Votre premier examen vaginal - Ce à quoi vous devez vous attendre

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Votre premier examen vaginal - Ce à quoi vous devez vous attendre
Votre premier examen vaginal - Ce à quoi vous devez vous attendre
par Dr Barbara Goldman, MD
Bon nombre de jeunes femmes se sentent anxieuses à l’idée de subir leur premier
examen vaginal. C’est bien compréhensible, puisqu’il s’agit d’une partie du corps des
plus intimes. Si vous connaissez mieux en quoi consiste habituellement l’examen
vaginal, vous serez peut-être moins mal à l’aise. Bien des femmes, même si elles ont
déjà subi cet examen, craignent de ressentir un malaise et risquent de remettre ce
rendez-vous à plus tard. Cependant, il est très important pour les femmes de tous âges
de subir périodiquement un examen vaginal en vue de rester en bonne santé.
Le médecin peut avoir plusieurs raisons d’effectuer un examen vaginal:
Afin d’effectuer un test de Pap, en vue de vérifier la présence de cellules anormales
du col.
2. Afin d’effectuer des prélèvements qui permettent de détecter une infection transmise
sexuellement ou de déterminer la cause des pertes vaginales.
3. Afin d’examiner la taille et la forme de l’utérus et des ovaires.
1.
Avant l’examen, le médecin vous posera probablement plusieurs questions relativement à
votre cycle menstruel : la date de votre dernière menstruation; si vous êtes régulière; si
vos menstruations sont douloureuses ou abondantes; si vous avez des pertes vaginales,
des démangeaisons ou de la douleur au moment des relations sexuelles. Il se peut qu’il
ou elle vous pose des questions sur votre vie sexuelle de l’année qui vient de s’écouler.
Ce sont des questions très personnelles, et il se peut que vous n’ayez pas très envie d’y
répondre. Toutefois, plus vous renseignez votre médecin, et plus il ou elle sera en
mesure d’évaluer avec précision votre état de santé.
Il vaut mieux vider sa vessie avant l’examen vaginal. Vous ressentez ainsi moins de
malaises et le praticien ou la praticienne peut plus facilement procéder à l’examen. Mais
vérifiez d’abord avec le personnel du centre de consultation si vous aurez besoin d’un
échantillon d’urine ce jour-là.
Au moment de procéder à l’examen vaginal, on vous demandera de vous déshabiller et
de vous étendre sur la table d’examen. Vous poserez les talons sur des supports
(appelés étriers). Ainsi, le médecin assis ou debout à l’extrémité de la table d’examen
aura accès à vos organes génitaux. Pour le médecin, il s’agit d’une procédure de routine
et vous n’avez aucune raison de vous sentir mal à l’aise.
Voici tout de même trois conseils à suivre qui devraient vous faciliter les choses :
1. Écartez les jambes vers les côtés de la table. Le fait d’utiliser les muscles externes
de la cuisse favorise la relaxation des muscles internes.
2. Appuyez fermement les fesses sur la table. Votre tendance naturelle sera de
soulever les fesses, ce qui vous portera à resserrer les muscles autour du spéculum.
Par conséquent, faites l’effort de vous appuyer fermement sur la table au lieu de vous
soulever.
3. Respirez normalement. Si vous retenez votre respiration, les muscles se tendent, ce
qui augmente votre malaise au cours de l’examen. Respirez lentement et
régulièrement, ce qui vous aidera à vous détendre. Essayez de compter vos
respirations ou d’adopter un certain rythme.
Le praticien ou la praticienne insère délicatement dans le vagin un spéculum en métal ou
en plastique préalablement réchauffé. L’insertion s’effectuera facilement si vous êtes
détendue. Il existe différentes tailles de spéculum. Si vous ressentez un malaise, dites-le
au médecin. (Vous devriez mentionner au médecin toute douleur ressentie à n’importe
quelle étape de l’examen, car cette dernière pourrait lui indiquer des problèmes dont il lui
faudra tenir compte.) Le médecin ouvre ensuite lentement le spéculum, ce qui lui permet
de visualiser le col (cette partie de l’organisme qui fait communiquer l’utérus avec le
vagin). Il inspecte le vagin afin de détecter toute rougeur ou inflammation, ce qui
indiquerait une infection. Il vérifie ensuite s’il n’y a pas de sécrétions (certaines sécrétions
sont normales dans le vagin). Il ou elle vérifie également la présence de coupures, de
déchirures ou de kystes sur le col.
Le test de Pap
La personne qui procède à l’examen prélève délicatement quelques cellules du col au
moyen d’un petit instrument qui ressemble à une spatule miniature en bois. C’est ce
qu’on appelle le frottis vaginal. Vous n’avez rien à craindre. C’est tout comme lorsqu’on
vous frotte le bras pour enlever la peau morte, vous ressentez à peine une petite pression
ou un mouvement, mais pas de douleur. Ce prélèvement est envoyé au laboratoire où on
vérifie s’il ne s’y trouve pas des cellules anormales. Cette éventualité peut vous sembler
effrayante, toutefois cela arrive assez souvent. Si on vous annonce la présence de
cellules anormales dans votre frottis vaginal, communiquez avec votre médecin qui vous
dira quoi faire dans un tel cas.
On prélèvera aussi un échantillon un peu à l’intérieur du col au moyen d’un petit goupillon
semblable à une brosse à mascara. Il se pourrait que cet examen provoque une crampe
(comme celles que vous ressentez pendant vos menstruations. On prélève ensuite un
autre échantillon à l’intérieur du col au moyen d’un long bâtonnet recouvert d’ouate à une
extrémité, dans le but de vérifier la présente de l’agent responsable de la gonorrhée ou
de la chlamydia, deux infections transmises sexuellement. On prélève enfin un
échantillon des sécrétions vaginales. Après avoir procédé à tous ces prélèvements,
lesquels font partie du test de Pap, on retire le spéculum.
L’examen bimanuel
Le praticien ou la praticienne examine ensuite manuellement les organes internes. C’est
ce qu’on appelle l’examen bimanuel. Cet examen permet au médecin d’évaluer la taille, la
forme et la position de l’utérus, des ovaires et des trompes de Fallope. Il ou elle applique
une substance lubrifiante sur les doigts d’une de ses mains gantées qu’il ou elle insère
délicatement dans le vagin. Il ou elle pousse alors le col vers le haut tout en pressant sur
l’abdomen avec l’autre main. La personne qui procède à l’examen peut ainsi palper
l’utérus des deux mains. Vous sentirez la pression et le mouvement, et peut-être un léger
malaise, mais ce n’est pas douloureux. Enfin, le médecin vérifiera les ovaires en
déplaçant la main vers les côtés de l’abdomen, tout en poussant sur la paroi vaginale de
l’autre main. S’il ou elle pousse un peu trop fort, il se peut que vous ressentiez une
douleur soudaine. S’il ou elle exerce une pression moyenne, vous ressentirez seulement
un certain malaise.
Après l’examen, le médecin quittera la salle afin que vous puissiez vous habiller. Le
médecin reviendra afin de vous prescrire des médicaments ou pour vous parler de
l’examen. N’oubliez pas de lui demander quand prendre votre prochain rendez-vous
avant de quitter le cabinet de consultation.
On recommande le test de Pap à toutes les jeunes femmes de 18 ans et plus qui sont
actives sexuellement. Si vous n’êtes pas active sexuellement, demandez à votre
médecin s’il est nécessaire de subir un test de Pap dans votre cas. Si vous prévoyez
devenir active sexuellement, un examen vaginal constitue une bonne occasion d’en
apprendre plus sur les moyens de contraception, et de vous informer sur la façon de
vous protéger des maladies transmises sexuellement.
Les femmes lesbiennes pourraient croire qu’elles n’ont pas besoin d’un examen vaginal
si elles ont eu pendant un certain temps une partenaire féminine. Bien que la recherche
nous apprenne que le risque de contracter une maladie transmise sexuellement et
d’avoir des cellules du col anormales est inférieur chez les femmes lesbiennes, ces
dernières devraient tout de même subir un examen bimanuel une fois l’an, en particulier
si leur partenaire, ou elles-mêmes, ont déjà eu des relations hétérosexuelles complètes.
La fréquence des tests de Pap dépend des antécédents médicaux de chacune. Ce peut
être une fois par année, ou encore une fois à tous les deux ou trois ans. Le test de Pap
fait partie des moyens de rester en bonne santé, que la femme soit active sexuellement
avec un homme ou une femme, ou qu’elle ne le soit pas du tout.
Un examen vaginal vous donne également l’occasion d’en apprendre plus sur le
fonctionnement de votre organisme. Il vaut mieux être suffisamment à l’aise avec son
médecin pour pouvoir lui poser des questions. Votre médecin collabore avec vous dans
le but de vous garder en bonne santé. En tant que patiente, vous avez le droit d’obtenir
des réponses à vos questions, et d’exprimer vos commentaires.