Le gaz naturel et le biogaz dans la Stratégie énergétique 2050
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Le gaz naturel et le biogaz dans la Stratégie énergétique 2050
Erdgas_Telegramm_f_A4_03_13_RZ_erdgas 18.03.13 08:58 Seite 1 Les voitures à gaz devancent les hybrides ➔ Page 2 Printemps 2013 Au-delà de la boule de cristal Le télégramme gaz naturel Le gaz naturel et le biogaz dans la Stratégie énergétique 2050 La Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral ne se cantonne pas à l’électricité, mais vise une approche générale. Toutefois, le rôle que le gaz naturel, le biogaz et leur réseau peuvent jouer dans notre avenir énergétique ne sont pas dûment pris en compte dans le projet mis en consultation. La branche gazière suisse estime que la copie doit être revue en profondeur. Gaz naturel/biogaz, une énergie d’avenir Si la Suisse veut sortir du nucléaire tout en contribuant à réduire les émissions de CO2, le gaz naturel et le biogaz font partie de la solution. Les visions idéales à long terme ne doivent pas nous faire renoncer aux solutions concrétisables à court et moyen terme. Domaine du bâtiment, industrie (énergie de travail) et mobilité, le gaz naturel et le biogaz offrent aujourd’hui sur tous les fronts des alternatives au pétrole, ainsi qu’à l’électricité issue du nucléaire et du charbon. Avec l’amélioration de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, ces solutions ouvrent une voie praticable vers l’avenir énergétique souhaité par le Conseil fédéral. Les conduites de gaz naturel pour stocker du courant Modèle d’exposition du système d’approvisionnement énergétique de demain. En l’état, le projet de Stratégie énergétique 2050 est muet sur l’apport des quelque 18 500 km de conduites du réseau de gaz naturel. Une conduite à haute pression enterrée peut transporter jusqu’à dix fois plus d’énergie qu’une ligne à haute tension, avec moins de pertes qui plus est. Contrairement au réseau électrique, une conduite de gaz peut aussi stocker de l’énergie. Le développement des technologies qui permettent de transformer le courant éolien ou solaire excédentaire produit dans les périodes de basse consommation en gaz renouvelable (Suite en Page 2) Notre politique énergétique se fonde aujourd’hui essentiellement sur des visions, études et scénarios qui nous projettent toujours plus loin dans le futur. Après les Perspectives énergétiques 2035 publiées en 2007, voici, cinq ans plus tard, la Stratégie énergétique 2050. Tout justifiés que soient ces documents, nous ne pouvons pas nous fier à eux seuls. Car l’approvisionnement énergétique est un système bien trop complexe, avec ses variables innombrables, mais aussi ses lois physiques contre lesquelles le droit fédéral est bien désarmé. Le débat énergétique se doit donc de dépasser la boule de cristal, et de jeter notamment un œil chez notre voisin du nord, où un laboratoire géant du virage énergétique se développe depuis quelques années. Les chiffres sont impressionnants: en 2000, quelque 10 térawattheures de courant renouvelable ont été produits; cette année, ce sera probablement au-delà de 130 TWh, soit plus de 20% de la consommation électrique allemande. Mais: dans le même temps, les prix moyens du courant pour un ménage de trois personnes ont doublé, passant de 14 à 28,5 centimes d’euro, et la part du courant issu du charbon dans la consommation énergétique totale est même repartie à la hausse en 2012, à quelque 45 %. Actuellement, personne ne sait comment l’objectif de 80 % de renouvelable à l’horizon 2050 sera réalisé, sans compter que la «part stochastique» requerra le déploiement d’un parc de centrales d’appoint, que personne ne veut payer. Une certitude néanmoins: seule une coordination optimale entre les réseaux de courant, de gaz et de chaleur dans un système global «intelligent» permettra la bonne intégration des énergies renouvelables Dr. Hajo Leutenegger Président de l’ASIG Erdgas_Telegramm_f_A4_03_13_RZ_erdgas 18.03.13 08:58 Seite 2 Printemps 2013 Point chaud – Le télégramme gaz naturel et de le stocker dans le réseau gazier est déjà avancé aujourd’hui (power-to-gas). Au sein de la branche gazière suisse, plusieurs projets sont déjà en cours. Swissgas a l’intention de prendre part à un test pratique de «stockage d’électricité éolienne dans le réseau de gaz naturel» mené par E.ON Ruhrgas dans la région de Falkenhagen (Brandenburg) dans le nord de l’Allemagne, afin d’acquérir de l’expérience et du savoir avec cette nouvelle technologie. Erdgas Zürich AG participera en collaboration avec le fournisseur zurichois d’électricité ewz à un projet pilote de 250 kW à Foulum (Danemark). En Suisse aussi, un projet se concrétise: à Saint-Gall, le stade de football permettra de produire du méthane à partir d’électricité solaire. Le gaz naturel de synthèse ainsi obtenu alimentera les bus des transports publics. Production de courant et de chaleur: rendements élevés grâce au CCF La production simultanée de courant et de chaleur à l’aide de gaz naturel par des installations locales de cogénération (ou couplage chaleur-force, CCF) est très efficace, mais reste en retrait en Suisse par rapport aux autres pays européens. La stratégie proposée ne donne pas les mêmes armes à toutes les installations. Elle ne tient pas compte du fait que les installations CCF seront nécessaires, surtout pour les mois d’hiver, lorsque la consommation électrique est la plus forte. Sans CCF, la Suisse sera encore plus dépendante des importations de courant – issu du nucléaire ou du charbon – et accroîtra la pression sur ses réseaux électriques, qui sont déjà à saturation. Une différenciation claire est nécessaire Le projet met toutes les énergies fossiles dans le même sac, au lieu de les différencier en fonction de leur impact sur l’environnement. Remplacer le mazout par du gaz naturel est la mesure directement applicable la plus efficace pour protéger le climat. Elle permet de réduire sans délai les émissions de CO2 de 25 %. L’option consistant à chauffer les bâtiments exclusivement à l’aide de pompes à chaleur électriques en lieu et place du mazout et du gaz naturel entraînerait entre autres problèmes une hausse de la consommation d’électricité importée précisément durant les mois d’hiver, qui sont déjà les plus saturés. Penser que la majorité des bâtiments couvriront bientôt leurs besoins de chaleur tout en produisant du courant est une vue de l’esprit: à lui seul, un accroissement du taux de rénovation du parc immobilier de 4, 3 voire 2 % n’est viable ni socialement ni économiquement. La réduction des émissions de CO2 obtenue le passage du mazout au gaz naturel pour le chauffage est aussi possible dans la mobilité, si l’on recourt davantage aux véhicules à gaz naturel/biogaz pour remplacer l’essence et le diesel. Encore une fois: il ne faut pas se borner à attendre les solutions théoriques idéales (p. ex. alimenter les véhicules électriques à 100 % avec du courant renouvelable), mais faire des améliorations pratiques dès aujourd’hui. Les efforts déployés pour augmenter massivement la production de biogaz et son injection dans le réseau gazier doivent être reconnus. Les voitures à gaz naturel roulent déjà aujourd’hui avec une part d’environ 20 % de biogaz, et cet agent énergétique renouvelable et respectueux du climat est toujours plus utilisé pour le chauffage. Ne pas mettre en péril la place industrielle Restreindre l’utilisation du gaz naturel dans le domaine du bâtiment entraînerait en outre une baisse du nombre des consommateurs et une forte hausse des coûts pour les consom- Page 2 mateurs restants. L’industrie devrait faire face à une poussée des coûts de réseau économiquement intenable sans avoir d’alternative, avec des conséquences indésirables pour la place économique suisse. Les brèves Les voitures à gaz devancent les hybrides L’Association transports et environnement (ATE) a publié son 30e classement EcoMobiListe, qui nous réserve une nouveauté: les voitures à gaz sont sur la première marche. Elles volent la vedette aux hybrides, qui avaient trusté les honneurs ces dix dernières années. (www.ecomobiliste.ch) L’UE veut stabiliser le prix des certificats d’émission La commission de l’environnement du Parlement de l’UE a approuvé une proposition de modification de la directive relative au commerce des émissions. L’adaptation permettra de retenir 900 millions de certificats de 2013 à 2015, afin de soutenir le prix des droits d’émission européens, qui a récemment dévissé sous les 4 euros par tonne de CO2. (ec.europa.eu/clima) Refonte de la loi allemande sur l’énergie: objectif 2022 Chantier géant: l’Allemagne veut réussir la transition de son système énergétique vers des réseaux intelligents d’ici à 2022. Le Bundesverband der Energie- und Wasserwirtschaft (BDEW) a présenté une feuille de route et les mesures nécessaires. (www.bdew.de) L’ASIG dans la Berne fédérale Andreas Grossen Chef Politique Téléphone 044 288 32 40 [email protected] Michael Schmid Chef Affaires publiques Téléphone 044 288 32 22 Mobile 079 226 71 31 [email protected] Association Suisse de l’Industrie Gazière (ASIG) | Grütlistrasse 44 | case postale | 8027 Zurich Téléphone 044 288 31 31 | Téléfax 044 202 18 34 | [email protected] | www.gaz-naturel.ch Allemagne: institution d’un «Forum de recherche pour le virage énergétique» Le nouveau forum de recherche se penchera notamment sur les interactions entre disponibilité et transformation d’énergie, les infrastructures de transport et de stockage, ainsi que l’approvisionnement et le rôle des consommateurs finaux. www.bmwf.de