Laurent de la Résurrection

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Laurent de la Résurrection
Enseignement Groupe de Prière St. Damien : Bienheureux Laurent de la Résurrection
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Bienheureux Laurent de la Résurrection
Par sa vie et ses quelques écrits, le bienheureux Laurent de la Résurrection nous apprend le plus court chemin pour
aller à Dieu, comme il dit « pour devenir spirituel en peu de temps ».
Une expérience de Dieu
Nicolas Herman naît en 1614 à Hériménil, un petit village de Lorraine. Il vit une conversion à 18 ans. Un
jour en hiver, il regarde un arbre dépouillé de ses feuilles. En considérant que quelques temps après, ces feuilles
paraîtront de nouveau, puis des fleurs et des fruits, il reçut une haute vue de la providence et de la Puissance de Dieu.
Cette vue le détacha entièrement du monde et lui donna un tel amour pour Dieu, qu’il ne pouvait pas dire s’il était
augmenté depuis plus de quarante ans qu’il avait reçu cette grâce.
Un jeune en recherche
Cette forte expérience de Dieu ne le conduit pas au convent. C’est la guerre de Trente ans. Nicolas
s’enrôle. La vie du soldat est un combat sans pitié et Nicolas pleurera ses péchés. Deux fois il se trouve
face à face avec la mort, il est grièvement blessé. Il trouve un appui chez son oncle qui est frère laïc chez les
carmes. Il fait l’expérience de vie érémitique qu’il abandonne au bout de deux ans. Il s’engage à ce moment
au service d’un marquis. Il dira « J’étais un gros lourdaud qui cassait tout. » Il est toujours en
recherche. Après bien des hésitations, Nicolas Herman voit clair, il décide de « donner le tout pour le tout. »
En juin 1640, à 26 ans, il entre chez les carmes déchaux à Paris. Deux mois plus tard, il revêt l’habit des
frères laïcs.
Carme déchaux
Il choisit un nom nouveau « Laurent de la Résurrection », Laurent du « Vivant qu’il ne faut plus chercher
parmi les morts » (voir Lc 24, 5) Son emploi du temps est chargé, il est cuisinier de la communauté : il
prépare les repas pour une centaine de religieux. Notre frère Laurent parlera en connaissance de cause du
train-train quotidien. Sa cuisine lui offre une gamme d’expérience énervantes : heures de pointe, stress,
demandes inopportunes, régimes d’exception, estomacs délicats à ménager, contentement médiocre des
consommateurs, manques d’attention, monotonie des gestes identiques, la fatigue et les éternelles vaisselles
… Où donc est passée cette petite casserole ? A cela s’ajoute l’accueil des pauvres qui sonnent pour leur
repas à l’heure du midi, il s’agit aussi de nourrir les ouvriers dans le couvent en pleine expansion où les
travaux ne cessent pas. C’est dans sa cuisine au milieu des occupation qu’il cherche Dieu.
Un cuisinier mystique
Ses conseils pour vivre la Présence de Dieu naissent de la vie. Laurent est un mystique du quotidien. Il
cherche Dieu aussi bien dans le tourbillon de la journée que dans le silence du cœur. A la Source, il remplit
sa cruche. Au Feu, il allume sa lampe. Il dira « car, il ne m’importe plus de ce que je fasse, ou de ce
que je souffre, pourvu que je demeure amoureusement uni à sa volonté, étant là toute mon affaire. »
Laurent va s’efforcer de vivre dans la présence de Dieu, au commencement de ces occupation il disait à
Dieu « Mon Dieu, puisque vous êtres avec moi, et que par votre ordre je dois appliquer mon esprit à
ces choses extérieures, je vous prie de me faire la grâce de demeurer avec vous et de vous tenir
compagnie, mais afin que cela soit mieux, mon Seigneur, travaillez avec moi, recevez mes œuvres et
possédez toutes mes affection. »
Groupe de Prière St. Damien, Fraternité de Tibériade, 5580 Lavaux-Ste-Anne, Belgium
Diffusion expressément encouragée.
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La présence de Dieu
Dans ce chemin pour vivre la présence de Dieu à chaque instant, la charité tient une place
importante. « Dans la voie de Dieu, les pensées, dit-il sont comptées pour peu, l’amour fait tout. » Le
seul moyen pour notre bienheureux d’aller à Dieu étant de tout faire pour l’amour de Dieu, il lui était
indifférent d’être occupé d’une choses ou d’une autre, pourvu qu’il la fît pour Dieu. C’était lui et
non la chose qu’il regardait. Il savait que la petitesse de la chose ne diminuait en rien le prix de son
offrande, parce que Dieu, n’ayant besoin de rien, ne considérait dans nos œuvres que l’amour dont
elles sont accompagnées.
Lorsque notre frère cuisinier est consulté par les gens du dehors, il répète sur tous les tons « la présence de
Dieu est, à mon sentiment, en quoi consiste toute vie spirituelle et il me semble qu’en la pratiquant
comme il faut, on devient spirituel en peu de temps. » Sa méthode est extrêmement souple. On peut
chercher Dieu là où on se trouve. Laurent de la Résurrection encourage ses amis avec réalisme.
« Souvent, dans les commencements, on croit que c’est du temps perdu, mais on en éprouvera bientôt
les effets. » Il faut que peu à peu l’habitude se prenne. C’est ainsi que notre relation à Dieu devient
personnelle et profonde dans un climat de confiance et de proximité. »
Prier sans cesse
« Se servir de toutes les œuvres de son état pour l’amour de Dieu et pour entretenir sa présence en
nous » écrit-il encore : « je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l’amour de Dieu. » Cette
omelette est le symbole de toutes les petites choses qui remplissent la journée. « Notre sanctification
dépend, non du changement de nos œuvres, mais de faire pour Dieu ce que nous faisons
ordinairement pour nous-mêmes. » Cela consiste réellement à laisser entrer Dieu dans notre vie et
cessez de faire notre popote tout seul. Laurent respire en Dieu.
Vers la canonisation
Après sa mort, le 12 février 1691, ses écrits ont eu un grand rayonnement international, surtout chez
nos frères anglicans et protestants. A l’occasion du troisième centenaire de sa mort, le souhait est né
dans l’Ordre du Carmel d’introduire sa « cause de canonisation ». Les préparations sont en cours.
Le témoignage du Bienheureux Laurent devient pour nous un stimulant dans notre cheminement vers
Dieu au milieu des circonstances concrètes de chaque jour. Par cette adoration intérieure, qui est
une vie cachée, nous ferons nôtre le caractère particulier de notre frère laïc : l’humilité.
« Un petit souvenir de Dieu, une adoration intérieure, personne n’en voit rien, il n’est rien de
plus facile. »
Groupe de Prière St. Damien, Fraternité de Tibériade, 5580 Lavaux-Ste-Anne, Belgium
Diffusion expressément encouragée.