Le Petit Prince

Jeudi 16 juillet, 20h30, Luchon
Le Petit Prince (Saint-Exupéry), S. Véronique Cauchefer (orgue), Pauline
Choplin, Isabelle Guiard, Solange Boulanger (commédiennes)
On raconte que Saint-Exupéry, exilé en 1940 aux Etats-Unis et hospitalisé suite à de multiples blessures, eut
l’envie d’écrire un conte en écoutant son amie, la comédienne Annabella, lui lire La Petite Sirène
d’Andersen.
Un autre ami, le cinéaste René Clair, lui offre à l’époque une boîte d’aquarelles. Dans la solitude de son lit
d’hôpital, l’auteur de Vol de nuit et Pilote de guerre se lance alors dans l’écriture et l’illustration de son futur
chef d’œuvre…
C’est l’une des multiples versions de la genèse du Petit Prince … Toutes concordent à évoquer un SaintExupéry hanté depuis des années par un petit personnage enfantin et délicat, dont il esquisse l’allure dans
plusieurs courriers.
Son récit, unanimement salué, donnera vie à la silhouette poétique et aérienne de son jeune héros.
Publié à New-York pour la première fois en 1943, peu avant la mort de l’auteur, traduit en 270 langues et
dialectes, l’ouvrage le plus lu au monde après La Bible marque encore depuis des générations les adultes et les
enfants de nombreux pays, par la dimension intemporelle et universelle qui en émane. Le Petit Prince, du haut
de son enfance, regarde sa planète qui s’agite, et ne comprend pas les hommes …
En ces temps troublés, nous avions à cœur de nous retrouver autour d’un texte hautement symbolique et
propre à enrichir l’imaginaire de chacun, au-delà des différences de culture et de croyances ; c’est à la
relecture de ce chef d’œuvre connu de tous, que nous avons choisi de collaborer. Le choix d’interprètes
féminines rend l’universalité du thème plus frappante encore.
Quel instrument, mieux que l’orgue aux couleurs et registres infinis, serait à même d’évoquer et d’illustrer les
grands thèmes d’un texte où il est question de planète, d’hommes, de nature, d’amitié, d’enfance, de
révélations, de doute et de mort ?
Par l’interprétation de compositeurs tels que Fauré, Frank, Vidor … mais aussi par ses improvisations
inspirées, Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin introduit, prolonge comme en écho, illustre ou commente la
lecture de cette œuvre philosophique aux allures de conte initiatique, à l’image des aquarelles stylisées et
épurées de l’auteur.
« D’où suis-je ? Je suis de mon enfance. Je suis de mon enfance comme d’un pays », écrit Saint-Exupéry dans
« Terre des hommes » … Souhaitons que la lecture musicale de ce chef d’œuvre aux multiples facettes et aux
questionnements existentiels, réveille en chacun de nous la mémoire des territoires magiques de notre enfance.