Dossier de Presse Exposition du 27 avril au 29 août 2016

Transcription

Dossier de Presse Exposition du 27 avril au 29 août 2016
Dossier de Presse
Exposition
du 27 avril au 29 août 2016
« Un génie sans piédestal »
Picasso et les arts
& traditions populaires
Picasso
Mucem
1. Edward Quinn, Picasso dans son atelier Le Fournas, à Vallauris, 1953. copyright : Photo Edward Quinn, © edwardquinn.com
Contacts Presse
Département de la Communication
du Mucem
Responsable
Julie Basquin
T +33 (0)4 84 36 14 70
[email protected]
Chargée des relations presse
et de l’information
Muriel Filleul
T +33 (0)4 84 35 14 74
M 06 37 59 29 36
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Agence Claudine Colin
Communication
Attachées de presse
Christelle Maureau
T +33 (0)1 42 72 60 01
[email protected]
Lola Véniel
T +33 (0)1 42 72 60 01
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mucem.org
Sommaire
Communiqué de presse p. 4
Parcours de l’exposition
p. 6
Commissariat de l’exposition
p. 12
Entretien avec les commissaires de l’exposition, Joséphine Matamoros
et Bruno Gaudichon p. 13
Scénographiep. 15
Autour de l’exposition
p. 16
Visuels disponibles pour la presse p. 17
Mécénatp. 22
Informations pratiques
p. 23
Communiqué de presse
« Un génie sans piédestal »
Picasso et les arts
& traditions populaires
Exposition
du 27 avril au 29 août 2016
Mucem J4, niveau 2, 1 150 m2
Avec le soutien
exceptionnel
du Musée national
Picasso-Paris
Avec le soutien de la Fondation
d’entreprise PwC France et Afrique
francophone pour la culture et la
solidarité, mécène fondateur du Mucem
En partenariat avec
4
Communiqué de presse
5
Commissariat général
Scénographie Joséphine Matamoros
Conservateur en chef du patrimoine,
directrice honoraire du Musée d’art moderne de Céret,
directrice du Musée d’art moderne de Collioure
Jacques Sbriglio
Architecte, scénographe
Bruno Gaudichon
Conservateur en chef du patrimoine,
conservateur de La Piscine-Musée d’art et d’industrie
André Diligent de Roubaix
Émilie Girard
Conservateur du patrimoine,
responsable du Centre de conservation
et de ressources du Mucem
« L’art oblige l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet
à la vérité la plus humble et la plus universelle.
C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien. »
Albert Camus. Discours de Suède. Discours de réception du prix Nobel de littérature, prononcé à Oslo, le 10 décembre 1957.
Le Mucem présente du 27 avril au 29 août 2016 une grande exposition de 270 œuvres qui s’attache à montrer comment Picasso,
tout à la fois inscrit dans son époque et attaché à ses racines, a
nourri son travail d’influences issues des arts et traditions populaires. Le parcours, divisé en quatre sections, met en miroir des
chefs-d’œuvre de l’artiste avec des objets-références issus des
riches collections du Mucem. Grâce à des prêts exceptionnels
et au soutien de nombreuses collections publiques et privées,
françaises et internationales, parmi lesquelles il convient de citer
le riche partenariat avec le Musée national Picasso-Paris, l’exposition permet de réunir des œuvres essentielles et iconiques,
mises en perspective avec des découvertes inédites.
Après avoir évoqué l’aspect sacré de ces sources, essentiellement espagnoles, le propos met en évidence cette présence des
souvenirs dans l’inspiration de l’artiste. Sont ainsi illustrés des
thèmes et des motifs mémoriels récurrents chez Picasso, fasciné
en particulier par l’univers de la parure (Jacqueline à la mantille),
de la musique, du cirque (L’Acrobate bleu), de la tauromachie
(Tête de taureau) et du jouet, par exemple.
L’exposition est ensuite construite autour de rencontres faites
par Picasso avec des personnalités ayant affirmé un savoir-faire
artisanal qui pouvait nourrir sa propre expérience et ses propres
recherches. Sont alors successivement développées les incursions de l’artiste dans la connaissance du travail du bois (Paco
Durrio), de la céramique (Suzanne et Georges Ramié et l’atelier
Madoura), de l’orfèvrerie (François Hugo), de la linogravure
(Hidalgo Arnéra), du cinéma (Robert Picault), du textile (Marie
Cuttoli) et de la tôle découpée (Lionel Prejger). La question de
l’utilisation du quotidien dans sa dimension la plus prosaïque (les
objets de rebut), mais aussi la plus personnelle, s’exprime dans
un très bel ensemble de sculptures d’assemblage (La Guenon et
son petit) dans lesquelles se lisent aisément les objets glanés et
les matériaux recyclés.
L’art au XXe siècle a souvent joué avec ses origines pour
construire un nouveau rapport au monde. Les racines de Picasso
sont multiples. Parmi ces fondations, l’environnement de son
enfance fut un terreau très fertile. Les objets du quotidien auxquels Georges Henri Rivière rend hommage au sein du Musée
des arts et traditions populaires, qu’il crée en 1937, font infiniment
partie du bagage affectif et esthétique de l’artiste. Les collections
du Mucem qui jalonnent le parcours ont été choisies parmi les
objets acquis par Georges Henri Rivière, comme autant d’échos
au travail de Picasso. Fort de cette connaissance à la fois intime
et universelle, Picasso s’affirme alors lui-même comme le véritable signal d’une nouvelle culture populaire.
Parcours de l’exposition
2. Pablo Picasso, Parodia de Exvoto La Virgen
aparenciéndose a Miguel Utrillo, accidentado,
1899-1900. © Succession Picasso 2016
6
6. [Collections du Mucem] Peigne, Espagne, début
du XXe siècle. © Mucem
3. Pablo Picasso, Portrait de Paule de Lazerme
en Catalane, 19 août 1954. © Succession
Picasso 2016
« Un génie sans piédestal » : Michel Leiris emploie cette expression en 1988 dans
l’avant-dernier des nombreux textes qu’il a écrits sur Picasso.
Quatre sections rythment la visite de cette exposition :
– Picasso et la vie quotidienne : racines
– Des objets et des thèmes fétiches
– Les techniques et leurs détournements
– L’objet matériau
Picasso et la vie quotidienne : racines
Dans l’œuvre de Picasso, notamment dans les compositions de
jeunesse, le quotidien s’impose comme un thème et un environnement essentiels. Mais, lorsque plus tardivement, l’artiste revient
sur ses souvenirs et les intègre à son vocabulaire avec le recul du
temps écoulé, il sacralise ces marques d’un passé qu’il sait révolu
mais auquel il attribue une part essentielle de sa propre construction. Ainsi revendiqués comme des racines, au même titre que les
apprentissages et les connaissances académiques, ces sujets et
techniques prennent évidemment une tout autre dimension que
le seul témoignage d’une nostalgie réparatrice. Pour exemple,
dans le monde même de la peinture, la connaissance des ex-voto
populaires s’imprime très tôt, comme dans le petit ex-voto du
Musée Picasso de Barcelone (exceptionnellement prêté à l’occasion de l’exposition). Ces manifestes de référence aux arts et
traditions populaires encore très vivaces à l’aube du XXe siècle
imposent la force de leur ambition pour ouvrir le parcours d’une
exposition qui tour à tour dessine les champs thématiques et les
applications techniques de cette inspiration. (fig. 2)
Parcours de l’exposition
4. Pablo Picasso, Portrait de Lee Miller
en arlésienne, 20 septembre 1937. © Succession
Picasso 2016
7
7. Pablo Picasso, Mandoline et clarinette, automne
1913. © Succession Picasso 2016
8. Pablo Picasso, L’acrobate bleu, novembre 1929.
© Succession Picasso 2016
Des objets et des thèmes fétiches
Coiffures et costumes populaires
De nombreux portraits, même tardifs, arborent des éléments
de costumes traditionnels. Autour de l’emblématique mantille,
le motif des coiffes féminines abonde dans l’œuvre, peint, gravé
et dessiné. La femme ainsi parée revendique un statut d’icône
d’hispanité. Et s’il profite à merveille des opportunités graphiques
que lui offre la résille des dentelles, Picasso inscrit aussi très
lucidement ce jeu plastique dans une parfaite appréhension des
codes sociaux que signent ces accessoires, évoquant tour à tour
la pudeur des vierges en voiles blancs et la séduction des regards
perçant à travers les arabesques noires des motifs chantournés
(fig. 6).
Dans un autre registre, Picasso s’empare très tôt des baratines
masculines, fortement inscrites dans l’image virile de la mythologie populaire catalane, pour construire de remarquables portraits
cubistes qui s’impriment alors dans la quête primitiviste puisée
par ailleurs à l’énergie stimulante de l’art africain (fig. 3, 4).
Les instruments de musique
La guitare est bien sûr un motif d’identité hispanique et l’icône de
la musique populaire qui a accompagné l’enfance puis la jeunesse
bohème de Picasso à Barcelone. Elle est à l’origine d’œuvres
essentielles comme les collages cubistes et fait assurément partie des emblèmes de l’inspiration de l’artiste qui l’évoque tout au
long de son œuvre.
Objet en volume, motif peint, fétiche des saltimbanques qui
peuplent l’œuvre de Picasso, la guitare n’est pas seule dans cet
orchestre silencieux. La mandoline, par exemple, apparaît fréquemment comme dans le magnifique assemblage que le Musée
Picasso-Paris a accepté de prêter à l’exposition (fig. 7).
Le cirque
L’importance du cirque dans l’œuvre de Picasso est une évidence
qui s’impose très tôt et qui dure dans l’inspiration du peintre.
Véritable évènement et rassemblement populaire, ce spectacle
suscite chez Picasso un enthousiasme jamais éteint et apparaît dans des créations de techniques très variées. Les figures
de saltimbanques dans les périodes rose et bleue marqueront
toute l’iconographie circassienne du XXe siècle en insistant sur
cette aristocratie plébéienne qui est une image forte et inédite
de l’artiste. Le motif de la piste et les rites du spectacle nomade
font évidemment clairement écho au monde et à l’espace de la
tauromachie (fig. 8).
Au cirque s’attache, chez Picasso, tout un cortège de masques
et de parades populaires qui traversent l’œuvre de l’artiste. Et si
le thème du chapiteau et de la bohème circassienne hante toute
l’inspiration de la peinture moderne dans le sillage, notamment,
de l’impressionnisme, il prend chez Picasso une ampleur exceptionnelle (fig. 9, page suivante).
Parcours de l’exposition
9. Pablo Picasso, Masque, Paris 1919.
© Succession Picasso 2016
8
11. Pablo Picasso, Portrait de toréador, 3 octobre
1947. © Succession Picasso 2016
La tauromachie
Véritable motif identitaire et iconique de l’Espagne éternelle, de
l’Espagne martyre et de l’Espagne perdue, la tauromachie prend,
notamment à partir des années 1930 et après la Seconde Guerre
mondiale, une place essentielle dans l’inspiration de Picasso.
Ce rite absolu de l’hispanité – et donc de l’identité de l’artiste –
s’inscrit comme le cœur de ce parcours, avec toute la richesse
des techniques (peinture, sculpture, dessin, gravure, céramique,
affiche…) qu’utilise Picasso pour l’évoquer et l’invoquer (fig. 11).
Il existe évidemment de nombreuses œuvres évoquant la scène
tauromachique comme un espace rituel et créatif, mais d’autres
abordent tel ou tel détail de la tradition ou de la geste taurine ou
construisent une véritable galerie de portraits de toreros. Cet
ensemble constitue presque une exposition dans l’exposition en
insistant sur l’attachement de Picasso à ces rendez-vous dramaturgiques dont il crée même une tradition à Vallauris, avec ses
affiches, ses assemblées médiatiques et ses convives jusqu’à
l’ultime séance et sa mise à mort illégale (fig. 10).
Dans cette présentation, le très joli film du céramiste Robert
Picault (1919-2000), conçu avec Picasso qui le nourrit de ses
découpages, crée une animation très efficace de poésie et
d’invention.
Les jouets
Pour chacun de ses enfants, Picasso a réalisé des jouets dans
des matériaux divers. Le jouet est aussi un élément plastique
signifiant qui apparaît dans des portraits, souvent en reprenant
des objets très simples, comme le traditionnel cheval à tirer en
bois et papier mâché. Les collections familiales conservent des
témoignages souvent émouvants de cet intérêt pour le ludique et
le monde de l’enfance. Certains découpages, par exemple, avec
10. Pablo Picasso, Le matador, Mougins, 4 octobre
1970. © Succession Picasso 2016
leur naïveté feinte, semblent presque des dessins d’enfant avec
l’usage très appuyé des crayons de couleur.
Par ailleurs, ces jeux et jouets peuvent être des échos ou des
résonances d’autres travaux de l’artiste, notamment dans le
monde de la sculpture. Ainsi Lionel Prejger évoque, dans ses souvenirs, que la première sculpture en métal qu’il ait réalisée avec
Picasso est un cheval à roulettes, en tube, que l’artiste destinait à
Bernard, son petit-fils. Et, pour l’une de ses sculptures d’assemblage les plus célèbres, La Guenon et son petit, Picasso utilise
les petites voitures de son fils Claude pour construire la tête de
l’animal. De telles œuvres annoncent cette question formelle de
l’utilisation d’objets ou de gestes techniques du quotidien pour
une création statuaire qui conclut le parcours de l’exposition
(fig. 16).
La colombophilie
L’apparition de la colombe dans l’imagerie politique de la guerre
froide est certes liée à l’engagement de Picasso au Parti communiste français. Et le succès de cette icône contribue durablement
à créer l’image d’un artiste populaire. Mais ce motif peut également être relié à la tradition de la colombophilie très prégnante en
Espagne. Une œuvre du père de Picasso, montrant dans un style
très naturaliste l’intérieur d’un pigeonnier, ancre ce sujet dans
l’enfance espagnole du peintre et, à La Californie, sur les hauteurs
de Cannes l’artiste aménagera son pigeonnier, à l’origine d’une
remarquable série de toiles aujourd’hui conservée à Barcelone.
À la même époque, coupant dans des lastres de terre comme
dans des feuilles de papier, Picasso construit des pigeons en
pliages, sorte d’origamis japonais. D’autres oiseaux naissent de
la déformation, rapide et précise à la fois, de bouteilles en terre
molle que vient de tourner Jules Agard dans l’atelier Madoura
(fig. 15).
Parcours de l’exposition
16. Pablo Picasso, Fillette au cerceau, 1919.
© Succession Picasso 2016
9
18. Pablo Picasso, Femme assise, automne
1930.© Succession Picasso 2016
15. Pablo Picasso, Oiseau (Colombe),
7 janvier 1953. © Succession Picasso 2017
19. Pablo Picasso, Pichet Le peintre et deux
modèles, 1954. © Succession Picasso 2016
Les techniques et leurs détournements
Notamment dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale,
Picasso, à l’occasion de rencontres fortuites ou provoquées, s’intéresse à des techniques qui nourrissent ses recherches plastiques. Il est intéressant de noter que chacune de ces aventures
partagées, avec un artisanat ou une profession bien spécifiques,
est liée avec une personne ou un atelier dont Picasso sait à la
fois s’instruire et se libérer très rapidement.
Le bois
Marqué par sa rencontre de jeunesse avec Paco Durrio (18681940), Picasso se souvient longtemps du travail de Gauguin auquel
l’a initié son ami basque. Les œuvres en bois sont sans doute la
part de cet héritage qui marque le plus le jeune Picasso. Quelques
pièces anciennes sont toujours conservées et éclairent parfaitement cet ancrage dans le rêve de « l’art dans tout ». Par ailleurs,
au Musée Picasso-Paris, un ensemble peu connu d’œuvres en
bois sculptées au couteau autorise des perspectives troublantes
avec l’art dit des bergers (cannes, petits objets…) que Picasso
devait certainement connaître, notamment après l’expérience de
Gosol et Horta qui lui avait ouvert la voie du cubisme. (fig. 18)
La céramique
La céramique utilitaire fait partie de l’environnement du jeune
Picasso dans son enfance, antérieure à l’arrivée des instruments
et récipients en métal manufacturés. L’artiste s’en empare très
tôt avec des assiettes ou des carreaux peints et même avec une
première pignate décorée lors de son arrivée à Paris. Dans les
années 1920, avec Jean Van Dongen, l’idée d’une première série
de vases décorés confirme un intérêt réel. Mais c’est à la fin des
années 1940 qu’avec l’atelier Madoura animé par Jean et Suzanne
Ramié, Picasso va accomplir, sur la Côte d’Azur, à Vallauris, petite
cité communiste de tradition potière depuis l’Antiquité, son œuvre
en terre, riche de plusieurs milliers de références, qui bousculera
définitivement le monde de la céramique d’artiste. (fig. 19)
Pour insister sur l’ancrage de cette œuvre en terre dans les
sources ressurgies de formes ancillaires de son enfance, Picasso
en a sacralisé certaines, souvent utilisées ou reprises, comme les
pignates qu’il couvre notamment de motifs à l’antique, les poêlons
qu’il transforme en masques de théâtre, les gazelles d’enfournement sur lesquelles apparaissent des portraits évoquant ceux du
Fayoum égyptien, les gus transformés en insectes étranges, et
les tomettes, supports à scènes antiques ou tauromachiques,
ou ailleurs véritables sculptures bifaces reprenant les grands
thèmes picassiens du moment comme la chouette. Dans ces
sacralisations de références populaires, le rapport à la terre est
souvent particulièrement fort et évident (fig. 22, page suivante).
Un autre aspect de ce travail semble faire jeu avec la production
de céramiques-souvenirs qui animent alors les étals de Vallauris avec leurs émaux tape-à-l’œil et dont Picasso s’empare par
exemple dans ses assemblages de poissons sur des assiettes
aux généreuses et traditionnelles formes Louis XV. Une suite pratiquement inédite d’assiettes à pans coupés, décorées comme
des souvenirs pittoresques de la cité potière, témoigne aussi de
ces résonances inattendues.
Parcours de l’exposition
22. Visage IV, Vallauris, 12 août 1950.
© Succession Picasso 2016
10
26. Jacqueline au chevalet, 1958.
© Succession Picasso 2016
L’orfèvrerie
La tradition d’orfèvrerie, héritée du passé arabo-andalou, est un
élément fort de l’artisanat espagnol. La rencontre avec l’orfèvre
François Hugo qui anime, près d’Aix-en-Provence, un atelier
proche d’artistes et de créateurs de mode, permet à Picasso de
construire un remarquable ensemble de grands plats et de compotiers en argent décorés selon la technique du métal repoussé.
Cette séquence suit immédiatement l’évocation de la céramique
parce que les deux expériences sont liées. En effet, les grands
plats en argent reprennent leurs équivalents en pâte blanche édités par Madoura. Mais le changement de matériau induit un vrai
basculement qui prouve de façon éclatante la porosité entre ces
incursions dans le monde de l’artisanat et les gestes de l’artiste,
graveur ou même sculpteur. (fig. 26)
La linogravure
Déjà évoquée dans la séquence consacrée à la tauromachie
avec quelques affiches composées pour les saisons taurines
de Vallauris, cette technique est utilisée par Picasso notamment
dans l’atelier d’Hidalgo Arnéra qu’il rencontre également sur la
Côte d’Azur. Une suite complète d’affiches pour les expositions
annuelles de céramiques à Vallauris crée un ensemble particulièrement saisissant, en même temps qu’elle paraît, avec sa régularité, revendiquer l’inscription de Picasso dans la communauté
artisanale des céramistes vallauriens. (fig. 29)
29. Pablo Picasso, Le Banderillero, 26 août 1959.
© Succession Picasso 2016
En fait, cette technique avoue, par les effets de contrastes colorés, l’héritage de la xylographie. Rapprochées d’un ensemble
d’imagerie populaire, les linogravures de Picasso expriment
certes cette dette, mais elles montrent aussi toutes les audaces
d’un artiste qui bouscule sans retenue son modèle.
Le tapis
Très lié à la gravure par les effets d’aplats colorés qu’il impose
avec des dessins très simples et souvent monocolores, le travail
de Picasso pour l’art du tapis, auquel il s’adonne en partenariat
avec l’atelier de Marie Cuttoli (1879-1973), constitue un ensemble
très lumineux et ambitieux. Des perspectives intéressantes permettent de lier cette production au monde du tapis populaire—
par exemple le tapis boucherouite marocain—avec ses teintures
simples, ses variations colorées et ses effets de matières. (fig. 30)
Le métal et le béton
Les rencontres avec Lionel Prejger et avec Carl Nesjar vont susciter chez Picasso une extraordinaire production de sculptures
en tôle découpée et en béton gravé. Dans leur simplicité de graphisme et de mise en œuvre, ces sculptures jouent de ressemblances troublantes avec les nouveaux supports de la publicité
qui envahissent alors l’espace public et dans lesquels certaines
de ces œuvres trouvent parfois leur aboutissement, dans des
proportions alors ambitieuses, voire monumentales.
Parcours de l’exposition
30. Pablo Picasso, Serrure, vers 1955.
© Succession Picasso 2016
11
31. Pablo Picasso, Tête de taureau, 1942.
© Succession Picasso 2016
33. Pablo Picasso, La guenon et son petit, 1951.
© Succession Picasso 2016
L’objet-matériau : les sculptures d’assemblage
Dans les années vallauriennes, Picasso compose un nombre
important de sculptures d’assemblages selon les principes
qu’il avait déjà initiés avant-guerre et qui révolutionnent alors le
monde de l’art en trois dimensions. Certaines de ces œuvres
apparaissent dans les sections thématiques (Tête de taureau
pour la tauromachie, La Guenon et son petit pour les jouets par
exemple) mais il a paru intéressant de construire, en conclusion
de ce parcours, une vraie galerie de sculptures d’assemblage
dans lesquelles se lisent aisément et les objets glanés et les
matériaux recyclés. (fig. 31 et 33)
Dans ce musée picassien, ces sources d’inspiration prosaïque
donnent à l’exposition une chute spectaculaire et signifiante
avec cet ennoblissement iconoclaste de tuyaux, de paniers,
de cruches, de jouets… offerts à une nouvelle vie. Bel écho au
regard qu’à la même époque offre aux visiteurs le Musée national des arts et traditions populaires, consacré à des collections
jusqu’alors ignorées et même méprisées.
Commissariat de l’exposition
12
Joséphine Matamoros
Bruno Gaudichon
Conservateur en chef du patrimoine, directrice honoraire
du Musée d’art moderne de Céret, directrice du Musée
d’art moderne de Collioure.
Conservateur en chef du patrimoine, conservateur
de La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent
de Roubaix.
Joséphine Matamoros a dirigé le Musée d’art moderne de Céret
de 1986 à 2012, le Musée d’art moderne de Collioure depuis 1987
et accompagné le chantier de restructuration et d’agrandissement du musée de Céret. Elle a mené une politique culturelle à
vocation transfrontalière et internationale, donnant ainsi une forte
lisibilité à l’histoire des arts plastiques qui s’est déroulée entre
Céret, Collioure et Cadaquès, trois cités qui ont vu passer les
plus grands artistes du XXe siècle : Picasso, Braque, Juan Gris,
Soutine, Chagall, Matisse, Derain, Camoin, Marquet, Survage,
Dali et Duchamp. Elle continue à explorer ce sujet d’étude et de
recherche à travers des publications et des actions culturelles.
Elle a organisé et assuré le commissariat de très nombreuses
expositions d’art moderne et contemporain, notamment : Auguste
Herbin, Antoni Tàpies, Raoul Haussmann, Bernard Pagès, Ben,
Claude Viallat, Joan Brossa, Richard Serra, Joan Miró, Simon
Hantaï, Shirley Jaffe, Chaïm Soutine, Sarkis, Raoul Duffy, Ernest
Pignon, Vincent Bioulès, Riera i Aragò, Léopold Survage, Marc
Chagall, et en particulier sur Matisse et le fauvisme, et Picasso
et le cubisme.
Joséphine Matamoros et Bruno Gaudichon ont été co-commissaires des expositions Picasso. Objets de peintre / peintre d’objets
à Céret et Roubaix en 2004, et Picasso céramiste et la Méditerranée à Aubagne, Sèvres et Washington en 2013, 2014 et 2015.
Émilie Girard
Conservateur du patrimoine, responsable du Centre
de conservation et de ressources du Mucem.
Au cours de ses études en histoire de l’art et ethnologie, Émilie
Girard se spécialise en Antiquité tardive et débute des travaux
de recherche sur la Bible égyptienne et ses différentes versions
coptes. Conservateur du patrimoine, elle rejoint l’équipe du Mucem
en 2006, à sa sortie de l’Institut national du patrimoine. En 2008,
elle prend la direction du département des collections du musée
où elle conduit entre autres le chantier qui a permis le transfert de Paris à Marseille de l’intégralité des collections et fonds
conservés, ainsi que le projet de Centre de conservation et de
ressources (CCR) qu’elle dirige aujourd’hui et dont elle coordonne
la programmation des expositions temporaires. Elle a participé
au commissariat de plusieurs expositions du Mucem (Galerie
de la Méditerranée, Food…) et est également chargée du pôle
« Croyances et religions » du musée. Elle a à ce titre publié plusieurs
articles consacrés aux objets religieux conservés par le musée.
Entretien avec les commissaires de l’exposition
Joséphine Matamoros et Bruno Gaudichon
13
En quoi les arts et traditions populaires trouvent-ils un écho dans l’œuvre de Picasso ?
Bruno Gaudichon et Joséphine Matamoros— Picasso était très marqué par ses racines. Cette pérennité
des sources populaires intervient de deux façons : par des thèmes récurrents dans son œuvre, liés à des
pratiques populaires et culturelles (la mantille des femmes espagnoles, les instruments de musique, le cirque,
la tauromachie, la colombophilie, etc.), mais aussi par cette préoccupation qui l’anime au sortir de la guerre,
celle de faire évoluer son œuvre par des incursions dans des domaines nouveaux comme l’artisanat d’art (la
céramique, l’orfèvrerie, la linogravure, etc.). Enfin, il nous a semblé important de montrer quelle fut son approche
de la sculpture, notamment après-guerre, dans une période faste de recherches : il crée alors des sculptures
d’assemblage avec des objets trouvés, des objets simples, populaires. L’une des plus célèbres est la Tête de
taureau (1942), créée avec un guidon et une selle de bicyclette. Ce qui est intéressant, c’est qu’il ne part pas
de l’œuvre à faire ; c’est l’objet trouvé qui en devient le stimulus. Il ne s’agit pas pour lui de faire du bricolage,
mais de traduire le pouvoir évocateur de l’objet.
« Il ne s’agit pas pour lui de faire du bricolage,
mais de traduire le pouvoir évocateur de l’objet. »
Dans l’exposition, de quelle façon va s’opérer la mise en miroir des œuvres de
Picasso avec les objets issus des collections du Mucem ?
B.G. et J. M. — Montrer les objets ayant directement inspiré Picasso s’avère impossible, car ceux-ci sont avalés
par l’artiste dans les œuvres elles-mêmes. Mais nous avons pu trouver dans les collections du Mucem des
objets pouvant tout à fait illustrer ses préoccupations. Ainsi, dans chaque salle de l’exposition, seront présentés,
d’abord, quelques objets en écho avec le thème abordé. Ajoutons enfin qu’il existe des liens entre Picasso et le
Mucem : il ne faut pas oublier que Picasso a bien connu Georges Henri Rivière, le fondateur du Musée des arts
et traditions populaires (dont les collections ont rejoint celles du Mucem, ndlr) ; à une époque où l’on a justement reconsidéré l’objet populaire : muséifié par Rivière et sacralisé par Picasso, qui l’intègre dans ses œuvres.
Cette exposition propose une nouvelle grille de lecture de l’œuvre de Picasso…
J.M. et B. G. — Une rétrospective pour des artistes comme Picasso, cela n’a plus vraiment de sens aujourd’hui.
Nous proposons donc, en effet, une nouvelle grille de lecture de son travail, qui n’a encore jamais été explorée.
Cette question de l’importance des arts et traditions populaires dans l’œuvre de l’artiste nous permet de créer
un fil nouveau dans la découverte de Picasso.
L’exposition mêle chefs-d’œuvre et pièces inédites. Quelques exemples ?
J.M. et B. G. — Nous avons en effet des œuvres importantes et célèbres, notamment dans la salle des sculptures d’assemblage avec La Guenon et son petit, dont la tête est constituée de deux petites voitures que
Picasso avait piquées à son fils : c’est une icône. Sans parler du tableau l’Acrobate, œuvre magnifique, très
ancrée dans sa passion pour le cirque. Quant aux pièces inédites ou peu montrées, elles sont nombreuses :
citons par exemple l’ensemble de carreaux créés par Picasso avec Derain, présenté en France pour la première fois ; ou les trois compotiers en argent faits avec François Hugo, qui devraient étonner beaucoup de
monde. Sans oublier la série des affiches en linogravure créées pour les expositions annuelles de céramique
de Vallauris. On les a toutes, c’est une première. Et puis ces grands tableaux tauromachiques absolument
extraordinaires, et très peu vus… Nous avons bénéficié d’un grand nombre de prêts de collections particulières,
ce qui nous permet d’avoir des pièces très rares.
Entretien avec les commissaires de l’exposition
14
Qu’est-ce qui vous a le plus marqués durant vos recherches pour cette exposition ?
J.M. et B. G. — Le fait, justement, que cette nouvelle grille de lecture devenait une vérité. Nous avons pu
vérifier que cette question des arts et traditions populaires avait du poids dans l’œuvre de Picasso. Au fil de
nos recherches, en défaisant la pelote, certaines choses prenaient un sens nouveau. Nous avons relu les
textes de Sabartès : il y évoque notamment un tableau peint par le père de Picasso, Le Pigeonnier, comme un
élément très marquant pour l’artiste ; et sa passion pour la colombophilie se verra d’ailleurs illustrée par une
magnifique suite d’œuvres. La preuve que ce côté matriciel de son enfance prend une importance immense
et transparaît dans ses thèmes et ses techniques. Ce Pigeonnier, Picasso ne l’avait jamais revu depuis son
enfance (il s’était engagé à ne plus revenir en Espagne tant que Franco était au pouvoir). Nous l’avons retrouvé,
et il sera dans l’exposition.
Entre cirque, musique et tauromachie, et de l’artisanat d’art à la sculpture,
cette exposition explore l’œuvre de Picasso dans toute sa richesse.
Et réserve son lot de surprises !
J.M. et B. G. — Cette capacité à rebondir sur tout ; de faire, de tout, les pièces d’un puzzle plein de surprises,
c’est le génie de Picasso. Nous espérons proposer une exposition dynamique et jubilatoire… Tout en restant
sérieux dans notre propos ! La scénographie proposée par Jacques Sbriglio et son équipe devrait d’ailleurs
aider à cet émerveillement que nous souhaitons. Cette part du jeu est très importante dans la construction
de l’œuvre de Picasso, qui savait allier distance et profondeur avec une facilité déconcertante.
Scénographie15
Jacques Sbriglio
Jacques Sbriglio est architecte urbaniste. Il dirige l’agence
Sbriglio architectes installée au cœur de la métropole
Aix-Marseille.
Parmi ses différents secteurs d’activité, comme l’urbanisme et
l’architecture, cette agence compte également de nombreuses
références en France et à l’étranger en matière de scénographie d’expositions. Parmi celles-ci on peut noter : l’Arteplage de
Neuchâtel en Suisse (2002), mais également toute une série
d’expositions réalisées autour de l’œuvre de Le Corbusier, que
ce soit en Autriche (1998), à Taiwan (2002), en Inde (2007), au
Brésil (2009), et enfin à Marseille (2013) dans le cadre de l’année Capitale de la culture. Professeur des Écoles d’architecture,
Jacques Sbriglio est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et
conférences sur l’architecture moderne et contemporaine.
www.sbriglio-architecte.fr
« Picasso conduisait les spectateurs à examiner la cohérence
interne de son art. Au lieu de placer son travail de façon à tracer
une évolution d’une période à une autre distincte, il brouillait la
trajectoire d’abord en contredisant toute progression simple et
en attirant l’attention à la fois sur la consistance remarquable des
sujets et sur la variété de ses interprétations… On peut dire que
l’accrochage était en soi une œuvre d’art. »
Michael Fitzgerald, à propos de la rétrospective Picasso organisée par lui-même
à la Galerie Georges Petit à Paris en 1932. Cité par Pierre Daix dans Pablo
Picasso, Éditions Taillandier 2007.
Exposer Picasso à Marseille, et qui plus est, dans le Musée des
civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, recouvre plus d’une
signification. D’abord autour de la biographie de ce peintre qui, de
Malaga en passant par Barcelone et la Côte d’Azur, aura choisi
cette terre d’élection, la Méditerranée et sa lumière, pour y développer une partie importante de son œuvre. Ensuite parce que,
comme l’indique Pierre Daix, un lien particulier lie Picasso avec
Marseille où en compagnie de Braque il vient, au cours de l’année
1912, visiter les nombreuses boutiques coloniales présentes dans
cette ville afin d’acheter des masques africains et autres objets
d’art nègre, dont on va retrouver les influences dans la peinture
qu’il va mettre en œuvre au cours des années qui vont suivre.
Mais au-delà de ce préambule, imaginer une scénographie autour de l’œuvre de Pablo Picasso réclame quelques exigences
tant cette œuvre, célébrissime par-delà les années, requiert,
pour être exposée, un cadre dans lequel aucune extravagance
formelle n’est permise, de même que tout effet de matières
ou de couleurs. En effet, la force d’expression de ces œuvres
est telle que celles-ci parlent d’elles-mêmes, obligeant ainsi le
contenant à s’effacer derrière le contenu. Pour ce faire, la scénographie proposée ici autour du thème « Picasso et les arts
et traditions populaires » prend son sens autour de trois idées
clefs. La première construit un parcours en résonance avec
l’architecture du Mucem conçue sur le principe d’une ziggurat
reliant le port à la ville. La deuxième séquence se déroule au fil
des différentes sections de cette exposition à partir de la mise
en place d’une série d’icônes spatiales définissant le cadre de
chacune de ces sections. La troisième organise une sorte de
portrait croisé entre les œuvres de Pablo Picasso et les objets
référents issus des collections du Mucem, sans que jamais le
visiteur puisse les confondre.
Quant à l’ambiance lumineuse de cette scénographie, elle exalte
le blanc en opposition avec les ambiances crépusculaires des
espaces du Mucem mais également en référence à l’œuvre de
Picasso qui a parcouru toutes les étapes, et même au-delà, de
ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui l’art moderne.
Quatre sections rythment la visite de cette exposition.
La première, qui correspond à la séquence d’entrée, intitulée :
« Picasso et la vie quotidienne : racines », rappelle les liens existant
entre l’œuvre de Picasso et les rites et traditions populaires. Elle
est symbolisée ici par un espace pensé comme un petit oratoire.
La deuxième, « Objets et thèmes fétiches », en référence aux
thèmes de la musique, du cirque ou de la tauromachie – si
présents dans l’œuvre du peintre –, est dominée par la figure
circulaire de l’arène et / ou de la piste qui vient s’inscrire comme
le centre de gravité de la composition d’ensemble de cette
scénographie.
La troisième, nommée « Les techniques et leurs détournements »,
enchaîne une suite d’espaces ordonnée autour de la céramique,
qui constitue, de par le nombre d’objets présents, un des espaces
majeurs de cette exposition.
Enfin la quatrième et dernière section, « L’objet matériau », se
présente sous la forme d’une grande galerie de sculptures,
ouverte sur la Méditerranée visible depuis cette salle au travers
de la résille de la façade du Mucem, comme un dernier clin d’œil
à la mantille, si chère à la mémoire de la culture hispanique.
Jacques Sbriglio — Architecte scénographe
Autour de l’exposition
16
Le catalogue de l’exposition
Picasso et les arts et traditions
populaires
Coédition Mucem / Gallimard
Ouvrage collectif, sous la direction de Bruno Gaudichon,
conservateur en chef du patrimoine et Joséphine Matamoros,
conservatrice en chef du patrimoine.
21 × 28 cm, 288 pages
Relié à bords francs
300 illustrations
Avec les contributions de : Jacques Durand, Clare Finn,
Philippe Forest, Émilie Girard, Cécile Godefroy, Salvador Haro
González, Brigitte Léal, Teresa Ocaña, Virginie Perdrisot,
Eduard Vallès, Sylvie Vautier.
Le catalogue de l’exposition Picasso et les arts et traditions populaires propose une lecture inédite de l’œuvre de Picasso en examinant dans le détail la façon dont Picasso s’est approprié les
savoir-faire artisanaux et les thèmes traditionnels de l’Espagne
populaire. Les spécialistes des différents univers qu’il a explorés,
du cirque à la tauromachie en passant par le flamenco, expliquent
comment il les a utilisés, renouvelés ou bien la manière dont il
a participé à leur développement. Deux entretiens inédits, avec
Claude Picasso et Lionel Prejger, viennent compléter les récits
des collaborations de Picasso avec les meilleurs artisans de son
époque. Ils révèlent encore le génie de l’artiste, qui a su magnifier l’artisanat et gommer, dans son œuvre, la frontière pourtant
tenace qui le sépare des beaux-arts.
35 € TTC ISBN : 978-2-07-017868-1
Parution : 22 avril 2016
La librairie-boutique du J4 est ouverte
tous les jours (sauf le mardi) aux heures
d’ouverture du Mucem
Visuels disponibles pour la presse
Ces photographies peuvent être utilisées dans le cadre de la
promotion de l’exposition Un génie sans piédestal , Picasso et
les arts et traditions populaires, présentée du 27 avril au 29 août
2016 au Mucem à Marseille.
La reproduction des œuvres de Pablo Picasso par la presse n’est
pas libre de droits. Merci de prendre en compte les restrictions
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(pas de recadrage), et aucun élément ne doit y être superposé ;
pour la presse en ligne, elles doivent être postées en basse
définition.
1. Edward Quinn, Picasso dans son atelier Le Fournas, à Vallauris, 1953. copyright : Photo Edward Quinn, © edwardquinn.com
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Picasso et la vie quotidienne : racines
2. Pablo Picasso, Parodia de Exvoto La Virgen aparenciéndose a Miguel Utrillo, accidentado, Barcelona, 1899-1900, Huile sur toile, 56,6 × 40,80 cm
Museu Picasso Barcelona / © Succession Picasso 2016
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Les coiffes
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3. Pablo Picasso, Portrait de Paule de Lazerme en Catalane, Perpignan, 19 août 1954, Gouache sur papier, 63 × 46 cm, Musée des Beaux-Arts Hyacinthe
Rigaud / Coll. Musée Hyacinthe Rigaud / Ville Perpignan © Pascale Marchesan / service photo ville de Perpignan © Succession Picasso 2016
4. Pablo Picasso, Portrait de Lee Miller en arlésienne, Mougins, 20 septembre 1937, Huile sur toile, 81 × 65 cm / MP 1990-18, Musée Réatu, Arles, dépôt du Musée
Picasso-Paris / Photo © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © Succession Picasso 2016
5. Pablo Picasso, Tête d’homme, 1912, Fusain sur papier, 64 × 49 cm, LaM, Lille métropole musée d’art moderne d’art contemporain et d’art brut,
Villeneuve-d’Ascq / photo Philip Bernard © Succession Picasso 2016
6. [Collections du Mucem] Peigne, Espagne, début du XXe siècle, Corne, 30,2 × 32,7 cm, Mucem, Marseille / © Mucem / Yves Inchierman
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6
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La musique
7. Pablo Picasso, Mandoline et clarinette, automne 1913, éléments de bois de sapin avec peinture et traits de crayon 58 × 36 × 23 cm / MP247, Musée PicassoParis / Photo © RMN-Grand Palais (Musée Picasso-Paris) / Béatrice Hatala © Succession Picasso 2016
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Le cirque
8. Pablo Picasso, L’acrobate bleu, novembre 1929, Fusain, huile sur toile, 162 × 130 cm / AM 1990-15, Centre Pompidou MNAM-CCI, Paris, dépôt du Musée Picasso
Paris / Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © Succession Picasso 2016
9. Pablo Picasso, Masque, Paris 1919, Carton découpé, peint et ficelle, 22,5 × 17,5 × 0,6 cm / MP 256, Musée Picasso-Paris / Photo © RMN-Grand Palais (Musée Picasso-Paris) / Béatrice Hatala © Succession Picasso 2016
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La tauromachie
10. Pablo Picasso, Le matador, Mougins, 4 octobre 1970, Huile sur toile, 145,5 × 114 cm / MP 223, 13690, Musée Picasso-Paris / Photo © RMN-Grand Palais
(Musée Picasso-Paris) / Jean-Gilles Berizzi © Succession Picasso 2016
11. Pablo Picasso, Portrait de toréador, 3 octobre 1947, Plat rectangulaire en terre cuite blanche moulée. Décor gravé, modelé, piqueté et peint aux oxydes marron,
jaune, vert et bleu sous couverte, 38 × 32 × 4 cm, Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
12. Pablo Picasso, El Picador (le petit picador), Malaga, 1889, Huile sur panneau de bois, 24 × 19 cm, Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann
© Succession Picasso 2016
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La colombophilie
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13. Pablo Picasso, Colombe de la Paix, 16 août 1950, Encre sur papier, 21 × 27 cm, Musée d’art et d’histoire Saint-Denis © Succession Picasso 2016
14. Pablo Picasso, Le perchoir, 13 février 1960, Huile sur toile, 19 × 27 cm, Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
15. Pablo Picasso, Oiseau (Colombe), 7 janvier 1953, Lastre en terre cuite blanche, modelée, peinte à l’engobe, 18 × 11 × 14 cm, Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
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Les jouets
16. Pablo Picasso, Fillette au cerceau, 1919, Huile et sable sur toile, 142,5 × 79 cm / AM 4312P, Centre Pompidou MNAM-CCI, Paris / Photo © Centre Pompidou,
MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © Succession Picasso 2016
17. Pablo Picasso, Oiseau, non daté, Tôle peinte, 24 × 12 cm, Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
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Le bois
18. Pablo Picasso, Femme assise, Boisgeloup, automne 1930, Sapin sculpté 17,2 × 4,5 × 3,5 cm / MP 281, Musée Picasso-Paris / Photo © RMN-Grand Palais
(Musée Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2016
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La céramique
19. Pablo Picasso, Pichet Le peintre et deux modèles, France, Vallauris, 1954, Terre cuite, 26,5 × 23,5 × 18 cm, Mucem, Marseille / © Mucem / Yves Inchierman
© Succession Picasso 2016
20. Pablo Picasso, Pignate décorée d’une chèvre et d’un buste d’homme tenant une coupe, 5 août 1950, Terre rouge culinaire, décor à l’engobe noir,
19,7 × 27 × 24,5 cm / MP 3698 Musée Picasso-Paris / Photo © RMN-Grand Palais (Musée Picasso-Paris) / Gérard Blot © Succession Picasso 2016
21. (Collections du Mucem) Pignate, France, Vallauris, 2e moitié du XIXe siècle siècle, Terre cuite, 22 × 29 × 32 cm, Mucem, Marseille / © Mucem / Yves Inchierman
22. Visage IV, Vallauris, 12 août 1950, Poêlon à châtaignes en terre cuite rouge chamottée tournée, décor peint à l’engobe noir, blanc et gris 11,5 × 31 cm Collection
particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
23. Pablo Picasso, Insecte [1951], Gus (forme Madoura), terre cuite blanche, tournée (éléments modelés et appliqués), gravée et peinte aux engobes, 42,5 × 37 cm,
Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
24. (Collections du Mucem) Gourde, Gard, Meynes, 1938, Terre cuite vernissée, 27 × 32,5 × 27,5 cm, Mucem, Marseille / © Mucem / Yves Inchierman
25. Pablo Picasso, Femme, 1949, Terre cuite blanche tournée, modelée, et peinte à l’engobe, 43 × 18 × 10 cm, Collection particulière. Courtesy Fundación Almine
y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte. / © FABA Photo : Marc Domage © Succession Picasso 2016
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L’orfèvrerie
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26. Jacqueline au chevalet, 1958, Plat rond en argent réalisé d’après une céramique de Picasso. Diamètre 42,5 cm, Domaine de Seneffe – Musée de l’orfèvrerie
de la Communauté française de Belgique / Photo © asbl Domaine de Seneffe - Musée de l’orfèvrerie de la Communauté française de Belgique / Alain Leprince © Succession Picasso 2016
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Le métal
27. Pablo Picasso, Femme et enfant, 1961, Tôle découpée, pliée, assemblée et peinte, 43,2 × 17,60 × 21 cm Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimannn ©
Succession Picasso 2016
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Linogravure
28. Pablo Picasso, Exposition Vallauris 1952, 1952, Linogravure en couleur, 65 × 50 cm, Frederick Mulder Ltd / Frederick Mulder Ltd © Succession Picasso 2016
29. Pablo Picasso, Le Banderillero, impression du quatrième état sur quatre - Baer, IV. a. de (IV.B.d), 26 août 1959, Linogravure en couleur, 53,5 × 66,3 cm , Frederick
Mulder Ltd / Frederick Mulder Ltd © Succession Picasso 2016
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Le textile
30. Pablo Picasso, Serrure, vers 1955, Tapis en laine au point noué, réalisé d’après un carton de Pablo Picasso 193 × 142 cm,
Collection Albertini-Cohen / Photo David Giancatarina © Succession Picasso 2016
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Sculptures d’assemblage
31. Pablo Picasso, Tête de taureau, 1942, Bronze, 42 × 41 × 15 cm , Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
32. Pablo Picasso, Femme portant un enfant, 1953, Morceau de feuille de palmier et bois, peints en vert, bleu, noir et blanc, 173 × 54 × 35 cm,
Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
33. Pablo Picasso, La guenon et son petit, 1951, Bronze, 53,2 × 33,2 × 61 cm Collection particulière / Photo © Maurice Aeschimann © Succession Picasso 2016
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Mécénat22
Fondation d’entreprise PwC France et Afrique
Francophone
La Fondation d’entreprise PwC France et Afrique francophone
pour la culture et la solidarité a été créée en juin 2007.
En participant à cette création, ses membres fondateurs ont
voulu marquer la volonté de tout le réseau français d’audit et de
conseil PwC de soutenir de grandes manifestations culturelles
nationales.
Ils ont aussi voulu témoigner auprès de leurs 4 000 collaborateurs et des 12 000 entreprises qu’ils servent de l’enracinement
de PwC France dans la vie sociale et culturelle de notre pays. En
effet, il faut rappeler que parallèlement à cette action en faveur
de la culture, la Fondation PwC soutient également des projets
sociaux importants, en finançant directement les projets associatifs de ses collaborateurs, et grâce à des partenariats avec
des associations et ONG.
Cette année, la Fondation PwC France et Afrique francophone,
mécène fondateur du Mucem, est mécène principal de l’exposition « Un génie sans piédestal » – Picasso et les arts et traditions
populaires, réalisée par le Musée des civilisations de l’Europe et
de la Méditerranée.
En aidant financièrement à la réalisation de cette nouvelle exposition, les membres de la Fondation et particulièrement son président, Bernard Gainnier, sont fiers de pouvoir contribuer, comme
le permet la loi du 1er août 2003 sur le mécénat, à l’engagement
des entreprises françaises en faveur de l’activité artistique et
culturelle de notre pays.
PwC développe en France et en Afrique francophone des missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil, créatrices de
valeur pour ses clients, en privilégiant une approche sectorielle.
Plus de 208 000 personnes dans 157 pays à travers le réseau
PwC partagent idées, expertises et perspectives innovantes pour
apporter des solutions et des conseils adaptés.
PwC rassemble en France et en Afrique francophone plus de
5 000 personnes dans 23 pays.
Dans la région Sud & Monaco, les 300 collaborateurs de PwC
des bureaux de Marseille, Nice, Montpellier et Monaco proposent
aux grands groupes et aux entreprises de taille intermédiaire
une offre de services multi-compétences, de l’audit financier
aux prestations plus spécialisées (assistance aux introductions
en Bourse, communication financière, IFRS, contrôle interne,
consolidation, fusions / acquisitions, conseil en organisation et
en systèmes d’information…), en lien avec le cabinet d’avocats
PwC Société d’Avocats, membre du réseau international PwC.
Informations pratiques
Réservations &
renseignements
T 04 84 35 13 13—De 9 h à 18 h 7 j / 7
[email protected] / mucem.org
23
Visiteurs en groupes
Les visites en groupes (à partir de 7 personnes), dans
les espaces d’expositions et les espaces extérieurs du site,
se font uniquement sur réservation, au plus tard quinze
jours à l’avance pour les visites guidées et une semaine pour
les visites autonomes.
Tarifs
Horaires réservés aux groupes 9 h – 11 h (excepté en juillet-août)
Billets Mucem
Expositions permanentes et temporaires
9,5 € / 5 € (valable pour la journée)
Réservations obligatoires.
Billet famille
Expositions permanentes et temporaires
14 €
Accès
Visites guidées
12 € / 9 € / 5 € (moins de 18 ans)
Audioguide
2 €
L’accès aux espaces extérieurs et jardins du Mucem
est libre et gratuit dans les horaires d’ouverture du site.
L’accès aux expositions est gratuit pour tous,
le premier dimanche de chaque mois.
Gratuité des expositions pour les moins de 18 ans,
les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires de minima sociaux,
les personnes handicapées et accompagnateur et les
professionnels.
Entrée basse fort Saint-Jean
201, quai du Port
Entrée Panier
Parvis de l’église Saint-Laurent
Entrée J4
1, esplanade du J4
Métro
Vieux-Port ou Joliette
Tram T2
République / Dames ou Joliette
Bus 82, 82s, 60
Arrêt fort Saint-Jean / Ligne de nuit 582
Gratuité de la Galerie de la Méditerranée uniquement
pour les enseignants titulaires d’un Pass Éducation
et les 18-25 ans.
Bus 49
Église Saint-Laurent
Évitez les files d’attente
Achat en ligne sur mucem.org, fnac.com,
ticketnet.fr, digitick.com
Parkings payants
Esplanade du J4 / Vieux-Port / fort Saint-Jean et Hôtel de Ville
Horaires d’ouverture
Réseaux sociaux
Ouvert tous les jours sauf le mardi et le 1er Mai
de 11 h à 18 h : novembre—avril
de 11 h à 19 h : mai—juin
de 10 h à 20 h : juillet—août
www.facebook.com/lemucem
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Nocturne le vendredi jusqu’à 22 h mai—octobre
Dernière entrée 45 minutes avant la fermeture du site.
Évacuation des salles d’expositions 15 minutes
avant la fermeture du site.
Design graphique et photographies :
Spassky Fischer, Paris.
Pablo Picasso, Torero, 12 avril 1971, huile sur toile. Collection Particulière. Courtesy Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte.
© FABA. Photo : Éric Baudouin © Succession Picasso 2016
Mucem, 1 esplanade du J4,
13002 Marseille
Mécènes fondateurs du Mucem

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