralisme. D'où l'échec de cette conception de l'Europe.
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FAMILLE EN 2013, SELON
Membres parents
Concepts relatifs à la
famille
Structures familiales
Études sur la famille
Aïeul · Père · Mère · Paternité · Maternité · Frères et sœurs · Sœur · Frère · Grands-parents · Belle-mère · Beau-père · Beau-fils · Belle-fille · Cousin · Oncle et tante
Mariage · Divorce · Matriarcat · Patriarcat · Partenariat enregistré · Concubinage · Célibat · Patrilinéarité · Matrilinéarité · Bilinéarité · Inceste · Exogamie ·
Endogamie · Monogamie · Polygamie · Polyandrie · Polygynie · Éducation familiale · Éducation parentale
Famille nucléaire · Famille élargie · Famille punaluenne · Famille monoparentale · Homoparentalité · Famille recomposée · Famille anomique
Anthropologie de la parenté · Système familial · Droit de la famille · Sociologie de la famille
LA FAMILLE NUCLÉAIRE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_nucl%C3%A9aire
Une famille nucléaire est une forme de structure familiale fondée sur la notion de couple, soit un « ensemble de deux personnes liées par une volonté de former une
communauté matérielle et affective, potentiellement concrétisée par une relation sexuelle conforme à la loi ». La famille nucléaire correspond donc à une famille regroupant
deux adultes mariés ou non avec ou sans enfant. Ce terme est à l'opposé de la famille élargie et de la famille polygame qui peut compter plusieurs générations ou ne pas être
fondé sur la notion de couple.
La famille nucléaire est le modèle familial dominant de la société occidentale, directement héritière de la société romaine dans laquelle le couple monogame est à la base de
la structure familiale. Selon les époques, ce couple monogame a pu être exclusivement hétérosexuel (période médiévale) ou à la fois homosexuel et hétérosexuel (Rome
antique, époque contemporaine).
Dans une définition plus restreinte, la famille nucléaire est aussi un terme utilisé par Emmanuel Todd dans les essais où il caractérise les différents systèmes familiaux sur la
planète. La famille nucléaire d'Emmanuel Todd est définie par une relation parents-enfants libérale. Elle aboutit à la fondation d'un nouveau foyer par les enfants dès lors
qu'ils deviennent parents et a pour résultat la non-cohabitation de plus de deux générations, c'est-à-dire la famille nucléaire en tant que structure familiale. Emmanuel Todd
distingue :
la famille nucléaire absolue
la famille nucléaire égalitaire
la famille anomique, forme déréglée de la famille nucléaire lorsqu'elle ne rencontre pas d'interdits endogamiques
Un avantage de la famille nucléaire est sa mobilité: il est facile de déménager. Un de ses inconvénients est que beaucoup de personnes d'un grand âge habitent seules ou en
couple isolé.
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LA FAMILLE NUCLÉAIRE ABSOLUE
http://www.europepolycentrique.org/nucleaireabsolue.html
On la retrouve dans le monde anglo-saxon, en Grande Bretagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège (et en dehors de l’Europe, aux Etats-Unis ou en Australie). Elle est de type
libéral, ni vraiment égalitaire ou inégalitaire par principe (les enfants bénéficient, en général, d’un traitement égalitaire). On retrouve les valeurs de liberté et l’indifférence à la notion
d’égalité au niveau religieux. L’anglicanisme rejette la hiérarchie cléricale (cf. système réformé). L’autorité divine est amoindrie pour laisser davantage de liberté et de libre arbitre.
Au niveau économique, elle favorise le libéralisme économique (avec une méfiance vis-à-vis de l’Etat) et l’industrialisation (la révolution industrielle a pris naissance sur ce
terrain). Son idéal de liberté accepte les différences entre les hommes mais il peut dévier vers des formes d’apartheid, habituellement de façon non violente. Elle a ainsi
tendance à engendrer des inégalités. Le Royaume-Uni est le pays le plus inégalitaire d’Europe occidentale. L’Angleterre a donné naissance au Malthusianisme au nom
duquel il faut limiter les populations des pays « sous-développés ». Le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont les pays européens dont la législation est la plus « libérale » en ce
qui concerne l’avortement. L’euthanasie est largement pratiquée aux Pays-Bas. Elle est tolérée au Danemark. Le gouvernement britannique a également entrouvert la voie à
l’euthanasie médicale (tout comme bien sûr les Etats-Unis et l’Australie).
Au niveau politique, elle oscille entre l’isolationnisme, pour ne pas être entachée des impuretés des autres peuples, et le messianisme, afin d’imposer son modèle au travers
de la construction d’empires coloniaux, parfois au prix d’une guerre biblique contre le « mal ». Le rapport à l’autre n’est ni vraiment égalitaire, ni vraiment inégalitaire. Il y
a nous, les alliés, et les autres (« l’axe du mal »), un autre différent, inassimilable. Sous Georges W. Bush, cette vision messianique et « civilisatrice » est régulièrement
avancée afin d’imposer au monde une certaine idéologie économique. Depuis leur création, les Etats-Unis sont une terre élue par Dieu. Ces valeurs religieuses messianiques
et intégristes apparaissent au grand jour depuis le 11 septembre 2001 au sein de l’administration américaine, dont la plupart des membres sont par ailleurs issus des milieux
liés au pétrole ou à l’armement. Ces néo-conservateurs se réclament de Leo Strauss et de Carl Schmitt, tous deux bien connus pour leur idéologie fasciste.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en 1979 et de Ronald Reagan en 1980, les pays anglo-saxons ont engagé une déréglementation bancaire et financière qui a
conduit à une économie de marchés financiers où la limitation des prérogatives de l’Etat a détruit les systèmes de planification ainsi que les systèmes de protection sociale et
d’éducation. Ce « capitalisme financier » prône la réussite individuelle, la recherche du profit, et autorise des bénéfices « non gagnés » (au sens de Maurice Allais) par la
rentabilisation de capitaux à court terme pour favoriser des gains spéculatifs. Tous les investissements sont utilisés dans des activités à rendement rapide ou dans les services
financiers. C’est ainsi que l’activité bancaire est liée à la finance et privilégie les bénéfices à court terme. La maximisation du profit compte davantage que la pérennité de
l’entreprise. Par ailleurs, la valorisation du court terme s’oppose au développement des investissements, de la créativité, de l’innovation et de la recherche. Cette idéologie
conduit à un Etat minimum (ultra-libéralisme) ou à un Etat centralisé dirigé par une oligarchie (ordo-libéralisme), à l’augmentation de l’écart des revenus, au délabrement des
structures sociales et à la disparition des valeurs éthiques, laissant le champ libre à la corruption et aux intérêts privés. Derrière la déréglementation de la finance et le néolibéralisme
se trouve la volonté de puissance. Tout ceci est en corrélation avec l’exacerbation du principe de liberté attaché à la famille nucléaire absolue.
LA FAMILLE NUCLÉAIRE ÉGALITAIRE
http://www.europepolycentrique.org/nucleaireegalitaire.html
On la retrouve dans le bassin parisien, en Espagne centrale et méridionale, dans le centre du Portugal, aux deux extrêmes de l’Italie, en Grèce, en Roumanie, en Pologne. Elle est
basée sur les notions de liberté et d’égalité, sur l’individualisme (celui de la famille nucléaire égalitaire est moins « absolu » que celui de la famille nucléaire absolue), et le refus de
l’autorité avec tendance à l’anarchie ou aux mouvements révolutionnaires. Elle prédispose à une vision universaliste et facilite l’assimilation des peuples. Sur le plan religieux, la
Contre-Réforme se développera sur ce terrain car, dans le Catholicisme, tous les hommes sont égaux et il y a un certain libre arbitre qui réduit l’autorité divine.
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Au niveau politique, elle oscille entre un certain libéralisme (un national libéralisme) et un régime autoritaire ou militaire du fait de son instabilité politique et de sa tendance
anarchique, tout en refusant marxisme, libéralisme économique et socialisme. Elle peut également se replier sur elle-même en développant une idéologie nationaliste. Elle aspire à
un régime libéral et égalitaire.
LA FAMILLE ÉLARGIE
https://www.google.ch/#q=famille+%C3%A9largie
Une famille élargie est un ensemble apparenté de plusieurs personnes vivant dans le même foyer.
Selon l'hypothèse évolutionniste de Le Play la famille nucléaire a succédé à la famille élargie, mais cette hypothèse a été réfutée par des études démographiques. En effet, ces deux formes de
structure familiale coexistent depuis toujours et encore aujourd’hui.
Typologie
Emmanuel Todd distingue plusieurs types de famille élargie :
la famille souche
la famille communautaire exogame
la famille communautaire endogame
la famille communautaire asymétrique
http://www.europepolycentrique.org/Image8.gif
Un des avantages de la famille élargie est sa cohésion ainsi que la solidarité spontanée et naturelle qui ne laisse pas un individu de la famille livré à lui-même. Toutefois
celle-ci limite la liberté individuelle et réduit la mobilité géographique.
Après avoir été marginalisé dans les pays développés, la famille élargie retrouve de la vigueur due soit aux phénomènes de crise économique soit à la critique idéologique et
même religieuse du modèle familial nucléaire dominant auquel peut-être reproché sa fermeture et son individualisme.
LA FAMILLE ÉLARGIE : 1. LA FAMILLE SOUCHE (OU AUTORITAIRE)
http://www.europepolycentrique.org/souche.html
On retrouve ce type familial chez les Allemands, Norvégiens, Suédois, Irlandais, Basques, Catalans, Flamands, Wallons, Bretons... Elle est de type inégalitaire : un
seul enfant succède au père et fait fructifier le patrimoine. La famille souche est de type autoritaire, communautaire, marquée par le respect du père et le rejet des
autres frères qui ont le choix entre rester célibataires au domicile parental, se marier à l’extérieur, devenir prêtres ou soldats. Cela induit une hiérarchie dans la société. La
famille souche prédispose à la Réforme, la composante familiale étant nécessaire mais non suffisante : le degré d’alphabétisation et l’éloignement de Rome interviennent
également dans ce déterminisme. Ainsi en Allemagne, la Prusse fut le berceau du protestantisme tandis que le Zentrum catholique s’est implanté au sud. La Réforme
s’éloigne de l’universalisme et rejette implicitement l’idéal d’égalité des hommes. Le péché originel a séparé l’homme de Dieu. L’homme ne peut assurer son salut sans
l’aide de Dieu (principe d’autorité). Mais la foi est un don de Dieu et selon l’idée de prédestination, tous les hommes ne seront pas sauvés (principe d’inégalité). La Réforme
jouera un rôle capital dans le développement industriel et culturel.
Ce type familial favorise l’instauration de régimes politiques de type social-démocratie et démocratie chrétienne, où la puissance du père est transférée respectivement à
l’Etat et à l’Eglise. Le Parti social-démocrate est une organisation structurée et disciplinée (principe d’autorité) qui accepte la société telle qu’elle est, sans contestation
révolutionnaire (principe d’inégalité entre les frères), tout en œuvrant pour améliorer les conditions de vie sociale.
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Au niveau économique, l’Allemagne a établi une certaine forme de planification ou plutôt d’organisation des marchés pour favoriser l’esprit d’entreprise, l’investissement et
l’épargne. Ce pays définit un « capitalisme industriel » fondé sur une réussite collective dans une vision à moyen ou à long terme où les gains financiers sont au service de
l’industrie. L’activité bancaire est étroitement liée à l’activité industrielle. La Bundesbank, indépendante, incite l’Etat à limiter les déficits budgétaires, mais elle reste
polarisée sur le seul contrôle de l’inflation. Ceci est en rapport avec le type familial souche qui privilégie les valeurs collectives et une certaine planification sans pour autant
ignorer les règles de l’économie de marché dont l’Etat accepte le développement. Mais l’Etat peut devenir imposant, impotent, et étouffer toute créativité. Car l’individu
compte peu en regard de l’identification collective à la patrie au sein de laquelle tous les membres sont unis par les liens du sang dans le respect de l’ordre établi.
Ce type familial exalte sa différence, son ethnocentrisme, son attachement aux liens du sang, jusqu’à aboutir au national-socialisme (le rejet du frère aboutissant à son
meurtre). De la même manière que les hommes ne sont pas tous égaux, les peuples ne le sont pas non plus.
On retrouve ce type familial au Japon et dans les familles juives, avec dans les deux cas une note endogamique.
La zone de rencontre entre familles souche et nucléaire égalitaire aboutit à une version hybride, la famille souche incomplète où un seul enfant est admis à cohabiter avec les
parents mais l’héritage avec le partage des terres est relativement égalitaire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_souche
La famille souche est un système familial dans lequel :
les relations entre parents et enfants sont de type autoritaire : marquée par le respect du père et la perpétuation des valeurs morales par la cohabitation de plusieurs
générations,
la mère a une certaine autorité au sein de l'entité familiale,
les relations successorales entre frères sont de type non égalitaire. Un seul enfant, généralement l'aîné, succède au père et fait fructifier le patrimoine (domaine
agricole, entreprise, ...). Cependant, dans certaines régions, une sœur peut recevoir l'essentiel de l'héritage même en présence d'enfants mâles. Les enfants héritiers
restent au foyer familial. Pour ceux qui ne le sont pas, le système reste souple. Ils peuvent rester s'ils sont célibataires ou bien s'ils sont mariés sans avoir les moyens
de créer leur propre foyer. Une bonne part des enfants non héritiers quittant le foyer se mettent au service d'autres personnes ou de la communauté : église, armée,
administration, enseignement, ...
la recherche d'un conjoint se situe principalement hors du groupe familial ou clanique, toutefois l'endogamie (choix du partenaire à l’intérieur du groupe) peut être
tolérée (Japon).
le nombre d'enfants reste limité, une fois obtenu l'assurance d'un héritier désigné, de nouvelles naissances deviennent inopportunes. Il est plus important pour ce type
familial de réserver le maximum de ressources pour la réussite de l'héritier : nourriture, études, mariage, ...
Ce concept a été défini au XIXe siècle par Frédéric Le Play, qui avait identifié trois types familiaux en Europe. Il a été réactualisé dans les années 1980 par Emmanuel Todd,
dans ses travaux portant sur les systèmes familiaux et leur influence sur les idéologies et les systèmes politiques dans le monde.
Valeurs portées par la « famille souche »
Valeurs religieuses
Les religions en opposition avec le catholicisme romain trouvent un terreau fertile dans le type familial souche et les zones d'alphabétisation de masse précoces. Dans la Réforme,
l’homme ne peut assurer son salut sans l’aide de Dieu (principe d’autorité), on nie le libre-arbitre. Mais tous les hommes ne seront pas sauvés (principe d’inégalité). Le protestantisme
classique se fonde sur la contradiction entre une métaphysique terrestre égalitaire et libérale et une métaphysique céleste inégalitaire et autoritaire. Dans les régions de famille
souche où l'implantation de la Réforme a été contrariée s'est développé le catholicisme harmonique où les métaphysiques terrestre et céleste sont autoritaires et inégalitaires. Le
protestantisme, le catharisme, l'église vaudoise et le judaïsme notamment joueront un rôle capital dans le développement économique et culturel de certaines régions à familles souche.
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Valeurs politiques
Le type familial souche favorise l’instauration de régimes politiques de type social-démocratie et démocratie chrétienne, où la puissance du père est transférée
respectivement à l’État et à l’Église. C'est une organisation structurée et disciplinée (principe d’autorité) qui accepte la société telle qu’elle est, sans contestation majeure
(principe d’inégalité entre les frères), tout en œuvrant pour améliorer les conditions de vie sociale. Ce type familial exalte sa différence, son ethnocentrisme et son
attachement aux liens du sang. L'épisode du national-socialisme en Allemagne en est un exemple extrême. Le type familial souche a un potentiel culturel particulièrement
élevé. L'alphabétisation de masse s'est étendue en Europe par contagion à partir de régions dominées par la famille souche à savoir un axe Suisse alémanique-Suède. On peut
se reporter aussi à l'alphabétisation précoce du Japon. Le type familial souche privilégie les valeurs collectives au détriment parfois des individus. L’État peut y devenir
imposant grâce à l’identification collective à la patrie au sein de laquelle tous les membres sont unis par les liens du sang et dans le respect de l’ordre établi. Le
développement de l'État-providence a été précoce dans les pays de famille souche: la sécurité sociale a été introduite en Allemagne par Otto von Bismarck près d'un siècle
avant d'être généralisée dans toute l'Europe.
Valeurs économiques
Le type familial souche privilégie les valeurs collectives et une certaine planification mais n'ignore pas les règles de l’économie de marché dont l’État accepte le
développement. Les marchés sont organisés pour favoriser l’esprit d’entreprise, l’investissement et l’épargne. Le capitalisme rhénan est fondé sur une réussite collective
dans une vision à moyen ou à long terme. L’activité bancaire est au service de l’économie réelle. L’État est incité à limiter les déficits budgétaires avec une banque centrale
indépendante polarisée sur le seul contrôle de l’inflation.
Implantation
Selon Emmanuel Todd, la famille souche correspond à moins de 10 % de la population mondiale et un quart de la population en Europe, selon des chiffres de 19832.
La « famille souche » est fortement présente :
dans une zone germano-scandinave et sa périphérie: en Allemagne, Alsace, Autriche, Belgique, Ouest de la Norvège, intérieur des Pays-Bas, Suède, Suisse, Tchéquie;
dans une zone celtique: Ouest de la Bretagne, Nord de l'Écosse, Pays de Galles, Irlande, le nord-ouest de l'Espagne ayant des influences celtes importantes;
dans une zone occitane-nord-ibérique, avec la particularité d'être aussi très influencée par l'universalisme romain et d'avoir été au centre de la civilisation des
troubadours qui s'est répandue en Europe: Aragon, Asturies, Pays basque (Euskadi, Iparralde, Navarre), Cantabrie, Catalogne, Galice, Occitanie, Pays de Savoie;
Au Moyen-Orient, autour de l'ancien pôle de civilisation du croissant fertile: notamment chez les Juifs.
dans le sous-continent indien, autour de l'ancien pôle de la civilisation de l'Indus: certains peuples dont sont notamment issus les Gitans.
en Asie, autour de l'ancien pôle de la Chine confucéenne: on la trouve au Japon avec une endogamie plus forte, en Corée, au Tibet;
Bibliographie
La Troisième Planète: structures familiales et systèmes idéologiques; Emmanuel Todd; Éditions du Seuil, Empreintes; 1983; 251 pages .
L'Enfance du monde: structures familiales et développement; Emmanuel Todd; Éditions du Seuil; Empreintes; 1984; 251 pages.
Les Trois France; Hervé Le Bras; Editions Odile Jacob; Opus; 1986; ISBN 2020091658, ISBN 9782020091657; 266 pages.
L'invention de l'Europe; Emmanuel Todd; Éditions du Seuil; Collection L'histoire immédiate; 1990; ISBN 2020115727; ISBN 9782020115728; 537 pages.
La Diversité du monde: structures familales et modernité; Emmanuel Todd; Éditions du Seuil; Histoire immédiate; 1999; ISBN 202019466X, ISBN 9782020194662; 435 pages.
L'origine des systèmes familiaux, volume 1 L'Eurasie; Emmanuel Todd; Gallimard; Nrf Essais; 2011; ISBN 2070758427, ISBN 9782070758425; 756 pages.
L'invention de la France, Atlas anthropologique et politique; Emmanuel Todd, Hervé Le Bras; Gallimard; Nrf Essais; 2012; 528 pages.
Le mystère français; Hervé Le Bras, Emmanuel Todd; Seuil; 2013;ISBN 2021102165, ISBN 9782021102161; 308 pages.
Todd, E. (1990). L'Invention de L'Europe. Paris : Le Seuil.
Todd, E. (1983). Et La Troisième Planète : Structures familiales et systèmes idéologiques. Paris : Le Seuil.
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LA FAMILLE ÉLARGIE : 2. LA FAMILLE COMMUNAUTAIRE EXOGAME
http://www.europepolycentrique.org/communautaireexogame.html
C’est un système familial patrilinéaire (système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de son père. Cela signifie que la transmission, par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres
passe par le lignage masculin). On la retrouve surtout en Finlande, Hongrie, Bulgarie, Serbie (et en Russie). Elle est de type égalitaire et autoritaire. Tous les fils peuvent se
marier et amener leurs épouses au domicile parental, formant ainsi une communauté fraternelle égalitaire et juste mais soumise à l’autorité du père. Au niveau politique, elle
favorise l’implantation du communisme : le pouvoir de l’Etat se substitue facilement à l’autorité du père du fait du conditionnement familial. En adoptant les valeurs
fondamentales de ce type familial communautaire, le Parti et sa hiérarchie remplacent la famille et la puissance paternelle. Les individus sont égaux, soumis à l’Etat qui ne
tolère pas de secteur économique privé hors d’un capitalisme d’Etat planifié et centralisateur. Le néo-libéralisme ne peut se développer sur cette structure familiale, pas plus
que le communisme sur le type nucléaire absolu. D’où l’échec et le rejet de la thérapie de choc en Russie après la chute du communisme.
LA FAMILLE ÉLARGIE : 3. LA FAMILLE COMMUNAUTAIRE ENDOGAME
La famille communautaire endogame est un système familial identifié par Emmanuel Todd dans son essai La Troisième Planète : Structures familiales et système
idéologiques. Ce système correspond à un système de famille communautaire où s'observe le mariage préférentiel entre cousins du premier degré, dérivant d'une hypertrophie du
lien frère-frère. Selon Todd, la famille communautaire endogame a un poids de 10 % dans le monde (en pourcentage de la population mondiale), selon des chiffres de 1983.
On rencontre ce système familial dans tout le monde arabe, dans les pays de population turque, en Iran, Afghanistan et Pakistan.
LA FAMILLE ÉLARGIE : 4. LA FAMILLE COMMUNAUTAIRE ASYMETRIQUE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_communautaire_asym%C3%A9trique
La famille communautaire asymétrique est un système familial identifié par Emmanuel Todd dans son essai La Troisième Planète : Structures familiales et système
idéologiques. Ce système correspond à un système de famille communautaire où s'observe une relation primordiale selon l'axe frère-sœur, conduisant au mariage
préférentiel entre cousins du premier degré, enfants d'un frère et d'une sœur de la même famille (les cousins enfants de deux frères n'ont pas le droit de se marier). Selon E.
Todd, la famille communautaire asymétrique a un poids de moins de 10 % dans le monde (en pourcentage de la population mondiale), selon des chiffres de 1983. On ne
trouve ce système familial qu'en Inde du Sud.
FAMILLE PUNALUENNE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_punaluenne
Une famille punaluenne est une forme de structure familiale identifiée par l'anthropologue Lewis Henry Morgan à la fin du XIXe siècle. Elle correspond aux mariages
polygames avec les femmes des frères (et donc réciproquement les sœurs des maris).
La famille punaluenne est longuement référencée par Friedrich Engels dans son ouvrage L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État.
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FAMILLE MONOPARENTALE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monoparentalit%C3%A9
La monoparentalité est l'éducation par un seul parent célibataire d'un ou de plusieurs enfants, pour quelque raison que ce soit. Un enfant sur sept ne vit qu’avec un seul de
ses parents, le plus souvent sa mère, dans 85 % des cas. Le nombre des familles monoparentales augmente, il est passé, en France, de 776 000 familles en 1975 à 1 750 000
en 1999. La monoparentalité peut être choisie ou subie, à la suite d'un divorce, d'une séparation ou du décès d’un des conjoints.
L'INSEE appelle famille monoparentale une famille qui comprend un parent isolé avec un ou plusieurs enfants célibataires (n'ayant pas d'enfants). Dans 85 % des cas, il
s'agit d'une mère et de ses enfants. Entre 1982 et 2005, le nombre de familles monoparentales est passé de 887 000 à 1 758 000, ce qui s'explique principalement par
l'augmentation du nombre de séparations des couples pendant cette période.
On estime que 2,8 millions d'enfants de moins de 25 ans soit 17,7 % des enfants de cet âge vivent dans une famille monoparentale contre 7,7 % en 1968. Dans les années
1960, les familles monoparentales étaient dues surtout au veuvage. Ainsi, 20 % des hommes se retrouvaient-ils à la tête d'une famille. En 2005, ils sont 15 %. Après la
séparation 25 % d'entre eux voient leurs enfants au moins 1 fois par semaine et 17 % sont déclarés co-habitants.
Causes
Les causes peuvent être le décès d'un des parents, le divorce des parents, la naissance alors que la mère ne vivait pas en couple, le refus du géniteur (père ou mère) d'assumer
son rôle de parent ou la décision d'adopter un enfant seul(e).
Constat
Ce mode d'éducation entraîne des fragilités. Concernant l’organisation, le parent seul exerce une activité professionnelle et doit gérer son travail et la garde des enfants, les
courses, etc. La garde alternée permet un partage durant les week-ends et les semaines de garde.
Le manque d’un parent, modèle pour l’enfant, est une contrainte pour construire son identité et entraine parfois un manque de repères.
Pour les parents, il existe des associations qui permettent à des parents seuls, de se rencontrer, de parler.
Économique
Le niveau de vie d’une famille monoparentale est plus faible, étant basé sur un seul revenu. Mais il y a des aides. La pension alimentaire est source de conflits puisque le
non- versement de cette dernière représente environ 100 000 contentieux par an en France. Les familles monoparentales ne peuvent compter sur cet a-point.
De l’enquête IPSOS-GE Money Bank de fin 2005, sur les rapports qu'entretiennent aujourd'hui les femmes vivant seules avec l'argent, il ressort que 67 % des femmes seules
élevant un ou plusieurs enfants disent craindre fréquemment ou parfois le fait d'avoir du mal à finir le mois. Elles considèrent aussi que pour une femme seule, il est
beaucoup plus difficile d'obtenir un crédit, car elles n'ont pas de co-emprunteur (70 % dont 41 % sont même tout à fait d'accord avec cette affirmation).
Éducation
Pendant le mariage l’autorité parentale est détenue conjointement par le père et la mère. Dans le cas d’un divorce ou d’une séparation l'exercice en commun de l'autorité
parentale est maintenu, le jugement de divorce ou de séparation de corps fixera les règles pour les enfants :
exercice de l’autorité parentale ;
lieu de résidence habituelle des enfants ;
conditions d’exercice du droit de visite et d’hébergement ;
pensions alimentaires.
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Dans le cas d’un décès, le parent survivant assumera seul l’autorité parentale. En cas de rupture de PACS ou de concubinage, les parents ont tout intérêt à faire valider les
mesures décidées pour les enfants par requête présentée au juge aux affaires matrimoniales du tribunal de grande instance du lieu de résidence des enfants.
Les parents seuls peuvent être confrontés à certaines remarques vis-à-vis de l’éducation qu’ils apportent à leurs enfants, sans que des études aient montré un lien probant
entre la monoparentalité et ces problèmes.
Enfants à difficultés scolaires ;
Enfants mal éduqués ;
Manque affectif qui nuit à leur personnalité.
Délinquance des mineurs
Les mutations structurelles de la famille et les discordes parentales expliquent potentiellement la délinquance juvénile. Les familles recomposées, issues de remariage, sont
aujourd'hui banalisées. Mais, contrairement à une intuition répandue, les études les plus fouillées concluent que les troubles du comportement juvénile risquent moins
d'apparaître dans une famille monoparentale équilibrée qu'au sein d'une famille devenue un lieu de conflit.
Lorsqu'elle est violente, la période du divorce favorise l'apparition de dépression chez l'enfant qui se traduit par des comportements déviants, des fugues, l'inattention ou
l'absentéisme scolaire, la violence, la toxicomanie. A elle seule, la structure de la famille explique assez peu la délinquance infantile ou juvénile. Mais, conjuguée à d'autres
difficultés, elle devient potentiellement porteuse de risques.
En bonne place des obstacles à l'épanouissement des familles figurent la précarité économique et sociale. L'influence de ce facteur dans un contexte d'accroissement de la
pauvreté et des inégalités mérite d'être soulignée.
Droit de visite du parent non-gardien
L'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes a constaté que la plupart des parents gardiens sont favorables au maintien de liens entre les enfants et le parent
non gardien, que la plupart des femmes n'ont pas cherché à empêcher leur ancien partenaire de voir les enfants même lorsqu'il y avait des antécédents de violence familiale,
et que les femmes qui craignaient que soient commis des actes de violence voulaient qu'on leur offre des mesures de sécurité, comme la surveillance des visites, plutôt que
d'interdire les visites.
Les chercheurs et les cliniciens ont constaté que les pères avaient tendance à s'éloigner progressivement de leurs enfants. Ce phénomène constitue une préoccupation pour la
société parce que l'appui économique apporté par le parent non-gardien est directement relié au développement harmonieux des enfants. Le maintien de relations avec le
parent non gardien est associé à un développement harmonieux pour la plupart des enfants mais pas tous. Les causes de cet éloignement progressif et statistique est
polémique, pour une partie des associations familiales la cause principale serait due à des entraves du fait du parent gardien, le plus souvent la mère (syndrome d'aliénation
parentale). D'autres associations mettent en avant des études comme celle de Richardson qui dédouane complètement le parent gardien et celles de Furstenberg et de Buchanan qui mettent même en doute l'intérêt de l'enfant à
conserver un lien, autre que financier, avec son père. Il faut cependant observer que Richardson bâtit ses conclusions, non sur des faits mais sur les seules allégations des parents gardiens.
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HOMOPARENTALITÉ
http://fr.wikipedia.org/wiki/Homoparentalit%C3%A9
L'homoparentalité désigne les situations (biologiques, psychologiques ou légales) dans lesquelles un enfant a deux parents de même sexe ou bien l'ensemble des situations
dans lesquelles l'enfant a au moins l'un de ses deux parents qui se définit comme homosexuel ou lesbienne.
FAMILLE RECOMPOSÉE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_recompos%C3%A9e
Une famille recomposée est une famille issue de parents ayant eu des enfants d'une précédente union. Dans ces familles, la difficulté principale est l'acceptation du nouveau
beau-parent par le ou les enfants du précédent mariage ou union, et vice-versa. La difficulté vient donc du fait que l'enfant vit auprès d'un couple recomposé plutôt que d'une
famille recomposée. Il convient de noter que malgré quelques tentatives, l'expression « famille recomposée » a pris le dessus sur l'expression « couple recomposé ».
En France, en 2006, près de 1,2 million d'enfants de moins de 18 ans vivaient dans une famille recomposée. Dans les familles recomposées, on trouve des demi-frères ou demi-sœurs,
enfant avec lequel on a un parent en commun ; des belles-mères ou beaux-pères ; des quasi-frères ou quasi-sœurs, enfant qui n'a aucun lien de sang, mais avec lequel on grandit.
De par sa complexité, la réussite d'une famille recomposée devra miser sur la patience, le temps, l’empathie ainsi que le soutien constant du parent biologique envers son
conjoint. Sans une solide complicité chez le couple, lui-même, les enfants ne sauront trouver leur compte.
La coopération de tous pour forger de nouvelles habitudes de vie reste essentielle. L'autorité devra prioritairement être régie par le parent biologique; toutefois, le beauparent se devra de participer au bon fonctionnement de la maison et donc à une forme d'autorité sans chercher à substituer le rôle du père ou de la mère biologique. Étant
bien entendu que de la même façon qu’il possède sa place dans la famille recomposée, le beau-parent a également son mot à dire et sa part de responsabilité en ce qui
concerne l’enfant du conjoint dans le quotidien et dans la maison. Sans cet investissement et sans le soutien du parent biologique dans cette direction, l’harmonie et le
respect seront difficilement acquis. Le beau-parent devenant dans ce cas plutôt une marionnette, un adulte sans autorité et sans responsabilité, sans aucun recours dans une
famille où il sera pour le moins exclu et dévalorisé aux yeux de l'enfant. /…/ Dans une famille recomposée, il est naturellement souhaitable que, sans abus ou tentative de
prendre le rôle de la mère ou du père, le beau-parent ait simplement lui aussi un rôle à jouer dans l’éducation de ses quasi-enfants.
Les enfants, quant à eux, devront aussi apprendre dans cette nouvelle dynamique; voyant leur parent biologique se montrer heureux avec le nouveau conjoint, l’enfant
apprendra à tisser un lien avec ce dernier ou du moins à le respecter.
Les familles recomposées ne cessent d’augmenter en raison de la fréquence des divorces. En France un enfant sur quatre vit au sein d’une famille recomposée. Il s’agit d’un
parent avec son ou ses enfants, en ménage avec une autre personne ayant des enfants ou non. Selon les circonstances de la séparation des parents, c’est le juge des affaires
familiales qui décide de la garde des enfants, dans la plupart des cas c’est la mère qui l’obtient. Selon la distance où ces deux personnes habitent, alors la garde des parents
est partagé, la garde peut se faire une semaine sur deux, une semaine chez la mère une semaine chez le père ; ou bien la semaine chez la mère le week-end chez le père ; ou
encore pendant la période scolaire l’enfant reste chez sa mère et passe ses vacances scolaires chez son père. La mère de l’enfant peut avoir d’autres enfants avec son beaupère, cet enfant aura alors des demi-frères ou demi-sœurs. Le père peut également avoir des enfants avec sa nouvelle compagne, la belle-mère de l’enfant.
Bibliographie :
Audibert, C. (2009). Œdipe et Narcisse en famille recomposés. Enjeux psychiques de la recomposition familiale. Paris : Payot.
LA FAMILLE ANOMIQUE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_anomique
La famille anomique est un système familial identifié par E. Todd dans son essai La Troisième Planète : Structures familiales et système idéologiques. Ce système
correspond à un système de famille nucléaire déréglé car sans contrainte exogamique forte, aboutissant à un système faiblement structuré, amorphe, obéissant à peu de
normes. Les deux catégories de familles nucléaires, lorsqu'elles sont associées à des pratiques endogamiques, évoluent toutes deux vers la famille anomique. Selon
Emmanuel Todd, la famille anomique a un poids de moins de 10 % dans le monde (en pourcentage de la population mondiale), selon des chiffres de 1983. Ce système
familial concerne essentiellement l'Asie du sud-est et les populations andines d'Amérique du Sud.
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