Arrêts de tranche

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Arrêts de tranche
ARRÊTS DE
TRANCHE :
LA MAINTENANCE
POUR ASSURER
LA SÛRETÉ ET LA
DISPONIBILITÉ DES
CENTRALES
NUCLÉAIRES
Garantir le bon fonctionnement de 58 réacteurs
implantés dans 19 centrales nucléaires réparties
dans l’Hexagone… C’est le défi que relève EDF en
programmant les arrêts de tranche, ces arrêts
périodiques des centrales nucléaires qui permettent
de renouveler le combustible et de procéder à des
opérations de contrôle et de maintenance.
Et cela sans impact pour les clients.
Note d’information
Mars 2010
Note d’information
Arrêts de tranche : la maintenance pour assurer
la sûreté et la disponibilité des centrales nucléaires
ARRÊTS DE TRANCHE : LA MAINTENANCE POUR ASSURER
LA SÛRETÉ ET LA DISPONIBILITÉ DES CENTRALES NUCLÉAIRES
Le parc nucléaire d’EDF représente une puissance installée
de 63,1 GW et assure plus de 85% de la production
d’électricité d’EDF. Il hisse ainsi la France au rang de
premier pays au monde en nombre de réacteurs
nucléaires en exploitation par habitant : 58 réacteurs
pour 65,4 millions de Français en 2009. Ces réacteurs
sont implantés au sein de 19 centrales nucléaires réparties dans l’Hexagone.
En France, c’est l’exploitant qui a la charge de la sûreté
des centrales nucléaires. EDF met ainsi tout en œuvre
pour garantir leur bon fonctionnement, éviter les
accidents et gérer les éventuels incidents de manière à
en minimiser les conséquences. Près de 2 milliards
d’euros sont ainsi investis chaque année dans le parc de
production nucléaire. Cet investissement, qui reste
constant d’année en année, permet de conserver en
permanence les installations dans un état optimal
pour un fonctionnement en toute sûreté.
Un enjeu fort de sûreté
et de disponibilité
Les arrêts de tranche ont trois objectifs majeurs :
recharger le réacteur avec du combustible neuf, inspecter
dans les moindres détails l’installation pour garantir la
sûreté et réaliser la maintenance nécessaire.
Si un réacteur fonctionne en continu, il est nécessaire de
l’arrêter tous les 12 ou 18 mois pour en recharger le
combustible et réaliser la maintenance de matériels situés
dans la partie nucléaire et non nucléaire de l’installation,
normalement inaccessibles pendant son fonctionnement.
Il existe trois types d’arrêts programmés, assurés par les
équipes d’EDF et des entreprises prestataires : les arrêts
« à simple rechargement » du combustible, avec peu ou
pas de maintenance ; les « visites partielles » avec
rechargement du combustible et maintenance ; et les
visites « décennales », durant lesquelles sont réalisés le
rechargement du combustible, la maintenance et les
actions d’amélioration de la sûreté de la centrale ainsi
que les grands contrôles des différents composants.
Grâce à ce suivi régulier des matériels, les arrêts de
tranche permettent aussi d’identifier au plut tôt
d’éventuelles dégradations et de mettre en place les
solutions appropriées.
Durant toutes les étapes des arrêts de tranche, EDF
travaille en étroite relation avec l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN). EDF lui communique ainsi le programme
de chaque arrêt et l’ASN peut effectuer à tout moment
des inspections inopinées.
L’ASN veille ainsi notamment à la qualité de la réalisation
des travaux, à la sécurité, à la radioprotection, à la qualité
du tri et de la gestion des déchets…
Une fois les opérations de contrôle et de maintenance
terminées, EDF transmet à l’ASN les résultats obtenus
ainsi qu’un bilan. Après analyse de ces éléments, l’ASN
donne le feu vert pour le redémarrage du réacteur.
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Note d’information
Arrêts de tranche : la maintenance pour assurer
la sûreté et la disponibilité des centrales nucléaires
Michel Uhart, directeur délégué maintenance
à la Division Production Nucléaire EDF
3 questions à…
« LA SÛRETÉ ET LA DISPONIBILITÉ
DES CENTRALES SONT NOS PRIORITÉS »
Quels sont les principaux enjeux
des arrêts de tranche ?
Les deux enjeux majeurs sont la sûreté et la disponibilité
des centrales. Pour garantir la sûreté, nous avons mis en
place tous les moyens qui permettent de vérifier le bon
état d’une centrale (plus de 1000 personnes travaillent
sur l’installation pendant un arrêt de tranche). Après
réalisation des travaux, lors des essais avant redémarrage,
une check-liste de plus de 700 critères est passée au
crible. Les équipes vérifient tout : de la « tuyauterie » aux
alternateurs en passant par les 3 000 tubes des générateurs de vapeur. De plus, lors des visites décennales, nous
veillons à améliorer encore le degré de sûreté de nos
centrales afin qu’elles soient toujours au plus près des
dernières normes en date. La disponibilité des centrales
est aussi une de nos priorités. Tous nos efforts convergent
pour atteindre les objectifs fixés en matière de sûreté, de
sécurité, de radioprotection, de préservation de l’environnement, de délais et de respect budgétaires. Et nous
travaillons à réduire le taux de panne en fiabilisant les
matériels, c’est-à-dire en pratiquant la maintenance la
plus adéquate, par exemple en remplaçant directement
un élément.
être gravement perturbé comme, par exemple, en cas de
grève. Cela pénalise bien sûr les 20 000 prestataires
extérieurs qui doivent intervenir sur d’autres chantiers
et cela bouleverse des mois de travail.
Les arrêts de tranche ont-ils
un impact sur les clients ?
Non, les clients ne s’en aperçoivent pas car nous fixons
les dates des arrêts de tranche en fonction des prévisions
de consommation.
Un arrêt de tranche est une
opération sensible. Malgré toutes
les précautions prises, cette belle
mécanique peut-elle se gripper ?
Un arrêt de tranche, c’est une machine bien huilée, une
opération qui est programmée longtemps à l’avance en
fonction des prévisions de consommation. Nous gérons
souvent 7 à 8 arrêts de tranche en parallèle. Sur un seul
arrêt de tranche, plus de 10 000 actions sont planifiées.
De nombreuses personnes en interne sont mobilisées,
mais aussi beaucoup d’entreprises prestataires. Les opérations de refroidissement des circuits, celles de manutention du combustible et de redémarrage de la tranche sont
prises en charge uniquement par des agents EDF
habilités. La maintenance est, quant à elle, assurée par
des prestataires habilités travaillant pour des entreprises
spécialisées (comme Areva, Alstom…). Si le rôle d’un
petit groupe de personnes n’est pas tenu à un endroit et
à un moment donné, le planning prévu d’un arrêt peut
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Note d’information
Arrêts de tranche : la maintenance pour assurer
la sûreté et la disponibilité des centrales nucléaires
Trois types dʼarrêts programmés
ZOOM
> L’arrêt pour simple rechargement (ASR) du combustible, d’une
durée de l’ordre de 30 jours.
> La visite partielle (VP) consacrée au rechargement du combustible
mais aussi à un important programme périodique de maintenance.
Elle intervient en alternance avec l’arrêt pour simple rechargement.
Sa durée est de l’ordre de 60 jours.
> La visite décennale (VD) qui inclut des contrôles approfondis et
réglementaires des principaux composants : la cuve du réacteur, le
circuit primaire et l’enceinte du bâtiment réacteur. Sa durée est de
l’ordre de 90 jours. A son issue, l’Autorité de sûreté nucléaire (l’ASN)
donne l’autorisation de poursuivre l’exploitation pour dix ans
supplémentaires.
LES ENTREPRISES PRESTATAIRES
Qui est habilité ?
Le professionnalisme, la capacité de mobilisation et les compétences
spécialisées, souvent pointues et rares, des entreprises extérieures qui
s’occupent de la majeure partie des interventions saisonnières en arrêt
de tranche sont la garantie d’une maintenance de qualité. Pour
s’assurer que les entreprises ont bien les compétences nécessaires,
EDF suit un processus rigoureux de sélection des prestataires. Ce
système d’homologation s’appuie sur cinq domaines de qualification :
la compétence technique, l’organisation de la qualité, la réponse aux
enjeux d’EDF (dont la prise en compte de la sûreté, de la sécurité, de
la radioprotection et du respect de la « charte prestataires »), le retour
d’expérience sur les prestations réalisées au préalable et la solidité
financière de l’entreprise. EDF applique une politique basée sur le
« mieux disant » afin de valoriser les démarches d’innovation
engagées par les entreprises, leur professionnalisme, leur respect de
la sécurité et de la radioprotection ou leur démarche de protection
de l’environnement.
Les 9 500 agents EDF habilités qui assurent la maintenance quotidienne et les 20 000 salariés d’entreprises prestataires habilitées qui
sont amenés à travailler en zone nucléaire sont tous soumis aux
mêmes exigences de préparation, de prévention et de contrôle contre
les effets des rayonnements ionisants, en particulier lors des arrêts de
tranche.
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Arrêts de tranche : la maintenance pour assurer
la sûreté et la disponibilité des centrales nucléaires
DÉCRYPTAGE
L’arrêt de tranche en 7 étapes clés
1. Mise à l’arrêt du réacteur
Avant d’arrêter le réacteur, il faut refroidir le circuit
primaire progressivement (l’eau est à plus de 300°C !).
2. Ouverture de la cuve
Pour accéder au combustible, il faut dévisser le couvercle
de cuve à l’aide d’une machine.
3. Déchargement du combustible
Une fois sorti de la cuve, le combustible est transféré
dans une piscine spéciale installée dans le bâtiment
combustible réservé à cet effet.
4. Réacteur complètement déchargé (RCD)
Dans la centrale, il n’y a plus de combustible, on peut
procéder à la maintenance du réacteur lui-même.
5. Rechargement du combustible
Le combustible est transféré de la piscine du bâtiment
combustible vers la piscine du bâtiment réacteur.
6. Fermeture du circuit primaire et mise sous vide
La cuve est ensuite refermée. La mise sous vide du circuit
primaire permet d’extraire l’air emprisonné dans les tubes
des générateurs vapeurs et de remplir complètement
l’ensemble du circuit primaire avant chauffage.
Pour en savoir +
Comment vous informer sur les arrêts de tranche près
de chez vous ?
Dès le début de l’exploitation de ses centrales nucléaires,
EDF a eu la volonté d’informer le public du fonctionnement
de ses centrales nucléaires, des évènements techniques et
de leurs activités en général. Par ailleurs, les Commissions
locales d'information (CLI), représentent des sources
d'information complémentaires pour le public et de débat
avec les acteurs socioéconomiques locaux. Depuis 2006,
la loi Transparence et Sécurité en matière Nucléaire (dite
« loi TSN ») donne un cadre légal à la mise à disposition
d’informations relatives à la sûreté et à la radioprotection.
L’Autorité de sûreté nucléaire, créée à cette occasion,
organise également l'information du public et des médias
sur l'actualité de la sûreté nucléaire civile, notamment sur
les arrêts de tranche.
Site internet de lʼASN :
http://www.asn.fr
7. Redémarrage du réacteur
Après avoir effectué les nombreux essais de fonctionnement et obtenu l’accord de l’ASN, le réacteur peut être
redémarré.
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Cap Ampère
1, place Pleyel - 93282 Saint-Denis cedex
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Images : médiathèque EDF
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Publication : EDF Division production nucléaire
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