L`Apothéose de Jeanne d`Arc, 1921 OZIAS LEDUC (1864

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L`Apothéose de Jeanne d`Arc, 1921 OZIAS LEDUC (1864
L’Apothéose de Jeanne d’Arc, 1921
OZIAS LEDUC (1864-1955)
Photo ©Michel Élie - Centre de conservation du Québec - 2013
Un trésor perdu et retrouvé
Août 1921 – Une grande cérémonie a lieu dans l’église Saint-Raphaël-Archange de l’île Bizard.
C’est la bénédiction officielle par le curé Alfred Nantel de L’Apothéose de Jeanne d’Arc, œuvre
d’Ozias Leduc. Le tableau, payé 450 $, a vu le jour grâce à une souscription volontaire des
paroissiens, aidés des anciens habitants de l’île. Il vient compléter la décoration de l’église
réalisée de 1919 à 1921 sous les directives de Leduc et exécutée par Adélard Trépanier. Cette
décoration de l’église répond à un vœu formulé en 1918, à la suggestion du curé, par les
paroissiens ayant demandé d’être épargnés de la conscription et de la grippe espagnole.
Vers 1947 – Le curé Conrad Prévost décide de modifier la décoration de l’église. L’œuvre d’Ozias
Leduc est envoyée chez un restaurateur, mais peu de temps après, celui-ci reçoit l’ordre de la
Fabrique de ne pas la restaurer. Une professeure d’art, Mme Lucie Vary de Saint-Lambert, de
passage à l’atelier du restaurateur, récupère la toile de Leduc et la garde longtemps chez elle,
puis s’en débarrasse en la confiant à une galeriste. Une deuxième toile, d’Antoine Plamondon,
Les adieux de l’archange Raphaël à la famille de Tobie, a disparu et n’a pas encore été retrouvée
aujourd’hui. Quant à l’œuvre de Rodolphe Duguay, apprenti de Suzor-Coté, Sacré-Cœur de
Jésus apparaissant à Marguerite-Marie Alacoque (1921), elle est demeurée dans l’église, et y
est toujours, mais a été déplacée à l’arrière.
1976 – Éliane et Roger Labastrou, de l’île Bizard, entreprennent des recherches pour retrouver
la toile dans le cadre de leur travail de préparation de l’ouvrage Histoire de l’Île Bizard. Ils en
trouvent la trace sous la forme d’une carte postale en noir et blanc dans les archives publiques
à Ottawa. Ils poursuivent leur enquête et entrent en contact avec la nièce d’Ozias Leduc, qui les
oriente vers les Archives nationales du Québec, où sont conservées les archives sur le peintre.
Années 1990 et 2000 – Peu après le début du ministère de l’abbé Robert Gendreau dans
la paroisse, vers 1996, Mme Labastrou lui confie le dossier. Prenant la chose à cœur, celui-ci
poursuit les démarches. Avec l’aide de M. Bernard Noël, marguillier, on finit par retrouver la
toile au domicile de la galeriste, dans un village près de Québec.
L’œuvre est conservée au Centre de conservation du Québec, à Québec, pendant huit ans,
de 2003 à 2011. En fin de compte, la Fabrique doit se résoudre au fait qu’elle n’a pas les
moyens financiers pour faire restaurer le tableau, même avec une subvention du
gouvernement du Québec. M. l’abbé Robert Lapointe, curé de 2001 à 2008, tente bien
d’obtenir le soutien financier de plusieurs mécènes potentiels, mais sans succès.
2010 – Le Conseil de fabrique, faute des fonds nécessaires pour la restauration, fait don de
l’œuvre à l’archevêché de Montréal. Celui-ci décide de faire réaliser la restauration et
bénéficie pour ce faire d’une subvention du ministère de la Culture et des Communications
du Québec (MCCQ) pour une partie du coût total.
2011-2013 – Mme Éloïse Paquette, restauratrice, et Mme Marie-Ève Tousignant, ébéniste, du
Centre de conservation du Québec (MCCQ), consacrent au total 700 heures à la restauration
complète de l’œuvre et à la fabrication de son système d’accrochage et de son cadre.
Fin 2013 – L’archevêché de Montréal, conscient que l’église de Saint-Raphaël est le lieu
d’origine de l’œuvre, décide d’en confier la garde à la paroisse tout en en demeurant le
propriétaire.
29 avril 2014 – L’œuvre entièrement restaurée est installée dans son « berceau » en l’église
Saint-Raphaël-Archange* par Mmes Paquette et Tousignant, aidées du sacristain et de
bénévoles.
Le trésor perdu en 1947 revient au bercail en 2014, soixante-sept ans plus tard.
*Citée
monument historique par la Ville de L’Île-Bizard en juillet 2001.
La Fabrique de Saint-Raphaël-Archange remercie :
Éliane et Roger Labastrou, qui ont retracé l’œuvre et informé la paroisse de son existence.
MM. les abbés Robert Gendreau et Robert Lapointe, qui ont fait des démarches pour que
l’œuvre soit restaurée.
Mmes Éloïse Paquette et Marie- Ève Tousignant, du Centre de conservation du Québec
(MCCQ), qui ont restauré l’œuvre et fabriqué son système d’accrochage et son cadre.
Mme Caroline Tanguay, responsable des arts sacrés et du patrimoine religieux à l’archevêché
de Montréal, qui a piloté le dossier.
Les autorités de l’archidiocèse de Montréal, en particulier l’archevêque, Mgr Christian Lépine,
qui ont fait restaurer l’œuvre et veillé à ce qu’elle retrouve son lieu d’origine.
Le Conseil du patrimoine religieux du Québec, qui a accordé la subvention à l’archevêché
pour la restauration de l’œuvre.
L’Île-Bizard, 30 mai 2014

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