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PORTRAIT> Face-à-face : Revault et Wimbée, le privilège de l'âge
(02-12-2005) - Soumis par Mickaël CARON pour France Football - Dernière mise à jour : (11-08-2006)
A trente-trois et trente-quatre ans, le Toulousain et le Messin, opposés ce samedi, sont parmi les gardiens les plus
expérimentés du Championnat. Une ancienneté qui ne contrarie pas une envie intacte.
Leur parcours. Cela fait déjà treize ans que Christophe Revault a débuté en Ligue 1. Pour un match au Parc des
Princes, où il devait assurer l'intérim de Fabien Piveteau. "J'avais des problèmes de dos, mais j'avais toujours réussi à
tenir ma place, se souvient ce dernier. Cette fois, ce n'était pas possible, mais Christophe ne s'attendait pas à jouer. Au
repas du midi, il avait d'ailleurs beaucoup mangé." "Du coup, je n'ai rien avalé à la collation", sourit Revault qui, malgré
la défaite (0-1), réalisa une grosse prestation. Alors stagiaire pro, cette première réussie lui permit de signer peu après
son premier contrat professionnel. Il enchaîna trois saisons en Normandie sans manquer un seul match. Natif de Paris, le
gardien de but répondit à l'appel du PSG au début de la saison 1997-98. Sa terrible bourde en Ligue des champions
contre le Bayern Munich écourta son passage dans la capitale en même temps que la perspective d'une sélection en
équipe de France s'évanouit. A Rennes, il rebondit mais subit une grave blessure. Sa première saison à Toulouse
s'acheva par une rétrogradation en National ! Revault semblait maudit, mais il prit alors la décision la plus importante de
sa carrière. "Il m'a appelé pour que je lui trouve une solution, se souvient Piveteau, devenu agent. Au bout de trois jours
d'essai à Heart of Midlothian, le club écossais lui demanda de rester. Mais dès qu'il apprit que le TFC pouvait repartir en
National, il choisit de retourner à Toulouse. A mon avis, c'est une des clés de la réussite toulousaine depuis cette saisonlà."
Formé à Nancy, Grégory Wimbée a, lui, débuté en D3 à Charleville lors de la saison 1992-93. Au bout de trois ans de
prêt, il fut rappelé en Lorraine et s'imposa rapidement. Il inscrivit même un but en 1996-97. Toutefois, la relégation
happa l'ASNL, et Wimbée partit à Cannes. Blessé quatre mois, il joua peu. "J'aurais pu arrêter ma carrière, se souvientil. Je me suis entraîné seul et je n'ai signé à Lille que trois jours avant la reprise du Championnat." Une conclusion
heureuse qui augura de six années pleines dans le Nord. Marqué par son expérience azuréenne, il mit deux ans à
retrouver son niveau. Sa campagne nordiste durera donc six saisons. Wimbée portera le brassard de capitaine du
LOSC et Martine Aubry, maire de la ville, célébrera son mariage à l'été 2004 ! A trente-trois ans, "Greg" se rapprochait
de chez lui en signant à Metz, le grand rival de Nancy. "Je savais parfaitement où je mettais les pieds", prétend-il.
Leurs caractéristiques techniques. Point commun évident entre les deux "jeunes" hommes (33 ans pour Revault et 34
pour son comparse), parmi les deux plus anciens dans la cage en L1, aux côtés de Barthez (34 ans) ou encore Warmuz
(35 ans) : ce sont deux acharnés de travail. "Lorsque Christophe était encore ma doublure au Havre, raconte Piveteau,
il travaillait déjà beaucoup. C'est un très gros bosseur. La part de travail spécifique avec Joël Beaujouan était importante,
mais lui, il restait encore après l'entraînement pour des séances de tirs avec Teddy Bertin et Ibrahim Ba." Michel Ettore,
le préparateur des gardiens messins, affine la comparaison. "Comme pour Revault, les performances de Wimbée sont
le résultat de son travail et de son professionnalisme." "Sur sa ligne, c'est un des meilleurs en France, si ce n'est le
meilleur, affirme Alain Casanova, le préparateur des gardiens toulousains. Sa technique de main est excellente. En
revanche, son jeu dans la surface et sa lecture des déplacements des attaquants sont encore perfectibles." "Il n'y a pas
d'âge pour progresser, affirme Revault. J'apprends encore dans l'appréhension des matches, dans la connaissance des
bons joueurs de champ, qui sont de plus en plus nombreux. Je suis comme un ordinateur, j'ai besoin de mises à jour
régulières." Ettore insiste sur l'intelligence de Wimbée : "Il connaît ses défauts, le jeu au pied et la vitesse, et ne joue
pas dessus. Il n'a pas de qualités innées de détente, comme notre deuxième gardien, Agassa. Greg dure parce qu'il
est régulier et travaille beaucoup. Il se tire la bourre avec Agassa et Christophe Marichez. Je dois parfois le freiner."
Les deux gardiens se sont croisés à plusieurs reprises sur les pelouses de L1. Revault observe le Messin : "Greg est un
des meilleurs gardiens du début de saison. Il est comme le bon vin. Et je sais de quoi je parle, depuis le Sud-Ouest.
J'espère juste que je n'aurais pas à trop le féliciter après le match samedi." En écho, Wimbée joue la prudence et la
politesse : "Mais Christophe a toujours été excellent à Metz, la pelouse de Saint-Symphorien lui réussit."
Leur personnalité et leur influence sur le groupe. La remontée des Grenat parmi l'élite acquise en 2004, Jean
Fernandez s'est mis en quête d'un gardien expérimenté. La venue de Wiwbée a exaucé son voeu et le portier
originaire d'Essey-lès-Nancy n'a pas tardé à devenir un des hommes qui comptent dans le vestiaire lorrain. "Très
rapidement, il a pris ses responsabilités, observe Grégory Proment. De par sa notoriété et son expérience, il parle
beaucoup aux jeunes. Il est très important dans le groupe. Notre équipe concède beaucoup d'occasions, c'est rassurant
d'avoir un gardien capable de faire des arrêts ou de nous tenir un résultat." "Il écoute quand il faut et il sait rassurer
quand c'est nécessaire, ajoute Ettore. Il n'a jamais souhaité se mettre en avant, mais, malgré notre classement actuel,
il est la grosse satisfaction messine du début de saison."
Avec son vécu, il pourrait facilement jouer les cadors. Mais Christophe Revault s'est doté d'une autre qualité :
l'humilité. "L'aventure en National avec tous ces gamins vaut bien une participation européenne, dit-il. Je ne pensais
pas revoir un jour une pelouse de Ligue 1. C'est ma plus belle expérience sportive. Avec William Prunier et Stéphane
Lièvre, nous étions là pour encadrer les jeunes. Ils venaient vers nous naturellement." "Mais ce n'est pas un donneur de
leçons", ajoute Casanova. Revault répète juste son bonheur de pénétrer sur les stades de L1 chaque samedi. "Je
prends mon pied tous les week-ends !"
Leurs objectifs pour 2005-06. L'irrégularité est le talon d'Achille du TFC cette saison. L'objectif d'une première
qualification européenne sous la présidence d'Olivier Sadran risque d'en souffrir. "Nous voulons terminer dans les onze
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premiers après notre 13e place de la saison dernière", avance l'ancien Havrais. Wimbée, qui a connu la Ligue des
champions avec le LOSC, ne s'attendait pas à lutter pour le maintien deux années d'affilée. "Il y a de bons jeunes dans
ce club", assure-t-il. Pourtant, après une première saison difficile conclue par un maintien heureux, sa deuxième année
sous les couleurs messines risque de ne pas être plus simple. Metz n'a gagné son premier match qu'à la 14e journée (20, face à Ajaccio), au moment où il semblait en train de décrocher irrémédiablement de la course au maintien.
Heureusement, le redressement est visible, puisque la défense messine n'a plus encaissé le moindre but depuis trois
journées. "C'est rassurant pour l'équipe, car c'est le résultat du travail effectué à l'entraînement." Et le club de Carlo
Molinari vient de céder le bonnet d'âne à Strasbourg. Une victoire contre Toulouse donnerait encore plus d'air aux joueurs
de Joël Muller. Et si le scénario se montrait défavorable aux siens, Wiwbée pourrait même monter sur le dernier corner
messin. Histoire de donner un tour plus direct au face-à-face entre "ces deux jeunes gardiens", comme le prétend Michel
Ettore.
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