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Novembre 2012
TOPICS IN AMPLIFICATION
Programme Live Music de Bernafon
Depuis toujours, jouer ou écouter de la musique
sont des comportements humains universels,
sans frontières géographiques ou culturelles. Que
des gens se retrouvent, à l’occasion d’un mariage,
d’une fête ou autres évènements, la musique est
presque toujours présente (Levitin, 2006). En tant
qu’audioprothésiste le principal objectif est de
faciliter les échanges avec les autres et
d’améliorer aussi considérablement la qualité de
leur vie en préservant leurs liens sociaux. Nos
efforts cliniques se concentrent sur la perception
de la parole dans différents environnements,
nous oublions parfois d’autres signaux comme
ceux du monde de la musique, qui sont aussi très
chargés de sens. Si pour certains la musique peut
être un hobby, une profession ou même une
simple manière de passer agréablement le
temps, les musiciens ou les simples amateurs de
musique sont, néanmoins, souvent déçus par la
qualité musicale de leurs appareils auditifs,
principalement conçus pour la parole et non pour
un signal musical (Chasin et Russo 2004). De fait,
il existe maintes différences acoustiques entre
musique et parole et une aide auditive peut réagir
de manière tout à fait inadéquate à la musique.
Bernafon, bien conscient que la musique est
essentielle dans la vie d’un grand nombre de ses
clients, a ainsi développé un programme spécifique d’écoute musicale en direct appelé le
Programme Live Music. Ce programme
combine la puissance du procédé ChannelFree™,
traitant le signal avec une réponse en fréquences
à large bande, à celui du Live Music Dynamics,
destiné à améliorer la qualité d’écoute aussi bien
pour les musiciens que les amateurs de musique.
www.bernafon.com
Dans cet article, nous analyserons les différences
entre les signaux musicaux et les signaux du
langage parlé, puis nous détaillerons les trois
éléments qui composent le Programme Live
Music.
Différences entre musique et parole
Il existe un grand nombre de différences entre la
musique et la parole (Chasin, 2006, Chasin et
Russo, 2004). Nous en présentons trois.
1. Le spectre sonore de la musique et le
spectre de la parole
La parole a un spectre (le champ des fréquences
produites) relativement uniforme du fait que notre
système vocal en est la source. Il existe un spectre
vocal à long terme, repéré par nombre de
standards acoustiques (par exemple, Byrne et al.,
1994, ANSI S3.5, 1997) qui montrent comment les
sonorités de la parole sont acoustiquement
représentées. Le spectre sonore n’est utilisé que
comme base d’ajustements rationnels destinés à
restaurer, par amplification, la compréhension de la
parole.
La musique, de son côté, provient de nombreuses
sources très différentes et son spectre peut, dans
certains cas, se rapprocher du bruit et, dans
d’autres, de la parole (Chasin et Russo, 2004).
C’est pour cela qu’il n’existe pas de véritable
spectre musical moyen dans la durée.
Programme Live Music
2. Les différences d’intensité
En tant que professionnels des soins auditifs,
nous différencions classiquement la parole à voix
basse (50 dB SPL) de la conversation (65 dB SPL)
et de la parole à voix forte (80 dB SPL). Le niveau
sonore du cri monte, quant à lui, à 83 dB SPL
(Chasin, 2006). Par contre, il en va très différemment de la musique qui peut facilement
atteindre 105 dB (A)1 avec des pics à 120 dB (A).
Killion (2009) a même mesuré des pics à 114 –
116 dB (C) dans la salle de concert d’un orchestre
symphonique. On notera cependant que ces pics
de haute intensité sont très brefs et qu’on ne les
considère pas comme dangereux pour le système
auditif (Killion, 2009).
Trois systèmes fonctionnent ensemble dans le
programme Live Music :
1. Live Music Dynamics
2. Traitement par ChannelFree™
3. Réponse en fréquences à large bande.
Regardons maintenant chacun de ces systèmes
individuellement et comment ils travaillent
ensemble.
1. Live Music Dynamics
Comme nous l’avons expliqué plus haut, la
musique a des intensités et des facteurs de crête
différents de la parole. Ces caractéristiques
dynamiques représentent un défi pour les aides
auditives numériques. Ceux-ci, classiquement,
compressent les pics du signal au-dessus de
95 dB avant leur conversion analogique en numérique. Si cela est plus que suffisant pour la parole,
même à niveau sonore élevé, il n’en est pas de
même pour la musique en direct qui, dans ce cas,
aura une sonorité compressée : peu naturelle,
voire légèrement déformée. C’est un handicap
pour les musiciens qui doivent être à même de
bien entendre leurs partenaires pour jouer
ensemble. Le système Live Music Dynamics
remonte le niveau à 110 dB de manière à préserver les pics de la musique avant de la traiter
par ChannelFree™.
De ces considérations sur les différences entre
parole et musique, il est très facile de comprendre pourquoi leurs signaux doivent être
traités différemment par l’aide auditive. Nous
allons maintenant examiner les trois systèmes de
programme Live Music que Bernafon a mis au
point pour améliorer la qualité sonore de l’écoute
musicale.
1
L’échelle
dB A est utilisée pour mesurer approximativement ce que nous entendons, par opposition au niveau
physique de ­p ression sonore. L’échelle dB C sert à
mesurer les pics du signal. Des filtres correspondants à
chacune des échelles sont utilisés dans la plupart des
appareils de mesure.
BERNAFON
Fig. 1 : Musique amplifiée sans Live Music Dynamics
Durée
Amplitude
3. Le facteur de crête
On peut décrire le facteur de crête comme la
différence entre le niveau du pic et le niveau
moyen (RMS), c’est-à-dire la différence instantanée entre le pic d’un signal et son niveau
d’ensemble absolu. La parole a un facteur de
crête relativement constant de 12 dB alors que
dans la musique ce dernier peut atteindre
18 à 20 dB pour de nombreux instruments
(Chasin, 2006). Cette caractéristique acoustique
de la musique est très importante pour son
impact dynamique.
Amplitude
La parole a un rapport bien défini entre le volume
sonore (l’impression psychologique produite par
­l’intensité d’un son) et l’intensité elle-même (la
quantité physique rapportée à la magnitude ou
l’amplitude du son). Pour la musique, ce rapport
est variable et dépend beaucoup de l’instrument
joué (Chasin, 2006).
Fig. 2 : Musique amplifiée avec Live Music Dynamics
Durée
Les figures 1 et 2 représentent la musique sous
forme d’onde, avec l’amplitude en ordonnée et la
durée en abscisse. Dans la figure 1, où le signal
TOPICS IN AMPLIFICATION
musical est représenté sans faire appel à Live
Music Dynamics, les pics ondulatoires sont
écrêtés au niveau des pointillés rouges. L’appareil
auditif ne va convertir en données numériques
que les valeurs situées entre ces deux lignes. En
revanche dans la figure 2, le même signal, traité
avec Live Music Dynamics, sera mieux préservé,
avec une dynamique plus naturelle et plus ample,
qui pourra être alors convertie en signaux
numériques.
2. ChannelFree™
Le procédé ChannelFree™ représente un grand
pas en avant dans le traitement des signaux
musicaux. Il est doté d’une vitesse d’exécution
élevée et traite les signaux comme un tout de
manière à maintenir l’équilibre entre l’énergie
harmonique des hautes et des basses
fréquences2. Les harmoniques des hautes
fréquences sont particulièrement importantes
pour apprécier le timbre (la différence entre divers
instruments produisant la même hauteur de son
avec la même intensité : par exemple, un violon et
une trompette jouant la même note). Cet équilibre
est crucial pour la qualité sonore de la musique.
Avec le procédé ChannelFree™ les différences
entre les niveaux sonores sont respectées et
pro­duisent chez l’auditeur un sentiment de perception naturelle des signaux musicaux. Comme
les pics peuvent être plus importants dans la
musique, ainsi que nous l’avons vu plus haut dans
l’examen du facteur d’écrêtage, cela peut
déclencher trop tôt le mode de compression d’un
appareil auditif ­standard. Cependant le procédé
ChannelFree™ va répondre rapidement au signal
musical tout en conservant les rapports existant
entre les différents niveaux. Il s’ensuit que le
signal est amplifié à un niveau confortable pour
l’oreille, niveau défini par les réglages du logiciel
Oasis et par l’intervention de l’audio­prothésiste.
La haute qualité sonore du procédé ChannelFree™
a été reconnue : dans une étude de Dillon et al.
(2003) menée auprès d’auditeurs malentendants,
2
il a été attribué à Symbio (une première version de
l’appareil auditif faisant appel à la technologie
ChannelFree™) les plus hautes notes comparatives entre différents appareils auditifs numériques
pour la qualité sonore de la musique de piano.
3. Réponse en fréquences à large bande
Il est bien connu qu’une réponse en large bande
de fréquences contribue à la perception du
caractère naturel de la musique (voir Moore et Tan,
2003 ; Killion 2009). Les appareils auditifs équipés
de ­programme Live Music ont une réponse en
fréquence allant jusqu’à 10 000 Hz, ce qui est
largement suffisant pour l’audition précise de la
plupart des sons, quand on sait que le do aigu d’un
piano est à 4186 Hz et que le plus haut des do
d’un violon est à 2093 Hz (Levitin, 2006).
Expérience avec le programme
Live Music
Hockley et al. (2010) ont mené une étude examinant les évaluations des attributs de qualité
sonore par 9 musiciens professionnels (8 hommes
et 1 femme). Quatre de ces musiciens étaient des
musiciens d’instruments à vent (clarinette, saxophone et flûte), dont trois de jazz, tandis que
l’autre était un musicien plus classique. Trois
autres étaient violonistes classiques qui jouaient
de l’alto. Les deux derniers musiciens étaient deux
guitaristes électriques. Ces musiciens n’étaient
pas en mesure de porter des aides auditives
numériques en raison de la mauvaise qualité du
son, ce qui a finalement interrompu la lecture de la
musique et le plaisir de jouer. Ces neuf musiciens
ont été équipés de Veras 9 ­Bernafon, contour
d’oreille programmé à la fois avec le programme
Multi-Environnement et le programme Live
Music. La fidélité globale du son entendu avec
le programme Live Music est jugée nettement
supérieure à celle du programme MultiEnvironne­ment. Le programme Live Music a
obtenu à une meilleure notation de la qualité du
son par l’ensemble de ces musiciens.
our un examen plus approfondi du procédé ChannelP
Free™, voir Schaub (2008) et Schaub (2009), “ ChannelFree™, proprietary Bernafon technnology ”, numéro de
juillet 2009 de Topics in Amplification. www.bernafon.com.
BERNAFON
TOPICS IN AMPLIFICATION
Depuis 1946, nous sommes passionnés par le développement d’aides auditives de haute technologie
permettant aux malentendants de profiter d’expériences auditives authentiques. Grâce à l’ingénierie et la
précision suisses et à notre engagement pour le service personnalisé, nous nous efforçons de dépasser
les attentes de nos clients. Notre objectif est d’apporter au quotidien un bénéfice à nos partenaires. Dans
Byrne, D., Dillon, H., Tran, K., Arlinger, S., Wilbraham,
En
conclusion …
plus de 70 pays, nos représentants et employés partagent
la même
vision d’une
communication
auditive
K., Cox,
R., Hagerman,
B., Heto,
R., Kei, J., Lui,
C.,
sans
limite
pour
tous
les
malentendants.
Kiessling,
J.,
Kotby,
M.N.,
Nasser,
N.H.A.,
El
Kholy,
La musique diffère considérablement de la parole
et représente un véritable défi pour les aides
­auditives. Avec le Programme Live Music,
Bernafon a créé un programme destiné à produire
pour l’oreille des signaux musicaux de grande
précision en respectant trois éléments
­importants.
Premièrement, le Programme Live Music
préserve la dynamique de la musique.
Deuxièmement, la technologie ChannelFree™
se charge d’amplifier la musique de manière
égale pour le champ dynamique de l’oreille.
Troisièmement, une réponse en large bande de
fréquences contribue à la perception du caractère
naturel de la musique. La combinaison de ces
trois éléments est bénéfique à la fois pour le
musicien et pour l’amateur de musique. Le
Programme Live Music permet d’apprécier
toute la richesse de l’univers musical.
W.A.H., Nakanishi, Y., Oyer, H., Powell, R., Stephens, D., Meredith, R., Sirimanna, T., Tavartkiladze,
G., Frolenkov, G.I., Westermann, S., & Ludvigsen,
C. (1994). An international comparison of long-term
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Bernafon A.G. (2009). ChannelFree™, proprietary
Bernafon technology. Topics in Amplification,
July 2009, www.bernafon.com.
Siège principal
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France
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