Vive le marxisme-léninisme-maoïsme!

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Vive le marxisme-léninisme-maoïsme!
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme!
Guerre populaire jusqu'au communisme!
EUSKADI TA ASKATASUNA
ETAT DE LA REFORME ESPAGNOLE
novembre 1984
On connaît bien le rôle moteur des Pouvoirs de Fait dans
l'accélération de la crise du Gouvernement de l'U.C.D. Union del
Centro Democratico).
L'oligarchie a commencé par démanteler le Parti (UCD), puis les
Militaires lui ont donné le coup de grâce lors du fameux Février
1981 en prenant possession par les armes du Parlement espagnol,
Bien conscients de l'intérêt d'une stabilisation définitive de la
Réforme espagnole, les Pouvoirs de Fait ont choisi d'utiliser le PSOE
avec son bagage historique favorable.
Ainsi, l'intégration définitive dans l'O.T.A.N., l'un des points-clef de
la seconde phase de la Réforme, pouvait être effective avec le
P.S.O.E. au Gouvernement. Aujourd'hui, force est de reconnaître que
le PSOE, qui se déclarait adversaire de l'entrée dans l'O.T.A.N.
quand il était dans l'opposition, est, maintenant au Gouvernement,
partisan de cette intégration.
C'est clair: le P.S.O.E. remplissait les conditions requises pour passer
à la 2e phase de la Réforme.
En plus de sa qualité de membre de l'Internationale Socialiste (ce qui
permettrait à "l'Espagne" de faire son entrée dans les Institutions
Occidentales sans rejet dû a son passé franquiste), ce Parti disposait
de son propre syndicat, l'U.G.T. (Union General de Trabajadores),
favorisant la bonne réalisation de la Réforme économique.
Nous ne pouvons que constater aujourd'hui que l'Oligarchie
financière espagnole avait prévu d'utiliser ce syndicat, ainsi que les
autres syndicats réformistes, pour démobiliser la classe ouvrière des
Peuples de l'Etat.
Ainsi, alors que ceux-ci passent par une répression sans précédents
(Acieries,
Chantiers
navals,
Hauts-Fourneaux,
Pêche...
démantèlement de dizaines de milliers de postes de travail), l'U.G.T.
se plie aux directives du patronat.
Dans la première phase de la Réforme, il était prévu que E.T.A. et
l'ensemble du Mouvement de Libération Nationale Basque
disparaîtraient peu a peu ou du moins seraient très affaiblis,
suffisamment pour leur donner le coup de grâce lors de la deuxième
phase.
Mais, malgré les Lois d'exception et la répression ininterrompue,
malgré l'alternative du "Statut de Gernika" octroyé aux Vascongadas
(Euskadi Sud sans la Navarre), par l'entremise de l'Etat espagnol
oppresseur et de la bourgeoisie basque, les composantes de
Mouvement de Libération Nationale Basque dont nous sommes,
maintiennent le cap vers la libération nationale.
Effectivement, si le Parti Nationaliste Basque (PNV) a opté pour la
voie "vascongada", les organisations du Mouvement de Libération
Nationale Basque, conscientes que cette voie (régie par la
Constitution espagnole interdisant toute possibilité d'autogouvernement pour Euskadi Sud) représente une impasse, se sont
structurées autour des cinq points minimum pouvant permettre de
déboucher sur une solution : l'Alternative K.A.S.
OFFENSIVE
C'est dans ces circonstances que le Gouvernement espagnol (aux
mains du social-démocrate Felipe GONZALEZ, vainqueur des
élections et champion de l'Espagne-Une- Grande-Libre, à l'égal des
Pouvoirs de Fait et de FRANCO), lance une offensive visant à
l'extinction politique et militaire des composantes du Mouvement de
Libération Nationale Basque.
La stratégie de cette offensive consiste à faire passer les militants
basques par le goulot d'étranglement policier et psychologique.
Ceci se matérialise par une action tant policière que sociale, légale et
politique afin de miner et réduire toute velléité de résistance. Cette
action est menée essentiellement en direction des secteurs favorables
à E.T.A., en essayant de toucher de préférence les secteurs considérés
comme plus "intimement" liés à l'organisation: famille, amis,
prisonniers et exilés.
Ils agissent ainsi car, étant donné qu'il leur est impossible d'en finir
politiquement avec E.T.A., il ne leur reste plus qu'à tenter de l'isoler
en éliminant son « assise », jusqu'à pouvoir lui imposer la reddition.
QUELQUES
ASPECTS
DU
TACTIQUE: LE « PLAN ZEN »
PLAN
Pour la planification de cette offensive, la Direction de la Sécurité
de l'Etat et le Ministère de l'Intérieur espagnols ont élaboré un Plan
dit de "Sécurité Civile" qui, en fait, une fois analysé, se révèle
destiné à préserver intacts les intérêts de l'Etat, ce qui concrètement
pour nous consiste à soumettre Euskadi Sud aux lois, besoins et
intérêts de l'oligarchie espagnole. C'est là le "PLAN ZEN" (Zona
Especial Norte).
Au moyen de ce Plan, l'Etat espagnol veut devenir à court terme le
"meneur de jeu" dans l'affrontement (que le Général CASINELLO,
chef de la Garde Civil, considère comme la "guerre du Nord" contre
E.T.A.), et asseoir ainsi l'occupation militaire d'Euskadi Sud.
Il est important de signaler que pour acquérir l'initiative dans sa lutte
contre le mouvement de Libération Nationale Basque, il lui faut
connaître en profondeur les différentes organisations qui le
composent. C'est pour cela qu'entre autres se multiplient de façon
ininterrompue les arrestations, interrogatoires sous la torture et
séquestrations temporaires de nombreux militantes basques.
INFORMATION-INTOXICATION
Dans la planification du "PLAN ZEN", l'on trouve une première
phase consistant en une intoxication par les médias. Peu importe que
pour cela il faille acheter journalistes et médias.
Par cette intoxication, on veut persuader l'opinion publique que
l'ensemble du Mouvement de Libération Nationale Basque et plus
particulièrement E.T.A., est en fait un groupe « sectaire et décadent,
de frustrés, fascistes, trafiquants », que notre lutte n'a pas de buts
politique et sociaux mais a pour initiateurs des malades incapables de
vivre dans un société moderne.
Dans le PLAN ZEN, il est prévu de parvenir à substituer dans l'esprit
des gens le terme « terroriste » à celui de « Gudari » (combattant) par
lequel le Peuple Basque manifeste son estime envers le militant
d'E.T.A.
(PLAN ZEN - Chap. IV - 2.5) « Actions par l'intermédiaire des
moyens de communication sociale, consistant en la diffusion de
fausses nouvelles, l'emploi d'une sémantique qui ne favorise pas
celles employées par les organisations basques ».
Par une action particulièrement renforcée sur les médias, le but est de
semer la confusion dans l'opinion publique et l'amener ainsi à
interpréter la lutte de libération nationale du Peuple Basque comme
une lutte dirigée contre la prétendue Jeune Démocratie espagnole.
COLLABORATION FRANCAISE
Dans la minutieuse planification du "PLAN ZEN", l'un des objectifs
est d'obtenir des collaborations.
C'est dans ce domaine que le Gouvernement social-démocrate
espagnol a mis à profit un élément nouveau par rapport aux
gouvernements antérieurs: l'utilisation de l'Internationale Socialiste.
Alors qu'en Euskadi Sud les secteurs socio-politiques tant soit peu
favorables à E.T.A. sont l'objet d'un harcèlement répressif des plus
forts (durcissement envers les prisonniers basques des prisons
espagnoles, multiplication des arrestations, approbation de Lois
d'exception...) le Gouvernement espagnol dépêche ses ministres vers
les divers pays où résident des basques exilés, afin de parachever son
offensive.
Le Gouvernement français, qui voit là une opportunité parfaite pour
profiter de la situation (en négociant sur le dos des réfugiés basques
la concession de contreparties par le Gouvernement espagnol),
décide de collaborer ouvertement dans l'offensive générale, en
s'attaquant aux basques réfugiés en Euskadi Nord.
Cette collaboration s'initie dès la fin 1982 pour se matérialiser de
façon sanglante en Octobre 1983 avec l'apparition
du G.A.L.,
la disparition des réfugiés basques Jose Antonio LASA et José
Ignacio ZABALA à Bayonne; les assassinats de Ramon
ONAEDERRA, Mikel GOIKOETXEA, Angel GURMINDO,
Bixente PERURENA, Eugenio GUTIERREZ, Xabier PEREZ DE
ARENAZA, Rafael GOIKOETXEA, Tomas PEREZ REVILLA,
Jean Pierre LEIBA, trois blessés à divers degrés: Jésus
ZUGARRAMURDI, Roman ORBE, Juan Luis OLIVA
GALLASTEGI.
Expulsions par l'Administration française de Txutxo ABRISQUETA,
José LARRETXEA, Joxean MUGIKA, Karlos IBARGUREN, Peio
ANSOLA, J. Miguel ARRUGAETA, J. Angel URTIAGA, J. Antonio
GASTON, Venancio SEBASTIAN, J. Lorenzo AYESTARAN, José
ARRUTI, Juan Cruz SAENZ, Miren ARTOLA, Eugenio
BARRUTIBENGOA, Jesus ORTEGA, José Antonio ZURUTUZA,
Ramon SUSUARREGI, Asencion URRATE, Karlos ARRIARAN,
Inaki OTEGI, Koldo SARALEGI, Juan José ARISITZABAL, Julian
TENA,, Eugenio ETXEBESTE, J. Miguel GALDOS, Luziano
EIZAGIRRE, Angel CASTRILLO et F. Javier ALBERDI.
Et trois extradés: José Manuel MARTINEZ BEIZTEGI, Juan Karlos
GARCIA RAMIREZ et Pakito LUJAMBIO. Avec la concession de
l'extradition de trois réfugiés basques, on ne peut plus avoir de doute
sur la collaboration française dans les plans de Madrid.
OFFRE DE REINSERTION-REDDITION
Nous devons tout d'abord signaler l'importance que revêt pour les
corps de police espagnols qui s'affrontent au Mouvement de
Libération Nationale Basque, la Collaboration et le témoignage de
membres des organisations adverses. La collaboration en question est
celle obtenue de gens arrêtés ou emprisonnés.
Il est offert à ces militants basques des réductions de peines, la
liberté provisoire, etc., en échange de cette collaboration.
En cas de réponse positive, leur mise au secret est obligatoire (PLAN
ZEN – chap. III - 1.3). Et quand les renseignements obtenus sont
utilisés pour des poursuites judiciaires, ils ne peuvent être présentés
comme témoins devant les tribunaux (Plan ZEN – chap. III - 2.2).
On le voit, les offres de réinsertion sont jugées par les responsables
espagnols comme seule issue envisageable pour tous ceux qui luttent
en faveur de la libération d'Euskadi Sud. Dans le cadre de cette
offensive générale, leur tactique réside en l'espèce à favoriser des
abandons individuels afin d'acculer E.T.A. en lui enlevant tout appui
dans la Société basque.
Passant un cran de plus, le Ministre de l'Intérieur espagnol, José
BARRIONUEVO, par l'intermédiaire de la presse, a intimé l'ordre à
notre Organisation de remettre ses armes (23 août 1984). En
l'occurrence, il a implicitement déclaré que le harcèlement répressif
ne ferait que s'accroître contre ceux qui visaient la libération
nationale.
En définitive, le gouvernement espagnol cherche à diviser et faire
disparaître les organisations basques, en faisant miroiter pour
certains des offres de réinsertion et en exigeant la reddition pour les
autres.