Compte rendu de la session de septembre 2005
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Compte rendu de la session de septembre 2005
Chancellerie d’Etat 5 septembre 2005 Compte rendu de la première séance Lundi 5 septembre 2005 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 186 députés. Le président ouvre la séance en exprimant, au nom des parlementaires, sa compassion et sa solidarité envers les victimes des intempéries du 22 août. Sur proposition de Monsieur Dätwyler, il invite les députés à verser le montant d’un jeton de présence sur le compte de la Chaîne du Bonheur en faveur des victimes de la catastrophe. Il adresse également une pensée aux victimes de la catastrophe de La Nouvelle Orléans. Entrée de nouveaux députés au Grand Conseil Le président. Deux nouveaux députés entrent au Grand Conseil : Madame Elisabeth Blaser-Gerber, Oberthal (UDC) qui succède à Monsieur Urs Müller et Monsieur Christian Vaquin, Moutier (PDC) qui prend le siège de Monsieur Hubert Frainier. Madame Blaser prête serment et Monsieur Vaquin fait la promesse. Motions d’ordre Motion d’ordre Kunz, Diemtigen (VLL) Organisation d’un débat sur les dégâts dus aux intempéries et aux inondations en présence des membres compétents du Conseil-exécutif. Motion d’ordre Häsler, Wilderswil (VLL) Les interventions concernant les intempéries seront traitées si possibles pendant la session de septembre. Motion d’ordre Michel, Brienz (UDC) Le Grand Conseil consacre une journée de la session de septembre aux travaux de déblaiement. Le président. Je vous propose d’examiner conjointement ces trois motions d’ordre. Je puis vous informer de ce que quelques interventions ont déjà été déposées sur le sujet. D’autres suivront sans doute. Le gouvernement est disposé en en traiter certaines déjà durant la session de septembre. Mais d’autres de ces interventions nécessitent un approfondissement car elles touchent à des questions de fond. Le Bureau se prononcera définitivement jeudi sur les interventions à traiter durant cette session. M. Lorenz Kunz, Diemtigen (VLL). Le président du Grand Conseil a eu des paroles touchantes en ce qui concerne les intempéries qui ont frappé récemment le canton de Berne. Les dégâts sont énormes et sont, à mon avis, encore sousestimés. Je pense que ceux-ci vont se monter à guère moins d’un milliard de francs. Nous ne pouvons simplement passer à l’ordre du jour comme si de rien n’était. 427 Quelle leçon importante faut-il tirer de ces événements ? Nous avons vu que les routes en bordure de rivières ne sont pas suffisamment protégées en Suisse. Des tonnes de graviers et de pierres ont été emportées par la furie des eaux. Il faut dès lors se demander comment renforcer plus efficacement les rives. A mon avis, nous ne pourrons nous passer du béton et je dois l’avouer même en tant que politicien vert. Nous devons aborder ces questions. La population touchée ne comprendrait pas que nous évitions un tel débat. Il faut savoir qui va payer ces reconstructions et se demander comment tirer les leçons de cette catastrophe. J’ose espérer que vous allez accepter ma motion d’ordre. Je demande à ce propos un vote par appel nominal. Mme Christine Häsler, Wilderswil (VLL). Chacun le sait, même s’il n’a pas été directement concerné : le canton de Berne a été durement touché par les dernières intempéries, d’où notre motion d’ordre. Nous sommes heureux d’apprendre que le gouvernement y répond positivement. Nous espérons que les mesures d’urgence demandées dans une motion comportant d’autres points portant sur le long terme seront aussi examinées. Je vous remercie de votre appui. M. Hans Michel, Brienz (UDC). Je proviens d’une région qui a été très durement touchée. D’autres régions l’ont été, comme celle de Brienz qui a malheureusement enregistré la perte de deux êtres humains. Mais les médias ont insisté sur les dégâts subis à Brienz alors que d’autres régions, comme celle du Lütschental, ont été passées sous silence. C’est la raison du dépôt de ma motion d’ordre : les dégâts sont bien plus étendus et plus graves que ce qui est apparu dans les comptes rendus. Je propose donc que les députés consacrent une journée de la session, par exemple la dernière, à venir en aide aux populations durement touchées. Il y a en effet du travail pour tout le monde. Tous ne devraient pas forcément œuvrer au même endroit. Je suis en tout cas certain que la population saurait estimer un tel geste. Le président. La proposition de Monsieur Kunz n’est pas recevable telle quelle. Le parlement ne peut en effet débattre d’un sujet sans disposer d’une proposition du gouvernement ou une intervention parlementaire. Les motions d’ordre de Madame Häsler et de Monsieur Michel sont, quant à elle, recevables. Si Monsieur Kunz maintient sa motion d’ordre, le parlement devra d’abord se prononcer sur son admissibilité avant de voter sur celle-ci. M. Heinz Siegenthaler, Rüti b. B. (UDC). Au nom du groupe UDC, je tiens tout d’abord à remercier toutes les personnes ayant mis leurs forces à disposition pour venir à bout de cette catastrophe naturelle. Dans une telle situation, il incombe d’abord au gouvernement de donner des directives. Le parlement a un rôle stratégique : c’est du moins ce que nous ne cessons d’affirmer. Mais il est difficile, maintenant déjà, de traiter avec objectivité d’interventions parlementaires. Nous pourrons discuter bien plus sérieusement en novembre, sur la base de données précises. En ce qui concerne les motions d’ordre : nous rejetons celle de Monsieur Kunz pour les motifs invoqués par le président du Grand Conseil. Nous appuyons par contre celle de Madame Häsler et, pour une majorité de notre groupe, également celle de Monsieur Michel. Nous sommes en effet persuadés qu’un travail concret sur place sera plus profitable en ce moment que de longs débats. 428 5 septembre 2005 M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD). J’aimerais d’emblée manifester toute la sympathie du groupe PRD aux personnes touchées par cette catastrophe dans notre pays. Notre groupe est persuadé que la motion d’ordre de Monsieur Kunz ne va pas dans la bonne direction. Nous ne voulons pas discuter pour discuter et rejetons donc cette motion. Nous acceptons par contre celle déposée par Madame Häsler. Quant à la motion d’ordre de Monsieur Michel, je doute – et avec moi sans doute les autres membres du groupe PRD – que les députés soient les bonnes personnes pour prêter main forte. Notre tâche consiste plutôt à réfléchir dans cette salle. Malgré toute la sympathie que j’éprouve pour cette proposition, je doute qu’elle soit la bonne. M. Andreas Rickenbacher, Jens (PS). Je tiens à m’associer aux remerciements exprimés par les préopinants à cette tribune. Dès le début, nous avons estimé que la population du canton et en particulier les régions touchées par cette catastrophe attendaient des autorités politiques qu’elles s’occupent de la question. Aussi avons-nous déposé une motion urgente. Nous estimons que le parlement doit aborder le thème des mesures urgentes durant la session de septembre. Mais nous devons aussi regarder vers l’avenir et chercher quelles sont les erreurs qui ont été commises afin de pouvoir désormais les éviter. C’est dans ce sens que nous avons déposé aujourd’hui d’autres interventions. La motion d’ordre de Monsieur Kunz est à nos yeux irrecevable et nous espérons qu’il va la retirer. Quant à la motion d’ordre de Madame Häsler, elle est difficilement applicable telle qu’elle est formulée. Il y a en effet des interventions parlementaires au sujet de cette catastrophe qui nécessitent une étude approfondie avant de passer devant le Grand Conseil. Notre groupe n’a pas pu discuter de la motion d’ordre de Monsieur Michel et il m’est difficile d’évaluer quelle serait l’attitude de notre groupe à son égard. Personnellement, je ne pense pas que le parlement ne soit bon qu’à réfléchir et à développer des concepts. Je pense que ses membres peuvent fort bien, pour une fois, laisser tomber la cravate et travailler dans la boue. Je laisse pourtant la liberté à mon groupe de décider sur ce point. Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). Je tiens à mon tour à exprimer mon empathie aux populations touchées par les intempéries dans le canton de Berne et mes remerciements aux sauveteurs. Nous ne pouvons accorder notre appui à la motion d’ordre de Monsieur Kunz : nous ne voulons pas discuter dans le vide. La motion d’ordre de Madame Häsler nous semble plus sensée puisqu’elle contient une proposition concrète. Nous allons la soutenir car nous sommes prêts à examiner les interventions parlementaires auxquelles le gouvernement est disposé à répondre immédiatement. La semaine dernière, nous avons discuté d’une proposition analogue à celle de Monsieur Michel. Nous ne voulons cependant pas d’un exercice alibi. S’il est possible d’organiser une intervention valable de la part du parlement, nous y sommes favorables. Mais nous ne pouvons évaluer l’opportunité d’une telle action. Ce sont les spécialistes qui doivent prendre la décision. C’est à ces conditions que nous sommes prêts à participer à une telle action. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). A nos yeux, il est juste, important et urgent que le Grand Conseil débatte de la question de ces intempéries. Nous déplorons le fait qu’il ne soit pas possible de mener un débat général sur ces condi- Chancellerie d’Etat tions particulières, comme le demande la motion d’ordre de Monsieur Kunz. Mais nous y arriverons par un autre biais si la motion d’ordre de Madame Häsler est acceptée. Donner un signe ne suffit pas : il faut agir concrètement. Aussi avons-nous décidé vendredi que l’excursion de groupe serait consacrée à la région sinistrée, où nous prendrons pelles et brouettes pour aider la population. Nous recommandons aux autres groupes parlementaires d’agir de la sorte. Si nous perdons un jour de session, nous serons peut-être moins à même de traiter tous les objets à l’ordre du jour. C’est pourquoi nous proposons aux différents groupes d’utiliser leur journée d’excursion pour aider les populations sinistrées. Cependant, si une aide de la part de tout le Grand Conseil est organisée, nous sommes évidemment partants. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC).Vous serez sans doute étonnés de m’entendre sur la proposition de mon collègue de parti Monsieur Michel. Je le dis comme je le pense : j’estime que sa proposition est pleine de bonnes intentions mais inopportune. L’affaire est sérieuse. Chaque député a la possibilité de se rendre personnellement sur place, sans que soit engagé tout l’appareil du Bureau du Grand Conseil et de la Chancellerie. On l’a déjà dit : dans de telles circonstances, face à une telle douleur, il est de mauvais goût de vouloir engager tout le capital politique. (Applaudissements isolés). M. Hans Küng, Diemtigen (UDC). J’estime que la proposition de Monsieur Kunz n’est pas bonne du tout. Pour avoir parcouru les régions sinistrées durant dix jours, je puis affirmer qu’il n’y a plus besoin de mener un débat sur cette catastrophe. J’ai appris de la part de trois membres du gouvernement qu’ils se sont rendus sur place pour évaluer les dégâts. Quant à une action ciblée de la part du Grand Conseil, je ne partage pas tout à fait les vues de Monsieur Grunder. L’intervention devrait être organisée afin que chacun puisse agir selon ses possibilités. Mais elle permettrait de démontrer que la Berne cantonale n’est pas indifférente aux malheurs des régions éloignées de la capitale. Le président. Il appartient aux auteurs des motions d’ordre de s’exprimer une fois encore. M. Lorenz Kunz, Diemtigen (VLL). J’ai moi-même été coupé du monde à la suite des intempéries. Aujourd’hui encore, j’ai dû attendre à deux endroits que la route soit sécurisée et je suis arrivé en retard. Pensant que je ne viendrais pas, mes collègues ont essayé de formuler ma demande de manière à ce qu’elle soit recevable. Je retire donc ma proposition au profit de la leur. Etes-vous satisfait, Monsieur Käser ? M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD). J’ai simplement voulu mettre en doute le fait que le parlement soit l’endroit adéquat pour mener un tel débat sans aucune préparation. Chacun d’entre nous est au courant des événements. En parler n’apportera rien et c’est pourquoi je m’y refuse. Je me félicite de ce que Monsieur Kunz ait retiré sa motion d’ordre au profit de celle de Madame Häsler. Le président. Madame Häsler renonce à prendre la parole. M. Hans Michel, Brienz (UDC). Je l’ai dit : l’action d’aide du Grand Conseil pourrait être organisée vers la fin de la session. Beaucoup de régions sont touchées et l’on peut y répartir les personnes. L’organisation d’une telle journée ne pose absolument aucun problème. Il s’agit de manifester notre Chancellerie d’Etat 5 septembre 2005 solidarité et rien d’autre. C’est le message que nous voulons faire passer. Je demande un vote par appel nominal. Vote Pour la motion d’ordre Häsler Contre Le président. Serait-il possible d’organiser cette action plus tard, après la session de septembre ? M. Hans Michel, Brienz (UDC). A mon avis, cette action devrait être organisée durant la session. Mais si les impératifs de l’organisation l’exigent, je consentirais bien entendu aussi à ce que cela se passe en dehors de la session. Le président. Dans ce cas, il faudrait biffer « de la session de septembre ». La proposition aurait alors la teneur suivante : « Le Grand Conseil consacre une journée aux travaux de déblaiement. » M. Hans Michel, Brienz (UDC). Je puis m’accommoder de cette version. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Le gouvernement a déjà fait part de ses sentiments de compassion pour les personnes et les régions qui ont été durement touchées par les intempéries dans notre canton. Je le répète maintenant en son nom à cette tribune: nous faisons part encore une fois de notre sympathie à toutes les personnes qui ont souffert de ces intempéries. Le gouvernement – quatre de ses représentants – s’est rendu dans les régions sinistrées, discrètement, car nous n’avons pas voulu de mise en scène parce que les gens sont dans le malheur; il a pu constater et souligner l’efficacité de nos systèmes d’intervention, par exemple les états-majors de conduite, les pompiers, les PC. Le commandement décentralisé de ces unités de conduite a fonctionné de manière exceptionnellement efficace. Le gouvernement remercie à nouveau toutes ces personnes qui se sont admirablement engagées pendant ces périodes difficiles pour notre canton. En ce qui concerne le débat d’aujourd’hui, comme l’a dit le président du Grand Conseil, le gouvernement est d’accord de suivre le Grand Conseil si celui-ci décide que les interventions parlementaires déjà déposées, qui sont déclarées urgentes comme telles, soient traitées durant cette session. Le gouvernement comprend ici l’attitude du Grand Conseil, qui voudrait en parler durant cette session et il est prêt à préparer des réponses aux interventions parlementaires urgentes déposées, à les regrouper la prochaine semaine et à faire en sorte que le thème soit discuté ici in globo avec les conseillères d’Etat responsables des dicastères compétents. Tout à l’heure, Monsieur Heuberger s’est demandé ce que pouvait bien répondre le gouvernement à ces interventions parlementaires. Nous allons donc répondre à ces interventions parlementaires dans la mesure où naturellement il est nécessaire et possible d’y répondre. Si des détails d’ordre technique sont demandés et que ceux-ci dépassent la possibilité de concevoir une réponse dans les trois ou quatre jours qui viennent, on devra attendre plus longtemps et traiter ces affaires au mois de novembre. Il y a certaines interventions parlementaires qui ont été déclarées urgentes et qui portent avant tout sur des débats politiques, d’engagement du canton, d’engagement de l’Etat, comme soutien notamment aux régions sinistrées au moment où ces dernières sont dans une phase soit de déblaiement soit de reconstruction. Le gouvernement est d’accord, en ce qui concerne de telles interventions, quand c’est possible et nécessaire, de répondre déjà à cette session, afin de permettre au parlement d’avoir un débat à cette session la semaine prochaine. Dans ce sens, il est d’accord avec la motion d’ordre de Madame Fässler. 429 174 voix 2 voix 2 abstentions Le président. Monsieur Michel a demandé le vote par appel nominal. La majorité qualifiée requise est de 35 voix. Vote Pour le vote par appel nominal 59 voix Vote par appel nominal Pour la motion d’ordre: Aebischer, Aellen, Aeschbacher (Gümligen), Anderegg, Astier, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Bernasconi, Blanchard, Blaser-Gerber, Bolli Jost, Bornoz Flück, Brönnimann, Burkhalter-Reusser, Burn, Dätwyler, Devaux Stilli, Eberhart, Eberle, Etter, Fässler-Schärer, Fischer (Meiringen), Freiburghaus, Gasser, Gnägi, Graber, Grimm, Grossen, Haas, Hadorn, Hänni (Thoune), Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Heuberger, Hofer, Hufschmid, Indermühle, Kaiser, Kilchherr, Küng, Küng-Marmet, Kunz (Diemtigen), Kurt, Kurth, Lauterburg-Gygax, Lörtscher, Markwalder, Messerli, Meyer, Michel (Brienz), Michel (Lyss), Oesch, Pauli (Nidau), Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Rickenbacher, Riesen, Rösti, Scheurer, Schiltknecht, Schnegg, Schneider, Schneiter, Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz-Sommer, Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Staub-Lerch, Stauffer, Steiner, Sterchi, Streiff-Feller, Struchen-Schwab, Stucki, Stucki-Mäder, Studer, Suter, Sutter (Bienne), Tanner, Tiefenbach, Vaquin, von Siebenthal, Wenger-Schüpbach, Wiedmer, Zuber, Zwahlen (90 voix). Contre: Aeschbacher (Bätterkinden), Andres, Antener, BeeriWalker, Bernhard-Kirchhofer, Bertschy, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser, Bommeli, Boss, Brand, Bühler, Burkhalter (Linden), Contini, Eichenberger, Erb, Feller, Fischer (Longeau), Fuchs, Gagnebin, Gerber (Bienne), Gfeller, Gresch, Grunder, Guggisberg, Haldimann, Haudenschild, Hess (Münsingen), Hess (Stettlen), Hofmann, Hostettler, Huber, Jaggi, Käser (Langenthal), Käser (Meienried), Käser (Münchenbuchsee), Kneubühler, Kohler-Jost, Kropf, Lagger, Landolt, Lanz, Leuenberger, Löffel, Lüthi, Marti Anliker, Matti, Moser, Näf, Pardini, Pauli (Schliern), Portmann, RuferWüthrich, Ryser, Sägesser, Salzmann, Schär-Egger, Schärer, Schnyder Zysset, Schori (Berne), Seiler, Siegenthaler (Berne), Spring, Stalder, Stalder-Landolf, Sutter (Niederbipp), von Allmen (Thoune), Wälchli-Lehmann, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Widmer (Berne), Widmer (Wanzwil), Wisler Albrecht, Zryd (76 voix). Abstentions: Baumgartner, Burkhalter (Rümligen), Fritschy, Giauque, Hänni (Kirchlindach), Hess-Güdel, Jenk, LoosliAmstutz, Morgenthaler, Pulver, Rhyn, von Ballmoos, Winkenbach-Rahn (13). Absents: Aebersold, Aeschlimann, Berberat, Bieri (Spiez), Buchs, Bütler, Ernst, Friedli, Gerber (Gohl), Hänni (Köniz), Kunz (Berthoud), Künzler, Künzli, Lecomte, Müller, Renggli, Salzmann-Hänzi, Schwarz, Staub-Beccarelli, von Allmen (Gimmelwald) (20 députés). Le président Koch ne vote pas. Le président. Vous avez accepté la proposition par 90 voix contre 76 et 13 abstentions. 430 5 septembre 2005 Prolongation du délai de traitement des interventions parlementaires La prolongation du délai de traitement est acceptée tacitement pour la motion suivante: Motion 282/04 Commission LSE (Käser, Münchenbuchsee) « Evaluation des prestations du corps enseignant ». Rapport adressé au Grand Conseil par la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB) (Rapport de la CEP) 190/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Analyse des bases financières des deux caisses de pension du canton de Berne Texte de la motion du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de faire soumettre à une analyse indépendante la situation financière des caisses de pension du canton de Berne (CPB et CACEB) afin qu’il soit établi notamment si le financement des caisses est garanti à long terme dans l’hypothèse d’un rendement réaliste de la fortune, si les stratégies de placement des caisses répondent à leur capacité de risque (structure d’âge des assurés, réserves de fluctuation, etc.) et si les mesures d’assainissement mises en œuvre à la CACEB permettent réellement, à la lumière d’une analyse détaillée, l’assainissement en l’espace de vingt ans. Les résultats de ces recherches seront présentés au Grand Conseil dans un rapport. Au besoin, les adaptations des bases légales qui pourraient se révéler nécessaires sont proposées aux organes compétents. Développement A l’issue de ses recherches, la CEP est d’avis que la CACEB se trouve peut-être encore en situation de déséquilibre financier et qu’elle doit pour garantir les prestations rechercher un rendement qui ne correspond pas à sa capacité de risque, rendement au demeurant que la stratégie de placement actuelle ne permet pas de réaliser. La CEP recommande dès lors que la situation actuelle (plans de prévoyance, mesures d’assainissement, stratégie de placement) soit soumise à une analyse complète et indépendante, à l’intention de la CACEB, du Conseil-exécutif et du Grand Conseil. Les adaptations des bases légales qui pourraient se révéler nécessaires doivent être soumises à ces autorités. Pour la CEP il serait utile de mener le même type d’analyse pour la CPB également afin qu’il soit possible de déceler là aussi les risques à long terme. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 Le Conseil-exécutif ne fait pas partie du système de surveillance spécialisé de la prévoyance professionnelle. Ce sont en effet les caisses de pension elles-mêmes qui sont au premier chef responsables du respect des dispositions légales et réglementaires. Elles sont ensuite contrôlées par des organismes de contrôle qualifiés et des experts en prévoyance professionnelle. Selon la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP), l’autorité de surveillance se trouve au sommet de la pyramide de contrôle. Dans le canton de Chancellerie d’Etat Berne, l’autorité de surveillance est l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations, auquel le Conseil-exécutif ne peut pas donner de directives pour l’exercice de la surveillance. Selon le droit cantonal bernois, le Conseil-exécutif doit exercer une surveillance des établissements de droit public uniquement lorsque cette compétence est expressément réglée dans une loi spéciale. Or, les lois spéciales régissant la CACEB et la CPB n’attribuent pas de tâche de surveillance substantielle au Conseil-exécutif, ce qui explique la grande autonomie dont jouissent les caisses de pension. Le Conseilexécutif n’a donc pas non plus d’obligation de surveillance directe au sens de l’article 95, alinéa 3 de la Constitution cantonale. Mais il a la possibilité de procéder à l’analyse demandée par la présente motion, indépendamment de toute compétence juridique de surveillance. Par courrier du 26 octobre 2004, la Commission administrative de la Caisse de pension bernoise (CPB) a soumis au Conseil-exécutif un bilan de la situation de la CPB, notamment de sa situation financière. Le Conseil-exécutif a ensuite soumis à la société Hewitt Associates SA pour analyse le bilan dressé par la CPB elle-même. Le 28 février 2005, Hewitt a rendu une expertise, dont le gouvernement a pris connaissance le 23 mars 2005 et qu’il a transmise à la CPB en la priant d’en étudier les recommandations et de rendre compte de leur mise en oeuvre à la Direction des finances, à l’intention du Conseil-exécutif. Actuellement, le Conseil-exécutif se prépare à faire analyser à nouveau par Hewitt les propositions que présentera la CPB et à lui demander de donner son appréciation à la lumière des conclusions du rapport de la CEP. Le Conseil-exécutif va par ailleurs inviter la Caisse de pension bernoise à produire une analyse de sa stratégie de placement conformément aux recommandations formulées dans le rapport de la CEP. Le Conseil-exécutif se réserve expressément la possibilité de faire soumettre l’étude de la CPB à l’analyse d’un autre expert externe. Quant à la CACEB, elle a fait récemment l’objet d’une analyse externe globale de la société Hewitt Associates SA dans le cadre du projet d’assainissement. Dans son rapport du 20 octobre 2004, le Conseilexécutif a présenté en détail au Grand Conseil le déroulement et les résultats de cette analyse externe. Les hypothèses sur lesquelles se fonde le projet d’assainissement seront au besoin réexaminées. Selon le règlement de prévoyance relatif aux prestations et aux cotisations, la commission administrative de la CPB examine chaque année la nécessité et la hauteur des contributions d’assainissement et en rend compte sans délai au Conseil-exécutif. Selon l’article 49, alinéa 2 de la loi sur la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (LCACEB; ROB 05-29), le Conseil-exécutif doit rendre compte chaque année au Grand Conseil de l’état de mise en œuvre des mesures visant à résorber le découvert et du risque de mise à contribution de la garantie de l’Etat. Le Conseil-exécutif prévoit de procéder d’une manière similaire s’agissant de la stratégie de placement de la CACEB. Le Conseil-exécutif est disposé à présenter un rapport d’analyse au Grand Conseil. Proposition: adoption. Le président. Nous allons d’abord mener un débat de fond incluant la motion 190/2005 de la Commission d’enquête parlementaire. Puis nous examinerons les différentes parties du rapport avant de passer au vote final sur la prise de connaissance de celui-ci. Les députés Jürg Gerber, Christoph Erb et Irène Hänsenberger s’abstiendront volontairement lors de ce débat. Ils pour- Chancellerie d’Etat 5 septembre 2005 ront demeurer dans la salle sans toutefois prendre la parole ou voter. La parole est au président de la CEP. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. A la fin de l’année dernière, vous avez nommé une Commission d’enquête parlementaire (CEP) afin d’éclaircir le dysfonctionnement de la Caisse d’assurance du corps enseignants bernois (CACEB). Les événements essentiels dans cette affaire peuvent être groupés en trois chapitres : les engagements de capital risque des années 90, les erreurs de la stratégie d’investissement à la fin des années 90 qui ont avant tout conduit au découvert et la phase de recapitalisation. En résumé, il apparaît que le découvert de la CACEB n’est pas dû principalement aux placements de capital-risque comme l’a prétendu le Contrôle des finances dans son rapport sur le contrôle spécial. Des conséquences auraient néanmoins dû être tirées de ces placements. Le problème essentiel a été un déséquilibre structurel qui a entraîné une stratégie de placement à haut risque qui seule permettait à la caisse d’atteindre les objectifs de rendement dictés par ses plans de prévoyance et la structure de ses assurés. Cette situation à haut risque a été accentuée par une recapitalisation insuffisamment préparée. On pensait alors que la celle-ci viendrait à bout de tous les problèmes ; elle les a en réalité accentués. Ce sont les organes de la Caisse qui portent la responsabilité principale de ce dysfonctionnement. La surveillance du Grand Conseil a bien fonctionné et le gouvernement a bien fait son travail dans l’ensemble. Permettez-moi encore une remarque personnelle. En automne dernier, certaines personnes, dont les représentants du gouvernement et certains parlementaires, n’étaient pas convaincus de la nécessité d’une CEP. Moi-même j’avais quelque doute quant à son utilité. Aujourd’hui, je puis vous affirmer qu’une telle commission était réellement nécessaire. Je pense que la CEP a montré que, dans une telle affaire, on en arrive aux limites du système de milice. Je remercie tous ses membres pour leur énorme travail. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). J’aimerais tout d’abord remercier la CEP pour la qualité de son immense travail. Il importe de savoir que rien n’a été occulté dans la recherche des causes de la débâcle de la CACEB. Même si nous ne pouvons jeter la pierre à personne après l’examen de tous ces détails, ce constat est important pour tranquilliser les esprits. Nous savons maintenant que les placements de capital-risque ne sont pas la cause principale du découvert. Il faut plutôt la rechercher dans une mauvaise stratégie d’investissement après 1999 et dans les erreurs de la recapitalisation, même si ce n’est pas tout à fait l’avis du gouvernement. Quant à la motion, il est bien évident que nous la soutenons. Il est important que le gouvernement ne se cache pas derrière l’affirmation selon laquelle il ne fait pas partie du système de surveillance spécialisé de la prévoyance professionnelle. Nous attendons encore une analyse portant sur l’évolution à long terme des caisses de pension. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD). Le groupe PRD remercie la CEP sous la diligente direction de son président, Monsieur Pulver, pour ses travaux d’enquête durant les neuf derniers mois. Aux yeux du groupe PRD, le point central des conclusions de la CEP est l’affirmation que le système de surveillance sur les agissements de la CACEB a été ou est insuffisant. Il faut 431 renforcer la surveillance de la caisse au moyen d’un contrôle indépendant. Notre groupe appuie la majorité des mesures proposées par la commission. Mais nous ne pourrons éviter de fixer des priorités. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. M. Andreas Rickenbacher, Jens (PS). En août 2004, le groupe socialiste a été le premier parti à demander la nomination d’une CEP pour analyser les événements en rapport avec la CACEB. Les présidents des partis UDC et PRD avaient alors clairement refusé la proposition. Aujourd’hui, en présence du rapport, le groupe socialiste se réjouit de ce qu’une CEP a effectivement été nommée en novembre 2004. Nous pensons que le Grand Conseil devrait tenter, à l’aide du rapport de la commission, de créer un autre climat, qui tire les enseignements des erreurs passées. Ce document fait un pas décisif dans cette direction en avançant des propositions très importantes pour l’avenir. Le groupe socialiste soutient ces propositions. Au nom de notre groupe, je remercie chaleureusement la CEP pour le travail accompli au cours de ces derniers mois. Elle nous a livré un rapport d’une très haute qualité. Mme Corinne Schärer, Berne (AVeS). Le groupe VS reconnaît, lui aussi, le sérieux du travail fourni par la CEP. Si les conclusions du rapport sont suivies d’actes, c’est-à-dire si des mesures sont prises, nous pourrons à l’avenir éviter une telle débâcle. Deux points nous paraissent particulièrement importants : tout d’abord la recapitalisation insuffisante de la CACEB et le rôle du Contrôle des finances. En ce qui concerne la motion 190 de la CEP, elle semble de prime abord plausible. Notre groupe la considère pourtant d’un œil critique car cette intervention n’exige pas que les causes du découvert – en fait la recapitalisation – fassent l’objet d’un examen, ce qui nous placerait sur une nouvelle base. Il semble que ce qui a en grande partie conduit à la débâcle demeure en quelque sorte tabou. Nous pensons qu’il serait bien plus judicieux de mener un contrôle régulier des mesures d’assainissement. Il s’agit de savoir si elles portent leurs fruits et, dans le cas contraire, de procéder à des ajustements. Le rapport du Conseil-exécutif est en totale contradiction avec le rapport très nuancé de la CEP. Notre groupe est d’avis que le gouvernement doit prendre ses responsabilités et admettre ses erreurs, notamment en ce qui concerne la recapitalisation et le Contrôle des finances. M. Gerhard Fischer, Meiringen (UDC). J’aimerais, à mon tour, remercier la CEP au nom du groupe UDC pour la qualité du travail accompli. Notre groupe se rallie aux conclusions de la CEP. Il n’est pas nécessaire d’introduire de nouveaux outils de surveillance. Au niveau du Conseil-exécutif, il faut cependant améliorer la conception de la surveillance, en particulier lors de la nomination des membres des organes suprêmes. Ceux-ci doivent pouvoir développer des stratégies et être en mesure de les appliquer. Le groupe UDC soutient tout à fait la motion 190 de la CEP. En tant que membre de la CEP, j’aimerais insister sur le manque de sens des responsabilités de bien des personnes concernées par cette débâcle. Il est effrayant de voir avec quel fatalisme certaines d’entre elles ont assisté au découvert de la caisse. Pour paraphraser Saint-Exupéry qui écrivait qu’être un homme, c’est être responsable, je dirai que celui 432 5 septembre 2005 qui accepte un mandat – souvent bien payé ou même très bien payé – est responsable. Mme Christine Häsler, Wilderswil (VLL). Je tiens bien entendu moi aussi à remercier tous les membres de la CEP qui ont travaillé à ce rapport. Ils y ont investi beaucoup de temps et d’énergie. Le rapport montre que les problèmes qui ont mené à la débâcle ne sont pas forcément ceux que le public et nous-mêmes estimaient les plus choquants. La motion de la CEP demandant une analyse des bases financières des deux caisses de pension du canton de Berne n’est qu’une suite logique des conclusions du rapport. Aussi le groupe VLL accorde-t-il son appui à cette motion. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Le Conseil-exécutif se félicite d’abord de la lumière qui est faite sur les événements qui se sont produits à la CACEB. Le travail accompli par la commission d’enquête en très peu de temps est considérable: elle a mené une analyse complète, elle a fait une appréciation nuancée de la manière dont les autorités et les organes concernés ont rempli leur tâche et formulé de nombreuses propositions pour l’avenir. Le Conseil-exécutif tient lui aussi à remercier la commission pour le travail accompli et pour sa contribution à la clarification de l’affaire de la CACEB. D’entrée de jeu, le Conseil-exécutif a pris position sur la transparence et il a participé à la réflexion. Tout au long de la procédure, le collège gouvernemental a tenu à contribuer à ce que toute la transparence soit faite sur la CACEB.Il y a une année, il s’était déjà engagé très clairement sur cette voie et c’est pourquoi il a apporté tout son soutien au travail d’enquête pour concourir à l’éclaircissement des faits. Nous constatons avec satisfaction que la commission le confirme avec son rapport. Aujourd’hui le Grand Conseil est donc en mesure de se livrer à l’analyse complète de l’affaire de la CACEB. Le rapport complet de la Commission d’enquête et la prise de position du Conseil-exécutif lui en donnent les moyens. La prise de position du Conseil-exécutif se compose, Madame Schärer, d’un rapport et des réponses qu’il a données à un grand nombre d’interventions parlementaires déposées par la Commission d’enquête. Il est dans la nature constitutionnelle du statut du gouvernement qu’il doive s’exprimer sur toutes les questions fondamentales qui tiennent à une enquête de ce genre. Si l’on veut que le système démocratique fonctionne, lorsqu’un pouvoir est critiqué par une Commission d’enquête, en l’espèce le pouvoir exécutif critiqué par une Commission d’enquête législative, il faut permettre à ce pouvoir de prendre position sur tous les points qui lui sont reprochés. Sinon le système démocratique en tant que tel ne fonctionne pas correctement. La CEP parvient à la conclusion qu’en rapport avec l’affaire de la CACEB on ne saurait parler d’une défaillance générale des institutions. Le Conseilexécutif partage également cette analyse. Nous l’avons dit, dans ce rapport le Conseil-exécutif fait part de ses divergences aussi avec la Commission d’enquête: nous ne sommes pas d’accord sur toutes les critiques et surtout sur le lien de causalité entre les critiques concernant la répartition du montant et les élections en 1998. Nous l’avons dit par écrit, le gouvernement ne voit plus la nécessité d’insister ici dans les débats sur ces éléments-là, ils sont connus, ils ont été relatés dans la presse et nous voulons maintenant regarder devant. Notre rapport s’intitule « Réformes en cours » et cela indique clairement la volonté du gouvernement d’aller de l’avant. Concernant la Direction de l’instruction publique, sa position par rapport à la CACEB est particulière: la CACEB est une organisation autonome, la Commission d’enquête constate Chancellerie d’Etat que c’est à dessein, dans bien des circonstances, que la CACEB a omis de soumettre certaines questions à la DIP. Du reste, selon la Commission d’enquête, les erreurs centrales qui ont été commises sont imputables en tout premier lieu aux organes de la Caisse, la responsabilité principale incombe à l’organe suprême de la CACEB, à la Commission d’administration de l’époque, à l’ancien directeur de la Caisse, qui était l’organe opérationnel dont devaient émaner les propositions et à l’expert actuariel qui était l’organe de conseil. Le Conseil-exécutif partage lui aussi cette appréciation. On se doit d’insister sur les limites des moyens d’action du Conseil-exécutif en ce qui concerne une caisse de pension. La responsabilité du respect des dispositions légales et réglementaires incombe en tout premier lieu à l’institution de prévoyance elle-même. C’est ensuite qu’interviennent les organes de contrôle qualifiés et l’expert en prévoyance professionnelle. A la pointe de la pyramide se trouve l’autorité de surveillance, dans le cas de la CACEB il s’agit de l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations, qui est indépendant dans son activité. Le Conseil-exécutif n’entre pas dans ce système de surveillance spécialisé. Dans l’exercice de la surveillance de cette collectivité, les moyens d’action du Conseil-exécutif sont donc limités, la nomination des représentants et des représentantes de l’Etat au sein de la Commission d’administration compte parmi ses principales attributions dans sa fonction d’employeur. Le Conseil-exécutif n’a cependant pas la possibilité de donner à ses représentants des instructions contraignantes, comme la Commission d’enquête l’a mis en évidence à travers cette expertise. Autant dire que dans la prévoyance professionnelle les règles sont particulières. Vous trouverez l’illustration de cette pyramide de contrôle à la page 71 du rapport de la Commission d’enquête. La pyramide de contrôle est un édifice qui reste en place même en période de turbulences et qui ne permet pas au gouvernement d’intervenir davantage qu’il n’est intervenu. Le gouvernement insiste encore sur le fait qu’il a pris acte que la Commission d’enquête n’a trouvé aucun indice d’une quelconque tentative de la part de la Promotion économique d’influencer la caisse de pension dans ses activités de placement et il le constate avec satisfaction. En ce qui concerne les réformes en cours, le gouvernement aimerait préciser ce qui suit. Il a la volonté de tirer les enseignements qui s’imposent en ce qui concerne l’affaire de la CACEB. Il soutient donc les principales réformes proposées par la Commission d’enquête, y compris celles proposées dans la motion 190. De manière générale, il est prêt à proposer l’adoption des interventions de la commission et à engager les travaux qui s’ensuivent. Dans le rapport qu’il a adressé au Grand Conseil, le gouvernement a relevé que dans différents domaines les réformes ont déjà été lancées. Au lendemain du contrôle spécial mené par le Contrôle des finances, le Conseil-exécutif a donné mandat de mener d’importants travaux dans différents domaines, par exemple la mise en place d’un centre de compétences interne à l’administration, la réorganisation de l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations, la mise sur pied d’un nouveau profil pour la représentation de l’employeur au sein de la Commission d’administration, pour ne citer que ces exemples. Ce sont donc des réformes essentielles que nous avons déjà engagées. En conclusion, nous insistons sur le fait que la CACEB n’est pas un cas unique et le Grand Conseil doit s’en rendre compte. Dans l’appréciation de l’affaire de la CACEB, il faut prendre en considération la situation générale des caisses de pension publiques en Suisse. L’effondrement des cours de la bourse dans les années 2000 à 2002 a dans une mesure considérable mis en péril les performances des caisses de Chancellerie d’Etat 5 septembre 2005 pension en Suisse. Les caisses sont nombreuses à avoir vu chuter radicalement leur degré de couverture, le problème de la CACEB est donc loin d’être une spécialité bernoise, d’autres cantons ont une situation similaire avec leurs caisses de pension publiques. Ainsi, dans une étude menée par Avenir suisse en 2003, le total des découverts des caisses de pension publiques a été estimé à 41 milliards de francs. Evidemment, notre intention en articulant ce chiffre n’est pas de minimiser les problèmes de la CACEB, loin s’en faut, la référence aux problèmes des autres caisses n’atténue pas la gravité de la situation, mais ce point n’est pas sans importance dans l’analyse politique. On pourrait peut-être même ajouter que la crise que nous avons vécue dans ce canton en 2004 à propos de la CACEB a permis une accélération sans précédent, accélération qui aura permis de poser les bases de l’assainissement de la Caisse, législation et mesures y comprises, en un temps record. Peut-être que sans cette crise nous n’aurions pas pu aller si loin et si vite en si peu de temps. J’ajouterai encore qu’à l’heure actuelle le degré de couverture de la CACEB est d’environ 82 pour cent, ce qui signifie qu’il est en amélioration. Ceci montre, encore une fois, que ces institutions sont très dépendantes du cours de la bourse et que c’est seulement la bourse qui influence maintenant le découvert et non pas les mesures d’assainissement qui ne portent pas encore effet. Pour le gouvernement, l’assainissement de la CACEB est dans l’intérêt de tous. Dans un contexte fortement dominé par l’expertise, il faut en outre se poser la question de savoir de quelle manière la politique peut agir sur l’évolution. Le Grand Conseil et le Conseil-exécutif ont à cet égard des intérêts convergents et le gouvernement vous demande de tenir compte de cet élément essentiel dans les débats qui suivent. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Je vous remercie de votre accueil positif à notre rapport et de l’intéressante discussion à son sujet. Je tiens à relever que notre collaboration avec le gouvernement a été très positive. Les documents nous ont été remis sans difficulté. Comme la discussion l’a montré, il est faux de prétendre que les organes de surveillance ont failli à leur tâche. Bon nombre d’entre eux ont bien travaillé. Les erreurs sont maintenant connues et nous savons qui les a commises, quand et comment. C’est pourquoi la CEP ne recommande pas de nommer de nouveaux organes de surveillance. Elle prétend bien plus que le problème est le même que celui relevé dans l’affaire de la Banque cantonale, à savoir une foi inébranlable dans les pronostics. Ce n’est pas un système de contrôle absolu qu’il nous faut mais une interrogation sur la validité de nos croyances en l’avenir. Dans cette optique, la CEP ne partage pas l’avis du gouvernement. Dans sa prise de position, celui-ci est surtout préoccupé par un souci d’assurer sa défense. Il ne veut pas reconnaître avoir commis des erreurs. Or nous pensons que le Conseil-exécutif doit tenir les rênes du pouvoir et avoir un œil sur l’ensemble. Il s’agit tout de même d’une perte d’un milliard de francs. Aux yeux de la CEP, il serait faux de ne pas accepter notre motion. Nous avons constaté que l’erreur lors de la recapitalisation résidait dans le fait que l’examen a été trop superficiel et que l’analyse a été déficiente. Nous n’aimerions pas que cette erreur se reproduise. Aussi vous prions-nous d’accepter cette intervention parlementaire. Vote Pour l’adoption de la motion CEP (190/05) Contre 135 voix 0 voix 4 abstentions 433 1. Rapport du Contrôle des finances sur le contrôle spécial (rapport de la CEP, partie I, chapitre 5) 191/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Garanties de procédure lors des contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances 192/2005 Postulat Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Attribution de mandats de contrôles spéciaux à l’extérieur? 193/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Changement régulier de la direction du Contrôle des finances Texte de la motion 191/2005 du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de proposer au Grand Conseil les modifications à apporter aux bases légales pour qu’à l’avenir, les garanties de procédure propres à un Etat de droit soient expressément accordées lors de contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances. Développement : La CEP est d’avis que lors de contrôles spéciaux, le Contrôle des finances se doit d’accorder conformément à la législation en vigueur les droits essentiels qui reviennent aux parties directement concernées dans une procédure, à savoir le droit de consulter les dossiers et le droit d’être entendu. Elle recommande dès lors au Contrôle des finances d’appliquer tous les principes régissant la procédure lors du prochain contrôle spécial qu’il sera appelé à mener. Pour que ce soit parfaitement clair, la CEP recommande en outre d’adapter les bases légales cantonales à ce sujet. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Texte du postulat 192/2005 du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé d’examiner la possibilité de confier plus souvent à l’extérieur les contrôles spéciaux, et la nécessité d’adapter à cet effet les bases légales. Développement : La CEP se demande si le Contrôle des finances est véritablement l’organe le mieux désigné pour mener des contrôles spéciaux. Au vu des activités de contrôle qui sont actuellement les siennes et de ses connaissance extrêmement précises de l’administration cantonale, il est possible que dans le cas particulier, il lui manque l’indépendance de vue nécessaire. C’est pourquoi la CEP recommande au Conseilexécutif d’envisager la possibilité d’attribuer à l’extérieur les mandats de contrôle spécial. Les bases légales doivent le cas échéant être modifiées à cet effet. Par ailleurs, le postulat est motivé dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire CEP CACEB. Texte de la motion 193/2005 du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de proposer au Grand Conseil les modifications devant être apportées aux bases légales pour que la direction du Contrôle des finances puisse être changée régulièrement (p. ex. tous les dix ou douze ans). 434 5 septembre 2005 Développement : Les recherches menées par la CEP ont soulevé la question de savoir s’il est possible que lors du contrôle spécial de la CACEB, le Contrôle des finances ait pu manquer d’indépendance d’esprit par rapport à l’objet du contrôle (analyse lacunaire des décisions centrales à compter de 1999, notamment de la stratégie de placement et de la recapitalisation; mandants qui sont en même temps contrôlés; modification du rapport à l’issue de l’entretien final avec les mandants). La CEP constate que malgré l’indépendance juridique et personnelle du Contrôle des finances, sa proximité à l’administration peut poser un problème. Dès lors, elle considère que par souci d’indépendance, la direction du Contrôle des finances devrait être confiée à une autre personne tous les dix à douze ans. Cette recommandation n’est pas inspirée par une appréciation négative de la manière dont le Contrôle des finances a accompli son travail par rapport à la CACEB dans la période analysée (cf. partie III, ch. 9.4 du rapport de la CEP). Néanmoins, la CEP est d’avis que tout comme pour l’organe de contrôle et l’expert actuariel, un changement régulier de personnel peut contribuer à l’assurance qualité des activités de contrôle. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire CEP CACEB. Réponse commune du Conseil-exécutif du 24 août 2005 1. La Constitution pose en principe à son article 106 que la surveillance financière est assurée par des organes de contrôle dont l’indépendance est garantie. La surveillance financière a pour but de soumettre à une vérification indépendante la gestion financière et la comptabilité des autorités, de l’administration et des établissements du canton. Le Contrôle des finances constitue un office indépendant au sein de l’administration cantonale. Il est autonome dans l’accomplissement de ses fonctions et soumis uniquement à la Constitution et à la loi. Le Contrôle des finances est l’organe spécialisé suprême chargé de la surveillance des finances. Il seconde tant le Grand Conseil que le Conseilexécutif (cf. art. 1 à 4 de la loi cantonale du 1.12.1999 sur le Contrôle des finances LCCF; RSB 622.1). Un service de révision externe vérifie le compte spécial du Contrôle des finances et procède régulièrement au contrôle de la qualité et à l’évaluation des prestations. Ses conclusions sont portées à la connaissance du Conseil-exécutif et de la Commission de pilotage. En outre, le Comité Contrôle des finances, composé de cinq membres de la Commission de pilotage, du président et du vice-président du Conseilexécutif ainsi que du directeur des finances, examine à intervalles réguliers ces contrôles de qualité et évaluations des prestations (cf. ACE 3356/00 et ACE 1194/04). La crédibilité de l’action de l’Etat dépend de manière décisive du fait que l’indépendance du Contrôle des finances est strictement respectée. 2. La loi sur le Contrôle des finances établit donc qu’un service de révision externe procède régulièrement au contrôle de la qualité et à l’évaluation des prestations. En accord avec le Conseil-exécutif, ce mandat a été attribué par la Commission des finances à BDO Visura, Lucerne. BDO Visura a toujours attesté ces dernières années la qualité du travail du Contrôle des finances. Dans le dernier rapport qu’elle a présenté en date du 31 mars 2005, elle relève ce qui suit : « Nous confirmons que les rapports trimestriels de l’année 2004, le rapport sur la révision du compte d’Etat 2004 du 27 avril 2005, la recommandation de passation et d’approbation du compte d’Etat 2004 du 21 avril 2005 ainsi que le rapport de confirmation du Contrôle des finances concernant la révision du compte Chancellerie d’Etat d’Etat 2004 du 21 avril 2005 présentent tous les résultats des révisions effectuées de manière objective et complète. Nous jugeons irréprochable la qualité technique du travail du Contrôle des finances. Aussi bien la Commission de pilotage que le Conseil-exécutif peuvent se fier dans les décisions qu’ils sont appelés à prendre aux activités et aux rapports du Contrôle des finances du canton de Berne, conformément à nos contrôles de qualité et évaluations des prestations [trad.] » Les rapports que le Contrôle des finances présente sur les contrôles spéciaux qu’il a menés ne font pas l’objet des contrôles de qualité et des évaluations de prestations qui sont menés régulièrement par BDO Visura. Ces rapports sont soumis à un contrôle de qualité uniquement si le service de révision a reçu un mandat spécifique à cet effet, mandat devant être rémunéré séparément (cf. ch. 3.4 du contrat du 6.11.2003). 3. La Commission d’enquête parlementaire (CEP) porte un regard positif sur les travaux en cours du Contrôle des finances en rapport avec la CACEB, qui s’inscrivent uniquement dans l’approche consolidée de la révision du compte d’Etat : « La CEP estime que le Contrôle des finances s’est acquitté de cette tâche de manière soigneuse et consciencieuse. Il n’a jamais manqué de signaler que la CACEB pouvait présenter des risques financiers pour le canton et il a attiré l’attention à un stade précoce sur les points qui, selon la CEP, revêtaient de l’importance pour l’exercice de sa mission. Les problèmes en question − le cumul de fonctions et les placements de capital-risque − ont été identifiés et exposés comme il se devait. Le suivi de la CACEB était et reste la tâche du Conseil-exécutif dans le cadre de l’exercice de la surveillance des collectivités. Fondamentalement, on peut relever que le Contrôle des finances remplit bien sa fonction de vigie. Le législateur n’a aucune raison particulière d’agir par rapport aux activités actuelles de l’institution (donc hors au domaine des contrôles spéciaux) » (rapport CEP, Partie III, ch. 9.4, p. 264). En revanche, la CEP critique la manière dont le Contrôle des finances a procédé en rapport avec le contrôle spécial de la CACEB qui lui a été donné en mandat le 15 décembre 2003 : « Dans son rapport sur le contrôle spécial et dans son examen des activités de la CACEB, le Contrôle des finances s’est concentré sur les opérations discutables en rapport avec les placements de capital-risque. Il a toutefois omis d’analyser les principaux événements intervenus à partir de 1999 et qui sont responsables du découvert actuel de la caisse (stratégies de placement et recapitalisation) ou n’a fait que les effleurer. La lecture du rapport sur le contrôle spécial donne une image déformée des causes du découvert de la CACEB. LA CEP juge également problématique le fait que deux membres de la Commission d’administration aient joué un rôle déterminant dans la définition du mandat et durant l’entretien final puisqu’ils représentaient la mandante. La CEP a le sentiment que cela a exercé une influence sur le fait que le Contrôle des finances n’a pas analysé en profondeur les décisions prises à partir de 1999 et qui expliquent le découvert. » (Rapport CEP, Partie I, ch. 5.6, p. 30). 4. Le Conseil-exécutif répond comme suit aux interventions déposées par la CEP : a) Motion 191 (Garanties de procédure lors des contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances) Le Conseil-exécutif partage l’avis de la CEP selon lequel les garanties de procédure qui sont accordées dans un Etat de droit doivent être expressément reconnues dans le Chancellerie d’Etat 5 septembre 2005 cadre des contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances. Le Conseil-exécutif tient à relever qu’il a déjà fait l’observation suivante dans sont rapport du 13 août 2004: « Par contre, les résultats du contrôle spécial ne sont pas ceux d’une procédure formelle d’administration des preuves menée par une instance judiciaire ou une instance semblable et accordant aux personnes concernées le droit d’être entendues. Les responsabilités définies par le rapport du Contrôle des finances n’ont pas été examinées dans une procédure répondant aux exigences de l’Etat de droit. Ainsi, dans la mesure où le contrôle spécial relève de violations concrètes du devoir de diligence tout comme des manquements aux prescriptions relatives à la surveillance, il ne s’agit pas de faits corroborés au sens du droit procédural, d’autant moins que le droit d’être entendu n’a pas été accordé. A cet égard, il convient de relever que l’audition des personnes concernées poursuit un double objectif : d’une part, informer ces dernières des griefs formulés à leur encontre et leur permettre ainsi de se défendre, du moins avant que ces derniers ne soient rendus publics, conformément aux exigences élémentaires des droits de l’homme et de l’Etat de droit ; d’autre part, compléter la connaissance des faits et leur appréciation, ce qui constitue un moyen éprouvé d’obtenir une image fiable et aussi exhaustive que possible d’un événement » (Prise de position du Conseil-exécutif du 13.8.2004, p. 3). Le Conseil-exécutif propose au Grand Conseil l’adoption de la motion. b) Postulat 192 (Attribution de mandats de contrôles spéciaux à l’extérieur ) Selon l’article 16 de la loi sur le Contrôle des finances et la convention de prestations 2005 – 2006 conclue entre le Grand Conseil et le Contrôle des finances, ce dernier assume les mandats de contrôles spéciaux suivants: − contrôle de l’utilisation des subventions cantonales; − révisions en tant que service de révision auprès d’organisations pour autant qu’un intérêt public prépondérant les justifie; − contrôles spéciaux sur ordre de la Commission de pilotage, de la Commission de haute surveillance ou du Conseil-exécutif; − contrôles spéciaux sur demande d’une Direction, de la Chancellerie d’Etat ou d’une autorité judiciaire suprême. Le Conseil-exécutif est prêt à examiner la possibilité d’inscrire dans la loi que les mandats de contrôles spéciaux peuvent être attribués également à des experts de l’extérieur. Sa réflexion tiendra compte des avis exprimés par la Commission de pilotage, la Commission de haute surveillance et le Contrôle des finances lui-même. En outre, il tiendra compte des règles appliquées à la Confédération et dans les autres cantons, et des expériences qui y ont le cas échéant été faites dans le recours à des tiers pour mener les contrôles spéciaux. Le Conseil-exécutif propose l’adoption du postulat. c) Motion 193 (Changement réguliers de la direction du Contrôle des finances) La CEP est d’avis que “ par souci d’indépendance, la direction du Contrôle des finances devrait être confiée à une autre personne tous les dix à douze ans ” (rapport CEP, Partie V, chapitre 6, recommandation 19, p. 308 s). L’article 5, alinéa 1 de la loi sur le Contrôle des finances a la teneur suivante : « Le Conseil-exécutif nomme un ou une spécialiste de la révision en tant que chef ou cheffe du Contrôle des finances pour une période de fonction de quatre ans, après avoir entendu la Commission de pilotage du Grand Conseil. La nomination doit être confirmée par le Grand Conseil. » 435 Dès lors, la question se pose de savoir s’il est nécessaire de limiter de manière formelle à dix ou douze ans le mandat du chef du Contrôle des finances. Là encore, les répercussions possibles et le contexte doivent être soigneusement analysés. La situation juridique qui prévaut à cet égard à la Confédération et dans les autres cantons sera examinée, tout comme l’impact d’une nouvelle réglementation sur les possibilités de recruter pour la position de chef du Contrôle des finances des personnes hautement qualifiées. En outre la Commission de pilotage sera appelée à donner son avis. Le Conseil-exécutif propose l’adoption de la motion sous forme de postulat. En résumé, voici les propositions du Conseil-exécutif : Motion 191: adoption. Postulat 192: adoption. Motion 193: adoption sous forme de postulat. Traitement groupé Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS), porte-parole de la commission. Le rapport du Contrôle des finances sur le contrôle spécial effectué en 2004 est une des raisons ayant mené à la constitution de la CEP. Avant celle-ci, plusieurs voix s’étaient élevées pour affirmer que ce rapport était suffisant et que la nomination d’une CEP ne s’imposait pas. Depuis, vous avez compris que cela était faux. J’aimerais préciser clairement que les aspects problématiques relevés par la CEP en rapport avec le rapport sur le contrôle spécial ne sont pas la cause du découvert subi par la CACEB. L’enquête de la CEP a montré les lacunes du Contrôle des finances. Deux points sont à relever ici : l’angle de vue trop limité du Contrôle des finances qui l’a empêché de prendre en considération le problème de la recapitalisation et une prise de conscience déficiente quant à sa position particulière dans l’établissement du rapport de contrôle spécial. Ainsi le Contrôle des finances a-t-il accepté de voir le secrétaire général de la Direction des finances et le chef des ressources de la DIP, qui était en même temps vice-président de la Commission d’administration de la CACEB, servir de lien avec la DIP, qui était mandante. On ne peut que déplorer ce manque d’indépendance dans la mesure où ces deux représentants de l’Etat ont influencé le contenu du compte rendu du Contrôle des finances. Un tel conflit d’intérêts est totalement inadmissible. Aussi la CEP vous prie-t-elle d’accepter les deux motions et le postulat qu’elle a déposés. M. Bernhard Antener, Langnau (PS), vice-président de la Commission de pilotage. La Commission de pilotage a pris connaissance avec intérêt des chapitres du rapport de la CEP traitant du rôle du Contrôle des finances. Force est de constater que celui-ci ne disposait pas des mêmes instruments que la CEP et qu’il ne pouvait donc aller aussi loin qu’elle dans son analyse. Mais il convient tout de même de déplorer le poids démesuré accordé dans son rapport au seul domaine des placements de capital-risque des années 90, sans se préoccuper de la recapitalisation. Le Contrôle des finances est l’organe le plus sensible de notre administration. Il doit être à l’abri de toute possibilité d’influence. La Commission de pilotage soutient la motion sur les garanties de procédure lors des contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances et le postulat sur l’attribution de mandats de contrôles spéciaux à l’extérieur. Quant à la motion demandant un changement régulier à la direction du Contrôle des finances, la Commission de pilotage préfèrerait l’accepter sous forme de postulat. En effet, un tel changement pourrait mettre le canton dans l’embarras pour trouver la perle rare. 436 5 septembre 2005 Sous forme de postulat, cette troisième intervention de la CEP jouirait du soutien total de la Commission de pilotage. Chancellerie d’Etat l’adoption d’un postulat. Afin que cette intervention ne s’ensable pas et qu’elle soit prise au sérieux, je vous prie, au nom du groupe UDC, de l’adopter en tant que motion. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. Les délibérations sont interrompues à ce stade. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Le groupe VS a pris connaissance avec soulagement mais aussi avec consternation des considérations de la CEP. Nous sommes naturellement soulagés de savoir que le Contrôle des finances fonctionne ordinairement de façon satisfaisante. Mais nous sommes consternés pour ce qui concerne le rapport sur le contrôle spécial. Dans cette optique, on est en droit de se demander ce qui caractérise un contrôle des finances efficace et de qualité. A nos yeux, celui-ci doit être absolument incorruptible et indépendant. Quels sont les éléments qui peuvent nous faire douter de certains aspects de l’indépendance du Contrôle des finances ? Tout d’abord, les données ayant servis au rapport de contrôle spécial étaient incomplètes. D’autre part, le Contrôle des finances n’a pas opposé une résistance assez ferme aux tentatives d’influence provenant de l’administration. Finalement, le Contrôle des finances n’a pas accordé le droit légal d’être entendu à la plupart des personnes concernées par le rapport sur le contrôle spécial. En ce qui concerne les trois interventions, nous vous demandons de les soutenir toutes les trois. A propos de la dernière, nous estimons qu’une période de 12 ans, qui correspond à trois législatures est bien assez longue et qu’un changement pourrait être bienvenu à l’issue de ce laps de temps. En conclusion, nous espérons que les conclusions de la CEP sur le Contrôle des finances donneront lieu à une remise en question régulière de sa propre activité. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV). Nous sommes bien obligés d’admettre que la CEP est arrivée à d’autres conclusions que le Contrôle des finances à propos de cette affaire. Celui-ci place la politique de placement au centre de ses investigations, ne disant mot de la recapitalisation qui est pourtant un élément essentiel de la débâcle. La CEP constate de plus des lacunes de procédure en ce qui concerne le droit d’être entendu. Force m’est de constater que la confiance des membres du groupe PEV envers le Contrôle des finances a été quelque peu égratignée. Afin de la rétablir, la CEP propose trois mesures par le biais de trois interventions. Notre groupe va les accepter toutes les trois. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). Permettez-moi tout d’abord une remarque préliminaire. Au moment des discussions sur la pertinence d’une CEP, le gouvernement s’y était opposé. Je regrette qu’il n’en souffle mot dans son rapport au Grand Conseil. En ce qui concerne le Contrôle des finances, il est inadmissible que celui-ci se soit laissé influencé dans son rapport de contrôle spécial. Nous pouvons exiger qu’une aussi haute instance soit totalement indépendante de toute influence de l’administration. Le groupe UDC va accepter la première des motions qui nous est soumise ainsi que le postulat. Les avis divergent par contre à propos de la dernière des interventions, celle portant sur un changement régulier à la direction du Contrôle des finances. C’est finalement une faible majorité qui a décidé de l’adopter en tant que motion. Une minorité préconise La séance est levée à 16 heures 23. Chancellerie d’Etat 6 septembre 2005 Compte rendu de la deuxième séance Mardi 6 septembre 2005 La séance est ouverte à 9 heures. Présidence: M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents: 178 députés. Rapport adressé au Grand Conseil par la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB) (Rapport de la CEP) 191/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Garanties de procédure lors des contrôles spéciaux menés par le Contrôle des finances 192/2005 Postulat Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Attribution de mandats de contrôles spéciaux à l’extérieur? 193/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Changement régulier de la direction du Contrôle des finances 1. Rapport du Contrôle des finances sur le contrôle spécial (rapport de la CEP, partie I, chapitre 5) Suite M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Le groupe radical a du mal à se déterminer concernant l’appréciation du Contrôle des finances et du rapport sur le contrôle spécial. Voilà en effet une unité qui, pendant des années, a accompli du bon travail, et qui a commis maintenant une grave erreur. J’aimerais revenir sur les propos tenus hier par Monsieur Antener au nom de la Commission de pilotage. La commission décerne un bon point au Contrôle des finances pour l’excellent travail accompli pendant de longues années. Quant au reproche adressé à la CEP d’avoir voulu faire dans le sensationnel, je le réfute ! Bien au contraire, la commission a fait dans la discrétion. Le fameux courriel d’Adrian Bieri n’en est qu’un parmi bien d’autres. Le problème, ce n’est pas le courriel en soi, c’est la manière dont on est arrivé à cette situation. Quand on sait comment se sont passées les choses − je vous renvoie au rapport −, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu tentative d’influence. Et là, le problème réside dans la manière dont le Contrôle des finances a réagi. On ne peut pas accorder des garanties de procédure à une personne et pas à d’autres. Il s’agit là d’une grave erreur ou en tout cas d’une grosse maladresse quand on sait quel a été l’impact du rapport sur le contrôle spécial dans le public. Dans sa très grande majorité, le groupe radical soutient toutes les interventions de la CEP notamment celle concernant les garanties de procédure lors des contrôles spéciaux. Il importe en effet qu’à l’avenir, on sache à qui il faut accorder le droit d’être entendu. De plus, les mandats de contrôle spécial devront plus souvent être confiés à des tiers car l’expérience nous a montré à quel point il est délicat que des collaborateurs de la Direction des finances soient soumis à l’appréciation du Contrôle des finances. 437 Nous sommes également favorables au changement régulier de direction du Contrôle des finances. Nous ne partageons pas les craintes de la Commission de pilotage de ne pas trouver de gens compétents et motivés sur le marché. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS). Deux remarques préliminaires. La lecture de ce chapitre 5 m’a à plusieurs reprises coupé le souffle. Et la CEP a été bien avisée de le placer au début du rapport car il donne envie de lire la suite. Quoi qu’il en soit, il renferme des éléments cruciaux. Le rapport sur le contrôle spécial avait la prétention d’être objectif ; il a désigné des responsables et tiré des conclusions. Qu’il ait été censuré pour la Commission des finances et la Commission de gestion est pour moi un scandale. Plus grave encore, le rapport a aussi influencé le Grand Conseil et le Conseil-exécutif, puisque toute la législation sur la CACEB a en définitive été conçue en fonction de ce rapport. Seconde remarque: je sais bien qu’il y a dans le rapport de la CEP des chapitres plus importants qui révèlent des fautes plus graves. Le groupe socialiste se permet néanmoins de porter une appréciation: il juge discutable que le droit d’être entendu n’ait pas été accordé aux personnes à qui des reproches gravissimes étaient adressés. Les responsables du Contrôle des finances ont manqué là de doigté. Quant à l’influence exercée par Adrian Bieri et Heinz Röthlisberger, elle est très grave. Il est scandaleux qu’un chapitre ait été ajouté au rapport sur le contrôle spécial après l’intervention d’Adrian Bieri. Nous demandons au Conseil-exécutif d’exercer ses responsabilités et de tirer les conséquences personnelles. Le groupe socialiste demande en outre la démission rapide de l’actuel président de la Commission d’administration. L’influence exercée par les membres de la Commission d’administration est grave, mais il est plus grave encore que le Contrôle des finances se soit laisser influencer. C’est d’autant plus discutable que cela a eu résultat de saper la confiance dans cet organe important de l’Etat. Il est incompréhensible que le rapport sur le contrôle spécial ait quasiment passé sous silence la question de la recapitalisation et qu’il ait en plus été modifié après-coup. Comment dans ces conditions faire encore confiance à la direction du Contrôle des finances. Dans ce cas également, le Conseil-exécutif doit tirer les conséquences personnelles. En résumé, le groupe socialiste partage l’appréciation de la CEP. Le rapport du Contrôle des finances donne une image déformée des causes du découvert de la CACEB. Le rôle joué par les deux représentants du canton dans la Commission d’administration et la réaction du Contrôle des finances à leurs tentatives d’influence sont graves. Le groupe socialiste recommande l’adoption de la motion 191/2005, du postulat 192/2005 et de la motion 193/2005. Mme Johanna Wälti-Schlegel, Berthoud (VLL). Les législation définit des règles concernant les contrôles spéciaux: ils doivent être menés par un organe indépendant, obéir aux principes généraux de la révision; les personnes concernées sont en outre tenues de coopérer. Rien n’est dit par contre sur le droit d’être entendu. Cette lacune doit être corrigée, en particulier à la lumière de ce qui s’est passé. S’agissant du recours aux experts, nous estimons qu’un contrôle même ponctuel aurait été nécessaire et utile. Le conflit d’intérêts vis-à-vis de la Direction des finances aurait ainsi été évité. Concernant l’indépendance du Contrôle des finances: Les VLL s’étonnent des propos du chef du Contrôle des finances selon lequel le courriel d’Adrian Bieri n’a eu aucune influence. La CEP a démontré qu’il en était tout autrement. Nous pensons donc que c’est une bonne idée que de changer réguliè- 438 6 septembre 2005 rement la direction du Contrôle des finances. C’est d’ailleurs de plus en plus souvent l’usage concernant les mandats de révision externes. Les VLL sont favorables à l’adoption des trois motions. J’aimerais enfin remercier tous les membres de la CEP pour leur travail, leur professionnalisme et la lisibilité du rapport. M. Hans-Ulrich Salzmann, Oberburg (UDC). A entendre les propos tenus hier et aujourd’hui, j’ai l’impression d’être dans le mauvais film. J’attendais du rapport de la CEP qu’il explique le pourquoi de la débâcle mais jusqu’à présent je n’ai rien entendu de tel. J’ai lu dans la presse que la CEP était nécessaire puisque le rapport sur le contrôle spécial ne nous a rien appris. Mais la CEP nous a-t-elle vraiment appris quelque chose de nouveau sur l’argent qui a disparu ? Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment nous allons combler le découvert. Plus personne ne parle de l’ancien directeur, de l’ancienne Commission d’administration. On dit aujourd’hui que la recapitalisation a été une catastrophe. Le débat porte sur la constellation actuelle et sur les gens qui sont en place. Or on ne peut pas accuser ces personnes de la débâcle. Cela me fait penser aux gamins qui volent des cerises. Quelqu’un arrive et ils se sauvent en courant, sauf ceux qui tiennent l’échelle et qui ne veulent pas l’abîmer en la laissant tomber pour s’enfuir. Je concède que le rapport sur le contrôle spécial a été rédigé sous influence, mais ce n’est pas le point essentiel. Je puis faire les mêmes réflexions concernant la recapitalisation. Je crois que vous vous trompez de coupables. Et je ne cherche à protéger personne. Mais c’est contre les vrais responsables de la débâcle qu’il faut se retourner. M. Matthias Kurt, La Lenk (UDC). Quelle est l’essence de la démocratie et quels sont ses atouts? La meilleure définition est selon moi celle de Ralf Dahrendorf qui parle en premier lieu de contrôle et d’équilibre. La CEP a mené un bon travail de contrôle, Hans-Ulrich Salzmann: elle a montré où étaient les lacunes. Mais j’aimerais aller plus loin encore et poser une question à Bernhard Pulver: le chef du Contrôle des finances est-il encore à sa place? Ralf Dahrendorf dit aussi qu’en démocratie, le changement est très important. C’est la raison pour laquelle je suis très favorable à la motion 193/2005. Mme Therese Bernhard-Kirchhofer, Worb (UDC). Dans l’édition d’hier de la revue Ecole bernoise, on lit que le syndicat LEBE déplore la position adoptée par la CEP au sujet de la recapitalisation. On a l’impression, à entendre la discussion, que les responsables de la caisse n’ont fait « que » dilapider les fonds dans les placements de capital-risque, tandis que la responsabilité de la recapitalisation incombe à d’autres. La recapitalisation représentait un risque pour la CACEB, mais la caisse voulait absolument obtenir le capital, certaine qu’elle pourrait en tirer un meilleur rendement que l’intérêt qui lui était précédemment versé. Les organes de la caisse sont partis du principe que le canton leur proposait une bonne affaire, sinon ils auraient refusé la transaction. N’oubliez pas qu’à ce stade, la CACEB était déjà un établissement doté de la personnalité juridique. Quelques mots encore au sujet des dommages collatéraux. Le Contrôle des finances ainsi que Messieurs Bieri et Röthlisberger sont les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme. Ils ont tout fait pour éviter que le trou ne se creuse. Et on les remercie en tentant de leur faire porter le chapeau parce que les vrais responsables ne sont plus là ! Il serait bon de garder présent à l’esprit le fait que le vrai problème, c’est le découvert de plus d’un milliard et pas les collaborateurs de Chancellerie d’Etat l’administration qui ont pris les choses en main à la place du directeur de l’instruction publique ! M. Hans-Ulrich Käser, Münchenbuchsee (PRD). Les propos tenus hier par Monsieur Blank m’obligent à venir à la tribune. Jusqu’à maintenant, j’ai pu constater que c’est en toute indépendance que la Commission de pilotage a approuvé les rapports de révision trimestriels que lui soumet le Contrôle des finances. Ce n’est pas parce que la loi nous oblige à collaborer étroitement avec cette institution que nous lui sommes asservis. Le Contrôle des finances fait du bon travail, mes qualifications professionnelles me permettent d’en juger. Quels seraient les effets d’un changement de direction tous les dix ou douze ans ? La gestion des finances publiques est complexe et requiert de l’expérience. Si nous limitons le mandat du chef du Contrôle des finances à dix ou douze ans, nous courons le risque que la personne démissionne au bout de quatre ou cinq ans. Or les réviseurs ne courent pas les rues en Suisse. Je vous prie de rejeter la motion et d’emprunter la voie du postulat comme le recommande la Commission de pilotage. Mme Susanne Bommeli, Bremgarten (PRD). Tout ce débat m’agace profondément. Je trouve l’attitude de la CEP scandaleuse. Je suis bien d’accord que le Contrôle des finances n’aurait pas dû organiser cet entretien final. Mais n’oubliez pas que pendant des années, il a tiré la sonnette d’alarme à propos de la CACEB. Personne n’a réagi. Maintenant, on s’acharne sur son chef qui n’a pas de lobby pour le défendre. Qui est responsable de la débâcle de la CACEB ? Sûrement pas le Contrôle des finances ! Je suis bien d’accord qu’il y a des choses à faire, mais en tout cas pas choisir un bouc émissaire. M. Erwin Fischer, Longeau (PRD). Dans les décisions que nous allons prendre, nous devons tenir compte des changements que nous avons décidés cette année. Nous avons mis en place une Commission de haute surveillance qui est en quelque sorte une commission d’enquête permanente. Je me demande si ce n’est pas elle qui devrait s’occuper du Contrôle des finances, plutôt que la Commission de pilotage. M. Bernhard Antener, Langnau (PS). J’ai tenté hier de tenir des propos nuancés au nom de la Commission de pilotage. J’ai tenté de montrer que le Contrôle des finances a fait du bon travail pendant des années, sans occulter ou minimiser pour autant les erreurs commises dans le contexte de la CACEB. Je ne crois pas avoir fait preuve de partialité. Messieurs Blank et Kneubühler reprochent à la Commission de pilotage de manquer de distance par rapport au Contrôle des finances. Très bien. Mais n’attendons-nous pas des membres de la CEP qu’ils se préoccupent des faits sans se laisser guider par leurs émotions ? Le seul point sur lequel s’opposent la CEP et la Commission de pilotage, c’est sur les modalités d’adoption de l’intervention 193/2005 : sous forme de motion ou sous forme de postulat. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Je le concède, Monsieur Antener, c’était probablement malvenu de dire que la Commission de pilotage est sous influence. En tant que membre de la CEP, on a peut-être tendance à voir le mal partout. Si le débat se focalise maintenant sur le Contrôle des finances, c’est parce que le chapitre le concernant figure au début du rapport. Je me rends compte maintenant que c’était une erreur et que nous aurions dû avoir cette discussion en fin de débat. On n’aurait ainsi pas eu l’impression que nous voulions couper des têtes et occulter les vraies raisons de la Chancellerie d’Etat 6 septembre 2005 débâcle. En résumé, je ne reviens pas sur le fond, mais uniquement sur la forme de mon allocution. M. Andreas Rickenbacher, Jens (PS). Madame Bommeli reproche à la CEP d’adopter une attitude scandaleuse. Je ne puis accepter cette critique. La CEP s’est contentée, s’agissant du Contrôle des finances, de dévoiler des faits. Ce n’est pas elle qui a lancé la chasse aux sorcières. Ce qui aurait été scandaleux, c’est que la CEP constate des faits et ne les révèle pas. Hans-Ulrich Käser a dit des choses importantes, en soulignant l’importance de l’expérience pour le chef du Contrôle des finances. Mais l’indépendance a aussi son importance. Et pour concilier des deux critères, la CEP pense qu’il faut limiter la durée du mandat. J’ai peur que si nous n’acceptons qu’un postulat, il ne se passera rien : le Conseil-exécutif examinera la question et annoncera à un moment ou à un autre, dans le rapport de gestion, qu’il ne faut selon lui rien changer. Je vous prie d’adopter la motion. Mme Susanne Bommeli, Bremgarten (PRD). Je n’ai jamais dit que la CEP avait présenté un rapport scandaleux. Je n’arrive simplement pas à comprendre qu’on veuille rendre une seule personne responsable du milliard de découvert. Je vous prie d’adopter la motion sous forme de postulat. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Ceci a été exposé dans l’entrée en matière, nous ne reviendrons donc pas sur ce point-là. J’aimerais prendre position maintenant sur les motions qui sont en discussion. En ce qui concerne les garanties de procédure lors des contrôles spéciaux, le gouvernement est d’accord avec cette motion. Il s’agit ici de droits fondamentaux des parties qui sont concernées et il nous apparaît absolument nécessaire d’entreprendre quelque chose à ce sujet. Je signale du reste que le gouvernement a toujours été très préoccupé par cette question, déjà en juin 2004, lors de la parution du rapport du Contrôle des finances. Il est convaincu en l’espèce qu’il faut améliorer la situation et la procédure en ce qui concerne les contrôles spéciaux et le droit d’être entendues des parties concernées. C’est la raison pour laquelle je vous propose d’accepter la motion 191/2005 en tant que telle. Concernant le postulat 192/2005, l’attribution de mandats spéciaux à l’extérieur, le gouvernement est prêt, après le débat que nous venons d’entendre aujourd’hui, à examiner cette possibilité et à l’exécuter ensuite, à la lumière aussi des avis que la Commission de pilotage et la Commission de haute surveillance lui donneront dans le cadre du dialogue qu’il a avec les deux commissions. Nous pouvons envisager ici un examen plus approfondi de cette question pour faire en sorte que sur certains examens particuliers, qui réclament aussi des connaissances particulières, pour faire en sorte aussi de ne pas trop charger les éléments ordinaires de l’Etat en matière de contrôle, nous puissions donner des mandats spéciaux à des tiers. Le troisième point est le changement régulier de la direction du Contrôle des finances, la motion 193/2005. Je constate maintenant qu’entre la Commission d’enquête parlementaire et la Commission de pilotage il existe, concernant cette question ici, des divergences. Le gouvernement propose d’accepter cette intervention sous forme de postulat. Vous avez entendu l’argumentation de Hans-Ulrich Käser, ce n’est pas une question simple. Vous avez aussi entendu les critiques de Monsieur Rickenbacher. Si le gouvernement propose d’accepter la motion sous forme de postulat, ce n’est pas pour l’oublier au fond d’un tiroir. On a entendu qu’il y a véritablement des problèmes en ce qui concerne cette question et il s’agit de l’examiner à fond. Avec un postulat nous 439 pouvons mieux pondérer les arguments qui sont aujourd’hui en présence entre la Commission de pilotage et la CEP. C’est l’affaire du gouvernement de les pondérer et de proposer des solutions qui tiennent compte véritablement des enjeux qui sont en cours dans cette discussion. Nous pouvons sur cette question-là éliminer les divergences, examiner la situation dans les autres cantons et à la Confédération, pour voir comment de telles questions sont traitées et aussi apprécier d’une manière sérieuse l’impact d’une telle décision sur l’attractivité d’une telle fonction. Je vous propose dès lors sur cette question-là d’accepter la motion sous forme de postulat. Enfin, dans ce débat, le gouvernement a pris connaissance des critiques à charge et à décharge qui ont été exprimées contre des représentants de l’Etat, critiques exprimées tour à tour par le porte-parole de la Commission d’enquête parlementaire et aussi par certains porte-parole des groupes parlementaires aujourd’hui au Grand Conseil. Le gouvernement va, après ce débat, examiner la situation et en fonction des prises de position et de vos critiques prendre des décisions à cet égard. Il l’avait déjà annoncé, il attendait ce débat, il attend également les discussions au sein de la Commission administrative de la CACEB, il veut parler aussi avec les personnes concernées, en vertu du droit d’être entendu, avant de prendre sa décision en l’espèce. Pour le reste, je vous prie de bien vouloir adopter les motions 191/2005, le postulat 192/2005 et la motion 193/2005 sous forme de postulat. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Je vais essayer de résumer. Qu’a dit la CEP et que n’at-elle pas dit ? Le Contrôle des finances n’est en rien responsable du découvert de la CACEB, la CEP a été très claire sur ce point. Le travail accompli par cet organe entre 1999 et 2004 concernant la CACEB était du bon travail. Ce dont il est question, c’est de la genèse du rapport sur le contrôle spécial. Examiner ce point faisait partie de notre mandat. La CEP n’a pas non plus critiqué le travail de la Commission de pilotage. Lisez notre rapport, vous verrez que nous n’avons jamais remis en question l’impartialité de la Commission de pilotage. Je renvoie Therese Bernhard au procès-verbal de mon allocution d’hier; elle verra qu’elle donne ne fausse interprétation de mes propos. J’y reviendrai au chapitre de la recapitalisation. La CEP a bien réfléchi avant d’émettre ses critiques concernant le Contrôle des finances. Le porte-parole de la Commission de pilotage a dit que nous avions voulu faire dans le sensationnel. On peut faire beaucoup de reproches à la CEP, mais en tout cas pas celui là ! Ce qui nous a frappé, c’est que le rapport sur le contrôle spécial n’a pas suffisamment analysé les causes du découvert. Pour Monsieur Antener, c’est peut-être parce que le Contrôle des finances n’avait pas beaucoup de temps à disposition. La CEP avait aussi des délais très serrés. Et c’est justement pour cette raison, pour montrer que les erreurs du Contrôle des finances ne sont pas dues au manque de temps, que nous avons exposé les faits en détail. En ce qui concerne la recapitalisation, le chef du Contrôle des finances a été très clair dans ses propos: le dossier n’était pas contesté, tout le monde était d’accord, le Contrôle des finances aurait donné l’impression de vouloir se mettre en avant s’il avait examiné la question. Pendant ses travaux, la CEP a remarqué que bien des gens auraient préféré que la question de la recapitalisation ne soit pas remise sur le tapis. La prise de position du Conseil-exécutif le montre bien : le gouvernement est aujourd’hui encore persuadé que le dossier a été géré correctement. La CEP ne peut pas se permettre d’avoir pareille attitude : ignorer un point sous prétexte que tout le monde est d’accord à ce sujet. Si vous vou- 440 6 septembre 2005 lons améliorer les choses pour l’avenir, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des égards ; il faut aussi se pencher sur ce que tout le monde souhaiterait ignorer. Et c’est justement ce que nous reprochons au Contrôle des finances: d’avoir omis d’examiner ce que tout le monde souhaitait ignorer. Le second point que nous reprochons au Contrôle des finances, c’est de n’avoir pas vu que les personnes qui se sont présentées à lui comme mandants étaient placées dans un conflit d’intérêts. Des membres influents de la Commission d’administration, organe qui était soumis à l’analyse du Contrôle des finances, ont participé à la définition du mandat et ont assisté à l’entretien final. C’est moins à Messieurs Röthlisberger et Bieri que nous adressons des reproches. Certes, ils auraient dû remarquer eux-mêmes dans quelle situation ils se plaçaient et le courriel de Monsieur Bieri est vraiment malvenu de la part d’un secrétaire général. Mais les gens du Contrôle des finances devraient être des pros de l’indépendance. La CEP a dû elle aussi se montrer prudente sur cette question de l’indépendance. De plus, nous avons constaté que le rapport a été modifié à l’issue de l’entretien final. Une phrase critique concernant la recapitalisation a été biffée. Un chapitre entier, d’une page et demie, a été rajouté pour montrer comment à partir de 2000, avec l’arrivée de nouveaux membres dans la Commission d’administration, les choses se sont améliorées. Nous nous sommes longtemps demandé, à la CEP, comment présenter les choses. Nous savions que nous allions critiquer une personne qui n’est en rien responsable du découvert. Mais la crédibilité du Contrôle des finances est très importante. Et la CEP était consciente de ses responsabilités lorsqu’elle a décidé de traiter la question dans son rapport. Et si nous avons rapporté les faits avec un tel luxe de détails, c’est pour que vous sachiez sur quoi nous nous sommes fondés pour tirer nos conclusions. J’aimerais répondre à la question de Matthias Kurt. Nous avons longuement réfléchi à la CEP et notre position est la suivante : le Contrôle des finances et son chef ont fait du bon travail de 1989 à 2004. Mais ce qui s’est passé avec le rapport sur le contrôle spécial entame la crédibilité du Contrôle des finances. La CEP estime par conséquent que le chef du Contrôle des finances devrait en tirer les conséquences. L’institution étant autonome, vis-à-vis également du Grand Conseil, c’est à Monsieur Sommer de décider ce qu’il entend faire. La décision n’est pas du ressort de la CEP. Enfin, la CEP considère que le changement régulier de direction serait une bonne chose pour le Contrôle des finances, mais aussi pour l’organe de contrôle et l’expert actuariel de la CACEB. Simplement, concernant ces deux derniers organes, la CEP ne peut qu’émettre des recommandations. L’indépendance est cruciale et le changement régulier de directeur pourrait y contribuer. Le rythme du changement peut être décidé pendant la procédure législative. Le président. Nous passons au vote. La CEP s’en tient à la forme de la motion. Vote Pour l’adoption de la motion 191/2005 Contre 164 voix 1 voix Pour l’adoption du postulat 192/2005 Contre 166 voix 2 voix Pour l’adoption de la motion 193/2005 Contre 88 voix 76 voix 3 abstentions Chancellerie d’Etat 2. Organes de la CACEB (rapport de la CEP, partie III, A) M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC), rapporteur de la commission. Monsieur Salzmann a demandé qu’on parle des vrais responsables. C’est ce que je vais maintenant essayer de faire au nom de la CEP. Pour la CEP, ce sont les organes de la CACEB, soit la Commission d’administration, la direction et l’Assemblée des délégués, qui sont les principaux responsables de la débâcle. L’analyse de ces organes aura sans nul doute été la partie la plus compliquée du travail de la CEP: à cause de la durée de la période sous analyse, du très grand nombre de dossiers et documents et aussi de la piètre qualité des procès-verbaux de la Commission d’administration que certains membres de la CEP ont jugés inutilisables. La CEP a tenté dans son rapport de présenter l’accomplissement des tâches par les organes dirigeants de manière complète et objective, sans jugement de valeur. Cela n’a pas toujours été facile vu les graves manquements dans la gestion de la caisse dans les années 1990. Il n’a pas été possible d’apprécier les compétences de tous les membres de la Commission d’administration et de la direction de 1989 à nos jours. Mais la CEP a été surprise de constater que de nombreux membres de la Commission d’administration étaient dans l’impossibilité de donner des renseignements sur les transactions de la CACEB. Certains d’entre eux ne se sentaient même pas responsables! La CEP a centré son analyse sur la gestion du patrimoine. Le rapport énumère toutes les stratégies de placement suivies depuis 1989. La commission n’a pas analysé en détail les stratégies d’avant 1999. Dans les années 1990 en effet, la CACBE bénéficiait de la garantie de l’Etat ; le décret la contraignait par ailleurs à prendre des risques et la CEP n’avait donc aucune raison de critiquer cette stratégie. Cette remarque vaut également pour la décision de la caisse de placer une partie des fonds dans du capital-risque. On ne parle pas bien entendu de la manière dont ces placements ont ensuite été gérés. La CEP s’est penchée de près sur la stratégie de 1999. Le 17 novembre 1999, la Commission d’administration, alors présidée par Hansrudolf Gerber, a augmenté la part des actions de 28 à 42 pour cent, le but étant de parvenir à un rendement de 6,6 pour cent. La caisse aurait dû disposer de réserves de fluctuation de 60 pour cent pour appliquer cette stratégie, ce qui était loin d’être le cas. La Commission d’administration a donc pris des risques sans que la caisse en ait la capacité. Mais elle ne pouvait pas se permettre de conserver l’ancienne stratégie, car sinon les prestations n’auraient pas pu être financées. Confrontée à ce dilemme, la Commission d’administration n’avait qu’une seule solution: accepter la proposition du canton, soit la recapitalisation et la suppression de la garantie de l’Etat. En 2001 et 2003, la Commission d’administration a réduit la part des actions à 34 puis à 28 pour cent. Ces décisions ont empêché la caisse de profiter de la reprise sur le marché des actions. La CEP ne critique pas ces décisions et les considère comme acceptables dans la perspective actuelle. Ce que la CEP critique, c’est que la Commission d’administration n’ait pas perçu la gravité de la situation et ne soit pas intervenue auprès des autorités politiques. Ce qui est incompréhensible, c’est qu’en décembre 2001, la Commission d’administration a pris la décision de dissoudre les réserves de longévité, pourtant indispensables, pour garantir la capacité de risque. Elle est revenue sur cette décision deux mois plus tard, mais sans en tirer les conséquences. Encore un exemple pour illustrer l’attitude de la Commission d’administration: le 28 mai 2002, elle a envisagé de déplacer les avoirs de la caisse sur une place financière off-shore pour Chancellerie d’Etat 6 septembre 2005 économiser les droits de timbre. Le président d’alors estimait que cette idée, moderne, était intéressante. La CEP a analysé les aspects stratégiques, mais aussi opérationnels. Elle a consacré beaucoup de temps aux placements de capital-risque et a d’ailleurs découvert des éléments nouveaux, concernant par exemple Rocktech. Le rapport de la CEP renferme de nombreux détails, je vous y renvoie. Ces placements de capital-risque ont certes fait couler beaucoup d’encre, mais ils n’ont pas joué un grand rôle dans le découvert de la caisse. Mais, selon la CEP, des conséquences auraient dû être tirées au niveau du personnel. La CEP s’est également penchée sur la question des placements immobiliers qui a fait beaucoup de vagues dans le public. La commission a constaté que la caisse n’avait pas le savoir-faire nécessaire et qu’elle s’en remettait donc au fiduciaire immobilier. La caisse a perdu 34 millions sur ces placements, mais elle n’a pas pu faire la preuve que des prix d’achat surfaits ont été payés. Rien n’indique que des irrégularités aient été commises. La CEP a également examiné de près les discussions menées par la Commission d’administration et la direction concernant le financement des prestations. Elle a constaté que jusqu’à fin 2002, la Commission d’administration n’était pas consciente du déséquilibre structurel de la caisse. Un projet de réforme qui aurait permis de régler le problème s’est enlisé fin 1998, car on craignait que les autorités politiques ne réclament la fusion des deux caisses. En 2001, de nouveau, on a choisi l’attentisme. Quelques remarques encore sur deux organes de la caisse qui n’avaient pas de compétences opérationnelles, mais qui ont commis des erreurs. L’Assemblée des délégués tout d’abord: ce qui a été dit concernant le Conseil-exécutif et la désignation des représentants du canton s’applique également à l’Assemblée des délégués. Elle non plus n’a pas su déléguer les bonnes personnes dans la Commission d’administration. Elle a privilégié des critères régionaux ou partisans plutôt que les qualifications professionnelles. La défense des intérêts des enseignants devait être assurée par des enseignants. Il faudra à cet égard que les mentalités changent. La Commission de vérification ensuite qui n’a pas accompli les tâches que prévoyaient les statuts: elle ne s’est jamais constituée, ses membres ne se connaissaient pas. Ce qui ne favorise pas vraiment le sérieux du travail ! La révision des statuts de 2002 a largement permis de rectifier le tir. En résumé, on peut dire que ce sont l’ancien directeur Sieber et l’ancienne Commission d’administration qui sont les principaux responsables de la débâcle de la caisse. Les reproches les plus graves vont à la Commission d’administration dans sa composition de 1999 et 2000, sous la présidence d’Hansrudolf Gerber. Les perspectives: la CEP ne pouvant déposer d’intervention parlementaire concernant la gestion de la CACEB, elle a adressé toute une série de recommandations à la Commission d’administration, notamment celle de recruter son président hors des rangs de la caisse. Les membres de la Commission d’administration et de la direction vont devoir désormais unir leurs forces pour tendre vers un objectif commun: le bien de la caisse. La CEP espère que ces organes sauront coopérer dans un esprit constructif et que des personnes compétentes sont désormais à la barre. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. 441 Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Madame Irène Marti Anliker souhaite faire une déclaration personnelle en sa qualité de membre de la CEP. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS). Maintenant que nous avons vraiment abordé les choses sérieuses, que nous parlons des vrais responsables du fiasco, l’assemblée est bruyante, inattentive et les rangs se sont vidés. M. Hans Aeschbacher, Gümligen (UDC). L’UDC attache beaucoup d’importance aux responsabilités et se rallie aux conclusions de la CEP: ce sont la Commission d’administration et la direction de la caisse qui sont les principaux responsables. Le directeur Sieber a commis de graves manquements, mais rien n’a été entrepris − procédure disciplinaire ou licenciement − quand on s’en est rendu compte. Il faudra en tirer la leçon pour l’avenir. Concernant la Commission d’administration, le groupe UDC partage entièrement les vues de la CEP. L’organe a failli parce que ses membres n’étaient pas compétents. Le Conseil-exécutif en a déjà tiré la leçon en définissant un profil pour les représentants du canton. L’Assemblée des délégués devrait faire de même. Je me demande en tout cas si la Commission d’administration peut prendre un nouveau départ dans sa composition actuelle. Elle devrait en tout cas suivre la recommandation de la CEP et se choisir un président disposant des qualifications requises. M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). Je signale d’entrée de jeu qu’en ma qualité d’enseignant affilié à la CACEB, je suis directement concerné. Je puis vous dire que la confiance du corps enseignant dans sa caisse est fortement ébranlée. Et nombreux sont ceux qui, disposant d’un compte de libre passage, préfèrent retirer leur capital et le placer eux-mêmes. Le rapport de la CEP est important même s’il ne révèle rien de vraiment nouveau. Il désigne les principaux responsables du désastre et énumère la longue liste de leurs manquements, dont certains sont totalement incompréhensibles. Le premier amateur venu aurait pu mieux faire. Il est dommage que rien ne puisse être entrepris juridiquement contre l’ancien directeur et l’ancienne Commission d’administration. Il aurait été bon, pour le moral du corps enseignant et de la population, qu’on puisse se retourner contre eux, même pour un infime montant. Ce qui importe toutefois pour le PEV, c’est de regarder vers l’avenir et de déléguer des personnes de qualité dans les organes de la caisse. M. Markus Meyer, Roggwil (PS). Je n’ai rien à ajouter aux propos de Samuel Leuenberger qui a très présenté les choses. J’aimerais néanmoins faire quelques remarques concernant la sélection des membres de la Commission d’administration. Un siège de commission d’administration ne devrait plus être aujourd’hui la récompense de bons et loyaux services. Sans professionnalisme, il est aujourd’hui impensable de siéger dans pareille institution. Les membres doivent aussi faire preuve d’esprit d’équipe, Maître Krneta développe admirablement ce point dans son commentaire sur la gestion des conseils d’administration. Un conseil d’administration a pour tâche essentielle d’assurer la direction stratégique de l’entreprise. Il doit donc se composer de personnes aptes à accomplir cette tâche et qui, de par leurs qualifications professionnelles ou leur expérience, ont l’habitude de prendre des décisions rapides, de prendre des risques contrôlés et de poser des questions critiques. La doctrine dominante – Forstmoser, Staehelin, Sarasin etc. – pense que les administrateurs ne doivent pas être des spé- 442 6 septembre 2005 cialistes, mais plutôt des généralistes remplissant les conditions que j’ai énumérées précédemment. Pourquoi est-ce que j’insiste autant, me demanderez-vous? Parce que j’ai l’impression que le Conseil-exécutif n’a pas su tirer les leçons de l’affaire de la CACEB. Il suffit de lire, pour s’en convaincre, le profil qu’il a défini pour les membres du conseil d’administration des FMB: il réclame des spécialistes de l’énergie! Le PS soutient totalement les recommandations de la CEP concernant la désignation de la Commission d’administration. Il faut maintenant recruter une véritable équipe, composée de gens qui tirent tous à la même corde et ne défendent pas des intérêts particuliers. Toutes les conséquences n’ont pas encore été tirées à cet égard, d’où l’importance de la recommandation 11 concernant l’amélioration de la coopération au sein de l’actuelle Commission d’administration. La question de la présidence de la Commission d’administration a été évoquée. Monsieur Röthlisberger est selon moi une personne compétente et investie dans sa mission, mais je pense qu’il n’est plus à sa place. Ce n’est pas lui qui va pouvoir guider la CACEB vers l’avenir. Qu’il le veuille ou non, il est maintenant stigmatisé. Le thème de l’expert en prévoyance professionnelle a lui aussi été abordé. J’espère que la Caisse de pension bernoise franchira le pas et changera d’expert. Je suis favorable à la proposition de la CEP qui préconise un changement régulier d’organe de contrôle et d’expert en prévoyance professionnelle. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Après l’excellente intervention de Markus Meyer, je puis être bref. Je me contenterai de quelques remarques dans la perspective du groupe radical. Nous attachons beaucoup d’importance à la définition d’un profil concernant les représentants des salariés. L’Assemblée des délégués doit adopter la même démarche que le Conseil-exécutif. Elle a d’ailleurs franchi les premiers pas dans la bonne direction et nous l’encourageons à poursuivre sur cette voie. Le groupe radical soutient toutes les recommandations de la CEP et partage ses conclusions concernant les responsabilités. Mme Christine Häsler, Wilderswil (VLL). Notre groupe partage les conclusions de la CEP sur tous les points. Il est en particulier heureux du ton nuancé utilisé par la commission. Car s’il est vrai que lorsque tous les faits sont connus, il est facile d’attribuer les responsabilités, il en vrai tout autrement lorsque l’on est soi-même concerné. Mme Corinne Schärer, Berne (AveS). Notre groupe se rallie lui aussi aux recommandations de la CEP concernant ce chapitre. Nous aimerions uniquement ajouter une précision concernant l’expert en prévoyance professionnelle : celui-ci devrait non seulement changer tous les cinq à huit ans, mais en plus, il ne devrait pas travailler en solo. Nous proposons donc de faire appel à deux experts au moins. Nous aimerions encore aborder un aspect, passé jusqu’à maintenant sous silence dans le rapport de la CEP et durant les débats. Il est juste de dire que les membres de la Commission d’administration doivent être qualifiés. Mais ces qualifications ne vont pas tomber du ciel et il faudrait donner un petit coup de pouce. Des mesures de soutien et des cours de perfectionnement devraient donc être proposés. C’est ce que notre groupe avait réclamé l’an dernier après le débat sur la CACEB, mais cette proposition a été écartée. J’espère qu’à la lumière du rapport de la CEP, vous reviendrez sur cette décision. Chancellerie d’Etat M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Concernant ce chapitre, le gouvernement, dans sa prise de position, n’a pas de différences fondamentales avec la Commission d’enquête, au contraire. Pratiquement sur toutes ses conclusions il partage son avis. J’aimerais prendre position sur la déclaration de Monsieur Meyer tout à l’heure en ce qui concerne le profil des membres de la Commission. Il ne vous aura pas échappé, Monsieur Meyer, que lors de la dernière élection de deux membres de la Commission, le gouvernement a publié aussi le profil des membres de la Commission, de la CACEB. De l’avis général, on peut dire que le profil qui est réclamé maintenant est extrêmement élevé. Les exigences que nous demandons aux membres de la Commission en tant que représentants des employeurs sont extrêmement élevées, on le voit à la lecture de ce profil. Nous pouvons dire que ce profil a été en quelque sorte fixé dans la loi maintenant, il est concrétisé dans une décision du gouvernement. Je signale que la Direction de l’instruction publique l’avait déjà mise en pratique en 2003 pour chercher les nouveaux membres de la Commission. Il faut naturellement maintenant trouver aussi un profil identique pour les représentants des enseignants et des enseignantes, parce qu’il faut avoir une parité au niveau des capacités aux deux niveaux. Monsieur Meyer a dit quelque chose de très important, à savoir que les compétences sociales sont aussi très importantes. Il ne sert à rien d’être spécialiste et d’être fort si on n’a pas les compétences sociales pour s’inscrire dans un team. La CACEB en tant que telle a besoin d’être dirigée par un team, avec certainement des personnalités différentes mais dont les compétences sociales sont données pour travailler ensemble. Il y a peut-être là des efforts à faire, je suis d’accord avec vous. En ce qui concerne les remarques de Monsieur Meyer sur la présidence de la commission, je me suis déjà exprimé sur ce point: le gouvernement attendait la discussion au parlement, mais aussi la discussion qu’il y aura à la Commission administrative pour examiner la situation et prendre une décision à ce propos. Pour le reste, nous sommes d’accord en ce qui concerne ce chapitre avec les conclusions de la Commission. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Monsieur Leuenberger a été très clair dans ses propos: ce sont les organes de la caisse, la Commission d’administration, l’ancien directeur et, dans une certaine mesure, l’expert qui sont les principaux responsables du milliard de découvert. Certes, nous verrons encore que des poursuites judiciaires en responsabilité seraient quasiment sans espoir. Mais au-delà de cette responsabilité juridique, il y a la responsabilité qui, en cas de manquement, peut déboucher sur une destitution des fonctions. Et là nous avons vu que le Conseil-exécutif et l’Assemblée des délégués n’ont pas réagi au bon moment. Il a été beaucoup question ces dernières semaines de Monsieur Röthlisberger. On peut argumenter sur sa capacité à continuer de présider la Commission d’administration.Nous pensons quant à nous qu’il devrait être remplacé par une personne de l’extérieur. Je tiens à préciser un point : les personnes qui siègent aujourd’hui à la Commission d’administration ne sont pas celles qui sont responsables du découvert. Qu’elles soient compétentes ou non, là n’est pas la question aujourd’hui, elles n’étaient pas en poste fin 1999, début 2000 lorsque les décisions fatales ont été prises. La même réflexion vaut pour la directrice de la CACEB et pour le président de la Commission d’administration. La liste figurant en pages 322 et 323 du rapport montre bien qui est responsable de quelles décisions. Chancellerie d’Etat 6 septembre 2005 Le président. Il n’y a pas de vote concernant ce chapitre. Je lève la séance et souhaite bon courage à celles et ceux qui vont aider les victimes des inondations à déblayer et bonne excursion aux autres. 443 Compte rendu de la troisième séance Mercredi 7 septembre 2005 La séance est ouverte à 9 heures. La séance est levée à 10 heures 55. Présidence: M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 182 députés. Rapport adressé au Grand Conseil par la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB) (Rapport de la CEP) Suite 3. Organes de contrôle et de surveillance au sens de la LPP (rapport de la CEP, partie III, B) M. Andreas Blank, Aarberg (UDC), rapporteur de la commission. Dans la partie III, chapitres 5 à 7, la CEP présente ses conclusions concernant les organes de contrôle et de surveillance au sens de la LPP. Il s’agit de l’organe de contrôle, de l’expert en prévoyance professionnelle et de l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations (OASSF). La CEP considère que l’organe de contrôle, ATAG Ernst & Young, a rempli sa tâche correctement. Il a d’emblée attiré l’attention sur les problèmes qui se posaient en rapport avec les investissements de capital-risque et les investissements immobiliers et soulevé à diverses reprises notamment le problème du financement des prestations. Comme la plupart de ces problèmes relèvent de l’appréciation de la direction de la caisse et du cadre défini dans la loi, l’organe de contrôle ne pouvait intervenir de manière plus incisive. L’organe de contrôle n’a rien à se reprocher en rapport avec la recapitalisation, il faut le souligner. Il en va tout autrement de l’expert en prévoyance professionnelle. La CEP lui reproche une série d’erreurs dont la gravité est telle qu’elle doit lui attribuer une responsabilité centrale dans le découvert de la caisse. Avant d’aboutir à cette conclusion, la CEP a consulté deux experts, ECOFIN Investment Consulting AG et PPCmetrics AG. L’expert, Aon Chuard Consulting AG, a pu donner son avis par écrit à deux reprises. Trois auditions ont été menées avec les cadres de la société. Dans les domaines analysés, la CEP a constaté que le calcul du taux de couverture est le seul travail que l’expert ait fait correctement. Il est vrai que l’expert a fait référence à diverses reprises à la multiplication des cas d’invalidité et à la longévité des enseignantes et enseignants. Il a cependant omis de faire une analyse complète des problèmes de financement. Dans son rapport de 1999, il a fait état d’une réserve, alors qu’en réalité il y avait déjà à ce moment-là un découvert que les bons rendements à la bourse parvenaient à cacher. L’analyse en profondeur aurait cependant révélé que les cotisations ne suffiraient pas à couvrir les prestations une fois que les rendements seraient moins bons. Cette erreur de calcul était problématique à la CACEB surtout parce que la caisse ne pouvait pas elle-même ajuster les cotisations ; il fallait pour cela passer par un long processus politique. En 1999, Aon Chuard Consulting AG a conseillé à la CACEB une stratégie de placement pour laquelle la caisse n’avait pas la capacité de risque nécessaire. L’analyse ALM effectuée 444 7 septembre 2005 par Aon Chuard Consulting AG en 1999 a abouti à la conclusion que la stratégie de placement prévue ne pourrait être appliquée que si la caisse disposait de 16 pour cent de réserves de fluctuation. Or en réalité, les réserves se situaient entre 6 et 11 pour cent. Les risques encourus par la caisse dans de telles conditions n’ont pas été analysés. La recommandation de l’expert selon laquelle la caisse devait opter pour une stratégie hasardeuse pour pouvoir se constituer des réserves est paradoxale. En effet, cela revenait pour la caisse à s’exposer à un risque élevé pour se construire la capacité de risque suffisante pour supporter ce risque précisément. Il était déjà clair au moment où la stratégie a été adoptée qu’il y aurait une recapitalisation et que la garantie de l’Etat serait levée. L’analyse ALM en tient également compte. En 2001, l’expert a présenté une nouvelle analyse ALM, en consacrant cependant pour la CEP bien trop peu d’attention à la situation de la caisse. La part d’actions de 45 pour cent semble totalement incompréhensible, compte tenu de la pérennité de la caisse, et pour une telle stratégie, la capacité de risque était très loin de suffire en 2001. L’expert a été chargé de proposer les modalités de partage des 1,48 milliard de francs consacrés à la recapitalisation. La CEP désapprouve aussi bien la manière de procéder que le résultat du partage, qu’elle juge techniquement erroné. Il est difficile de comprendre que l’expert ait accepté de prendre l’option de l’égalisation, ce qui revenait à dissoudre la réserve de longévité de la CACEB, un élément pourtant indispensable. Si la répartition avait été correcte, la CACEB n’aurait pas été contrainte à une action procyclique : elle n’aurait pas été poussée par sa capacité de risque en perdition à vendre des actions au moment le plus défavorable, et elle aurait pu véritablement profiter de la remontée des cours. De fait, l’expert aurait dû refuser les termes de la recapitalisation. Plus tard, quand le découvert s’est à nouveau manifesté, il l’a expliquée par la baisse des cours de la bourse, et même en 2003, il a affirmé que les transactions sur les marchés des capitaux permettraient de sortir la caisse du marasme. L’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations OASSF a selon la CEP travaillé correctement. Il a tenté d’intervenir en 1996 déjà dans le domaine des placements de capital-risque, mais il a été stoppé par la Commission fédérale de recours LPP. Il ne pouvait se permettre d’intervenir dans les décisions qui relevaient du pouvoir d’appréciation de la caisse. En résumé, l’organe de contrôle et l’OASSF ont rempli leur mission de manière satisfaisante. Le découvert de la CACEB est dû à un certain nombre d’erreurs d’appréciation de l’expert en prévoyance professionnelle, raison pour laquelle la CEP recommande de tenter une action en justice contre lui. En outre, la CEP recommande de changer régulièrement d’expert en prévoyance professionnelle et d’organe de contrôle pour réduire les risques et pour garantir la qualité. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Je suis délégué à la CACEB, je suis lésé et en tant qu’enseignant et contribuable, je vais assumer ma part de l’assainissement de la caisse. Je tiens à souligner que l’Assemblée des délégués a bel et bien changé l’expert. Et en mai 2005, nous avons adopté un nouveau profil pour la Commission d’administration. Pour le PEV, l’organe de contrôle a fait son travail, il avait une bonne vue d’ensemble. Il a essayé d’attirer l’attention sur les problèmes, notamment sur les réserves de fluctuation, qui étaient trop faibles, ou sur les jeux d’influence. La CACEB l’a taxé de pédantisme. Au lieu de faire son autocritique, elle s’est justifiée. Le PEV estime avec la CEP que l’organe de contrôle a correctement fait son travail. Maintenant l’expert: j’ai été nommé délégué en 1999. J’étais ébloui par les 12 pour cent de rendement et j’avais Chancellerie d’Etat l’impression que l’expert et la direction étaient parfaits. Aujourd’hui, je vois bien que l’expert n’était pas un prophète. Il aurait fallu qu’il intervienne quand les choses allaient mal pour la caisse. Il aurait dû analyser la situation financière avec clairvoyance. L’expert n’était pas indépendant, c’est une erreur que de l’avoir chargé de proposer le partage entre les deux caisses lors de la recapitalisation. Nous adhérons à la recommandation de la CEP à la CACEB d’engager une action en justice contre l’expert. L’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations a un nombre énorme de rapports annuels à contrôler pour seulement trois experts comptables. Les ressources de l’OASSF doivent être augmentées. Là encore, nous adhérons aux recommandations de la CEP. Mme Johanna Wälti-Schlegel, Berthoud (VLL). Parmi tous les organes de surveillance dont la mise en place est prévue dans la LPP, l’expert en prévoyance professionnelle se retrouve sous les feux de la critique parce que sur certains points décisifs, il n’a pas rempli sa fonction avec le professionnalisme voulu. Les erreurs de décision ont eu pour résultat la débâcle de la CACEB. Les membres de la Commission d’administration ne sont pas des professionnels, ils doivent pouvoir se fier aux recommandations de l’expert. Il aurait dû prévoir l’évolution et identifier les risques. Le groupe VLL adhère à la recommandation de la CEP d’engager une action en justice contre lui. Le vice-président Werner Lüthi, Münsingen (UDC) prend la direction des délibérations. M. Markus Meyer, Roggwil (PS). Il semblerait que tous soient d’accord. Mais je voudrais quand même évoquer un certain nombre de points dans l’optique du groupe socialiste. Dans le domaine des organes de contrôle et de surveillance, notre influence est limitée, il ne faut pas l’oublier. Aussi, la CEP s’est-elle bornée à formuler deux recommandations. L’organe de contrôle, ATAG Ernst & Young, a rempli ses tâches correctement et il en va de même pour l’OASSF: par la décision qu’il a prise en 1996, il est intervenu dans le domaine des placements de capital-risque. Bien sûr, la décision était rédigée en des termes maladroits, il aurait peut-être pu obtenir ce qu’il voulait avec une décision mieux présentée. Et même après le recours devant la Commission fédérale des recours LPP, il n’a pas laissé tomber l’affaire, il a tenu bon. Aucun grief ne peut être adressé à l’OASSF, abstraction faite de la décision qui engage la CACEB à entreprendre une action en justice contre les responsables. Cette décision est à mes yeux très contestable, mais nous en reparlerons dans la discussion sur la partie IV. Le rôle de l’expert est incompréhensible. D’une part, il est l’un des organes de la caisse, de l’autre il est conseiller, et conseiller en placements qui plus est. Je n’accepte pas qu’il cherche aujourd’hui à se défiler. Celui qui commet une faute doit l’admettre et assumer ses responsabilités. J’aimerais souligner encore un point: il est inacceptable qu’une entreprise accepte le mandat d’une caisse de pension, lui adresse des factures pour le travail accompli, conseille en même temps les employeurs et les salariés et leur facture également son travail. La même prestation est ainsi payée trois fois en quelque sorte. J’espère que les griefs que l’on peut formuler à ce sujet ne seront pas simplement évoqués dans le rapport de la CEP mais également dans le contexte d’une procédure civile. Par rapport à ces organes, la CEP fait deux recommandations, l’une adressée à Aon Chuard, à savoir le changement d’expert en prévoyance professionnelle. Dans la deuxième recommandation, il est question d’un changement régulier Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 d’expert et d’organe de contrôle, pour des questions de principe. Ce sont des recommandations raisonnables qui permettent d’éviter un certain nombre de risques. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Nous constatons que les autorités de surveillance ont fait leur travail correctement. Mais le groupe radical se demande comment il est possible que pendant des années, les organes compétents aient ignoré les critiques des autorités de surveillance et continué comme si de rien n’était, en tous cas sans apporter les corrections nécessaires. Hier, nous avons critiqué les membres de la Commission d’administration. Mais je vous demande, qu’est-ce que nous aurions fait à leur place, avec un expert qui ne cesse d’affirmer qu’il n’y a aucun problème, que tout va bien. Serions-nous intervenus? Le rôle de l’expert actuariel a été déterminant. Car de fait, à la différence des experts actuariels ordinaires, qui viennent aux séances de temps en temps, celui-ci était là en permanence. Lors de la recapitalisation, c’est un expert indépendant qu’il aurait fallu pour souligner que l’objectif de rendement était irréaliste. A entendre l’expert et son raisonnement, on est conforté dans son argumentation contre la garantie de l’Etat. Selon lui, tout est couvert puisqu’en définitive, il y a la garantie de l’Etat. Je me suis demandé pourquoi un tel raisonnement coûte 100 000 francs par année. M. Mario Annoni, président du Conseil-exécutif. Pour le gouvernement, ce chapitre de la CEP est très important, car c’est dans ce chapitre que résident beaucoup de problèmes mis en évidence par la CEP. Il faut quand même rappeler que dans le domaine des caisses de pension, comme je l’ai dit en introduction, le domaine est fortement dominé par l’avis des experts. La CEP a elle aussi dû s’en remettre à des expertises pour étayer ou pour contrôler certaines de ses affirmations. On est dans un domaine où l’avis de l’expert est très important. Or, le système de contrôle mis sur pied dans le domaine de la prévoyance professionnelle prévoit l’existence d’un expert en matière de prévoyance professionnelle qui accompagne constamment l’institution pour la conseiller en matière de prévoyance professionnelle. Je suis d’avis que Monsieur le député Blank a fait un excellent résumé de la situation: dans ce qu’il a dit maintenant devant le Grand Conseil et lorsqu’il a analysé la situation, il a mis en évidence le fait qu’en 1999, en 2001, en 2002 et en 2003 justement l’expert en question s’est trompé sur des éléments essentiels. On voit dès lors que le système mis sur pied par la loi fédérale en matière de surveillance n’a pas fonctionné. C’était le filtre numéro 1 de tout le système qui n’a pas fonctionné. Nous sommes d’avis que nous sommes en présence de quelque chose d’important, qui nécessite naturellement, en ce qui concerne les recommandations de la CEP, une obligation d’agir et en particulier sur la question du changement régulier des experts, afin que la qualité de l’expertise soit maintenue. Ce chapitre a aussi une importance capitale pour le gouvernement, parce que Monsieur Blank a parlé du découvert en 2001 et en 2002. Il y a des reproches qui sont faits aussi au niveau des Directions, par exemple à la Direction de l’instruction publique, dans un chapitre prochain concernant l’intervention en cas de découvert. La CEP dans son rapport à la page 174 met en évidence le fait qu’en 2001, 2002 et même 2003 l’expert en matière de prévoyance professionnelle lui -même était d’avis qu’il n’y avait pas de nécessité d’agir, en fonction de l’analyse de la situation. On remarque que le travail de la CEP en ce qui concerne le fonctionnement du conseil à ce niveau-là des institutions de prévoyance sociale a été, de l’avis du gouvernement, très efficace et a permis de constater qu’il faut ici améliorer en- 445 core sensiblement le cadre du travail de l’expertise afin que nous ayons des résultats plus probants dans la conduite des caisses de pensions. Le gouvernement constate avec satisfaction que, en ce qui concerne l’OASSF, la CEP arrive à la conclusion que le travail a été fait correctement, c’est une instance indépendante mais tout de même intégrée dans l’administration. Quant à la remarque de Monsieur Sommer en ce qui concerne la capacité de l’OASSF, je l’ai dit en introduction, nous avons maintenant lancé un programme au niveau de la Direction de la justice d’analyse du contexte et de l’intégration dans l’administration de l’OASSF. La question de ses ressources devra aussi se poser le cas échéant pour savoir si celles-ci seront suffisantes pour exercer son travail de manière efficace. En ce sens, nous partageons ici les recommandations de la CEP. Le président Koch reprend la direction des délibérations. 4. Conseil-exécutif et Directions (rapport de la CEP, partie III, C8) Le président. Nous allons discuter trois motions, un postulat et une déclaration de planification du groupe radical, présentée par Monsieur Stalder. 185/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Stratégie de surveillance des unités de l’administration médiate Texte de la motion du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de définir dans une stratégie les modalités de la surveillance qu’il exerce sur les unités de l’administration médiate et de la porter à la connaissance du Grand Conseil. Développement La CEP, tout comme le Conseil-exécutif, pense que de manière générale, les unités de l’administration médiate font l’objet d’une surveillance (surveillance de collectivités). A certains égards, son ampleur, c’est-à-dire les moyens concrets à la disposition du Conseil-exécutif pour faire valoir son influence dans un cas donné, est évaluée de manière variable. La CEP a constaté que le Conseil-exécutif ne s’est pas doté de stratégie dans laquelle seraient définis et clairement représentés la manière concrète d’exercer la surveillance des unités de l’administration médiate, les moyens à sa disposition pour faire valoir son influence dans le cas particulier et comment il pense pouvoir agir dans le cas concret, donc à l’égard d’une unité de l’administration médiate, par l’intermédiaire de la Direction en charge. La BCBE fait peutêtre exception à cet égard, puisqu’une telle stratégie semble bel et bien exister à son sujet. Pour la CEP, une stratégie de surveillance serait un instrument adéquat. Par mesure de transparence, elle souhaite que les stratégies soient portées à la connaissance du Grand Conseil. Elles pourraient le cas échéant être formulées par voie d’ordonnance. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). 446 7 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 Selon l’article 95, alinéa 3 de la Constitution cantonale, les organisations chargées de tâches publiques (par exemple, la Banque cantonale bernoise BEKB / BCBE, l’Hôpital de l’Ile, la Bedag Informatique, l’Assurance immobilière Berne, les futurs centres hospitaliers régionaux) sont soumises à la surveillance du Conseil-exécutif. Les mécanismes de surveillance varient d’une entreprise à l’autre en fonction de leur forme juridique et de l’importance économique et politique de la participation du canton ou de l’organisation. Les mécanismes de surveillance des sociétés anonymes sont régis par le droit des sociétés et ceux des établissements de droit public sont réglementés dans l’acte légal de fondation. Dès le milieu des années 90, le Conseil-exécutif a soumis la question des participations cantonales et de leur importance respective à un examen approfondi. C’est sur la base d’un rapport très complet sur les relations entre le canton et ses entreprises publiques ou d’économie mixte (RCE) qu’il a édicté pour la conception future de ces relations des principes qui régissent la politique de participation du canton, l’exercice de son rôle de propriétaire, la composition des conseils d’administration, la représentation du canton au sein des entreprises dans lesquelles il détient des participations ainsi que son pouvoir de tutelle ou, plus exactement, celui de la Direction compétente en l’espèce (ACE 994 du 12 avril 1995 sur les relations entre le canton et ses entreprises publiques ou d’économie mixte). Lors de sa session de juin 2003, le Grand Conseil a pris connaissance du document de fond du Conseil-exécutif sur la problématique des représentants cantonaux au sein des conseils d’administration (ACE 3505/02). Par une déclaration de planification, il a demandé au Conseil-exécutif de faire réexaminer et comparer de façon objective, d’ici à fin 2006, les différents modèles de représentation permettant au canton de défendre ses intérêts. Dans le cadre du mandat de réexamen des principes RCE, le Conseil-exécutif a pris noer tamment les décisions suivantes par ACE 1834 du 1 juin 2005 : − passer systématiquement en revue tous les éléments qui constituent un suivi qualifié des participations du canton dans les entreprises et institutions, − mettre au point des modalités standardisées de compte rendu au Conseil-exécutif, − déterminer le rôle du Conseil-exécutif à l’égard des entreprises et institutions dans lesquelles le canton détient des participations. Les travaux d’analyse en cours répondent fondamentalement à la demande de la CEP d’une définition des modalités de la surveillance de chacune des organisations chargées de tâches publiques au sens de l’article 95 de la Constitution cantonale. La surveillance des institutions chargées de tâches publiques doit d’abord être réglée dans la loi spéciale régissant chacune de ces institutions. Le Conseil-exécutif va faire examiner systématiquement les dispositions en question afin de déterminer si la loi permet une surveillance appropriée et raisonnable des institutions dont il s’agit ou s’il faut préciser les modalités de la surveillance, c’est-à-dire adapter les bases légales. Pour ce qui est de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois et de la Caisse de pension bernoise, il est à noter qu’elles présentent des caractéristiques les distinguant fondamentalement des autres organisations chargées de tâches publiques. Les institutions de prévoyance professionnelle comme la CACEB sont réglées en détail dans le droit fédéral (voir en particulier art. 48 ss. LPP, RS 831.40). Le système de contrôle des institutions de la prévoyance prévu Chancellerie d’Etat par le droit fédéral est complexe. Ce sont les caisses de pension elles-mêmes qui sont au premier chef responsables du respect des dispositions légales et réglementaires. Elles sont ensuite contrôlées par des organes de contrôle qualifiés et des experts en prévoyance professionnelle. L’autorité de surveillance se trouve au sommet de la pyramide de contrôle. A cet égard, l’article 61, alinéa 1 de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) précise que « chaque canton désigne une autorité qui exerce la surveillance des institutions de prévoyance ainsi que des institutions qui servent à la prévoyance, ayant leur siège sur son territoire ». Dans le canton de Berne, l’autorité de surveillance est l’Office cantonal des assurances sociales et de la surveillance des fondations (OASSF), qui exerce son activité en toute indépendance. Le Conseil-exécutif ne peut pas lui donner de directives sur son activité de surveillance et ne fait pas partie du système global de surveillance de la prévoyance professionnelle. En ce qui concerne la CACEB, il n’a que des compétences légales restreintes (ex.: approbation des statuts et du règlement de prévoyance, nomination des représentantes et représentants de l’Etat dans l’administration paritaire). Le Conseil-exécutif ne peut pas influer directement sur les décisions de la commission administrative ni lui dicter les modalités de contrôle des activités de son directeur. Selon le droit cantonal bernois, le Conseil-exécutif doit exercer une surveillance des établissements de droit public uniquement lorsque cette compétence est expressément réglée dans la loi spéciale. Or, la loi spéciale régissant la CACEB n’attribue pas de tâche de surveillance substantielle au Conseil-exécutif, ce qui est dû à la grande autonomie de cette caisse de pension. Le Conseil-exécutif n’a donc pas non plus d’obligation de surveillance directe au sens de l’article 95, alinéa 3 de la Constitution cantonale. Le Conseil-exécutif s’appuiera en tout cas sur la présente intervention dans les travaux d’analyse de son domaine de compétences. La manière concrète dont sont assumées les responsabilités à tous les échelons est un élément central. En l’occurrence, il estime primordial de régler minutieusement les compétences de surveillance respectives dans une législation spéciale. Il est encore trop tôt pour dire si les règles qui en résulteront se laisseront réunir en une stratégie générale de surveillance. En revanche, le Conseil-exécutif ne peut partager l’opinion de la CEP, exprimée en termes très généraux, selon laquelle il n’aurait pas de stratégie dans laquelle serait définie la manière concrète d’exercer sa surveillance sur les autres organisations chargées de tâches publiques. Par la force des choses, la situation et les conditions de surveillance varient d’une institution à l’autre. A titre d’exemple, le gouvernement citera deux institutions qui disposent déjà d’une réglementation parfaitement claire de leur surveillance, l’Université (voir art. 73s. de la loi sur l’Université; RSB 436.11) et la Banque cantonale bernoise (voir art. 5 de la loi sur la société anonyme Banque cantonale bernoise (RSB 951.10). Sur l’ensemble de cette question, voir également les réponses du Conseil-exécutif aux interventions parlementaires M 262/04 («Institutions et participations: confusion des responsabilités») et M 263/04 («Renforcement des mécanismes de contrôle») déposées par le député Rudolf Guggisberg. Proposition: adoption. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 186/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Nomination et rôle des représentantes et représentants de l’Etat au sein des organes suprêmes des unités de l’administration médiate Texte de la motion du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de définir en termes clairs les modalités de la nomination des représentantes et représentants de l’Etat, ce que doit être leur rôle, quelles doivent être leurs tâches, leurs indemnités, les conditions générales des rapports qu’ils doivent présenter, les modalités de la coordination de leurs positions au sein des unités de l’administration médiate ; il est chargé également d’examiner les recommandations de la CEP, de prendre les mesures nécessaires et de rendre compte au Grand Conseil des résultats de ces travaux et des mesures mises en oeuvre. Développement La qualité de l’organe suprême et les compétences techniques réunies en son sein revêtent une importance centrale pour l’accomplissement des tâches qui sont celles d’une unité de l’administration médiate. Dans le cas de la CACEB, la CEP est d’avis que la qualité et l’accomplissement des tâches de la Commission d’administration ont laissé à désirer durant d’importantes phases de la période examinée. La collaboration du Conseil-exécutif avec les représentantes et représentants de l’Etat, ou plus précisément l’influence qu’il est en mesure d’exercer sur eux est un problème mal résolu. Le rôle des ces représentantes et représentants est peu clair (sont-ils nommés pour représenter le gouvernement ou en leur propre nom?) et il n’y a pas de routine de compte rendu. La CEP recommande par conséquent au Conseil-exécutif de réexaminer la procédure selon laquelle les représentantes et représentants du canton sont nommés et de définir clairement le rôle qui doit être le leur au sein des unités de l’administration médiate: − Nomination de la représentation de l’Etat. Profil clairement défini et nouvelle nomination et reconduction motivées dans un rapport à l’intention du Conseil-exécutif. Les critères essentiels sont les compétences techniques et les qualités de direction. Les nominations ne sont politiques que dans une mesure très limitée, et alors elles doivent être faites dans la transparence. − Recours aux extérieurs. La CEP recommande de recruter au moins une partie de la représentation de l’Etat parmi les experts indépendants. − Clarification du rôle des représentantes et représentants de l’Etat. Dans une stratégie de surveillance, il faut clarifier le rôle des représentantes et représentants de l’Etat, et notamment leurs liens avec le gouvernement, le cadre dans lequel ils accomplissent leurs tâches (en tant que particuliers ou que représentantes et représentants du gouvernement?) et les possibilités pour le gouvernement de leur donner des instructions. − Réglementation des indemnités par voie d’ordonnance. Dans une ordonnance, il convient de définir les cas dans lesquels les représentantes et représentants de l’Etat gardent pour eux les indemnités perçues pour l’exercice de leur mandat au sein de l’organe suprême, et ceux où ils doivent les remettre au canton. − Réglementation et coordination des éléments des comptes rendus. Dans la conception de la CEP, les représentantes et représentants de l’Etat doivent rendre compte régulièrement au gouvernement, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de la Direction en charge. Un ensemble de règles clairement énoncées aura une place privilégiée 447 dans la stratégie de surveillance. Ainsi, il devient possible d’identifier les problèmes en temps utile. Le gouvernement devra en outre définir la forme dans laquelle il entend garantir la coordination des positions des représentantes et représentants de l’Etat et le cas échéant, leur impartir des instructions ou formuler des directives à leur intention (dans le cas de la CACEB, les directives contraignantes ne sont pas admissibles). Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 Dès le milieu des années 90, le Conseil-exécutif a soumis la question des participations cantonales et de leur importance respective à un examen approfondi. C’est sur la base d’un rapport très complet sur les relations entre le canton et ses entreprises publiques ou d’économie mixte (RCE) qu’il a édicté pour la conception future de ces relations des principes qui régissent la politique de participation du canton, l’exercice de la fonction de propriétaire, la composition des conseils d’administration, le rôle de la représentation du canton au sein des entreprises dans lesquelles il détient des participations ainsi que son pouvoir de tutelle ou, plus exactement, celui de la Direction compétente en l’espèce (ACE 994 du 12 avril 1995 sur les relations entre le canton et ses entreprises publiques ou d’économie mixte). Lors de sa session de juin 2003, le Grand Conseil a pris connaissance du document de fond du Conseil-exécutif sur la problématique des représentants cantonaux au sein des conseils d’administration (ACE 3505/02). Par une déclaration de planification, il a demandé au Conseil-exécutif de faire réexaminer et comparer de façon objective, d’ici à fin 2006, les différents modèles de représentation permettant au canton de défendre ses intérêts. Dans le cadre du mandat de réexamen des principes RCE, le Conseil-exécutif a pris noer tamment les décisions suivantes par ACE 1834 du 1 juin 2005 : − passer systématiquement en revue tous les éléments qui constituent un suivi qualifié des participations du canton dans les entreprises et institutions, − déterminer le rôle du Conseil-exécutif à l’égard des entreprises et institutions dans lesquelles le canton détient des participations, − définir ou, s’il existe déjà, revoir pour toutes les participations cantonales importantes assujetties aux principes RCE le profil des membres des conseils d’administration en fonction des conditions d’exploitation des entreprises et institutions en question. Les résultats de ce réexamen et les conclusions du Conseilexécutif seront présentés au Grand Conseil en 2007. Pour ce qui est de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois et de la Caisse de pension bernoise, il est à noter que ce ne sont pas des organisations chargées de tâches publiques comme les autres, au sens de l’article 95 de la Constitution cantonale. Reste à examiner en détail dans quelle mesure les particularités d’une institution de prévoyance dont l’organisation et l’activité sont largement régies par le droit fédéral influent sur la représentation du canton. Sur l’ensemble de cette question, voir également les réponses du Conseil-exécutif aux interventions parlementaires M 262/04 (« Institutions et participations : confusion des responsabilités ») et M 263/04 (« Renforcement des mécanismes de contrôle ») déposées par le député Rudolf Guggisberg. Proposition : adoption de la motion. 448 7 septembre 2005 Chancellerie d’Etat 187/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Désenchevêtrement de la surveillance des unités de l’administration médiate 188/2005 Postulat Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Centre de compétences des entreprises cantonales et des unités de l’administration médiate Texte de la motion du 11 août 2005 Texte du postulat du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de prendre les mesures nécessaires pour que les personnes responsables au sein de la Direction en charge de la législation et de la surveillance sur une unité de l’administration médiate ne siègent pas en même temps dans les organes suprêmes de l’unité en question. Le Conseil-exécutif est chargé d’examiner l’opportunité de la création au sein de l’administration cantonale d’un centre de compétences pour les unités de l’administration médiate et les entreprises appartenant au canton. Développement La CEP recommande au Conseil-exécutif de vérifier s’il peut être judicieux de mettre en place un centre de compétences pour les unités de l’administration médiate et les entreprises appartenant au canton. Ce centre pourrait être chargé de la surveillance de l’ensemble de ces unités ainsi que de la nomination et de l’encadrement des représentantes et représentants de l’Etat. Par ailleurs, le postulat est motivé dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Développement Il faut veiller à ce que la Direction garde son indépendance dans l’accomplissement des tâches qui sont les siennes par rapport à la CACEB (législation, surveillance de collectivités, rapports avec les représentantes et représentants de l’Etat). C’est pourquoi la CEP recommande au Conseil-exécutif d’éviter que la personne responsable au sein de la Direction de la législation et de la surveillance de collectivité à exercer sur une unité de l’administration médiate siège en même temps dans les organes suprêmes de cette unité. La CEP recommande que la composition actuelle de la représentation du canton au sein de la Commission d’administration soit réexaminée. La même réflexion doit être menée s’agissant des autres unités de l’administration médiate soumises à la surveillance. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 A la session de juin 2003, le Grand Conseil a pris connaissance du « document de fond sur la problématique des représentants cantonaux au sein des conseils d’administration » ; il a voté la déclaration de planification selon laquelle il faudra, d’ici à la fin 2006, charger un expert externe de « réexaminer et comparer de façon objective les différents modèles de représentation permettant au canton de défendre ses intérêts ». La déclaration de planification précise par ailleurs que « l’examen devra s’intéresser également aux fondations et aux nouvelles expériences rencontrées s’agissant du conseil d’administration de l’Hôpital de l’Ile ». Les résultats de ce réexamen et les conclusions du Conseilexécutif seront présentés au Grand Conseil en 2007. Les demandes formulées dans la présente motion seront également examinées en profondeur dans le cadre de cette analyse, qui s’intéressera par ailleurs au principe d’une réorganisation du suivi des participations du canton, par exemple par le biais d’une centralisation de la défense de ses intérêts d’actionnaire. Dans l’attente de son rapport et de ses décisions finales, le Conseil-exécutif peut en tout cas, à titre transitoire, tenir compte de la demande de la présente motion en prenant des mesures adéquates quant au choix des personnes responsables au sein des Directions compétentes. Proposition : adoption. Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 Au cours de la session de juin 2003, le Grand Conseil a pris connaissance du « document de fond sur la problématique des représentants cantonaux au sein des conseils d’administration »; il a présenté la déclaration de planification selon laquelle il faudra, d’ici à la fin 2006, charger un expert externe de « réexaminer et comparer de façon objective les différents modèles de représentation permettant au canton de défendre ses intérêts ». Cette déclaration de planification précise par ailleurs que « l’examen devra s’intéresser également aux fondations et aux nouvelles expériences rencontrées s’agissant du conseil d’administration de l’Hôpital de l’Ile ». Les résultats de ce réexamen et les conclusions du Conseilexécutif seront présentés au Grand Conseil en 2007. En conséquence, le Conseil-exécutif a commandé un examen des principes RCE (relations entre le canton et ses entreprises publiques ou d’économie mixte) par ACE 1834 du er 1 juin 2005. Le gouvernement est disposé à compléter ce mandat en y intégrant l’examen approfondi des requêtes formulées dans la présente intervention. Il s’agira en particulier d’étudier les avantages, en termes d’efficacité et d’adéquation, de la centralisation de la défense des intérêts du canton dans un centre de compétences par rapport au système actuel de contrôle, par chaque Direction compétente, des participations du canton et des autres organisations chargées de tâches publiques au sens de l’article 95 de la Constitution cantonale. Il faudra en tout cas empêcher la mise sur pied de structures administratives surdimensionnées et la perte du précieux savoir-faire des Directions compétentes. Enfin, relevons que, selon le Conseil-exécutif, la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois et la Caisse de pension bernoise ne sont pas des institutions ordinaires chargées d’autres tâches publiques au sens de l’article 95 de la Constitution cantonale. De plus, le canton est également concerné en tant qu’employeur dès lors qu’il s’agit de prévoyance professionnelle. Indépendamment de la création d’un centre général de compétences pour les participations et les institutions au sens de l’article 95 de la Constitution cantonale, le Conseil-exécutif a déjà entamé l’étude des modali- Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 tés de la mise en place d’un centre de compétences pour les questions de la prévoyance professionnelle. Proposition: adoption. Déclaration de planification PRD Lors des prochaines nominations à la Commission d’administration de la CACEB et de la CPB, le Conseilexécutif veillera à ce que la majorité des représentants et représentantes de l’employeur ne soient pas des employés du canton à fonction principale. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Nous avons dit que la responsabilité principale de la débâcle est imputable aux organes de la caisse de l’époque. Du fait de son autonomie, la caisse doit répondre de ses erreurs. Le Conseil-exécutif n’entre pas dans le système de contrôle mis en place dans le cadre de la LPP et il ne peut donc exercer aucune influence directe sur la caisse. Toutefois, il exerce une surveillance politique sur les unités de l’administration médiate investies de tâches publiques. Dans ce même contexte, le Grand Conseil exerce la haute surveillance. Si les moyens du Conseil-exécutif sont limités, ils ne sont pas inexistants. Forcément, la CEP a voulu savoir comment le Conseil-exécutif a accompli ses tâches à l’égard de la CACEB. Entre 1989 et 2004, le Conseil-exécutif avait une série de moyens d’exercer son influence de manière indirecte sur la CACEB. En effet, il nomme les représentantes et représentants de l’Etat, soit la moitié des membres de la Commission d’administration. Il peut leur demander de lui rendre compte. Il peut s’assurer qu’ils présentent une position commune, il peut leur donner des instructions. Même s’il ne peut pas leur donner des directives contraignantes, il ressort de nombreux documents qu’entre 1989 et 2004, il pensait pouvoir le faire. De plus, le gouvernement approuve les comptes annuels et le rapport de gestion de la CACEB et il approuve les statuts. Il a ainsi la possibilité d’infléchir le flux des informations, ce qu’il a fait finalement en 2003. C’est alors qu’il a introduit le compte rendu trimestriel. Après avoir examiné de grandes quantités d’arrêtés du Conseil-exécutif, documents préparatoires et dossiers de corapport, la CEP a constaté que dans l’ensemble, le gouvernement a correctement rempli ses tâches au plan politique. Toutefois, nous avons aussi constaté un certain nombre de lacunes conceptuelles. Il n’y a pas de stratégie de surveillance ou d’encadrement des représentantes et représentants du canton au sein de la Commission d’administration, ni de profil. Nous avons déposé des interventions à ce sujet. Le Conseil-exécutif a déjà apporté des améliorations au système ou alors, il est disposé à recommander l’adoption des interventions. Tout cela est très bien. Cependant, la CEP voit quatre domaines qui demandent à être encore discutés. Il s’agit des placements de capital-risque dans les années 1990, de la reconduction de la représentation du canton en 1998, des réactions face au découvert en 2001 et enfin de la recapitalisation. D’abord les placements de capital-risque: les réactions du Conseil-exécutif ont été pour l’essentiel correctes. On a en d’autres termes tenté de faire cesser ces placements. Le collège gouvernemental a été très clair : à trois reprises, il a assorti son approbation des comptes annuels et du rapport de gestion d’une réserve, demandant que l’on engage une action en responsabilité. C’est très fort, cela ne saurait être plus clair. Seulement, il n’a pas renouvelé la représentation du canton alors qu’il en avait la possibilité en 1998 et qu’il avait de fait toutes les raisons de le faire. La Commission d’administration pour sa part n’a pris aucune disposition par rapport à la direction. Le fait de ne tirer au- 449 cune conséquence en termes de personnel a été une erreur. Les conseillers d’Etat ont tous dit que même avant la présentation de l’avis de droit Weber, ils étaient informés de ce qui se passait et qu’ils auraient dû réagir par rapport à la Commission d’administration. La caisse a été recapitalisée en 2000, et c’est ensuite que le degré de couverture a commencé à baisser. La stratégie de placement appliquée à l’époque était téméraire. Mais encore une fois, le Conseil-exécutif ne porte aucune responsabilité en rapport avec cette stratégie. Cependant, en tant qu’employeur, il aurait dû suivre l’évolution d’un oeil particulièrement attentif. Or, la Direction de l’instruction publique a voulu présenter les comptes 2001 de la CACEB comme affaire de routine. Le découvert se chiffrait déjà à plus de 100 000 millions. Il a fallu l’intervention de la Direction de la justice pour que l’affaire soit renvoyée et que des recherches soient encore menées. Dans l’intervalle, le découvert est monté à près d’un milliard. A partir de là, le collège gouvernemental a agi très vite et pris les mesures adéquates. Cependant, le mal avait déjà été fait. Les réactions de la Direction de l’instruction publique et de Mario Annoni n’ont pas été assez rapides, il faut le dire. Maintenant la recapitalisation: le Grand Conseil l’avait souhaitée, mais il avait exprimé cette volonté sous forme de postulat. La caisse, elle aussi, voulait la recapitalisation. Elle aurait dû analyser le projet, ce qui lui aurait permis de voir ce qui n’allait pas. Bien sûr, le Conseil-exécutif et le Grand Conseil auraient dû présenter un projet législatif soigneusement préparé. Après tout, il s’agissait de 1, 48 milliard de francs. Aux yeux de la CEP, l’affaire avait été mal préparée à la Direction des finances. La Direction de l’instruction publique, qui était partie prenante, porte une part des responsabilités. Deux points semblent aux yeux de la CEP critiquables: d’abord, l’absence d’analyse du risque, donc l’absence d’analyse de la situation. La recapitalisation a été suivie de la levée de la garantie de l’Etat, et la situation était donc entièrement nouvelle. A partir de là, le degré de couverture devait être de 100 pour cent, tous les problèmes devaient être résolus immédiatement, les risques couverts. La caisse aurait elle-même dû faire cette analyse. La seconde erreur est la manière dont la Direction des finances a fait déterminer la somme qui allait être consacrée à la recapitalisation. Contrairement à ce qui était dit dans le projet soumis au Grand Conseil, à savoir que le montant correspondait aux découverts inscrits aux bilans à fin 1999, la somme a été déterminée selon une autre procédure. Les deux caisses ont négocié en 1999 laquelle des deux recevrait combien. Ensuite, elles devaient promettre d’ajuster leurs bilans aux montants négociés. Le résultat lui-même de ces négociations était cependant en soi surprenant. Fin 1998 les deux caisses présentaient un découvert de 760 millions de francs chacune. À l’issue des négociations, la CACEB a reçu 626 millions et la CPB 853 millions. A la Direction des finances, nous n’avons trouvé aucun document montrant que ce partage a été contrôlé. En fait, les documents étaient rudimentaires. La CACEB s’est trouvée désavantagée et dans l’impossibilité de se constituer précisément les réserves de fluctuation qu’elle aurait en fait dû se constituer en 1999, année où la performance était de 12 pour cent. Pour la CEP, le travail a été mal fait à la Direction des finances sous l’autorité de Hans Lauri. La commission a analysé le tout en détail et nos analyses ont été contrôlées par des experts. C’est pourquoi nous sommes déçus de ce que le Conseil-exécutif fasse en quelque sorte l’impasse sur cette critique et qu’il rejette l’ensemble de nos conclusions à ce sujet en bloc. Dans sa prise de position écrite, il dit qu’il n’y a pas de lien entre la recapitalisation et la stratégie de placement. Theres Bernhard ajoute encore que 450 7 septembre 2005 du point de vue strictement chronologique, il ne peut y avoir de lien de causalité entre ces deux choses, puisque la stratégie de placement avait été formulée avant la recapitalisation. Or, de fait, il ressort des documents que la stratégie de placement a été décidée en 1999 le même jour que la recapitalisation a été décidée au Conseil-exécutif. La caisse savait exactement quelle somme elle allait recevoir, puisqu’elle avait dû donner son accord. L’analyse ALM a été faite dans l’optique de la recapitalisation et il est fait référence dans cette étude au montant qui y serait consacré. La stratégie de placement n’a donc pas été décidée en 1999 dans l’euphorie des rendements des actions à la bourse. Il était clair au contraire qu’il fallait un rendement de 6,5 pour cent et que par conséquent, la stratégie de placement était nécessaire. Cela ne change cependant rien au fait que la caisse a commis une erreur en prenant cette décision, car elle ne disposait pas des réserves nécessaires. Il n’est simplement pas correct de dire qu’il n’y a aucun lien avec la recapitalisation, car si elle avait été refusée, la situation aurait été une toute autre. Si cette recapitalisation n’avait pas été décidée, la caisse aurait eu moins d’argent à dépenser à la bourse. On aurait continué de payer 4 pour cent sur le découvert. Le problème serait allé en s’aggravant, et peut-être aurait-on fini par s’adresser aux autorités politiques pour mettre le holà. Si la garantie de l’Etat avait été maintenue, la caisse n’aurait pas été contrainte de vendre si vite ses actions en 2001 et 2003. Vu sous cet angle, il y a donc un lien entre la recapitalisation et le problème du découvert. En résumé, le Conseil-exécutif dispose de certains moyens d’influence. Il n’y a cependant aucune raison de dire que dans le canton de Berne, les institutions ne fonctionnent pas et que le Conseil-exécutif est responsable de la débâcle de la CACEB. Nous avons mis le doigt sur trois erreurs, la reconduction des représentantes et représentants de l’Etat en 1989, la réaction tardive de la Direction de l’instruction publique en 2002 et la préparation superficielle du projet de recapitalisation en 1999. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. C’est normal et ce n’est vraiment pas le signe d’une crise de l’Etat. Cependant, la conclusion centrale est la suivante: il ne faut pas plus d’organes de surveillance mais des analyses plus attentives. La prise de position du Conseil-exécutif sur le rapport de la CEP n’est pas vraiment rassurante. Le président. Monsieur Stalder va développer la déclaration de planification du groupe radical. M. Christoph Stalder, Berne (PRD). Je vous regarde et je vois que vous en êtes au même point que moi: toujours perplexes mais à un niveau plus élevé. La déclaration de planification porte sur la représentation de l’employeur au sein de la caisse de pension. Nous demandons que dans la Commission d’administration des deux caisses, on veille à ce que la majorité des représentantes et représentants de l’Etat ne soient pas des employés de l’administration cantonale. Nous venons de voir très clairement qu’il y a dans ce cas certains risques de conflits d’intérêts. Si l’on représente l’employeur tout en étant employé, on ne peut exclure que l’on risque de défendre tout de même ses propres intérêts. Il faut de l’indépendance et de la compétence. Les récentes discussions concernant la présidence de la CACEB en sont l’illustration. Notre déclaration de planification semble avoir la compréhension du Conseil-exécutif. Deux nouveaux représentants de l’employeur ont été nommés à la Commission d’administration de la CACEB et il s’agit de personnalités de l’extérieur, versées dans la matière. C’est exactement ce que nous avons demandé. Il ne s’agit pas de retirer de la Com- Chancellerie d’Etat mission d’administration tous les cadres de l’administration d’un seul coup, mais de tenir compte de notre demande à chaque nouvelle nomination. Veuillez adopter notre déclaration de planification. M. Dieter Widmer, Wanzwil (UDC). Le président de la commission a donné des explications très complètes, et je peux me concentrer sur cinq aspects essentiels. L’UDC constate qu’il n’y a pas de stratégie de surveillance des unités de l’administration médiate, alors que ce serait nécessaire. De même, il faut un système de compte rendu cohérent, et enfin, il faut définir le rôle du Conseil-exécutif par rapport aux participations cantonales. Dans ce contexte, il faut un désenchevêtrement net entre la Direction de l’instruction publique, aujourd’hui en charge, et la CACEB. Pour l’UDC, la motion de la CEP doit être adoptée en tant que déclaration de volonté du parlement. Nous sommes également en faveur du postulat, qui demande la mise en place d’un centre de compétences pour les unités de l’administration médiate et les entreprises cantonales. Pendant longtemps, le Conseil-exécutif a nommé les représentantes et représentants du canton au sein de la Commission d’administration sans se préoccuper de leur profil. Depuis 2000, ce n’est plus le cas. Nous pensons néanmoins que les deux motions déposées à ce sujet permettront de clarifier les conditions de nomination, le rôle, les tâches et les autres éléments du statut de ces représentants et qu’il faut donc les adopter, tout comme la déclaration de planification du PRD. Nous pensons que la manière dont le successeur de Peter Schmid, Mario Annoni, a abordé la question des liens de parenté et des jeux d’influence du directeur Hans-Peter Sieber s’explique par un manque de temps et peut-être un manque d’intérêt. Il est compréhensible qu’il ait opté pour un nouveau départ, mais cela ne saurait expliquer sa réticence à agir en tant que représentant du canton employeur et porteur de risque. S’agissant de la recapitalisation, le groupe UDC est d’avis que le partage du montant de la recapitalisation a été incorrect. La CEP a vu que la CACEB a perdu dans l’affaire plusieurs dizaines de millions de francs. Le Conseil-exécutif et la Direction des finances auraient dû s’interroger sur la répartition du montant de la recapitalisation, car techniquement, elle était incorrecte. Ils ont commis une erreur en y renonçant. Toutefois, il faut souligner que le directeur Sieber avait clairement manifesté son accord à l’adresse de la Direction des finances et de la commission parlementaire. Pour nous, le Conseil-exécutif a réagi correctement à la réapparition du découvert après l’an 2000, ce que l’on ne peut pas forcement dire des Directions impliquées. N’oublions pas que la Direction de l’instruction publique sous la responsabilité de Mario Annoni a voulu présenter les comptes 2001 de la CACEB comme affaire de routine, alors que le découvert était déjà considérable. Il a fallu l’intervention de la Direction de la justice pour que l’affaire soit correctement examinée. Le groupe UDC soutient unanimement les trois motions, le postulat et la déclaration de planification, et nous vous recommandons d’en faire de même. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS). Pour le groupe socialiste, trois aspects sont prioritaires: la surveillance exercée par le Conseil-exécutif et dans ce contexte, l’occasion manquée en 1998 d’un renouvellement de la représentation du canton au sein de la Commission d’administration, l’intensité variable de cette surveillance à l’époque de Peter Schmid et à celle de Mario Annoni ainsi que la réaction tardive de la Direction de l’instruction publique face au découvert qui est réapparu en 2001. Deuxièmement, les jeux d’influences et Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 troisièmement, la recapitalisation. D’abord la surveillance exercée par le Conseil-exécutif: le groupe socialiste convient avec la CEP qu’il manquait une conception claire de ce que devait être cette surveillance après l’accession de la CACEB à l’autonomie en 1989. Il n’y a pas eu au gouvernement ou à la Direction en charge de réflexion de fond sur l’importance de décisions telles que précisément l’accession à l’autonomie ou la recapitalisation. Il faut qu’il y ait le moins de place possible pour l’interprétation sur la conception concrète de la surveillance, et il ne faut pas que le Conseil-exécutif se laisse intimider et qu’il module la surveillance en fonction de la résistance de certains représentants des différentes institutions. Le groupe socialiste ne comprend pas la manière dont le Conseil-exécutif réagit aux critiques formulées par la CEP concernant la reconduction des représentantes et représentants du canton au sein de la Commission d’administration en 1998. Il montre qu’il n’a toujours pas vraiment compris de quoi il s’agit. Dans son premier communiqué de presse, le gouvernement dit qu’il aurait été difficile de ne pas reconduire un juge de la Cour suprême. Voilà un argument inacceptable. Le métier ou le statut d’un membre de la Commission d’administration ne saurait donner la mesure, mais son activité au sein de la commission. Nous ne pouvons accepter la réaction du Conseil-exécutif. Nous sommes favorables à la motion dans laquelle il est demandé qu’une stratégie de surveillance soit développée. Il est important dans ce contexte que le Conseil-exécutif assume ses responsabilités. Il ne suffit pas de faire quelques efforts, il faut montrer que l’on exerce la surveillance avec sérieux. Les réactions face à la réapparition du découvert en 2001 n’ont pas été adéquates. Une conception claire aurait permis d’intervenir plus rapidement, même s’il aurait été impossible de l’empêcher entièrement. Dès lors, le groupe socialiste conçoit bien que la création d’un centre de compétences pour les unités de l’administration médiate doit être envisagée et nous recommandons l’adoption de ce postulat. S’agissant des liens personnels et des jeux d’influences: Là encore, nous sommes du même avis que la CEP. Un désenchevêtrement est indispensable. Le Conseil-exécutif a défini un profil pour la nomination des représentantes et représentants de l’employeur, et c’est un bon début. Nous vous recommandons d’adopter cette motion également, tout comme la déclaration de planification du groupe radical. La recapitalisation, enfin: le groupe socialiste s’étonne du manque de sérieux mis dans la préparation de cette affaire à la Direction des finances et à la Direction de l’instruction publique. Car enfin, il s’agissait d’un milliard et demi de francs. Il est incompréhensible que l’on ait voulu en faire une seule affaire. On s’est trop peu occupé de ce que la recapitalisation et la levée de la garantie de l’Etat allaient signifier pour le canton et pour la CACEB. L’analyse de la situation ou l’analyse des risques n’ont pas été faites. Le montant à consacrer à la recapitalisation a peut-être été correctement calculé mais la répartition a été laissée aux caisses. Le projet présenté au Grand Conseil a suscité l’impression que les montants correspondaient aux bilans des deux caisses. Or nous savons aujourd’hui que ce n’était pas le cas. Pour le groupe socialiste, il y a de fait un lien entre la recapitalisation et la décision concernant la stratégie de placement prise en 1999, d’autant que ces deux décisions ont été traitées à la même séance de la Commission d’administration. Bien sûr, la caisse porte elle-même la responsabilité de ses erreurs de décision. Mais la Direction des finances sous la responsabilité de Hans Lauri n’a pas pris assez au sérieux la question de la répartition du montant. Le groupe socialiste vous recommande d’adopter les trois motions et le postulat. 451 Mme Corinne Schärer, Berne (AVeS). Le groupe VS approuve la recommandation de la CEP concernant la manière dont le Conseil-exécutif doit remplir ses tâches. Nous soutenons les quatre interventions traitant de cet aspect de la débâcle de la CACEB. Le Conseil-exécutif n’est certes pas seul responsable, mais il y a là un certain nombre de mécanismes qui n’ont pas correctement fonctionné. Il s’agit de la nomination des représentantes et représentants du canton à la Commission d’administration, des placements de capitalrisque, que le Conseil-exécutif a considérés sans réagir. Le groupe VS met en garde contre le risque d’une diminution de la vigilance devant certains aspects inadmissibles de ces placements, tels que l’attribution de mandats à des parents proches, la tolérance de conflits d’intérêts pourtant considérables, l’absence de stratégie de surveillance et les jeux d’influence, simplement parce que ce ne sont pas les causes principales du découvert. Nous sommes favorables à ce que le rôle des représentantes et représentants du canton soit clarifié, tout comme leur obligation de rendre compte, la possibilité de leur donner des instructions. L’avenir nous dira si c’est suffisant. Nous avons compris que la recapitalisation a été mal préparée. La répartition du montant qui allait y être consacré avait été superficiellement préparée, il n’y a pas eu d’analyse des risques. Il est important que de telles négligences ne se reproduisent plus. Nous sommes favorables aux quatre interventions, qui à notre sens permettront de prendre les mesures nécessaires, aussi bien la stratégie de surveillance que le profil des représentantes et représentants du canton et la collaboration du Conseil-exécutif avec eux. Enfin, il est important de régler la question de la surveillance sur les unités de l’administration médiate. L’indépendance de la Direction en charge dans l’accomplissement de ses tâches est aussi importante que l’absence de conflits d’intérêts et de jeux d’influence. Quant au centre de compétences pour les unités de l’administration médiate, nous y sommes également favorables même si nous ne voyons pas tout à fait clairement ce que cela pourrait apporter. Quelques remarques enfin concernant la prise de position du Conseil-exécutif. Nous pensons avec le président de la commission Bernhard Pulver que le gouvernement semble n’avoir pas tout à fait compris. Nous ne pensons pas qu’une recapitalisation se passerait différemment à l’avenir. Et puis en définitive, la responsabilité du Grand Conseil est considérable. Nous allons devoir suivre de tels projets avec une plus grande attention à l’avenir. Nous soutenons la déclaration de planification du PRD. Il nous semble cependant que la Commission d’administration compte aussi d’autres membres que les experts. M. Niklaus Gfeller, Rüfenacht (PEV). En ce qui me concerne, je préfère tourner le regard vers l’avenir. Les trois motions et la déclaration de planification ont pour objet de régler la surveillance et la représentation du canton dans les unités de l’administration médiate. Le postulat propose la création d’un centre de compétences qui puisse s’occuper des représentantes et représentants du canton. Il est bon que l’on songe à apporter des correctifs puisque les règles en vigueur jusqu’ici n’ont pas permis de stopper l’évolution et d’empêcher la débâcle à la CACEB. Malgré tout, je vous préviens que même les règles les plus sophistiquées ne nous permettront de nous protéger contre des événements similaires à l’avenir. Ce que nous devons nous efforcer d’éviter, c’est que de telles évolutions causent des dégâts. Nous devons donc rester vigilants, dans la politique et dans l’administration. En définitive, c’est à nous qu’il appartient, aux membres du Grand Conseil, au Conseil- 452 7 septembre 2005 exécutif et aussi à l’administration, de poser les questions désagréables et d’insister pour recevoir une réponse satisfaisante. Le PEV soutient toutes les interventions qui concernent cette partie du débat sur le rapport de la CEP. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Le groupe radical recommande l’adoption de toutes les interventions. Nous devons faire en sorte que le travail de réflexion soit suivi d’effets. Le problème de cette débâcle est lié également à une trop longue attente avant l’action. S’agissant de la prise de position du Conseil-exécutif, je suis déçu personnellement de ce que le Conseil-exécutif minimise ses devoirs de surveillance et de ce qu’il avance une argumentation juridique et des avis d’expert. A l’époque, Peter Schmid a manifesté une volonté d’action plus énergique. La déclaration de planification est un compromis qui devait permettre à d’autres partis d’y adhérer. Je trouve personnellement qu’elle ne va pas assez loin. Il s’agit avant tout d’éviter les conflits d’intérêts dans la représentation du canton en tant qu’employeur. La CEP a placé la barre très haut avec les critiques qu’elle a formulées. Il y a dans cette salle des candidats au Conseilexécutif. Ils doivent savoir qu’ils seront peut-être placés plus tard devant des tâches similaires et qu’ils devront mieux réagir que le gouvernement actuel ne l’a fait. S’agissant de la recapitalisation, je tiens à souligner que cette opération a été décidée à l’époque parce que l’on voulait éviter les discussions de principe. On pensait sans doute que cela allait permettre de résoudre les problèmes, raison pour laquelle elle a été menée si vite et la préparation était insuffisante à certains égards. A gauche, on a émis des critiques très dures à ce sujet. Mais il faut peut-être rappeler que le projet de recapitalisation a été accepté aussi parce que l’on voulait éviter les pressions des salariés, qui ne voulaient pas entendre parler de la réduction des prestations. A l’époque, cette position était sans doute mieux fondée qu’aujourd’hui, puisque le rendement à la bourse était encore bon. En résumé, le groupe radical partage les critiques adressées au gouvernement, mais nous pensons que la CEP a placé la barre très haut pour les futurs conseillers d’Etat. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). J’aimerais soulever encore quelques points. Dans le contexte des moyens d’action du Conseil-exécutif, je tiens à rappeler que lors de la présentation des comptes 1998, quand l’avis de droit Weber était en discussion, la JCE a clairement relevé dans son corapport que le Conseil-exécutif reste le responsable politique même s’il s’agit d’un établissement autonome, que dès lors, dans l’optique de l’accession des caisses de pension à l’autonomie, il faut des règles sur les moyens d’influence du Conseil-exécutif dans les affaires de ces établissements. Dans la prise de position du Conseil-exécutif, il n’est dit nulle part qu’il pensait lui-même pouvoir exercer une influence. Dans le rapport du Conseil-exécutif il est dit à deux reprises qu’il faut renoncer à multiplier les garanties. Je suis d’accord, mais il me semble que quand il s’agit d’affaires de cet ordre, il faut garantir une certaine sécurité. Car c’est le seul moyen d’éviter que dans quelques années, nous nous retrouvions à nouveau en présence d’une débâcle. M. Mario Annoni, président du Conseil-exécutif. Comme l’a dit le président de la Commission d’enquête parlementaire, le gouvernement n’a pas de responsabilité directe dans les problèmes rencontrés par la CACEB. Il n’a pas non plus d’influence directe sur beaucoup de choses qui se sont passées, mais comme il l’a dit il a une surveillance politique. Nous discutons donc aujourd’hui sous ce chapitre ici avant tout d’éléments politiques et non pas d’éléments juridiques. Chancellerie d’Etat C’est la raison pour laquelle je vous prie de bien vouloir accepter que je dise quelques mots aussi dans la défense du gouvernement, sans pour autant juger notre prise de position comme étant un geste de sublime arrogance de la part du gouvernement. Puisqu’on parle de politique, le gouvernement doit simplement dire un mot sur son attitude et sur sa prise de position jusqu’à maintenant. D’abord en guise de remarque préliminaire, je dirais que beaucoup de mesures qui ont été réclamées dans ce chapitre par la Commission d’enquête ont déjà été prises. Monsieur le président de la Commission l’a déjà dit et on remarque en plus que toutes les interventions parlementaires sous forme de motions qui ont été déposées par la Commission d’enquête sont acceptées par le gouvernement. Il n’est donc pour moi pas nécessaire de revenir sur ce point-là, je peux d’ores et déjà vous renvoyer aux réponses du gouvernement. Je prends position comme suit à propos des critiques exercées contre le gouvernement principalement, subsidiairement aussi contre la Direction de l’instruction publique comme direction compétente de la surveillance de la CACEB. Je confirme donc ce qu’a dit par écrit le gouvernement dans son rapport qui a été remis aux membres du Grand Conseil et aux membres de la CEP. La critique essentielle à l’égard du gouvernement, c’est que le gouvernement manque de sensibilité dans sa prise de position. C’est possible que nous soyons au gouvernement des gens peu sensibles, peut-être faut-il être peu sensible pour être au gouvernement. J’aimerais argumenter sur cette question de sensibilité. Le reproche principal qui est fait, c’est de dire qu’il y a eu des manquements aux élections 1998, dans le dossier de la recapitalisation et en ce qui concerne également la surveillance de la Direction. Sur les réélections de 1998, le gouvernement dit qu’il ne voit pas le lien de causalité entre le reproche qui est fait ici et la cause principale des problèmes de la CACEB, à savoir les erreurs en matière de stratégie de placement. La personne principale qui est incriminée dans cette remarque, à savoir Monsieur Nägeli, le président à l’époque de la Caisse, n’était en effet plus là au moment où la décision a été prise. Il est donc difficile de faire le reproche au gouvernement d’avoir manqué de changer cette personne-là qui est visée par la critique de la CEP. Cette personne-là, au moment de la décision fondamentale en ce qui concerne l’avenir de la CACEB, n’était pas là et n’a pas pu l’influencer comme on pouvait le prétendre. Il y a, pour le gouvernement, un problème de causalité qui n’est pas établi. On peut parler de politique, mais quand même en politique, il faut établir la causalité. J’ajouterai, à propos des remarques du président de la Commission sur le fait qu’avant 1998, le directeur de l’instruction publique Peter Schmid a agi, a écrit des lettres à la CACEB. C’est vrai, mais je dois vous rendre attentifs au fait que dans notre prise de position nous l’avons indiqué très clairement au chiffre 4.3.3. Il n’était plus possible pour le gouvernement d’envoyer des lettres de ce type, parce que la Commission fédérale de recours a très clairement dit que la surveillance de la Caisse n’était plus possible de cette manière. Des lettres où on s’occupait de la politique de gestion de la Caisse n’étaient plus possibles, il fallait respecter la jurisprudence de cette Commission fédérale qui concernait la surveillance spécialisée, mais qui à fortiori ne permettait pas à un organe politique de s’immiscer dans la politique de gestion d’une caisse. La décision à ce propos est très claire. Si on ne pouvait plus avoir la même intensité de l’échange épistolaire entre les deux institutions, ainsi que cela s’était passé auparavant, parce que depuis mars 1999 il y avait une décision de l’organe de recours en l’espèce qui disait que ce domaine d’activité-là était clairement de la compétence de la Caisse, pas de la surveillance spécialisée et non plus pas à fortiori de la surveillance politique générale de Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 l’administration. Il faut en tenir aussi dans l’appréciation du Grand Conseil. En ce qui concerne Monsieur Nägeli, nous répétons ce que nous avons déjà dit, Madame Marti. Il était président de la Cour suprême, mais surtout à l’époque où il est reconduit par le gouvernement, la performance de la Caisse est somme toute une performance assez exceptionnelle. Il fallait tenir compte de cet ensemble de circonstances, il fallait aussi tenir compte du fait que les activités accessoires sont aussi autorisées par le Grand Conseil et que le Grand Conseil n’a jamais contesté l’activité en question. A ce niveau-là, nous sommes d’avis que le lien de causalité n’est pas établi, qu’au surplus un certain nombre de nouveaux membres dans la Commission étaient là – environ un tiers de la Commission avait été changé en juin 1998, un tiers n’était pas remis en question et un autre tiers faisait l’objet des critiques. De ce côté-là, le gouvernement avait aussi pris certaines mesures. Du reste mon collègue Peter Schmid a pris position sur cette questionlà et il a très clairement indiqué par écrit, y compris à la CEP «je trouve correct que le conseiller d’Etat Annoni ait jugé toute autre solution illusoire «. Il m’a autorisé d’informer le Grand Conseil sur cette prise de position expressis verbis. En ce qui concerne le financement du découvert nous maintenons notre prise de position. Nous ne voyons pas le lien de causalité entre les décisions prises dans ce cadre en juin 2000 et la stratégie de placement qui a été décidée par la Commission en novembre 1999. Oui, Monsieur le président de la CEP, il est clair qu’en novembre 1999 il y avait déjà eu des discussions sur la recapitalisation d’une manière générale de la part de la Caisse de pension, il y avait déjà des idées qui étaient avancées mais il n’y avait aucune garantie ni certitude que le parlement en juin 2000 allait effectivement dire oui au projet tel qu’il était présenté. La Caisse, en novembre 1999, ne pouvait pas partir du point de vue qu’il y aurait une recapitalisation et ne pouvait dès lors prendre une stratégie de placement basée sur une décision hypothétique du Grand Conseil. Par conséquent, nous ne voyons maintenant pas pourquoi on devrait faire un lien de causalité aussi fort entre la recapitalisation et les erreurs de la Caisse en matière de stratégie de placement. Nous le disons dans notre prise de position et nous le maintenons. En ce qui concerne la préparation du dossier de la recapitalisation, il faut se rendre compte qu’au moment où nous prenons cette décision, les experts sont d’accord avec la décision du gouvernement. Les discussions menées avec les caisses montrent que les caisses elles-mêmes sont d’accord avec la proposition du gouvernement. Le débat public au Grand Conseil, dans le rapport sur la recapitalisation, les montants sont indiqués pour les deux caisses et le partage est aussi indiqué dans le rapport. Il y a donc eu une grande discussion politique et une énorme transparence sur la recapitalisation et celle-ci est décidée en connaissance de cause. Dans ces conditions si on exige au niveau de la mentalité de sécurité encore davantage que ceci, plus que des expertises, plus que l’appui politique, plus que l’appui des personnes concernées, le gouvernement se demande jusqu’où il faut conduire cette mentalité de sécurité. Cela montre que nous atteignons un stade au niveau de la mentalité de sécurité qui n’est pratiquement plus atteignable par le gouvernement, lorsqu’il fait des propositions au Grand Conseil d’exécuter somme toute un postulat que le Grand Conseil avait luimême accepté. Le gouvernement est d’avis que dans le dossier de la recapitalisation il a fait ce qu’il pouvait faire en fonction des connaissances qu’il avait à ce moment-là et en fonction aussi de la décision politique majoritaire qui existait au Grand Conseil à ce moment-là. En ce qui concerne la Direction de l’instruction publique, les critiques comme quoi celle-ci a tardé à intervenir lorsque le découvert était connu 453 en 2001 et en 2002, comme je vous ai déjà cité l’argumentation principale de la Direction, nous sommes très dépendants sur cette question des experts. La CEP dit (page 174): «Mais en 2002, quand le degré de couverture a poursuivi sa descente, il fallait réagir plus rapidement que ce que l’expert a recommandé à la caisse. Lors de la séance de la Commission d’administration du 20 novembre 2002, Claude Chuard a toutefois insisté sur le fait que, malgré le bas niveau du degré de couverture, il n’y avait pas urgence et que la caisse était suffisamment financée, hormis les risques d’invalidité et les rachats d’augmentations de traitement.» Ce sont les experts qui nous communiquent cela. Il est vrai que nos représentants qui sont dans la Commission entendent cela. C’est pourquoi nous acceptons la critique de la CEP lorsqu’elle dit qu’il faut maintenant bien dissocier les représentants dans la Commission des représentants qui préparent le dossier dans l’administration, de telle sorte que nous ayons l’indépendance et la distance nécessaires. Je vous demande de faire preuve de compréhension: à l’époque le système était que les représentants de l’Etat étaient directement dans la Commission administrative, c’est ainsi que fonctionnait l’Etat, et ils étaient naturellement très liés par les avis des experts qui, sur cette question-là, Monsieur Blank l’a dit dans son intervention, à plusieurs reprises ont souligné qu’il n’y avait pas lieu de réagir et là nous avons certainement été trop crédule en ce qui concerne l’avis des experts, mais le système l’a voulu ainsi, le système de surveillance des caisses donne naturellement un poids prépondérant à l’avis des experts. C’est la raison sur laquelle la Direction de l’instruction publique a très certainement ici attendu jusqu’en 2002 et 2003 avant de prendre les mesures nécessaires pour faire les modifications législatives. Ceci dit, je suis persuadé qu’en 2004 nous avons rattrapé tout le temps perdu, parce que nous avons agi très vite et je ne suis pas sûr que même si nous avions commencé en 2002 ou en 2003 avec la législation, nous serions parvenus, selon le mode ordinaire de traitement des affaires au Grand Conseil, à des résultats aussi rapides en décembre 2004, avec une loi qui prévoit l’assainissement définitif de la Caisse, déjà en novembre 2004. J’ai l’impression que même si on peut faire la critique à l’égard de la Direction de l’instruction publique, en fait les résultats que nous avons obtenus en décembre 2004 au niveau de l’assainissement et de la législation, n’auraient certainement pas été atteints aussi rapidement, même si nous avions commencé plus tôt à nous attaquer au problème législatif en 2002-2003, parce qu’en 2004, comme avec la recapitalisation, il y avait la volonté politique de la part du Grand Conseil d’aller vite et de réaliser l’assainissement de la Caisse et l’adaptation des prestations. En ce qui concerne la déclaration de planification du parti radical, le gouvernement, comme on peut le voir déjà maintenant, a fixé un profil et avec ce profil choisi des personnes au niveau de la Commission administrative qui remplissent des conditions extrêmement élevées au niveau des connaissances et cela l’oblige aussi à chercher des personnes en dehors de l’administration. Dès lors, si on maintient le niveau de 50 pour cent de représentants en dehors de l’administration, le gouvernement peut accepter la déclaration de planification dans ce sens, mais il souligne le fait, dans tous les organes de caisses de pension, y compris dans le secteur privé, les cadres de l’entreprise sont aussi présents. Il est nécessaire aussi, dans les circonstances actuelles, de veiller à ce que les cadres de l’Etat puissent le cas échéant aussi siéger au sein d’une telle commission. Le gouvernement est d’accord avec les motions de la CEP sur la question qui concerne lui-même et les Directions. Il est prêt à exécuter le travail d’une manière diligente; par exemple 454 7 septembre 2005 en ce qui concerne la réalisation d’un centre de compétences. La Direction de l’instruction publique a déjà commencé les travaux et aussi en ce qui concerne l’ordonnance par exemple pour les indemnités des membres de la Commission. Nous sommes véritablement décidés à aller de l’avant et faire en sorte que les recommandations de la CEP dans ce domaine-là soient rapidement exécutées, c’est la raison pour laquelle nous sommes d’accord avec les motions comme avec les recommandations dans ce domaine. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Adrian Kneubühler a dit que la CEP a placé la barre très haut pour le Conseil-exécutif. J’ai dit quant à moi que l’on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs. Ce qui compte, c’est que les erreurs soient reconnues et qu’elles soient corrigées. Les erreurs sur lesquelles nous avons mis le doigt ne peuvent être totalement évitées, mais on peut en tirer des enseignements. L’enseignement que la CEP tire est le suivant : quand les affaires sont aussi complexes, il faut travailler plus soigneusement. Bien sûr, il ne faut pas multiplier les expertises quand il s’agit d’affaires mineures. Mais quand il s’agit de 1,5 milliard de francs, il faut peut-être quand même demander une expertise de plus. La Direction des finances n’a commandé aucun contrôle de sécurité au sujet de la répartition du montant consacré à la recapitalisation. De même, aucune analyse n’a été faite de la situation qui résulterait de la levée de la garantie de l’Etat. Alors la réponse du gouvernement, selon laquelle nous devons cesser de vouloir la sécurité à tout prix, passe complètement à côté du sujet. S’agissant de la reconduction des représentantes et représentants de l’Etat en 1998, le président du gouvernement a dit maintenant qu’il n’y avait aucun lien entre ces nominations et les erreurs qui ont été commises par la suite. Or, dans les procès-verbaux, il se trouve suffisamment d’exemples qui tendent à prouver que si on avait nommé d’autres personnes à la Commission d’administration, elles auraient peut-être mis en garde contre les différentes erreurs qui ont été commises, et qu’elles auraient permis de les éviter. Bien sûr, nous ne pouvons prouver l’existence d’un lien de causalité, nous disons simplement que de nouvelles personnes auraient pu mettre en garde contre les risques de la nouvelle stratégie de placement. Je dois apporter une correction à mes déclarations. J’ai dit que la CACEB a adopté la stratégie de placement le 17 novembre 1999 et que le Conseil-exécutif a approuvé le projet de recapitalisation le même jour. En réalité, le Conseilexécutif a approuvé le montant consacré à la recapitalisation et le projet en février 2000. La Commission d’administration a discuté le 17 novembre 1999 le montant de la recapitalisation et la stratégie de placement. Le montant était déjà connu. La stratégie de placement 1999 a été adoptée en référence à l’étude ALM qui faisait, elle, déjà référence au projet de recapitalisation. J’ai déjà expliqué le lien de causalité entre les modalités de la recapitalisation et les problèmes qui se sont présentés ensuite. Le président du gouvernement a fait référence à l’arrêt de la Commission fédérale de recours LPP pour expliquer l’impossibilité dans laquelle était le gouvernement d’intervenir à l’égard de la CACEB. La CEP est d’un autre avis. L’arrêt de la Commission de recours portait sur ce que l’OASSF avait le droit de faire. Quant aux possibilités d’influence politique qui étaient celles du Conseil-exécutif, elles ne faisaient pas l’objet de la décision de la commission. S’agissant de la déclaration de planification du groupe radical, nous disons qu’une partie au moins des représentantes et représentants de l’Etat doivent être des experts de l’extérieur. La CEP est en mesure d’approuver. Chancellerie d’Etat Le président. Nous allons passer au vote. D’abord les trois motions, puis le postulat, et enfin la déclaration de planification. Vote Pour l’adoption de la motion 185/2005 Contre 155 voix 1 voix Pour l’adoption de la motion 186/2005 Contre 156 voix 1 voix Pour l’adoption de la motion 187/2005 Contre 155 voix 1 voix 1 abstention Pour l’adoption du postulat 188/2005 Contre 141 voix 10 voix 6 abstentions Pour l’adoption de la déclaration de planification PRD 152 voix Contre 3 voix 3 abstentions 5. Contrôle des finances (rapport de la CEP, partie III, C9) M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), rapporteur de la commission. Nous allons parler encore une fois du Contrôle des finances. La CEP a examiné non seulement le rapport sur le contrôle spécial, mais aussi les contrôles ordinaires des 15 dernières années, et elle a constaté que le Contrôle des finances n’a pas eu besoin de refaire le travail de l’organe de contrôle. Mais lors de l’examen du compte d’Etat, dans le cadre de l’approche consolidée, il a dû faire l’analyse des risques financiers que les relations avec ces deux organisations faisaient encourir au canton. Ce risque, le Contrôle des finances doit le définir, il doit proposer des mesures pour le supprimer et vérifier que ces mesures ont été mises en oeuvre. La CEP a examiné tous les rapports présentés par le Contrôle des finances entre 1988 et 2003, et elle en a conclu qu’il a fait correctement son travail. A plusieurs reprises, il a souligné les risques financiers qui pouvaient résulter de l’engagement de la CACEB et attiré l’attention sur les liens personnels, les placements de capital-risque et les risques qui pouvaient en découler. Le Contrôle des finances a donc parfaitement bien rempli son rôle d’instrument de vigie. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS). Il faut voir le Contrôle des finances dans un contexte global. S’agissant des activités ordinaires du Contrôle des finances, nous adhérons aux conclusions de la CEP. N’oublions pas que dans de très nombreux domaines, son travail a été de grande qualité. Le Contrôle des finances est un organe auquel les parlementaires doivent pouvoir se fier. Nous adhérons entièrement aux conclusions de la CEP. M. Thomas Grimm, Berthoud (PEV). Le groupe PEV partage lui aussi les conclusions de la CEP. Le Contrôle des finances a rempli sa mission. Ajoutons simplement qu’un système de vigie doit être compris. Les avertissements doivent être entendus pour que les bonnes options puissent être prises. Le président. Le président du Conseil-exécutif et les présidents de la commission ne souhaitent pas prendre la parole. Nous allons passer au point 6. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 6. Grand Conseil et commissions (rapport de la CEP, partie III, ch. 10) 189/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Amélioration des moyens à la disposition du Grand Conseil dans la procédure législative Texte de la motion du 11 août 2005 Le Bureau du Grand Conseil est chargé d’analyser les recommandations formulées par la CEP CACEB afin d’améliorer les moyens à la disposition du Grand Conseil dans la procédure législative et de lui proposer les adaptations nécessaires des bases légales. Le Bureau est chargé d’examiner la nécessité d’instituer une commission spéciale pour l’élaboration d’un tel projet. De même, il faut établir s’il est nécessaire de prendre des mesures dans l’immédiat. Développement L’enquête de la CEP a montré qu’une analyse détaillée de la situation de la CACEB à la faveur de la procédure législative aurait permis au Grand Conseil de déceler les faiblesses les plus déterminantes et de reconnaître les problèmes. Or une telle analyse dépasse les possibilités actuelles du parlement. C’est pourquoi la CEP recommande au Grand Conseil de s’assurer en prenant les mesures adéquates qu’il a la possibilité d’examiner et d’analyser en toute indépendance les projets que lui soumet le Conseil-exécutif. A cet effet, il est en principe possible de renforcer les ressources financières et personnelles des membres du parlement ou des groupes parlementaires et/ou des commissions consultatives. Ce qui compte aux yeux de la CEP, c’est que la prérogative de l’action dans le travail législatif du Grand Conseil doit dans les faits passer du Conseil-exécutif au Grand Conseil. En conséquence, il faut se demander qui planifie les calendriers, le travail des commissions consultatives et les recherches qui pourraient se révéler nécessaires pour elles. La CEP propose d’améliorer les ressources des commissions, et dans ce contexte, elle a discuté notamment les possibilités suivantes: − Prise en charge au Secrétariat du parlement. Pour la CEP, le fait que l’encadrement technique et organisationnel des commissions consultatives soit assuré par la Direction en charge n’est pas sans poser quelques problèmes. Les personnes responsables pour le compte du Conseilexécutif de la préparation d’une affaire n’ont pas l’indépendance nécessaire, quelque incontestable que soit leur compétence technique, pour l’analyse critique de leurs propres projets. La CEP recommande par conséquent au Grand Conseil de prévoir que le Secrétariat du parlement se charge de l’encadrement des commissions ad hoc. Les spécialistes du Secrétariat du parlement devraient pouvoir déceler en accord avec la présidence de la commission les aspects d’un projet qui peuvent se révéler problématiques, consulter les documents accessibles au sein de l’administration, en examiner la pertinence pour le travail de la commission et mener les premières recherches. − Mise à disposition de ressources pour l’examen des projets du Conseil-exécutif sous l’aspect technique. Les commissions et leurs présidentes et présidents ne disposent pas aujourd’hui des ressources nécessaires pour faire eux-mêmes l’analyse critique des projets du Conseilexécutif. Le projet de recapitalisation a mis en évidence l’importance des recherches complémentaires de ce type. La CEP recommande par conséquent au Grand Conseil de mettre à la disposition des commissions les moyens financiers nécessaires à cet effet. 455 − Planification à long terme. Dans l’ensemble, la CEP a l’impression que le travail des commissions consultatives est trop fortement influencé par le Conseil-exécutif. Outre l’encadrement technique et organisationnel et l’absence de ressources pour mener des recherches indépendantes, cela touche à la détermination des calendriers et des délais. En raison des dates proposées par le Conseil-exécutif pour les séances des commissions, seuls peuvent y siéger en effet les députées et députés qui sont libres ce jour-là. Et il n’est pas rare que des parlementaires particulièrement versés dans le domaine en question ne puissent siéger dans la commission précisément pour cette raison. C’est pourquoi la CEP recommande au Grand Conseil d’établir une planification à long terme dans laquelle le Conseilexécutif sera tenu d’annoncer les affaires longtemps à l’avance. Ainsi, le Grand Conseil sera en mesure d’instituer plus tôt les commissions consultatives et de déterminer lui-même les dates des séances et les délais. − Mesures immédiates. Dans l’immédiat, la CEP recommande d’améliorer la planification des affaires à long terme, de désigner les commissions plus tôt et de procurer aux membres des commissions des informations concernant les projets et interventions déjà traités dans le même domaine les dernières années ainsi que les comptes rendus de la presse à ce sujet. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Réponse du Bureau du Grand Conseil du 24 août 2005 1. La Commission d’enquête parlementaire (CEP) recommande au Grand Conseil « de s’assurer en prenant les mesures adéquates qu’il a la possibilité d’examiner et d’analyser en toute indépendance les projets que lui soumet le Conseil-exécutif » (Rapport CEP, Partie V, chapitre 3, p. 303). A cet effet, la CEP pense qu’il importe d’agir avant tout dans les domaines suivants : − L’encadrement technique et organisationnel des commissions spéciales du Grand Conseil devrait être assuré non plus par la Direction en charge, mais par le Secrétariat du parlement. − Les commissions devraient disposer des ressources nécessaires pour faire l’analyse critique des projets du Conseil-exécutif. L’influence que le Grand Conseil est en mesure d’exercer sur la planification générale doit être étendue. La CEP recommande au Grand Conseil d’établir une planification à long terme dans laquelle le Conseilexécutif sera tenu d’annoncer les affaires à l’avance. Ainsi, le Grand Conseil sera en mesure d’instituer plus tôt les commissions consultatives et de déterminer lui-même les dates des séances et les délais. − Dans l’immédiat, la CEP recommande d’améliorer la planification des affaires à long terme, de désigner les commissions plus tôt et de procurer aux membres des commissions des informations concernant les projets et interventions déjà traités dans le même domaine ainsi que les comptes rendus de la presse à ce sujet. Le Grand Conseil ne peut accomplir ses tâches, qui sont importantes dans le système démocratique, que si ses moyens d’influence et ses conditions de travail sont constamment réexaminées et adaptées aux développements nouveaux. Lors de la dernière révision de la législation sur le Grand Conseil, du 9 février 2004, le Bureau du Grand Conseil et la Commission de mise en œuvre NOG ont fait la constatation suivante dans le rapport du 2 septembre 456 2. 3. a) − − − b) 7 septembre 2005 2003 (Journal du Grand Conseil 2003, Cahier 5, annexe 29) : «Le Grand Conseil évolue dans un contexte qui est en perpétuel mouvement. Dans certains domaines, ses activités et son organisation doivent répondre à des exigences sans cesse nouvelles. Il doit être en mesure de relever les défis politiques, sociaux et économiques qui se posent à lui et de réagir de manière adéquate aux nouvelles situations, raison pour laquelle il est amené à se livrer régulièrement à l’analyse de son droit d’organisation pour s’assurer qu’il réponde bien aux nécessités du temps et des matières » (rapport, p. 3). Cette réforme parlementaire de 2004 a contribué au renforcement des ressources du parlement pour une dépense annuelle de 446 000 francs (cf. rapport présenté en vue de la seconde lecture de la réforme parlementaire, p. 15). Le Bureau propose au Grand Conseil l’adoption de la motion. Si le Grand Conseil le suit dans cette proposition, le Bureau fera préparer un projet avec des propositions de réforme. Sur la base de ce document il faudra prendre les décisions concernant la teneur du projet devant être soumis au Grand Conseil, sur la suite de la procédure et, le cas échéant, sur l’institution d’une commission spéciale. Certaines mesures ont déjà été lancées pour l’amélioration des moyens à la disposition du Grand Conseil dans la procédure législative; d’autres sont liées à des frais supplémentaires. Il faut que le Grand Conseil ait la volonté de mettre à disposition les moyens nécessaires pour le travail parlementaire. Le Bureau du Grand Conseil peut donner à ce sujet les indications suivantes : Encadrement des commissions spéciales par le Secrétariat du parlement Dans la situation actuelle, le Secrétariat du parlement s’occupe en premier lieu des secrétariats des commissions de surveillance. Conformément à l’article 45 de la loi sur le Grand Conseil, il remplit en outre les tâches suivantes : conseils au sujet de questions juridiques, information et documentation, préparation des projets, des projets législatifs et des affaires émanant du parlement. Dans l’exercice de ses fonctions, le Secrétariat du parlement est indépendant du Conseil-exécutif et de l’administration cantonale. Il travaille selon les instructions des organes compétents du Grand Conseil. Ainsi, l’encadrement des commissions législatives ne compte pas parmi ses tâches. En effet, le Secrétariat du parlement n’est pas aujourd’hui un centre de compétences en matière législative. Si l’encadrement de toutes les commissions ou du moins de celles qui sont chargées de l’examen préliminaire des lois ou d’autres projets importants doit lui être confié, il faut plus de ressources. L’ampleur de ces ressources humaines et matérielles doit être clarifié. Il faut donc que le Grand Conseil décide s’il est disposé à opérer dans ce domaine un changement de pratique. Selon de premières estimations, le renforcement modéré du Secrétariat du parlement pourrait être lié à des frais supplémentaires de 230 000 à 300 000 francs par année. Mise à disposition des ressources pour l’analyse technique des projets du Grand Conseil Il est possible déjà aujourd’hui, dans une mesure limitée, de confier au Secrétariat du parlement des travaux de recherche sur les projets du Conseil-exécutif. Des moyens ont d’ores et déjà été portés au budget du Grand Conseil à cet effet. Les mandats complexes nécessitent cependant la mise à disposition de moyens supplémentaires. L’article 11, alinéa 3 du règlement du Grand Conseil a la teneur suivante : « Si une commission entend recourir à des ex- Chancellerie d’Etat perts, elle requiert au préalable l’autorisation d’engager les dépenses du président ou de la présidente. Le Secrétariat du parlement assure la coordination de l’attribution des mandats d’expertise ». Si les commissions ont la volonté d’étendre systématiquement l’analyse des projets, il faut des moyens supplémentaires dans ce domaine également. c) Planification des affaires à long terme Les outils de la planification des affaires à long terme existent déjà. La Conférence des présidents du Grand Conseil reçoit avant chaque session la planification continue des affaires importantes. Ce document fait état des projets déjà connus qui seront présentés au Grand Conseil les prochaines années. L’outil peut être développé et optimisé. Le cas échéant, le cercle des destinataires peut en être étendu. Le Conseil-exécutif dispose en outre d’une planification annuelle. Cette dernière concrétise le Programme gouvernemental de législature par rapport à une année donnée (selon les objectifs et le programme législatif de la législature). La planification annuelle est remise chaque année à la commission de surveillance compétente pour la préparation du Programme gouvernemental de législature. Les moyens d’influence du Grand Conseil sur la planification des affaires à long terme ont été améliorés récemment. Le Bureau et la Conférence des présidents ont traité ces questions à plusieurs reprises, et certaines améliorations ont pu être apportées au système. Dans le programme détaillé de la session de juin 2005, la désignation de commissions est prévue déjà pour la session de novembre 2005. D’autres améliorations sont souhaitables, et elles sont possibles. Si les dates des séances sont déterminées à un stade précoce, il est plus facile pour le Grand Conseil et ses commissions d’intervenir sur la conception des calendriers. d) Mesures immédiates Selon le régime actuel des compétences, l’encadrement spécialisé et administratif des commissions spéciales est l’affaire des Directions et de la Chancellerie d’Etat. La documentation optimale est abordée dans les séances de préparation des commissions. Le Secrétariat du parlement est investi d’un mandat général d’information et de documentation. Le Bureau du Grand Conseil adopte une position essentiellement positive par rapport aux mesures immédiates proposées par la CEP. Dans le cadre du mandat général de documentation attribué au Secrétariat du parlement, il devrait être possible de réunir en vue de l’examen préliminaire des lois les interventions traitées ces dernières années. Quant aux articles de presse, le Secrétariat du parlement a la possibilité de solliciter les services de l’Office d’information. Proposition : adoption de la motion. M. Dieter Widmer, Wanzwil (UDC), rapporteur de la commission. La CEP devait examiner deux aspects dans le domaine du Grand Conseil et des commissions: d’abord la tâche que le Grand Conseil doit remplir dans l’exercice de la haute surveillance sur l’administration, notamment l’administration médiate. Deuxièmement, ses activités en tant que législateur. La CEP estime que le Grand Conseil a rempli sa mission de manière satisfaisante. La Commission des finances a pris position en termes critiques au sujet de la CACEB à plusieurs reprises. De manière répétée, elle a invité le Conseil-exécutif à agir par rapport aux placements de capital-risque. Les députées et députés réunis en plénum ont déposé de nombreuses interventions au sujet de la situation à la tête de la caisse. Lors des discussions, le Conseil-exécutif a toujours promis qu’il se pencherait sur les problèmes. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 Le travail législatif du Grand Conseil est loin d’avoir la même qualité. Entre 1989 et 2003, le Grand Conseil a traité trois textes législatifs liés à la CACEB. Le projet de recapitalisation de 2000 est particulièrement critiquable. Il a fini par placer la CACEB en situation de déséquilibre structurel. Une analyse soigneusement menée aurait permis de voir que la CACEB ne pourrait survivre à une baisse du rendement à la bourse. S’il avait fait l’analyse précise de la situation dans laquelle la caisse allait se trouver, le Grand Conseil aurait pu corriger les faiblesses du projet de recapitalisation. Il aurait dû renvoyer le projet au Conseil-exécutif, ce qui l’aurait fait échouer ou aurait déclenché sa révision. De fait, s’il a renoncé à analyser la situation de la caisse, c’est qu’il en était tout simplement incapable faute des ressources financières et humaines nécessaires. Au demeurant l’analyse critique et indépendante d’un projet n’est pas forcément dans l’intérêt de la Direction en charge. Pour tirer les enseignements de ces omissions, la CEP a demandé dans une motion que soient créées les bases permettant au Grand Conseil d’exercer correctement ses responsabilités législatives et de soumettre les projets que lui présente le gouvernement à une analyse attentive. Cela entraîne certes de frais supplémentaires, mais c’est de l’argent bien investi. Pour mettre en évidence les divergences d’intérêts entre les Directions et le Grand Conseil, je vous rappelle simplement que dans une lettre adressée à la Direction des finances, la Direction de l’instruction publique a relevé que pour elle, ce qui importait surtout, c’était de limiter la discussion politique au projet de recapitalisation. Elle estimait que cet objectif ne pourrait être atteint si le Grand Conseil avait la possibilité de mener une discussion de fond sur le dossier CACEB dans son ensemble. Le Grand Conseil n’avait donc pas la possibilité d’examiner en détail la situation de la caisse. Tant que les Directions ont le privilège de l’action dans le traitement des projets législatifs, le Grand Conseil sera dans l’impossibilité d’examiner un projet en détail. C’est pourquoi la CEP propose l’adoption de sa motion. M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC). Permettezmoi de dire au nom du groupe UDC que nous partageons l’avis du rapporteur de la CEP. Nous recommandons nous aussi l’adoption de cette motion. Je vous rappelle simplement que la réduction de la taille du Grand Conseil signifie que nous devrons nous passer en partie des nombreuses compétences qui sont réunies ici, et que chaque député et députée aura plus de travail pour la préparation des affaires. Nous pensons donc qu’il est raisonnable que le Bureau soit chargé d’examiner la possibilité d’améliorer les ressources du Grand Conseil et du Secrétariat du parlement. Nous devons disposer des ressources nécessaires pour requérir l’assistance d’experts de l’extérieur. Je vous recommande donc l’adoption de cette motion. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). La demande formulée par la CEP offre la perspective pour le parlement d’améliorer sa position par rapport au gouvernement, ce qui nous semble nécessaire. Nous sommes d’avis que le Grand Conseil a exercé son activité législative de manière correcte. En même temps, il est parfaitement irritant que la décision du Grand Conseil concernant le projet de recapitalisation soit l’une des causes principales de la débâcle de la CACEB. Ainsi, la complexité de ce projet a mis en évidence certaines faiblesses de fonctionnement du parlement. C’est pourquoi nous apportons notre soutien à la motion. Ces dernières années, on a eu l’impression que l’augmentation des jetons de présence aurait le pouvoir de compenser ou de corriger les faiblesses du parlement. Or, 457 nous devons constater aujourd’hui que c’est loin d’être si simple. C’est pourquoi nous reprenons notre revendication de meilleures conditions générales pour le travail parlementaire. La création d’une possibilité pour les parlementaires d’obtenir une assistance scientifique est d’une actualité particulière. Avec un crédit annuel déterminé, les parlementaires pourraient attribuer certains mandats scientifiques, ce qui leur permettrait de faire examiner un projet donné de manière ciblée. Ainsi, non pas seulement la présence dans la salle, mais également le travail fait en plus serait indemnisé. Dans des affaires complexes comme celle de la recapitalisation, il serait ainsi possible de mener des investigations indépendamment de la majorité au sein du parlement ou de la commission, d’où une meilleure qualité. Bien entendu, nous sommes nous aussi en faveur d’un renforcement du secrétariat du parlement pour le soutien des commissions permanentes. Les commissions personnelles ont d’ailleurs aussi dû endosser des responsabilités supplémentaires, il faut suivre de près leur dotation en personnel. Bien sûr, le renforcement du Grand Conseil par rapport au Conseil-exécutif ne sera pas gratuit. La mesure d’économie votée quasiment sans résistance lors de l’exercice ESPP a réduit de 50 jours le nombre de journées à disposition du Grand Conseil pour les contrôles spéciaux. Si nous voulons que le Grand Conseil soit fort, c’est ce type de mesures que nous ne devons plus accepter. Nous vous demandons de soutenir cette motion. Nous demandons au Bureau d’examiner les moyens possibles d’un renforcement individuel des parlementaires. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). On peut lire dans le rapport que le Grand Conseil et ses commissions ont rempli leur mission correctement. Dans l’affaire de la recapitalisation, la situation du Grand Conseil était difficile. Faute de ressources, il n’a pas été en mesure de reconnaître les problèmes. C’est une constatation qui nous paraît importante. Le groupe VLL soutient par conséquent cette motion. Nous demandons un changement de pratique. Nous souhaitons que le Secrétariat du parlement soit revalorisé, pour qu’il puisse assurer l’encadrement des commissions législatives. Cela ne doit pas être gratuit, c’est un investissement qui en vaut la peine. Mais même si les commissions sont désignées deux mois plus tôt, il peut arriver que l’un d’entre nous ne puisse participer à une commission malgré tout l’intérêt qu’il porte au thème. Nous souhaitons plus de flexibilité à cet égard. En adoptant cette motion, nous pensons à une équipe de personnes compétentes qui nous soutiennent, comme c’est le cas des commissions permanentes. Nous vous recommandons l’adoption de cette motion. M. Hans-Ulrich Käser, Münchenbuchsee (PRD). Nous avons discuté cette question au sein du groupe radical, et nous sommes parvenus à la conclusion que ce n’est pas forcément la bonne direction à prendre. Quand un nouveau texte législatif est en préparation, il y a une procédure de consultation, on prend connaissance des réponses au niveau politique et on peut donner son avis. Ensuite, il y a les commissions consultatives, et on ne peut pas vraiment dire que le Grand Conseil soit confronté au projet législatif pour la première fois et qu’il doive commencer à zéro. Même les collaboratrices et collaborateurs scientifiques doivent se procurer les informations nécessaires pour pouvoir informer à leur tour les présidentes et présidents et les membres des commissions. Pour nous, il n’est pas si sûr qu’en référence aux problèmes soulevés par le projet de recapitalisation il faille vraiment mettre à disposition des députées et députés une telle ressource. 458 7 septembre 2005 La présente motion n’en est pas vraiment une, puisqu’elle présente un mandat d’étude au Bureau. Nous ne la soutiendrons que sous forme de postulat. Compte rendu de la quatrième séance M. Markus Meyer, Roggwil (PS). Il ne s’agit pas seulement d’un mandat d’étude, mais le Bureau est chargé de proposer au Grand Conseil les moyens nécessaires. Dans cette motion, il s’agit surtout de tirer les enseignements du rapport de la CEP. Soyons honnêtes, une commission du Grand Conseil, dont les membres sont désignés ad hoc lors des séances des groupes, n’est en rien faite pour faire l’analyse critique d’un projet. Elle doit examiner ce que le gouvernement et l’administration lui soumettent, modifier un chiffre ou l’autre, introduire une note politique et donner sa bénédiction. Nous devrions optimiser l’organisation du travail des commissions et leur composition. Autre chose: quand une Direction présente un projet qui doit être examiné par une commission, elle aimerait faire passer son projet le plus vite possible et sans modifications si possible. Elle ne tient pas particulièrement à expliquer les problèmes que pourrait poser son projet. C’est pourquoi il est bon que nous chargions le Bureau de nous proposer différentes possibilités d’optimisation. Même si cela devait coûter quelques francs. Je vous demande votre approbation. La séance est ouverte à 13 heures 30. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV). J’aimerais revenir au projet de recapitalisation. S’agissant de projets de loi, la primauté de l’action est au Conseil-exécutif et aux Directions. Ils ont intérêt à ce qu’un projet passe au Grand Conseil le plus simplement possible. Mais nous, nous avons le devoir d’examiner attentivement ces projets et de les placer dans un contexte. Nous le faisons trop rarement, et nous nous lamentons le plus souvent de notre manque de temps. C’est pourquoi il nous faudrait certaines ressources pour obtenir les informations dont nous avons besoin plus rapidement et dans de meilleures conditions. Nous avons certainement jugé le projet de recapitalisation à la lumière de la situation du moment sur le marché des capitaux et des souhaits des caisses. On disait que c’est un projet gagnant pour toutes les parties, mais c’était une erreur. Nous devons considérer les projets à long terme. Comme avec la Banque cantonale, nous nous sommes laissés emporter par l’enthousiasme. Nous devons faire preuve d’esprit critique, et pour cela, nous avons besoin de certaines ressources. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 43. Chancellerie d’Etat Mercredi 7 septembre 2005. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 182 députés. Rapport adressé au Grand Conseil par la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB) (Rapport de la CEP) 6. Grand Conseil et commissions (rapport de la CEP, partie III, C10) 189/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Amélioration des moyens à la disposition du Grand Conseil dans la procédure législative Suite Le président. La motion portant sur ce point a été transmise au Bureau et c’est son porte-parole qui s’exprime. M. Christoph Stalder, Berne (PRD), deuxième viceprésident. De quels moyens le Grand Conseil dispose-t-il pour exercer une plus grande influence sur la procédure législative ? Le porte-parole de la commission a expliqué ce matin que la CEP ne s’était pas contentée d’étudier le rôle d’autres organes, mais qu’elle avait aussi analysé celui du Grand Conseil ainsi que les moyens à sa disposition, qu’elle avait relevé ses erreurs, ses lacunes et ses faiblesses, ce qui n’a rien de nouveau en soi et je vous renvoie à d’autres interventions qui ont été mentionnées ce matin. Je vous rappelle la citation du Bureau selon laquelle le Grand Conseil doit toujours faire en sorte que son activité et son organisation soient adaptées aux nouvelles exigences, mais nous devons être conscients que ce n’est pas le cas ici. La CEP a simplement constaté avec raison que notre parlement de milice était désavantagé face au gouvernement et notamment face à l’administration parce que les données n’étaient pas les mêmes, une remarque qui a également été faite par Monsieur le député Walter Bieri ce matin. Cela ne s’applique pas seulement à notre parlement, mais à tout ce qui a un rapport avec les amateurs et les professionnels de la politique. Nous avons jusqu’à présent accepté, tout comme nos prédécesseurs, cette disparité, nous contentant tout au plus de nous lamenter à ce sujet, une attitude qui restera sans effet si nous ne réagissons pas. Le Bureau, chargé par la CEP d’étudier concrètement comment chacun des moyens à disposition du Grand Conseil pouvait être amélioré, prend sa mission très au sérieux, la présentant même sous forme de motion. Je partage, par ailleurs, l’avis du porte-parole du PRD et pense que le texte de la proposition pourrait être adopté sous forme de postulat. Nous devrons garder à l’esprit les principes directeurs suivants : le Grand Conseil doit pouvoir exercer plus d’influence et intervenir à un stade plus avancé ; la planification à long terme doit aller au-delà de celle prévue actuellement (point déjà évoqué ce matin par Madame Marianne Morgenthaler) ; Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 chaque membre du nouveau Grand Conseil sera davantage mis à contribution (je me réfère aux allocutions de Messieurs Samuel Leuenberger et Blaise Kropf) ; il convient de contrôler l’efficacité des mesures, de bien soupeser le rapport coûts/utilité de celles proposées et de prévoir un suivi des dépenses car les moyens à notre disposition ne sont pas illimités ; d’autres organes, notamment la Commission de pilotage, doivent faire en sorte que leur activité apporte un meilleur soutien au Grand Conseil et il faudra vérifier les moyens dont nous disposons déjà mais auxquels il est n’est pas ou que trop peu fait appel. Monsieur Markus Meyer a fait remarquer que la plupart des commissions étaient totalement surchargées et qu’il arrivait qu’elles soient composées au hasard. Il est de notre devoir de veiller, dès maintenant, à ce que seuls des membres du Grand Conseil, ayant un intérêt pour un domaine particulier ou une question spéciale et prêts à fournir un effort, soient délégués au sein d’une commission, tout en sachant que leur disponibilité requiert souvent une planification à long terme. Le Bureau soumettra des propositions au plénum et prendra position sur la manière de préparer un éventuel projet législatif. Je vous demande, au nom du Bureau, d’adopter cette motion. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la commission. Certains comptes-rendus parus dans les médias après la conférence de presse ont reproché à la CEP de s’être montrée trop clémente envers le Grand Conseil, mais la CEP a pris conscience du conflit d’intérêts dans lequel elle était impliquée, notamment celui de devoir, en tant qu’organe du Grand Conseil, analyser la manière dont ce dernier avait assumé sa tâche et elle l’a souligné à la page 278 de son rapport. En acceptant la mission qui lui a été confiée de faire une appréciation du Grand Conseil et de ses commissions, la CEP a été contrainte de s’inclure elle-même. Il n’est donc pas facile de faire une appréciation finale qui doit être prise dans ce contexte et nous nous sommes efforcés de faire de notre mieux. Monsieur Dieter Widmer vous a présenté notre appréciation et clairement exposé pourquoi la CEP est d’avis que le Grand Conseil aurait dû agir différemment au moment de la recapitalisation Nous aimerions donc analyser les raisons qui ont poussé le Grand Conseil à adopter une telle attitude. A ce sujet, je souligne, comme je l’avais fait précédemment pour le Conseil-exécutif, qu’aucun travail ne peut se faire sans que des fautes soient commises, le plus important étant de tirer des leçons de celles-ci, comme cela ressort de la conclusion de la CEP. Nous retiendrons donc que le Grand Conseil aurait dû se montrer plus rigoureux au moment de la recapitalisation, mais comme nous avons constaté que les moyens qui lui auraient permis de l’être faisaient défaut, nous déposons une intervention parlementaire pour que nous puissions en disposer à l’avenir. Cette intervention parlementaire a trois objectifs et je ne reviendrai pas sur la planification à long terme car ce point rencontre l’unanimité. A l’avenir, le secrétariat des commissions ne devra plus être tenu par les Directions responsables. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce point, car lorsque j’évoque au niveau fédéral la manière dont fonctionnent les secrétariats des commissions parlementaires du Grand Conseil, mes interlocuteurs sont tous surpris et étonnés de constater que la Direction ayant la charge du dossier supervise également le secrétariat, car il est évident qu’il leur est difficile de mettre l’accent sur les faiblesses relevées ! Je ne fais aucun reproche aux personnes concernées, car elles n’agiraient pas dans leur intérêt en le faisant et il est normal qu’elles s’investissent entièrement pour défendre leur projet 459 car elles sont payées pour. Il est cependant primordial que nous puissions effectuer un second contrôle. Je suis d’accord avec Monsieur le député Käser qui précisait qu’en tant que président de la commission, il avait besoin de temps pour se préparer. J’ai aussi collaboré à la loi sur la CACEB et durant les travaux préparatoires, j’ai été assisté par des personnes de la CACEB, c’est-à-dire des personnes concernées par le projet que j’étais chargé de vérifier ! Nous devons revoir ce système et il est important que, seule une personne du Secrétariat du parlement ayant un intérêt professionnel à déceler d’éventuels points faibles, soit présente. En tant que députés, nous devrons disposer des moyens qui nous permettront d’effectuer un contrôle supplémentaire après avoir relevé des points critiques. La CEP ne souhaite pas que chaque projet soit repris, mais que ceux de grande ampleur, comme par exemple une recapitalisation de l’ordre de 1,5 milliard de francs soient réexaminés. Je vous demande d’adopter cette intervention. Le président. La CEP maintient sa motion. Vote Pour l’adoption de la motion 189/05 Contre 109 voix 18 voix 7 abstentions 7. Rôle de la Promotion économique (rapport de la CEP, partie III, D) 194/2005 Motion Commission d’enquête parlementaire (CEP) – Augmentation de la transparence à la Promotion économique Texte de la motion du 11 août 2005 Le Conseil-exécutif est chargé d’examiner quelle pourrait être la forme d’une publication annuelle de la liste des entreprises bénéficiant du soutien de la Promotion économique du canton de Berne, et de réfléchir aux avantages et inconvénients d’une telle publication ; il est chargé en outre de présenter au Grand Conseil un rapport à ce sujet, assorti le cas échéant de propositions. Développement La CEP a constaté que la liste des entreprises qui bénéficient d’un soutien concret de la part de la Promotion économique du canton de Berne (contributions, allégements fiscaux) n’est même pas connue du Conseil-exécutif. Dans un souci de transparence et pour permettre un contrôle public de la Promotion économique, la CEP se demande s’il ne serait pas utile de publier chaque année les noms des entreprises bénéficiant de ce soutien. La CEP recommande au Conseilexécutif d’examiner la possibilité d’instaurer une telle transparence et la manière de le faire, et de présenter un rapport au Grand Conseil à ce sujet, assorti le cas échéant de propositions. Par ailleurs, la motion est motivée dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) chargée d’élucider et d’apprécier l’affaire de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 La CEP demande s’il ne serait pas indiqué – par souci de transparence et pour permettre un contrôle public de la promotion économique dans le canton de Berne – de publier 460 7 septembre 2005 chaque année les noms des entreprises soutenues par la Promotion économique. Les activités de la Promotion économique comprennent un large spectre de prestations. Elle fait d’une part connaître la place économique bernoise en Suisse et à l’étranger (promotion du site). Elle agit d’autre part comme organe de contact pour toutes les entreprises et contribue à la réalisation de projets novateurs dans le canton de Berne. Ses prestations incluent le contact et les conseils, le service d’intermédiaire dans les transactions portant sur des bâtiments ou des terrains, ainsi que le soutien pour l’obtention de permis de travail et de séjour. Il est rare qu’elle accorde des subventions ou des allègements fiscaux. Le travail de la Promotion économique consiste essentiellement à conseiller les entreprises. Seuls environ 25 pour cent des dossiers traités par la Promotion économique déclenchent des prestations en argent. La loi sur le développement de l’économie (LDE du 12 mars 1997; RSB 901.1), en vigueur depuis 1998, constitue la base du travail de la Promotion économique. Ce travail est donc depuis effectué conformément aux principes de l’orientation selon les effets, au moyen de mandats de prestations. Le Conseil-exécutif considère que l’utilité et les effets de la Promotion économique doivent être vérifiés périodiquement en vertu des principes de la nouvelle gestion publique (NOG). En mars 2004, la Commission de gestion et la Commission des finances ont été informées des résultats de l’étude d’impact (Zusammenfassende Würdigung der Volkswirtschaftsdirektion und der Finanzdirektion vom 1. April 2003 zum Bericht von Blöchliger, Staehelin & Partner (B,S,S.) Basel betreffend die Wirkung/Nutzen-Untersuchung der Wirtschaftsförderung des Kantons Bern). Le contrôle des résultats a lieu régulièrement. Selon le mandat imparti au Conseilexécutif, les prochains résultats devraient être présentés en 2007. La Direction de l’économie publique publie en outre chaque année le bilan des activités de la Promotion économique, qui indique le nombre d’entreprises ayant bénéficié d’un soutien dans les différentes branches. Ce bilan présente aussi le nombre d’emplois créés et dont la création est prévue, ainsi que les investissements réalisés par les entreprises soutenues. La liste des entreprises soutenues par la Promotion économique du canton de Berne n’est en revanche pas publiée. Cela correspond aussi à la pratique pour d’autres formes d’encouragement d’entreprises individuelles, comme par exemple dans l’agriculture, le tourisme ou l’aide aux investissements dans les régions de montagne. Conformément à l’article 17, alinéa 3 de la Constitution cantonale, toute personne a le droit de consulter les documents officiels, pour autant qu’aucun intérêt public ou privé prépondérant ne s’y oppose. Le principe de transparence s’applique donc. La législation sur l’information et la protection des données règle les détails. L’article 27, alinéa 1 de la loi du 2 novembre 1993 sur l’information du public (Loi sur l’information, LIn; RSB 107.1) reprend ce principe et indique en outre que la protection accrue des données personnelles prévue dans la législation spéciale est réservée. Même les droits des parlementaires à obtenir des renseignements et à consulter les documents suivent les principes posés dans la législation sur l’information (cf. article 32, alinéa 1 de la loi du 8 novembre 1988 sur le Grand Conseil [LGC; RSB 151.21]). L’article 29, alinéas 1 et 2 LIn détermine les cas dans lesquels il existe des intérêts publics ou privés prépondérants, ces exceptions ne se rapportant toutefois qu’à la partie d’un document ou d’un renseignement qui est jugée digne de protection. La LDE ne contient pas de dispositions réglant la manière dont doivent être gérées les données pertinentes dans le cas Chancellerie d’Etat présent, en particulier les noms des entreprises. La législation générale sur la protection des données et l’information s’applique ainsi en principe. Dans la pratique de subventionnement de la Promotion économique, un intérêt privé prépondérant (secret d’affaires) et un intérêt public prépondérant peuvent s’opposer à la communication d’un renseignement à des tiers. Reste à examiner de plus près dans quelle mesure la révélation ultérieure des noms des entreprises ayant bénéficié d’un soutien tombe sous le coup du secret d’affaires et peut être considérée comme contraire à un intérêt privé prépondérant. La publication des noms des entreprises soutenues concerne en revanche des intérêts publics prépondérants. La publication d’une liste des entreprises soutenues aurait probablement pour effet que les cantons concurrents ou des pays étrangers pourraient en tirer des conclusions sur les activités de promotion économique du canton de Berne, ce qui pourrait en définitive nuire à la compétitivité du site. Les entreprises et d’autres cantons ayant la possibilité d’analyser les informations ainsi diffusées, il pourrait en outre en résulter une révision générale du soutien à la hausse. Les allègements fiscaux, qui constituent une importante mesure de promotion économique, sont couverts par le secret fiscal en vertu de l’article 153 de la loi sur les impôts (LI; RSB 661.11); la communication de renseignements à des tiers – même s’il ne s’agit que du nom des entreprises concernées – n’est possible qu’avec l’accord de la personne contribuable. La publication d’une liste devrait ainsi, abstraction faite des aspects abordés plus haut, se limiter en tout cas aux entreprises ayant bénéficié de subventions de la Promotion économique. Vu ce qui précède, le Conseil-exécutif considère que la pratique actuelle, soit le contrôle périodique des résultats de la Promotion économique sans la révélation des noms des entreprises ayant bénéficié d’un soutien, est juste. Il peut néanmoins comprendre que la CEP souhaite une transparence accrue. C’est pourquoi il est prêt à examiner de manière plus poussée les questions abordées plus haut et à remettre au Grand Conseil un rapport sur les avantages, les inconvénients et la forme d’une liste des entreprises soutenues par la Promotion économique du canton de Berne. Proposition: adoption de la motion. M. Rolf Portmann, Berne (PRD), porte-parole de la commission. Le rôle que la Promotion économique joue dans l’ensemble des débats de la CEP est double. A-t-elle, en premier lieu, influencé la CACEB à faire de curieux investissements ? En second lieu, quels faits annexes la CEP a-t-elle trouvés parmi les entreprises ayant bénéficié de l’aide de la Promotion économique ? Deux points qui font l’objet de l’intervention parlementaire de la CEP. Le soi-disant scandale de la CACEB est issu de la publication de rapports faisant état d’investissements dans des sociétés de capital-risque, alors que les rapports des médias ne cessent de critiquer la Promotion économique. Afin de répondre à la question de savoir si cette dernière ou certains membres du Conseilexécutif avaient exercé une pression sur la CACEB pour qu’elle fasse des investissements dans certaines sociétés, la CEP s’est livrée à une vaste enquête et a effectué de nombreuses auditions. Le résultat de la CEP est sans équivoque, ni la Promotion économique, ni un des membres en exercice du Conseil-exécutif n’ont exercé une pression sur la CACEB l’obligeant à effectuer des investissements à risque. Seuls deux incidents mineurs sont à signaler : l’engagement de la CACEB au sein de Mikron Holding SA, réalisé en 1991 à la demande de Monsieur Ueli Augsburger, directeur des finances à cette époque et dix années plus tard, une simple consultation téléphonique de la Promotion économique inter- Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 rogeant la CACEB sur un éventuel engagement au sein de Tornos SA, qui ne peut être qualifiée de pression puisque rien n’a été concrétisé. Il est donc évident pour la CEP que la Promotion économique n’a pas vu dans la CACEB un instrument lui permettant de parvenir à ses fins, mais qu’il s’agit plutôt de la CACEB et de ses organes qui ont pensé que leurs engagements dans certaines entreprises pouvaient être considérés comme une sorte d’activité visant à promouvoir l’économie. Il faut relever que la Promotion économique, pleinement consciente du caractère aléatoire de certains engagements, tels que Sarner Cristal SA et Rocktech SA, avait fait part de ses réserves à la CACEB, mais que son rôle ne consistait pas à empêcher cette dernière de faire les investissements qu’elle souhaitait faire. Nous avons été frappés par deux points. Tout d’abord le cas Rocktech SA, compte tenu de l’activité de la Promotion économique et du soutien accordé à cette société, il est étonnant que la décision de subvention ait été prise sur la seule base des documents fournis par la bénéficiaire. Il est aussi surprenant de voir qu’il suffit qu’une entreprise reçoive une aide financière de la Promotion économique pour que la CACEB et d’autres personnes en déduisent que l’analyse la concernant a été menée de manière approfondie. Cela n’a jamais été l’objectif de la Promotion économique et cela ne peut pas être sa mission. Au sujet du deuxième point et de la prise de connaissance par la CEP de la liste des entreprises soutenues par la Promotion économique. Si la section Promotion économique et, ultérieurement le plénum, ont eu l’occasion de consulter la liste des entreprises ayant bénéficié de versements directs de la Promotion économique au cours des dix dernières années − sous forme d’espèces et non d’allègements fiscaux −, elle n’a pu être remise à la CEP en raison de la protection des données et nous ne pouvons y faire référence maintenant. L’étude des rapports de gestion de la Promotion économique nous permet de déduire qu’elle dispose exactement de 3 millions chaque année pour effectuer des versements directs, un montant qui n’est pas énorme en soi mais qui, placé en regard de la longue liste des entreprises bénéficiant d’une aide, laisse supposer que la somme versée compte plutôt cinq chiffres que six. Si la Promotion économique se concentre actuellement sur des entreprises appelées clusters, la CEP a l’impression qu’il s’agit d’une sorte de large promotion de base et qu’il est important que ces 3 millions soient investis de manière efficace. 30 000 ou 50 000 francs représentent beaucoup d’argent pour une start-up ou pour une entreprise bien établie qui veut lancer un projet novateur, ce même montant semblera pourtant déplacé s’il est destiné à la création d’une filiale d’une multinationale au capital de 100 millions. En notant que plusieurs entreprises bénéficiant d’aides avaient une certaine notoriété dans le canton de Berne, la CEP en déduit que certaines sociétés savent mieux évoluer au sein du milieu politico-économique et sont peut-être mieux informées que d’autres sur les moyens d’encouragement. Et c’est exactement là que se situe le problème et que se manifeste une différence primordiale, car, contrairement à une subvention attribuée en fonction de critères bien spécifiques, rien n’est défini pour savoir qui peut prétendre à recevoir un soutien financier de la Promotion économique. La Promotion économique dispose en conséquence d’une grande marge de manœuvre qui peut être qualifiée d’arbitraire par ceux qui ne perçoivent pas d’argent. Afin que cette liberté d’action ne débouche pas sur des reproches dictés par des inégalités de traitement et sur une instabilité politique, la CEP recommande une plus grande transparence et un contrôle démocratique accru. Le but de la motion de la CEP est d’obtenir que le Conseil-exécutif vérifie chaque an- 461 née la liste répertoriant les sociétés bénéficiant d’un soutien financier de la Promotion économique. Sur la base de mon expérience personnelle, je peux affirmer que si cette liste ne pose aucun problème aux sociétés pour lesquelles ce soutien est véritablement indispensable et crucial, elle peut avoir un effet dissuasif pour les chasseurs de subventions. Une start-up recevant une aide financière de la Promotion économique pour le développement d’un produit ne s’opposera pas à cette mention et sera sans doute satisfaite de figurer parmi les bénéficiaires. Cette intervention parlementaire de la CEP permettra de séparer le bon grain de l’ivraie et de donner une garantie supplémentaire afin de vérifier que les 3 millions de francs soient attribués de manière optimale à des entreprises ayant véritablement besoin d’une aide au démarrage. Je vous demande d’adopter la motion de la CEP. M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC). Je remercie Monsieur Portmann pour les précisions apportées. Le groupe parlementaire UDC partage les arguments de la CEP et soutient cette intervention sous forme de motion. Permettez-moi de faire quelques remarques. La Promotion économique dispose de moyens financiers mis à disposition par le canton, répartis ensuite de manière arbitraire. Contrairement aux subventions ou à d’autres contributions octroyées en fonction de paramètres bien définis, cette répartition n’est soumise à aucun contrôle. Si la publication de cette liste est autorisée, nous pensons qu’il sera judicieux qu’elle soit contrôlée afin d’obtenir une plus grande transparence et c’est pourquoi la majorité d’entre nous soutient l’intervention de la CEP. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Le groupe parlementaire VS a été soulagé de lire les constatations de la CEP et heureux de noter qu’elle écartait toute éventualité que la Promotion économique ait exercé une quelconque influence sur la CACEB, ce qui aurait débouché sur un véritable scandale politique. Nous sommes par ailleurs d’avis qu’en temps normal, nous ne devrions pas avoir besoin d’une CEP pour nous permettre d’exclure un népotisme déplacé ou un conflit d’intérêts inconvenant entre des institutions publiques et semi-publiques. Le groupe parlementaire VS n’accepte pas que, malgré les preuves à décharge fournies par la CEP, le point suivant de l’ordre du jour soit abordé sans autre, car seule la présomption que la Promotion économique ait pu exercer une pression sur la CACEB dans le cas présent ou sur une autre institution, témoigne d’un malaise plus profond. Son activité reste aussi incompréhensible que l’hébreu et le Conseilexécutif ne semble pas être à même de savoir qui bénéficie ou non de soutien et ce n’est pas la réponse qu’il donne à la motion de la CEP qui apporte plus de clarté. Le groupe parlementaire VS soutient expressément la motion de la CEP, car il ne parvient pas à comprendre pourquoi le Conseil-exécutif persiste à énumérer dans sa réponse tant de raisons afin de prouver que la publication de la liste des entreprises bénéficiant d’un soutien de la Promotion économique pose maints problèmes. Etant donné que la motion de la CEP ne demande ni la communication de données fiscales, ni une restriction de l’activité de la Promotion économique, rien ne s’oppose à la publication du nom des sociétés profitant d’allègements fiscaux − et non pas du montant des réductions accordées −. Ce minimum de transparence requis par la CEP contribuerait beaucoup à démystifier l’activité de la Promotion économique car il en résulterait une politique plus loyale. Nous vous demandons d’adopter la motion de la CEP afin de faire toute la lumière sur la Promotion économique et de faire en sorte que nous n’ayons pas à faire une nouvelle fois appel 462 7 septembre 2005 à une commission d’enquête parlementaire pour exclure toute tentative de pression. M. Andreas Rickenbacher, Jens (PS). L’exemple de la Promotion économique montre combien il était important de mettre en place une CEP. Les journaux parus au printemps et en été 2004 avaient en effet laissé sous-entendre à plusieurs reprises que la Promotion économique du canton de Berne aurait pu inciter ou exercer une pression sur la CACEB afin qu’elle investisse dans certaines entreprises, mentionnant entre autres la société Sarner Cristal SA. Le porteparole de la commission a précisé qu’un examen approfondi avait permis de démentir de telles hypothèses et nous devrions peut-être en tirer un premier enseignement et attendre, à l’avenir, d’avoir des éléments plus solides avant de les divulguer en public. Le deuxième enseignement se réfère à la Promotion économique elle-même qui doit être consciente que le fait d’encourager telle société − une décision portée à la connaissance de certains investisseurs − puisse déclencher l’intervention d’autres investisseurs qui supposent que le soutien de la Promotion économique se base sur une étude sérieuse de la société en question. Je ne pense pas que la Promotion économique ait jusqu’à présent réalisé la portée de ses actes. Parlons maintenant de cette fameuse liste. A la demande de la CEP qui voulait vérifier auprès de quelles sociétés la Promotion économique s’était engagée au cours des dix dernières années et contrôler si les projets ébauchés avaient été menés à bien, il a été répondu que cette liste ne pouvait lui être remise, car elle était si confidentielle que même le Conseil-exécutif ne pouvait y avoir accès. Intrigués et nous basant sur le principe que la CEP pouvait consulter tous les documents, nous avons conclu un accord avec la Promotion économique nous permettant de la parcourir sur un rétroprojecteur. Monsieur Rolf Portmann, chargé de cette tâche, a dit « qu’il s’agissait du ‚Who is Who’ de l’économie bernoise ». Lorsque l’on sait que la Promotion économique dispose d’environ 3 millions par année et que l’on consulte la liste des bénéficiaires, on est en droit de se demander si aider toute une série d’entreprises par le biais de versements annuels de l’ordre de 50 000, 60 000 ou 70 000 francs a un sens politique. Je conçois la notion de promotion économique différemment, car il s’agit pour moi de définir des priorités et de tout entreprendre pour contribuer à leur réalisation. L’économie du canton de Berne peut agir de même, mais la solution pour y parvenir ne passe pas par l’attribution de petits montants à diverses entreprises, voire à des sociétés ayant un capital de plusieurs millions et souhaitant ouvrir une filiale dans le canton. Le groupe parlementaire PS soutient l’intervention de la CEP pour les deux raisons suivantes : premièrement pour que seules les sociétés, ayant effectivement besoin d’argent pour la mise en place d’un nouveau projet, s’annoncent et deuxièmement pour que les sociétés cessent de profiter de la Promotion économique pour obtenir quelques milliers de francs, simplement parce qu’elles ont de bonnes relations ou en connaissent les rouages. Nous sommes quelque peu déçus par la réponse du Conseilexécutif qui peut laisser croire qu’il faut rejeter la motion même s’il recommande finalement de l’approuver. Le texte de la motion a été rédigé de manière à ce que les raisons évoquées − même si elles ne sont pas probantes − entraînent un rejet. Le canton applique le principe selon lequel toutes les informations sont rendues publiques, pour autant qu’elles ne touchent pas des intérêts privés. Rien ne s’oppose donc à ce que la liste d’entreprises bénéficiant d’une aide financière de Chancellerie d’Etat l’Etat soit par exemple divulguée dans le rapport annuel de l’ECO. Nous espérons que le Grand Conseil acceptera cette motion et que le Conseil-exécutif prendra rapidement les choses en main. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Cela fait vraiment du bien de relever les remarques positives que la CEP consigne dans son rapport et le fait que la Promotion économique n’ait pas cherché à influencer les investissements de la CACEB en est un exemple. Le groupe parlementaire PEV ne parvient cependant pas à comprendre que l’ensemble du Conseil-exécutif puisse ignorer le nom des entreprises bénéficiant d’un soutien de la Promotion économique, car il est bien connu que la transparence engendre la confiance. La Promotion économique n’a rien à dissimuler et il convient d’examiner sérieusement le bien-fondé et la forme de publication d’une telle liste. Le PEV soutient cette motion et attend qu’un examen sans préjugé des avantages et des inconvénients soit fait. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). Le groupe VLL soutient également cette motion. Il est vrai que la Promotion économique n’était pas un thème sur lequel la CEP devait se pencher, mais il est intéressant de voir que ce « sousproduit » peut déboucher sur des améliorations pour le futur. En tant qu’instrument mandaté légalement pour aider et faire progresser l’économie du canton, la Promotion économique doit sans cesse veiller à renforcer, étayer et améliorer les fondements de cette économie. Comme il s’agit d’une disposition légale, il est juste que le législateur puisse effectuer un contrôle. La Promotion économique doit définir des conditions générales, servir d’intermédiaire, assister des entreprises en crise en les aidant parfois financièrement ou en intervenant pour leur faire obtenir des conditions avantageuses. Elle doit également permettre aux start-up de développer des projets novateurs, car si elles fourmillent d’idées, l’argent leur fait souvent défaut. Elle ne devrait investir qu’exceptionnellement ses propres fonds − c’est-à-dire ceux des recettes fiscales −, elle devrait accorder des crédits plutôt qu’effectuer des versements, elle ne devrait pas non plus aider des entreprises en perte de vitesse, dans le seul but de maintenir des structures sans avenir. Elle ne devrait pas davantage accorder un soutien à des sociétés capables d’agir seules ou à celles qui ont autrefois bénéficié d’une aide mais qui n’en ont aujourd’hui plus besoin. Le législateur − en tout cas le gouvernement − ne peut pas effectuer de contrôle s’il ignore toutes les données : le nom du bénéficiaire, quand et à quelles conditions un accord a été conclu. Il ne s’agit pas de publier une liste sur Internet mais de trouver une solution qui permette à la fois de remplir le devoir de contrôle − il s’agit en effet d’argent versé par les concitoyens − et de préserver les informations. Cette transparence peut être perçue, ainsi que l’a déjà souligné Monsieur Ruedi Löffel, comme un symbole de qualité et non comme un inconvénient, car le soutien financier peut vouloir dire que le produit est si bon qu’il mérite un encouragement de la Promotion économique. Les problèmes de protection des données qui pourraient surgir seront sans doute résolus. Nous vous demandons d’adopter la présente motion. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Le groupe PRD recommande également d’adopter la motion. Celui qui découvre la liste des bénéficiaires de la Promotion économique n’aura pas une seconde d’hésitation. Je ne crois pas, par ailleurs, que son adoption pose de grands problèmes au gouvernement. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. En ce qui concerne la Promotion économique, le gouvernement l’a dit dans son rapport, nous constatons avec satisfaction que l’enquête de la CEP dans ce domaine révèle qu’il n’y a rien à se reprocher au niveau de l’activité de la Promotion économique. Comme l’a souligné le président, c’était un thème de discussion avant que la CEP ne commence son travail, aujourd’hui il y a une très grande clarté qui est effectuée dans le domaine. Nous en sommes heureux, car à entendre certains députés aujourd’hui, si cela avait été le contraire c’eût été véritablement un cas où il aurait fallu prendre des mesures importantes. En ce qui concerne la motion, dont le dispositif charge le Conseil-exécutif d’examiner quelle pourrait être la forme d’une publication, le gouvernement répond qu’il est prêt à examiner de manière poussée les questions abordées, à savoir un rapport sur les avantages et les inconvénients et la forme d’une liste des entreprises soutenues. Le gouvernement est d’accord avec le dispositif de la motion de la CEP. Il ne faut pas y voir là, Monsieur Rickenbacher, une retenue. Si le gouvernement explique juridiquement la situation actuelle, c’est que, comme l’a dit la CEP, il faut toujours fonder la motivation. Aujourd’hui on vous donne exactement les fondements et on arrive à la conclusion que s’il faut changer quelque chose, il faudra changer du droit en particulier. Vous voyez, Monsieur Rickenbacher, que le gouvernement apprend vite! Le gouvernement, plaisanterie mise à part, est d’accord avec la motion et est prêt à examiner la question de façon à ce qu’une telle liste puisse être soumise au parlement. Le président. Le président de la CEP renonce à prendre la parole. Vote Pour l’adoption de la motion 194/2005 Contre 145 voix 3 voix 8. Responsabilité juridique (rapport de la CEP, partie IV) M. Markus Meyer, Roggwil (PS), porte-parole de la commission. La CEP a été également chargée d’analyser l’impact juridique des actes et omissions des personnes et autorités concernées. Pour obtenir plus d’informations, vous pouvez vous reporter à la page 294 du rapport de la CEP. Je parlerai des parties droit pénal et droit patrimonial en me référant plus à la pratique, car je souhaite que vous sachiez à quoi elles se rapportent. Après avoir relevé que différentes procédures avaient déjà été engagées, nous avons scrupuleusement étudié la question de la responsabilité pénale et avons demandé des renseignements aux juges d’instruction. Nous avons noté un seul cas, dans lequel le dossier était resté en souffrance. Il s’agit de la procédure ouverte en 1996 contre l’ancien gérant de Sarner Cristal SA, dont le jugement a seulement été rendu en 2002, mais les motifs invoqués par la juge semblent plausibles et permettent de clore ce chapitre. Nous avons constaté que, suite à la publication du rapport sur le contrôle spécial, les autorités pénales avaient fait preuve de diligence. Le juge d’instruction a ouvert une nouvelle enquête le 9 décembre 2004 et a clos la procédure en mai 2005 après avoir renoncé à l’ouverture d’une instruction. La CEP a été quelque peu étonnée par le déroulement de l’instruction et s’est demandé comment les documents en question avaient pu être examinés puisqu’ils étaient en possession de la CEP et elle a aussi constaté que la prescription était déjà en vigueur pour certains délits susceptibles d’être 463 examinés. Et c’est pourquoi nous avons renoncé à analyser d’autres faits pouvant relever du droit pénal. Lors de la conférence de presse, j’ai été abordé par un journaliste qui m’a fait remarquer qu’un juge aurait dû y participer, comme cela avait été le cas pour Werner K. Rey, ce qui avait d’ailleurs contribué à restaurer la confiance en l’Etat. Une des tâches importantes de la CEP a été d’analyser les perspectives de succès des actions en responsabilité déposées contre les organes, anciens ou actuels, de la CACEB. Pour le dire crûment, avions-nous une possibilité de récupérer ces milliards ? Il faut tout d’abord souligner que seule la CACEB a la légitimation active pour déposer une plainte, car ni la CEP, ni le Grand Conseil ou encore un autre organe du canton ne peuvent le faire. Pour définir les chances de succès d’une telle plainte − au cas où la CACEB la déposerait −, nous avons dissocié deux domaines, d’une part celui d’une action en responsabilité contre les organes de la CACEB, par exemple contre les placements de capital-risque ou contre les décisions d’investissements et d’autre part celui des prétentions en dommages-intérêts contre Aon Chuard Consulting AG. Nous avons considéré que les prétentions en responsabilité à l’encontre des organes directeurs de la CACEB concernant les placements de capital-risque et les décisions d’investissements ne pouvaient pas aboutir, car les organes concernés avaient déjà décidé à plusieurs reprises de ne pas faire valoir leurs prétentions et de renoncer à une plainte. Un changement d’attitude dû à la pression politique ne pouvait donc que surprendre les juges et être interprété comme manquement à la bonne foi. Nous savons, par ailleurs, que la LPP ne connaît pas la notion formelle de décharge comme c’est le cas pour une société anonyme. Certains organes ont en effet régulièrement adopté les comptes annuels, en émettant parfois des réserves. Le Conseil-exécutif avait, par exemple, clairement dit qu’il acceptait ces comptes sous réserve de prétentions en responsabilité. Mais étant donné que ces réserves ont été ensuite supprimées, que peut faire un juge ? Comme les décisions prises concernant les placements de capital-risque, mais aussi la stratégie de placement, ont toujours été conformes aux dispositions de base, qu’elles se sont fondées sur une analyse ALM (Asset Liability Management) et sur des demandes de conseils, nous avons été unanimes à reconnaître que déposer une plainte n’aurait pas de sens. A cela vient s’ajouter un autre point, que ferions-nous si après avoir déposé une plainte civile contre un organe quelconque, le directeur ou le président du conseil d’administration par exemple, nous obtenions gain de cause et qu’il doive prendre en charge une part des dommages de plus d’un milliard de francs ? Il faut rester réaliste et tenir compte du fait qu’un tel procès reviendrait à environ 2 millions de francs à la CACEB et c’est pour cette raison que nous conseillons de ne rien entreprendre au niveau des organes. La situation relative à l’expert en prévoyance professionnelle est différente, car il joue un rôle central dans le découvert. Etant donné que la CEP estime qu’il n’a pas accompli consciencieusement son mandat et qu’il a proposé une mauvaise répartition de la somme mise à disposition en 1999 pour financer le découvert, elle recommande de déposer une plainte à son encontre, même si les chances sont limitées comme elle le souligne à la page 296. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). J’éprouve un sentiment d’impuissance après l’étude de la partie consacrée à la responsabilité juridique. Le sentiment de justice de nos concitoyennes et concitoyens, ainsi que celui de toutes et tous les assurés de la Caisse d’assurance du corps ensei- 464 7 septembre 2005 gnant bernois a été mis à rude épreuve, car de nombreux coupables ont échappé aux poursuites pénales. Les implications personnelles étaient tellement confuses, que lors de l’instruction préliminaire les autorités de poursuite pénale ont considéré que d’éventuelles plaintes avaient peu de chance d’aboutir. Si je zoome sur la partie IV, je note qu’il n’est pas acceptable que la juge d’instruction du Service régional IV de l’Oberland bernois ait laissé le dossier de la procédure pénale contre l’ancien gérant de Sarner Cristal AG en souffrance pendant deux ans et demi et nous ne pouvons pas nous rallier à la CEP qui qualifie ses explications de plausibles, à savoir son manque de routine et d’expérience, car elles dépassent pour nous tout entendement. Contrairement à la catastrophe due à la montée des eaux qui nous a pris au dépourvu, la situation navrante de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois s’est étirée sur des années et les signaux d’alarme agités suffisamment tôt, tels que les constatations du contrôle financier, ont été ignorés. Nul n’ignore les conséquences qui en ont résulté : de grosses pertes financières, la déception des nombreuses personnes concernées, qui ont perdu toute confiance dans l’Etat et la Justice. Les nombreuses heures passées à débattre sont une sorte de débriefing et sont nécessaires pour que tout soit bien assimilé. S’il est indispensable de fournir de grands efforts pour écarter les dégâts que de nouvelles crues pourraient occasionner, il convient aussi d’examiner de manière critique la situation de la direction et de la présidence de la CACEB et de tout mettre en oeuvre pour que les relations entre employeurs et employés soient plus ouvertes et plus transparentes. M. François Contini, Bienne (AveS). Le rapport de la Commission d’enquête également dans ce chapitre de la responsabilité est différencié; il relève effectivement que la responsabilité doit être recherchée à différents niveaux, que le dommage causé à la CACEB est lié à plusieurs raisons et pas principalement aux placements à risque et que de toute façon les personnes appelées à répondre du dommage ne seraient vraisemblablement pas solvables en rapport avec le montant de celui-ci. Par conséquent, la CEP propose de renoncer à toute action civile, sauf par rapport à l’expert et notre groupe peut être d’accord avec ces conclusions, car effectivement aujourd’hui on n’obtiendrait certainement rien d’une telle procédure. Il reste néanmoins que ces placements à risque ont causé des pertes de 100 millions à la CACEB et que, même si ce n’est pas la cause principale du dommage, c’est quand même un grand scandale que de telles choses se soient passées. Ces 100 millions n’ont pas été perdus pour tout le monde, certains se sont enrichis en honoraires de mandats de conseil d’administration ou autres rémunérations. La Commission d’enquête donne certains exemples de ces investissements, de la légèreté incroyable avec laquelle ils ont été effectués, parfois même en violation des compétences des organes de la CACEB. La Commission d’enquête constate pudiquement que plusieurs placements ont été guidés par des réflexions autres que celles liées au rendement, voilà une formule bien diplomatique par rapport à la réalité de tels placements. Malheureusement, dans ce rapport de la Commission d’enquête peu d’éléments sont fournis qui expliquent véritablement comment ces décisions ont été prises, comment on a pu investir et perdre 15 millions dans des entreprises comme Kieser ou 38 millions dans des entreprises comme Sarner Cristal, quelles étaient finalement les connexions entre la Caisse et ces entreprises, entre les personnes qui prenaient les décisions et celles qui ont bénéficié de ces fausses décisions. Ces décisions étaient- Chancellerie d’Etat fausses décisions. Ces décisions étaient-elles uniquement motivées par la volonté du directeur de la CACEB de siéger dans ces conseils d’administration et de toucher des honoraires? Comment peut-on aussi mélanger à ce point les affaires de famille en avantageant son beau-frère et ses entreprises, au mépris des intérêts de la Caisse? Surtout comment peuton ne pas devoir répondre civilement, voire pénalement, de tels actes? Le Conseil-exécutif a dans un premier temps agi correctement, en commandant l’expertise à un professeur Weber, qui arrivait à la conclusion que le directeur Sieber avait violé ses obligations et que la CACEB avait droit à des dommages et intérêts en raison de la violation de telles obligations, même si cet expert insistait alors sur les risques de la procédure et les coûts de celle-ci. Si le Conseil-exécutif avait agi correctement en commandant cette expertise, il est quand même étonnant de voir la manière dont, à la réception de celle-ci, il avait été agi, notamment par la Direction de l’instruction publique. Il est étonnant qu’il ait été renoncé, à la réception de cette expertise, à toute démarche juridique vis-à-vis du directeur, qu’il n’ait même pas été menacé d’une procédure judiciaire, qu’il n’y ait eu aucune tentative de règlement amiable, aucune demande de remboursement partiel du dommage, pour le moins des 275 000 francs d’honoraires d’administrateur perçus par ce directeur dans des sociétés à risque dans lesquelles la CACEB a perdu 80 millions. Non seulement aucune démarche en ce sens n’a été tentée, mais on apprend même, en lisant le rapport de la CEP, que la DIP a transmis au directeur Sieber le rapport Weber, avant même que le Conseil-exécutif ait pris une décision formelle de renoncer à une action civile. C’est dès lors quelque peu incompréhensible de transmettre ainsi à l’adverse partie un rapport d’expert, avant même que le gouvernement ne décide formellement de renoncer à une action. Certes, le remboursement d’une partie de ce dommage voire tout le moins des honoraires encaissés n’aurait rien changé à la débâcle de la CACEB, n’aurait en rien contribué à modifier de manière notable le dommage subi par cette Caisse, mais il aurait au moins permis qu’un sentiment de justice existe, que des personnes qui ont manqué gravement à leur devoir, répondent de leurs actes. Au lieu de ce sentiment de justice, il reste aujourd’hui un sentiment d’amertume certain qu’on peut ainsi dilapider l’argent des assurés, dilapider l’argent public des cotisations de l’employeur, sans avoir à en répondre d’une quelconque manière et l’attitude de la DIP à la réception de l’expertise Weber nous semble pour le moins fortement critiquable. M. Henri Huber, Spiegel (PS). Comme cela a déjà été souligné à plusieurs reprises, la CEP a fait du bon travail et cela s’applique également à cette partie de rapport. Elle n’a pas cédé à la tentation de proposer des solutions populistes et son analyse des responsabilités juridiques est à la fois exacte et objective. Elle s’adapte aux faits réels et n’agit pas selon nos désirs et nous ne pouvons que la féliciter vivement. La CEP a sans doute eu besoin de trouver en la personne de l’expert quelqu’un à qui demander des dommages-intérêts et l’on ne peut être que sidérés en lisant dans le rapport tout ce qu’il a accompli en dépassant largement le cadre autorisé par la loi. Nous ne pouvons donc que nous interroger et nous demander qui a autorisé cet expert à entreprendre ce qu’il a fait, qui l’a mandaté ? Il y a en effet pour moi une faille dans la logique, car si celui qui a pris la décision ne peut être rendu responsable, la responsabilité ne peut pas être reportée sur le conseiller. C’est la seule critique que j’aie à formuler, mais il appartient aux juristes et aux juges de trancher. Je partage l’avis de Monsieur Markus Meyer et pense qu’il ne s’agira pas Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 de tirer un penalty mais plutôt de bien viser pour ne pas manquer un coup franc à une distance de 30 mètres, face à un mur de neuf hommes. Le PS approuve les conclusions et les explications apportées par la CEP dans ce chapitre. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). En tant que porteparole du groupe parlementaire, je suis très heureux de pouvoir vous faire part de mes remarques concernant le rapport de la CEP. En ce qui concerne les responsabilités juridiques, je vous renvoie à l’allocution de Monsieur Meyer, qui a très bien exposé les faits résumés comme suit : on ne peut malheureusement plus rien entreprendre contre les membres de la Commission d’administration et les autres organes, quant à l’expert, la CACEB doit vérifier si elle peut « foncer ». Si la comparaison avec le penalty est justifiée, il me semble qu’il serait plus approprié de parler d’un coup franc périlleux tiré par Hakan Yakin. Afin de ne pas intervenir une nouvelle fois avant le vote final, je vous recommande, au nom du groupe parlementaire PRD, d’en prendre connaissance en exprimant votre approbation. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). Ce sentiment d’impuissance décrit par Monsieur Baumgartner a également été ressenti dans les rangs de l’UDC et il peut aussi être très bien perçu par le public. Peu de choses à signaler du point de vue pénal, sinon que les poursuites pénales ne sont pas du ressort de la CACEB mais des autorités compétentes et que la CEP ne s’est pas facilitée la tâche dans le domaine du droit civil. La LPP accorde en principe une certaine tolérance dans les placements de capital-risque et il existe toujours le danger qu’ils ne rapportent rien. Le droit civil ne prévoit actuellement aucune loi permettant de prétendre à des dommages-intérêts suite à des décisions dictées par la bêtise et la naïveté. L’UDC se rallie sans enthousiasme aux recommandations de la CEP, car tout le reste n’aurait aucun sens et nous espérons qu’une éventuelle plainte déposée contre l’expert aura plus de succès. A cet égard, je suis moins réservé que mes prédécesseurs, car selon la LPP les tâches dévolues à un expert sont clairement définies, alors que la CEP souligne qu’elles n’ont guère été remplies. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Juste une précision sur cette question. Le gouvernement n’est pas compétent pour introduire une procédure en responsabilité sur le plan civil, il n’a pas de légitimation active, cette compétence appartient donc seulement à la caisse de pension. Le gouvernement ne peut pas non plus donner de directives à l’OASSF concernant des décisions en l’espèce. L’OASSF est seule légitimée à donner de telles directives à une caisse de pension dans le canton de Berne en tant qu’autorité de surveillance spécialisée. Sur cette question des responsabilités, le gouvernement est totalement en dehors du jeu, il n’a pas de légitimation active pour introduire une procédure devant un tribunal ou devant une autre autorité. Sur la question politique, il soutient l’analyse faite par la CEP, il a déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises lors de discussions d’autres interventions parlementaires ici devant le Grand Conseil. En résumé, le gouvernement soutient ici l’appréciation politique de la Commission d’enquête parlementaire, tout en soulignant que sur cette question ici il n’a aucune compétence ni aucune légitimation active pour faire quoi que ce soit. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL), président de la CEP. On peut comprendre que beaucoup aient parlé d’impuissance face à l’impossibilité d’assigner les responsables devant le tribunal. Le Grand Conseil a cependant agit comme il le fallait en nommant une commission d’enquête parlementaire qui, 465 en trouvant comment et par qui les fautes avaient été faites, a prouvé qu’elle n’était pas restée impuissante. Le président. Nous sommes arrivés à la fin des délibérations et je vais vous expliquer ce qui va suivre. Une demande de prise de connaissance avec approbation a été déposée et comme elle n’est pas contestée, nous allons procéder au vote formel. Il sera précédé d’éventuelles déclarations finales, suivies de l’étude du rapport du gouvernement, à propos duquel la prise de connaissance avec approbation a aussi été demandée, puis les deux interventions de Monsieur Guggisberg et celle de Monsieur Burkhalter seront traitées. Nous procéderons ensuite au vote. Vote final Pour la prise de connaissance avec approbation du rapport de le CEP 138 voix Contre 0 voix 4 abstentions Le président. Vous allez entendre la déclaration finale du vice-président de la CEP. M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC), viceprésident de la commission. Je vous remercie de me laisser encore la parole après le vote final. Lorsque le parlement a décidé il y a six mois de mettre en place une CEP et de désigner ses membres, nous ne savions pas dans quoi nous nous engagions. Les membres de la CEP ont désormais six mois de travail intensif et fatiguant derrière eux et je crois que le résultat nous donne raison. Au nom de la CEP, j’aimerais encore vous remercier vivement pour l’accueil bienveillant que vous avez réservé à notre rapport Les discussions au sein de la CEP n’ont pas toujours été aisées, la charge de travail était importante et il fallait se stimuler pour affronter des documents souvent compliqués et complexes. Avant de m’adresser au nom de la CEP à certains de ses membres, j’aimerais tout d’abord remercier personnellement l’ensemble d’entre eux, car je crois que nous avons remporté une grande victoire en sachant rester à l’écart des querelles politiques et nous concentrer sur notre sujet. J’aimerais ensuite remercier le secrétariat dirigé par Monsieur Martin Buchli, qui a accompli un énorme travail en recherchant et classant les actes puis en collaborant à la rédaction et à l’envoi du rapport ! La valeur d’une équipe dépend de son leader et il convient de remercier très chaleureusement Monsieur Bernhard Pulver, président de la CEP. Il a la faculté d’analyser les dossiers complexes et de les présenter de manière à ce que chacun puisse prendre position. Il a toujours réussi à nous motiver pour que nous puissions atteindre notre objectif et présenter le rapport à la session de septembre. (Applaudissements prolongés. Madame la députée WältiSchlegel remet un bouquet de fleurs au président de la CEP.) Le président. Je m’associe de tout coeur à ces remerciements et je peux deviner à l’intensité de vos applaudissements que vous faites de même. Le rapport du gouvernement pour lequel il a demandé la prise de connaissance avec approbation va suivre. Personne ne demande la parole. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Je vais prendre la parole, mais pas longtemps, je vous rassure. D’abord pour confirmer naturellement le rapport que vous avez reçu. Je ne vais pas entrer en matière sur le détail, parce que lors des discussions que nous avons eues pas à 466 7 septembre 2005 pas, le Grand Conseil a intégré le rapport du gouvernement dans ces discussions. J’aimerais encore dire que dans le rapport de la CEP, d’une manière générale le gouvernement a essuyé des critiques sur son manque de sensibilité, sur le fait parfois qu’il a déçu, je prie le Grand Conseil de comprendre que le rôle du gouvernement est un autre rôle que le législatif. Nous sommes une autorité de l’exécutif et dans le système démocratique tel qu’il fonctionne il y a toujours entre l’exécutif et le législatif des situations où il y a des différences. On a voulu les expliquer d’une manière claire et prendre position pour faire en sorte que le système démocratique fonctionne bien. Si la CEP a aussi fait un bon rapport, c’est parce que le gouvernement a aussi joué son rôle et défendu ses opinions de telle sorte qu’on ait pu avoir un débat en profondeur ici aussi au parlement. Je vous demande aussi de la compréhension sur le rôle du gouvernement bien spécifique dans une Commission d’enquête parlementaire. A mon tour j’aimerais peut-être mettre en évidence le rôle de quelques personnes pour le gouvernement. Le gouvernement, en particulier la Chancellerie et son état-major, ont effectué aussi un énorme travail pour la CEP. En particulier les gens de la Chancellerie, Monsieur Huwyler, le chancelier, l’état-major du gouvernement ont dû effectuer ces dernières mois au service de la CEP un énorme travail. Le gouvernement aimerait aussi les remercier. Les Directions également ont dû effectuer un travail dans des temps très rapides. Il fallait assurer la sécurité des documents que l’on fournissait à la Commission d’enquête parlementaire et pour cela les collaborateurs de l’Etat ont eu beaucoup de travail à faire. Le gouvernement a discuté de la situation particulière de deux collaborateurs de l’Etat, à savoir Monsieur Heinz Röthlisberger et Monsieur Adrian Bieri. Hier je vous ai dit que je vous écoutais en ce qui concerne la critique et que le gouvernement allait prendre des décisions en fonction aussi des discussions que vous mèneriez sur ces deux personnes aujourd’hui. Ces deux personnes ont été critiquées hier, le gouvernement et la Direction de l’instruction publique soulignent que ces deux personnes ont effectué leur travail conformément au mandat qui était le leur. Pour le gouvernement, ils se sont tenus à ce mandat, même si pour une des deux personnes le style a fait défaut – il s’en est au surplus excusé publiquement. Ces deux personnes se sont beaucoup engagées pour redresser la situation de la Caisse, elles ont été les courroies de transmission entre la délégation gouvernementale et la CACEB. Pour le gouvernement, leur contribution dans la conduite stratégique de la Caisse et surtout leur contribution à l’assainissement de la Caisse est plus grande que les reproches et les fautes qui leur sont formulées. Compte tenu cependant de la situation, le gouvernement va prendre des décisions très rapides en ce qui concerne les deux personnes en question. Nous pensons qu’il s’agit pour le gouvernement, pour la Direction de l’instruction publique, également aussi pour l’avenir de la Caisse de pension d’une nécessité d’agir rapidement et ne pas laisser les choses s’envenimer. Sur cette question-là le gouvernement entend dans les prochains jours prendre une décision très claire et vous serez informés encore pendant la session. Le gouvernement se joint encore à l’ensemble du Grand Conseil pour remercier la CEP de son travail, pour la féliciter à son tour et il vous prie de prendre connaissance modestement de son rapport. Le président. J’adresse aussi mes remerciements au gouvernement et aux différentes personnes que vous avez citées. Vous avez également accompli un très grand travail. La prise de connaissance du rapport est-elle contestée ? Comme ce n’est pas le cas, vous avez donc pris connais- Chancellerie d’Etat sance du rapport et l’avez adopté tacitement. Les trois interventions suivantes seront traitées séparément. 262/2004 Motion urgente Guggisberg, Kirchlindach (UDC) – Institutions et participations : confusion des responsabilités Texte de la motion du 10 novembre 2004 1. Le Conseil-exécutif est chargé d’interdire aux membres de la direction des institutions et des participations de siéger dorénavant dans les conseils d’administration des entreprises avec lesquelles ces institutions et participations entretiennent des relations financières. 2. Les personnes qui occupent pareils sièges se démettront de leur mandat le plus rapidement possible. 3. Les jetons de présence touchés pour l’exercice de ces mandats sont dès à présent restitués au canton ou plus exactement à l’institution ou à la participation en cause. Développement L’affaire de la CACEB a mis en lumière des pratiques pour le moins surprenantes : l’ancien directeur de la caisse siégeait ainsi dans le conseil d’administration d’entreprises dans lesquelles la CACEB avait investi des fonds. Lorsque ces entreprises se sont retrouvées en difficulté, les trous ont été comblés par l’argent des assurés. Il s’agit là d’un exemple typique de « confusion des responsabilités ». L’ancien directeur de la CACEB n’était plus en mesure d’assumer sa responsabilité principale, à savoir celle de défendre les intérêts de la caisse. Il faut impérativement mettre le holà à ce genre de pratique, pour toutes les institutions et participations. Réponse du Conseil-exécutif du 10 août 2005 Conformément à l’article 95, alinéa 3 de la Constitution du canton de Berne, les organisations chargées de tâches publiques (p.ex. la Banque cantonale bernoise BEKB | BCBE, l’Hôpital de l’Ile, Bedag Informatique, l’Assurance immobilière, les futurs centres hospitaliers régionaux, etc.) sont soumises à la surveillance du Conseil-exécutif. Les mécanismes de surveillance qui s’appliquent à ces entreprises diffèrent de l’une à l’autre et sont définis pour chacune d’elles en fonction de la forme juridique concrète ainsi que de l’importance économique et politique de la participation cantonale ou de l’institution. Ainsi les mécanismes de surveillance des sociétés anonymes obéissent-ils au droit des sociétés anonymes; quant à ceux des établissements de droit public, ils sont fixés dans l’acte législatif ayant présidé à leur fondation. Les mécanismes de surveillance des sociétés anonymes, forme juridique largement répandue dans la vie économique suisse, sont généralement bien connus et font l’objet d’une doctrine et d’une jurisprudence fournies. Au contraire du droit des sociétés anonymes, les mécanismes de surveillance des établissements de droit public ne sont pas réglementés de manière uniforme dans la législation fédérale, mais dépendent grandement, dans chaque cas particulier, du type de réglementation prévu par la collectivité publique responsable dans l’acte constitutif de l’établissement. Aussi les mécanismes de surveillance des établissements sont-ils moins connus. Pour déterminer les possibilités dont dispose le Conseilexécutif d’exercer une influence sur toutes ces organisations chargées de tâches publiques, il faut tenir compte du fait que ces entreprises jouissent de la personnalité juridique autonome et que leur autonomie managériale est prévue par la Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 loi. Un principe indiscutable s’applique donc: le fait que des membres de la direction siègent dans des conseils d’administration d’entreprises tierces constitue fondamentalement une décision opérationnelle, qui relève du domaine de responsabilité entrepreneuriale de ces institutions, où elles jouissent donc de leur autonomie. L’article 716a, alinéa 1 du Code des obligations formule ce principe et précise que parmi les attributions intransmissibles et inaliénables du conseil d’administration figurent la nomination et la révocation des personnes chargées de la gestion et de la représentation (chiffre 4) ainsi que l’exercice de la haute surveillance sur les personnes chargées de la gestion (chiffre 5). Cela inclut également l’évaluation des mandats de conseillers d’administration de membres de la direction et les décisions concernant ces mandats. Ce principe s’applique aussi aux établissements de droit public pour autant que l’acte constitutif n’en dispose autrement. C’est donc au conseil d’administration d’une des institutions dont il est question ici, ayant le statut de société anonyme, qu’il incombe d’apprécier si le fait de siéger au conseil d’administration d’entreprises tierces semble opportun du point de vue de l’entreprise et de peser le risque que cela pourrait présenter en cas de conflit d’intérêts. Cela vaut également pour des institutions ayant le statut d’établissement de droit public, à moins que la législation en vertu de laquelle ces établissements ont été créés n’en dispose autrement. Pour les institutions de prévoyance du deuxième pilier comme la CACEB, le droit fédéral contient des règles détaillées (voir en particulier art. 48 ss LPP, RS 831.40). Le système de contrôle des institutions de prévoyance prévu par la législation fédérale est complexe. C’est en premier lieu aux institutions elles-mêmes qu’incombe la responsabilité de respecter les dispositions légales et réglementaires. Puis vient le contrôle par des services de contrôle qualifiés et par les experts de la prévoyance professionnelle. Et au sommet de la pyramide, on trouve l’autorité de surveillance. L’article 61, alinéa 1 de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) dispose que « chaque canton désigne une autorité qui exerce la surveillance des institutions de prévoyance ainsi que des institutions qui servent à la prévoyance, ayant leur siège sur son territoire. » Dans le canton de Berne, cette autorité de surveillance est l’Office cantonal des assurances sociales et de la surveillance des fondations (OASSF), indépendant quant à la matière. Le Conseil-exécutif ne peut donner d’instructions à cet office. Le Conseil-exécutif ne fait pas lui-même partie de ce système de surveillance. Il ne dispose à la CACEB que de compétences légales limitées (p. ex. approbation du règlement de prévoyance et nomination des représentantes et représentants de l’Etat dans la Commission d’administration ; cf. art. 46 LCACEB). Le Conseil-exécutif ne peut en aucune façon influer directement sur les décisions de la Commission d’administration. Il ne peut pas non plus prescrire à la Commission d’administration la façon dont elle doit contrôler les activités du directeur. Dans le cas de la CACEB, le rapport du 19 mai 2004 du Contrôle des finances du canton de Berne sur le contrôle spécial de la CACEB affirme qu’il existait un conflit d’intérêts parce que le directeur avait – contre indemnité - siégé au conseil d’administration de sociétés tierces dans lesquelles la CACEB avait investi des montants substantiels. Ces constatations font l’objet des contrôles actuellement en cours. Les mesures que propose l’auteur de la motion, qui empiètent sur l’autonomie d’organisation de ces sociétés autonomes, indépendantes et dotées de leur propre personnalité juridique, sont non seulement inadmissibles au niveau du droit fédéral mais – selon les cas – également erronées au plan 467 managérial et vont à l’encontre des intérêts du canton. Aussi le Conseil-exécutif rejette-t-il la motion. Si la motion était adoptée, sa mise en œuvre serait impossible pour des raisons juridiques. En août 2004, le Conseil-exécutif a d’ailleurs chargé la Direction des finances de vérifier si les conclusions tirées des résultats du contrôle spécial de la CACEB, communiqués eux aussi en août 2004, pourraient avoir des répercussions sur d’autres institutions dans lesquelles le canton détient une part importante et/ou dans lesquelles siègent des représentant-e-s de l’Etat. Ces travaux sont en cours. Proposition: rejet de la motion. M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Je ferai tout d’abord remarquer que j’ai déposé ces motions avant le début des travaux de la CEP, que cette dernière a traité mes demandes et les a partiellement reprises dans le texte de ses motions. Je montrerai quels sont les points de mes motions qui recoupent les interventions de la CEP et ceux qui ne le font pas. Au sujet de la confusion des responsabilités, le directeur de la Caisse d’assurance du corps enseignant et la Commission d’administration gèrent une caisse de pension chargée d’investir son capital dépassant les 5 milliards de francs. Le fait que le directeur siège au conseil d’administration de sociétés, dans lesquelles la Caisse d’assurance du corps enseignant a confié de l’argent et qu’il soit aussi engagé vis-àvis de celles-ci en tant que membre du conseil d’administration nous donne un exemple de cette confusion des responsabilités, car envers laquelle se sent-il le plus engagé ? Ajoutons qu’en plus de son salaire de directeur de la CACEB, il perçoit encore des jetons de présence versés par les sociétés dont il fait partie des conseils d’administration. De telles pratiques ne doivent plus être acceptées. La CEP veut remédier à ce problème en dressant une liste des exigences à remplir par les personnes souhaitant être élues au sein de conseils ou de commissions d’administration, afin que de telles situations ne se renouvellent plus. Comme je ne suis pas convaincu qu’il en sera toujours ainsi, j’ai déposé ma motion que je transforme en postulat afin de charger le Conseil-exécutif d’exercer une surveillance. Il conviendra de vérifier les institutions et participations, dans lesquelles il est raisonnable de confier des mandats d’administration à des membres de la direction et celles où cela ne l’est pas. Si de tels mandats peuvent s’avérer utiles pour les FMB et la BCBE, je n’ai pas l’impression que ce soit le cas pour la CACEB et la caisse de pension bernoise. En adoptant ce postulat, vous contribuerez à faire en sorte que le Conseil-exécutif soit chargé de cette tâche Le président. La motion est transformée postulat. M. Hans Aeschbacher, Gümligen (UDC), porte-parole de la commission. La CEP s’est penchée sur cette intervention lors d’une de ses dernières séances et est reconnaissante à l’auteur de la motion d’avoir retenu ce thème. Selon la CEP, cette motion aborde une problématique qui a déjà été suffisamment traitée dans l’intervention parlementaire que nous avons adoptée relative au choix et rôle des représentations de l’Etat au sein des organes supérieurs de l’administration médiate. Une limitation de ces mandats ne nous semble pas réalisable et serait une ingérence dans l’organisation autonome des personnes juridiquement indépendantes. La CEP est d’avis qu’il peut être judicieux que des membres de la direction siègent dans des filiales. Il n’y a pas eu de conflit d’intérêts dans le cadre de la CACEB et la 468 7 septembre 2005 CEP ne pense pas que cette intervention puisse empêcher une débâcle, semblable à celle de la CACEB, de se reproduire. Nous rejetons donc ce postulat. Le président. Comme le postulat est également contesté par le gouvernement, nous poursuivons la discussion. Mme Dorothea Loosli-Amstutz, Detligen (VLL). En lisant la motion, on a l’impression qu’elle est adaptée et raisonnable mais les explications du Conseil-exécutif démontrent qu’elle n’est pas la panacée. Les établissements de droit public devraient être soumis au droit général, sinon tout deviendrait trop compliqué et pourrait déboucher sur des désavantages plus néfastes que bénéfiques. Cette motion ne pouvant être appliquée du point de vue juridique, le VLL la rejette sous cette forme et sous celle d’un postulat. M. Erwin Fischer, Longeau (PRD). Le PRD rejette ce postulat, car il va trop loin et ne laisse pas assez de marge de manœuvre. Nous avons l’impression qu’il s’agit d’un train lancé à grande vitesse et nous devons veiller à rester mesurés dans nos réactions. Les conclusions de la CEP vont déjà beaucoup dans cette direction. Je constate en général – et ce faisant j’adresse un signe au Conseil-exécutif – qu’une certaine sensibilité fait défaut à ceux qui occupent les postes-clef et pas seulement à ceux qui siègent au sein de conseils d’administration Au nom du PRD, je demande au Grand Conseil de rejeter aussi le postulat. M. Gerhard Fischer, Meiringen (UDC). Monsieur Ruedi Guggisberg a été très clair dans son allocution et nous a présenté les exceptions. L’UDC apporte son soutien à la forme du postulat. Il s’agit d’effectuer un contrôle et de ne pas se contenter de superviser. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS). Cette intervention parlementaire ne satisfait pas non plus entièrement le groupe parlementaire PS, car elle ne permettra pas de remédier à des problèmes tels que ceux de la CACEB. Nous vous incitons à suivre les recommandations du gouvernement et d’accepter les points 1 et 2 sous forme de postulat et de rejeter le point 3… Le président. Nous sommes en train de traiter la première motion de Monsieur Guggisberg. (L’intervenante présente ses excuses) M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Si nous sommes unanimes à reconnaître que des conflits d’intérêts, similaires à ceux dans lesquels l’ancien directeur de la CACEB était impliqué, ne doivent plus se reproduire, nous ne devons pas pour autant avoir des réactions et des réglementations surdimensionnées. Les interventions adoptées de la CEP ont été examinées attentivement, correctement justifiées et devraient permettre de corriger les points critiques au moment de leur mise en place. Considérant que la réponse du gouvernement est adéquate et applicable, le PEV aurait rejeté la motion. Même si le postulat n’a pas été évoqué, je suppose que le PEV soutiendra son adoption. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS). Toutes mes excuses pour la confusion de tout à l’heure. Le groupe parlementaire PS rejette cette intervention sous ses deux formes, car elle ne va pas dans la bonne direction et dépasse les limites. M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Je ne souhaite pas non plus aller trop loin, car je tiens aussi à un système politique libéral. Il est cependant extrêmement important pour Chancellerie d’Etat moi que le Conseil-exécutif soit sensibilisé à ce problème et l’on peut se demander ce qu’il faut faire pour obtenir davantage. Le Conseil-exécutif peut interpréter le rejet d’un postulat comme la volonté du parlement d’être moins strict. Je suppose qu’il vaut mieux, dans une telle situation, retirer son intervention. J’aimerais encore souligner Monsieur le Directeur de l’instruction publique que cette requête est extrêmement importante et rappeler au Conseil-exécutif qu’il a une responsabilité à assumer. Ce postulat n’aura pas été retiré pour rien, si ce message a bien été perçu. Le président. Le postulat a été retiré. 263/2004 Motion urgente Guggisberg, Kirchlindach (UDC) – Renforcement des mécanismes de contrôle Texte de la motion du 10 novembre 2004 Le Conseil-exécutif est chargé des mandats suivants : 1. développer un système de contrôle des dossiers aux lourdes implications financières propre à exclure ou en tout cas à minimiser les risques de débâcle financière (telles que celles subies par la BCBE, l’IUC, la CACEB) ; 2. développer un système de gestion de crise garantissant l’identification rapide des dérapages et la limitation des dégâts financiers ; 3. présenter au Grand Conseil les bases légales généralisant le vote par appel nominal au Grand Conseil ; 4. présenter au Grand Conseil les bases légales permettant de renforcer la transparence sur les décisions du Conseilexécutif ; 5. faire en sorte de renforcer la transparence de la CPB, de la CACEB et de l’AIB vis-à-vis des assurés. Développement La débâcle de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois l’a démontré une fois de plus : les moyens d’action à la disposition du Conseil-exécutif ne lui permettent pas d’exercer, sur les unités administratives et les participations, une influence propre à prévenir les naufrages financiers. Dans le cas de la CACEB, les problèmes étaient manifestes depuis plusieurs années et grief en avait été fait de diverses parts. Dans ce contexte, les propos tenus par le conseiller d’Etat Werner Luginbühl le 19 octobre 2004, lors de la présentation de la stratégie d’assainissement du Conseilexécutif, sont révélateurs : « Le Conseil-exécutif n’a pas, à ce jour, de service à sa disposition qui contrôle que les mesures qu’il ordonne sont bel et bien mises en œuvre » [trad.]. Cette tâche incombe aux Directions. Cette délégation de compétences ne pose aucun problème lorsque la Direction ou la société de participation accomplit pleinement son mandat ou est en mesure de l’accomplir pleinement. Mais si des difficultés surgissent, il faut que le Conseil-exécutif ait des outils pour réagir. Un des moyens d’améliorer les mécanismes de contrôle serait de renforcer la transparence concernant le Conseilexécutif, le Grand Conseil et les entreprises « monopolistiques » que sont la CPB, la CACEB et l’AIB. Il ne peut en effet y avoir de contrôle de la part de l’opinion publique que si les citoyens et les citoyennes ont accès aux dossiers. Or, cet accès est refusé dans bien des cas, par crainte qu’une opposition puisse se manifester. Le canton de Soleure a à cet égard une attitude exemplaire puisque la Constitution proclame la publicité des séances du Conseil d’Etat. Quant aux procès-verbaux des séances, ils peuvent être consultés librement. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 10 août 2005 Le Conseil-exécutif prend position comme suit sur la présente intervention: 1. Chiffres 1 et 2 Il faut distinguer les affaires et les projets conduits par une Direction de la surveillance des organisations chargées de tâches publiques. En vertu de l’article 87 de la Constitution, le Conseil-exécutif partage les Directions entre ses membres. Le Grand Conseil a précisé dans la loi d’organisation les tâches que les différentes Directions devaient accomplir. En ce qui concerne les projets complexes et les participations, les travaux de conduite, de pilotage et de contrôle relèvent aussi en premier lieu des Directions compétentes. Ce sont elles qui veillent à ce que le Conseil-exécutif dispose à temps et en quantité voulue des principales bases de décision. Si le Conseilexécutif décèle dans certains domaines une nécessité supplémentaire d’intervenir, il peut prendre les mesures qui s’imposent, en confiant par exemple des affaires à un service de coordination, à une conférence, à un groupe de travail ou à un groupe d’organisation spécialement constitués (art. 35, al. 2 de la loi d’organisation). Les mesures supplémentaires allant dans le sens d’un controlling gouvernemental doivent être examinées et le Conseil-exécutif prévoit de confier le mandat correspondant à la Chancellerie d’Etat. Conformément à l’article 95, alinéa 3 de la Constitution du canton de Berne, les organisations chargées de tâches publiques (p.ex. Banque cantonale bernoise BEKB / BCBE, Hôpital de l’Ile, Bedag Informatique, Assurance immobilière, les futurs centres hospitaliers régionaux, etc.) sont soumises à la surveillance du Conseil-exécutif. Les mécanismes de surveillance qui s’appliquent à ces entreprises diffèrent de l’une à l’autre et sont définis pour chacune d’elles en fonction de la forme juridique concrète ainsi que de l’importance économique et politique de la participation ou de l’institution cantonale. Ainsi les mécanismes de surveillance des sociétés anonymes obéissent-ils au droit des sociétés anonymes alors que ceux des établissements de droit public sont fixés dans l’acte législatif ayant présidé à leur fondation. Soulignons toutefois que les entreprises où le canton est majoritaire (p.ex. BEKB / BCBE) et l’AIB organisée en personne morale autonome de droit public ne doivent pas être considérées directement dans le même contexte que la CPB et la CACEB. Il s’agit là de catégories d’institutions différentes, accomplissant des tâches différentes et pour lesquelles les possibilités de contrôle de la part du Conseil-exécutif sont différentes. En ce qui concerne les institutions de prévoyance du deuxième pilier, le droit fédéral contient des règles détaillées (voir en particulier art. 48 s. LPP, RS 831.40). Le système de contrôle des institutions de prévoyance prévu par la législation fédérale est complexe. C’est en premier lieu aux institutions elles-mêmes qu’incombe la responsabilité de respecter les dispositions légales et réglementaires. Puis vient le contrôle par des organes de contrôle qualifiés et par les experts de la prévoyance professionnelle. Et au sommet de la pyramide, on trouve l’autorité de surveillance. A la CACEB, il s’agit de l’Office cantonal des assurances sociales et de la surveillance des fondations (OASSF), indépendant au niveau de la matière. Le Conseil-exécutif ne fait pas partie de ce système de surveillance. C’est aussi ce que constate l’avis de er droit du 1 juillet 2004 rédigé par le professeur Ulrich Zimmerli à l’intention du Conseil-exécutif du canton de Berne au sujet de la portée juridique du rapport du 19 mai 2004 du Contrôle des finances du canton de Berne sur le contrôle spécial de la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB). Le Conseil-exécutif n’exerce pas de surveil- 469 lance directe sur les activités des organes de la CACEB. Le droit cantonal impose des obligations de surveillance au Conseil-exécutif vis-à-vis d’établissements de droit public – dont la CACEB et la CPB – uniquement lorsque cela est expressément spécifié dans l’acte législatif spécial correspondant. Les actes législatifs spéciaux concernant les caisses de pension ne prévoient pas d’obligations de surveillance étendues du Conseil-exécutif. Cela s’explique par la grande autonomie dont bénéficient les institutions de prévoyance conformément à la législation fédérale. Dans les deux domaines mentionnés en entrée, le Conseilexécutif assume aujourd’hui des tâches de controlling visant à détecter et à prévenir à temps tout développement indésirable. Les instruments de surveillance, de communication et d’intervention existants permettent au Conseil-exécutif de gérer et de régler les affaires des institutions en question de manière irréprochable et dans l’intérêt du canton. Le cas échéant, les travaux actuellement en cours, qui seront décrits ci-après, permettront de mettre en évidence d’autres possibilités d’optimisation. En août 2004, le Conseil-exécutif a chargé la Direction des finances de vérifier si les conclusions tirées des résultats du contrôle spécial de la CACEB, communiqués eux aussi en août 2004, pourraient avoir des répercussions sur d’autres institutions dans lesquelles le canton détient une part importante et/ou dans lesquelles siègent des représentant-e-s de l’Etat. Le Conseil-exécutif a entre temps concrétisé le mandat d’examen et décidé en juin 2005 qu’il fallait poursuivre l’étude des aspects suivants: − Il faut élaborer un aperçu systématique du mode d’encadrement qualifié des différentes participations et institutions cantonales. − Il faut que les comptes rendus au Conseil-exécutif soient standardisés et appropriés, et ce indépendamment du fait que le canton soit représenté au conseil d’administration par un membre du Conseil-exécutif, des membres de l’administration cantonale ou par des mandataires externes. − Si ce n’est pas encore le cas, il faut définir pour chaque participation et institution cantonales le profil des membres du conseil d’administration, profil adapté aux conditions d’exploitation de l’entreprise ou de l’institution. − Les profils des membres du conseil d’administration doivent être vérifiés et un rapport doit être présenté à ce sujet au Conseil-exécutif. − Le rôle du Conseil-exécutif vis-à-vis des participations et institutions cantonales doit être formulé sous quelques formes standardisées et précisé par écrit. La Direction des finances donnera à cet égard des consignes minimales; l’exécution incombe aux Directions concernées. Un rapport doit être présenté au Conseil-exécutif à ce sujet. Le Conseil-exécutif va au demeurant tenir compte des conclusions tirées du rapport de la CEP CACEB. Il est prévu de porter les résultats de ces travaux d’examen à la connaissance du Grand Conseil dans un rapport. En vertu de ces explications, le Conseil-exécutif propose d’adopter les chiffres 1 et 2 de la motion sous forme de postulat. 2. Chiffre 3 C’est en règle générale au Grand Conseil qu’il incombe de préparer des modifications du droit parlementaire. Les demandes relatives au droit parlementaire doivent par conséquent être soumises aux organes compétents du Grand Conseil. A titre d’information, voici ce que peut dire le Conseil-exécutif: le 9 février 2004, le Grand Conseil a adopté une révision partielle du droit parlementaire préparée en commun par le 470 7 septembre 2005 Bureau du Grand Conseil et la Commission de mise en oeuvre NOG 2000. Il a ce faisant également modifié la réglementation du vote par appel nominal de l’article 94a, alinéa 2 du Règlement du Grand Conseil, dont la teneur est désormais la suivante: « Le résultat est publié sous forme de liste nominative s’il s’agit du vote final sur une affaire du Grand Conseil soumise au vote populaire obligatoire ou facultatif ou si 35 députés au moins en font préalablement la demande. » Cette er modification entrera en vigueur le 1 juin 2006, en même temps que la réduction du nombre de députés (voir ACE 1999 du 23 juin 2004). Les dispositions actuelles prévoient que le vote exprimé par chaque député ou députée est consigné au procès-verbal sous forme de liste nominative si 35 députés en font la demande. Cette règle doit en principe être maintenue, le quorum étant simplement abaissé à 30 députés. Le vote par appel nominal va en outre être étendu par rapport à aujourd’hui puisque le Grand Conseil votera désormais par appel nominal dès qu’il s’agira du vote final d’une affaire du Grand Conseil soumise au vote populaire obligatoire ou facultatif. Le vote final des affaires prévues par les articles 61 et 62 de la Constitution cantonale aura ainsi lieu par appel nominal. Avec cette modification, la demande formulée dans la motion est déjà largement prise en compte. Aussi le Conseil-exécutif propose-t-il de rejeter le chiffre 3 de la motion. 3. Chiffre 4 D’après les motifs exposés dans la motion, la demande visant à renforcer la transparence sur les décisions du Conseilexécutif comporte deux aspects: − la publicité des séances du Conseil-exécutif; − la publicité des arrêtés du Conseil-exécutif. Publicité des séances du Conseil-exécutif Conformément à l’article 7 de la loi sur l’information et à l’article 7, alinéa 2 de la loi d’organisation, les séances du Conseil-exécutif ne sont pas publiques, principe que le Grand Conseil a adopté sans discussion lors de l’examen de ces deux lois. Dans les documents préparatoires de la loi d’organisation, ce principe est même qualifié d’incontournable. Le principe du huis clos a fait ses preuves et constitue la pratique dominante en Suisse, à l’exception historique du canton de Soleure. Le Conseil-exécutif prend en collège les décisions fondamentales et de grande portée. Les différences d’opinion s’expriment au sein du collège et lorsque les conseillers d’Etat ne parviennent pas à se mettre d’accord sur certaines questions, le principe de la majorité s’applique. La cohésion du collège gouvernemental est préservée même après une décision prise à la majorité, et tous ses membres sont censés défendre les décisions prises. Dans sa réponse à l’interpellation Bütler du 2 février 2004 (Journal du Grand Conseil 2004, p. 290 s.), le Conseil-exécutif a traité de la portée et des limites du principe de collégialité et des règles du jeu qu’il avait lui-même développées. Ainsi les membres du gouvernement doivent-ils être disposés en principe à défendre des affaires de leur domaine de compétence face à l’extérieur même lorsque la décision n’a pas été celle qu’ils auraient souhaitée, et ce dans l’intérêt de la cohérence de l’action gouvernementale. Il existe certes des exceptions à ce principe, mais une application exhaustive du principe de publicité n’est pas compatible avec le principe de collégialité. Aussi le Conseil-exécutif rejette-t-il la publicité du processus de décision au sein du Conseil-exécutif, car elle remettrait en cause le principe de collégialité. Publicité des arrêtés du Conseil-exécutif Le Conseil-exécutif prend chaque année quelque 3500 arrêtés, qui sont en grande majorité publiés et dont la teneur peut être consultée sur demande. Chancellerie d’Etat Les autorités du canton informent sur toutes les activités d’intérêt général dans la mesure où aucun intérêt public ou privé prépondérant ne s’y oppose. La loi sur l’information prescrit par conséquent l’obligation d’informer sur les résultats des séances du gouvernement (art. 16, al. 1 LIn). C’est ce que fait le Conseil-exécutif par le biais de communiqués de presse ou de conférences de presse. Les affaires du Conseil-exécutif qui vont au Grand Conseil sont en outre portées à la connaissance d’un public plus large (via les médias) par le biais de l’envoi au Grand Conseil. Les arrêtés du Conseil-exécutif sont par conséquent transparents. La politique d’information du Conseil-exécutif correspond au principe de publicité, il n’est donc pas nécessaire de modifier les bases légales. Rendre publics les arrêtés du Conseil-exécutif entre dans le cadre du principe de publicité et relève de la compétence exclusive du Conseil-exécutif. Le chiffre 4 de la présente motion constitue donc une motion ayant valeur de directive. Le Conseil-exécutif dispose dans ce cas d’une latitude relativement importante quant au degré de réalisation des objectifs, aux moyens à mettre en œuvre et aux modalités de réalisation du mandat. Le Conseil-exécutif demeure responsable de la décision. Le Conseil-exécutif estime que l’accès aux arrêtés du Conseil-exécutif peut être amélioré. Les moyens techniques actuels (p. ex. Internet, Intranet, Closed User Group, etc.) permettent d’optimiser la situation. Le Conseil-exécutif est prêt à examiner de nouvelles formes de publication et propose par conséquent d’adopter le chiffre 4 sous forme de postulat (uniquement pour l’aspect concernant la publicité des arrêtés du Conseil-exécutif). L’examen des mesures d’optimisation devra par ailleurs englober la question des coûts et il est indispensable de procéder au préalable à une analyse du rapport coût-utilité Il n’est possible d’affecter que des moyens financiers limités à ces mesures d’optimisation. 4. Chiffre 5 L’auteur de la motion demande que le Conseil-exécutif fasse en sorte de renforcer la transparence de la CPB, de la CACEB et de l’AIB vis-à-vis des assurés. Rappelons que la transparence vis-à-vis des assurés relève en premier lieu des institutions que mentionne la motion et non du gouvernement. CPB La Caisse de pension bernoise (CPB) assure régulièrement la transparence vis-à-vis de ses assurés, des employeurs affiliés et du public, en prenant différentes mesures: Depuis quelques années, les assurés reçoivent tous les ans, en même temps que leur certificat de prestations individuel, un résumé du rapport et des comptes annuels. Ils ont toujours la possibilité de se procurer la version intégrale de ces documents, qui est remise aux délégués des assurés. La CPB respecte ainsi les dispositions de l’article 86b LPP entré er en vigueur le 1 avril 2004, en vertu duquel les assurés peuvent demander la remise des comptes annuels et du rapport annuel, ainsi que des informations complémentaires. La CPB a en outre décidé l’an dernier de renforcer ses activités d’information en envoyant chaque année au Conseilexécutif, aux employeurs affiliés et à tous les délégués des assurés deux lettres d’information concernant la situation actuelle et les développements les plus récents. Mentionnons enfin le site Internet de la CPB (www.bpk.ch), qui contient toute une série d’informations régulièrement mises à jour, en particulier aussi en ce qui concerne la structure de la fortune, la stratégie de placement, la performance, le degré de couverture, etc. CACEB Le Conseil-exécutif estime que la demande qu’exprime l’auteur de la motion va dans la bonne direction. Le Conseil- Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 exécutif attache en ce qui le concerne une grande importance au renforcement des prestations d’information sur la CACEB pour mieux défendre les intérêts des assurés mais aussi du canton, avec ses tâches d’organe de surveillance, d’employeur et de co-bailleur de fonds. Les améliorations importantes suivantes ont à ce sujet déjà été engagées: − La CACEB présente deux fois par an au Conseil-exécutif un compte rendu exhaustif sur l’état de la Caisse. − Le Conseil-exécutif a institué une délégation du gouvernement qui s’occupe des questions de politique de prévoyance des deux caisses de pension, qui constituent une part importante des conditions d’engagement du personnel cantonal et des enseignants. − L’an dernier, le Conseil-exécutif a fortement augmenté ses prestations d’information de l’environnement politique et du public, et donc des assurés (conférences de presse, communiqués de presse, rapport exhaustif concernant la loi sur la CACEB, rapport exhaustif sur l’assainissement). − La CACEB organise davantage d’assemblées extraordinaires des délégués; celles-ci sont une part importante de l’information des assurés. − Depuis l’an 2000, les assurés bénéficient d’informations exhaustives sur Internet (www.blvk.ch) et reçoivent périodiquement « Informativ », une lettre d’information spéciale qui leur est directement adressée. ère Rappelons, pour conclure, que la 1 révision de la LPP a rendu plus strictes les consignes concernant la transparence des institutions de prévoyance. La CACEB remet chaque année depuis 2004 un certificat de prestations détaillé à chaque personne assurée. Les assurés sont ainsi informés de leurs droits individuels. Les caisses de pension ont également l’obligation d’informer périodiquement les assurés de l’état du découvert, des mesures prises pour y remédier et de leur impact. Ces informations sont transmises par le biais de l’assemblée des délégués, du bulletin « Informativ » et du rapport annuel. Ainsi les assurés sont-ils informés matériellement en temps voulu. AIB La transparence de l’AIB vis-à-vis des assurés est garantie puisque chaque personne assurée − reçoit en tout temps des renseignements sur son rapport d’assurance, − peut, sur demande, consulter le rapport de gestion, − reçoit deux fois par an un journal des clients complet, qui l’informe des principales affaires de l’AIB. L’auteur de la motion s’est lui-même rendu à l’AIB le 3 juillet 2003 pour obtenir des réponses à une longue liste de questions et la direction de l’AIB lui a fourni des renseignements exhaustifs. L’auteur de la motion a confirmé à la fin de l’entretien avoir obtenu des réponses satisfaisantes à toutes ses questions. Cela montre bien que la transparence exigée vis-à-vis des assurés est aujourd’hui déjà garantie. Conclusion Le Conseil-exécutif estime qu’avec ces mesures, une information et une transparence parfois fortement améliorées et aujourd’hui suffisantes sont garanties à la CPB, la CACEB et l’AIB, celles-ci relevant par ailleurs en premier lieu des institutions elles-mêmes. La demande exprimée dans la motion est donc satisfaite, de sorte que le Conseil-exécutif ne voit pas la nécessité de prendre d’autres mesures pour améliorer la transparence. Il recommande par conséquent d’adopter l’intervention sous forme de postulat et de la classer comme étant réalisée. 5. Proposition En vertu des explications ci-dessus, le Conseil-exécutif soumet les propositions suivantes: Chiffre 1: adoption sous forme de postulat. Chiffre 2: adoption sous forme de postulat. 471 Chiffre 3: rejet. Chiffre 4 pour ce qui est de la publicité des séances du Conseil-exécutif: rejet. Chiffre 4 pour ce qui est de la publicité des arrêtés du Conseil-exécutif: adoption sous forme de postulat. Chiffre 5: adoption sous forme de postulat et classement. M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Cette intervention a aussi été déposée avant que la CEP ne se mette au travail et j’expliquerai, ici également, quels sont les points qui coïncident ou non avec ceux de la CEP. Tout d’abord, je précise que je retire les chiffres 3 et 5, quant aux deux premiers chiffres, ils résultent de la déclaration du conseiller d’Etat Werner Luginbühl, qui a dit : « Le Conseil-exécutif n’a pas, à ce jour, de service à sa disposition qui contrôle que les mesures qu’il ordonne sont bel et bien mises en œuvre [trad.]. Cette tâche incombe aux Directions.» Cela signifie donc qu’après qu’une affaire a été approuvée par le Conseilexécutif, celui-ci n’en entend plus parler jusqu’à ce qu’elle ait été réglée ou qu’elle lui soit renvoyée suite à tant de problèmes, obligeant ainsi peut-être les députés à se pencher sur l’octroi d’un crédit supplémentaire. C’est pourquoi je demande qu’un système de contrôle des dossiers aux lourdes implications financières soit développé, afin de déceler à temps les dérives qui pourraient intervenir et les contrer de manière adéquate. Si la motion de la CEP « Concept de surveillance des unités médiates » couvre, comme elle l’indique, les unités médiates, elle ne concerne pas le gros morceau des investissements, là où fait justement défaut une liaison directe et permanente avec le Conseil-exécutif. Je suis d’accord avec le Conseil-exécutif qui souhaite adopter les chiffres 1 et 2 sous forme de postulat ainsi qu’avec sa proposition concernant le chiffre 4 et vous demande de les adopter ainsi. M. Gerhard Fischer, Meiringen (UDC), porte-parole de la commission. La CEP partage l’avis du Conseil-exécutif concernant les chiffres 1 et 2, mais rappelle une nouvelle fois qu’un système de contrôle accru n’aurait pas permis d’empêcher la débâcle de la CACEB et c’est pourquoi elle recommande d’adopter ces deux points sous forme de postulat. La CEP ne se prononce pas au sujet du chiffre 4, car elle n’est pas concernée. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Parmi toute la palette de requêtes contenues dans la motion de Monsieur Ruedi Guggisberg, certaines nous semblent judicieuses, alors que d’autres bien pensées ont été retirées entre-temps. Le groupe parlementaire VS est d’avis que la demande de développer un système de contrôle permettant d’exclure une future débâcle genre CACEB est excellente. Comme nous savons tous qu’un tel système sécurisé n’existe malheureusement pas, il est impératif que nous recherchions et prenions des mesures d’optimisation et d’amélioration. Nous soutenons les chiffres 1 et 2 sous forme de postulat et sommes impatients de voir la proposition du Conseil-exécutif. Quant au chiffre 4, si nous partageons l’avis du Conseilexécutif et excluons que ses délibérations se déroulent en public, nous pensons qu’il faudrait prévoir une stratégie plus ouverte de l’information sur les dossiers traités par le Conseilexécutif, évoquant également les divergences qui pourraient intervenir. Au niveau fédéral, un pas dans ce sens vient d’être annoncé par le nouveau vice-chancelier et il nous semble possible de faire la même chose à l’échelle cantonale. En ce qui concerne la publicité des arrêtés, nous sommes unanimes à reconnaître qu’il existe une marge de manœuvre et nous demandons instamment au Conseil-exécutif d’appliquer rapidement les mesures ébauchées dans sa réponse – no- 472 7 septembre 2005 tamment la garantie de pouvoir consulter plus facilement ses arrêtés – et soutenons en conséquence ce chiffre. Le président. L’auteur de la motion présente les chiffres 1 et 2 sous forme de postulat. Les chiffres 3 et 5 ont été retirés, le chiffre 4 a été modifié à la demande du gouvernement. Ces propositions n’étant pas contestées, nous voterons point par point. Vote Adoption du chiffre 1 sous forme de postulat Contre Adoption du chiffre 2 sous forme de postulat Contre Adoption du chiffre 4 selon la proposition du gouvernement Contre 109 voix 0 voix 1 abstention 114 voix 0 voix 3 abstentions 118 voix 1 voix 1 abstention 167/2005 Motion Burkhalter, Rümligen (PS) – Indépendance des autorités de surveillance de la CACEB Texte de la motion du 21 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de rendre autonome l’autorité cantonale de surveillance des institutions de prévoyance et des fondations. Développement Les amples discussions qui ont eu lieu jusqu’ici sur la débâcle de la CACEB ont fait nettement apparaître la nécessité d’une surveillance efficace et indépendante. Dans le système actuel, la surveillance sur les institutions de prévoyance et les fondations est exercée dans le canton de Berne par le service de la prévoyance professionnelle et de la surveillance des fondations. Sur le plan de l’organisation, cette unité relève de l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations (OASSF) de la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques (JCE). En revanche, sur le plan technique, il est indépendant de l’administration cantonale et ne relève que de la haute surveillance de la Confédération. Le rapport du Contrôle des finances concernant le contrôle spécial daté du 13 août 2004 ainsi que l’avis de droit Zimmerli er du 1 juillet 2004 ont montré que ce rattachement organisationnel peut présenter un risque de conflit par rapport à la surveillance exercée par le Conseil-exécutif sur la CACEB au titre du droit régissant les établissements du canton. C’est pourquoi, le Conseil-exécutif a proposé des mesures d’optimisation dans sa prise de position du 13 août 2004 sur le rapport concernant le contrôle spécial. Il a notamment annoncé qu’il étudierait la nécessité de détacher le service de la prévoyance professionnelle et de la surveillance des fondations de l’OASSF de l’administration centrale, ce qui irait d’ailleurs dans le sens des efforts actuels de réforme du droit fédéral. Ainsi, le Conseil fédéral, dans son arrêté de principe du 25 août 2004, a suivi une recommandation de la commission d’experts instituée par lui, selon laquelle les autorités de surveillance des cantons devraient devenir autonomes sur les plans juridique, financier et administratif (cf. rapport de la commission d’experts « Optimisation de la surveillance dans la prévoyance professionnelle », recommandation n° 14). Chancellerie d’Etat Selon le droit fédéral en vigueur, les cantons peuvent d’ores et déjà mettre en œuvre cette recommandation. C’est ainsi que les cantons de Suisse centrale, par exemple, vont introer duire le 1 janvier 2006 leur autorité de surveillance autonome commune ; les cantons de l’Est de la Suisse étudient une solution similaire. A ce jour, le Conseil-exécutif n’a pas encore mis en œuvre sa déclaration d’intention relative à l’examen du détachement de er la surveillance des fondations. Le 1 juillet 2005, avec une nouvelle base légale et la réintroduction de la garantie de l’Etat, la CACEB aborde une phase d’assainissement dont le but est de rétablir l’équilibre financier. A cet égard, le contrôle exercé par une autorité de surveillance indépendante est particulièrement important. Les faiblesses constatées doivent donc être éliminées le plus vite possible. Le Conseil-exécutif est invité à agir et à soumettre des solutions concrètes. D’ailleurs, le détachement de la Caisse de compensation du canton de Berne (CCB) et de l’Office AI Berne de l’administration cantonale (dissolution de l’Office des assurances) en 1994 a confirmé son utilité Dans ce cas également, il s’agissait qu’un office cantonal, au personnel recruté selon les directives du canton de Berne, exécute le droit fédéral sans faire partie de l’administration cantonale. (39 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 1. En relation avec sa prise de position sur le rapport du Contrôle des finances du canton de Berne concernant le contrôle spécial de la CACEB, le Conseil-exécutif a chargé, le 13 août 2004, la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques (JCE) d’examiner la forme la plus opportune qui pourrait être donnée à l’organisation de l’autorité de surveillance des institutions de prévoyance dans le canton de Berne (ch. 6 de l’ACE 2456). 2. L’examen a été entrepris sans délai. En vue du débat sur les travaux de la Commission d’enquête parlementaire qui aura lieu lors de la session de septembre 2005, le Conseilexécutif a souhaité être informé, en juin 2005, de l’avancement de l’étude. La JCE lui a remis, à cette date, un rapport intermédiaire. Celui-ci expose dans le détail les principales caractéristiques de la réglementation de la surveillance des institutions de prévoyance actuellement en vigueur dans le canton de Berne, présente les modèles appliqués aujourd’hui dans d’autres cantons et ceux qui sont examinés en vue d’être introduits à l’avenir (dont notamment, la « Zentralschweizer BVG- und Stiftungsaufer sicht ZBSA » fondée le 1 juillet 2005 sur la base d’un concordat), analyse les efforts déployés au niveau fédéral et esquisse des variantes structurelles pour la conception future de la surveillance des institutions de prévoyance dans le canton de Berne (modèles avec et sans autonomisation de l’Office des assurance sociales et de la surveillance des fondations [OASSF] et avec maintien, voire extension du domaine de compétence). A cet égard, les critères déterminants pour l’examen des variantes sont définis et une évaluation provisoire des variantes entrant en ligne de compte est entreprise. 3. Pour l’heure, cette question ne peut donner lieu à aucune décision. En l’absence d’éléments essentiels, il est en effet impossible de se faire une opinion. Des travaux étant en cours au niveau fédéral, aucune décision préalable portant sur le contenu de la future conception ne sera prise à ce stade. Le projet de loi élaboré au niveau fédéral par la commission d’experts examinant les réformes structurelles de la prévoyance professionnelle constituera une base importante pour toute décision matérielle. Selon le calendrier Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 de la Confédération, le projet de loi devrait être prêt d’ici fin octobre 2005. Le Conseil-exécutif estime en outre nécessaire que la décision portant sur la forme à donner à l’organisation de l’autorité de surveillance des institutions de prévoyance dans le canton de Berne soit prise en tenant compte également du rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) sur la Caisse d’assurance du corps enseignant bernois (CACEB), qui doit être publié à la mi-août, ainsi que des débats à ce sujet au Grand Conseil. Par conséquent, le Conseil-exécutif a chargé la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques de présenter son rapport final sur les travaux à entreprendre d’ici fin avril 2006. 4. Dans son activité de surveillance à l’égard des institutions de prévoyance, l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations est déjà indépendant. Il n’y a donc pas lieu de craindre que la surveillance, notamment de la mise en œuvre de la stratégie d’assainissement pour la CACEB, ne soit pas assurée par une autorité ad hoc indépendante. 5. Au vu de ce qui précède, le Conseil-exécutif estime qu’il n’est pas indiqué, pour l’instant, de s’engager à rendre l’autorité cantonale de surveillance autonome. Il faut d’abord que les débats sur les questions traitées par la CEP et les résultats des travaux menés au niveau fédéral soient évalués. La variante d’une autonomisation, sur le plan organisationnel, est toutefois examinée de manière sérieuse dans le cadre des projets étudiés. Proposition: Adoption sous forme de postulat. M. Matthias Burkhalter, Rümligen (PS). Le canton de Berne a dans son système certains services qui ne cadrent pas totalement. Nous avons vu comment le Contrôle des finances menait sa propre vie, que le Secrétariat du parlement restait trop peu indépendant malgré son propre statut et qu’il était difficile de cataloguer d’autres services appliquant le droit fédéral, parmi lesquels la surveillance des fondations. Si ce domaine est particulièrement épineux, ce ne sont pas les fondations à vocation caritative ou culturelle qui posent des problèmes mais plutôt celles de prévoyance personnelle devant brasser beaucoup d’argent. Le rapport de la CEP a montré que seul le service de la prévoyance professionnelle et de surveillance des fondations de l’OASSF se voyait accorder un chèque en blanc par l’administration et les autorités. Tout le monde a été unanime à reconnaître que ce service avait fait du bon travail et je tiens à bien souligner que mon intervention n’est pas dirigée contre son personnel, que je remercie ainsi que son chef de service pour ce qui a été fait. Si je continue à demander une autonomie du point de vue organisation, c’est parce qu’il est prouvé qu’un mélange de responsabilités comporte un certain danger, car tout ce qui est rattaché sous quelque forme que ce soit est source de dépendance et de confusion, qui ne font que croître lorsque l’office supérieur exerce lui aussi un contrôle comme c’est le cas pour l’OASSF. L’autonomie du service de surveillance des fondations ne pose, à mon avis, pas de problème, d’ailleurs la Caisse de compensation du canton de Berne (CCB) et l’Office AI Berne, détachés en 1994, nous prouvent que cela peut fonctionner. La réponse du Conseil-exécutif laisse supposer qu’il envisage de contester l’éventualité d’une autonomie. Je maintiens ma motion et demande au parlement de soutenir mon intervention. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Je prends encore brièvement la parole en tant que porte-parole de la CEP. Nous pensons que cette motion peut aussi bien être adoptée 473 que refusée, mais, après les éclaircissements apportés par la CEP, il est important de préciser qu’une autonomie juridique de l’OASSF n’est absolument pas indiquée, car elle a accompli correctement son travail. Nous ne faisons donc aucune recommandation formelle pour cette intervention. M. Christoph Stalder, Berne (PRD). Je serai bref, car nous avons vu que le gouvernement était prêt à préparer ce que l’auteur de la motion demande. Contrairement à mon prédécesseur, je pense qu’il ne faut ni freiner, ni accélérer son élan et l’adoption sous forme de postulat est ce qu’il convient de faire. Le groupe parlementaire PRD lui apporte son soutien M. Dieter Widmer, Wanzwil (UDC). Ces trois interventions ont un point commun, celui de ne pas trop savoir comment les traiter. Le groupe parlementaire n’a pas eu la tâche aisée avec la motion de Monsieur Burkhalter concernant l’indépendance des autorités de surveillance et il ne peut la soutenir car il n’y a actuellement que peu de bases, voire aucune à laquelle se référer. Comme aussi bien le développement de la motion que la réponse du Conseil-exécutif font état des travaux en cours au niveau fédéral, nous pensons que le canton devrait attendre que ces principes de base soient disponibles avant de modifier la législation cantonale et le moment ne semble pas opportun pour soutenir cette motion. Une majorité du groupe parlementaire UDC pourrait la soutenir sous forme de postulat, mais une autre partie est d’avis que l’on pourrait y renoncer totalement. M. Peter Bernasconi, Worb (PS). Nous devons bien être conscients de ce que l’auteur de la motion demande, c’est-àdire que l’autorité cantonale de surveillance des institutions de prévoyance et des fondations soit autonome au niveau de son organisation. Les deux jours de débats consacrés au rapport de la CEP ont permis de se rendre compte de l’importance de ces autorités de surveillance et il est tout aussi important qu’elles soient indépendantes, car cela nous semble le B.A.-ba. Le PS est convaincu que seule une séparation totale et bien marquée entre les autorités de surveillance et le reste de l’administration sera garante d’indépendance. Nous apprécions que le Conseil-exécutif semble être prêt à étudier l’organisation des autorités de surveillance des institutions de prévoyance et des fondations, mais nous pensons qu’il doit faire en sorte que cette indépendance puisse se concrétiser. Nous attendons plus que la réponse formulée par le gouvernement, selon laquelle « cette question ne peut encore, pour l’heure, donner lieu à aucune décision ». Après la débâcle de la CACEB, il s’agit de prendre des mesures concrètes et cette intervention va sans aucun doute dans le bon sens. Le PS soutient cette intervention aussi bien sous forme de motion que de postulat. M. Matthias Burkhalter, Rümligen (PS). Je présente mon intervention sous forme de postulat et remercie le porteparole de l’UDC qui a dit que certains membres pensaient qu’elle n’aurait pas dû être déposée. J’interviendrai durant cette session à propos d’une intervention de l’UDC et agirai de même. Le président. L’auteur de la motion présente son intervention sous forme de postulat. Vote Pour adoption du postulat Contre 103 voix 10 voix 4 abstentions 474 7 septembre 2005 Le président. Nous en arrivons aux initiatives parlementaires et comme nous n’en avons pas traité depuis un certain temps, je vous rappelle brièvement le processus. Il s’agit aujourd’hui d’un soutien provisoire car il appartiendra ensuite à une commission de décider sous quelle forme concrète la proposition sera présentée au parlement. Il a été proposé de traiter conjointement les deux initiatives, mais le bureau ne s’est pas prononcé à ce sujet. Nous procéderons ainsi puisque personne ne le conteste, mais voterons évidemment de manière séparée. 119/2005 Initiative parlementaire Brand, Münchenbuchsee (UDC) / Salzmann, Oberburg (UDC) – Frein à l’endettement Texte de l’initiative du 7 juin 2005 Conformément aux dispositions de l’article 56 de la loi sur le Grand Conseil, nous soumettons au Grand Conseil le projet suivant de modification partielle de la Constitution du canton de Berne : La Constitution du canton de Berne du 6 juin 1993 est modifiée comme suit : I. Art. 101c Frein à l’endettement 1 Le canton veille à maintenir l’équilibre entre son endettement et sa capacité économique. 2 Le rapport entre l’endettement brut du canton et le revenu cantonal (quote-part de l’endettement) ne doit pas dépasser 16 pour cent. L’alinéa 3 est réservé. 3 La quote-part de l’endettement ne peut être dépassée que pour des investissements impossibles à différer, et ce dépassement ne doit pas excéder deux pour cent. L’article 101a, alinéas 3 et 4 s’applique par analogie. II. Dispositions transitoires er La présente modification entre en vigueur le 1 mai 2008. Elle s’applique pour la première fois au budget 2009. La limitation de la durée de validité de l’article 101b est abrogée. Développement En 2002, l’approbation massive par le peuple des dispositions constitutionnelles relatives au frein au déficit a permis de consolider les excédents de revenus visés au compte de fonctionnement. Fort heureusement, au cours de ces dernières années, il a été mis un terme à la tendance antérieure à l’endettement croissant du canton, ce qui a permis de résorber la dette. Il s’agit aujourd’hui de renforcer cette tendance et de l’ancrer dans la Constitution, laquelle n’offre actuellement aucune consigne en matière d’évolution de l’endettement. Nul ne contestera que les dettes du canton de Berne ne doivent pas dépasser un niveau acceptable du point de vue financier, économique et social. Nous estimons qu’il importe d’ancrer dans la Constitution la quote-part de l’endettement devant être atteinte à long terme, et ce en termes de pourcentage du revenu cantonal annuel, afin de garantir un équilibre entre l’endettement du canton et ses ressources économiques sans faire figurer de chiffres précis dans la Constitution. Cette question politiquement significative doit être soumise à l’approbation populaire. La quote-part de l’endettement de 16 pour cent que nous proposons peut être atteinte dans un délai opportun. Elle correspond à un endettement d’environ 6,6 milliards, soit un montant susceptible d’être remboursé sans problèmes insurmontables même en Chancellerie d’Etat cas de hausse des taux d’intérêts (par exemple à 5,5%). Dans un tel cas de figure, les intérêts de la dette cantonale s’élèveraient à environ un million de francs par jour. Aux yeux de la population – et à juste titre –, un tel montant représente un seuil psychologique qui ne saurait être franchi. Afin de garder une certaine souplesse, la quote-part de l’endettement pourra être dépassée en cas d’investissements impossibles à différer, sans toutefois jamais excéder deux pour cent. Les décisions correspondantes sont soumises aux quorums spécifiés à l’article 101a, alinéas 3 et 4 de la Constitution cantonale, et l’endettement devra revenir à la quotepart prescrite par la Constitution dans un délai de quatre ans. Le respect de la quote-part de l’endettement ne saurait être assuré par de simples augmentations d’impôts. C’est pourquoi la limitation de la durée de validité de l’article 101b de la Constitution (Frein à l’augmentation des impôts), liée à l’introduction du frein au déficit, doit être abrogée purement et simplement. Par conséquent, le frein à la hausse des impôts restera en vigueur après le vote du budget 2009. Malgré la distribution du produit de la vente de l’excédent des réserves d’or, l’endettement cantonal demeure trop élevé. Nous devons en poursuivre la réduction. Afin de mener cette tâche dans le cadre du dialogue sur les prestations qui va s’ouvrir prochainement, et d’atteindre dans les meilleurs délais la quote-part de l’endettement recherchée, il convient de mettre en oeuvre sans retard la présente initiative. 146/2005 Initiative parlementaire PRD (Bolli Jost, Berne) – Frein à l’endettement Texte de l’initiative du 13 juin 2005 Vu l’article 56 de la loi sur le Grand Conseil et l’article 71 du règlement du Grand Conseil, la présente initiative parlementaire a pour objet de demander que la Constitution du canton de Berne soit modifiée comme suit : Article 101 c (nouveau) 1 Dans le budget, l’investissement net ne peut pas dépasser l’autofinancement (solde du compte de fonctionnement plus les amortissements du patrimoine administratif). 2 La loi règle les détails et précise les conditions auxquelles il peut être dérogé à l’alinéa 1. Développement Depuis que le canton de Berne a réussi à sortir de la spirale du déficit, le Grand Conseil et le Conseil-exécutif n’ont cessé de réclamer la stabilisation puis la réduction de la dette. C’est pourquoi le Grand Conseil a décidé le 17 juin 2003 d’utiliser intégralement à la réduction de la dette les moyens qui lui reviennent sur le produit de la vente des réserves d’or excédentaires. Grâce à cet afflux de fonds, le canton de Berne peut ramener la quote-part de l’endettement de près de 25 pour cent à environ 19 pour cent. Moins de dettes signifie davantage de ressources pour le compte de fonctionnement et donc une plus grande marge de manœuvre pour la politique. Afin de garantir à long terme que cette réduction des dettes ne soit pas suivie d’un nouvel endettement, il est nécessaire de prévoir dans la Constitution un frein à l’endettement. Le frein à l’endettement proposé s’appuie sur le degré d’autofinancement : si celui-ci est égal ou supérieur à cent pour cent, le financement extérieur ne peut, par définition, augmenter. (30 cosignataires) Le deuxième vice-président Christoph Stalder prend la direction des délibérations. Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Nous sommes heureux de constater que les efforts entrepris ces dernières années pour assainir les finances cantonales ont porté leurs fruits, même si la progression ne se fait qu’à petits pas. Le compte de fonctionnement du canton présente des excédents de revenus depuis 1998 et la dette parvient à être progressivement résorbée depuis 2003. A cette évolution désormais garantie par les dispositions relatives au frein au déficit ancrées dans la Constitution viendra s’ajouter un frein à la hausse des impôts. Nous aimerions aller plus loin dans la stabilisation des finances en introduisant un frein à l’endettement également ancré dans la Constitution. Nous demandons une modification de la Constitution car l’importance de cet aiguillage est telle que le peuple doit impérativement se prononcer à ce sujet. Les expériences faites au cours des années nonante ont clairement démontré ce qui se passait lorsque l’endettement dépassait un certain seuil. Comme le canton perd toute liberté d’action lorsque les intérêts sont trop lourds, nous aimerions que la convention stipule que le montant des dettes ne dépasse pas 16 pour cent du revenu cantonal, ce qui correspond aujourd’hui à un montant de 6,6 milliards de francs. Pourquoi 16 pour cent ? Parce que le montant de la dette devrait pouvoir être remboursé, même en cas de hausse des taux d’intérêts, sans que le canton dépasse le seuil psychologique de 1 million de francs d’intérêts par jour. Un dépassement temporaire de la quote-part de l’endettement de 2 pour cent est autorisé, à condition qu’il soit adopté par les trois cinquièmes des membres du Grand Conseil et qu’il soit résorbé en l’espace de quatre ans. Cette marge de 2 pour cent nous laissera une certaine souplesse et nous permettra de couvrir diverses possibilités. Le parcours proposé est assez sportif, mais si nous ne nous fixons pas des objectifs à réaliser dans de brefs délais, une bonne excuse sera toujours trouvée pour nous écarter du chemin tracé. Nous aimerions que, grâce au frein à l’endettement, le canton dispose d’une marge de manœuvre suffisante lui permettant de faire les investissements nécessaires et de procéder à des réductions d’impôts bien ciblées, car elles sont indispensables pour les familles et les classes moyennes et vous savez que nous avons déjà déposé une motion à ce sujet. L’analyse des finances du canton de Berne réalisée en juin 2005 par le Professeur Kirchgässner de St-Gall prouve que notre requête va dans la bonne direction, car il conclut qu’une réduction de l’endettement augmentera la marge de manœuvre du canton en matière d’investissements et / ou de baisse des impôts. Il propose que des dispositions institutionnelles soient prises afin d’éviter une nouvelle augmentation massive de l’endettement et c’est dans ce cadre que s’inscrit l’introduction d’un frein à l’endettement. Nous aimerions que le frein à l’endettement soit assorti d’une mesure complémentaire qui prévoie que le frein à une hausse d’impôts déjà ancré dans la Constitution soit appliqué sans limitation de temps. Alors que nous avons réussi à inverser la tendance de l’endettement et que nous parvenons à le résorber lentement mais sûrement, profitons-en pour prouver que nous voulons continuer à poursuivre sérieusement dans ce sens et ne plus revenir à une économie comme celle de la fin des années quatre-vingts et au début des années nonante. Je vous demande de soutenir provisoirement notre initiative parlementaire et de contribuer ensuite à ce qu’elle soit rapidement appliquée. Mme Brigitte Bolli Jost, Berne (FDP). Depuis la fin des années nonante, nous sommes parvenus à sortir de la spirale du déficit et tous ceux qui ont vécu cette période savent combien le combat que nous avons mené a été rude car le front 475 de la résistance était formé aussi bien de syndicalistes, que de partis de gauche ou encore de nombreuses classes de la population. Si le frein à l’endettement nous a permis de consolider notre victoire, nous sommes tous conscients qu’il ne nous met pas à l’abri d’un accroissement de cet endettement et pourtant ce sujet a été sciemment écarté. On a voulu trouver une solution simple, facilement compréhensible et on a pensé qu’il suffisait dans un premier temps d’agir sur le compte de fonctionnement en veillant à ce qu’il n’y ait pas de nouveau déficit. Nous avons aujourd’hui franchi une nouvelle étape, car nous avons eu la chance de recevoir un montant de 2,1 milliards de la Banque Nationale qui nous a permis de résorber une partie de nos dettes. Il s’agit d’un premier pas et nous devons tout mettre en œuvre pour continuer dans cette voie en instaurant un frein à l’endettement. Je suis convaincue que le moment est opportun pour déposer cette demande, créer une commission et éventuellement appeler le peuple à voter dans deux ans. Je ne souhaite pas entrer plus dans les détails car il s’agit d’un soutien provisoire qui, s’il est accordé, débouchera sur la constitution d’une commission faite d’experts, qui chercheront les meilleures solutions. J’ai participé au travail constructif de la commission du frein au déficit et ai pu remarquer que tous les participants s’engageaient pour trouver les solutions adéquates et étaient tous ouverts aux compromis. Je suppose qu’il en ira de même pour une nouvelle commission chargée de l’étude du frein à l’endettement. Il est important d’introduire un frein à l’endettement car, laisser une montagne de dettes plus élevée que celle que nous ont laissé nos prédécesseurs, n’est pas faire preuve de solidarité envers la nouvelle génération politique. Je suis consciente que ni le contenu de mon initiative parlementaire, ni celle de Monsieur Brand ne pourront convaincre totalement, mais le but n’est pas là puisqu’il appartiendra à la commission de trouver des idées. Je demande donc au Grand Conseil de soutenir provisoirement notre initiative, car cela permettra de revenir sur ce sujet et très vraisemblablement au peuple de se prononcer. Je vous remercie pour votre soutien. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Pour résumer tout d’abord, nous avons deux interventions différentes abordant sous des angles différents une requête identique du point de vue financier, mais dont les effets seront dévastateurs en cas d’adoption. Si nous voulons éviter que le canton de Berne fonctionne à l’avenir comme un pantin désarticulé, nous devons fermement rejeter ces deux interventions. L’initiative parlementaire de Madame Bolli ne peut guère être plus rigoureuse car elle demande que le degré d’autofinancement du canton de Berne soit, en tout temps, au minimum égal à cent pour cent, ce qui signifie qu’il doit pouvoir constamment autofinancer ses investissements. Nous savons tous qu’une période de crise et de récession entraîne inévitablement une chute des recettes fiscales se répercutant sur les comptes de l’Etat et que cet effet ne peut guère être compensé par une éventuelle offensive sur le front des intérêts. Quelle attitude l’Etat doit-il adopter, doit-il se comporter de manière anticyclique ? Nous n’ignorons pas que la réponse est fortement contestée, mais nous n’avons pas à en débattre aujourd’hui, car il nous appartient plutôt de décider si nous voulons que le canton soit à l’avenir condamné à mener une politique financière « procyclique », considérée par la plupart des experts financiers confirmés comme étant totalement inadéquate. Cette politique intervient lorsque l’Etat restreint, d’une part, sa demande, notamment sa capacité d’investissements, au moment où l’activité économique se ralentit ou même s’effondre et qu’il l’augmente, d’autre 476 7 septembre 2005 part, au moment où cette activité reprend. Mais en se comportant ainsi, l’Etat rend les situations de crise économique plus aiguës et provoque une surchauffe en cas de relance. Le responsable du centre de recherche conjoncturelle de l’EPFZ, Monsieur Bernd Schips, a déclaré, à l’occasion d’un séminaire organisé à Saanenmöser en juin 2004 par la Commission des finances et auquel il participait avec d’éminents experts, que du point de vue conjoncturel, une baisse des recettes fiscales ne devait pas entraîner une réduction des dépenses déjà planifiées. Un tel comportement déclencherait des effets « procycliques » et ne ferait qu’aggraver, voire prolonger la période de faiblesse conjoncturelle. Le conseil des ministres des finances et de l’économie de l’UE a mis en pratique ces remarques de Monsieur Bernd Schips et rédigé sept directives parmi lesquelles on peut lire la recommandation suivante : Tous les moyens existants doivent être utilisés pour éviter que les Etats ne mènent une politique budgétaire « procyclique ». J’aimerais encore préciser que l’endettement du canton de Berne ne soulèverait pas de problèmes en Europe car les accords de Maastricht stipulent que l’endettement d’un Etat ne doit pas dépasser 60 pour cent du PIB. Le PIB du canton de Berne étant d’exactement 50 milliards de francs, les 10 milliards de francs – qui ont diminué entre-temps – correspondent à une quote-part de 20 pour cent. Je vous demande en conséquence de rejeter l’initiative de Madame Bolli Ce n’est que de prime abord que l’initiative de Messieurs Peter Brand et Hansueli Salzmann semble meilleure, car, si tant que la quote-part de l’endettement dépasse les 16 pour cent, elle engendre le même effet dévastateur que celle de Madame Bolli, elle n’a plus aucun effet lorsque la quote-part avoisine les 10 pour cent. Nous pourrions ensuite accumuler à nouveau allègrement les dettes, pour autant que le frein à l’endettement soit maintenu et que la quote-part de l’endettement ne dépasse pas les 16 pour cent. Nous pensons qu’il est erroné, du point de vue politique et juridique, de prévoir des mesures constitutionnelles relatives à un effet à court ou moyen terme, sans tenir compte du long terme. Un dernier argument se référant à la mesure d’exception. Que signifie impossible à différer ? La construction d’une autoroute pour des jeux olympiques, l’assainissement urgent d’une école, la suppression des dégâts occasionnés par une tempête ou encore des mesures en cas de récession. La liste pourrait encore être longue et prouve que cette mesure d’exception est inapplicable. En résumé, les deux initiatives vont à l’encontre de l’économie et le frein au déficit est un moyen suffisant pour permettre au canton de Berne d’appliquer une discipline financière et je vous demande de rejeter les deux initiatives parlementaires. M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). La question de savoir si le groupe parlementaire PEV devait ou non soutenir ces deux initiatives a été largement débattue. Malgré la distribution du produit de la vente des réserves d’or, l’endettement du canton de Berne reste trop élevé avec 7,5 milliards de francs et il doit encore être réduit, un objectif qui est d’ailleurs ancré dans le programme de notre parti. La majorité du groupe parlementaire PEV a décidé de soutenir provisoirement ces deux initiatives et j’insiste bien sur le mot provisoirement. Nous souhaitons que le thème du frein à l’endettement soit discuté, mais nous aimerions aussi connaître les conséquences d’une telle disposition constitutionnelle car nous ne voulons pas que les principales tâches du canton en matière de santé, de formation ou de sécurité ne puissent plus être remplies pour cause de frein à l’endettement. Nous nous réservons le droit de rejeter cette initiative en fonction des résultats des délibérations de la commission. Chancellerie d’Etat M. Ruedi Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Quelques mots au sujet de l’allocution de Monsieur Blaise Kropf. Si le frein au déficit, à l’origine très contesté, est devenu, après le oui du peuple, un instrument très important nous permettant de maîtriser les finances de l’Etat, nous devons penser également à stabiliser son endettement. Après l’aubaine qui nous a permis de réduire de 2,5 milliards de francs l’endettement, la question se pose de savoir si on veut le stabiliser à 7,5 milliards comme le souhaite Madame Bolli ou le PRD, alors que le groupe parlementaire UDC souhaite le réduire à 6,6 milliards de francs. Tous deux veulent que des limites soient fixées pour enrayer l’endettement et que le canton ne vive pas au-dessus de ses moyens. Comme l’examen plus détaillé des deux initiatives révèle qu’elles ont toutes deux des points forts et des points faibles, il apparaît judicieux de leur accorder un soutien provisoire qui permettra à une commission de débattre sur ce sujet et de trouver la solution appropriée. Etant donné que cet article de la Constitution sera ensuite soumis au parlement et éventuellement à un vote populaire, nous ne nous compromettons pas car nous pourrons alors décider s’il contient ce que nous voulons. M. Andreas Rickenbacher, Jens (PS). Au cours de l’hiver dernier, l’étrange initiative relative à la baisse des impôts déposée par les associations économiques a provoqué des étincelles entre le PRD et l’UDC qui n’étaient plus sur la même longueur d’ondes en matière de politique financière, un fait assez rare pour le souligner car ces deux partis ont l’habitude d’adopter une attitude commune dans ce domaine. Selon les médias, il semblerait que les deux initiatives parlementaires servent d’instrument de réconciliation et même si celle-ci n’est pas encore totale puisque deux versions ont été proposées, un soutien mutuel a été garanti. L’initiative de l’UDC aimerait que les modifications suivantes soient apportées dans la Constitution du canton de Berne, premièrement que le canton veille à maintenir l’équilibre entre son endettement et sa capacité économique, deuxièmement que le rapport entre l’endettement brut du canton − il faut deviner s’il s’agit du I ou du II − et le revenu cantonal n’excède pas 16 pour cent et troisièmement, une mesure d’exception prévoyant que ce chiffre puisse quand même être dépassé. L’UDC fait preuve d’un peu moins de sérieux au sujet de possibles augmentations d’impôts, car seul le développement et non le texte mentionne que le respect de la quote-part d’endettement ne doit pas être assuré par de simples augmentations d’impôts. Quant à la question de savoir s’il faut augmenter les impôts pour garantir le maintien du service public ou lorsque la quote-part d’endettement ne peut être respectée, elle reste sans réponse. Il est intéressant de relever ce qui est précisé au début, notamment que ce sont les dispositions constitutionnelles relatives au frein au déficit qui auraient permis d’apurer les comptes du canton de Berne au cours des dernières années et pourtant on remarque, lorsque l’on compare les années excédentaires avec l’introduction du frein au déficit, que cette affirmation n’est pas exacte. Le PRD semble, quant à lui, non seulement vouloir freiner l’évolution de l’endettement, mais combattre ce dernier en général. Alors que l’initiative s’intitule « Frein à l’endettement », le texte constitutionnel proposé parle d’investissements et d’un degré d’autofinancement devant toujours être de cent pour cent et prévoit de suite un alinéa permettant d’y déroger. Nous approchons de novembre et nous savons tous qu’il s’agit de la période durant laquelle les points forts de la politique financière du parlement sont définis, du moins en théorie, Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 car ces points doivent être remémorés lorsque le printemps arrive et c’est justement pour cela que le PRD prévoit un deuxième paragraphe permettant de régler dès maintenant les exceptions. Depuis plusieurs années, le groupe parlementaire PS s’est engagé en faveur d’une politique financière raisonnable, prévoyant, d’une part, des dépenses modérées et finançant, d’autre part, les infrastructures et les prestations nécessaires au canton et a apporté son soutien à la politique réfléchie menée par le Conseil-exécutif Nous sommes, entre autres, intervenus pour que l’or de la Banque Nationale ne soit pas attribué à la réduction d’impôts demandée par les associations économiques, mais pour qu’il soit utilisé pour résorber l’endettement. En ce qui concerne les prestations, nous pensons par exemple à celles qui seront discutées la semaine prochaine et qui sont indispensables en cas d’urgence. Le canton doit toujours être prêt à réagir et des personnes des rangs de l’UDC sont même intervenues au moment de la montée des eaux pour souligner combien la rapidité de réaction avait été importante. Le groupe parlementaire PS veut continuer à poursuivre cette politique financière raisonnable et n’est pas pour que la politique financière du canton soit définie dans les moindres détails − y compris les exceptions − dans la Constitution. Le groupe parlementaire PS ne veut pas entrer dans le jeu d’une initiative parlementaire qui demande la constitution d’une commission et fait appel à des experts sans avoir la certitude que cela ne devra pas être reconduit. En conséquence, nous ne rejetons pas les deux initiatives provisoirement mais définitivement. M. Christoph Erb, Berne (PRD). Au nom du groupe parlementaire PRD, je vous demande d’apporter votre soutien provisoire aux deux initiatives, car cela nous permettra de former une commission qui élaborera un projet législatif. Pourquoi le faire ? Tout d’abord, parce que nous pensons que l’introduction d’un frein à l’endettement est indispensable. La distribution du produit de la vente de l’excédent des réserves d’or a permis d’améliorer sensiblement notre situation et de ramener notre quote-part d’endettement à 18,5 pour cent, alors que nous avions déjà dit il y a dix ans, que nous devrions nous situer à 20 pour cent, voire en dessous. Nous sommes parvenus à une étape importante grâce à une aide extérieure et nous devons tout faire pour préserver nos acquis. Comme la majorité du gouvernement, du parlement et du peuple ne veut pas de nouvelle augmentation de l’endettement − il suffit de se rappeler que le frein au déficit a été adopté en 2002 avec 79 pour cent des voix −, nous devons veiller à ce qu’il soit au moins stabilisé. Le PRD est ensuite convaincu que la majorité de ce parlement veut trouver et appliquer une disposition institutionnelle allant dans ce sens et l’adoption des deux modèles permettra d’élargir l’éventail. L’adoption d’une seule initiative laisserait aussi la possibilité à la commission d’étudier d’autres éventualités. C’est exactement ce que nous voulons provoquer et je suis persuadé que c’est aussi le vœu de la majorité du parlement. Je formule aussi quelques réserves envers certains points de ces interventions et je considère, par exemple, que la quotepart de l’endettement ne devrait pas servir de référence car elle dépend du revenu. Même si ce dernier est en baisse et que l’endettement est résorbé, il se peut que sa quote-part augmente et l’inverse peut tout aussi bien se produire en période de haute conjoncture. Il semble que la solution appropriée n’ait pas encore été trouvée, tout comme la question reste ouverte de savoir s’il est judicieux de prévoir un autofi- 477 nancement à cent pour cent à chaque phase de développement et nous devrons discuter des cas d’exception. Ne surestimez pas l’importance économique des dépenses cantonales. Monsieur Kropf a parlé d’un revenu de 50 milliards de francs, ce qui est exact et si le canton de Berne dépense 50 millions de francs, cela représente un pour mille de son revenu, c’est-à-dire un montant qui ne permet pas de faire quelque chose au niveau économique, d’autant plus que le canton en attribue toujours une partie à d’autres domaines qui en ont besoin. Soit il prélève cet argent auprès des contribuables, soit il l’emprunte sur le marché financier en provoquant une hausse des taux. Les cas d’exceptions permettront au canton de continuer à accomplir ses tâches même en périodes difficiles et il faudra sans doute une réglementation à ce sujet. Nous ne voulons pas empêcher à tout prix un nouvel endettement, mais nous voulons lui opposer de la résistance et le freiner. Notre point de vue diverge de celui des porte-parole des deux groupements de gauche qui pensent que la situation n’est pas si grave et qu’il est exagéré de voir un problème dans l’endettement. Nous ne sommes satisfaits ni de la situation financière du canton, ni de la charge fiscale et de l’état d’endettement et n’oubliez pas que nos fonds propres restent négatifs. Nous attendons de voir comment ces deux groupements réagiront en cas d’adoption des deux initiatives. Je suis prêt à tenir compte des objections de Monsieur Kropf car elles sont en partie justifiées. Nous devons commencer ce projet et je vous demande d’adopter les deux initiatives parlementaires. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL). Même si leur cheminement est différent, les deux initiatives parlementaires ont un but commun, celui de maîtriser l’endettement du canton. L’initiative de Monsieur Brand veut qu’une limite de cet endettement soit définie dans la Constitution, Madame Bolli demande, quant à elle, que l’autofinancement soit toujours assuré à cent pour cent. Nous devons nous prononcer sur un soutien provisoire de ces deux initiatives, afin qu’elles puissent être modifiées et développées au sein d’une commission. Il appartiendra ensuite au parlement de prendre la décision finale. Il est justifié de vouloir maîtriser l’endettement, car le groupe parlementaire VLL pense que les générations futures sont en droit d’attendre que nous ne leur laissions pas une montagne de dettes qui restreindrait leur marge de manœuvre et il important d’avoir des finances équilibrées. Nous ne croyons pas en une politique anticyclique car la réalité prouve que la distribution commence dès que l’argent est excédentaire, alors qu’il faudrait justement mettre à profit cette phase pour épargner en prévision d’une récession. Nous n’avons pas la même attitude face à ces deux initiatives, celle de Monsieur Brand vise juste en voulant introduire une limitation dans la Constitution, car elle doit stipuler le montant maximal de l’endettement autorisé. Les 16 pour cent nous semblent en tous cas trop bas et il faudra aborder ce thème ainsi que celui de l’ordre de grandeur de la quote-part d’endettement. La majorité du groupe parlementaire VLL se prononce en faveur de l’adoption de l’intervention de Monsieur Brand. Par contre, nous ne pouvons pas nous rallier à l’intervention de Madame Bolli. Le principe d’un autofinancement permanent à cent pour cent est faux et trop rigoureux et il n’est pas nécessaire de le développer au sein d’une commission. Nous partageons l’avis de Monsieur Blaise Kropf, car cela reviendrait à mener une politique financière « procyclique » et c’est justement ce qu’il ne faut pas faire. La majorité de notre groupe parlementaire rejette l’initiative de Madame Bolli. 478 7 septembre 2005 Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. Le président. Je donne la parole à celles et ceux qui veulent intervenir à titre individuel. Monsieur Fritz Indermühle lit l’allocution de Monsieur Simon Ryser. M. Fritz Indermühle, Schwarzenbourg (PS). Je la lis en allemand standard afin de bien exprimer l’opinion de Monsieur Simon Ryser : M. Simon Ryser, Berne (PS). Il m’appartient d’attirer l’attention sur l’éventuel rapport que les deux initiatives pourraient avoir avec la RPT, acceptée le 28 novembre 2004 par le peuple et les cantons. Comme le canton de Berne figure parmi ces derniers, cela signifie qu’il pourra céder certaines tâches à la Confédération − par exemple au niveau des routes nationales −, mais qu’il devra en assumer d’autres, notamment envers les personnes handicapées. Les implications financières de ces nouvelles responsabilités ne sont pas encore connues et même si la Confédération a calculé que le canton se verrait attribuer environ 92 millions de francs, ce chiffre n’a pas encore été confirmé par le canton. Il existe pour moi un grand danger que le frein à l’endettement empêche le canton d’assumer ses tâches et soit contraint d’imposer des mesures d’économies drastiques au niveau des personnes handicapées. Le canton ne pourra mener ces tâches à bien que si les dispositions actuelles ne sont pas modifiées. Il ne faut pas oublier − au cas où nous adopterions ces deux initiatives parlementaires − qu’une commission du Grand Conseil serait formée pour se pencher sur la question de l’évolution de l’endettement et que le gouvernement transmettrait simultanément au Grand Conseil un projet préparé par une autre commission et se rapportant aux mesures à prendre au sujet de la RPT. Cela voudrait dire que le Grand Conseil ne parviendrait pas à coordonner deux grands projets financiers complexes du canton et les aborderaient séparément. Je vous demande instamment de ne pas donner suite à ces deux initiatives parlementaires présentées sous cette forme. M. Bernhard Antener, Langnau (PS). Ces deux initiatives parlementaires font partie de l’activisme politique qui se déclenche quelques mois avant les élections. Ma décision de ne pas accorder mon soutien provisoire est le résultat de réflexions profondes et ne doit pas être prise comme le simple rejet de leur teneur. Stabiliser et résorber l’endettement font partie des thèmes récurrents traités par l’ancienne Commission des finances et par l’actuelle Commission de pilotage. J’aimerais vous exposer les six raisons qui m’incitent à m’opposer à ces interventions : Premièrement, nous devrions cesser d’être toujours sous la tutelle de nouvelles lois et dispositions constitutionnelles. Dans son allocution, Monsieur Kropf a évoqué le catalogue des mesures d’exception et il ne sera pas facile de l’établir. Deuxièmement : la majorité bourgeoise semble penser qu’elle ne sera pas en mesure de garder encore longtemps la majorité au sein du parlement, sinon elle n’aurait pas eu besoin de dispositions constitutionnelles ou de lois pour faire passer ces requêtes. Troisièmement : en occultant, une fois de plus, totalement le côté des recettes, cette demande ne permet pas de mener une politique financière unitaire. Quatrièmement : le Conseil-exécutif a toujours réagi aux injonctions de la commission de pilotage en matière de réduction de l’endettement, sans que cela soit pour autant stipulé dans la Constitution. Cinquièmement : en lisant l’intervention de Chancellerie d’Etat Monsieur Brand, on note que la réalisation peut se faire sans problème en procédant à des désinvestissements, mais cela ne peut pas se passer ainsi. Sixièmement : en résumé, le PRD demande que le cash flow, c’est-à-dire le résultat du compte de fonctionnement, plus les amortissements correspondent au moins aux investissements nets. Dans le passé, nous avons déjà eu des exemples nous montrant comment le gouvernement avait, en cas de problèmes avec le degré d’autofinancement, rapidement réagi en réduisant les investissements, afin de pouvoir maîtriser la situation de l’endettement. Je serai intéressé de voir comment les défenseurs des projets actuels se comporteraient lors d’un tel vote. En déposant à nouveau une motion ou en demandant ça et là des dispositions constitutionnelles ? M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Juste quelques remarques avant de nous prononcer sur ces deux initiatives. Concernant l’allocution de Monsieur Blaise Kropf, la quotepart d’endettement à 16 pour cent ne se limite pas au court terme et ce chiffre est à prendre comme limite maximum. A propos de celle de Monsieur Res Rickenbacher, la limitation de la durée de validité du frein à l’endettement est mentionnée dans le texte. Mme Brigitte Bolli Jost, Berne (PRD). Encore deux précisions à l’intention de Messieurs Kropf et Pulver. Relisez le paragraphe 2 de ma proposition et vous verrez que mon texte n’est pas aussi rigoureux que cela. J’ai été très heureuse que le groupe parlementaire VS reconnaisse que le frein au déficit contribue à une discipline financière. Le président. Le vote par appel nominal est demandé et je propose que nous décidions si ce principe s’applique aux deux votes. Il faut 35 voix pour que le quorum soit atteint. Vote Pour vote par appel nominal 105 voix Le président. Le vote par appel nominal est accepté par 105 voix. Nous votons tout d’abord sur l’initiative parlementaire 119/05 «Frein à l’endettement». Vote par appel nominal Pour le soutien provisoire: Aebersold, Aebischer, Aeschbacher (Gümligen), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, Baumgartner, Bernhard-Kirchhofer, Bertschy, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blaser-Gerber, Bolli Jost, Bommeli, Brand, Brönnimann, Bühler, Burkhalter (Linden), Dätwyler, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, Fässler-Schärer, Feller, Fischer (Meiringen), Freiburghaus, Fritschy, Fuchs, Gasser, Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Graber, Grimm, Grossen, Grunder, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Köniz), Hänni (Thoune), Häsler, Kaiser, Käser (Langenthal), Kilchherr, Kneubühler, Kohler-Jost, Küng, KüngMarmet, Künzli, Kurt, Lagger, Landolt, Lanz, LauterburgGygax, Lecomte, Leuenberger, Loosli-Amstutz, Messerli, Michel (Lyss), Oesch, Pauli (Schliern), Pfister, Pulver, Rösti, Rufer-Wüthrich, Sägesser, Salzmann, Schnegg, Schneider, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz, Schwarz-Sommer, Siegenthaler (Berne), Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Stalder, Stalder-Landolf, Staub-Beccarelli, Sterchi, Struchen-Schwab, Studer, Sutter (Bienne), Tiefenbach, von Siebenthal, Wälchli-Lehmann, Widmer (Wanzwil), Wiedmer, Zwahlen (96 voix). Contre: Antener, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Blaser, Bornoz Flück, Boss, Burkhalter (Rümligen), BurkhalterReusser, Contini, Gagnebin, Gerber (Bienne), Gnägi, Hän- Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 senberger-Zweifel, Haudenschild, Hess (Münsingen), Hofer, Hofmann, Huber, Hufschmid, Indermühle, Jaggi, Jenk, Kropf, Kunz (Diemtigen), Künzler, Löffel, Lörtscher, Marti Anliker, Matti, Meyer, Morgenthaler, Näf, Ramseier, Rickenbacher, Ryser, Schär-Egger, Schärer, Scheurer, Schnyder Zysset, Seiler, Stucki, Stucki-Mäder, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Ballmoos, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, WengerSchüpbach, Widmer (Berne), Winkenbach-Rahn, Zryd (52 voix). Abstentions: (0). Absents: Aellen, Aeschbacher (Bätterkinden), Beeri-Walker, Berberat, Bernasconi, Bieri (Spiez), Blanchard, Blank, Buchs, Burn, Bütler, Devaux Stilli, Fischer (Longeau), Friedli, Gresch, Hänni (Kirchlindach), Hess (Stettlen), Hess-Güdel, Heuberger, Hostettler, Käser (Meienried), Käser (Münchenbuchsee), Kunz (Berthoud), Kurth, Lüthi, Markwalder, Michel (Brienz), Moser, Müller, Pardini, Pauli (Nidau), Portmann, Reber, Renggli, Rérat, Rhyn, Riesen, Salzmann-Hänzi, Schiltknecht, Schneiter, Spring, Staub-Lerch, Stauffer, Steiner, StreiffFeller, Suter, Sutter (Niederbipp), Tanner, von Allmen (Thoune), Wisler Albrecht, Zuber (51 députés). Le président Koch ne vote pas. Le président. Le Grand Conseil a accordé son soutien provisoire à cette initiative parlementaire par 96 oui contre 52 non. Nous votons sur la deuxième initiative parlementaire 146/2005 «Frein à l’endettement». Vote par appel nominal Pour le soutien provisoire: Aebersold, Aebischer, Aeschbacher (Gümligen), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, Baumgartner, Bernhard-Kirchhofer, Bertschy, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blaser-Gerber, Bolli Jost, Bommeli, Brand, Brönnimann, Bühler, Burkhalter (Linden), Dätwyler, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, Fässler-Schärer, Feller, Fischer (Meiringen), Freiburghaus, Fritschy, Fuchs, Gasser, Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Graber, Grimm, Grossen, Grunder, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Köniz), Hänni (Thoune), Kaiser, Käser (Langenthal), Kilchherr, Kneubühler, Kohler-Jost, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lagger, Landolt, Lanz, Lecomte, Leuenberger, Michel (Brienz), Michel (Lyss), Oesch, Pauli (Schliern), Pfister, Rösti, Rufer-Wüthrich, Sägesser, Salzmann, Schnegg, Schneider, Schori (Bern), Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz, Schwarz-Sommer, Siegenthaler (Berne), Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Stalder, Stalder-Landolf, Staub-Beccarelli, Sterchi, Struchen-Schwab, Studer, Sutter (Biel), Tiefenbach, von Siebenthal, Wälchli-Lehmann, Widmer (Wanzwil), Wiedmer, Zwahlen (92 voix). Contre: Antener, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Blaser, Bornoz Flück, Boss, Burkhalter (Rümligen), BurkhalterReusser, Contini, Gagnebin, Gerber (Bienne), Gnägi, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Hess (Münsingen), Hofer, Hofmann, Huber, Hufschmid, Indermühle, Jaggi, Jenk, Kropf, Kunz (Diemtigen), Künzler, Lauterburg-Gygax, Löffel, Loosli-Amstutz, Lörtscher, Marti Anliker, Matti, Meyer, Morgenthaler, Näf, Pulver, Ramseier, Rickenbacher, Ryser, Schär-Egger, Schärer, Scheurer, Schnyder Zysset, Seiler, Stucki, Stucki-Mäder, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Ballmoos, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wenger-Schüpbach, Widmer (Berne), Winkenbach-Rahn, Zryd (56 voix). Abstentions: Messerli (1). 479 Absents: Aellen, Aeschbacher (Bätterkinden), Beeri-Walker, Berberat, Bernasconi, Bieri (Spiez), Blanchard, Blank, Buchs, Burn, Bütler, Devaux Stilli, Fischer (Longeau), Friedli, Gresch, Hänni (Kirchlindach), Hess (Stettlen), Hess-Güdel, Heuberger, Hostettler, Käser (Meienried), Käser (Münchenbuchsee), Kunz (Burgdorf), Kurth, Lüthi, Markwalder, Moser, Müller, Pardini, Pauli (Nidau), Portmann, Reber, Renggli, Rérat, Rhyn, Riesen, Salzmann-Hänzi, Schiltknecht, Schneiter, Spring, Staub-Lerch, Stauffer, Steiner, Streiff-Feller, Suter, Sutter (Niederbipp), Tanner, von Allmen (Thoune), Wisler Albrecht, Zuber (50 députés). Le président Koch ne vote pas. Le président. Le Grand Conseil a également accordé son soutien provisoire à cette initiative parlementaire par 92 oui contre 56 non et 1 abstention. Rapport de la Commission de haute surveillance sur le rapport de gestion 2004 et les visites effectuées en 2005 dans l’administration Adopté tacitement. Rapport du Conseil-exécutif en tant qu’autorité collégiale Adopté tacitement. Rapport d’activité du Secrétariat du parlement pour l’année 2004 Adopté tacitement. Rapport d’activité du Contrôle des finances pour l’année 2004 Adopté tacitement. Rapport de gestion 2004 de la Chancellerie d’Etat Adopté tacitement. 054/2005 Motion Astier, Moutier (PRD) – Maintien de la chaîne télévisée «France 3» en ville de Berne Texte de la motion du 21 février 2005 Le canton de Berne est chargé d’intervenir par écrit auprès de la direction de Cablecom afin que la chaîne culturelle française France 3 continue à être diffusée analogiquement. Développement: er Depuis le 1 décembre 2004, les téléspectateurs francophones et alémaniques francophiles ne peuvent plus recevoir la chaîne de télévision France 3. En effet, Cablecom a décidé de supprimer, de manière peu cavalière, la diffusion analogique de cette chaîne. Ainsi, l’offre de base des chaînes télévisées en analogique reste au tarif de 19,50 francs par mois. Ceux qui voudront continuer à suivre les programmes de 480 7 septembre 2005 France 3 devront s’équiper numériquement et payer un abonnement de 25 francs en plus par mois. L’Alliance française de Berne et l’Université des Aînés de langue française de Berne ont décidé de lancer une action commune de désapprobation. L’Association romande de Berne (ARB) a également réagi dans Le Courrier de Berne (1/2005). Il faut ici mentionner que Cablecom occupe une position de monopole de fait en matière de distribution par câble. En procédant de cette manière, Cablecom n’offre aucune alternative aux téléspectateurs. Il serait regrettable de les contraindre à payer un abonnement mensuel ou à se procurer un décodeur pour pouvoir à nouveau suivre cette chaîne culturelle française très appréciée. France 3 est une chaîne généraliste de service public qui donne, aux heures de grande écoute, une place importante à la connaissance et à la culture en diffusant des programmes de qualité. Même si le canton n’a aucun pouvoir de contraindre Cablecom à revenir sur sa décision, le canton de Berne doit soutenir sa minorité francophone, notamment dans la ville de Berne où de nombreux fonctionnaires fédéraux et diplomates francophones résident. A noter que la direction de Cablecom est revenue sur sa décision à Bienne. Il n’y a pas qu’un aspect financier à défendre, mais c’est tout un esprit culturel à protéger, tout comme la vocation fédérale de la capitale de notre canton. (15 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Le Conseil-exécutif regrette que la direction de Cablecom ait abruptement décidé de renoncer à diffuser analogiquement la chaîne culturelle France 3. Il comprend et partage le désappointement de la population francophone de la ville de Berne. De nombreuses associations francophones ont manifesté leur désapprobation. Il en est ainsi de l’Association romande de Berne (ARB), qui a invité Cablecom et les autorités concernées à prendre position (cf. Courrier de Berne no 1 du 28 janvier 2005, p. 3 et 4, et no 2 du 28 février 2005, p. 4). Il en ressort clairement que la décision de Cablecom est justifiée par des motifs techniques qui s’inscrivent dans une évolution irréversible, d’une part, et d’autre part qu’il n’existe aucun moyen juridique d’attaquer cette décision. Le Conseil-exécutif est cependant d’avis que dans une ville consciente de sa dimension nationale et internationale, l’importance d’une chaîne culturelle francophone telle que France 3 ne devrait pas être sous-estimée. Il considère aussi comme un devoir des autorités cantonales de donner à la minorité francophone de l’agglomération bernoise un signe montrant que sa présence et son bien-être en ville et dans le canton de Berne sont à leurs yeux importants. C’est pourquoi, le Conseil-exécutif est prêt à s’adresser par écrit à Cablecom dans le sens demandé par la motion. Proposition: adoption de la motion Le président Cette motion n’est pas contestée. Est-ce qu’elle est contestée parmi le Conseil? Ce n’est pas le cas, nous passons au vote. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 114 voix 0 voix 1 abstention Chancellerie d’Etat 013/2005 Interpellation Devaux Stilli, Orvin (PRD) – Besoins essentiels du canton pour les années à venir et collaborations intercantonales à envisager Texte de l’interpellation du 21 février 2005 Le Conseil-exécutif est-il disposé à examiner de façon approfondie: Ce que seront les besoins du canton de Berne, pour les 10 à 20 ans à venir, en matière de – planification hospitalière et promotion de la santé; – planification routière et d’entretien des infrastructures existantes et à réaliser; – instruction et formation (niveau primaire à tertiaire); – politique de sécurité; – gestion de l’ensemble des services de l’administration? De quelles structures le canton de Berne devrait disposer pour satisfaire ces besoins? Comment considère-t-il l’opportunité d’envisager des collaborations intercantonales avec les cantons voisins, dont ceux de l’Espace Mittelland, pour éviter des doublons, des lenteurs dans la procédure et, surtout, pour générer des économies? Serait-il disposé à proposer, le cas échéant, une ou plusieurs variantes, permettant de poser les bases d’un canton moderne pensé selon un système de gestion intercantonal pour les domaines précités? Dans quels délais et sous quelle forme le Conseil-exécutif pense-t-il pouvoir présenter les résultats d’un tel examen? Développement A l’heure actuelle, l’Espace Mittelland s’essouffle et ne tient pas les promesses qu’avait suscitées sa création. Plusieurs interventions parlementaires témoignent de ce malaise. Or, chacun est néanmoins conscient, en regard des difficultés rencontrées par les collectivités publiques et les cantons en particulier, que l’Espace Mittelland offre des possibilités de générer des collaborations et des synergies intéressantes, de même que des économies. Il apparaît pourtant, dans la formule en cours, que chaque canton tend à coucher sur ses positions et à préserver ses acquis et son fonctionnement, fussent-ils coûteux et de moins en moins adaptés. L’endettement des cantons et des collectivités publiques en général est nuisible à l’économie et au développement d’une société démocratique moderne. Perdus dans les réductions budgétaires et les coupes linéaires, gouvernements et parlements en viennent à perdre une vue d’ensemble et une créativité pourtant nécessaires. Chacun s’accorde pourtant à reconnaître que de nombreux problèmes n’auront de solution valable à l’avenir que s’ils sont traités à l’échelon intercantonal. Il en va ainsi pour les hôpitaux où la proximité d’établissements à cheval sur les frontières cantonales nécessite désormais d’être prise en compte dans la planification. Cela vaut aussi pour les routes et leur entretien en particulier, mais surtout pour l’instruction publique et tout ce qui touche à la sécurité du citoyen, autant de domaines dans lesquels les collaborations intercantonales apparaissent indispensables. A ce titre, la HEP-BEJUNE, qui met en commun les efforts de formation des enseignants des cantons de Berne (pour la partie francophone uniquement), du Jura et de Neuchâtel à des coûts moindres que par le passé, est révélatrice des processus qui devront s’engager. Compte tenu de ces éléments, il importe au canton de Berne de porter un regard prospectif sur ses structures et ses besoins futurs, et sur la façon dont il entend, à l’avenir, conduire une politique cohérente s’agissant des collaborations intercantonales. (2 cosignataires) Chancellerie d’Etat 7 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 e Au 19 siècle, le journaliste français Émile de Girardin affirmait: «Gouverner, c’est prévoir» Cela reste vrai plus que jamais. Au niveau des cantons cependant, il devient de plus en plus difficile de prévoir et de proposer une politique à long terme. En effet, l’avenir du citoyen et de la citoyenne suisse, qui était défini il y a peu aux niveaux de la commune, voire du canton et un peu de la Confédération, l’est de plus aux niveaux intercantonal, fédéral, européen et mondial. Les défis qu’il s’agira de relever ces prochaines années (changements climatiques, évolution démographique, mutations économiques, enjeux écologiques) échappent pour une grande part à la sphère d’action de l’autorité cantonale. Cela signifie non pas que le modèle suisse a vécu, mais qu’il doit s’adapter. Il y a encore place pour des cantons comme États souverains dans les domaines qui n’ont pas été attribués à la Confédération. Mais l’exercice de la souveraineté devra évoluer, ce que le peuple suisse a d’ailleurs reconnu en acceptant le 28 novembre 2004 la Réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons (RPT). Cette réforme introduit de nouveaux instruments qui permettront d’améliorer et de renforcer la collaboration intercantonale. C’est ainsi que, selon des modalités qui seront fixées dans l’accord-cadre intercantonal et dans des conventions particulières, des prestations pourront être échangées selon de nouvelles modalités dans les neuf domaines énumérés dans la Constitution fédérale (exécution des peines et mesures, universités cantonales, hautes écoles spécialisées, institutions culturelles d’importance suprarégionale, gestion des déchets, épuration des eaux usées, transports en agglomération, médecin de pointe et cliniques spéciales, institutions d’intégration et de prise en charges de personnes handicapées). De plus, ce nouveau régime s’appliquera non seulement aux tâches communes à plusieurs cantons, mais également aux tâches purement cantonales: deux cantons pourront s’entendre pour que l’un d’entre eux bénéficie des prestations de l’autre. Les défis pourront donc d’autant mieux être relevés que la possibilité sera donnée d’agir vite et de façon coordonnée. Par ailleurs, il est aujourd’hui certain qu’il faudra à l’avenir – revoir les prestations publiques en les adaptant aux besoins et aux ressources, – utiliser les synergies et donc dépasser les frontières habituelles, – chercher les regroupements pour être en mesure de mieux faire valoir ses atouts et intérêts dans les cercles plus larges, – être en mesure de prendre rapidement des décisions tout en veillant au respect des règles démocratiques (droits populaires, procédures parlementaires). Aujourd’hui déjà et depuis plusieurs années, le canton de Berne participe activement aux travaux des organismes intercantonaux, au niveau gouvernemental et dans de très nombreux domaines spécialisés, et aux transformations que certains d’entre eux consentent pour mieux assurer la collaboration intercantonale (Maison des cantons, CGSO, Espace Mittelland, etc.). Au plan intérieur, les efforts ne sont pas ménagés pour que le canton soit prêt à jouer le rôle qui sera le sien à l’avenir. Pour illustrer cette affirmation, les projets et démarches suivants peuvent être signalés: – modification du droit parlementaire avec réforme des cercles électoraux, – examen de diverses possibilités de réforme gouvernementale, – projet «dialogue sur les prestations du canton de Berne», – projet «réforme de l’administration décentralisée», 481 – projet «stratégie des agglomérations et politique régionale», – statut particulier du Jura bernois et statut de la minorité francophone du district de Bienne, – renforcement des liens avec la Députation bernoise aux Chambres fédérales et plus largement renforcement du rôle du canton dans la politique fédérale, – stratégies modernes dans divers domaines d’activité, dont la formation, – dans le domaine de la santé publique, acceptation par le peuple (5 juin 2005) d’une loi qui met en place les conditions permettant d’identifier les besoins futurs et d’examiner les possibilités d’action, – mise en place ou renforcement, en de nombreux domaines, de collaborations intercantonales, – examen et réalisation des mesures qui permettront au canton de réaliser tout ce qui implique le projet fédéral de RPT mentionné ci-dessus, y compris la préparation de l’adhésion à l’accord-cadre pour la collaboration intercantonale (ACI). Le Conseil-exécutif est d’avis que tous ces projets, avec la dimension intercantonale qui leur est donnée chaque fois que cela est judicieux, permettent au canton aujourd’hui déjà et lui permettront mieux encore, lorsqu’ils seront tous réalisés entièrement, de faire face aux défis de l’avenir. Ainsi, le canton pourra jouer le rôle qui lui revient de par ses dimensions, sa position géographique et son bilinguisme. La population pourra bénéficier des prestations dont elle a besoin tout en ne souffrant pas d’une pression fiscale proportionnellement trop forte. Ainsi aussi, les conditions cadres seront réunies pour que les objectifs prioritaires et importants du canton puissent être atteints de façon durable (désendettement, renforcement de la croissance économique, développement durable, consolidation du système de formation, cohésion du canton, mobilité durable, sécurité, assistance sanitaire de base décentralisée, maintien du réseau social, culture). Il n’en reste pas moins qu’un examen critique est indispensable pour apporter dans tous les domaines les améliorations qui paraissent souhaitables. Une attention particulière doit notamment être vouée à la cohérence de la politique gouvernementale concernant les collaborations intercantonales, comme l’interpellatrice l’a constaté. Par ailleurs, même si elles sont déjà nombreuses, ces collaborations devront être améliorées là où l’efficacité l’exige, et renforcées aux niveaux multilatéral et bilatéral dans tous les cas où cela est indiqué pour des raisons de qualité et de coût des prestations. Il incombe évidemment à chaque Direction et à la Chancellerie d’État d’identifier et d’analyser dans chacun de leurs domaines d’activité les évolutions à long terme, ainsi que de saisir le Conseil-exécutif des importantes modifications qui pourraient se dessiner. Ce qui est demandé dans l’interpellation va cependant plus loin que cela. Il s’agit de procéder à une étude et une planification globales et approfondies des structures, infrastructures et collaborations qui pourraient être nécessaires à long terme (10 à 20 ans), avec éventuellement plusieurs variantes. Le Conseil-exécutif considère que l’exercice serait assurément intéressant. Il estime cependant qu’un tel travail relève davantage de la recherche appliquée et pluridisciplinaire, qui est le domaine des hautes écoles, que de l’activité gouvernementale. Il a exprimé ci-dessus son opinion selon laquelle une grande partie de son activité est aujourd’hui déjà orientée vers la réalisation des objectifs visés par l’interpellation. Or, cette activité, qui implique la conduite de nombreux projets, nécessite de la part du personnel un engagement dont plusieurs signes montrent qu’il se trouve à la limite de ce qui est raisonnablement exigible. A cela s’ajoute que la tendance, impliquée par le projet «dialogue sur les prestations du canton 482 7 septembre 2005 de Berne» et exigée par le Grand Conseil (adoption de la motion M 253/04 Pfister / von Siebenthal «Réduction des effectifs de l’administration centrale»), va vers un allègement de l’administration. Il n’est donc pas possible à la fois de mener à bien les projets engagés et d’effectuer l’étude demandée dans l’interpellation. Or, «gouverner, c’est choisir», e comme l’affirmait au 18 siècle déjà le Maréchal de France et Duc Gaston de Lévis. Le Conseil-exécutif pense qu’il doit choisir la voie empruntée depuis plusieurs années déjà et donc renoncer à donner satisfaction à l’interpellation. Le président. Madame Devaux se déclare satisfaite. Elle ne fait pas de déclaration. Chancellerie d’Etat Compte rendu de la cinquième séance Jeudi 8 septembre 2005 La séance est ouverte à 9 heures. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents: 181 députés. Rapport de gestion de la Direction de l’instruction publique pour l’année 2004 Les délibérations sont interrompues à ce stade. Proposition Indermühle, Schwarzenbourg (PS) La séance est levée à 16 heures 24. Motion 212/02 Indermühle, Schwarzenbourg (PS) du 18 novembre 2002 : Perfectionnement du corps enseignant Ne pas classer la motion adoptée sous forme de postulat. M. Fritz Indermühle, Schwarzenbourg (PS). La demande de donner aux directions d’école la responsabilité de la formation continue du corps enseignant et les moyens financiers nécessaires figure dans le rapport de gestion sous le chiffre 3. Vous l’aviez appuyée en son temps par 160 voix. A mon avis, ce n’est pas encore chose faite et c’est pourquoi je m’élève contre le classement de cette intervention. Le président. Je viens d’apprendre de la part de son président que le Conseil-exécutif serait d’accord que cette intervention ne soit pas classée. Mme Therese Rufer-Wüthrich, Zuzwil (UDC), porte-parole de la Commission de haute surveillance. Nous estimions quant à nous que les arguments de la Direction de l’instruction publique étaient suffisants et que le postulat pouvait être classé. Mais si la Direction de l’instruction publique désire faire marche arrière et ne pas classer ce postulat, cela ne nous pose aucun problème. M. Charles Stucki, Anet (PS). Au nom du groupe socialiste, je vous prie de ne pas classer ce postulat pour le moment. Le rapport de gestion de la Direction de l’instruction publique fait état d’une vague déclaration d’intention d’attribuer aux directions d’écoles la responsabilité de la formation continue du corps enseignant. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Monsieur le président a donné déjà connaissance de mon avis avant que je n’en fasse part au Grand Conseil, parce que nous avons eu une discussion en aparté. J’aimerais dire ici que la Direction de l’instruction publique est d’accord avec le non classement du postulat en ce qui concerne le point 2, c’est-à-dire la formation continue. Les directions d’écoles sont responsables de la formation continue du corps enseignant, c’était le point en question de la motion. Depuis lors, depuis que nous avons écrit ce rapport, de nouvelles choses se sont passées. En particulier Monsieur Indermühle a fait une nouvelle intervention parlementaire et celle-ci nous oblige à nous reposer des questions. En plus de la stratégie de la formation, nous avons fait de ce point un point essentiel et prioritaire que nous devons examiner. En ce sens, nous disons qu’avec les faits nouveaux qui se sont passés depuis la rédaction de ce rapport – et cela la Commission de haute surveillance ne peut pas le savoir – nous disons qu’il est possible de ne pas classer ce postulat et de maintenir le point Instruction publique 8 septembre 2005 ouvert sur la question de savoir quel est le rôle des directions d’écoles au niveau de leur responsabilité dans la formation continue des enseignants et des enseignantes. J’aimerais préciser en ce qui concerne les montants ESPP qui sont prévus, comme il est dit dans le rapport, les choses sont claires: il n’est pas possible de revenir, pour des raisons d’assainissement, sur ces éléments-là de la formation continue. En conséquence, nous sommes d’accord avec la proposition de Monsieur Indermühle sur cette question-là. Vote Pour le classement du postulat M 212/02 Pour la proposition Indermühle 6 voix 117 voix 5 abstentions Le président. La présente intervention n’est donc pas classée et le rapport de gestion est accepté sous cette nouvelle forme. Rapport d’activité 2004 de l’Université de Berne Accepté tacitement. Rapport d’activité 2004 de la Haute école spécialisée Accepté tacitement. Interventions parlementaires déclarées urgentes Le Bureau a déclaré urgentes les interventions parlementaires suivantes: Motion 167/05 Burkhalter, Rümligen (PS). Indépendance des autorités de surveillance de la CACEB (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Interpellation 168/05 Freiburghaus, Rosshäusern (UDC). PA 2011 – y a-t-il encore une agriculture dans le canton de Berne ? (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Interpellation 182/05 Députation du Jura bernois (Rérat, Sonvilier). Nomination du nouveau chef(fe) du Service Ponts et ème arrondissement, pour le Jura bernois Chaussées, III Motion 199/05 Sommer, Melchnau (PEV). Indemnisation de la direction des cours d’enseignement spécial Motion 204/05 Zuber, Moutier (PSA). Chemins de fer régionaux menacés par les projets de la Confédération: Que compte entreprendre le Conseil-exécutif? Motion 210/05 PS (Rickenbacher, Jens). Inondations dans le canton de Berne : aide d’urgence (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 213/05 VLL (Häsler, Wilderswil). Intempéries : mesures pour aujourd’hui et pour demain (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 214/05 Erb, Bern (PRD). Inondations : planifier et coordonner les mesures (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 215/05 UDC (Siegenthaler, Rüti b.B.). Réparation des dégâts causés par les intempéries (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 216/05 VLL (Heuberger, Oberhofen). Travail à temps partiel dans les cabinets médicaux Interpellation 222/05 Zuber, Moutier (PSA). Courrier de lecteur, concernant la FIG, rédigé par un fonctionnaire de l’intendance des impôts 483 Interpellation 224/05 Messerli, Kirchdorf (UDC). Inondations (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 227/05 Antener, Langnau (PS). Adaptation du découpage des cercles électoraux à la réforme des districts Interpellation 228/05 Rickenbacher, Jens (PS). Médecine de pointe en Suisse – arrogance zurichoise Motion 229/05 Marti Anliker, Bern (PS). Formation des professionnels des soins infirmiers : priorité à la qualité Motion 230/05 Marti Anliker. Sauver le service de location de vélos « Bern/Thun Rollt » Interpellation 232/05 Rösti, Kandersteg (UDC). Evénements extraordinaires dans l’Oberland Bernois Motion 234/05 Lanz, Thoune (UDC). Dragage à l’embouchure de l’Aar dans le lac de Thoune Motion 235/05 Käser, Meienried (PS). Risques naturels : analyse des zones à bâtir Motion 238/05 Sommer, Melchnau (PEV) / Rufer-Wüthrich, Zuzwil (UDC) / Hostettler, Zollbrück (UDC). Subordination organisationnelle des inspections d’école Interpellation 241/05 Markwalder, Berthoud (PRD). Déduction fiscale de l’aide versée à titre privé Motion 243/05 von Siebenthal, Gstaad (UDC). OMC et agriculture : la Confédération doit agir Motion 248/05 Bühler, Berne (PRD). Protection contre les crues à Berne et à Thoune ! Motion 249/05 Haudenschild, Spiegel (AVeS). Protection contre les crues entre Thoune et Berne Motion 252/05 Kunz, Diemtigen (VLL). Tirer les leçons des intempéries (Sera examinée durant la session de septembre déjà) Motion 259/05 Zryd, Adelboden (PS). Liaisons ferroviaires avec le Kandertal et l’Engstligental L’urgence a été refusée aux interventions suivantes: Motion 183/05 Fuchs, Berne (UDC). Publicité paysagère Interpellation 195/05 Renggli, Bienne (PRD). Surveillance de l’espace public par des caméras Motion 196/05 Michel, Brienz (UDC). Suppression du tronçon à trois voies de l’A8 à Leissigen Interpellation 197/05 Zuber, Moutier (PSA). FIS et FIG: deux poids, deux mesures? Interpellation 211/05 Fuchs, Berne (UDC). Octroi la nationalité suisse sur la base de faux papiers Motion 217/05 Eberhart, Erlenbach (UDC). Utilisation des immeubles difficiles à vendre Motion 221/05 Brönnimann, Zimmerwald (UDC). Problèmes de stationnement dans le quartier du Wankdorf Motion 225/05 Blank, Aarberg (UDC) / Hess, Stettlen (UDC) / Pauli, Schlieren (UDC). Rationalisation des débats parlementaires Motion 231/05 Blaser, Heimberg (PS). Lutte contre l’abus d’alcool parmi les jeunes Motion 233/05 Guggisberg, Kirchlindach (UDC) / Hess, Stettlen (UDC) / Pauli, Schliern (UDC). Construction de logements sur le Viererfeld Motion 236/05 Wisler Albrecht, Berthoud (PS). Non à la centralisation des offices des locations Motion 239/05 Sommer, Melchnau (PEV). Changement de système dans l’indemnisation des directions des écoles Motion 240/05 Meyer, Roggwil (PS). Euro 2008 : engagement financier du canton Motion 250/05 VLL (Kunz, Diemtigen). Combattre l’inégalité salariale Motion 251/05 Kunz, Diemtigen (VLL). Maîtrise des coûts dans l’administration bernoise 484 8 septembre 2005 Motion 255/05 Graber, Horrenbach-Buchen (UDC). Modèles imaginatifs pour les conférences régionales de l’Oberland Ouest Postulat 257/05 Heuberger, Oberhofen (UDC). Coordination de la médecine de pointe Motion 258/05 Häsler, Wilderswil (VLL) / von Allmen, Gimmelwald (PS) / Anderegg, Grindelwald (PRD) / Ernst, Brienz (UDF) / Fischer, Meiringen (UDC). Mise en œuvre de la réforme des districts et de la réforme judiciaire Le président. La majorité du Bureau a décidé d’installer un accès Internet sans fil à l’Hôtel du gouvernement. Sa majorité a également décidé que cet accès n’existerait pas dans la salle du Grand Conseil. Quant à la journée de solidarité des députés en faveur des régions bernoises touchées par les intempéries, elle aura lieu le 16 septembre prochain. Les députés ne toucheront aucune indemnité, il s’agira de bénévolat. 132/2005 Motion urgente Heuberger, Oberhofen (VLL) / KüngMarmet, Gessenay (UDC) / Künzler, Guttannen (PS) / Schneiter, Thierachern (UDF) / Staub-Beccarelli, Thoune (PRD) / Bieri, Goldiwil (PEV) – Formation en soins infirmiers dans les régions Texte de la motion du 13 juin 2005 1. Dans le cadre du projet « Nouveau système de formation dans la santé publique », le Conseil-exécutif est chargé de prévoir dès le départ la gestion de filiales des écoles sur les sites existants dans les régions. 2. Les décisions fondamentales pour l’avenir des écoles régionales de formation du personnel soignant doivent être prises rapidement. 3. La date à laquelle ces décisions seront prises doit être fixée de manière à laisser aux écoles concernées le temps de planifier l’organisation de leur personnel et de procéder au recrutement des candidates et des candidats à la formation en soins infirmiers. 4. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale et la Direction de l’instruction publique doivent apporter la preuve que les hôpitaux, les EMS et le système de maintien à domicile MAD disposent dans les régions de personnel soignant qualifié en nombre suffisant. 5. Il faut s’assurer que la nouvelle structure de la formation permettra le maintien et le développement du niveau de qualité actuel. Il faudra à cet effet exploiter les synergies entre les écoles et la pratique, notamment les centres hospitaliers régionaux, et offrir aux écoles la possibilité d’entrer en compétition et en collaboration. Développement Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le projet « Nouveau système de formation », pas plus que la création d’un centre de compétences, mais bien le caractère exclusif d’une nouvelle institution de formation, unique, de grande taille et centralisée. Dans le cadre de la mise en oeuvre du « Nouveau système de formation », les régions et les organismes responsables des écoles régionales de soins infirmiers doivent pouvoir compter sur une politique fiable et prévisible des autorités cantonales. Les écoles spécialisées existantes pour le personnel soignant, les syndicats hospitaliers régionaux et les établissements hospitaliers ont besoin de directives claires et d’une planification à long terme afin de pouvoir définir – correcte- Instruction publique ment, dans les temps et de manière responsable – l’avenir de leurs institutions et l’assistance hospitalière dans leur région. Or une décision qui ne prévoit que ponctuellement la gestion de filiales et encore, uniquement en cas de saturation totale du futur centre de compétences de Berne, exclut toute planification digne de ce nom. Hormis le centre, aucune perspective claire n’est offerte aux parents et aux étudiants. Face à ces incertitudes, les enseignants quitteront leur poste à la première occasion. Lorsqu’elle prend des décisions concernant l’avenir de la formation du personnel soignant, la Direction de l’instruction publique doit tenir compte, non seulement des critères généraux issus de la théorie de la formation, mais également des exigences particulières propres à cette profession. L’expérience montre que les étudiantes et étudiants formés et recrutés dans une région ont tendance à y rester une fois diplômés (cf. résultats d’une enquête au sein des institutions de l’Oberland bernois). Ceci vaut également pour le recrutement de personnes désireuses d’acquérir une deuxième formation, que leur attachement à une région pour des raisons familiales rend d’autant moins mobiles. La prise en charge des soins est une obligation légale. La LAMal prévoit que les soins doivent être garantis, tant dans le domaine des soins aigus que dans celui du traitement de longue durée dans les EMS et au sein du système MAD. En outre, les soins doivent être appropriés, de qualité et économiques. Ce principe s’applique également aux régions. Grâce aux liens étroits de proximité et de collaboration qui les unissent, les écoles de soins infirmiers et les centres hospitaliers régionaux sont à même de garantir une formation moderne et axée sur la pratique, tout en offrant au personnel qualifié une intégration immédiate et peu coûteuse dans les hôpitaux. A contrario, les hôpitaux ne souhaitent guère mettre personnel et places de stage à la disposition d’étudiants envoyés par une centrale extérieure. Le cas échéant, face à la centralisation prévue, il conviendrait de démarrer un projet pilote, afin d’explorer et d’évaluer le fonctionnement d’une formation décentralisée ainsi que l’accueil qui lui serait réservé. Les hôpitaux Thun-Simmenthal SA et du fmi, la Chambre d’économie publique de l’Oberland bernois, le Landrat ainsi que le Berner Oberland Oberländer Pflegedienstleistungen ect soutiennent et demandent également, pour des motifs économiques, la création de filiales régionales. L’école professionnelle de l’Oberland bernois conviendrait à un projet pilote, auquel elle est disposée à participer. Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le nouveau système de formation aux professions de la santé crée de nouveaux profils professionnels. Le cycle secondaire II, par exemple, propose désormais une formation d’assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC). La première volée d’ASSC dans le canton de Berne a terminé cette année le cursus pilote à Langenthal. Entre-temps, la formation a été lancée à l’échelle cantonale, avec 240 nouvelles inscriptions en 2005, réparties dans l’ensemble des régions germanophones. La formation est proposée par les hôpitaux, les foyers et le système de soins à domicile (Spitex) de toutes les régions, où l’enseignement est également dispensé. A compter de 2006, des formations ASSC plus courtes seront en outre ouvertes aux adultes au niveau régional. A l’issue de leur formation, les ASSC peuvent accéder directement à un poste ou poursuivre leur formation au niveau tertiaire. Les filières d’infirmier ou d’infirmière diplômé-e en école supérieure (ES) remplacent les anciennes formations de diplôme en soins infirmiers de niveaux I et II. Le pro- Instruction publique 8 septembre 2005 gramme de la nouvelle formation a été développé au niveau intercantonal avec les cantons d’Argovie et de Zurich. Sa structure est modulaire et quatre orientations spécifiques sont proposées dans le canton de Berne : soins aigus, longs séjours, psychiatrie, KJFF (enfants, jeunes, femmes, famille). A moyen terme, ce programme sera intégré dans un plan d’études cadre à l’échelle nationale, comme le prescrit l’ordonnance fédérale concernant les conditions minimales de reconnaissance des filières de formation et des études postdiplômes des écoles supérieures. La formation en soins infirmiers est ainsi uniformisée pour toute la Suisse au niveau des écoles supérieures. Dans le canton de Berne, la formation de soins infirmiers en école supérieure accueillera ses premiers élèves dès l’automne 2005. Il s’agira là d’une classe pilote qui sera proposée au centre de formation de l’Hôpital de l’Ile, en collaboration avec les autres écoles de soins infirmiers et le monde professionnel. Parallèlement, la Direction de l’instruction publique a lancé un projet visant à mettre sur pied un centre de compétences Ecole supérieure de soins infirmiers (HF Pflege), qui consistera à réunir les sept écoles de soins infirmiers en une seule entité, gérée dans le cadre d’un contrat de prestations. Actuellement, divers types de structure sont à l’étude ; ils ont été soumis aux organes responsables. Le Conseil-exécutif prendra en principe à la fin octobre les décisions relatives à la future structure du centre de compétences HF Pflege, sa composition, son organisation et son mode de gestion, ainsi qu’à la transition entre les responsables actuels et la nouvelle entité. Outre la partie scolaire de la formation, l’offre de places de stage sera décisive pour pouvoir garantir que les besoins en personnel seront satisfaits. Ces places devront absolument être proposées aussi bien dans les régions qu’en ville de Berne. L’expérience montre que le lieu de stage est au moins aussi important que le lieu de la formation scolaire pour l’attachement des étudiants à leur région. Chiffre 1 Lors des débats sur la stratégie de la formation, le Grand Conseil a déjà adopté une déclaration de planification exigeant la mise en place de filiales régionales du centre de compétences. A condition qu’il soit possible de recruter suffisamment d’étudiants, que la formation modulaire de l’école supérieure puisse être organisée de manière décentralisée, que le canton de Berne puisse assumer les répercussions financières et que les infrastructures nécessaires puissent être mises à disposition, le Conseil-exécutif est prêt à mettre des filiales régionales en place. Indépendamment de cette décision, le centre de compétences sera en réseau avec les professionnels offrant des places de stage dans les régions, autrement dit les hôpitaux, les foyers et les services d’aide et de soins à domicile (Spitex). Chiffre 2 Le Conseil-exécutif prendra les décisions relatives au centre de compétences avant la fin du mois d’octobre, y compris pour ce qui concerne les filiales régionales. Les sept écoles de soins infirmiers et leurs partenaires responsables sont étroitement associés au processus depuis le début du projet et peuvent continuer à influencer l’élaboration des bases de décision. Chiffre 3 Dans le cadre de la planification du remplacement des formations, la Direction de l’instruction publique et la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale ont déjà décidé que les écoles régionales de soins infirmiers pourraient accepter des élèves dans les anciennes filières jusqu’en 2007, voire 2008 si nécessaire. Un délai de transition suffisant est prévu pour le passage au nouveau centre de compétences afin de tenir compte de la planification du personnel et du 485 recrutement des candidats et des candidates à la formation en soins infirmiers. Une planification détaillée du processus de transition précisera comment s’équilibreront les filières à supprimer et les nouvelles filières, afin d’assurer que le nombre de personnes finissant leur formation reste stable d’une année à l’autre. Chiffre 4 La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale établit des prévisions relatives aux besoins en personnel professionnel qualifié dans les hôpitaux, les homes et les soins à domicile. Cette planification est déterminante pour la mise à disposition de places de stage, réparties dans tout le canton, et pour le contrat de prestations entre la Direction de l’instruction publique et les écoles de soins infirmiers ou, dorénavant, le centre de compétences. Les places de formation offertes tant dans les écoles que dans le milieu professionnel seront ainsi assez nombreuses pour garantir que le personnel nécessaire reste disponible, y compris dans les régions. Chiffre 5 Le maintien de la qualité de formation antérieure et l’assurance de disposer du personnel nécessaire, en particulier dans les centres hospitaliers régionaux, comptent parmi les conditions générales déterminantes de projet du centre de compétences HF Pflege. La solution intercantonale intégrée pour le développement, l’introduction et l’évaluation du nouveau programme de formation aura un effet positif sur la qualité. Les nouvelles structures à créer devront garantir, outre le maintien de la qualité (compte tenu du nouveau programme modulaire), que les nouvelles filières de formation pourront recourir au maximum aux infrastructures existantes ainsi qu’aux formateurs et formatrices actuels. Proposition du Conseil-exécutif : Chiffre 1 : adoption sous forme de postulat. Chiffres 2 à 5 : adoption. 135/2005 Motion urgente Schär-Egger, Lyss (PS) / Sutter, Bienne (UDC) / Hofer, Bienne (VLL) / Kneubühler, Nidau (PRD) / Staub-Lerch, Lyss (PEV) – Réorganisation des écoles pour le personnel soignant dans le canton de Berne : les véritables priorités Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de 1. donner plus de poids à la garantie pour les hôpitaux de la possibilité de recruter du personnel en nombre suffisant et aux intérêts des étudiants et du personnel enseignant qu’aux gains en efficience escomptés suite à la concentration à Berne des filières professionnelles des futures écoles supérieures; 2. cantonaliser les écoles en soins infirmiers existantes, comme c’est le cas dans le reste du secteur tertiaire (à l’exception de l’école hôtelière de Thoune) et, lors de cette réorganisation, de respecter les principes suivants : a. le centre de compétences en matière de soins infirmiers doit pouvoir adapter son offre et ses structures avec souplesse et rapidité en fonction des changements dans le secteur de la santé; b. une stratégie cantonale uniforme doit être appliquée; c. la qualité de la formation doit être assurée et développée au plus haut niveau; 3. prévoir et mettre en oeuvre une formation décentralisée, en étroite collaboration avec la pratique et comportant des classes de 20 à 24 étudiants; 486 8 septembre 2005 4. face à l’augmentation de la demande, garantir dans tout le canton l’approvisionnement des institutions de santé en personnel soignant, dont la formation sera par ailleurs axée sur les objectifs spécifiques à la profession. Développement Le débat sur la réorganisation des écoles pour le personnel soignant dans le canton de Berne est aujourd’hui dans l’impasse. Bloqués sur la forme juridique, les acteurs ne cessent d’explorer de nouveaux modèles. Le canton doit assumer ses responsabilités et fixer les conditions générales et un calendrier précis. En acceptant la loi sur les soins hospitaliers, la population du canton de Berne a donné un signal clair qui doit être respecté dans le domaine de la formation professionnelle. Or, tant du point de vue qualitatif qu’économique, rien ne prouve que la formation du personnel soignant dispensée dans le cadre d’une société anonyme de droit privé soit meilleure qu’au sein d’une institution cantonale. L’essentiel, pour la formation, est qu’elle soit le plus décentralisée possible : l’infrastructure existe, l’étroite collaboration entre école et pratique est un facteur de qualité décisif, et la formation décentralisée incite davantage les diplômés à rester dans leur région. Il faut à tout prix éviter que seules les institutions de la ville de Berne puissent compter sur du personnel diplômé du même canton, alors que les institutions régionales doivent recruter toujours plus de personnel à l’étranger. (3 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Dans le nouveau système de formation aux professions de la santé, les formations de diplôme en soins infirmiers de niveaux I et II (DN I / DN II) dispensées actuellement vont être remplacées par des filières de formation conduisant au diplôme d’infirmier ou d’infirmière délivré par une école supérieure. Le programme de cette nouvelle formation a été conçu dans le cadre d’une collaboration avec les cantons d’Argovie et de Zurich. Sa structure est modulaire et quatre orientations seront proposées dans le canton de Berne : soins aigus, soins de longue durée, psychiatrie et KJFF (enfant-jeunefamille-femme). L’Ecole supérieure de soins infirmiers accueillera ses premiers élèves dès l’automne 2005. Il s’agira là d’une classe pilote qui sera proposée au centre de formation de l’Hôpital de l’Ile, en collaboration avec les autres écoles de soins infirmiers et le monde professionnel. Parallèlement, la Direction de l’instruction publique a lancé un projet visant à mettre sur pied un centre de compétences Ecole supérieure de soins infirmiers (HF Pflege), qui consistera à réunir les sept écoles de soins infirmiers en une seule entité, gérée dans le cadre d’un contrat de prestations. Actuellement, divers modèles de gestion sont à l’étude ; ils ont été soumis aux organes responsables. Le Conseil-exécutif décidera en principe à la fin octobre de la future structure de la formation et de la transmission de responsabilité à la nouvelle organisation. Chiffre 1 Le maintien et le développement de la qualité ainsi que la garantie pour les hôpitaux, les foyers et les organisations d’aide et de soins à domicile (Spitex) de pouvoir recruter du personnel qualifié en nombre suffisant font partie des principales conditions générales présidant à la planification et à la mise en place du centre de compétences Ecole supérieure de soins infirmiers (HF Pflege). Dans le cadre de ce projet, diverses solutions sont à l’étude afin de déterminer dans quelles structures le nouveau programme de formation pourra être mis en œuvre dans des conditions optimales. Ces différentes solutions devront être examinées selon divers Instruction publique critères, notamment les coûts et la rentabilité, ou encore les incidences sur les personnes en formation ou le personnel. Le Conseil-exécutif ne prendra pas sa décision uniquement en fonction des coûts mais sur la base de l’ensemble des critères. Chiffre 2 Le regroupement des écoles de soins infirmiers en un centre de compétences est l’une des solutions qui font actuellement l’objet de réflexions, auxquelles sont associés les organes responsables. Les principes formulés dans la motion sont tout aussi applicables avec un organe responsable privé qui poursuivrait les mêmes objectifs dans un cadre similaire, comme le montre l’exemple cité dans l’intervention. Le Conseil-exécutif se prononcera en principe à la fin octobre sur une responsabilité cantonale ou privée, en fonction des éléments d’information que lui aura transmis la Direction de l’instruction publique. Chiffre 3 Lors des débats sur la stratégie de la formation, le Grand Conseil a adopté une déclaration de planification exigeant la mise en place de filiales régionales du centre de compétences. Il convient de souligner que compte tenu du caractère modulaire du programme d’études, on ne peut plus véritablement parler de classes. Le Conseil-exécutif partage néanmoins l’avis de la motionnaire, selon lequel il faut tabler sur un effectif minimal de 20 à 24 étudiants. A condition qu’il soit possible de recruter suffisamment d’étudiants, que la formation modulaire de l’école supérieure puisse être organisée de manière décentralisée, que le canton de Berne puisse assumer les répercussions financières et que les infrastructures nécessaires puissent être mises à disposition, le Conseilexécutif est prêt à mettre des filiales régionales en place. Indépendamment de cette décision, le centre de compétences sera en réseau avec les professionnels offrant des places de stage dans les régions, autrement dit les hôpitaux, les foyers et les services d’aide et de soins à domicile (Spitex). Chiffre 4 Comme mentionné précédemment au chiffre 1, la garantie d’une relève suffisante en personnel infirmier pour les hôpitaux est une des principales conditions générales présidant à la création d’un centre de compétences. Le rassemblement des forces et des compétences sur plusieurs sites et l’introduction d’un nouveau programme de formation uniforme et modulaire permettront de créer une institution qui sera à même de réagir avec rapidité et souplesse à l’augmentation ou à la modification des besoins du monde du travail. Outre la partie scolaire de la formation, l’offre de places de stage sera décisive pour pouvoir garantir cette disponibilité des ressources en personnel. Ces places devront absolument être proposées aussi bien dans les régions qu’en ville de Berne. L’expérience montre que le lieu de stage est au moins aussi important que le lieu de la formation scolaire pour l’attachement des étudiants à leur région. Proposition du Conseil-exécutif Chiffre 1 : adoption. Chiffre 2 : adoption sous forme de postulat. Chiffre 3 : adoption sous forme de postulat. Chiffre 4 : adoption. Instruction publique 8 septembre 2005 142/2005 Motion urgente Balli-Straub, Langenthal (PS) – Ecole supérieure de soins infirmiers : égalité des chances Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de : 1. s’assurer que, dans les futures classes de l’école supérieure de soins infirmiers, les régions seront prises en compte en fonction du nombre d’étudiants et de la mise à réseau avec l’hôpital; 2. veiller, en outre, à une répartition équitable entre les régions et à l’association au processus des écoles de soins infirmiers existantes. Développement L’école supérieure de soins infirmiers fait actuellement l’objet de travaux de mise au point. Il convient de créer suffisamment de places d’apprentissage pour couvrir les besoins de manière adéquate. Une solution possible serait la mise sur pied d’un centre de compétences, garant de standardisation et de qualité, et auquel participeraient tous les organismes responsables. Il conviendrait d’en étudier des modèles clarifiant les compétences et autonomies partielles respectives attribuées à la centrale et aux régions. Le début de la formation est prévu pour 2006. Elle devrait comprendre 40 pour cent d’enseignement, 40 pour cent de pratique et 20 pour cent de stages et transferts. Suite à l’adoption très claire de la déclaration de planification présentée par la députée Bethli Küng pour les classes régionales décentralisées, laquelle fait explicitement référence aux écoles infirmières existantes de Haute-Argovie, du Seeland et de l’Oberland, on peut partir du principe que les classes décentralisées font partie du projet. Il importe à présent de faire connaître au Conseil-exécutif et au groupe de projet les exigences du Grand Conseil. Le point adopté de la motion M 204/2004 demande le regroupement de toutes les écoles de soins infirmiers, sans distinction, sous la houlette d’un seul organe responsable. Dans le cadre d’une régionalisation, il importe de tenir compte du nombre d’étudiants et des infrastructures existantes, tout en garantissant une répartition régionale équitable du personnel nécessaire. (18 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Dans le nouveau système de formation aux professions de la santé, les formations de diplôme en soins infirmiers de niveaux I et II (DN I / DN II) dispensées actuellement vont être remplacées par des filières de formation conduisant au diplôme d’infirmier ou d’infirmière délivré par une école supérieure. Le programme de cette nouvelle formation a été conçu dans le cadre d’une collaboration avec les cantons d’Argovie et de Zurich. Sa structure est modulaire et quatre orientations seront proposées dans le canton de Berne : soins aigus, soins de longue durée, psychiatrie et KJFF (enfant-jeunefamille-femme). L’Ecole supérieure de soins infirmiers accueillera ses premiers élèves dès l’automne 2005. Il s’agira là d’une classe pilote qui sera proposée au centre de formation de l’Hôpital de l’Ile, en collaboration avec les autres écoles de soins infirmiers et le monde professionnel. Parallèlement, la Direction de l’instruction publique a lancé un projet visant à mettre sur pied un centre de compétences Ecole supérieure de soins infirmiers (HF Pflege), qui consistera à réunir les sept écoles de soins infirmiers en une seule entité, gérée dans le cadre d’un contrat de prestations. Actuellement, divers modèles de gestion sont à l’étude ; ils ont été soumis aux organes responsables. Le Conseil-exécutif décidera en 487 principe à la fin octobre de la future structure du centre de compétences HF Pflege et de la transmission de responsabilité à la nouvelle organisation. Chiffre 1 Comme la motionnaire le mentionne, le Grand Conseil a d’ores et déjà adopté une déclaration de planification exigeant la mise en place de filiales régionales du centre de compétences, dans le cadre des débats sur la stratégie de la formation. A condition qu’il soit possible de recruter suffisamment d’étudiants, que la formation modulaire de l’école supérieure puisse être organisée de manière décentralisée, que le canton de Berne puisse assumer les répercussions financières et que les infrastructures nécessaires puissent être mises à disposition, le Conseil-exécutif est prêt à mettre des filiales régionales en place. Indépendamment de cette décision, le centre de compétences sera en réseau avec les professionnels offrant des places de stage dans les régions, autrement dit les hôpitaux, les foyers et les services d’aide et de soins à domicile (Spitex). Chiffre 2 Lors de la mise en place du nouveau centre de compétences HF Pflege, on s’assurera, tout en tenant compte des conditions générales (programme de formation modulaire, infrastructure disponible, capacité en personnel, rentabilité etc.), que les places de formation dans les écoles, mais aussi les places de stage, soient réparties entre les régions. Tant que toutes les bases de décision n’ont pas été réunies, il est impossible de dire si toutes les régions pourront être traitées sur un pied d’égalité. Les sept écoles de soins infirmiers ont d’emblée été associées aux travaux engagés dans le cadre de ce projet. Les organes responsables peuvent régulièrement prendre position lors de « jours fixes » et de consultations. Proposition du Conseil-exécutif : adoption sous forme de postulat. 179/2005 Motion urgente Eichenberger, Zollikofen (PRD) – Formation du personnel soignant : garantir la relève Texte de la motion du 21 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé 1. de maintenir et d’utiliser les filières de formation confirmées lors de la restructuration de la formation du personnel soignant, 2. de garantir et de développer la qualité de la formation, 3. d’exposer les conséquences de la création d’un centre de compétences centralisé à Berne et d’en présenter au Grand Conseil une récapitulation des avantages et des inconvénients. Développement Jusqu’à présent, les filières de formation proposées par les différentes écoles ont permis d’assurer une formation de grande qualité, adaptée aux besoins. Les autorités responsables de la formation devaient s’affirmer dans la concurrence et adapter régulièrement leurs programmes de formation aux besoins présents et à venir ; cela vaut également aujourd’hui. C’est un système qui a donné la preuve de sa rationalité, raison pour laquelle il doit être conservé dans ses traits fondamentaux. (1 cosignataire) 488 8 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le nouveau système de formation aux professions de la santé crée de nouveaux profils professionnels. Le cycle secondaire II, par exemple, propose désormais une formation d’assistante en soins et santé communautaire (ASSC). Au tertiaire, les anciennes formations de diplôme en soins infirmiers de niveaux I et II (DN I et DN II) sont remplacées par les nouvelles filières de formation d’infirmier ou d’infirmière diplômé-e en école supérieure (ES). Le programme de la nouvelle formation a été développé au niveau intercantonal avec les cantons d’Argovie et de Zurich. Sa structure est modulaire et quatre orientations spécifiques sont proposées dans le canton de Berne : soins aigus, longs séjours, psychiatrie, KJFF (enfants, jeunes, femmes, famille). A moyen terme, ce programme sera intégré dans un plan d’études cadre à l’échelle nationale, comme le prescrit l’ordonnance fédérale concernant les conditions minimales de reconnaissance des filières de formation et des études postdiplômes des écoles supérieures. La formation en soins infirmiers est ainsi uniformisée pour toute la Suisse au niveau des écoles supérieures. La formation continue n’est pas soumise à cette règle. Chiffre 1 En raison de l’ordonnance fédérale mentionnée ci-dessus et er entrée en vigueur le 1 avril 2005, les anciennes filières de formation ne peuvent pas être maintenues. Les nouveaux cursus d’infirmier ou d’infirmière diplômée ES doivent respecter un plan d’études cadre uniforme pour toute la Suisse. Le programme prévu pour les filières bernoises est modulaire et impliquera que l’harmonisation et la coordination entre les différents établissements de formation soient encore plus marquées qu’auparavant. Chiffre 2 Le maintien de la qualité de formation antérieure et l’assurance de disposer du personnel qualifié nécessaire comptent parmi les conditions générales déterminantes pour l’élaboration des filières d’études à l’école supérieure de soins infirmiers du canton de Berne. Le nouveau programme a été préparé par des enseignants et enseignantes et par des représentants et représentantes du milieu professionnel ayant à leur actif l’expérience réussie des formations antérieures. Cette approche a permis un important transfert de connaissances. Le regroupement des atouts grâce à une solution intercantonale intégrée pour le développement, l’introduction et l’évaluation du nouveau programme aura également un effet positif sur la qualité. Chiffre 3 Conformément à la loi cantonale sur la formation professionnelle, dans sa teneur actuelle comme dans la nouvelle, il appartient exclusivement au Conseil-exécutif de fixer et de délimiter les prestations qui sont déléguées à une école professionnelle ou à une école supérieure. La Direction de l’instruction publique a lancé un projet de constitution d’un centre de compétences pour la formation en soins infirmiers en ES (HF Pflege). Ce projet prévoit de regrouper les sept écoles de soins infirmiers en une entité unique, gérée selon un contrat de prestations. Différents types de structures sont actuellement à l’étude et les responsables les évaluent dans le cadre d’une consultation. A la fin d’octobre en principe, le Conseilexécutif prendra une décision quant à la future structure, à la composition, l’organisation et la direction du centre de compétences HF Pflege et à la transition entre les organismes actuels et la nouvelle entité. Proposition du Conseil-exécutif Chiffre 1 : rejet. Chiffre 2 : adoption. Chiffre 3 : rejet. Instruction publique Le président. Ces quatre motions sont examinées conjointement. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). En matière de formation en soins infirmiers, beaucoup de choses doivent être changées. Actuellement, nous avons des structures scolaires qui se sont développées au fil des années, qui ont fait leurs preuves et qui sont ancrées dans les autorités locales. Une nouvelle systématique de formation éveille des espoirs quant à une meilleure qualité des soins dans les différentes branches. La mobilité des employés doit aussi être mieux utilisée. Certains aspects méritent toutefois que l’on s’y arrête plus longuement. Ainsi nous demandons-nous s’il est vraiment nécessaire de modifier toutes les structures existantes. Nous allons extorquer aux régions de nouvelles substances vitales, comme cela a été le cas ces derniers temps dans d’autres domaines comme la réforme administrative, la réforme judiciaire notamment. C’est précisément ce qui a incité certains députés à déposer la présente motion. Nous demandons aussi que les écoles existantes disposent d’une planification qui puisse leur donner une certaine assurance. Nous aimerions pouvoir conserver certaines structures et ne pas voir tout disparaître. C’est la raison de notre motion. Mme Margreth Schär-Egger, Lyss (PS). Au moment où nous avons déposé la présente motion, on ne pouvait voir clairement quelle forme aurait le centre de compétences. Aujourd’hui encore, bien des points ne sont pas fixés. Nous savons qu’en fin de compte, c’est le Conseil-exécutif qui décidera. Aussi nous paraît-il important de connaître la position du Grand Conseil et des représentants des régions. Actuellement, une consultation est en cours, portant sur cinq modèles de formation. Il nous paraît important que, par le biais de ces motions, nous insistions une fois encore sur l’importance de l’offre régionale, sur la proximité entre école et pratique. Le gouvernement se déclare disposé à accepter les points 1 et 4 de mon intervention sous forme de motions, les points 2 et 3 comme postulats. J’accepte de transformer ces deux points en postulats mais j’attends du gouvernement qu’il tienne compte des réponses à la procédure de consultation et accorde un certain poids aux motions de ce jour. Mme Dorette Balli-Straub, Langenthal (PS). Ma motion ne prétend pas non plus s’opposer à un centre de compétences. Mais elle tire son origine dans la crainte d’un traitement à deux vitesses des différentes régions. J’aimerais d’abord entendre la discussion avant de décider si je la transforme ou non en postulat. M. Peter Eichenberger, Zollikofen (PRD). Notre but commun doit être d’arriver à une application optimale des réformes en cours. Ma motion porte sur tous les endroits où se situe une école de formation du personnel soignant. Le point 2 de ma motion n’est pas contesté par le gouvernement. Quant au point 3, dont le but n’est pas de mener un débat sur les compétences du Grand Conseil et du Conseilexécutif, je le retire. Je consens enfin à transformer le point 1 de ma motion en postulat, me ralliant ainsi à la position qu’adoptera le groupe libéral face aux autres motions. Mme Eva Baltensperger, Zollikofen (PS). La majorité du groupe socialiste se rallie aux propositions du Conseilexécutif. La qualité de la formation mais aussi l’offre de postes de formation ainsi que l’engagement efficace des moyens financiers sont pour nous des éléments essentiels. Instruction publique 8 septembre 2005 Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Suite à l’intégration de la formation en soins infirmiers dans le système fédéral de formation professionnelle et l’application du nouveau système de formation, le diplôme en soins infirmiers devient une formation tertiaire ; il est unifié sur le plan suisse. Les arguments avancés par les écoles régionales et surtout celles de l’Oberland, selon lesquels un engagement de personnel soignant suffisant ne pourrait s’effectuer que grâce à des structures de formation régionales, ne nous convainquent pas. Les jeunes sont disposés à faire d’assez longs trajets pour accomplir leur formation. Aussi le groupe AVeS s’opposera-t-il à tous les points des motions qui s’élèvent contre une concentration axée sur le futur des écoles de soins infirmiers et qui prétendent cimenter les structures existantes. Concrètement, il s’agit des points 1 et 5 de la motion Heuberger, du chiffre 3 de la motion SchärEgger, du chiffre 1 de la Motion Eichenberger et du chiffre 1 de la motion Balli. Pour le reste, nous suivrons les propositions du Conseil-exécutif. En conclusion, je vous adresse un appel : les exigences en matière de santé et dans les hôpitaux augmentent ; ne limitez pas une décision de politique de la formation par des œillères régionales. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). Le groupe VLL préconise l’adoption de ces quatre motions selon les recommandations du Conseil-exécutif. La réorganisation des filières de formation en matière de santé est très importante. Une chose est sûre : nous voulons un personnel de soins très bien formé. Cette préoccupation doit être au centre de toutes nos pensées. En ce qui concerne les centres de formation dans les régions, nous soutenons le gouvernement qui a choisi une voie pragmatique. Les préoccupations de politique régionale sont compréhensibles mais doivent être placées au second rang. Il est clair, à nos yeux, que les soins en matière de santé doivent être gérés par une direction centrale forte. Même des structures centralisées permettent de placer l’être humain au centre des préoccupations. Ce que nous voulons avant tout, c’est une solution optimale et nous espérons y arriver. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Le groupe PEV soutient dans sa majorité toutes les motions dans le sens préconisé par le gouvernement. Il rejette l’intervention Eichenberger même sous forme de postulat. Mais il attend du Conseilexécutif une réponse aux questions soulevées dans les motions Balli et Eichenberger. M. Peter Eichenberger, Zollikofen (PRD). La motion Heuberger est formulée de façon très générale, à l’exception du chiffre 1. Le groupe PRD n’aimerait pas prescrire des détails qui doivent encore être réglés dans le projet. Aussi saluerions-nous la transformation de ce point en postulat. Dans la motion Schär, le chiffre 1 nous pose également problème par son manque de clarté. Nous serions, là aussi, heureux que ce point soit transformé en postulat. Pour les autres chiffres de cette intervention, nous suivons les recommandations du gouvernement. Enfin, en ce qui concerne la motion Balli, nous ne voulons pas déterminer des régions. Nous sommes donc disposés à accepter cette intervention sous forme de postulat. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Je m’exprime seulement sur le chiffre 1 de la motion Eichenberger. La majorité du groupe PRD vous recommande avec insistance 489 d’accepter ce chiffre sous forme de postulat. Cette demande s’adresse notamment à tous ceux qui ont souvent reproché à la Direction de l’instruction publique d’user et d’abuser des différentes réformes. M. Franz Haldimann, Berthoud (UDC).C’est un sujet très difficile. Mes recherches ont clairement révélé que la centralisation recherchée sera appliquée au-dessus de toutes les têtes. Or les écoles en soins infirmiers déjà existantes et les nouvelles, dans la périphérie et au centre, doivent savoir maintenant comment planifier leur avenir. Elles doivent savoir si elles peuvent accepter des inscriptions. En cas de doute, tous les intéressés vont se diriger vers les centres. Le groupe UDC a examiné cette question dans le cadre des motions qui nous sont soumises. La majorité du groupe suivra les recommandations du Conseil-exécutif. Elle refusera toutefois le chiffre 1 de la motion Schär aussi bien sous forme de motion que de postulat. Nous craignons en effet des conséquences financières importantes. Quant à la motion Balli, nous allons majoritairement l’adopter sous forme de motion. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS). Je précise d’emblée que je suis infirmière et j’enseigne les soins infirmiers dans une des écoles dont il est question ici. Actuellement, nous formons dans le canton de Berne un personnel de la santé de très bonne qualité. Qu’allons-nous faire des recommandations du gouvernement à propos de ces différentes interventions ? Faut-il les prendre comme un petit sucre ou comme du Valium destiné à nous calmer ? Personnellement, je suis optimiste et je pense que nous pouvons aller de l’avant. Mais des adaptations du curriculum seront inévitables afin que les choses tournent bien. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Il est symptomatique de la part de la Direction de l’instruction publique de n’accepter le chiffre 1 de notre motion que sous forme de postulat. Et pourtant, le choix du modèle à appliquer en serait facilité. Le parlement a accepté ma déclaration de planification par 98 voix contre 58 et a également confirmé le fait qu’il désire des filiales des écoles dans les régions. Il est faux de vouloir comparer cette problématique avec celle de la formation des enseignants. Nous devons pouvoir former du personnel soignant dans les centres hospitaliers régionaux afin de pouvoir ensuite les engager sur place. Ne centralisons que ce qui est nécessaire de l’être. C’est ainsi que nous garantirons un personnel suffisant aux régions. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. Mme Elisabeth Blaser, Obertal (UDC). En tant qu’ancienne responsable des affaires sociales d’une commune rurale, j’ai pu remarquer que de nombreuses femmes choisissent comme seconde formation une profession de la santé. On parle constamment de promotion de la femme. Et voilà que nous voulons empêcher les femmes de la campagne, les mères de famille attachées à leur foyer, d’entreprendre une nouvelle formation. Je vous prie donc de prendre en considération les centres régionaux de formation. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Je tiens à préciser que lors du passage de la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale à la Direction de l’instruction publique, les contrats de prestations pour les écoles en soins infirmiers ont été reconduits sans modification. Les formations entreprises jusqu’ici ont pu continuer. Toutes les écoles connaissent leur sort jusqu’en 2010. 490 8 septembre 2005 La formation en soins infirmiers ne doit pas suivre les intérêts de la politique régionale. Elle doit se fonder sur la qualité et donc sur les intérêts des étudiants. Nous avons besoin de personnes hautement qualifiées. Mme Margreth Schär-Egger, Lyss (PS). Il semble que les groupes PRD et UDC ont quelque peine à accepter le chiffre 1 de ma motion en tant que tel. Je le maintiens toutefois puisque le gouvernement s’est déclaré disposé à l’accepter en tant que motion. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. D’abord trois remarques préalables. 1. La réforme dans le domaine de la formation en soins infirmiers est une réforme qui découle de la loi fédérale sur la formation professionnelle. Il ne s’agit pas d’un souhait cantonal ou d’une idée de la Direction de l’instruction publique, il s’agit d’un projet national. S’il y a effectivement ici nécessité d’agir, il ne faut pas du Valium mais des vitamines pour aller de l’avant, Madame Marti! C’est nécessaire, parce que d’autres cantons sont déjà prêts depuis longtemps et nous sommes à la traîne. Par conséquent, si on veut respecter la planification qui est la nôtre maintenant, on serait bien inspiré, dans ce canton, de respecter aussi le domaine des compétences et peut-être de laisser au gouvernement les compétences qui sont les siennes et au parlement les compétences qui sont les siennes. Il s’agit d’une réforme nationale qui découle d’une loi nationale et il faut agir maintenant dans le canton de Berne. 2. Trois cantons se sont mis ensemble pour donner du contenu à cette réforme en ce qui concerne le curriculum. Il s’agit des cantons d’Argovie, de Zurich et de Berne qui ont préparé un curriculum modulaire. Ce curriculum est en quelque sorte un exemple de coordination. Dans la stratégie de la formation, lorsqu’on a parlé des Hautes écoles, le Grand Conseil a réclamé la coordination entre les cantons et a demandé expressément au canton de Berne d’organiser cette coordination. Vous avez un exemple typique de bonne coordination et aujourd’hui j’entends déjà des gens qui remettent en question le contenu de cette coordination. Cette coordination, soit dit en passant, a déjà des effets à Zurich et dans le canton d’Argovie. Dans le canton de Zurich, on est déjà depuis 2004 dans une phase d’application, on a donc bien de l’avance et on assure une plus grande mobilité dans le domaine. 3. Nous sommes en présence d’une formation tertiaire. Les écoles supérieures ne sont pas des écoles qui appartiennent au secondaire II mais à la formation tertiaire. Comme on l’a dit, ce sont des femmes et des hommes qui sont âgés de plus de 20, 22, 25 ans qui font une formation même plus tard et qui sont prêts aussi à une certaine mobilité. Il faut en être conscient et cela est aussi un élément de la stratégie de la formation: on l’a toujours dit, ce qui appartient à l’école obligatoire se situe au niveau de la commune, au secondaire II au niveau de la région et le tertiaire doit subir une certaine concentration. J’aimerais revenir sur les interventions parlementaires. Le centre de compétences tel qu’il est prévu n’est pas contesté. Il s’agit maintenant de savoir si on va donner aux sites régionaux une certaine importance et les maintenir. Vous avez déjà eu une discussion ici à ce sujet dans le cadre de la stratégie de la formation, il y a une déclaration de planification. Le gouvernement dit dans sa réponse qu’il respecte les voeux du parlement lorsque ce sont des voeux politiques, à condition que certaines conditions soient données, telles que: premièrement, le nombre d’étudiants – nous avons fait certaines expériences dans le domaine de la formation des enseignants qui ont été plutôt pénibles et on nous demande Instruction publique toujours de tenir compte des expériences qu’on a faites et ici on en tient compte; deuxièmement, l’organisation et les infrastructures à disposition; troisièmement, des coûts supportables. Les coûts jouent un certain rôle! Le gouvernement dit que l’on peut entrer en matière sur des éléments de ce genre, à condition que ces éléments soient réunis. Il faut analyser ces éléments et c’est la compétence du gouvernement, dans sa décision vraisemblablement d’octobre, de donner une réponse à ces questions. Nous n’avons jamais exclu des variantes, mais nous disons que ces variantes doivent être analysées et doivent absolument répondre à ces critères. En ce qui concerne la sécurité de la planification, Madame Widmer a déjà été complète – c’est d’ailleurs un événement que la Direction de l’instruction publique soit soutenue par l’Alliance verte et sociale, c’est la première fois dans mon histoire que je reçois des compliments de la part de l’AveS en la matière ! – Je dois souligner à l’intention de Franz Haldimann que les écoles savent que jusqu’en 2007 elles peuvent engager et continuer les formations jusqu’à la fin de ces formations. En 2007, cela continuera avec l’actuelle organisation et depuis 2007 on peut continuer la fin de cette formation, les écoles le savent. Si vous visitez aujourd’hui la BAM, le salon de la formation, vous trouverez un stand où il y a des indications complètes en ce qui concerne ces informations. Parler des incertitudes de la planification ici, je regrette de dire que ce n’est pas tenir compte des informations que tous les organismes responsables ont reçues et qui sont claires et sont distribuées en public, jusque dans les salons de la formation qui sont organisés à Berne. Je m’élève en faux contre cet argument avançant que l’on ne sait pas où on en est. On sait très bien où on en est, mais peut-être certains ont un petit intérêt à créer artificiellement la confusion pour essayer d’influencer les processus. La répartition équitable des sites est une préoccupation du parlement, d’accord, mais vous devez savoir qu’il y a aussi d’autres préoccupations dans ce dossier. La formation en soi de haute qualité est une préoccupation fondamentale. La sécurité économique et la sécurité en matière d’assistance est aussi une préoccupation fondamentale pour la Direction de l’instruction publique dans la préparation de ce dossier, et également le fait d’avoir des coûts supportables, je l’ai dit. Je m’adresse à Madame Balli et à son intervention parlementaire. Mme Balli a posé trois questions: elle a parlé de la Haute-Argovie et du Seeland, une filière de formation de niveau II et quelle est la base de cette différenciation. Nous avons différencié ces éléments sur la base des indications que la Direction de la santé publique nous a données concernant le nombre d’étudiants et le potentiel des étudiants dans ces régions. Cela nous donne une indication à ce niveau-là pour différencier ces deux régions de cette manière. Qui va décider et quand va-t-on décider? On a un système de décisions dans cet Etat qui prévoit que ce genre de décision est de la compétence du gouvernement. Le gouvernement prévoit de prendre sa décision au mois d’octobre, après une procédure de consultation qui est organisée maintenant parmi les organismes responsables et les milieux concernés. On a rarement, dans une procédure de ce type qui est assez complexe, intégré d’une manière aussi intense les personnes qui sont concernées, en faisant des séances de travail en leur donnant les indications nécessaires, en introduisant un processus d’intégration des personnes concernées et des milieux concernés. Ainsi, le gouvernement est donc l’organe compétent, pour répondre à votre question 2. Quels sont les critères en ce qui concerne les filières, nous l’avons dit: il y a le critère géographique – certaines régions sont déjà desservies par plusieurs écoles, peut-être encore des écoles intercantonales ou d’un autre canton; il y a les infrastructures qui sont déjà existantes et l’accessibilité des régions qui jouent Instruction publique 8 septembre 2005 aussi un rôle dans la fixation de ces filières; le troisième critère, ce sont les chiffres actuels des étudiants du diplôme I et du diplôme II qui jouent aussi un rôle pour établir la répartition des filières. On a des critères qui sont somme toute assez objectifs et j’ajoute, Madame Balli, qui ont été communiqués à tous les organismes responsables qui savent exactement de quelle manière la Direction de l’instruction publique fixe les critères dans ce domaine. Pour ces raisons, en ce qui concerne les premières motions qui vous sont soumises, celle de Madame Schär, celle de Madame Balli et celle de Monsieur Heuberger, je vous demande de bien vouloir suivre en tous points le gouvernement. Nous avons besoin de la marge de manoeuvre que nous indiquons dans ces réponses, nous avons besoin de la possibilité d’analyser la situation après la procédure de consultation en tenant compte des avis des gens qui sont questionnés et nous avons ici une procédure absolument claire, transparente et conforme au fonctionnement d’un Etat moderne. Si maintenant le parlement intervient à son niveau pour donner des indications, je pense qu’il dénature la procédure de consultation et qu’il ne sert à plus rien d’organiser des procédures de ce genre, parce qu’il faut d’abord venir au parlement avec un projet et après organiser les procédures de consultation; on est en train de mélanger les rôles et ce n’est pas bien pour la clarté et la conduite d’un dossier. J’aimerais revenir sur la motion de Monsieur Eichenberger. Monsieur Eichenberger souhaiterait que le point 1 soit accepté comme postulat. Nous insistons ici sur le rôle des compétences et nous sommes d’avis que la question posée par Monsieur Eichenberger est de la compétence du gouvernement. Le gouvernement n’a pas du tout l’intention de faire tabula rasa des expériences qui ont été enregistrées jusqu’à maintenant dans la formation en soins infirmiers. Il sait exactement quelle est la situation et quels sont les avantages, quels sont les points positifs de certaines filières existantes à l’heure actuelle. Il n’a pas non plus l’intention de faire totalement abstraction d’une certaine culture qui existe dans le domaine, mais il a besoin de la marge de manoeuvre nécessaire pour organiser un système cantonal valable, efficace et qui tienne compte des réelles capacités financières du canton. C’est pourquoi il veut prendre les responsabilités, et ne pas s’asseoir autour du tapis vert. On a aussi consulté des experts, on discute avec les organismes responsables et on organise une procédure de consultation qui nous donne l’avis des gens concernés. Donc parler ici de « négociations autour du tapis vert » c’est exagéré à mon avis et ce n’est pas tenir compte véritablement de la procédure engagée. C’est pourquoi le gouvernement, sur ce point-là, est convaincu qu’il faut rejeter la motion de Monsieur Eichenberger, y compris sous forme de postulat. Sur le point 2, nous n’avons pas de différence. Sur le point 3, je vous prie de suivre les règles de la procédure habituelle, parce que nous avons organisé une procédure de consultation auprès des milieux concernés, je l’ai dit, que ces milieux concernés doivent prendre position et que le gouvernement souhaiterait véritablement avoir la possibilité de prendre ses décisions en fonction de l’avis des milieux concernés. Les milieux concernés, c’est-à-dire les organismes responsables, les hôpitaux à l’heure actuelle, qui ont une certaine expérience, participent à un processus qui se consolide pas à pas et qui va aboutir à une solution, j’en suis convaincu, satisfaisante pour l’ensemble du canton. Je vous prie dès lors sur le point 3 de rejeter également la demande de Monsieur Eichenberger. Le gouvernement reste sur les positions qui ont été les siennes jusqu’à maintenant et prie le parlement de bien vouloir le suivre. J’aimerais encore insister sur le fait que le gouvernement est totalement conscient aussi de ses responsabilités politiques dans ce dossier. Lorsque la décision tombera en 491 octobre de cette année, il saura tenir compte naturellement aussi du débat politique du parlement aujourd’hui, de la procédure de consultation ainsi que des avis déjà exprimés lors de la discussion lors de la stratégie de la formation, en particulier en ce qui concerne la déclaration de planification de Madame Küng à l’époque. Le président. Je vous signale que le point 3 de la motion Eichenberger a été retiré. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). Je l’ai déjà dit à deux reprises : nous ne nous opposons pas aux nouveautés ni à un nouveau curriculum, si celui-ci est bon. Mais il n’entrera en phase probatoire qu’au mois d’octobre 2005. La remarque de Madame Blaser est pertinente : si la seconde voie de formation est centralisée, cela peut poser des problèmes à certaines personnes. Il me paraît important que la Direction de l’instruction publique soit prête à inclure les résultats de la consultation dans le processus de décision. Ce n’est pas parce que nous pensons que tout est en ordre que nous transformons le chiffre 1 de notre motion en postulat. Nous n’avons jamais prétendu vouloir conserver toutes les structures. Mais si trop d’entre elles sont biffées, nous allons revenir à la charge avec d’autres interventions parlementaires. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). J’ai entendu plusieurs fois l’affirmation selon laquelle le refus des filiales d’écoles provenait de la crainte que celles-ci n’aient pas assez d’élèves. J’affirme ici et je voudrais que cela soit retenu dans le procès-verbal, que ces écoles ne se trouvent pas dans la luzerne mais qu’elles sont situées au centre des régions. Y suivre les cours n’est qu’une question d’organisation. Mme Dorette Balli-Straub, Langenthal (PS). Je m’élève ici contre les affirmations selon lesquelles les auteurs des motions examinées ici ont pour seule préoccupation le renforcement des régions au détriment de la qualité. Ce n’est absolument pas le cas. Nous n’avons d’ailleurs jamais dit vouloir refuser le nouveau curriculum. En fait, il manque une variante. Je donnerais quant à moi la préférence à une variante prévoyant un centre de compétences avec des filières de formation dans quatre régions. Je vous remercie de la discussion et me déclare disposée à transformer ma motion en postulat comme le demande le gouvernement. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Je remercie d’abord Madame Balli de ses déclarations. Ce n’est naturellement pas l’intention du gouvernement d’empêcher le parlement de s’exprimer sur un sujet de cette importance, mais nous aimerions simplement préciser les régimes des compétences, parce que les responsabilités sont après au niveau du gouvernement. J’ai vu ce qui s’est passé par la suite dans la formation des enseignants et des enseignantes: quand on avait des classes de six étudiants et des coûts assez élevés, on a eu de longues discussions ici au parlement pour savoir qui était responsable de cette situation. On aimerait éviter, en fonction des expériences qu’on a faites, des situations semblables. J’aimerais revenir sur les déclarations de Monsieur Heuberger en ce qui concerne les chiffres de la planification. La Direction de la santé publique nous a donné pour 2003, dans le domaine DN I et DN II, les chiffres de 569 diplômes au niveau des besoins. Effectivement, nous avons eu 80 pour cent de diplômés. Nous n’atteignons jamais les chiffres de la planification; ceux-ci sont atteints en fonction de l’attractivité 492 8 septembre 2005 et de l’intérêt que les gens portent à la profession. La planification cite certains objectifs, mais si nous atteignons ou non la planification est une autre question. Il ne faut pas trop se concentrer sur les chiffres de planification, il faut se concentrer sur les diplômés effectifs, y compris dans le système actuel DN I et DN II, pour savoir si on couvre les besoins ou non. A l’heure actuelle, nous sommes à 450 diplômés dans notre planification, mais il faut ajouter encore les diplômés des Hautes écoles spécialisées. Nous avons encore entre 40 et 50 personnes dans ce domaine-là qui suivront une formation. Si on prend l’ensemble des écoles supérieures, on arrive ainsi au chiffre d’environ 500 et là nous sommes conformes au chiffre de la planification de l’assistance citée par la Direction de la santé publique. On ne doit pas seulement considérer les seules écoles supérieures mais aussi les Hautes écoles spécialisées dans ce domaine. Quant à la deuxième formation pour les femmes, elle est importante, je suis d’accord, mais il faut là aussi tenir compte du potentiel de la région. Monsieur Eichenberger le sait, le Lindenhof avait voulu une fois organiser cela à Berne, mais en raison du manque d’intérêt, du manque d’inscriptions, on a dû renoncer à cette formation centralisée à Berne. Nous sommes d’ailleurs en train d’étudier le projet de la deuxième formation dans les écoles supérieures, mais nous devons trouver une solution où le potentiel est là pour que des femmes et des hommes – cela concerne principalement des femmes – puissent suivre cette deuxième formation avec un environnement nécessaire et surtout le nombre d’inscriptions suffisantes. Nous avons des contraintes de ce type, ce ne sont pas des contraintes qui intéressent le Grand Conseil, ce sont des contraintes qui intéressent typiquement un gouvernement et une Direction. J’ajouterai encore, pour ce qui concerne les deuxièmes formations, que nous partons avec des projets au niveau des écoles supérieures: là nous sommes dans les régions et là nous offrons, en particulier pour les femmes au niveau de la deuxième formation, des potentiels assez intéressants. Les soucis que vous avez, Monsieur Eichenberger, ce sont aussi nos soucis, nous les prenons à notre niveau et nous essayons de les résoudre à notre niveau. Je suis persuadé que nous avons peu de différences. Il y a la question régionale et c’est la question que le gouvernement devra politiquement résoudre. Je vous demande encore une fois de suivre le gouvernement dans ses réponses. Le président. Nous nous prononçons d’abord sur la motion 132/2005. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 sous forme de postulat 161 voix Contre 12 voix 2 abstentions Pour l’adoption des chiffres 2 à 5 Contre 172 voix 3 voix Le président. Nous passons au vote sur la motion 135/2005. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 Contre Pour l’adoption des chiffres 2 et 3 sous forme de postulats Contre 97 voix 70 voix 5 abstentions 162 voix 6 voix 6 abstentions Pour l’adoption du chiffre 4 Contre Instruction publique 172 voix 1 voix 1 abstention Le président. Le prochain vote porte sur l’intervention 142/2005 que Madame Balli a transformée en postulat. Vote Pour l’adoption de la motion sous forme de postulat 169 voix Contre 3 voix 2 abstentions Le président. Reste le vote sur l’intervention 179/2005. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 sous forme de postulat 108 voix Contre 59 voix 7 abstentions Pour l’adoption du chiffre 2 Contre 171 voix 1 voix 1 abstention 149/2005 Motion urgente PRD (Stalder, Berne) – Réforme de l’orthographe allemande : stopper l’introduction ! Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé : 1. de renoncer à introduire la réforme de l’orthographe alleer mande dans le canton de Berne le 1 août 2005; 2. d’empêcher en particulier l’acquisition de dictionnaires onéreux basés sur la réforme de l’orthographe allemande de 1996; 3. d’entreprendre dans ce sens une démarche auprès de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) afin de prévenir l’introduction précipitée de la réforme de l’orthographe dans l’ensemble des cantons alémaniques. Développement er 1. Le 1 août 2005, dans moins de deux mois, les organes politiques compétents voudraient faire entrer en vigueur la réforme de l’orthographe allemande qui a vu le jour dans les années nonante du siècle dernier. Les graphies classiques qui ne coïncideraient pas avec la réforme seraient dès lors jugées fautives, et seraient corrigées et notées en conséquence par les enseignants. 2. Ces trois dernières années, la réforme a fait l’objet de critiques justifiées, portant notamment sur les questions de majuscule/minuscule, écriture en un seul ou plusieurs mots. Se joignant à des écrivains influents de l’espace germanophone, des maisons d’édition et des journaux importants ont décidé de rejeter cette réforme et de s’en tenir à l’orthographe actuellement en vigueur. A posteriori – tardivement mais pas trop tard –, un Conseil de l’orthographe a été mis sur pied, qui a pour mission de soumettre la réforme de l’orthographe allemande à un examen critique. La Suisse est représentée au sein de ce Conseil. 3. Il y a dix jours, le Conseil de l’orthographe a adopté une nouvelle version des règles concernant la séparation des mots. Les mots composés comprenant un verbe en position finale peuvent désormais à nouveau s’écrire en un seul mot (par exemple, « zusammengesetzt » au lieu de « zusammen gesetzt »). Cette décision rectifie ainsi une des bévues les plus graves et les plus irritantes de cette Instruction publique 8 septembre 2005 réforme. Ces prochains mois, différents comités du Conseil de l’orthographe procéderont à l’examen d’autres points controversés. On peut dès lors s’attendre au rétablissement de nombreuses règles valables jusque là et qui avaient fait leurs preuves. 4. Etant donné les circonstances, il serait à la fois absurde et er irresponsable de maintenir au 1 août la date d’entrée en vigueur de la réforme de l’orthographe allemande. Tant que les éléments de la réforme devant être annulés n’auront pas été précisés, ce report doit également s’appliquer à toute entrée en vigueur partielle. La sagesse politique tout comme la sécurité juridique exigent que l’introduction des nouvelles réglementations soit différée jusqu’à ce que l’étendue de la réforme ait pu être clarifiée. (24 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 La réforme de l’orthographe allemande est entrée en vigueur er le 1 août 1998. La Direction de l’instruction publique du canton de Berne en a communiqué les modalités aux écoles dans la Feuille officielle scolaire de juin 1998. Celles-ci se basent sur une convention internationale et sur les recommandations de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) en la matière. Elles prévoient une période de transition de sept ans durant laquelle l’ancienne graphie ne peut être jugée comme fautive. Cette période est arrivée à échéance : en vertu de la décision de 1998, seules les nouvelles règles sont considérées comme correctes à partir de l’année scolaire 2005/2006. En Suisse, la réforme de l’orthographe allemande a été mise en application plus ou moins tacitement et sans faire trop de vagues. Mais suite aux critiques – parfois véhémentes – formulées en Allemagne contre la réforme, un Conseil de l’orthographe regroupant l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse a été mis sur pied pour revoir les points controversés. Ses propositions de modification devront être ratifiées par les organes compétents dans les trois pays. Compte tenu de la situation, la Direction de l’instruction publique a décidé de prolonger la phase d’introduction arrêtée en 1998 jusqu’à la ratification des propositions de modification. En conséquence, les modalités de 1998 continuent de s’appliquer dans les écoles du canton : les nouvelles règles d’orthographe sont enseignées à l’école, mais l’ancienne orthographe reste tolérée sans être sanctionnée. Cette mesure a un double avantage : elle est facile à appliquer et n’hypothèque pas l’avenir. Le Conseil-exécutif se prononce comme suit sur les exigences de la motion : 1. Il est demandé au chiffre 1 que le canton de Berne renonce à introduire définitivement la réforme de l’orthographe alleer mande dans ses écoles le 1 août 2005, que la période de transition soit prolongée et que la nouvelle orthographe n’entre donc en vigueur de manière complète et définitive que lorsque des solutions aux points controversés auront été trouvées. Cette demande a d’ores et déjà été satisfaite. La Direction de l’instruction publique était tenue de prendre er une décision pour le 1 août 2005. 2. La Direction de l’instruction publique ne donne pas d’instructions concernant les dictionnaires linguistiques. Elle part du principe que les écoles ont déjà fait l’acquisition de nouveaux dictionnaires dès l’entrée en vigueur de la réforme en 1998 et que ceux-ci sont régulièrement remplacés. 3. Vis-à-vis de la CDIP, avec qui il est régulièrement en contact lors de conférences notamment, le canton de Berne défend la mise en application de la réforme selon des modalités praticables. La Direction de l’instruction publique a 493 envoyé un courrier à la CDIP dans lequel elle demande la prolongation de la phase d’introduction jusqu’à l’arrêt de décisions concernant le rétablissement éventuel de certaines règles orthographiques. Etant donné que la réforme est réglée à l’échelon international, l’influence des cantons reste minime. La Direction de l’instruction publique entend toutefois veiller à ce que la réforme et les éventuelles corrections dont celle-ci fera l’objet soient appliquées de manière réfléchie dans le canton de Berne. Proposition : Adoption et classement des chiffres 1 et 3. Rejet du chiffre 2. M. Christoph Stalder, Berne (PRD). Je félicite le Directeur de l’instruction publique d’avoir décidé de prolonger la phase d’introduction de la réforme de l’orthographe allemande. J’ajouterai qu’il pouvait prendre cette décision avec une certaine sérénité, puisque dans la langue française il y a l’Académie française et non pas le gouvernement français qui fait loi. Je vous prie de soutenir la Direction de l’instruction publique dans sa décision en acceptant la présente motion. En ce qui concerne le classement des chiffres 1 et 3 de celle-ci, je me prononcerai en fin de discussion. Je retire par contre le chiffre 2 dans l’idée que la répartition des moyens est laissée aux écoles elles-mêmes. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Depuis 1996 déjà, les écoles travaillent à l’introduction de la nouvelle orthographe allemande. Il est donc impossible de faire marche arrière comme le demande le chiffre 1 de la motion. Le chiffre 2 doit être laissé à l’appréciation des écoles elles-mêmes et je remercie le motionnaire d’avoir retiré ce point. Le chiffre 3 est également impossible à adopter. C’est donc toute la motion que nous rejetons. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). Le groupe VLL rejette, lui aussi, cette motion. Nous déplorons que le canton de Berne se dissocie du consensus obtenu en Suisse allemande. Afin d’éviter absolument le chaos dans les écoles et les familles, nous vous prions de rejeter la présente motion. Nous regrettons la position de la Direction de l’instruction publique et ne comprenons pas sa démarche. M. Charles Stucki, Anet (PS). La majorité du groupe socialiste rejette à son tour la présente motion. Nous devons nous en tenir au texte de la motion qui demande un arrêt et non à l’interprétation de Monsieur Stalder qui prétend plutôt vouloir un moratoire. Si la motion devait être acceptée, nous demanderions son classement. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Le groupe UDC se déclare d’accord avec la réponse du Conseilexécutif. Il en accepte les chiffres 1 et 3 et préconise leur classement. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. La décision que nous avons prise n’est pas de stopper l’introduction de la nouvelle orthographe. Nous le disons au point 1, l’entrée en vigueur complète et définitive n’a pas été décidée à la date prévue, parce qu’il y avait encore trop d’insécurité. Ce que nous avons décidé, c’est de maintenir la tolérance de la faute. Nous sommes dans une situation très particulière maintenant. A ceux qui disent que l’on peut entrer en vigueur tout de suite avec la nouvelle orthographe, parce que de toute manière les choses ne vont pas s’améliorer, on peut tout de même souligner le fait que l’orthographe est une 494 8 septembre 2005 science précise et qu’à l’heure actuelle les différents points qui sont encore ouverts sont de nature de créer une certaine insécurité et peuvent conduire dans certaines écoles du secondaire I et du secondaire II à des situations parfois dures. Pour celui qui, par exemple, ne réussit pas un examen à cause de fautes d’orthographe et qui voit ensuite ces règles modifiées quelques mois ou quelques années plus tard, cela crée un grand sentiment d’injustice et d’insécurité. Je répète que, pour la Direction de l’instruction publique, la décision est er de dire que, à la date du 1 août 2005, l’entrée en vigueur de manière complète et définitive est repoussée d’une année en raison de l’insécurité. Comme l’a dit Monsieur Stalder, des décisions analogues ont été prises dans des grands Länder allemands qui vivent exactement la même situation que nous. Dans ce cas-là, nous sommes d’avis qu’il était raisonnable de le faire, d’autant plus que les écoles n’auraient pas pu être orientées de manière efficace juste au mois de juillet, parce que la communication de la CDIP était mauvaise. En ce qui concerne les questions de Monsieur Stalder sur ce qui va se passer l’année prochaine, la décision est une décision éminemment politique. Au mois de juillet ou août 2006, cela dépendra de beaucoup de choses, notamment de celui ou de celle qui sera directeur ou directrice de l’instruction publique à ce moment-là. On peut partir du point de vue que la Direction elle-même est d’avis qu’une situation comme aujourd’hui peut se prolonger encore un ou deux ans, jusqu’à ce qu’on trouve des solutions définitives. Si des solutions définitives ne devaient ne plus être possibles, il faudrait naturellement s’aligner sur l’ensemble de l’espace allemand en ce qui concerne l’orthographe. A l’heure actuelle, nous sommes d’avis que la possibilité que nous avons donnée de prolonger cette tolérance de la faute correspond bien à la situation que nous trouvons dans la réalité et que dans les écoles par exemple, la décision de la Direction de l’instruction publique a été relativement bien accueillie. Je vous prie de bien vouloir suivre le gouvernement, d’accepter la motion et de la classer. M. Christoph Stalder, Berne (PRD). Je tiens à montrer ma bonne volonté et exprimer mon espoir que dans un an, la question sera réglée. C’est pourquoi je consens au classement de ma motion. Vote Pour l’adoption et le classement du chiffre 1 Contre Vote Pour l’adoption et le classement du chiffre 3 Contre Développement er Sur la base de l’arrêt du Tribunal administratif du 1 novembre 2004 relatif à l’égalité salariale, la nouvelle intégration des maîtresses d’école enfantine à la classe de traitement 3 iner terviendra au 1 août 2005. Cette hausse des traitements entraîne des coûts supplémentaires annuels récurrents qu’il convient d’intégrer au budget 2006 et au plan intégré mission-financement 2007-2009. Le budget 2005 adopté par le Grand Conseil en novembre 2004 ne contient pas encore ces augmentations des charges salariales. Si la charge supplémentaire dépasse le solde du groupe de produits par rapport à la valeur budgétisée, cela entraîne soit un dépassement de crédit, soit un crédit supplémentaire. Selon l’article 57, alinéa 4, lettre d de la loi sur le pilotage des finances et des prestations (LFP), les « compensations éventuellement prévues et les répercussions des compensations sur le calcul des prestations » doivent être indiquées. Pour les années suivantes (budget 2006/plan intégré mission-financement 2007-2009), il convient également d’indiquer où il sera possible de faire des économies pour couvrir ces dépenses supplémentaires. Dans la situation financière difficile que connaît toujours le canton de Berne, les coûts supplémentaires doivent être compensés. Si le canton de Berne veut retrouver sa marge de manœuvre politique, la compensation des dépenses supplémentaires est une nécessité, et la présente mesure n’est qu’un petit pas sur cette voie semée d’embûches. Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le budget 2005, de même que le plan intégré missionfinancement 2006-2009, étaient déjà établis lorsque le Tribunal administratif a rendu sa décision, ils ne pouvaient donc prendre en compte les conséquences financières du reclassement. Cette année par contre il a été possible d’inscrire au budget 2006, et au plan intégré mission-financement des années suivantes, le surcoût annuel de 3,7 millions de francs occasionné par le nouveau classement du personnel des jardins d’enfants. Voici l’évolution des traitements (en millions, sans les prestations sociales) pour le compte 2005 (base : février 2004), le budget 2006 (base : février 2005) et le plan intégré missionfinancement 2007-2009 : 84 voix 36 voix 14 abstentions Le président. Le chiffre 2 a été retiré. 81 voix 40 voix 17 abstentions 159/2005 Motion urgente Rufer-Wüthrich, Zuzwil (UDC) – Paiement des arriérés de salaire aux maîtresses d’école enfantine Texte de la motion du 14 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé d’indiquer de manière transparente pour l’exercice 2005, pour l’exercice budgétaire 2006 et pour les années de planification 2007-2009 dans quels groupes de produits seront compensés les coûts salariaux dorénavant plus élevés des maîtresses de l’école enfantine. Instruction publique Jardins d’enfants Total jardins d’enfants / école obligatoire 2005 2006 2007 2008 2009 76,714 79,608 81,743 83,257 85,029 865,112 849,308 (- ,83%) 861,053 (+1,38%) 871,370 (+1,2%) 885,145 (1,58%) Ces chiffres ne comprennent pas les prestations sociales, car il aurait été encore plus difficile de commenter ou de comparer les traitements en raison de l’adaptation des cotisations à er la CACEB au 1 juin 2005. De 2005 à 2006, l’augmentation pour les jardins d’enfants est due au surcoût engendré par le reclassement des maîtresses et maîtres de jardins d’enfants. La comparaison des chiffres mentionnés plus haut et leur interprétation doivent se faire en tenant compte également du surcoût – calculé chaque année automatiquement – lié au renchérissement et aux échelons gravis, ainsi qu’à la coupe Instruction publique 8 septembre 2005 linéaire de 2,5 pour cent décidée par le Conseil-exécutif à partir du budget 2006. Cela étant, on peut s’attendre à ce qu’en 2005, le surcoût non budgétisé lié au reclassement du personnel des jardins d’enfants pourra être absorbé par le solde des groupes de produits : il ne sera par conséquent pas nécessaire de demander un crédit supplémentaire à cet effet. Conformément à l’ACE n° 0476 du 2 février 2005 (chiffre 11), le surcoût a été accepté en tant que modification des conditions générales et a pu ainsi être intégré à la planification 2006-2009 sans compensation. Proposition du Conseil-exécutif : adoption et classement. 495 2. mettre en place un service central chargé d’assurer l’information individuelle, le conseil (plan de carrière compris), le suivi et le placement du personnel des établissements de formation aux professions de la santé ; 3. donner la préférence, à qualifications égales, au personnel des écoles actuelles lors du recrutement du personnel des futurs établissements de formation ; 4. ne pas ordonner de licenciements ; 5. débloquer les ressources nécessaires au financement des mesures complémentaires. (4 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Le président. Le Conseil-exécutif propose d’adopter la motion et de la classer. L’auteure de la motion y consent. Y a-t-il opposition au sein de l’assemblée ? Ce n’est pas le cas. Vote Pour l’adoption et le classement de la motion Contre 117 voix 5 voix 2 abstentions 026/2005 Motion Widmer, Berne (AVeS) – Réforme de la formation aux professions de la santé Texte de la motion du 14 février 2005 La nouvelle loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) intègre les professions de la santé au système général de formation. Ce sont les cantons qui ont la responsabilité de mettre en œuvre la nouvelle systématique de la formation. Diverses réformes, dont certaines se chevauchent, sont en cours dans le canton de Berne concernant les filières de formation aux professions de la santé (conception et mise en œuvre à trois niveaux des diverses filières, les nouvelles comme les anciennes, revues et corrigées, réorganisation des structures cantonales de formation, transfert des compétences de la Direction de la santé publique à celle de l’instruction publique). Les réformes en cours inquiètent le personnel des établissements de formation : craintes concernant la survie de son école, inquiétudes concernant un profil professionnel devenu inadapté, peur de perdre son emploi. Certes, la demande d’enseignants et d’enseignantes qualifiés concernant notamment les professions soignantes ne va pas faiblir à l’avenir du fait, en particulier, de la nouvelle filière de formation à la profession d’assistant en soins et santé communautaire (ASSC) ; elle aura même plutôt tendance à augmenter. Mais le profil des enseignants et enseignantes va dans certains cas changer du tout au tout. La concentration, au plan cantonal et au plan national, des structures de formation aura en outre de lourdes répercussions sur l’emploi dans ce secteur. Les restructurations affecteront aussi le personnel administratif et technique dont les craintes sont à la mesure des difficultés sur le marché de l’emploi. Les réformes doivent par conséquent être mises en œuvre dans le respect des impératifs sociaux. Le Conseil-exécutif est chargé d’analyser rapidement les répercussions des réformes en cours sur le personnel avec la collaboration des syndicats et de prendre le moment venu les mesures qui s’imposent : 1. assurer une information régulière et professionnelle du personnel sur les répercussions des réformes et sur les mesures complémentaires ; La motionnaire mentionne diverses réformes en cours dans le domaine de la formation aux professions de la santé qui se chevauchent autant sur le plan du calendrier que sur celui du contenu : − l’introduction de la nouvelle systématique de formation à l’échelon fédéral avec des filières au niveau du cycle secondaire II (assistant-e en soins et santé communautaire ASSC), de l’école supérieure (ES de soins infirmiers) et de la haute école spécialisée (physiothérapie, ergothérapie, participation aux soins, sages-femmes, diététique) ; − la réorganisation des structures scolaires avec l’organisation décentralisée de l’école professionnelle d’ASSC (à proximité des entreprises d’apprentissage), la création d’un nouveau centre de compétences pour l’ES de soins infirmiers et le transfert de certaines filières à la Haute école spécialisée bernoise ; − l’intégration des professions de la santé dans la nouvelle loi cantonale sur la formation, la formation continue et l’orientation professionnelles (LFOP) et dans la législation sur les hautes écoles spécialisées, donc le transfert des compétences pour les professions de la santé de la Direction de santé publique et de la prévoyance sociale à la Dier rection de l’instruction publique au 1 janvier 2006. Les projets de réforme sont censés maintenir au niveau actuel le nombre de diplômes délivrés à l’école supérieure. En ce qui concerne l’apprentissage d’ASSC et les nouvelles filières des HES, il y a tout lieu de penser qu’à l’avenir, il faudra renforcer les effectifs d’enseignant-e-s. En revanche, l’unification des programmes d’études et les nouvelles structures de formation (regroupement en un centre de compétences ES de soins infirmiers ; transfert de filières de formations à la Haute école spécialisée bernoise) permettront de rationaliser les ressources en personnel enseignant et les structures administratives. Dans la lancée, les exigences posées au corps enseignant du degré tertiaire s’élèveront. Il n’est donc pas exclu que la réorganisation implique des suppressions de postes, la création de nouveaux postes ou des mutations. Cela aura des répercussions sur l’état des postes des différentes institutions qui ne peuvent pas encore être définies précisément à l’heure actuelle. Le Conseil-exécutif partage l’avis de la motionnaire lorsqu’elle exige que ces réformes du système de formation aux professions de la santé soient mises en place dans des conditions socialement acceptables pour le personnel concerné. Sur le plan juridique, les faits suivants sont déterminants. A part l’école de soins infirmiers (orientation psychiatrie) de Münsingen (BPP), tous les autres établissements des professions de la santé sont sous la houlette d’organes privés. Le personnel y est donc engagé selon le droit privé. Par contre, l’engagement du corps enseignant et des autres collaborateurs et collaboratrices des écoles professionnelles subventionnées qui sont déjà subordonnées à la Direction de l’instruction publique est régi par le droit public. En conséquence, le cas échéant, seul le personnel de la BPP pourrait 496 8 septembre 2005 bénéficier de mesures de politique sociale selon la législation sur le personnel cantonal (indemnité de départ, rente spéciale). Dans la mesure du possible, des mesures de soutien semblables devront être prévues pour le corps enseignant des écoles professionnelles gérées par des organes privés. Chiffre 1 Dans le sens de ce que demande la motionnaire, il existe déjà une plate-forme qui suit la situation de près. Avec des représentant-e-s des employeurs (directions d’école) et les associations du personnel (ASI, SSP, APEB), la Direction de l’instruction publique analyse la situation et détermine les mesures d’accompagnement à prendre ainsi que la politique d’information à adopter. Une grande importance est accordée à l’information et à la communication, que ce soit par le biais de séances d’information, de sites Internet consacrés au projet, de plates-formes d’information ou de newsletters. En outre, les contrats de transfert aux écoles professionnelles de soins infirmiers stipulent expressément que les formations actuelles seront maintenues jusqu’à leur remplacement par les filières prévues dans la nouvelle systématique de la formation. Chiffre 2 La mise en place d’un service central n’est en principe pas contestée. Le personnel d’institutions gérées par des organes privés doit pouvoir en profiter autant que celui qui travaille selon le droit public. Au besoin, la Direction de l’instruction publique peut organiser rapidement des prestations : informations, plans de carrière, suivi et placement du personnel. On ne saurait dire actuellement dans quelle mesure des prestations supplémentaires seront nécessaires (conseils particuliers, replacement externe ou formation continue ciblée). La planification d’autres mesures d’accompagnement et leur financement sont prévus dans le cadre du programme de mise en œuvre du nouveau centre de compétences ES de soins infirmiers. Il ne manque plus que la décision de principe du Conseil-exécutif relative à l’organe responsable et à l’organisation du centre. Chiffre 3 Le Conseil-exécutif soutient la motionnaire lorsqu’elle estime qu’il faut donner la préférence, à qualifications égales, au personnel des écoles actuelles lors du recrutement du personnel des futurs établissements de formation. Dans le cadre du mandat portant sur la création du nouveau centre de compétences, une consigne dans ce sens sera donnée aux organes responsables privés ou à l’organisation du projet, si ce centre devenait une institution cantonale. Chiffre 4 Comme mentionné précédemment, le personnel est en majorité engagé selon le droit privé. Qu’il soit une institution cantonale ou organisé selon le droit privé, le nouveau centre de compétences ne pourra pas être astreint à reprendre le personnel en place au-delà du cadre juridique mentionné au chiffre 3. Les anciens engagements devront être résiliés et il faudra en créer de nouveaux. L’exemple de la filière de haute école spécialisée “ ergothérapie ” qui va être désormais concentrée à Zurich (suite à la suppression de l’école d’ergothérapie de Bienne) démontre en outre que les réformes dans le domaine de la santé ne peuvent pas être menées par le seul canton de Berne. Sur ce point-là, le Conseilexécutif ne peut donc pas répondre à la requête de la motionnaire. Il peut néanmoins, dans le sens de la réponse au chiffre 3, s’engager au maximum afin que le personnel en place actuellement soit pris en considération. Comme cela a été précisé en introduction, le processus doit respecter le plus possible les impératifs sociaux. Toute modification d’une filière proposée devrait si possible être annoncée au plus tard un an avant sa mise en œuvre afin que les institutions aient suffisamment de temps pour se réorganiser. Instruction publique Chiffre 5 Les mesures de soutien énumérées aux chiffres 1, 2 et 3 pourront être financées par le biais du budget courant de la Direction de l’instruction publique dans le cadre du processus de réorganisation. Dès que sera connue l’étendue des modifications touchant aux engagements et au calendrier des réformes dans le domaine de la santé, il faudra examiner si d’autres mesures d’accompagnement doivent être prises, notamment comme lors de la fermeture d’hôpitaux de soins aigus dans le canton de Berne. Le Conseil-exécutif peut en principe donner l’assurance que ces processus de changement – qu’ils touchent des institutions de droit privé ou placées sous la responsabilité d’organes cantonaux – devront être organisés dans le plus grand respect possible des impératifs sociaux. L’organe investi des compétences financières devra se prononcer en temps opportun sur l’étendue des mesures d’accompagnement nécessaires et l’importance des moyens financiers à débloquer. Proposition : Adoption du chiffre 1 sous forme de motion, du chiffre 2 sous forme de postulat, du chiffre 3 sous forme de motion, du chiffre 4 sous forme de postulat, du chiffre 5 sous forme de motion. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Je vous prie d’accepter cette intervention selon les recommandations du Conseil-exécutif. Je suis quant à moi disposée à aller dans sa direction et consens à transformer les chiffres 2 et 4 de mon intervention en postulat. Il est important que le Grand Conseil donne un signal positif au personnel des écoles de santé et contribue ainsi à calmer la situation. Car on l’a remarqué dans la discussion sur un centre de compétences : les esprits sont échauffés et les personnes déstabilisées. Nous aurons besoin de ces personnes à l’avenir et voulons leur donner une perspective pour le futur. M. Christoph Erb, Berne (PRD). Toute réforme peut être conçue dans le respect des impératifs sociaux. Les conditions pour ce faire dans ce secteur existent. Quant à la motion, son chiffre 1 demande une évidence et ne nous opposons pas à son adoption sous forme de motion. Le chiffre 2 a été transformé en postulat. Pour le chiffre 3, nous suivons la recommandation du gouvernement, c’est-à-dire l’adoption sous forme de motion. Nous pensons par contre que les chiffres 4 et 5 doivent être refusés aussi bien sous forme de motion que de postulat. Il est en effet absurde de renoncer de cette manière aux licenciements ; nous refusons aussi de débloquer des fonds supplémentaires. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). Le groupe VLL soutient la présente motion et l’accepte selon les recommandations du Conseil-exécutif. Dans le secteur des professions de la santé, de nombreux changements sont en cours. L’introduction du nouveau système de formation, la réorganisation des structures scolaires et l’intégration des professions de la santé exige une grande flexibilité de la part de toutes les personnes concernées. On assiste en ce moment à une insécurité généralisée et à de nombreuses craintes. Il importe donc que nous nous préoccupions du personnel de santé. M. Andreas Lanz, Thoune (UDC). Il est bien évident que les réformes engendrent la tempête. C’est un phénomène que l’on peut observer partout, même en économie. Nous comprenons fort bien que le personnel puisse se sentir insécurisé. En ce qui concerne la présente motion, le chiffre 2 nous paraît prématuré : il est trop tôt pour mettre en place un service Instruction publique 8 septembre 2005 d’information. Nous rejetons également le chiffre 3 qui est à nos yeux trop contraignant pour les organes responsables privés. Le chiffre 4 aborde un sujet délicat : il y a des licenciements dans le secteur privé et nous ne pouvons les exclure dans le secteur public. Le chiffre 5 enfin nous semble le plus important. Nous craignons qu’en l’adoptant nous ouvrions la porte à des mesures qui coûteront de l’argent. C’est la raison pour laquelle nous le rejetons. Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). Les réformes continues créent beaucoup d’insécurité et de crainte parmi le personnel dans un secteur déjà soumis à des exigences extrêmes et à un stress constant. La réponse du gouvernement à cette motion nous est apparue comme très nuancée. Il y fait part de sa volonté de tenir compte des impératifs sociaux dans la réforme de la formation aux professions de la santé. C’est pourquoi nous allons nous plier à ses recommandations concernant les différents points de la motion. M. Roland Näf, Muri (PS). Les préoccupations contenues dans la présente motion sont très importantes aux yeux du groupe socialiste. Dans l’ensemble, nous nous rallions aux recommandations du gouvernement. Une seule divergence est à signaler : nous préférerions accepter le chiffre 2 sous forme de motion. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Le parlement semble d’accord pour affirmer qu’il faut se préoccuper de cette catégorie de personnel et entreprendre quelque chose. Je m’en réjouis. Pourtant, je suis quelque peu déçue de la position du groupe UDC qui, en début de semaine, prétendait appuyer ma motion dans le sens préconisé par le Conseilexécutif. Le chiffre 2 de mon intervention est accepté par le groupe PRD sous forme de postulat ; je me rallie à cette position. Le chiffre 3 est accepté par le même groupe PRD et le gouvernement sous forme de motion ; je ne change donc rien. Par contre, je retire les chiffres 4 et 5 de ma motion. motionnaire sur la manière dont nous proposons de les accepter au parlement, sous forme de postulat et sous forme de motion. En ce qui concerne les points 4 et 5, je prends acte du fait que Madame Widmer retire ces deux points, je n’ai donc pas à m’exprimer là-dessus. Nous traiterons, comme l’a dit le représentant du PRD, Monsieur Christoph Erb, le contenu de cette motion d’une manière normale en ce qui concerne les points 4 et 5 dans le travail et courant normal de la Direction. Je vous prie, aussi le groupe UDC, de donner un signal positif aux gens concernés, comme quoi dans la réforme on se préoccupe aussi des destins individuels. M. Andreas Lanz, Thoune (UDC). Notre position est la suivante : adoption et classement du chiffre 1, adoption du chiffre 2 sous forme de postulat et demande de classement, adoption du chiffre 3 sous forme de motion comme le propose le Conseil-exécutif. Vote Pour l’adoption et le classement du chiffre 1 Contre 151 voix 0 voix Pour l’adoption du chiffre 2 sous forme de postulat 131 voix Contre 16 voix 3 abstentions Pour le classement du chiffre 2 Contre 87 voix 60 voix 3 abstentions Pour l’adoption du chiffre 3 Contre 133 voix 15 voix 4 abstentions Le président. Les chiffres 4 et 5 ont été retirés. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 47. M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Cette intervention parlementaire est importante pour nous, parce qu’elle donne un signal. Tout à l’heure on a discuté, Mesdames et Messieurs les représentants de l’UDC, du signal qu’on voulait donner aux régions périphériques. Maintenant on donne un signal au personnel et c’est tout autant important de donner un signal aux êtres humains qu’aux régions. Dans une réforme de ce type – on a une certaine expérience de ces réformes à la Direction de l’instruction publique – il faut avoir le personnel qui vive la réforme positivement avec nous. Nous l’avons dit dans notre réponse, on ne peut pas exclure des licenciements, mais il faut qu’il y ait des garanties qui soient données, des garde-fous, pour que le personnel puisse vivre cette réforme d’une manière correcte et puisse continuer à donner, pendant ces périodes, des prestations qui soient à la hauteur de ce qu’attend la population, surtout dans le domaine des soins. Une déclaration d’intention du parlement, comme elle est demandée dans cette motion, est de nature à donner un signal positif au personnel, comme quoi on se préoccupe aussi de son avenir et de la manière dont il vit la réforme comme premier concerné. Le gouvernement est en fait l’employeur du personnel du canton et comme employeur il doit avoir aussi du souci sur ces questions-là. C’est la raison pour laquelle il est d’accord avec certains points de la motion. Pour nous le point 1 peut être accepté et aussi classé, parce que nous continuerons à pratiquer la politique d’information. Sur les points 2 et 3 nous n’avons pas de différence avec la 497 498 8 septembre 2005 Instruction publique Compte rendu de la sixième séance Réponse du Conseil-exécutif du15 juin 2005 Jeudi 8 septembre 2005 L’auteur de l’interpellation relève que la formation professionnelle revêt, pour la partie francophone du canton, un caractère essentiel. Cette affirmation est également valable pour la partie de langue allemande. La réorganisation des écoles professionnelles dans le Jura bernois a permis de constituer des centres de compétence qui répondent aux besoins d’une formation professionnelle de qualité et d’un haut niveau. La spécialisation des écoles professionnelles est en parfaite concordance avec les besoins en main d’œuvre qualifiée de l’économie régionale. Dans les professions du commerce et de la vente, les écoles de Bienne offrent les mêmes filières de formation que dans le Jura bernois. Par contre, dans le secteur des professions industrielles, seules les professions de la mécanique, sont proposées en parallèle dans le Jura bernois et à Bienne. Une seule exception, les professions de la mécanique automobile sont enseignées uniquement à Bienne. Toutes les autres professions de l’artisanat et de l’industrie sont réparties entre les écoles professionnelles du Jura bernois et de Bienne. L’évolution démographique négative annoncée dès 2008 nécessitera un réajustement des filières de formation dans le secondaire II, entre Bienne et le Jura bernois. La formation professionnelle initiale sera tout particulièrement concernée. L’étude commencée et conduite par l’Office de l’enseignement secondaire du 2ème degré et de la formation professionnelle prend en compte aussi bien les offres de formation à plein temps que les filières du système dual. Pour certaines professions du système dual avec un petit effectif, une collaboration avec les institutions partenaires BEJUNE pourrait être envisagée. Les différents partenaires concernés, soit les communessièges, les organisations du monde du travail, les commissions scolaires et les directions des écoles seront entendues avant toute décision. Question 1 Au 31 mars 2005: – 555 étudiant-e-s, élèves et apprenti-e-s sous contrat dans le Jura bernois fréquentent les différents établissements de Bienne – 176 étudiant-e-s, élèves et apprenti-e-s sous contrat dans le district de Bienne fréquentent les établissements du Jura bernois à La Neuveville, Moutier, St-Imier et Tramelan. Question 2 Le Conseil-exécutif est disposé à organiser une table ronde réunissant les différents partenaires. La Direction de l’instruction publique est chargée de l’organisation. La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence: M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents: 178 députés. 064/2005 Interpellation Gagnebin, Tramelan (PS) – Formation du secondaire II dans la partie française du canton Texte de l’interpellation du 23 février 2005 La formation professionnelle revêt, pour la partie francophone du canton, un caractère essentiel. En effet, c’est cette voie que suit la majeure partie des acteurs économiques du Jura bernois, région hautement industrialisée et par ailleurs largement tournée vers les marchés extérieurs. C’est pourquoi cette région se doit de disposer de centres de compétences performants, qui puissent collaborer étroitement avec les PME qui en forment l’essentiel du tissu économique. La réorganisation des écoles professionnelles dans le Jura bernois, quoique douloureuse par certains de ses aspects, a néanmoins permis de constituer un réseau de formation qui présente une indéniable cohérence avec le Centre professionnel artisanal et industriel (CPAJ-JB) à St. Imier et Moutier et le Centre professionnel commercial (CPC-JB) de Tramelan pour les professions de la vente et du commerce. Les effectifs de ces institutions présentent le double avantage de n’être ni trop importants, ce qui permet un cadre de travail à dimension humaine, ni trop faibles, ce qui permet d’offrir diverses options tout en ménageant les finances cantonales: le coût par apprenti-e y soutient en effet avantageusement la comparaison avec les autres institutions de même type. Parallèlement, les mêmes formations sont souvent proposées dans les écoles de Bienne, ville dont on rappellera par ailleurs qu’elle abrite les seuls établissements francophones du canton de Berne délivrant la maturité académique. Or, notamment dans la perspective inéluctable du creux démographique annoncé dès 2008, il paraît indispensable d’éviter toute rivalité stérile entre Bienne et le Jura bernois, et ce dans l’intérêt, d’abord, des apprenants. La qualité des transports publics entre Bienne et le Jura bernois (et ce dans les deux sens!), la nécessité de raisonner en termes de projets pédagogiques d’abord, tout comme celle de respecter un certain équilibre régional, nous semblent justifier un dialogue franc et ouvert entre les différents partenaires concernés. C’est pourquoi je me permets de formuler les questions suivantes à l’intention du Conseil-exécutif: 1. Quels sont les flux actuels entre Bienne et le Jura bernois pour tout ce qui concerne les établissements du secondaire II (nombre d’élèves du Jura bernois fréquentant les établissements biennois et nombre de résidents biennois suivant une formation dans le Jura bernois)? 2. Le Conseil-exécutif est-il disposé à mettre rapidement sur pied une table ronde réunissant les partenaires concernés pour assurer la mise sur pied d’une solution correspondant aux objectifs évoqués ci-dessus? Le président. Monsieur Gagnebin fait une déclaration. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS). Je m’exprime ici également en tant que collaborateur du Centre professionnel commercial du Jura bernois. Si dans mon interpellation j’ai souligné l’importance de la formation professionnelle pour la partie française du canton, ce n’est pas que je méprise la partie alémanique, mais c’est parce que, dépourvu d’université, le Jura bernois est plus directement lié à la formation professionnelle. Les universitaires, il faut bien le reconnaître, quittent souvent notre région une fois leurs études terminées. C’est la raison pour laquelle il m’apparaît essentiel que tout soit mis en oeuvre afin d’assurer la pérennité de ces institutions. Au cours des dernières années, une réorganisation parfois douloureuse a été accomplie dans le Jura bernois, qui a permis d’arriver à un certain équilibre: formation technique et artisanale à Moutier et à Saint-Imier, formation commerciale à Tramelan et d’obtenir ainsi des entités à taille humaine au sein desquelles on puisse dispenser et assurer Instruction publique 8 septembre 2005 un encadrement pédagogique adéquat et ceci, il faut le souligner peut-être, à des coûts moindres. Je suis certain pour ma part qu’on ne forme nulle part ailleurs dans le canton des employés de commerce aussi bon marché qu’à Tramelan. Nous avons fait cette année une excellente rentrée et on peut toujours espérer que les prévisions démographiques pour 2008 ne se vérifieront pas. Ceci étant, il apparaît qu’entre le Jura bernois et Bienne il existe un certain nombre de doublons. Le but de cette motion était bel et bien d’éviter qu’on en arrive à des tiraillements, à des querelles ou à une démarche non concertée et non coordonnée. Je puis donc me déclarer satisfait de la réponse qui a été donnée à cette interpellation. Je tiens à souligner qu’à mon sens une réflexion régionale ne signifie pas centralisation et que par conséquent les institutions du Jura bernois doivent pouvoir subsister. Cela exige de la part de tous les partenaires en présence une réflexion constructive, concertée pour assurer, une fois encore, à cette partie du canton la pérennité d’une formation professionnelle de qualité, dans l’intérêt de sa jeunesse et de son tissu économique. Le président. Monsieur Gagnebin se déclare satisfait. 069/2005 Interpellation Wälchli-Lehmann, Obersteckholz (UDC) – Subventionnement de la formation des adultes Texte de l’interpellation du 18 mars 2005 L’école de formation des adultes SELF (Schule für Erwachsenbildung, Leitung und Führung) semble vouloir traduire le canton de Berne en justice. C’est du moins ce que laisse penser l’action formée devant le Tribunal administratif. Le contentieux porte sur le subventionnement accordé pendant des années par le canton de Berne, puis retiré par celui-ci. 1. De quel type d’école s’agit-il ? Qui appartient à la SELF, quelle formation dispense-t-elle et combien de personnes forme-t-elle chaque année ? 2. Est-il vrai que le canton a soutenu la SELF ? Dans quelles proportions (aides financières et autres accordées depuis la création de l’école) ? 3. Pourquoi le canton de Berne refuse-t-il maintenant son soutien ? 4. Comment en est-on arrivé à remettre en question le montant des subventions versées ? Est-il exact que c’est une révision qui a amené le canton à supprimer ses subventions ? 5. Le Conseil-exécutif peut-il garantir que tout abus est exclu dans le soutien de la formation des adultes ? Quelles mesures prend-on pour éviter les abus ? 6. Est-il exact qu’un politicien connu, ardent défenseur de la baisse des impôts, est intervenu auprès de la Direction de l’instruction publique pour que le canton maintienne ses subventions ? Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Questions 1 et 2 L’école SELF (Schule für Erwachsenenbildung, Leitung und Führung) forme des spécialistes de la formation des adultes depuis 1995. La personne qui souhaite suivre une telle formation doit disposer d’une première formation ainsi que d’une expérience professionnelle de longue date. Pour y avoir accès, il lui suffit de disposer d’un « champ pratique » qui lui permettra d’appliquer les contenus pédagogiques. La forma- 499 tion qui se fait en cours d’emploi comprend 1200 heures réparties sur trois ans. Les diplômés sont en mesure de concevoir, de planifier, d’organiser et d’évaluer des cours pour adultes dans leur propre domaine de spécialisation. Le diplôme atteste leur capacité de développer des concepts de formation, de gérer des projets de formation, d’exercer des activités de conseil en matière d’enseignement et d’apprentissage, de développer des méthodes et des outils pédagogiques et de traiter en profondeur des questions de didactique et de dynamique de groupe. Les spécialistes de la formation des adultes travaillent dans des organisations à but lucratif et non lucratif ainsi que dans des domaines tels que le chômage et le bénévolat. L’école SELF a été créée par l’association « Verein für Ausbildung in Erwachsenenbildung und Führung » qui l’a dirigée jusqu’en 2000. Elle a été transformée en une société en nom er collectif en juin 2001- avec effet rétroactif au 1 janvier 2001 les sociétaires étant respectivement les responsables de l’école et de la formation. La première filière de formation (1995 à 1997) a été reconnue par la Direction de l’instruction publique à la fin de 1997. La reconnaissance des filières suivantes exigeait une évaluation par un groupe d’experts chargé d’examiner la formation sous l’angle de ses structures, de son concept et de son organisation. La deuxième reconnaissance a eu lieu à la fin de 1998 et a servi de préalable à une reconnaissance, au niveau national, par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) en 2000. La formation est désormais reconnue par la Confédération. De 1995 à 1998, l’école SELF a été soutenue à l’aide de subventions par heure de cours (CHF 30 francs par heure de cours). Après la deuxième reconnaissance de 1998, plus précisément à partir de 1999, la pratique en matière de subventions a été alignée sur celle des établissements concurrents de Berne, de Lucerne et de Zurich. Les subventions pour les personnes provenant du canton de Berne ont été calculées sur la base de la Convention scolaire régionale CSR. Voici les données concernant les subventions versées depuis 1995 et le nombre de participants et participantes en provenance du canton de Berne : 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 (sous réserve) CHF CHF CHF CHF CHF CHF CHF CHF 5 400.00 15 000.00 23 400.00 23 000.00 192 726.00 331 200.00 417 600.00 422 400.00 43 69 85 88 participant-e-s participant-e-s participant-e-s participant-e-s En raison d’une procédure de restitution en suspens, il n’y a plus eu de versements depuis 2003. Les contributions pour 2003 et 2004 ont été ajournées. Questions 3 et 4 La formation dispensée à l’école SELF a été réexaminée en 2001 et 2002. A cette occasion, la Section de la formation des adultes a constaté certaines zones d’ombre en comparant les dossiers de formation avec le décompte 2001. La Direction de l’instruction publique a donc chargé le Contrôle des finances de vérifier les flux financiers de l’école SELF. Le Conseil-exécutif a ensuite exigé la restitution d’une partie des subventions versées pour les années 2001 et 2002. Un recours est en suspens dans ce contexte auprès du Tribunal administratif du canton de Berne. Question 5 Compte de résultats, bilan et rapport de révision sont exigés chaque année de la part des institutions subventionnées. Une 500 8 septembre 2005 soixantaine d’entre elles livrent par ailleurs un rapport sur les prestations qu’elles ont fournies conformément à une convention ainsi que sur l’utilisation des ressources. Les documents sont vérifiés tous les ans et comparés avec la convention de prestations et les résultats des années précédentes. Le processus de controlling repose sur une confiance mutuelle. Tous les trois à quatre ans, ou en cas d’irrégularités, on procède à la vérification approfondie des comptes pour ce qui est, notamment, de l’utilisation conformément au but des subventions accordées. Depuis cette année, seuls sont acceptés les documents dont les responsables d’institution attestent l’exactitude par leur signature. En cas de besoin, une aide supplémentaire est sollicitée auprès d’experts financiers. Question 6 L’école SELF est une entreprise affiliée au Gründerzentrum. Le président de cette institution soutient les membres et s’est mobilisé pour la conclusion d’une convention de prestations avec la Section de la formation des adultes de la Direction de l’instruction publique. Le président. Madame Wälchli souhaite faire une déclaration. Mme Käthi Wälchli-Lehmann, Obersteckholz (UDC). Je remercie le Conseil-exécutif pour sa réponse, mais je me permets néanmoins une remarque critique: Dans la réponse à la question 5, on peut lire que le controlling repose sur la confiance mutuelle. Voilà une remarque effrayante. Le contrôleur est lui aussi responsable de la comptabilité et de la transparence, et la confiance mutuelle ne suffit pas, le contrôle est indispensable dans la formation des adultes. Le président. Madame Wälchli est partiellement satisfaite de la réponse. 051/2005 Interpellation Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) – Formation et perfectionnement professionnel des employés administratifs communaux du Jura bernois Texte de l’interpellation du 21 février 2005 Le Jura bernois collabore avec les cantons du Jura, de Neuchâtel et de Fribourg pour la formation et le perfectionnement du personnel administratif communal. Une commission intercantonale BEJUNEFRI a mis en œuvre un dispositif de formation dont le but principal est d’acquérir ou d’améliorer les compétences pratiques et relationnelles nécessaires à l’exercice efficace d’une fonction de cadre dans une administration communale. Cette formation répond aux directives et aux exigences stipulées par le règlement en vue de l’obtention du diplôme intercantonal de cadre en administration communale. Un premier cycle a débuté au mois d’octobre 2004 et se terminera en juin 2006. La seconde volée commencera ses cours en automne 2006. La formation complète se compose de quatre modules qui peuvent être suivis à la suite ou indépendamment. Les cours ont lieu en principe le vendredi toute la journée et le samedi matin, à raison d’une semaine sur deux. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette filière de formation, quatre offres ont été demandées à des institutions de formation dans les cantons concernés pour remplir le rôle d’école centrale chargée de l’organisation des cours. Pour Instruction publique notre canton, une offre de soumission a été adressée au Centre interrégional de perfectionnement (CIP) de Tramelan. En plus de la conduite administrative de l’ensemble des cours, le CIP pouvait également soumettre une offre pour en dispenser une partie. Effectivement, les lieux de cours pouvaient être décentralisés en fonction de la provenance des participants. Le CIP ne s’est malheureusement pas montré intéressé par le mandat et la fonction d’école centrale. Dans sa réponse, il précisait qu’il n’entendait pas se charger d’obligations administratives et logistiques nouvelles qui ne représentaient pas un enrichissement de son savoir-faire et de son métier de base. Il ajoutait encore qu’une acceptation du mandat ne pourrait se faire que si la couverture totale des coûts, découlant notamment de l’engagement du personnel supplémentaire, était assurée. En résumé, et formulé de manière très concrète, le CIP n’acceptait de se mettre au travail que si la commission intercantonale BEJUNEFRI avançait une somme de 35 000 francs pour la garantie de couverture des frais administratifs. Confrontés à ce manque d’ouverture de la direction du CIP, les responsables de la commission intercantonale ont cherché d’autres solutions. Ainsi, la formation est aujourd’hui dispensée à l’Ecole professionnelle commerciale de Bienne dans des locaux relativement exigus, sans parler des gros problèmes de parcage auxquels sont régulièrement confrontés les dix-huit participants aux cours. Quant au mandat d’école centrale, il a été confié, à la satisfaction générale, à l’institution AvenirFormation située à Delémont, ville particulièrement excentrique par rapport à la région desservie par ce pilier de formation. Dans ce contexte extrêmement regrettable pour le Jura bernois, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes: 1. En tant qu’institution publique bénéficiant d’un apport financier non négligeable de l’Etat de Berne, le CIP entreprend-il vraiment tous les efforts pour diversifier son offre au maximum? N’était-ce pas l’occasion de s’ouvrir sur un domaine de formation non encore exploité et qui laisse présumer des perspectives intéressantes? 2. En disposant d’un outil aussi exceptionnel qu’est le CIP, comment expliquer que l’on n’ait pas saisi une telle occasion de diversification? 3. Tous les autres lieux de formation (Centre professionnel de Delémont, Ecole professionnelle commerciale de Bienne, CPLN – ESECO à Neuchâtel et CPI à GrangesPaccot) ont fait preuve de beaucoup d’ouverture et ont tous trouvé des solutions, sans soulever la question de la couverture des frais administratifs. Comment expliquer que seul le CIP n’ait pas été en mesure de se mettre au travail et de faire de la prospection afin de garantir un effectif suffisant? 4. Comment juger un tel manque d’esprit d’initiative et une absence totale de conduite entrepreneuriale? 5. Une telle attitude aurait-elle pu se manifester si les entrées financières du CIP n’étaient pas essentiellement garanties par la contribution cantonale, les importants loyers payés par les services décentralisés de la Direction de l’instruction publique et l’organisation des cours pour chômeurs? 6. Est-il exact que l’on a conseillé à certaines personnes de renoncer à creuser ce dossier en invoquant l’argument de la proche mise à la retraite du directeur du CIP? Instruction publique 8 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 1. Bases 1.1 Développement du CIP Le Centre interrégional de perfectionnement (CIP) de Tramelan a ouvert ses portes le 4 février 1991. Centre de compétence dédié intégralement à la formation continue générale et professionnelle des adultes, il a notamment pour mission: – d’accueillir des séminaires externes dans son infrastructure pédagogique et dans son hôtel-restaurant; – de développer et de dispenser des formations sur la base d’une analyse des besoins de l’économie, des entreprises et des personnes, en particulier des personnes sans emploi; – de fournir des informations et des conseils dans le domaine de la formation des adultes. Le CIP est un outil polyvalent de promotion économique endogène qui contribue à renforcer l’identité du Jura bernois, de Bienne et des régions avoisinantes, en participant aux activités de nombreux organismes régionaux, suisses ou étrangers de la formation continue des adultes. Il remplit un mandat constitutionnel selon lequel le canton fournit son soutien aux activités de formation continue professionnelle et non professionnelle. Durant ses 15 années d’existence, le CIP a enregistré une progression remarquable dans tous les domaines, résultat du travail de qualité fourni par sa direction et l’ensemble de son personnel. Seule la contribution cantonale a été stabilisée, passant de 3 009 000 francs en 1991 et 3 104 700 en 1995 à 2 800 000 francs depuis l’année 2001. Le tableau ci-dessous illustre l’évolution du CIP de ces dernières années. Evolution du CIP de 1996 à 2004 Années Recettes propres en CHF (chiffre d’affaires) Fréquentation des cours, nombre de personnes Heures de cours organisés 1996 3,2 mio 2006 10325 2000 5,1 mio 1743 15899 2004 6,2 mio 2262 29104 Il faut également noter que le CIP ne renforce pas seulement l’économie régionale par ses activités multiples, mais aussi par sa politique de l’emploi. En effet, à sa création, le CIP employait 15 personnes, en 1996 ce nombre avait passé à 44 et aujourd’hui il est de 76, représentant 56,8 postes à plein temps. 1.2 Bases juridiques Lorsque l’affaire qui fait l’objet de l’interpellation s’est déroulée, le CIP était régi par le Décret sur le centre interrégional de perfectionnement à Tramelan du 5 septembre 1996 et par l’Ordonnance sur la Commission de gestion du CIP du 15 janvier 1997. Dans le premier texte, il est précisé, à l’article 2, 2ème et 3ème alinéas que «le CIP est habilité à conclure des contrats avec des tiers» et que «dans le cadre du décret, il accomplit ses tâches de manière autonome, en veillant à observer les principes d’une gestion d’entreprise efficace». Dans le deuxième texte, la question de la surveillance du CIP est réglée à l’article 1: «La Commission de gestion du CIP 501 arrête la stratégie du CIP et surveille la gestion de l’institution.» Depuis le premier janvier 2004, le fonctionnement du CIP est réglé par la Loi sur le Centre interrégional de perfectionnement adopté par le Grand Conseil, le 9 avril 2004. En application de ce texte, le CIP est maintenant un établissement de droit public du canton de Berne, doté de la personnalité juridique. Réponses aux questions Question 1 Les statistiques présentant l’évolution du CIP depuis sa création en 1991 démontrent que cette institution entreprend les efforts nécessaires pour diversifier son offre au maximum. Dans le cas particulier cité par l’interpellateur, il semble bien que la fonction d’école centrale de la formation et du perfectionnement professionnel des employés administratifs communaux du Jura bernois et des cantons du Jura, de Neuchâtel et de Fribourg, pouvait ouvrir des perspectives intéressantes, puisqu’elle concernait de très nombreuses personnes de quatre cantons différents. Ceci d’autant plus que le règlement de la formation prévoyait que le directeur de l’école centrale participe aux travaux de la Commission de perfectionnement des associations professionnelles concernées. On pouvait certainement en tirer un bénéfice publicitaire pour le CIP et une amélioration de son image de marque dans les cantons voisins, à défaut d’un avantage financier. Dans ce contexte, il est certainement regrettable pour le Jura bernois que le CIP ne se soit pas profilé pour piloter le projet. Mais il faut toutefois bien reconnaître que, dans la mouvance, voire même la récession économique de ces dernières années, il était souvent et il est encore très difficile d’estimer au plus juste les retombées possibles de l’acceptation ou du refus d’entrer en matière sur une telle activité. Question 2 C’est dans le cadre de l’autonomie conférée au CIP par le décret du 5 septembre 1996 que sa direction a renoncé à s’engager dans le rôle d’école centrale de la formation des employés administratifs communaux, estimant que la mission, les tâches décrites et l’importance des obligations administratives ne correspondaient pas aux objectifs du plan d’actions du CIP et représentaient une charge financière trop lourde, avec l’engagement de personnel supplémentaire. L’organe de surveillance, c’est-à-dire la Commission de gestion du CIP, n’a pas réagi et n’a pas interpellé la direction de l’instruction publique après ce refus. Il faut tout de même relever que même si le CIP a renoncé à prendre en charge la direction de cette formation, il a offert ses services pour l’organisation de modules prévus dans le plan de perfectionnement du groupe de travail des employés communaux et ceux de son hôtel-séminaire pour l’accueil et le logement des participants. Question 3 Le CIP n’a pas renoncé à devenir un lieu de formation, mais il n’a pas accepté de fonctionner comme lieu de pilotage des cours envisagés. Il a même proposé de mettre sur pied luimême certains modules qui, finalement, ne lui ont pas été attribués, faute d’un nombre suffisant de participants du Jura bernois. Si l’un des modules au moins avait été attribué au CIP, il ne fait pas de doute qu’il aurait fait la prospection nécessaire pour garantir la mise sur pied de la formation. Question 4 Depuis la création du CIP, sa direction a toujours fait preuve de beaucoup d’esprit d’initiative et de conduite entrepreneuriale. La progression du chiffre d’affaires du CIP atteste cette affirmation. Même en admettant que le cas particulier soulevé par l’interpellateur représente une exception dans la ligne de conduite qui a toujours prévalu au CIP, son caractère singu- 502 8 septembre 2005 lier ne nous autorise pas à critiquer la performance d’ensemble de l’équipe de direction. Question 5 Il est évident que les contributions cantonales directes ou indirectes offrent au CIP une garantie de ressources financières non négligeables. Mais elles ne constituent en aucun cas un oreiller de paresse pour la direction, le volume des prestations du CIP démontrant le contraire. Quoi qu’il en soit, cette garantie aurait plutôt dû inciter le CIP à s’engager dans une formation qui lui coûtait de l’argent. Question 6 Le Conseil-exécutif n’a pas connaissance de pressions exercées sur quiconque dans cette affaire. Le président. Monsieur Schnegg fait une déclaration. M Fred-Henri Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). Je remercie le Conseil-exécutif des différentes réponses obtenues dans le cadre de mon interpellation. Je ne peux toutefois qu’exprimer mon étonnement à la lecture des éléments développés par la Direction de l’instruction publique. Il me paraît important de préciser quelques points en lien avec la démarche suivie. Premièrement, mon interpellation ne visait absolument pas à attaquer personnellement le directeur du CIP ou à dénigrer cette institution de formation. Il me semblait tout simplement indispensable de mettre sur la table la non entrée en matière de la direction du CIP pour assurer le mandat et la fonction d’école centrale, avec la possibilité de dispenser également une partie des cours dans le cadre de la formation et du perfectionnement professionnel des employés administratifs du Jura bernois. Cette attitude est totalement incompréhensible, alors que tout le dossier était parfaitement ficelé. Il suffisait pour le CIP d’accepter le paquet cadeau. Malheureusement, une fois encore, des problèmes d’ego démesuré ont joué en défaveur du Jura bernois. Deuxièmement, si je viens d’exprimer mon insatisfaction par rapport aux réponses obtenues, je reconnais cependant que la DIP a tout mis en oeuvre pour calmer le jeu et éviter au maximum les difficultés supplémentaires avec la direction du CIP. La démission récente et avec fracas de son directeur démontre malheureusement que ces efforts n’ont pas été récompensés. Il ne reste maintenant plus qu’à espérer qu’on tire les enseignements de cet épisode regrettable et qu’on charge le CIP de revoir son engagement et de répondre positivement aux différentes demandes de formation qui pourront lui être soumises à l’avenir. Le président. Monsieur Schnegg n’est pas satisfait. 056/2005 Interpellation Anderegg, Grindelwald (PRD) – Classement du mur du barrage du Grimsel Texte de l’interpellation du 22 février 2005 Lors de l’apéritif offert le 20 janvier 2005 par l’entreprise Kraftwerke Oberhasli (KWO), le directeur de la société a signalé que le mur du barrage du Grimsel est classé bien du patrimoine depuis février 2004. − Sur quelle base légale est fondé ce classement ? − Quelles en sont les implications pour les projets de construction futurs de l’entreprise KWO, la surélévation du mur ou les améliorations techniques par exemple ? − Les organisations de défense de l’environnement comme Pro Natura, l’ATE, le WWF, etc. ont-elles désormais plus Instruction publique de possibilités de faire opposition aux projets de construction ? − Y a-t-il des exemples de classement de ce type dans d’autres cantons (Valais, Grisons, Uri p. ex.) ou bien Berne se distingue-t-il une fois de plus ? Réponse du Conseil-exécutif du 29 juin 2005 1. Le mur du barrage du Grimsel n’a été placé ni sous la protection de la législation sur l’aménagement du territoire, ni sous celle de la législation sur le patrimoine. Il a simplement été répertorié comme objet digne de conservation lors du recensement architectural de la commune de Guttannen. Le recensement architectural s’effectue conformément à l’arrêté de 1994 du Grand Conseil et aux bases légales des articles 10d, alinéa 1, lettre a et 152, alinéa 1 de la loi sur les constructions (LC, RSB 721). Les articles 13 à 13d de l’ordonnance sur les constructions (OC, RSB 721.1) précisent comment procéder à l’inventaire. 2. Etre mentionné dans le recensement architectural indique que, du point de vue du patrimoine, le mur du barrage du Grimsel présente une valeur tant architectonique qu’historique, ce qui cependant n’empêche nullement le propriétaire de l’ouvrage d’exiger, lors d’une éventuelle procédure d’octroi du permis de construire, la preuve que sa recension dans l’inventaire s’est faite à bon escient (art. 10d, al. 2 LC). Selon l’article 10b LC, « les monuments historiques » (c’est-à-dire les objets répertoriés dans le recensement architectural) peuvent être utilisés et « transformés pour les besoins de la vie (…) contemporains (…) à condition que la valeur des monuments soit prise en compte ». Le classement comme objet digne de conservation signifie, selon l’article 10b, alinéa 3 LC, que l’objet ne doit subir aucune transformation extérieure. Mais, si sa conservation s’avère disproportionnée, il serait tout à fait possible de le démolir ; « en cas de reconstruction, le monument historique (devrait) être remplacé par un objet d’égale valeur architectonique ». Le mur du barrage du Grimsel peut par conséquent être encore modifié, voire être surélevé, même s’il fait partie du recensement architectural, à la condition que le résultat ait la même valeur architectonique que l’objet actuel, ce qui n’interdit naturellement pas l’utilisation des techniques d’aujourd’hui. 3. Non : l’inscription du barrage du Grimsel dans l’inventaire ne concerne que son impact visuel et ses qualités architectoniques et ne peut fournir aucun argument écologique que pourraient reprendre les organisations mentionnées. Celles-ci ne peuvent, conformément à l’article 30, alinéa 2 du décret du 22 mars 1994 concernant la procédure d’octroi du permis de construire (DPC), qu’« invoquer des griefs en vue de la sauvegarde de leurs objectifs statutaires ». D’autres organisations, défendant non pas l’environnement mais le patrimoine architectural, pourraient, elles, avancer des arguments architectoniques. En application de l’article 10c LC, le service cantonal spécialisé – dans ce cas, le Service cantonal des monuments historiques – participe cependant aux planifications et procédures d’autorisation touchant des monuments historiques dignes de conservation et appartenant à un ensemble bâti. Il conviendrait d’établir suffisamment tôt des contacts entre les planificateurs et la protection du patrimoine ; c’est du reste ce que vise le recensement architectural. En l’occurrence, ces contacts ont d’ailleurs déjà eu lieu. Instruction publique 8 septembre 2005 La protection du patrimoine devra prendre position sur le projet dans un co-rapport rédigé à l’intention des autorités d’octroi du permis de construire. Pour un projet bien conçu, cette prise de position peut limiter les oppositions éventuelles basées sur des arguments architectoniques qui émaneraient d’organisations environnementales. Le recensement architectural n’a naturellement pas trait à des arguments écologiques. 4. L’intérêt architectonique des installations du Grimsel a été reconnu très tôt. Lors de la première édition du « Kunstführer der Schweiz, ein Handbuch unter besonderer Berücksichtigung der Baukunst » (Berne 1934), Guttannen n’apparaît pas seulement pour son église, mais aussi pour la centrale Oberhasli et l’imposant barrage du lac de Grimsel. Dès 1949, le barrage du Grimsel figure sur les timbres-poste de 20 centimes comme exemple remarquable du génie civil : ces timbres ont été diffusés dans toute la Suisse à des millions d’exemplaires pendant une bonne dizaine d’années. Il va de soi que la dernière édition du « Kunstführer durch die Schweiz » (Berne-Wabern 1982) cite toujours le barrage et l’hospice. Ainsi que nous l’avons déjà mentionné, les installations de la centrale du Grimsel ne sont pas mises sous protection, mais seulement inscrites au recensement architectural. D’un point de vue juridique, il s’agit d’un indice de la valeur historique et architectonique des installations, qui en rappelle l’importance aux autorités et aux propriétaires. Comment ce type d’installations est-il traité lors des inventaires effectués ailleurs en Suisse ? Notons tout d’abord que plusieurs cantons ne connaissent pas (encore) l’obligation juridique de faire l’inventaire de leurs constructions. Dans les cantons où l’inventaire est bien avancé, les centrales hydrauliques d’importance ont de toute évidence été inscrites au recensement architectural, par exemple dans le canton de Fribourg, où le barrage de Montsalvens est classé dans la première catégorie des ouvrages à protéger et celui de Rossens dans la deuxième catégorie. Leur mise sous protection formelle est même préparée parallèlement aux aménagements locaux. La situation est semblable dans les cantons de Vaud, Zurich et Bâle, par exemple. L’inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse (ISOS), réalisé sous mandat de l’Office fédéral de la culture, a été approuvé par le Conseil fédéral en 1982/1987 et 1995 et mis en œuvre par le Conseil-exécutif du canton de Berne sous forme de directive à l’attention de l’administration. Il classe parmi les ouvrages d’importance nationale trois autres centrales bernoises : Hagneck, Kallnach et Mühleberg. Ce type de classement existe également dans d’autres cantons. Enfin, de nombreuses publications relèvent la valeur architectonique et l’intérêt historique des centrales hydrauliques. Citons, à titre d’exemple, « Schweizer Architekturführer » (Werk Verlag, 1992/96) parmi les manuels spécialisés. Elles appartiennent aujourd’hui au patrimoine suisse, comme des œuvres du génie civil, imposantes et qui façonnent le paysage. Le président. Monsieur Anderegg se dit partiellement satisfait de la réponse et renonce à faire une déclaration. 503 059/2005 Interpellation Contini, Bienne (AVeS) – Comment le Conseil-exécutif et la Direction de l’instruction publique entendent-ils empêcher à l’avenir l’engagement d’enseignants au passé pédophile? Texte de l’interpellation du 22 février 2005 Une commission scolaire de Bienne a nommé pour la rentrée 2004 un enseignant ayant, par le passé, été condamné pour des infractions d’ordre sexuel commises au préjudice de mineurs. Cette nomination a débouché sur des interrogations nombreuses au sein de la population biennoise. Elle a engendré des pétitions, des manifestations et a occupé les autorités communales. Dans sa séance de janvier 2005, le Conseil de ville de Bienne n’a réélu qu’à une courte majorité la commission de l’école en question. Le débat mené par le Conseil de ville à cette occasion a opposé ceux pour qui il est inconcevable qu’une commission d’école nomme à un pose d’enseignement une personne ayant gravement porté atteinte aux principes de base devant présider à l’éducation des enfants et ceux qui estimaient qu’on ne pouvait sanctionner une commission ayant nommé un enseignant en possession d’un brevet valable ne lui ayant pas été retiré par l’autorité administrative et qui ne s’est pas vu interdire par le juge pénal le droit d’exercer sa profession. Je prie dès lors le gouvernement de répondre aux questions suivantes: 1. La législation cantonale actuelle permet-elle de retirer à un enseignant condamné pour acte de pédophilie (ou autres infractions graves) son brevet d’enseignant? 2. Si oui, l’INS fait-elle régulièrement usage de cette possibilité? 3. Si non, le gouvernement entend-il modifier la loi sur ce point? 4. Comment l’INS est-elle informée des jugements rendus par les autorités de poursuite pénale à l’encontre d’enseignants et portant sur des infractions démontrant que l’enseignant n’est, en principe, plus digne d’accomplir son travail? Une éventuelle modification législative s’impose-t-elle sur ce point? 5. Selon le rapport publié récemment par le préposé à la protection des données du canton de Berne, une base légale devrait être créée afin de tenir une liste, à disposition de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique, des enseignants auxquels le droit d’enseigner a été retiré. Le gouvernement a-t-il l’intention de proposer rapidement au parlement une telle modification législative? 6. Le Conseil-exécutif entend-il prendre d’autres mesures afin d’éviter à l’avenir que des personnes condamnées pour des actes de pédophilie puissent continuer de travailler, au sein de l’administration, en étant en contact avec des enfants? (4 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Question 1 Oui, la législation cantonale le permet. Elle donne en effet à la Direction de l’instruction publique le droit de retirer son diplôme d’enseignement à toute personne qui ne remplit plus les conditions d’octroi de ce diplôme (art. 22a de la loi du 20 janvier 1993 sur le statut du personnel enseignant [LSE; RSB 430.250]). L’interprétation juridique de cette norme va au-delà du simple retrait du diplôme d’enseignement, puisqu’un tel retrait empêche l’exercice de la profession 504 8 septembre 2005 d’enseignant-e dans les écoles publiques. La législation cantonale permet donc de retirer son diplôme d’enseignement à toute personne qui remet en cause l’intégrité de l’école, en particulier lorsque celle-ci constitue une menace potentielle pour les élèves. Le Code pénal suisse établit: Le juge déclarera incapable de revêtir une charge ou une fonction officielle, pour une durée de deux à dix ans, le magistrat ou le fonctionnaire qui, coupable d’un crime ou d’un délit, se sera rendu indigne de confiance. Le juge pourra déclarer le condamné à la réclusion ou à l’emprisonnement incapable de revêtir une charge ou une fonction officielle, pour une durée de deux à dix ans, si l’infraction commise dénote qu’il est indigne de confiance. (art. 51, al. 1 et 2 du Code pénal suisse du 21 décembre 1937 [CP; RS 311.0]). Si un membre du corps enseignant est condamné pour une infraction grave, le juge examine d’office la capacité de cette personne à revêtir une charge ou une fonction officielle, c’està-dire sa capacité à exercer son droit d’enseigner. Si dans son jugement, le juge décide que l’enseignant ou l’enseignante peut continuer à exercer sa fonction, la Direction de l’instruction publique peut – en théorie – quand même interdire à cette personne d’enseigner. Mais en règle générale, les conclusions de l’enquête de la Direction de l’instruction publique s’alignent sur celles du tribunal: absence de menace sur les élèves et conditions de retrait du droit d’enseigner non remplies. Dans le cas évoqué par l’interpellateur, le tribunal pénal a scrupuleusement tenu compte dans son jugement de l’expertise psychiatrique qui avait été ordonnée. La Direction de l’instruction publique a donc admis, à l’instar du tribunal, que la procédure pénale et la thérapie suivie par l’enseignant rendaient possible l’exercice de sa profession. Elle n’a donc pas déclaré l’enseignant inapte à remplir sa fonction. Depuis ce jugement, il n’a pas été possible d’établir de faits ou de preuves susceptibles d’engager une procédure de retrait du droit d’enseigner. Depuis peu, la Direction de l’instruction publique ouvre, parallèlement à la procédure pénale, une procédure administrative de retrait du diplôme d’enseignement, ce qui lui permet d’apprécier en toute autonomie et sans délai l’expertise généralement ordonnée par le tribunal, et de tirer ses propres conclusions en tenant compte du contexte de l’école. Question 2 Jusqu’à présent, la Direction de l’instruction publique n’a fait usage qu’une fois de la possibilité de retirer le brevet d’enseignement à un enseignant ou une enseignante. Il s’agissait en l’occurrence d’une personne malade, et non d’une personne condamnée dans le cadre d’une affaire pénale. Questions 3 et 4 Le procureur général du canton de Berne a donné des instructions aux autorités d’instruction pénale pour que la Direction de l’instruction publique soit systématiquement informée des procédures pénales engagées contre des membres du corps enseignant pouvant donner lieu à l’ouverture d’une procédure administrative visant au retrait du droit d’enseigner ou à la suspension de l’enseignante dans ses fonctions. Une fois informée, la Direction de l’instruction publique ouvre une procédure administrative au cours de laquelle elle examine si les conditions de retrait du droit d’enseigner ou de suspension de l’enseignante dans ses fonctions sont remplies. Sur ce point, la législation n’a donc pas besoin d’être modifiée. Question 5 Le 23 novembre 2004, le Grand Conseil a adopté la modification de l’article 22a LSE. Celui-ci a été complété comme suit: Elle (la Direction de l’instruction publique) informe la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) du retrait du droit d’enseigner, afin que la per- Instruction publique sonne concernée figure dans la liste intercantonale des enseignants et des enseignantes n’étant pas habilités à enseigner. La CDIP est en train d’élaborer une base légale suffisante. Le Conseil-exécutif enclenchera le processus de ratification dès que cet acte sera disponible. Question 6 En informant la Direction de l’instruction publique (voir la réponse à la question 4) et en permettant ainsi l’ouverture d’une procédure administrative, le Conseil-exécutif et le Ministère public garantissent la protection des enfants qui sont confiés au corps enseignant. Interdire automatiquement aux personnes condamnées le droit d’exercer leur profession, comme l’exige l’interpellateur, constituerait une violation de leur droit d’être entendues. Le président. Monsieur Contini se déclare partiellement satisfait. Il ne fait pas de déclaration. 097/2005 Interpellation Haldimann, Berthoud (UDC) – Hôpital de l’Ile : Fonds destinés à l’enseignement et à la recherche Texte de l’interpellation du 21 avril 2005 Nous avons adopté une motion 210/98 Amstutz concernant les 95 millions de francs en fonds publics qui sont versés chaque année à l’Hôpital de l’Ile pour l’enseignement et à la recherche, et cette motion doit être mise en œuvre. 1. La motion 210/1998 Amstutz a-t-elle été totalement réalisée ? 2. Quelles dispositions concrètes ont-elles été prises pour séparer les coûts de l’enseignement et de la recherche des coûts des services de l’Hôpital de l’Ile ? 3. Quels projets concrets, postes de chercheurs, Instituts et cliniques de l’Hôpital de l’Ile ont-ils bénéficié en 2004 d’un soutien financier prélevé sur les 95 millions destinés à l’enseignement et à la recherche ? Quels ont été les résultats ? 4. Quelles priorités de l’enseignement et de la recherche bénéficieront-elles du soutien rendu possible avec les 95 millions de francs ? 5. L’attribution des moyens financiers se fait-elle selon une clé de répartition transparente et intelligible ? 6. Quels critères sont-ils appliqués pour garantir que les moyens prévus pour l’enseignement et la recherche sont utilisés de manière optimale ? 7. Le déficit d’exploitation de l’Hôpital de l’Ile augmenterait-il si l’on devait renoncer à la Faculté de médecine et partant aux 95 millions de francs destinés à l’enseignement et à la recherche ? Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Dans sa réponse à la motion Amstutz (M 210/1998), le Conseil-exécutif expliquait déjà que l’adaptation de l’indemnisation de l’enseignement et de la recherche ne peut être abordée indépendamment des mesures en cours d’élaboration par la Confédération et le canton. Or ces mesures n’ont pas encore été menées à bien. Le Conseil-exécutif rappelle les principaux éléments du système de financement actuel : conformément à la LAMal, les tarifs des assureurs-maladie couvrent au plus 50 pour cent des frais d’exploitation déterminants des hôpitaux subventionnés par les pouvoirs publics. Le reste est couvert par des subventions à l’exploitation versées par le canton. Les frais Instruction publique 8 septembre 2005 d’enseignement et de recherche (ainsi que d’éventuelles parts des frais d’exploitation découlant d’une surcapacité) sont considérés comme des frais non déterminants. Les assureurs ne participent pas à leur couverture. Dans le cadre de la convention de prestations, l’Université et l’Hôpital de l’Ile, partant d’un modèle d’indemnisation élaboré conjointement, sont arrivés à la conclusion que les frais des prestations fournies à l’Hôpital de l’Ile pour l’enseignement et la recherche s’élèvent à environ 95 millions de francs. Les assureurs-maladie (soutenus par le surveillant des prix et le Conseil fédéral) partent quant à eux du principe que la part des frais imputable à l’enseignement et à la recherche (autrement dit des frais non déterminants) à l’Hôpital de l’Ile représente 21 pour cent des charges totales. Lors du calcul des tarifs 2005 (basé sur les coûts de 2003), les assureurs ont déduit environ 157 millions de francs sur cette base et par rapport à des charges totales de quelque 750 millions de francs. Conformément à l’article 43, alinéa 2 du décret sur les hôpitaux, la subvention de 95 millions de francs à l’enseignement et à la recherche calculée dans le cadre de la convention de prestations est imputée sur les crédits destinés à l’Université. Les autres dépenses déduites par les assureurs-maladie à titre de frais d’exploitation non déterminants sont imputées sur le budget d’exploitation de l’Hôpital de l’Ile. De la même manière, pour calculer les tarifs des autres hôpitaux publics subventionnés, les caisses-maladie déduisent, selon la taille de l’hôpital, un pourcentage variable des traitements et des prestations sociales à titre de frais d’exploitation non déterminants. A quelques rares exceptions près, cette part de frais n’est aujourd’hui pas imputée sur les crédits destinés à l’Université mais sur le budget d’exploitation des hôpitaux. Le Conseil-exécutif va devoir trouver, en collaboration avec tous les acteurs, le moyen de parvenir à des solutions satisfaisantes compte tenu de cette situation. Le Conseil-exécutif répond comme suit aux différentes questions : Question 1 : Pour les raisons citées en introduction, la motion n’a pas encore pu être totalement réalisée. Le contrat-cadre et la convention de prestations entre l’Université et l’Hôpital de l’Ile sont prêts. L’élaboration d’un modèle d’indemnisation viable est un travail de pionnier. Seule une réduction des prestations de l’Hôpital de l’Ile en matière d’enseignement et de recherche peut permettre d’indemniser tous les hôpitaux et les cabinets de médecins de famille pour leurs prestations dans la formation clinique des étudiants et étudiantes en médecine sans pour autant augmenter le budget de l’Université. L’Université a été chargée de présenter un projet en ce sens à la Direction de l’instruction publique d’ici à mi2005. Le pilotage des ressources mises à la disposition de la recherche par l’Université ne sera possible que dans deux à trois ans, lorsqu’une évaluation systématique de la productivité des axes de recherche aura été mise en place et que dans le même temps, les instruments comptables permettant de calculer les charges et les revenus et de procéder à une affectation ciblée des moyens auront été créés. La faculté a introduit l’année dernière une évaluation annuelle des prestations des différents instituts et cliniques en matière de recherche et posé ainsi un jalon décisif pour ce processus. Il faut s’attendre à ce qu’une réduction des prestations de l’Hôpital de l’Ile dans l’enseignement et la recherche affaiblisse la position de l’hôpital universitaire bernois à moyen terme (ce qui entraînerait notamment un recul du nombre de patients et de patientes envoyés par d’autres cantons). En outre, un tel procédé irait à l’encontre des intentions de la Motion Erb (M 200/2001) concernant la « définition d’une stratégie pour le site médical bernois et l’Hôpital de l’Ile ». 505 Question 2 : La conclusion de la convention de prestations entre l’Université et l’Hôpital de l’Ile a permis de créer les bases nécessaires pour différencier à l’avenir les coûts de l’enseignement et de la recherche de ceux de services de l’Hôpital de l’Ile. Toutefois, les instruments requis pour traduire cette différenciation au niveau comptable n’existent pas encore actuellement. La direction de l’hôpital et celle de la faculté travaillent ensemble à la mise en place de ces instruments, dans le cadre du controlling imposé par la convention de prestations pour les coûts de l’enseignement et de la recherche. Il s’agit là d’une tâche extrêmement complexe, étant donné qu’une part importante des frais sont des frais de personnel. Or la plupart des personnes engagées à l’Hôpital de l’Ile, en particulier les médecins, exercent une activité tant dans l’enseignement et la recherche que dans le domaine des services. Pour grand nombre d’entre elles, il n’y a pas véritablement de frontière entre ces différents domaines, de sorte qu’il est extrêmement difficile et coûteux de distinguer les heures de travail et donc les coûts imputables à chacun des domaines. Il va falloir fournir encore de gros efforts pour concevoir des solutions viables aux problèmes méthodologiques mentionnés. Il est prévu d’affiner la convention de prestations lors d’une phase-pilote de trois ans et de concrétiser la répartition des coûts. Question 3 : A l’heure actuelle, les instruments permettant de répondre avec précision à cette question font encore défaut (cf. questions 1 et 2). En 2004 (avant la conclusion de la convention de prestations), les différentes cliniques ont bénéficié de la subvention versée à l’Hôpital de l’Ile proportionnellement à leurs charges d’exploitation respectives, dans le cadre du budget global. En 2003 (derniers chiffres connus), 470 travaux originaux rédigés à l’Hôpital de l’Ile ont été publiés dans la littérature spécialisée internationale, ce qui donne une idée de l’intensité de la recherche clinique. Question 4 : La Faculté de médecine a adopté une stratégie en 2004 et l’a complétée en 2005 par un profil de recherche. Ce profil prévoit le développement de six axes de recherche en particulier : appareil moteur, inflammations / infections, appareil circulatoire, perception et comportement, transplantation de tissus et d’organes, approches thérapeutiques innovantes. Il s’agit ici avant tout de favoriser la recherche translationnelle, c’est-à-dire de relier recherche fondamentale et recherche clinique afin d’améliorer le diagnostic et les traitements. Question 5 : Une attribution des moyens financiers en fonction des charges ou de la qualité de la prestation n’est pour le moment pas possible en raison de l’absence des instruments et des données nécessaires. L’applicabilité du modèle d’indemnisation sur lequel repose la convention de prestations est actuellement contrôlée. Question 6 : Une évaluation régulière de la recherche a été instaurée. Les résultats obtenus par les différentes cliniques sont examinés sous l’angle des publications et de l’acquisition de fonds tiers. Sont également évalués divers facteurs tels que l’encouragement de la relève académique et le dépôt de brevets. Un concept d’évaluation de l’enseignement a également été adopté et sera progressivement mis en œuvre à partir de cette année. Pour contrôler véritablement l’utilisation des ressources allouées à la recherche et à l’enseignement, il faut par ailleurs procéder à un contrôle différencié des dépenses, ce qui n’était pas possible jusqu’ici à l’Hôpital de l’Ile. C’est seulement en se fondant sur une analyse sérieuse des liens entre les charges financières et les résultats obtenus 506 8 septembre 2005 dans l’enseignement et la recherche que l’on pourra se prononcer sur l’efficacité de l’utilisation des moyens engagés. Question 7 : De nombreux patients et patientes sont orientés aujourd’hui par d’autres cantons vers l’Hôpital de l’Ile parce que celui-ci constitue un centre tertiaire de pointe. Les indemnisations perçues dans ce cadre contribuent largement à augmenter le degré de couverture de l’hôpital. Conserver cette position est donc un objectif stratégique de l’Hôpital de l’Ile. La fermeture de la Faculté de médecine mettrait en péril cette position et entraînerait selon toute probabilité un accroissement sérieux du déficit d’exploitation de l’hôpital. Le cluster médical de Berne s’effondrerait et le rayonnement de la place économique et scientifique bernoise de même que l’attrait culturel et social de la région s’en trouveraient modifiés. Des personnes jouant un rôle essentiel dans la fourniture des prestations, en particulier les professeurs, les médecins-chefs et les chercheurs, quitteraient l’Hôpital de l’lle et le canton pour aller s’établir ailleurs. Dans la foulée, d’autres postes seraient supprimés (personnel fournissant des prestations pour ces personnes). Par ailleurs, ces personnes hautement qualifiées sont aussi des contribuables dont la perte ne serait pas sans conséquence. Le président. Monsieur Haldimann se dit satisfait de la réponse et ne souhaite pas faire de déclaration. 035/2005 Motion VLL (Heuberger, Oberhofen) – Pénurie de médecins généralistes 090/2005 Motion Kilchherr, Thoune (UDC) – Manque de médecins dans les régions rurales Texte de la motion VLL du 14 février 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de proposer rapidement des mesures efficaces et de créer les conditions générales propres à redorer le blason des soins médicaux de base et à prévenir la pénurie de médecins généralistes. Développement − Du fait de l’évolution démographique, notre pays aura besoin à l’avenir de plus de médecins généralistes et de prestataires de soins de base. e − La politique du 3 âge prônée (à juste titre) par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale ne pourra être mise en œuvre que si les services de soins à domicile sont en mesure de répondre aux besoins des personnes âgées et donc si l’offre de soins de base se développe. − Les médecins généralistes vieillissent − dans certaines régions, les praticiens âgés de 55 à 60 ans sont majoritaires − et la relève fait défaut. − La motion intitulée « Formation des médecins généralistes » que le Grand Conseil a adoptée en avril 2003 (contre la volonté du Conseil-exécutif) n’a toujours pas été mise en œuvre : pas d’effet sensible, pas de ressource prévue pour la formation des médecins généralistes, pas de stratégie. Cette motion a pourtant pour but de promouvoir la profession de médecin généraliste et d’en accroître l’attrait. (9 cosignataires) Urgence refusée le 21 février 2005 Santé publique et prévoyance sociale Texte de la motion Kilchherr du 18 avril 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de prendre les mesures propres à stopper et à corriger l’évolution vers une pénurie de médecins généralistes dans les régions rurales. 1. En particulier, il est chargé de veiller à ce que les communes offrent aux médecins de meilleures conditions générales et à ce que le canton et les communes apportent aux jeunes médecins leur soutien dans le domaine de l’équipement mais aussi dans celui de l’investissement, comme cela se fait dans le cadre de la promotion économique. 2. Dans le contexte de la formation universitaire, il doit faire en sorte que des incitations soient créées et que les étudiants soient informés à un stade précoce sur le besoin de médecins généralistes dans les régions rurales. 3. Les étudiants en médecine qui ont grandi à la campagne, mais également les autres, doivent être encouragés à s’installer dans une région rurale. 4. Les projets développés par les généralistes (Curriculum, FIAM et Assistanat au cabinet médical), qui prévoient notamment un stage de plusieurs semaines auprès d’un généraliste pour tous les étudiants en médecine, doivent être mis en application. On comprend difficilement que la mise en œuvre de ce projet puisse échouer en raison des coûts, 1 à 1,5 million de francs. Il doit être possible de réaliser le projet sans coûts supplémentaires puisqu’il s’agit de résoudre un problème urgent. Développement 139 médecins généralistes appartenant à la Société bernoise de médecine sont âgés de plus de 60 ans. Ces prochaines années, ils devront rechercher un successeur. A cela s’ajoute que les médecins d’un certain âge ont une charge de travail qui fait fuir les plus jeunes. Il faut donc plus de médecins pour prendre leur succession. Comme l’espérance de vie ne cesse d’augmenter et que par conséquent, les besoins en assistance médicale augmentent également, il y aura dans les années à venir une pénurie de médecins, surtout dans les régions rurales. C’est ce qu’a déclaré Jürg Schlup, président de la Société bernoise de médecine, au Thuner Tagblatt le 23 février 2005. Le fait que le salaire d’un médecin de campagne continue de diminuer depuis trente ans, et le fait que les médecins de campagne aient besoin d’une autre infrastructure que celle dont profitent les médecins des centres, où les hôpitaux ou les instituts de radiologie se trouvent à proximité immédiate, contribuent à aggraver le manque de généralistes. (16 cosignataires) Urgence refusée le 21 avril 2005 Réponse commune du Conseil-exécutif du 29 juin 2005 Les motions M 035/2005 et M 090/2005 font l’objet d’une réponse commune car elles traitent du même sujet. Les autorités ont pleinement conscience de l’importance des médecins généralistes pour le canton, en particulier dans les régions rurales. Preuve en sont les trois textes officiels évoqués ci-après. Le Programme gouvernemental de législature 2003 à 2006 prévoit notamment de donner à la population du canton de Berne accès à une assistance médicale de qualité qui répond aux besoins, est économiquement supportable et peut être financée par le canton. Il faut relever ici que les médecins généralistes fournissent une part non négligeable des soins ambulatoires, lesquels occupent une place aussi importante que les soins hospitaliers. Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 e La Politique du 3 âge 2005 du canton de Berne vise pour sa part à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées afin de retarder ou d’éviter autant que faire se peut un placement en établissement médico-social. Les divers projets pilotes lancés dans ce cadre mettent ainsi l’accent sur le rôle capital des médecins généralistes, lesquels doivent œuvrer de concert avec les services d’aide et de soins à domicile, les premiers assurant les soins de base, les seconds les soins ambulatoires. La planification des soins gériatriques mise sur pied par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale (SAP) se fonde sur le même principe, la prise en e charge des problèmes spécifiques au 3 âge par les centres gériatriques régionaux complétant les soins de base du ressort des généralistes. Enfin, la loi sur la santé publique en vigueur prévoit que les médecins règlent eux-mêmes l’organisation des services des urgences – qui doivent couvrir tout le territoire cantonal – ou la confient aux associations professionnelles. Là aussi, les médecins généralistes jouent un rôle important. Pour en revenir au risque de pénurie évoqué par les motionnaires, le Conseil-exécutif tient d’emblée à souligner que la densité de médecins au bénéfice d’une formation en médecine générale ou en médecine interne générale dans le canton de Berne est en moyenne plus élevée que dans le reste de la Suisse et de l’Espace Mittelland: Densité pour 100 000 habitants Total Suisse Mittelland Canton de Berne Canton de Fribourg Canton du Jura Canton de Neuchâtel Canton de Soleure Médecine nérale 74,2 71,6 77,3 51,8 gé- Médecine générale 40,1 54,3 69,0 25,7 50,6 61,9 22,3 58,9 80,8 30,1 interne Extrait de l’annexe 2 de l’ordonnance fédérale du 3 juillet 2002 sur la limitation de l’admission des fournisseurs de prestations à pratiquer à la charge de l’assurance-maladie obligatoire N.B. Le nombre de prestataires admis à pratiquer ne prend pas en compte le taux d’occupation. Si aucune analyse pointue permettant des prévisions fiables de l’évolution des soins de base n’a été effectuée dans le canton, force est de constater que certains médecins bernois n’ont, malgré leurs efforts, pas trouvé de successeur. Dans le même temps, un sondage mené dans les facultés de médecine des universités de Lausanne et Genève fait apparaître ème année (60,9%) souhaique la majorité des étudiants de 6 tent se spécialiser. Cinq aspects, sur lesquels le Conseilexécutif ne peut pas forcément influer, peuvent expliquer ces deux phénomènes: − Premièrement, la médecine générale apparaît trop peu technique et trop peu pointue. − Deuxièmement, les horaires chargés des généralistes et la disponibilité accrue dont ils doivent faire preuve ont des répercussions négatives sur leur vie de famille et leurs relations sociales. Pour cette raison, 80 pour cent des étudiants (et même 90% des étudiantes) souhaitent exercer plus tard dans un cabinet de médecine de groupe, et 53,5 pour cent en ville. 507 − Troisièmement, la rétribution est souvent jugée insuffisante. − Quatrièmement, la révision de la LAMal en général et l’introduction de la liberté de contracter en particulier sont des facteurs d’insécurité qui accroissent les risques liés à l’entreprise. − Cinquièmement, les personnes concernées ne sont pas satisfaites des possibilités de formation et de perfectionnement. La mise sur pied d’un cursus de formation spécifique et la définition de programmes de perfectionnement pourraient contribuer à résoudre ce problème. A noter que la mise en œuvre de la motion "Formation des médecins généralistes", adoptée en avril 2003, se heurte à d’importantes difficultés: si l’Instance facultaire de médecine générale (Fakultäre Instanz für Allgemeinmedizin, FIAM) est opérationnelle, il manque néanmoins entre 1,5 et 2 millions de francs pour la couverture des frais de formation dispensée par des médecins généralistes aux étudiants accomplissant leurs semestres cliniques. Cela étant, le Conseil-exécutif est attentif à la requête des motionnaires, même si la densité moyenne de médecins généralistes demeure pour le moment suffisante. Il dispose toutefois d’une marge de manœuvre très réduite pour renforcer l’attrait de la profession, puisque la réglementation de la formation des médecins et de leur activité professionnelle (p. ex. ordonnance sur la limitation de l’admission des fournisseurs de prestations à pratiquer à la charge de l’assurance-maladie obligatoire, établissement des tarifs) relèvent en grande partie des compétences de la Confédération. Néanmoins, la SAP s’engagera concrètement en réalisant deux types de mesures: d’une part l’encouragement de modèles de soins communautaires (cabinets de médecine de groupe, réseaux de médecins généralistes), d’autre part l’autorisation d’ouverture de nouveaux cabinets dans les zones rurales en application des dérogations admises au gel des admissions applicable jusqu’en 2008. Par ailleurs, la SAP réunira un groupe de travail comprenant des représentants de la Société des médecins du canton de Berne, de la faculté de médecine, de la FIAM, de la Direction de l’instruction publique et de la Direction de l’économie publique, chargé d’élaborer un catalogue de mesures à l’échelon cantonal après analyse approfondie de la situation. Proposition: adoption sous forme de postulat. 123/2005 Motion urgente Fritschy, Rüfenacht (PRD) – Promotion de la médecine générale Texte de la motion du 13 juin 2005 Afin de rehausser l’importance de la médecine générale à l’université de Berne et permettre ainsi la formation d’un nombre suffisant de praticiens généralistes, le Conseilexécutif est chargé de procéder immédiatement à la conversion de la FIHAM (instance facultaire de médecine générale) en un institut de médecine générale avec professorat ordinaire. Il conviendra d’imputer au budget de la faculté les moyens financiers nécessaires à l’accomplissement des tâches, notamment le financement de la formation des étudiants et étudiantes en médecine dans des cabinets de médecins généralistes. Développement Dans le canton de Berne comme dans toute la Suisse, l’assistance médicale ambulatoire de base repose sur les praticiens généralistes proches de leurs patients et qui offrent 508 8 septembre 2005 un niveau de qualité élevé et des soins extrêmement avantageux en raison d’une infrastructure adaptée. Toutefois, cette assistance médicale de base en mode ambulatoire, assurée par les généralistes de manière efficiente, est d’ores et déjà devenue lacunaire. En effet, après une diminution de plusieurs décennies, la relève ne couvre plus les besoins depuis quelques années. Si des mesures efficaces ne sont pas prises immédiatement, le manque de généralistes, déjà patent dans les régions rurales, atteindra des proportions inquiétantes au cours des prochaines années. Aujourd’hui, dans le canton de Berne, parmi les médecins qui dispensent une assistance médicale de base (spécialistes détenteurs du titre FMH « médecine générale », « pédiatrie » ou « médecine interne », ou du titre de formation postgrade FMH « médecin praticien »), 57 pour cent sont âgés de plus de 50 ans. Selon toute probabilité, environ 57 pour cent des généralistes aujourd’hui en activité seront à la retraite d’ici 15 ans. Pour maintenir le niveau actuel des prestations médicales ambulatoires de base, c’est dès aujourd’hui qu’il faut former un nombre de médecins supérieur à celui des futurs retraités. En effet, les jeunes médecins – notamment les femmes – travaillent souvent à temps partiel, sans compter que l’évolution démographique de la population exige de plus en plus de prestations médicales. A l’avenir, c’est seulement à condition de se familiariser suffisamment tôt avec leur profession dans un cabinet de médecine générale que les étudiants et étudiantes en médecine se dirigeront dans cette voie, où les exigences sont particulièrement élevées. En effet, dispenser une assistance médicale de base, cela veut dire diagnostiquer et traiter des maladies. De plus, ces praticiens doivent exceller dans des domaines très vastes afin de pouvoir, en cas de besoin, rediriger les patients vers le bon service, en jouant en quelque sorte le rôle de gatekeeper. Si le canton veut assumer correctement les missions d’enseignement et de recherche, il ne peut faire l’économie d’un institut doté d’un ordinariat et de plusieurs praticiens généralistes actifs. (20 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Permettre à la population d’accéder à des traitements et des soins médicaux conformes aux besoins, d’excellente qualité et supportables en termes économiques figure parmi les objectifs de la politique gouvernementale (cf. programme gouvernemental de législature 2003 à 2005). Sa pierre angulaire réside dans un nombre suffisant de médecins généralistes. Dans sa réponse aux motions Heuberger (M 035/2005) et Kilchherr (M 090/2005), le Conseil-exécutif a annoncé que la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale réunirait un groupe de travail comptant des représentants de la Société des médecins du canton de Berne, de la Faculté de médecine, de la FIHAM (instance facultaire de médecine générale), de la Direction de l’instruction publique et de la Direction de l’économie publique. Ce groupe procédera d’abord à un examen minutieux de la situation et planifiera ensuite un train de mesures relevant de la compétence du canton en vue d’assurer un effectif suffisant de médecins généralistes. L’influence que le canton et l’Université pourraient exercer sur l’attrait de la profession de médecin généraliste est toute relative. Une meilleure intégration de la médecine générale aux études et le développement de la recherche dans ce domaine − comme le demande la motionnaire − sont des éléments susceptibles de contribuer utilement au choix de cette profession. La Faculté de médecine de l’Université de Berne dispose déjà, grâce au FIHAM, d’un programme de Santé publique et prévoyance sociale formation en médecine générale. Les discussions concernant un renforcement de ladite formation ne sont pas nouvelles, raison pour laquelle l’Université a été chargée en 2003 d’élaborer un concept de mise en œuvre. Dans ce contexte, elle a examiné la possibilité de créer un institut doté d’un professorat ordinaire selon le modèle bâlois ; l’Université conclut cependant que les domaines de la recherche en médecine générale mériteraient d’être développés en premier lieu pour que la portée académique d’une chaire ordinaire ne soit pas d’emblée mise en cause. Les programmes de recherche attireront la génération montante et permettront de l’affecter à la relève académique en médecine générale. Par ailleurs, la création d’un institut avec professorat ordinaire exigerait des fonds qu’il faut affecter d’urgence à d’autres domaines pour intégrer davantage la médecine générale aux études de médecine (stages en cours d’études auprès de médecins généralistes, liens établis avec les étudiants et étudiantes par le biais de « parrainages » de généralistes). L’Université présentera son concept prochainement. Les cantons de Berne et de Bâle ont l’intention de renforcer leur collaboration dans les domaines de l’enseignement de la médecine, de la recherche et des prestations de service ; ils examinent aussi dans ce contexte la possibilité de collaborer de façon plus étroite avec l’Université de Bâle, laquelle a annoncé en mars 2005 la création d’un institut de médecine générale. Proposition: adoption de la motion sous forme de postulat. Le président. Ces trois motions sont traitées conjointement. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). Les décisions que nous allons prendre aujourd’hui dans le domaine de l’assistance médicale de base déploieront leurs effets dans cinq à sept ans. Les décisions concernant la conception des études de médecine produisent des effets après dix ans environ. Mais ce temps, l’avons-nous ? Depuis janvier de cette année, les médias s’intéressent à la pénurie de médecins généralistes. Ils situent la problématique surtout dans les régions périphériques, mais de fait, la pénurie commence déjà à se manifester dans les agglomérations. Les faits sont connus depuis quatre années déjà, et durant ce temps, rien n’a été fait. Il y a deux ans, le Grand Conseil a eu la clairvoyance, contre la recommandation du gouvernement, d’adopter ma motion, dans laquelle je poursuis le même objectif. Aujourd’hui, nous en sommes au même point qu’alors, sauf que deux années ont passé et que le gouvernement est disposé aujourd’hui à proposer l’adoption sous forme de postulat. Mais nous n’avons plus le temps d’attendre, sans formation sérieuse de médecins généralistes, l’accréditation de la Faculté de médecine est en péril. De même, sans Faculté de médecine, ce ne serait plus un Hôpital universitaire, et toute discussion avec Zurich concernant la médecine de pointe serait superflue. Enfin, l’Etat de Berne doit garder son centre hospitalier en tant qu’employeur, en tant que prestataire de service, en tant que facteur économique. L’évolution démographique montre que ces prochaines années, il y aura moins de personnes à choisir une profession de l’assistance médicale de base qu’il n’en faut pour remplacer ceux qui bientôt prendront leur retraite. En effet, un tiers des médecins généralistes ont entre 55 et 65 ans. Les perspectives professionnelles des généralistes font peur aux jeunes, les heures de présence sont nombreuses et la charge de travail est énorme. Les conditions générales qui prévalent dans les cabinets des généralistes ne sont plus très bonnes et du fait du manque de généralistes, elles ne deviennent pas meilleures. Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 Il faut y remédier. Notre motion a pour but de placer la problématique dans un contexte plus large, susceptible d’intéresser l’ensemble de la population. Nous demandons qu’une « table ronde » se penche sur la question. Toutes les instances doivent être associées à la réflexion. Les chiffres auxquels le gouvernement se réfère dans sa réponse sont incomplets et ne valent plus. D’ailleurs ils datent de l’an 2000. De plus, ils ne tiennent pas compte de l’évolution à venir. Veuillez adopter cette motion à une nette majorité des voix pour que nous puissions nous mettre au travail. Je m’exprimerai à la fin du débat sur les motions Kilchherr et Fritschy. M. Carlo Kilchherr, Thoune (UDC). Dans sa réponse, le Conseil-exécutif affirme qu’il n’y a pas pour l’heure de pénurie de médecins, mais il admet que ce problème se profile déjà. Il est donc temps de faire le nécessaire pour trouver une solution. Apparemment ce n’est plus la mode parmi les jeunes étudiants de prendre l’option de la médecine généraliste. Le gouvernement affirme que la solution ne se trouve pas forcément dans sa compétence. Mais d’où doit donc venir l’impulsion pour infléchir l’évolution? Le gouvernement est seul à avoir accès à tous les spécialistes nécessaires. Je salue donc son intention d’instituer un groupe de travail. Il est regrettable au demeurant qu’un plan tout prêt doive échouer à cause des 1,5 à 2 millions de francs que coûte sa réalisation. Il doit y avoir un moyen de réunir ces fonds. Ces trois dernières années, la densité médicale a fortement diminué. Actuellement 118 médecins ont entre 51 et 55, et 104 ont entre 56 et 60. Vous voyez donc ce qui se prépare ces cinq à dix prochaines années. Il serait dans l’intérêt des communes qu’elles apportent un soutien aux jeunes médecins de campagne en leur offrant de meilleures conditions générales. Mais pour éviter que les communes y voient un dictat du canton, je retire ce point de ma motion. Mme Franziska Fritschy, Rüfenacht (PRD). Hier, nous avons vu à quel rythme rapide la densité de médecins généralistes décroît dans le canton de Berne. En 2002, on comptait encore pour 100 000 habitants 146 médecins de famille. En 2005, il n’y en a plus que 89, ce qui marque une diminution de 39 pour cent ces trois dernières années. En moyenne suisse, la diminution durant la même période est de 29 pour cent. Pour que la densité actuelle reste stable, il faut plus de médecins nouveaux aujourd’hui que le nombre de médecins qui quittent la profession, puisque le travail à temps partiel est fréquent dans ce domaine. C’est pourquoi je demande dans ma motion que soit prise une mesure indispensable, à savoir que l’instance facultaire pour la médecine généraliste soit transformée le plus rapidement possible en institut et que ce nouvel institut soit doté des moyens financiers nécessaires. La réalisation de cette mesure est d’ores et déjà largement préparée, ce qui manque est un mandat. Il faut avant tout de l’argent pour la formation des étudiantes et étudiants en médecine dans les cabinets de généralistes. Le gouvernement articule les chiffres de 1,5 à 2 millions de francs. Considérant qu’une partie de la formation des médecins généralistes aurait lieu dans les cabinets et non pas à l’Hôpital, la Faculté de médecine par ailleurs n’aurait rien à perdre. Les stages seraient proposés dans les cabinets des médecins généralistes, et l’argent de cette formation irait simplement aux cabinets au lieu d’aller à l’Hôpital de l’Ile. Le gouvernement propose de développer d’abord la recherche afin que dans les programmes de recherche, il soit possible de recruter de futurs généralistes. La coopération avec 509 l’Université de Bâle n’est pas une proposition plus prometteuse. Bien sûr, il serait bon que les instituts de Berne et de Bâle collaborent. Toutefois, il faudra agir plus énergiquement. L’intention exprimée par le gouvernement de charger un groupe de travail d’élaborer un plan d’action me paraît une disposition appropriée. C’est pourquoi je vous demande d’adopter la motion des deux précédents orateurs, ainsi que la mienne bien entendu. Le président. Les porte-parole des groupes ont la parole. Mme Annemarie Burkhalter-Reusser, Bätterkinden (PS). Actuellement, la densité médicale paraît encore défendable. Mais dans une dizaine d’années, nous aurons un problème urgent. Il vaut donc mieux que nous lui trouvions une solution que nous puissions financer. Tout comme le gouvernement, le groupe socialiste soutient la motion de Thomas Heuberger sous forme de postulat. La motion demande des mesures qui seraient à définir. Nous approuvons l’institution d’un groupe de travail. Cependant, il faut que les généralistes contribuent eux-mêmes à améliorer l’image de la profession. Nous préférerions adopter la motion sous forme de postulat, mais si l’auteur maintient la forme de la motion, nous la soutiendrons quand même. Dans sa motion, Carlo Kilchherr demande la même chose, que des mesures adéquates soient prises, mais il fait des propositions concrètes. Nous préférerions que les propositions concrètes émanent du groupe de travail, qui sera composé de spécialistes attentifs à la question de puis de nombreuses années. Nous jugeons très important que des incitations soient créées pour encourager les jeunes étudiantes et étudiants à opter pour la médecine généraliste, raison pour laquelle nous sommes favorables à ce point de la motion. De même, un stage de plusieurs semaines dans un cabinet de généraliste nous paraît vraiment souhaitable, même si pour les médecins formateurs, cela demande énormément de travail en plus et des moyens financiers, mais nous sommes également en faveur de ce point. Nous ne soutenons que sous forme de postulat le deuxième point, qui parle d’incitations pour les jeunes d’origine rurale à revenir exercer à la campagne. Madame Fritschy demande dans sa motion qu’une plus grande importance soit donnée à la formation. Le groupe socialiste soutient cette demande. Nous ne sommes cependant pas certains qu’il suffise pour cela de créer une chaire de professeur ordinaire. Il nous paraît plus raisonnable d’attendre les conclusions du groupe de travail. En outre, nous rejetons la demande selon laquelle les moyens devant être mis à la disposition du nouvel institut soient prélevés sur le budget de la Faculté. Le Grand Conseil doit savoir que l’institution d’une chaire de professeur ordinaire nécessite des moyens financiers. C’est pourquoi nous soutenons cette motion sous forme de postulat. Si l’auteur ne souhaite pas transformer sa motion en postulat, je demande que le vote soit fait point par point. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Le groupe VS voit dans la médecine généraliste le pivot de l’assistance médicale de base. Nous disposons aujourd’hui des chiffres nécessaires pour aborder la problématique dans un esprit constructif. Ces chiffres montrent que contrairement à ce que nous avions supposé il y a deux ans, il n’y a pas aujourd’hui de pénurie de médecins généralistes dans le canton de Berne. Au contraire. La densité est relativement élevée en comparaison des cantons voisins et de la moyenne suisse. Inutile donc de sonner l’alarme. 510 8 septembre 2005 Le généraliste qui travaille en solo est une espèce en voie de disparition. Les jeunes médecins ont une autre conception de la manière dont ils veulent exercer leur métier, nous l’avons relevé il y a deux ans. Pour diverses raisons, notamment l’investissement nécessaire pour établir un cabinet, le grand nombre d’heures de travail et la disponibilité demandée pour un revenu relativement modeste, la profession a perdu de son attrait. A cela s’ajoute qu’il y toujours plus de femmes médecins, qui souhaitent concilier vie professionnelle et vie familiale et qui ne tiennent donc plus à exercer à 150 pour cent. Cependant, les besoins et le comportement de la population dans ce domaine ont changé. Les gens sont toujours plus nombreux à n’avoir pas de médecin de famille, à se rendre à l’hôpital ou aux urgence pour résoudre leurs problèmes de santé. C’est là une évolution qu’il est difficile d’infléchir. Le groupe VS salue le fait que le Grand Conseil demande la mise en oeuvre de mesures pour éviter la pénurie à moyen terme. Cependant, nous pensons que la problématique doit être abordée de manière intégrale et systématique. C’est pourquoi nous sommes favorables à l’institution d’un groupe de travail composé de spécialistes qui puisse analyser la situation en profondeur. Le groupe de travail pourra ensuite mettre au point des mesures destinées non pas seulement à améliorer l’image de la médecine généraliste. Nous pouvons imaginer qu’il faut de nouveaux modèles et structures d’assistance, par exemple un réseau de prestataires stationnaires et ambulatoires, donc des structures ambulatoires comme le City Notfall ouvert par l’Hôpital de l’Ile et le Sonnehof début septembre. Peut-être faudrait-il ressortir des tiroirs l’idée des policliniques régionales plus. La formation est elle aussi susceptible d’améliorations, mais il ne faut pas en attendre trop. L’Instance facultaire dispose des ressources nécessaires et elle est en mesure d’agir sur les structures et les contenus de la formation. Dans la formation, il s’agit de mettre en place les quatre semaines de stage des généralistes, c’est-à-dire il s’agit d’un million de francs. Nous pensons que ce sont là des moyens qu’il faut mettre à la disposition de la Faculté, en plus de son budget ordinaire. Je ne suis pas d’accord avec Franziska Fritschy, qui veut retirer l’argent du crédit de l’enseignement et de la recherche, d’ailleurs déjà réduit cette année de 600 000 francs. Je vous rappelle que Ies assurances maladie retiennent 21 pour cent pour l’enseignement et la recherche sur toutes les prestations qu’elles versent à l’Hôpital de l’Ile, ce qui doit être compensé par l’argent consacré par le canton à cet effet. Or, ce que verse le canton aujourd’hui correspond à 11 pour cent, et il y a donc un manque à gagner. L’idée du stage est certes utile, mais là encore, il ne faut pas que les attentes soient trop élevées. Selon le vice-doyen de la Faculté de médecine, l’Université de Bâle a mis en place un tel stage, sans toutefois que l’effet souhaité ne se produise. Les solutions proposées dans les motions Kilchherr et Fritschy valent sûrement la peine d’être examinées, mais elles sont trop fortement concentrées sur la Faculté de médecine et les études médicales, et tendent à perpétuer le modèle traditionnel du médecin généraliste. C’est pourquoi nous ne les soutenons que sous forme de postulat. La formulation de la motion Heuberger est plus ouverte, raison pour laquelle nous la soutenons telle quelle, à condition que l’auteur laisse au Conseil-exécutif le temps de procéder à une analyse sérieuse et de mettre au point des solutions vraiment utiles. Pour conclure, permettez-moi de faire une remarque en tant que membre du conseil d’administration de l’Hôpital de l’Ile. Vu la discussion actuelle sur la médecine de pointe, il serait politiquement maladroit que le Grand Conseil décide aujourd’hui, contre l’avis du Conseil-exécutif, la création d’une Santé publique et prévoyance sociale chaire de professeur ordinaire de médecine généraliste pour 1 million de francs. Ce serait en effet dans le droit fil des recommandations indirectes de l’économiste Ogier, selon lesquelles le canton de Berne doit se concentrer sur la médecine générale et la gériatrie. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). Le groupe VLL entend adopter ces trois motions qu’il juge très importantes. Notre analyse de la situation est différente de celle du gouvernement, et nous sommes bel et bien alarmés. Nous pensons qu’il faut agir pour éviter la pénurie de généralistes qui se profile. Prenons l’exemple de notre commune. Ces derniers mois, deux de nos généralistes ont pris leur retraite. L’un d’entre eux a trouvé un successeur, l’autre, dont le cabinet était très grand, n’en a trouvé aucun, et ses patients ont été répartis entre les autres généralistes de notre commune. Dans l’agglomération, la réalité est à mon avis quelque peu différente des magnifiques statistiques dont fait état la réponse. Il faut donc prendre des mesures. Nous sommes heureux que les généralistes s’efforcent eux-mêmes de remédier à la situation. Les points 2 à 4 de la motion Kilchherr doivent être adoptés tels quels. Nous pouvons soutenir le point sous forme de postulat. Quant à l’intervention Heuberger, nous ne voyons aucune raison de vouloir en faire un postulat. De même, nous souhaitons adopter la motion Fritschy, mais nous accepterions qu’elle soit transformée en postulat, ce que refuse cependant l’auteure. La médecine générale doit être revalorisée également à la Faculté. Plus on s’éloigne des centres, plus le travail des généralistes est important, les mesures que nous devons prendre peuvent avoir leur coût, et moyens financiers nécessaires doivent pouvoir s’ajouter aux budgets ordinaires, sans compensation. Il a été dit que le modèle du service des urgences City Notfalldienst devrait être mis en place partout. Mais il faut que quelqu’un m’explique comment nous allons pouvoir mettre en place un tel service à Worb, ou à Wengen ou à Mürren. C’est un modèle urbain. On a dit également que le généraliste qui travaille en solo est une espèce en voie de disparition. Il y aura sans doute toujours plus de cabinets collectifs, mais il n’est pas si facile d’exercer dans un cabinet avec d’autres. Je pense que nous allons observer à l’avenir l’existence en parallèle de différents modèles. Nous vous demandons d’adopter ces motions. M. Willfried Gasser, Berne (PEV). Nous sommes certainement tous d’accord sur l’importance des médecins de famille dans l’assistance médicale de base. De même, nous voyons tous que l’attractivité de cette profession se perd. Pour l’heure, la situation n’est pas alarmante, mais cela pourrait changer radicalement en quelques années. Les raisons de la détérioration de l’image de la profession sont nombreuses. C’est pourquoi il faut un vaste éventail de solutions. Si nous n’agissons pas, il ne nous reste qu’à placer nos espoirs dans la libre circulation des personnes, même si cela signifie que aurons des médecins de famille dans l’Oberland qui seront allemands ou originaires des Balkans. Il vaudrait mieux que nous mettions à profit les possibilités que nous avons pour pouvoir réagir à long terme. L’heure n’est pas à la précipitation, il faut une conception globale. C’est pourquoi nous apportons notre soutien à la motion de Thomas Heuberger, qui demande au gouvernement de prendre des mesures efficaces. Nous soutenons également les points 2 à 4 de la motion Kilchherr, mais sous forme de postulat. Dans cette motion, l’analyse est incomplète, et il n’y a pas de conception d’ensemble. Quant à la motion Fritschy, nous pouvons la soutenir elle aussi sous forme de postulat. La création d’une chaire de professeur Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 ordinaire coûterait beaucoup mais n’apporterait probablement pas grand-chose. Au niveau structurel, l’Instance facultaire fait en soi parfaitement l’affaire. Quant aux modalités de financement proposées, nous ne les jugeons pas utiles. Nous saluons l’idée du Conseil-exécutif d’instituer un groupe de travail. Nous en attendons une conception globale et des propositions qui s’inscrivent dans le contexte général. M. Daniel Pauli, Schliern (UDC). A un moment ou à un autre de notre vie, nous aurons tous besoin d’un médecin parfaitement compétent qui soit en mesure de poser un diagnostic correct sans recourir à des moyens techniques. Pour que cela reste possible, nous avons besoin de médecins en nombre suffisant qui soient prêts à assumer cette responsabilité et à accepter une semaine de travail de 60 à 70 heures pour un revenu de cadre moyen. Il faut de tels médecins, prêts à se procurer une formation et un perfectionnement, en réalité contre la volonté de l’Université, qui ne fait pas grand-chose pour y contribuer. Pour l’heure, il faut l’admettre, le nombre des médecins est suffisant dans les régions rurales et en ville. La pénurie est programmée et la politique fédéral et celle des caisses ne font qu’aggraver le problème. Les trois motions que nous traitons sont particulières, elles anticipent un problème qui va se poser au canton. Le gouvernement agit quant à lui comme à l’ordinaire: il reconnaît le problème, prend son temps et s’engage peu puisqu’il n’est disposé à recommander l’adoption des interventions que sous forme de postulat. L’UDC soutient pour sa part les trois motions telles quelles. L’alternative serait une excellente médecine généraliste ou alors un système complet et bien plus coûteux de policliniques avec des médecins travaillant 50 heures par semaine. Les perspectives économiques et la solvabilité sont des facteurs déterminants dans le manque de médecins généralistes. Dans cette salle, le revenu des généralistes a été réduit il y a douze ans de 25 à 30 pour cent, puisqu’on leur a interdit l’autodispensation. M. Peter Eichenberger, Zollikofen (PRD). Pénurie de généralistes, la problématique nous est connue depuis longtemps, et nous en parlons depuis longtemps. La ligne du PRD est claire: il faut des motions, si possible des motions qui proposent des projets concrets. La situation réelle n’est pas tout à fait claire, cependant, les statistiques aboutissent à des appréciations variables. Pour ma part, je me range à l’avis des autres selon lesquels la Suisse est en bonne posture par rapport aux autres pays. Quelle que soit la terminologie que l’on choisit, généralistes, médecins de famille, nous en avons besoin. Dans les régions décentralisées, on peut les remplacer par des policliniques. Mais dans les policliniques, il en faut aussi. Qu’ils travaillent seuls ou en groupe, qu’ils appartiennent ou non à un réseau cela ne change rien au fait que nous en avons absolument besoin. Le médecin de famille est une personne de confiance. Même si les gens sont en traitement chez un spécialiste, ils se rendent de temps à autre chez leur médecin généraliste pour qu’il leur confirme que ce que dit le spécialiste est vrai. Lors d’un colloque de spécialistes consacré aux coûts de la santé organisé par une association d’économiques, j’étais l’un des rares médecins présents, on a dit qu’un généraliste a besoin d’une coccinelle et non d’une cadillac. Mais c’est faux, les généralistes ont besoin d’une formation de qualité très complète pour pouvoir poser des diagnostics corrects et de faire un triage. S’il dispense ensuite le traitement lui-même est une autre question. Par où faut-il commencer ? Par la formation sans doute, comme le demande la motion Fritschy. Mais il faut dix ans avant que la formation déploie des effets dans la pratique. 511 Les facteurs sont nombreux et se situent à différents niveaux: Confédération, cantons, prestataires, et les médecins euxmêmes, alors qu’ils hésitent souvent à consacrer l’argent au financement d’un poste d’assistant. Le canton n’a pas beaucoup de moyens à sa disposition, mais il doit mettre à profit ceux qu’il a. Je ne pense pas que les communes doivent offrir gratuitement aux médecins de belles maisons pour leurs cabinets, ce ne serait pas le bon moyen. La motion Heuberger est un cri d’alarme qui ne propose pas de mesures concrètes. Elle demande la création d’un groupe de discussion, et le canton s’est engagé à en instituer un. Le groupe radical soutient la motion en tant que telle. Nous sommes heureux que le point 1 de la motion Kilchherr ait été retiré. Nous soutenons les points 2 à 4 en tant que tels. Quant à la motion Fritschy, elle demande une mesure concrète, à savoir la création d’une instance qui en grande partie existe déjà. Il s’agit d’en resserrer l’organisation et de lui donner un statut supérieur, afin que la médecine générale ait un meilleur statut dans la formation à l’Hôpital de l’Ile. Nous apportons notre soutien à la motion Fritschy et nous sommes d’avis nous aussi que l’argent peut être pris sur le budget ordinaire de la Faculté. Nous le savons bien, les facteurs qui influencent ce problème sont nombreux. Les systèmes tarifaires et l’argent n’en sont pas les moindres, mais ils échappent à notre influence. Le président. Monsieur Küng a la parole. M. Hans Küng, Diemtigen (UDC). Franziska Widmer a dit qu’elle s’exprimait notamment en tant que membre du conseil d’administration de l’Hôpital de l’Ile. Je suis donc étonné qu’elle ne soit pas mieux informée de la situation dans notre canton. Nous avons un grand espace rural et de grandes distances. Nous ne pouvons pas toujours nous rendre dans les centres où se trouvent les spécialistes. D’ailleurs, lors des inondations cet été, j’ai vu que Diemtigen pouvait se trouver en l’espace d’une journée sans électricité et sans eau, les routes étaient coupées. Heureusement, il y a à Diemtigen un médecin généraliste plus un autre médecin qui habite chez nous. Ces deux ont travaillé jour et nuit pendant quelque 24 heures. Je n’aurais jamais imaginé qu’autant de gens aient besoin de se rendre chez le médecin dans une telle situation. Il faut agir pour éviter la pénurie de généralistes. Même si les motions ne sont pas mises en œuvre à la lettre, je vous demande de les adopter. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). J’aimerais quand même répondre à Hans Küng: nous saluons les interventions destinées à remédier à une insuffisance de l’assistance. Nous allons donc soutenir la motion Heuberger. Ma remarque selon laquelle le généraliste qui travaille en solo est une espèce en voie de disparition n’avait rien d’irrespectueux, au contraire j’ai un grand respect pour les prestations que les généralistes fournissent souvent pendant des décennies. Hier Thomas Heuberger m’a dit «Donc selon toi, ce que j’ai fait pendant 25 ans était faux.» Ce n’est pas du tout mon avis. Je disais simplement que le modèle du médecin de famille est orienté vers le passé si nous pensons que si nous pouvions revaloriser ce modèle, les gens qui opteraient pour la profession seraient beaucoup plus nombreux. Nous ne pouvons pas revenir en arrière en ce qui concerne la conception que les uns et les autres ont de leur profession. Nous sommes en présence d’évolutions de la société, et je pense que nous devrions en tenir compte. Nous devons regarder la réalité en face et rechercher des solutions appropriées. Je ne souhaite pas de pénurie d’assistance, Hans Küng, surtout pas dans les régions. 512 8 septembre 2005 Un dernier point : quand je dis que je m’exprime en tant que membre du conseil d’administration de l’Hôpital de l’Ile, c’est pour mettre en évidence les conséquences. En politique on se plaît à ordonner telle et telle chose pour dire en suite: arrangez-vous pour le compenser. En ce qui me concerne, je pense qu’il vaut mieux être honnête et donc dire que l’argent doit être pris ailleurs, avec les conséquences que cela implique dans un autre domaine. Le président. Monsieur Heuberger a encore une fois la parole. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (VLL). Je suis heureux de cette discussion. J’ai encore deux remarques : D’abord, Franziska Widmer considère qu’il serait problématique d’instituer une chaire de médecine générale, parce que cela signifierait que la Faculté de médecine à Berne fait de la médecine générale et que la médecine de pointe serait mieux ailleurs. Je pense quant à moi que nous avons besoin d’une formation universitaire de qualité pour les généralistes aussi pour permettre à la Faculté de médecine de continuer d’exister. L’accréditation a été clairement remise en question il y a quatre ans si rien n’était entrepris. Car si nous n’avons plus de Faculté de médecine il est inutile de causer médecine de pointe avec Zurich. Deuxièmement, les chiffres présentés dans la réponse ne sont pas à jour. Les relevés datent de 2000, la publication de 2002. Les développements depuis sont dramatiques. Les cinq dernières années, le nombre de généralistes a diminué d’un tiers. Je ne parle pas de situation d’urgence, mais nous avons un problème d’assistance en bien des endroits. Nous devons motiver les jeunes à choisir la profession de généraliste. Nous discutons ici des conditions préalables qui doivent être réunies pour motiver les gens. Un institut universitaire de médecine générale serait l’une de ces conditions. Ceux qui acquièrent leur formation à l’Université et travaillent ensuite dans les hôpitaux n’entendent pas beaucoup parler de médecine générale. On ignore souvent qu’il s’agit d’une médecine différente. C’est pourquoi les jeunes ne sont pas très motivés à opter pour cette profession. N’oubliez pas que l’existence de la Faculté est en cause, les chiffres sont là pour signaler les futurs problèmes. Si nous ne parvenons pas à motiver de futurs généralistes, nous aurons de fait partout des policliniques, ce qui certainement ne coûterait pas moins cher. Le président. Monsieur Kilchherr renonce à prendre la parole, Madame Fritschy s’exprimera après le directeur de la santé publique. M. Samuel Bhend, Directeur de la santé publique et de la prévoyance sociale. La médecine générale est une médecine qui ne coûte pas beaucoup. C’est la première dont nous avons besoin quand nous sommes malades. Il a été souligné à plusieurs reprises au cours de la discussion que nous voulons une médecine générale de qualité dans le canton de Berne, et c’est l’un des objectifs du programme gouvernemental de législature. Les raisons de la pénurie de généraliste ont été énumérées: l’incompatibilité entre la situation au travail et la situation dans la vie par ailleurs, la grande disponibilité demandée à un généraliste jour et nuit, l’obligation d’assurer la permanence, les heures de travail, l’absence de règlement du temps libre, la qualité de vie de manière générale. Les femmes qui optent pour la médecine sont toujours plus nombreuses, elles recherchent des postes à temps partiel, la spécialisation est en progression. Le prestige des différentes catégories de médecins joue aussi un rôle. Santé publique et prévoyance sociale Le canton n’a pas beaucoup d’influence dans ce contexte. La loi sur l’assurance maladie est fédérale. Les tarifs y sont fixés, les modalités de financement y sont définies, et on y établit la distinction entre ce qui est stationnaire et ce qui est ambulatoire. On parle beaucoup de l’obligation ou de la liberté de contracter. Si les caisses maladie ne veulent pas contracter avec tous les médecins, il ne faut pas s’étonner que les jeunes y voient une trop grande incertitude et qu’ils préfèrent ne pas prendre l’option de l’exercice libéral de la médecine. Les moyens d’influence du canton de Berne se trouvent surtout dans la formation et le perfectionnement. Mais là encore il y a des limites. Nous sommes favorables à l’adoption des interventions. Nous entendons instituer un groupe de travail représentatif. Nous voulons des mesures qui soient efficaces rapidement. Un plan d’action sera mis au point. Dans un deuxième domaine, le canton peut agir. Il y a un moratoire sur l’autorisation de nouveaux cabinets. Le canton a la possibilité d’accorder des dérogations surtout dans les régions rurales, là où il y a des lacunes de l’assistance. Les chiffres présentés dans la réponse ont été remis en question à diverses reprises. La source est indiquée, vous pouvez vérifier les chiffres, ils se rapport à la situation actuelle. S’ils ne disent rien de la structure d’âge, ils permettent la comparaison avec d’autres cantons, et vous voyez, le canton de Berne n’est pas en si mauvaise posture. Le tableau montré à midi hier faisait état d’une diminution d’un tiers en l’espace de trois ans, cela ne peut être correct. Ne vous fiez pas à cette statistique, j’en conteste la véracité. Je suis heureux que certains orateurs aient souligné que les mesures que nous nous préparions à prendre allaient coûter. Il y a deux solutions: soit on débloque plus de crédits ou alors on décide des transferts. Il est impossible de demander la création d’une chose sans parler de son financement. Si vous nous obligez à opérer des transferts, il faut savoir que le montant en question sera enlevé ailleurs. Les interventions vont dans la bonne direction, le gouvernement vous propose de les adopter sous forme de postulats. Mme Franziska Fritschy, Rüfenacht (PRD). J’aimerais répondre aux remarques critiques formulées par mes collègues. On a dit notamment qu’une chaire de professeur ordinaire n’aurait pas vraiment de sens et ne ferait qu’entraîner des coûts. Mais la création d’un Institut avec une chaire de professeur ordinaire ne coûtera pas un million comme l’affirme Franziska Widmer. La FIHAM, qui dispose d’ores et déjà d’un nombre considérable de points de poste, sera simplement restructurée. Les coûts ne seront donc pas trop élevés. Une chaire de professeur ordinaire confèrerait plus de poids à la médecine générale au sein de la Faculté de médecine, ce qui lui est nécessaire pour être mieux considérée parmi les étudiantes et étudiants. Je ne tiens pas à modifier ma motion en postulat. Le PS a demandé le vote point par point, je n’y vois pas d’inconvénient. Je vous demande toutefois d’adopter les deux points sous forme de motion. Le président. Nous allons voter la motion VLL. Vote Pour l’adoption de la motion VLL Contre 157 voix 0 voix Le président. Nous allons pouvoir voter. Le point 1 de la motion Kilchherr a été retiré, la forme de la motion est maintenue pour les points 2 à 4. Acceptez-vous de voter en bloc sur les points restants? C’est le cas. Le vote nominal a été Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 demandé, nous allons déterminer le quorum, qui est de 35 voix. Vote Pour le vote par appel nominal 100 voix 55 voix 6 abstentions 82 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption des points 2 à 4 de la motion: Aebersold, Aeschbacher (Bätterkinden), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, Barth, Bernhard-Kirchhofer, Bertschy, Blank, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Brand, Brönnimann, Buchs, Bühler, Burkhalter (Linden), Burn, Dätwyler, Devaux Stilli, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Freiburghaus, Friedli, Fritschy, Fuchs, Gagnebin, Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Graber, Grimm, Grossen, Grunder, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Kirchlindach), Hänni (Köniz), Hänni (Thoune), Häsler, Hess (Stettlen), Heuberger, Hofer, Hostettler, Kaiser, Käser (Münchenbuchsee), Kilchherr, Kohler-Jost, Küng, KüngMarmet, Künzler, Künzli, Kurt, Lagger, Landolt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lecomte, Leuenberger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Markwalder, Matti, Messerli, Michel (Brienz), Morgenthaler, Moser, Oesch, Pauli (Nidau), Pauli (Schliern), Pfister, Pulver, Reber, Renggli, Rérat, Riesen, Rösti, Rufer-Wüthrich, Sägesser, Salzmann, Schiltknecht, Schneider, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schwarz, Schwarz-Sommer, Seiler, Siegenthaler (Berne), Stalder, Stalder-Landolf, StaubBeccarelli, Staub-Lerch, Steiner, Sterchi, Struchen-Schwab, Stucki, Sutter (Bienne), Tiefenbach, von Allmen (Gimmelwald), von Siebenthal, Wälchli-Lehmann, Wälti-Schlegel, Wenger-Schüpbach, Widmer (Wanzwil), Wisler Albrecht, Zwahlen (115 voix). Contre: Bernasconi, Blaser, Boss, Burkhalter (Rümligen), Burkhalter-Reusser, Gerber (Bienne), Gnägi, Hess-Güdel, Hofmann, Indermühle, Jenk, Käser (Meienried), Lörtscher, Marti Anliker, Ramseier, Rickenbacher, Schär-Egger, Scheurer, Stucki-Mäder, Vaquin, von Allmen (Thoune), Zuber (22 voix) Abstentions: Aellen, Antener, Balli-Straub, Baltensperger, Beeri-Walker, Bieri (Goldiwil), Bommeli, Gasser, Gresch, Haudenschild, Kropf, Löffel, Näf, Rhyn, Ryser, Sommer, Streiff-Feller, Suter, von Ballmoos, Wasserfallen, Widmer (Berne), Winkenbach-Rahn, Zryd (23). Absents: Aebischer, Aeschbacher (Gümligen), Baumgartner, Berberat, Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blanchard, Bolli Jost, Bütler, Contini, Fässler-Schärer, Fischer (Meiringen), Hänsenberger-Zweifel, Hess (Münsingen), Huber, Hufschmid, Jaggi, Käser (Langenthal), Kneubühler, Kunz (Berthoud), Kunz (Diemtigen), Kurth, Meyer, Michel (Lyss), Müller, Pardini, Portmann, Salzmann-Hänzi, Schärer, Schnegg, Schnyder Zysset, Schürch, Siegenthaler (Rüti b.Büren), Spring, Stauffer, Studer, Sutter (Niederbipp), Tanner, Wiedmer (39 députés). Le président Koch ne vote pas. Rapport de gestion 2004 de la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale Proposition de la Commission de haute surveillance La CHS propose de ne pas encore classer la motion ci-après: Motion 200/2001 Erb du 19 novembre 2001: « Définition d’une stratégie pour le site médical bernois et l’Hôpital de l’Ile ». Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL), rapporteuse de la Commission de haute surveillance. Le rapport de gestion concerne l’année 2004. Avant la fin 2004, la motion Erb n’a pu être entièrement réalisée puisque le rapport sur l’hôpital universitaire, qui en était un élément important, n’avait pas encore été rendu. Le 11 mai 2005, le Conseilexécutif en a pris connaissance, la Commission de haute surveillance le 23 juin 2005. Nous ne pourrons classer la motion Erb que dans le rapport de gestion 2005. M. Jürg Eberle, Grossaffoltern (UDC). Pour le procès-verbal, une brève remarque. La motion 076/2004 Eberle mentionnée à la page 44 émanait en réalité de la commission de la loi sur les soins hospitaliers, représentée par Eberle. M. Samuel Bhend, Directeur de la santé publique et de la prévoyance sociale. S’agissant de la motion Erb, je tiens simplement à souligner que même si vous ne votez pas le classement de la motion, nous ne ferons rien de plus, nous avons rempli notre mandat. Le rapport a été présenté, vous en avez pris connaissance. C’est d’ailleurs un mandat permanent et le mandat s’inscrit également dans la nouvelle loi sur les soins hospitaliers. Nous ne pourrons en faire davantage. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (VLL). Je n’ai pas voulu critiquer la manière dont le mandat a été rempli. Je dis simplement que le rapport n’a été achevé qu’en 2005, et nous ne pouvons donc classer la motion six mois avant l’achèvement du rapport. Il s’agit ici de l’an 2004. Vote Pour l’adoption de la proposition de la CHS Contre 59 voix 49 voix 2 abstentions Le président. Le rapport de gestion est ainsi adopté. 124/2005 Interpellation urgente Fritschy, Rüfenacht (PRD) – Planification de la psychiatrie Texte de l’interpellation du 13 juin 2005 Le président. Vous avez adopté les points 2 à 4 de la motion Kilchherr par 115 voix contre 22 et 23 abstentions. Nous allons passer à la motion Fritschy. Les deux phrases du texte de la motion seront votées séparément. La forme de la motion est maintenue. Pour l’adoption de la première phrase Contre Pour l’adoption de la seconde phrase Contre 513 141 voix 14 voix 6 abstentions Il y a déjà bien six mois que la planification nécessaire des soins psychiatriques a démarré, sous le nom de Planification de la psychiatrie du canton de Berne. Toutefois, les travaux semblent traîner en longueur, comme en atteste le fait que le groupe de dialogue pour la planification psychiatrique n’a siégé que trois fois, alors qu’il représente la plupart des intéressés dans ce domaine, avec ses quelque quarante membres. En outre, certains membres de ce groupe de dialogue 514 8 septembre 2005 estiment que la fin de ses travaux n’est pas encore prévisible. Dans ces circonstances, on ne peut que s’étonner de l’initiative prise dès fin février par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale, qui a placé la Direction Psychiatrie sociale et communautaire (DPSC) sous l’autorité d’une direction médicale unique, alors même que la succession du directeur actuel de la DPSC, le Professeur H. D. er Brenner, n’est pas encore réglée à ce jour. Le 1 mars 2005, le quotidien Der Bund annonçait : « Strik devient le seul chef de la psychiatrie ». Il ressortait du communiqué officiel de l’Office d’information que la Direction de l’Hôpital de l’Ile ainsi que celle des Services psychiatriques universitaires (SPU) devaient élaborer un projet commun d’optimisation des soins psychiatriques d’urgence qui sont d’une importance capitale pour la population du canton. Or, ces tâches de planification relèvent de la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale, et ne sauraient en aucun cas être déléguées à des institutions ou personnes concernées. A cela s’ajoute qu’un deuxième professeur titulaire va partir à la retraite à peu près au même moment que le professeur H.D. Brenner, directeur de la Psychiatrie sociale et communautaire : le professeur H. U. Fisch, directeur de la Policlinique universitaire de psychiatrie de l’Hôpital de l’Ile. Enfin, la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale élabore actuellement un projet d’aménagement pour la Waldau, dont le budget s’élève à près de 30 millions de francs. Si l’on voulait absolument démarrer un projet concernant la Waldau avant la fin des travaux de planification psychiatrique, il aurait peut-être été bon d’entamer l’évaluation des autres utilisations possibles des bâtiments. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. En désignant le professeur W. Strik comme seul responsable de la région de Berne, la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale semble avoir pris l’option de la personnification. Comment le Conseil-exécutif envisage-t-il de déterminer et d’élaborer les bases de planification, tout en s’assurant du bien-fondé des décisions concernant l’avenir de ces prestations, décisions qui devront justement être prises avec les successeurs des professeurs H. D. Brenner (directeur de la Psychiatrie sociale et communautaire) et H. U. Fisch (directeur de la Policlinique universitaire de psychiatrie) ? 2. Dans quelle mesure le projet d’aménagement de la Waldau, à hauteur de près de 30 millions de francs, est-il d’actualité alors que la planification de la psychiatrie est loin de toucher à sa fin ? 3. Le Conseil-exécutif est-il informé des efforts en cours, tant au niveau national qu’international, qui visent à réduire l’offre en lits des cliniques psychiatriques spécialisées tout en favorisant celle des services psychiatriques des hôpitaux de soins aigus somatiques ? (7 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 La planification de la psychiatrie fait partie intégrante de la planification des soins en vertu de la loi sur les soins hospitaliers (LSH), dont le Conseil-exécutif doit approuver la première mouture dans les deux ans qui suivent l’entrée en vigueur de la loi. Pour le volet « psychiatrie », un groupe de dialogue est effectivement convoqué chaque fois qu’on souhaite obtenir l’avis des représentants des diverses spécialités sur des résultats intermédiaires. Ainsi, même si les travaux de planification ne sont pas encore terminés, on voit déjà émerger certains grands axes. Santé publique et prévoyance sociale L’un de ces axes consiste à placer l’assistance psychiatrique institutionnelle de base de chaque région sous une responsabilité unique. Cela signifie que dans chaque zone d’assistance, un organe responsable veille à ce que les patients psychiatriques bénéficient des prestations qui leur sont nécessaires. Ce modèle présente les avantages suivants : − bénéficier d’une vue d’ensemble des besoins d’assistance dans le bassin concerné et donc répartir adéquatement les ressources financières et humaines ; − assurer une véritable chaîne de prise en charge et ménager pour chaque patient une transition appropriée entre les différentes phases de traitement ; − orienter les autorités de placement et les personnes qui demandent de l’aide vers un seul interlocuteur ; − empêcher que les « cas difficiles », c’est-à-dire les patients nécessitant des soins lourds, ne soient renvoyés d’un service à l’autre, puisque l’organe responsable répond des soins de tous les groupes de patients. Toute décision stratégique dans le domaine de l’assistance psychiatrique permet de faire un pas dans cette direction. En l’occurrence, le départ à la retraite en 2006 et 2007 de deux des trois professeurs ordinaires de psychiatrie pour adultes – professeurs qui dirigent chacun une clinique ou policlinique psychiatrique – constitue l’occasion de réexaminer en détail la structure de l’assistance psychiatrique dans la région de Berne et, le cas échéant, de la modifier. Les points suivants montrent que dans les circonstances présentes, il aurait été irresponsable de faire dépendre toutes les décisions relatives à la psychiatrie universitaire de l’adoption de la planification de la psychiatrie. 1. Le placement des deux cliniques psychiatriques pour adultes des Services psychiatriques universitaires (SPU) sous une direction médicale unique ne constitue en aucun cas une personnification de la planification de la psychiatrie. Il est l’aboutissement d’une réflexion de fond sur les structures directrices – réflexion menée dans l’optique de la régionalisation de l’assistance psychiatrique avec un seul organe responsable par bassin d’assistance. En outre, cette décision constitue le prolongement logique de mesures structurelles antérieures visant toutes à diminuer, voire à abolir, la division artificielle du système d’assistance entre psychiatrie sociale et psychiatrie clinique. Rappelons quelles étaient ces mesures: er – réunion, le 1 janvier 1996, de la Clinique psychosociale et de la Clinique psychiatrique universitaire (clinique pour enfants et adolescents comprise), toutes deux indépendantes, au sein des SPU; – réorganisation de la structure dirigeante des SPU à comper ter du 1 août 2002, avec la mise en place d’une direction aux compétences décisionnelles renforcées chapeautant toutes les activités des SPU et la création d’une direction Soins et pédagogie recouvrant plusieurs cliniques. Si l’on a renoncé à exploiter deux cliniques psychiatriques pour adultes au sein des SPU, ce n’était pas pour démanteler les structures d’assistance actuelles – ni dans le domaine de la psychiatrie clinique, ni dans celui de la psychiatrie sociale – mais pour améliorer le processus thérapeutique. Cette amélioration découle, comme indiqué précédemment, de trois facteurs : placement de l’assistance psychiatrique sous la responsabilité d’un seul organe, meilleure continuité des soins et synergies nouvelles entre les deux domaines d’assistance. L’antinomie apparente entre psychiatrie sociale (ambulatoire et locale) et psychiatrie clinique (hospitalière) doit disparaître au profit d’une organisation et de modalités de traitement axées sur le patient. En d’autres termes, il s’agit de faire en sorte que les patients bénéficient des prestations dont ils ont besoin en donnant la priorité au mode ambulatoire et semi-hospitalier. Placer les ressources financières et Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 humaines de la psychiatrie pour adultes sous la responsabilité d’une seule direction permettra, à l’avenir, d’adapter plus facilement les prestations de prise en charge en fonction des nécessités. La Policlinique psychiatrique universitaire de Berne (PCPU), qui fait partie de l’Hôpital de l’Ile, constitue un second prestataire public dans la région bernoise. Etant donné que le partage des tâches entre cet établissement et les SPU n’est pas entièrement clair à l’heure actuelle, la SAP a chargé les directions de l’Hôpital de l’Ile et des SPU d’éclaircir cette question de fond ensemble, dans une prise de position commune, et en particulier de se prononcer sur la question des soins psychiatriques d’urgence. Ce mandat a débouché sur un projet commun des services compétents de l’Hôpital de l’Ile et des SPU, projet qui pourra être bouclé dans les mois qui viennent. Le canton garde cependant la haute main sur les décisions de planification. 2. Au cours des derniers mois, l’Office des immeubles et des constructions de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie (TTE) a réalisé avec les SPU et la SAP une planification générale des SPU. Celle-ci fait état des investissements nécessaires à moyen terme sur le site de la Waldau, en explique les tenants et les aboutissants et définit la procédure nécessaire. Il ne s’agit pas d’un projet unique mais d’un ensemble de projets – dix au total – d’envergure très variable. Certains portent sur des travaux de rénovation et d’entretien en attente, d’autres sur des constructions et des transformations. Un nouveau bâtiment doit ainsi accueillir la psychiatrie pour enfants et adolescents (conséquence de l’obligation d’admission), et l’on prévoit aussi la construction d’une annexe pour l’Unité de psychiatrie médico-légale pour personnes violentes, qui permettrait non seulement de prendre en charge les patients présentant un risque de violence accru, mais encore de répondre à la nécessité maintes fois rappelée de renforcer la sécurité dans le cadre de l’exécution des peines et mesures ainsi que de la privation de liberté à des fins d’assistance. Ces deux projets ont été mis en route il y a déjà longtemps et ne sont pas remis en question par la planification de la psychiatrie. Dans la mesure où il ne s’agit pas de projets modestes ni de dépenses liées (entretien), les affaires susmentionnées seront soumises au Grand Conseil en temps voulu. En ce qui concerne le lien entre ces aménagements et la planification de la psychiatrie, il convient de souligner que la région de Berne compte relativement peu de lits de psychiatrie à l’heure actuelle. Même si la valeur directrice cantonale était abaissée dans le cadre de la planification de la psychiatrie et si la zone d’assistance était modifiée, le nombre actuel de lits ne paraît pas excessif. 3. Le Conseil-exécutif est conscient que les services de psychiatrie des hôpitaux somatiques et les cliniques psychiatriques spécialisées constituent deux formules d’assistance psychiatrique publique reconnues. Chacune de ces formules a ses avantages et ses inconvénients, tant sur le plan médical qu’en termes d’exploitation. Il est donc prévu de les autoriser toutes les deux dans la planification de la psychiatrie. Pour le site de Berne, c’est le modèle de la clinique spécialisée qui a été retenu, comme en témoigne la mention explicite des Services psychiatriques universitaires à l’article 43 de la loi sur les soins hospitaliers. Le président. Madame Fritschy fait une déclaration. Mme Franziska Fritschy, Rüfenacht (PRD). Je ne suis pas satisfaite de la réponse du Conseil-exécutif. On dirait que la situation actuelle de la psychiatrie n’a jamais fait l’objet d’une évaluation, alors que pour la planification, l’analyse de la 515 situation serait la condition sine qua non. Le gouvernement dit par exemple que la psychiatrie sociale et communale a été subordonnée au directeur de la Waldau pour améliorer les processus de traitement. Or, il apparaît clairement que l’on ne s’est jamais vraiment demandé quelles pourraient être les améliorations à apporter à ces traitements. L’affirmation du gouvernement selon laquelle les investissements prévus par la Waldau, près de 30 millions de francs, n’ont jamais été remis en question du fait de la planification de la psychiatrie est incompréhensible. Il est question en effet d’une planification qui n’existe pas encore. Je ne vois pas non plus comment le gouvernement peut affirmer que le nombre actuel de lits à la Waldau ne paraît pas exagéré, et encore moins pourquoi le nombre total de lits ne devrait pas être réduit conformément à la tendance actuelle. Il est indispensable de soumettre la situation actuelle de la psychiatrie à une analyse rigoureuse, et ce compte tenu de l’assistance régionale. Le président. Madame Fritschy n’est pas satisfaite de la réponse. 107/2005 Postulat Widmer, Berne (AVeS) / Heuberger, Oberhofen (VLL) – Mesures contre la disparition de l’insuline naturelle Texte du postulat du 18 avril 2005 Le Conseil-exécutif est chargé – d’examiner les mesures pouvant être prises en coopération avec les services et organisations spécialisés pour empêcher que ne disparaissent les insulines naturelles. – de mandater un groupe d’experts placé sous la conduite du médecin ou du pharmacien cantonal et composé de représentants d’une délégation du FIS (Forum Insulin Schweiz, une organisation de patients pour la conservation de l’insuline animale) et de la société bernoise de médecine afin de garantir l’approvisionnement en insuline naturelle. Développement Le producteur danois « Novo Nordisk International » est le principal fournisseur d’insuline en suisse depuis 50 ans. Ces dix dernières années, la société a changé sa production pour passer à l’insuline humaine produite par génie génétique et aux insulines de synthèse. La part de marché des insulines animales a baissé suite à un marketing intensif. Or, des recherches menées à l’Hôpital de l’Ile entre 1987 et 1992 ont montré qu’une minorité (env. 10%) des diabétiques traités avec l’insuline humaine ne perçoivent plus ou dans une moindre mesure les signaux d’une hypoglycémie périlleuse. Ces patientes et patients doivent d’urgence être traités avec de l’insuline animale, de préférence l’insuline porcine. Des recherches menées directement auprès de « Novo Nordisk International » ont révélé que la production d’insuline animale sera certainement arrêtée. Les personnes diabétiques concernées sont toujours plus nombreuses à se plaindre d’avoir été amenés contre leur gré à passer à l’insuline humaine, ce qui présente des risques pour la santé et une détérioration considérable de leur qualité de vie. Il est vrai qu’en Suisse, l’insuline animale est distribuée également par la société anglaise CP Pharmaceutical. Cette dernière n’a cependant pas les ressources nécessaires pour couvrir à elle seule les besoins si Novo Nordisk International se retire entièrement du marché. L’éventail des produits de la CP est en outre limité. 516 8 septembre 2005 A une question posé à ce sujet au conseil national (05.5066), le conseiller fédéral Pascal Couchepin a répondu en invitant les personnes diabétiques « à demander plus souvent de recourir à de l’insuline animale ». L’Office fédéral de la santé encourage les personnes concernées et les organisations de conseil et de défense des intérêts des diabétiques à se mobiliser pour faire connaître aux médecins les avantages de l’insuline porcine. De plus, l’OFS examine actuellement la possibilité offerte aux autorités cantonales pour influencer la distribution de médicaments dans les limites de la législation en vigueur (loi sur les produits thérapeutiques, loi sur l’assurance-maladie). Santé publique et prévoyance sociale groupe d’experts placé sous la houlette du médecin ou du pharmacien cantonal ne pourrait, de l’avis du gouvernement, que faire double emploi, raison pour laquelle il est préférable d’y renoncer. Proposition: Point 1: adoption et classement. Point 2: rejet. Le président. Il n’y a plus de divergence entre l’auteure du postulat et le gouvernement. Le postulat est-il contesté? – Ce n’est pas le cas. Le gouvernement propose l’adoption du point 1 du postulat et son classement. Il rejette le point 2. Réponse du Conseil-exécutif du 15 juin 2005 CP Pharma Schweiz AG et Novo Nordisk Pharma SA produisent à l’heure actuelle, selon les données fournies par Swissmedic, l’Institut suisse des produits thérapeutiques, dix types d’insuline d’origine animale (porcine, la fabrication d’insuline bovine n’étant plus autorisée en raison des risqués liés à l’ESB) et 58 sortes d’insuline humaine synthétisée par génie génétique. Ainsi, il est toujours possible de se procurer de l’insuline animale, même si la gamme des préparations disponibles n’est pas aussi vaste. A noter en outre qu’en cas d’arrêt de la fabrication du médicament d’origine animale en Suisse, il pourrait être importé, compte tenu des dispositions de l’article 36 de l’ordonnance fédérale du 17 octobre 2001 sur les autorisations dans le domaine des médicaments (OAMéd; RS 812.212.1). En revanche, si l’insuline en question venait à ne plus être fournie à l’étranger également, elle ne pourrait plus être proposée aux patients, étant donné que le droit en vigueur ne permet pas de contraindre une entreprise à fabriquer un médicament quel qu’il soit. Il convient de relever que la difficulté à approvisionner notre pays en médicaments essentiels, d’un point de vue médical, se présente pour bon nombre de produits, et non uniquement pour l’insuline porcine. Ce phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années, certaines entreprises pharmaceutiques – toujours plus nombreuses – préférant renoncer à entreprendre les démarches nécessaires pour obtenir une autorisation de commercialiser leurs produits sur le marché helvétique, peu important en comparaison internationale et, partant, peu rentable. Afin de pallier cette situation, diverses mesures ont déjà été prises, notamment par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui est en train d’analyser les problèmes qui se posent pour garantir un approvisionnement suffisant en médicaments. Pour sa part, Swissmedic a fait savoir, dans une lettre du 10 mai 2005 adressée à la Conférence suisse des directeurs de la santé (CDS) et à l’OFSP, qu’il entendait participer, dans les limites du cadre légal, aux efforts de coordination en matière de fabrication et d’importation de médicaments orphelins vitaux pour les patients. Enfin, la CDS, qui s’est elle aussi déjà penchée sur la question, a demandé à l’Association des pharmaciens cantonaux de prendre position sur le sujet. Cela étant, le Conseil-exécutif estime qu’il ne serait pas judicieux que le canton de Berne fasse cavalier seul, et ce d’autant plus qu’il n’est plus du ressort des cantons, depuis l’entrée en vigueur de la loi fédérale du 15 décembre 2000 sur les médicaments et les dispositifs médicaux (loi sur les produits thérapeutiques, LPTh), de réglementer ce qui touche à la fabrication, la distribution, la remise et l’utilisation des médicaments de quelque manière que ce soit. Il semble en effet plus approprié d’œuvrer à l’échelle nationale. Rappelons d’ailleurs que le problème est bien connu des autorités et organismes compétents en la matière, lesquels s’efforcent de trouver des solutions. Par conséquent, la mise sur pied d’un Vote Pour l’adoption et le classement du point 1 Contre Pour l’adoption du point 2 Contre 106 voix 0 voix 0 abstentions 1 voix 104 voix 1 abstention 019/2005 Interpellation Zuber, Moutier (PSA) – Mesures sociales en faveur de la jeunesse engagées suite au reporting 2003 des services sociaux du canton: Jura bernois une fois encore exclu! Texte de l’interpellation du 2 février 2005 Le 26 janvier dernier, les membres des autorités sociales nouvellement instituées dans le Jura bernois ont participé à une soirée d’information mise sur pied à l’initiative de l’Office cantonal des affaires sociales. À cette occasion, les collaboratrices des services cantonaux ont présenté, notamment, le système de controlling et de reporting des services sociaux ainsi que les sept «objectifs d’effet» visés par la politique sociale du canton. Grâce au système mis en place, le canton entend s’assurer que les autorités sociales et les services sociaux lui rendent fidèlement compte de leurs activités. En fonction des résultats collectés, le canton peut ensuite tenir compte des aspirations des communes pour ajuster l’aide sociale aux besoins du «terrain». C’est ainsi que, sur la base des résultats du reporting 2003, des mesures particulières concernant spécifiquement la jeunesse pourront être mises en œuvre. La cheffe de l’Office cantonal n’a pas caché sa fierté en annonçant deux mesures concrètes, à savoir la création de 75 places en «semestre de motivation», de même que l’ouverture d’une classe de préapprentissage. Interrogée sur l’application géographique de ces mesures, la cheffe d’office a répondu que le Jura bernois en était exclu. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller les responsables politiques et les assistants sociaux présents à cette séance. Compte tenu de cet état de fait, je prie le Conseil-exécutif de bien vouloir répondre aux questions suivantes: 1. Quelles sont les raisons justifiant que le Jura bernois ne soit pas concerné par ces mesures? 2. Dans quelles régions du canton celles-ci sont-elles appliquées? 3. Lorsque la région propose des actions la concernant spécifiquement (dépistage du cancer du sein, soins palliatifs, médiation scolaire, éducation sexuelle, prévention, etc.), les autorités cantonales lui rétorquent qu’elles ne peuvent pas faire de cas particulier, qu’elles se doivent de définir une politique globale, valable sur l’ensemble du canton (à Santé publique et prévoyance sociale 8 septembre 2005 noter qu’en se référant à ce principe d’uniformité, elles ne respectent pas l’Accord du 25 mars 1994). Comment le Conseil-exécutif explique-t-il que ces principes d’égalité de traitement et d’uniformité admettent quelques entorses dont profite souvent la partie alémanique? 4. Outre les mesures concernant la jeunesse, existe-t-il d’autres actions sociales s’appliquant quelque part dans le canton, à l’exclusion du Jura bernois? 5. Pour des raisons culturelles, la sensibilité à l’égard des problèmes sociaux n’est pas identique dans les deux parties linguistiques du canton. Quel accueil les autorités cantonales réserveront-elles à des propositions de mesures particulières, visant les « sept objectifs d’effet », qui pourraient être formulées uniquement par la partie francophone ou l’un de ses services sociaux? Réponse du Conseil-exécutif du 22 juin 2005 Questions 1 et 2: Comme le relève l’auteur de l’interpellation, la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale (SAP) a pris, en collaboration avec d’autres Directions et sur la base des résultats du reporting des services sociaux 2003, des mesures concrètes visant à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes tributaires de l’aide sociale. Lors de la séance d’information du 26 janvier dernier, l’intérêt s’est notamment porté, au cours de la discussion, sur les résultats de l’enquête 2003. Un participant ayant ainsi voulu savoir à quelles conclusions la SAP avait abouti pour ce qui est des jeunes adultes, la cheffe de l’Office des affaires sociales (OAS) a mentionné les mesures planifiées conjointement avec la Direction de l’économe publique (ECO) et la Direction de l’instruction publique (INS). S’agissant de la question concernant plus spécifiquement les prestations proposées dans le Jura bernois, elle n’est pas entrée dans les détails, sachant que le nombre de places disponibles dans cette région est, proportionnellement à la demande, relativement faible. Cela étant, une collaboratrice de l’OAS a fourni une semaine plus tard à M. Zuber des informations plus précises au sujet des places prévues à Bienne (Seeland) et dans le Jura bernois. er Depuis le 1 avril 2005, l’offre de semestre de motivation mise sur pied par la SAP et la Direction de l’économie publique (ECO) compte au total 75 places. Destinées aux adolescents et aux jeunes adultes, ces dernières s’adressent plus spécifiquement aux bénéficiaires de l’aide sociale présentant des problématiques multiples. Elles se répartissent comme suit entre les différentes régions ORP (offices régionaux de placement) du canton de Berne définies par le beco: Berne et Plateau: 35 places Haute-Argovie et Emmental: 10 places Seeland et Jura bernois: 15 places Oberland bernois: 15 places S’agissant des jeunes du Jura bernois, ils peuvent s’inscrire, par l’intermédiaire de leur service social, auprès de l’organisation move Bienne (move Biel, rue d’Aarberg 66, 2502 Bienne), qui met des places à la disposition des germanophones et des francophones du Seeland et du Jura bernois. Parallèlement, l’offre de préapprentissage pour adultes est élargie, avec le soutien de la Direction de l’instruction publique (INS), de huit unités, pour lesquelles les participants bénéficieront, en plus de mesures de formation, d’un encadrement sociopédagogique. S’il est vrai que ce projet pilote, d’une durée limitée à deux ans, sera proposé uniquement à Berne à des participants parlant l’allemand, il convient de rappeler que des classes de préapprentissage régulières sont 517 déjà ouvertes aux jeunes adultes de langue française et, partant, aux bénéficiaires de l’aide sociale du Jura bernois. Cela étant, le gouvernement estime que les adolescents et les jeunes adultes tributaires de l’aide sociale dans le Jura bernois profitent également de ces nouvelles prestations. Question 3: Le Conseil-exécutif est d’avis que la SAP respecte les principes d’égalité de traitement et d’uniformité en ce qui concerne les jeunes adultes tributaires de l’aide sociale. Par ailleurs, il sait qu’elle prend au sérieux les problèmes que connaît le Jura bernois. Pour ne citer qu’un seul exemple, rappelons que ce dernier a pu compter sur le soutien ciblé et le suivi de l’administration cantonale lors de la réorganisation de ses services sociaux. Enfin, comme il ressort des réponses ci-dessus, il n’y a pas lieu d’affirmer que les mesures susmentionnées ne s’appliquent pas au Jura bernois. Question 4: Si le Conseil-exécutif est convaincu que les principes d’égalité de traitement et d’uniformité doivent être observés, il souligne toutefois que des particularités régionales peuvent, dans certains cas, être prises en compte, par exemple en ce qui concerne la fixation du nombre de postes de personnel spécialisé employé par les services sociaux (art. 38, al. 3 de l’ordonnance du 24 octobre 2001 sur l’aide sociale [OASoc]). Le président. Monsieur Zuber est partiellement satisfait et fait une déclaration. M. Maxime Zuber, Moutier (PSA). Au travers de cette brève déclaration, je tiens à dire que je ne suis que partiellement satisfait par la réponse du Conseil-exécutif. Je doute en effet que les 15 places de semestre de motivation mises sur pied dans la région ORP Jura bernois – Seeland soient aussi facilement accessibles pour les jeunes francophones que pour les alémaniques. L’organisation move Bienne assurerat-elle des prestations également en français? Pourquoi la Direction de la santé publique n’a-t-elle pas cherché, en collaboration avec les services spécialisés du Jura bernois, à mettre sur pied un projet spécifiquement francophone? Le Conseil-exécutif assure que la SAP respecte les principes d’égalité et de traitement et d’uniformité en ce qui concerne les jeunes adultes tributaires de l’aide sociale. Je ne demande qu’à le croire. Il faut espérer toutefois que cette assurance se traduise réellement dans le terrain. Je me permettrai donc de demander, ces prochains mois, au Conseil-exécutif d’établir un bilan des expériences actuellement en cours. Avec le recul, nous verrons bien si les engagements de la SAP se confirment dans les faits et dans les statistiques. Rapport de gestion 2004 de la Direction de la police et des affaires militaires Proposition de la Commission de haute surveillance La CHS propose de ne pas encore classer la motion ci-après, mais d’en confier la responsabilité à la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques, désormais compétente: Motion 167/2003 Bolli du 17 juin 2003 : « Reconnaissance de la notion de partenariat enregistré par le droit cantonal ». Proposition de la Commission de haute surveillance La CHS propose de ne pas encore classer la motion ci-après, mais d’en confier la responsabilité à la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie, désormais compétente: 518 8 septembre 2005 Motion 229/2003 Haas du 15 septembre 2003: « Publicité routière : règles concernant la distance ». M. Erwin Fischer, Longeau (PRD), rapporteur de la Commission de haute surveillance. La Commission de haute surveillance propose de ne pas classer ces deux motions. Nous sommes d’avis qu’il est impossible de classer une motion qui est ballottée d’une Direction à l’autre. Elle ne pourra être classée que quand elle sera réalisée. Le président. Quelqu’un demande-t-il la parole? Ce n’est pas le cas. Nous allons voter. Vote Pour la proposition de la CHS Contre Police et affaires militaires Rapport de gestion 2004 de la Commission des recours en matière de mesures à l’égard des conducteurs de véhicules Accepté tacitement. 138/2005 Interpellation urgente Fässler-Schärer, Hinterkappelen (PRD) – Infostar : état de l’introduction et de la mise en œuvre dans les offices d’état civil du canton de Berne Texte de l’interpellation du 13 juin 2005 98 voix 0 voix Centre sportif Gstaad SA, 3780 Gstaad; rénovation complète; subvention à prélever sur le Fonds du sport Pour des raisons historiques, les communes et corporations bourgeoises représentent un partenaire incontournable dans le domaine de l’aide sociale, de la culture, de l’exploitation forestière et agricole, dans le canton de Berne comme dans d’autres cantons. En assumant des engagements inscrits dans la Constitution cantonale et dans la loi sur les communes, les bourgeoises et les bourgeois sont également soumis aux droits et obligations qui en découlent, notamment l’octroi du droit de vote, la tutelle et la prévoyance. Toutefois, à l’heure actuelle, rien ne permet de garantir l’utilisation des données personnelles tirées de la nouvelle banque de données récemment mise en place par les cantons à la demande de la Confédération. En effet, Infostar présente des différences fondamentales par rapport au système de registre conventionnel utilisé jusqu’à présent. Depuis sa mise en service, cette nouvelle méthode de traitement des données a été source de difficultés à maints égards. Concrètement, le 6 novembre 2004, le flux d’informations entre les offices de l’état civil et les communes bourgeoises a été interrompu. Le Conseil-exécutif est prié de prendre position sur les questions suivantes : a) Comment le Conseil-exécutif évalue-t-il l’état actuel de réalisation d’Infostar dans les différents offices de l’état civil de notre canton, notamment en ce qui concerne les relations de ces offices avec les communes et corporations bourgeoises ? b) Pourquoi les offices de l’état civil ne sont-ils plus à même d’assurer la remise des communications d’état civil aux communes et corporations bourgeoises, alors que celle-ci se déroulait jusqu’à présent sans accroc ? c) Combien de temps pourra-t-on encore compter sur une transmission adéquate des changements d’état civil aux communes et corporations bourgeoises concernées, condition sine qua non à l’exercice de leurs obligations légales ? L’application de la directive D10 relative à la saisie des données est-elle contrôlée ? d) Le canton de Berne envisage-t-il d’entreprendre une démarche auprès de la Confédération afin de remédier à cette irrégularité ? Annexe 25, affaire1954/2005 Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le président. L’affaire est soumise au référendum facultatif. Le Conseil-exécutif est conscient du rôle essentiel que jouent les communes bourgeoises et les corporations en tant que partenaires dans les secteurs de l’aide sociale, de la culture et de l’exploitation forestière et agricole. La divulgation de données personnelles par des offices de l’état civil est réglée au niveau fédéral : en vertu de l’article 58 de l’ordonnance fédérale du 28 avril 2004 sur l’état civil (OEC), les autorités de l’état civil sont tenues de divulguer des données personnelles aux tribunaux et aux autorités administratives suisses sur demande et dans la mesure où cela est indispensable à Le président. Nous devons répéter le vote, il n’y a pas eu 100 voix. Vote Pour la proposition de la CHS Contre 113 voix 0 voix Direction de la police et des affaires militaires, Police cantonale; prolongation du contrat de délégation des tâches de police judiciaire à la ville de Berne; autorisation d’une indemnisation forfaitaire annuelle, plus une éventuelle allocation de renchérissement; crédit d’engagement pour 2006 et 2007 Annexe 25, affaire 1891/2005 Le président. L’affaire est soumise au référendum facultatif. Vote Pour l’adoption de l’affaire 1891/2005 Contre 100 voix 0 voix Centre sportif Grindelwald SA, 3818 Grindelwald; rénovation complète; subvention à prélever sur le Fonds du sport administré par la Direction de la police et des affaires militaires, et subvention cantonale de la Direction de l’économie publique Annexe 25, affaire 1953/2005 Acceptée tacitement. Vote Pour l’adoption de l’affaire 1954/2005 Contre 112 voix 0 voix 1 voix Police et affaires militaires 8 septembre 2005 l’accomplissement de leurs tâches légales. Ce principe est également valable pour les autorités des communes d’origine, en vertu de l’article 21, alinéa 1 de l’ordonnance cantonale du 27 octobre 2004 sur le service de l’état civil (OCEC). Une prescription cantonale en vigueur depuis 1929 oblige les offices de l’état civil bernois à distinguer les personnes appartenant à la commune bourgeoise de celles originaires de la commune municipale du même nom. En vertu de l’article 21, alinéa 2 OCEC, il est également tenu compte des remarques faites dans le registre des familles à propos de la possession de ces droits lors de la ressaisie dans le registre informatisé de l’état civil (Infostar). Celui-ci permettra, au niveau national, le report automatique de cette caractéristique sur les membres de la famille (épouse, enfants) à l’occasion de l’enregistrement d’événements de l’état civil. Les offices de l’état civil bernois sont donc en tout temps en mesure de confirmer à une commune bourgeoise, à la demande de celle-ci, si une personne dispose du droit de bourgeoisie ou non, et de fournir des renseignements concernant ses liens familiaux. Le 19 juin 1928 déjà, la Direction de la police du canton de Berne avait recommandé aux préfectures, aux conseils municipaux et aux conseils de bourgeoisie ainsi qu’aux officiers de l’état civil, par le biais d’une circulaire, de renoncer à tenir à double les registres relatifs au lieu d’origine. La majeure partie des communes bourgeoises ont suivi cette recommandation au fil des ans. Au besoin, des renseignements concernant le droit de bourgeoisie, les liens familiaux et le dernier lieu de domicile connu d’une personne leur sont fournis à titre gracieux. Dans d’autres cantons également, les communes d’origine ne tiennent en principe plus de registres depuis de nombreuses années, car selon l’article 9 du Code civil suisse du 10 décembre 1907 (CC), ce sont les registres des offices de l’état civil qui font foi des faits qu’ils constatent. Le droit fédéral prévoit aussi que ces mêmes offices délivrent les actes d’origine. a) Infostar est un projet intercantonal. L’introduction du système, coordonnée par la Confédération, s’est déroulée en plusieurs phases. La condition prévalant à la pleine exploitation du système était que tous les offices de l’état civil de Suisse, sans exception, soient raccordés à la banque de données centrale exploitée par la Confédération à la charge des cantons. Grâce à la réorganisation qui a eu lieu en l’an 2000, les 24 offices de l’état civil du canton de Berne ont pu d’emblée travailler avec le nouveau logiciel d’enregistrement dès que la base de données est devenue opérationnelle, en septembre 2003. Des réformes structurelles ont également eu lieu pendant ce temps dans tous les autres cantons. Le nombre des offices de l’état civil au niveau suisse est passé de 1800 environ à 262 à l’heure actuelle. Les derniers offices ne sont passés à la saisie informatique que fin 2004 et la pleine er exploitation du système n’a été officialisée que le 1 juillet 2005 au niveau national, après une dernière phase test. Les offices de l’état civil bernois ont vécu jusqu’à cette date quelques moments difficiles en raison de la mixité de l’exploitation. Tant que l’exploitation reposait sur l’ancien système des registres, aujourd’hui aboli, les communes bourgeoises pouvaient encore, jusqu’à fin 2004, être informées systématiquement, au besoin par le biais de communications d’événements depuis la plupart des cantons (système de la boîte aux lettres). b) Jusqu’à présent, toutes les modifications d’état civil étaient par ailleurs également enregistrées par les offices de l’état civil du lieu d’origine, ce qui permettait de garantir que la er commune bourgeoise en soit informée. Depuis le 1 juillet 519 2005, cette tâche est intégralement supprimée. Le nouveau système d’enregistrement ne prévoit l’enregistrement des événements de l’état civil (naissance, adoption, reconnaissance d’un enfant, constatation et suspension du rapport de filiation, mariage, divorce, changement de nom, décès, déclaration d’absence, etc.) qu’au lieu où ils se produisent. Les offices de l’état civil ne tiennent pas de registres susceptibles d’être mis en relation avec les renseignements requis par les communes bourgeoises, que ce soit au lieu de domicile ou au lieu d’origine d’une personne. L’obligation d’informer est réglée au niveau fédéral et n’incombe qu’à l’office de l’état civil du lieu où s’est produit l’événement, qui communique directement avec les services concernés. Le lieu d’un événement touchant une personne originaire du canton de Berne ne se trouve pas forcément dans ce canton. Le droit cantonal ne peut obliger les offices de l’état civil hors du canton à communiquer avec les communes bourgeoises du canton de Berne. c) Les demandes de quelques communes bourgeoises ne peuvent être résolues par le seul canton de Berne. La solution provisionnelle définie en bonne intelligence avec l’Office fédéral de la justice n’est pas satisfaisante à long terme; elle rencontre une vive opposition hors du canton, car annuellement, on estime à un demi-million environ le nombre de communications supplémentaires qui doivent être faites par les offices de l’état civil non bernois aux communes d’origine. L’association cantonale des communes bourgeoises a été informée en conséquence et les offices de l’état civil bernois ont également reçu une circulaire relative à la coopération avec les communes bourgeoises. Il est nécessaire, à l’avenir, de développer Infostar et d’établir une réglementation fédérale complémentaire pour obliger également les offices de l’état civil extracantonaux à communiquer de manière systématique les événements de l’état civil à toutes les communes d’origine (souvent nombreuses) d’une personne. La Confédération a déjà établi un concept à ce propos. Si la proposition est acceptée par les cantons, les travaux nécessaires pourront être entamés, en prêtant une attention toute particulière aux coûts et aux ressources informatiques, qui entrent en concurrence avec les adaptations d’Infostar nécessaires pour enregistrer les partenariats entre personnes de même sexe. Il ne faut donc pas compter sur une entrée en vigueur du nouveau concept avant fin 2006, début 2007. En règle générale, les communes bourgeoises ne prévoient des devoirs et obligations que pour les bourgeois et bourgeoises résidant dans la commune d’origine. C’est pourquoi, à l’instar d’autres cantons, il est nécessaire de coopérer de manière plus étroite avec les autorités de la commune municipale. Non seulement les communes bourgeoises peuvent communiquer sans délai toutes les modifications d’état civil, les changements de nom ou de droit de cité, mais elles peuvent également confirmer le départ ou l’arrivée de bourgeoises et de bourgeois, afin d’assurer la tenue du registre électoral. Les autorités de l’état civil n’enregistrent pas les changements de domicile. d) La Fédération suisse des bourgeoisies et corporations (FSBC) est en relation avec le Département fédéral de justice et police (DFJP). Les autorités compétentes de la Direction de la police et des affaires militaires ont toujours appuyé les relations de la fédération suisse avec la Confédération et voient toujours d’un bon œil une solution simplifiée et améliorée. Il faut toutefois parvenir, comme précédemment mentionné, à une solution valable pour toute la Suisse et qui soit aussi appliquée par les autres cantons. La directrice de la police et des affaires militaires, en sa qualité de présidente de la Conférence des autorités can- 520 8 septembre 2005 tonales de surveillance de l’état civil (CEC), mettra tout en œuvre pour qu’une telle solution soit trouvée. Le président. Madame Fässler se dit satisfaite de la réponse. 151/2005 Motion PRD (Moser, Bienne) – Initiative cantonale pour une imposition automobile fédérale et différenciée Police et affaires militaires particules fines sont réduites par des mesures techniques telles que l’installation d’un filtre à particules. En outre, une imposition automobile différenciée dans le sens d’un bonus-malus est compatible avec les dispositions de l’accord entre la Suisse et l’Union européenne dans la mesure où elle ne crée aucune entrave au commerce. Enfin, l’introduction de cette mesure peut se faire au niveau de la loi et n’exige aucune modification de la Constitution. (29 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de déposer auprès de la Confédération une initiative cantonale dans le sens suivant : 1. le système d’imposition des véhicules automobiles doit être modifié au niveau fédéral selon un système de bonusmalus afin de promouvoir des véhicules plus écologiques et d’un meilleur rendement énergétique. Le taux d’imposition maximal doit être fixé à huit pour cent. 2. La Confédération fixe le montant de l’impôt pour tous les types de véhicules, en fonction de leur rendement énergétique, des émissions polluantes et d’autres critères écologiques éventuels. Devront notamment être favorisés les véhicules équipés de systèmes de propulsion alternatifs (combinaison de moteur hybride et à combustion, moteur à gaz et moteur à combustion). 3. Le système actuel de l’étiquette Energie doit être amélioré. Il faut notamment tenir compte des émissions de particules fines dans le cas des véhicules diesel. Les données déterminantes doivent figurer dans la réception par type de véhicule. 4. Les critères sont revus tous les deux ans et, le cas échéant, adaptés aux progrès techniques et aux normes internationales. 5. La modification de la loi ne doit pas avoir d’incidences budgétaires. Développement Aujourd’hui, la Confédération prélève un impôt sur les véhicules lors de l’importation ou en cas de fabrication en Suisse. Déterminé dans la loi fédérale sur l’imposition des véhicules automobiles du 21 juin 1996, le taux s’élève à quatre pour cent (article 13). Il est exclusivement calculé sur la base de la valeur du véhicule (prix à l’importation ou prix de fabrication) et ne tient compte ni de son rendement énergétique, ni de son caractère non polluant. Plusieurs cantons tentent actuellement de promouvoir les véhicules non polluants et d’un bon rendement énergétique en modulant l’imposition automobile. Toutefois, cette dernière ne représente en moyenne que cinq pour cent du total des frais d’exploitation d’un véhicule, si bien que l’efficacité d’un tel pilotage est relativement limitée, malgré l’ampleur du travail de mise en oeuvre. Il serait à la fois nettement plus efficace et plus simple d’introduire une différenciation de l’imposition automobile au niveau fédéral et selon un système de bonus-malus. Cette mesure permettrait de réduire le prix d’achat des véhicules non polluants et d’un bon rendement énergétique, tout en renchérissant le prix des véhicules gros consommateurs d’énergie ou gros producteurs d’émissions nocives. Comme le prix d’achat est un critère essentiel dans le choix d’un véhicule, l’efficacité du pilotage sera nettement supérieure à celle des mesures cantonales en matière d’imposition. Le système actuel d’étiquetteEnergie peut servir de base pour le calcul de l’assiette, mais il requiert des améliorations à cet effet. Les véhicules diesel, en particulier, ne devraient ainsi bénéficier d’avantages que si les émissions de Le Conseil-exécutif a défendu la nécessité d’agir au plan fédéral dès la votation cantonale du 26 novembre 2000 sur l’initiative sur la consommation de carburant. Dans sa réponse à la motion Fuchs du 19 octobre 2004 (Allégements fiscaux en faveur des véhicules hybrides et des véhicules de la catégorie énergétique A, M 255/2004), il relevait également que les mesures prises au plan suisse étaient sans aucun doute celles qui ont le plus d’effet. Il avait alors aussi fait part de son appréciation sur le marché automobile et sur les options existantes pour la promotion des véhicules peu polluants et d’un bon rendement énergétique. Une imposition différenciée au niveau fédéral est la solution la plus adéquate et la plus efficace qui soit. Elle confère, pour l’ensemble de la Suisse, une importance plus grande au critère écologique. Un de ses principaux attraits tient au fait qu’elle pèse sur le choix lors de l’achat et qu’elle se répercute directement sur le prix du véhicule. Les conditions générales présentées dans la motion sont judicieusement définies. Proposition: adoption. Le président. La motion est-elle contestée? – Ce n’est pas le cas. Nous allons voter. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 116 voix 0 voix 1 abstention 098/2005 Interpellation Fuchs, Berne (UDC) – Versement d’indemnités de chômage et d’allocations pour enfants aux personnes incarcérées dans les prisons bernoises Texte de l’interpellation du 21 avril 2005 Les délinquantes et délinquants qui sont incarcérées sont rétribués pour leur travail, tout selon le concordat d’exécution des peines et des mesures. Dans ce contexte, le Conseilexécutif est prié de répondre aux questions suivantes. 1. Selon quels critères le montant de cette rétribution est-il déterminé, et quel est le montant ? 2. A quels intervalles les salaires sont-ils versés ? 3. Les cotisations sociales telles que l’AVS/AI ou l’AC sontelles déduites de ce pécule ? 4. Les détenus perçoivent-ils des allocations pour enfants et si oui, quel en est le montant et comment sont-elles versées ? 5. Est-il vrai que les détenus perçoivent des indemnités de chômage s’ils ont la volonté de travailler mais qu’ils ne puissent le faire en l’absence de commandes ? 6. Dans l’affirmative, quel est le montant de l’indemnité journalière et pendant combien de temps est-elle versée ? (3 cosignataires) Police et affaires militaires 8 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 15 juin 2005 Le canton de Berne se fonde sur les dispositions de la législation fédérale concernant l’exécution des peines et mesures ainsi que sur les prescriptions du concordat intercantonal. Il précise la teneur de ces textes en ce qui concerne la rémunération du travail notamment par l’article 46 de la loi du 25 juin 2003 sur l’exécution des peines et mesures (LEPM) et les articles 56 à 59 de l’ordonnance du 5 mai 2004 sur l’exécution des peines et mesures (OEPM). Le canton de Berne est membre du Concordat concernant l’exécution commune de peines et mesures selon le Code pénal suisse et la législation des cantons de la Suisse du nord-ouest et de la Suisse centrale. Ses établissements de Thorberg, Witzwil, Hindelbank et St-Jean sont reconnus par ce concordat pour l’exécution des peines et mesures. Les directives générales de ce même concordat concernant le pécule des personnes détenues datent du 14 novembre 1986. Toute personne détenue dont la conduite est bonne et l’application au travail satisfaisante reçoit une part sur le produit de son travail (nommée pécule), en application de l’article 376 du Code pénal suisse (CP). 1. La part du pécule dépend en particulier des prestations, de l’attitude et du comportement face au travail. La conférence du concordat définit un montant moyen, crédité sur le compte de la personne détenue qui obtient de bonnes qualifications. Ce montant est actuellement de 26 francs par jour. Le barème appliqué dans les établissements pénitentiaires bernois pour les personnes détenues bien notées est le suivant: Etablissements de Thorberg Etablissements de Witzwil Etablissements de Hindelbank Etablissements de St-Jean 26 francs 40 14 à 30 francs (CHF 25.80 en moyenne) 15 à 30 francs (CHF 26.– en moyenne) + 4 francs par jour de formation élémentaire en cas de très bonne prestation 18 francs 5 à 28 francs 5 2. Durant la privation de liberté, le pécule est inscrit au compte du détenu (art. 377 CP). Il est réparti dans une proportion de 60 et 40 entre le compte libre et le compte bloqué. Le détenteur du compte libre se sert de ce compte pour le règlement de ses dépenses personnelles. Quant au compte bloqué, son utilisation par le détenu ou sa famille est définie dans le règlement de l’établissement. Au moment de l’élargissement, la direction de l’établissement décide, d’après sa libre appréciation, si le montant du pécule sera, en tout ou en partie, versé au libéré ou bien remis à l’autorité de patronage, à l’autorité tutélaire ou à l’assistance publique, pour être employé au mieux des intérêts du libéré (art. 378 CP). Le décompte des bonifications s’effectue en principe chaque mois, plus le jour du départ. Les paiements en espèces durant l’exécution de la peine ne sont généralement effectués qu’en vue des congés. A l’intérieur des établissements, ils ne s’effectuent pas en numéraires, sauf dans les Etablissements de Hindelbank, où l’on a renoncé à la « monnaie en plastique » pour des raisons de concept de l’exécution des peines. 3. Le montant minimum requis pour la future rente AVS, de 425 francs actuellement, est le plus souvent débité chaque 521 année du compte bloqué, de manière à éviter les lacunes de cotisation. 4. Non. 5. Aucune indemnité n’est versée au sens de la loi fédérale du 25 juin 1982 sur l’assurance-chômage obligatoire et l’indemnité en cas d’insolvabilité (loi sur l’assurancechômage, LACI). En revanche, en cas de maladie, d’accident, d’incapacité de travail involontaire ou de manque de travail, le pécule continue d’être versé, généralement réduit de 50 pour cent (art. 59 OEPM). Le versement d’un pécule réduit pour cause de manque de travail est extrêmement rare. C’est ainsi, par exemple, qu’au cours de ces 20 dernières années, tous les détenus des Etablissements de Witzwil se sont vus attribuer un travail, et qu’il en va de même depuis des années également dans les Etablissements de St-Jean. 6. Voir premier paragraphe du point 5 ci-dessus. Le président. Monsieur Fuchs est partiellement satisfait. 041/2005 Interpellation Sägesser, Schwarzenbach (UDC) – Centralisation hâtive du service des armes et des explosifs Texte de l’interpellation du 14 février 2005 Dans la seconde moitié de décembre 2004, on a pu lire dans la presse que le Conseil-exécutif a décidé de centraliser le service des armes et des explosifs à la Direction de la police er et des affaires militaires à compter du 1 mars 2005. Ce qui signifie que cette tâche exercée à la satisfaction générale depuis des décennies par les préfets et les préfètes va être déplacée à Berne, sans la moindre raison ! Cette décision précipitée n’étant motivée ni par un mandat de la Confédération, ni par un manque de savoir-faire de la part des préfets et des préfètes, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Lors de son allocution du Nouvel An, la présidente du gouvernement s’est dite préoccupée par le conflit entre la ville et la campagne. Le Conseil-exécutif ne pense-t-il pas que sa décision exacerbe inutilement ce conflit ? 2. Cette décision ne nuit-elle pas à la crédibilité du Conseilexécutif ? 3. Pourquoi le Conseil-exécutif a-t-il retiré aux préfets et préfètes une compétence qu’ils exerçaient depuis des décennies à la satisfaction générale, pour le bien de la population ? Si l’administration centrale, parce qu’elle se montre bureaucratique et qu’elle ne connaît pas les réalités locales, commet des erreurs, qui sera responsable ? 4. Le Conseil-exécutif ne pense-t-il pas que le canton de Berne a des problèmes autrement plus graves à résoudre ? Etait-il vraiment nécessaire d’affaiblir une structure décentralisée qui fonctionne parfaitement bien et de gonfler encore l’administration centrale au détriment, soit dit en passant, de notre sécurité ? Pourquoi ne pas attendre au moins la réforme de l’administration décentralisée ? 5. Est-il conscient que par son attitude, il déstabilise plus encore les tireurs et compromet ainsi indirectement l’adhésion de la Suisse aux accords de Schengen/Dublin ? 6. Les frais supplémentaires que la solution actuelle est supposée engendrer ont-ils été correctement déterminés ? 7. Le Conseil-exécutif est-il disposé à revenir rapidement sur sa décision (avant son entrée en vigueur), d’autant plus que les autres cantons (Zurich p. ex.) ont fait le choix de la décentralisation ? Urgence refusée le 21 février 2005 522 8 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 8 juin 2005 La loi fédérale du 20 juin 1997 sur les armes, les accessoires d’armes et les munitions (loi sur les armes, LArm; RS 514.54) prévoit à l’article 38 que les cantons édictent les dispositions nécessaires à son application. D’où l’ordonnance cantonale du 28 avril 1999 / 15 décembre 2004 sur l’exécution du droit fédéral sur les armes (ordonnance cantonale sur les armes, OCArm; RSB 943.511.1) et la répartition des compétences qui en découle. Les préfets et les préfètes sont désignés comme autorités compétentes en matière d’autorisation pour les permis d’acquisition d’armes, les autorisations de port d’armes ainsi que comme autorités de surveillance au sens de l’article 29 LArm. Les autres tâches sont attribuées à l’Office de l’administration de la police (aujourd’hui Office de la population et des migrations, OPM). Quant à la Police cantonale, il lui incombe notamment de s’acquitter de tâches d’application (vérifications, organisation d’examens, etc.). Les communes de domicile sont aussi engagées, du fait que c’est à elles que doivent être adressées les demandes de permis d’acquisition d’armes, de port d’armes et de patentes de commerce d’armes. L’expérience de ces dernières années a montré que le système fonctionnait, mais qu’il excluait toute uniformisation vu l’émiettement des tâches, et qu’il exigeait un important travail de coordination. Enfin, force a été de constater que les travaux d’appréciation nécessitaient des connaissances professionnelles approfondies, que seule la Police cantonale était en mesure de posséder. Berne était l’unique canton à ne pas gérer le service des armes et des explosifs de manière centralisée, par la Police cantonale. Il était donc judicieux de regrouper toutes les tâches au sein de la Police cantonale et de prévoir une procédure à deux échelons: les demandes sont adressées à la commune de domicile, puis transmises pour décision à la Police cantonale. 1. Comme cela vient d’être relevé plus haut, la réorganisation du service des armes et des explosifs correspondait à un réel besoin. Elle a été soigneusement planifiée, puis rapidement mise en œuvre, de manière réfléchie, avec le concours de toutes les parties concernées. On ne saurait en l’occurrence parler de centralisation, du fait que seuls les trois organes cantonaux initiaux ont été regroupés. 2. Non. er 3. La nouvelle organisation a été mise en place dès le 1 mai 2005, et la question a été débattue avant cette date; pour cette raison, le Conseil-exécutif renonce à traiter ce point une nouvelle fois de manière exhaustive. Le nouveau système (maintien du lien avec les communes, mise à contribution de l’autorité de police locale et accès au système d’information de la police) permet de recueillir davantage de renseignements et d’assumer ses responsabilités. 4. La nouvelle réglementation remise en question par l’interpellateur ne compromet en rien la sécurité. Celle-ci s’en trouve au contraire renforcée. La restructuration portait sur l’uniformisation et le regroupement des tâches d’exécution au sein d’une seule unité. Quant à l’administration centrale, elle n’est nullement gonflée par cette opération. 5. La réorganisation n’a nécessité aucun changement d’ordre matériel. Aucune modification n’a de ce fait été apportée aux dispositions légales concernant notamment les sociétés de tir. La réorganisation ne découle nullement des accords de Schengen et Dublin. Quant aux changements formels et matériels issus de ces accords, il ne sied pas d’en débattre ici. Police et affaires militaires 6. Le service des explosifs et des armes était rattaché à la Police administrative avant même la réorganisation; il s’appelle actuellement Bureau des armes et des explosifs. Il est doté d’un demi-poste supplémentaire issu de l’état des effectifs de la Police cantonale et a traité toutes les demandes reçues jusqu’ici. D’autres frais supplémentaires ne sont pas prévus. En outre, maintes voies hiérarchiques ont été raccourcies et d’innombrables doublons ont été supprimés. 7. Examinons pour commencer la comparaison avec le canton de Zurich. Explosifs et pyrotechnie: Dans le canton de Zurich les permis d’acquisition d’explosifs sont accordés également de manière centralisée par le bureau centralisé des armes et des explosifs de la Police cantonale. Armes: Dans le canton de Zurich, l’autorité compétente, sauf pour le permis d’acquisition d’armes, est également le bureau centralisé des armes et des explosifs de la Police cantonale. Les permis d’acquisition d’armes sont établis par la commune, et non par l’administration de district. Cette procédure étant considérée comme problématique, on tend à confier son exécution au bureau centralisé des armes et des explosifs. En conclusion, le Conseil-exécutif est d’avis que la réorganisation a été effectuée de manière judicieuse et fonctionnelle, et qu’il ne saurait par conséquent revenir sur sa décision. Le président. Monsieur Sägesser fait une déclaration. M. Andreas Sägesser, Schwarzenbach (UDC). Il est à mon sens dommage d’anticiper cette décision dans la foulée d’une série de réformes de district. Il aurait fallu attendre et inclure la décision dans l’ensemble de la réforme des districts. Nous avons une très bonne conseillère d’Etat, mais dans les affaires de ce type, elle est un peu trop impulsive. Le président. Monsieur Sägesser est partiellement satisfait de la réponse. 044/2005 Interpellation Pardini, Lyss (PS) – Régularisation des sans-papiers Texte de l’interpellation du 14 février 2005 Compte tenu de l’évolution de la situation dans certains cantons, et je pense à Genève en particulier, certaines questions se posent à Berne concernant la régularisation des sanspapiers. Ces derniers étant par définition des personnes qui ne sont pas enregistrées, je n’attends pas du Conseil-exécutif qu’il fournisse des réponses précises aux questions ci-après. Ce que j’attends de sa part, ce sont des estimations ou des hypothèses qui ne permettront de me livrer à une évaluation politique de la situation. 1. Combien de sans-papiers vivent dans le canton de Berne ? 2. Combien sont-ils à travailler ? 3. Combien sont-ils en âge scolaire ou préscolaire ? 4. Dans quelles branches principalement sont-ils occupés ? 5. Le Conseil-exécutif peut-il confirmer l’hypothèse selon laquelle les personnes qui composent le petit personnel du corps diplomatique (femmes de ménage, domestiques, chauffeurs, nurses) sont presque toutes en situation irrégulière ? Police et affaires militaires 8 septembre 2005 523 6. A quel montant le Conseil-exécutif estime-t-il les pertes subies par le canton de Berne du fait de l’absence de régularisation des sans-papiers ? 099/2005 Interpellation Kropf, Berne (JA!) – Police ou services de sécurité privés Réponse du Conseil-exécutif du 29 juin 2005 Texte de l’interpellation du 21 avril 2005 L’Office fédéral des migrations (ODM) a publié au mois d’avril 2005 une étude sur l’ampleur de la problématique des sanspapiers en Suisse, fondée sur les estimations d’experts et expertes des différentes régions. Il s’agissait notamment de déterminer le nombre de sans-papiers séjournant dans les cantons de Zurich, de Bâle-Ville, de Thurgovie, de Genève et du Tessin. Ce nombre est estimé à environ 90 000 pour toute la Suisse, ce qui est beaucoup. Les conclusions que l’on peut en tirer pour le canton de Berne ne sont dès lors que de simples suppositions entachées d’une grande imprécision. Les questions appellent les réponses suivantes : 1. Si on se réfère au nombre précité de 90 000 sans-papiers, celui-ci correspond à 13,5 pour cent de la population du pays, soit à quelque 12 000 personnes pour le canton de Berne. 2. Selon l’étude précitée, tous les cantons estiment à plus de 70 pour cent les sans-papiers actifs, voire le plus souvent nettement plus. Rien ne permet de penser qu’il en va autrement pour le canton de Berne. 3. La proportion des enfants dans les cantons alémaniques est de 10 à 20 pour cent, alors qu’elle peut aller jusqu’à 30% en Suisse romande, et qu’un pourcentage élevé (80%) de celle-ci est en âge d’être scolarisé. Ici également, rien ne permet de penser que le canton de Berne fait exception. 4. Il n’existe aucune étude fiable sur les secteurs de l’économie qui engagent des sans-papiers. Compte tenu des demandes de reconnaissance des cas de rigueur adressées à l’Office de la population et des migrations, ainsi que des expériences faites à ce sujet dans toute la Suisse, on estime que la plupart des sans-papiers travaillent dans l’hôtellerie, la restauration, l’agriculture, les services de nettoyage ou la construction. 5. Rien ne confirme l’hypothèse selon laquelle les personnes qui composent le petit personnel du corps diplomatique seraient presque toutes en situation irrégulière; le Conseilexécutif ne possède aucune information à ce sujet. Le canton de Berne n’autorise de manière générale aucun engagement auprès des représentations diplomatiques. Les employés de nationalité étrangère de ces représentations sont considérés comme des personnes soumises à des dispositions extraterritoriales et qui doivent être en possession d’une carte délivrée par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). 6. Le montant des pertes économiques subies dépend de nombreux facteurs difficiles à évaluer. Toute estimation sérieuse est donc exclue. Le canton de Berne dispose depuis plusieurs années d’une centrale de communication pour le travail au noir (beco Economie bernoise, Surveillance du marché du travail, Centrale de communication, Laupenstrasse 22, 3011 Berne, tél. 031 633 55 85, [email protected]) et a renforcé sa surveillance du marché du travail depuis l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes. Début avril 2005, le Conseil-exécutif a voté un plafond de 600 000 francs par année pour le financement du transport intercantonal de détenus, soit 91 000 francs de plus par année. En tout, les dépenses de la Confédération et des cantons pour les transports de détenus se chiffrent à 6,2 millions de francs. Ces transports sont effectués en collaboration avec Securitas/CFF. En avril 2005, on a appris qu’en gare de Berne la patrouille d’un service de sécurité privé a maltraité un marginal. C’est un service de sécurité privé, Securitrans, qui a été chargé d’assurer la protection des biens et de faire respecter les règles dans le secteur de la gare. Les compétences des membres de ce service de sécurité sont réglées de manière variable ; s’agissant de leurs activités dans la gare et alentour, les règles sont énoncées dans un contrat. En rapport avec les incidents qui se sont produits en gare de Berne, les experts critiquent notamment la formation très insuffisante des collaborateurs des services de sécurité privés. De plus, ces services de sécurité ne sont soumis à aucun contrôle démocratique. Securitrans reconnaît elle-même que la formation de ses collaborateurs est insuffisante : selon son chef, Martin Graf, une longue formation théorique n’a pas de sens. De plus, il relève que le recrutement des collaborateurs présente un problème de taille, puisqu’une proportion particulièrement forte des candidats qui se présentent appartient à la mouvance d’extrême droite. Dès lors, un certain nombre de questions se posent dans le contexte des transports de détenus en collaboration avec les sociétés CFF et Securitas : 1. Qui est la partie contractante côté pouvoirs publics de CFF/Securitas? Comment exactement les relations entre les deux parties contractantes sont-elles réglées ? Quelles exigences de qualité sont-elles posées dans le contrat portant sur les transports de détenus ? Quelles sont les compétences des collaborateurs du service de sécurité privé et quelles en sont les limites ? 2. Est-il garanti dans le contrat conclu avec CFF/Securitas que les collaboratrices et collaborateurs opérationnels disposent de la formation adéquate ? Quelle formation et quelle expérience sont-elles demandées ? Les pouvoirs publics exercent-ils un contrôle du respect des prescriptions par les sociétés CFF et Securitas ? Quelle est la forme de ce contrôle ? 3. Le Conseil-exécutif a-t-il connaissance dans ce contexte de cas de mauvais traitement des détenus transportés ou de dépassements des limites ? Des incidents particulièrement graves se sont-ils produits depuis que ce système de transport de détenus existe ? 4. Comment le Conseil-exécutif ou la partie contractante de CFF/Securitas font-ils pour s’assurer qu’il n’y ait pas de mauvais traitement ou de dépassement des limites durant les transports ? 5. Etant donné le monopole de la force publique qui est celui de l’Etat, le Conseil-exécutif ne considère-t-il pas qu’il soit problématique de confier à une entreprise privée une tâche aussi épineuse que le transport de détenus ? 6. Pour quelle raison les transports de détenus ne sont-ils pas accompagnés par des policiers ? Quelles seraient les conséquences, notamment financières, de l’engagement des membres du corps de police cantonal au lieu de services de sécurité privés ? Le président. Monsieur Pardini n’est pas satisfait de la réponse. 524 8 septembre 2005 7. Le Conseil-exécutif est-il d’avis que la poursuite de la collaboration avec la société privée Securitrans soit utile ? (4 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 29 juin 2005 Le Conseil-exécutif tient d’abord à relever que les prestations fournies par la société privée Securitrans et son personnel engagé pour assurer la sécurité du trafic ferroviaire et dans les gares sont sans relation aucune avec le mandat attribué à l’entreprise Securitas pour le transport des détenus en faveur des cantons. Au cours des quatre années et demie écoulées, près de 50 000 personnes ont été transportées au moyen de « TrainStreet » sans problème notable. On n’a déploré qu’une seule évasion et, en 2001, certaines modifications ont dû être effectuées (remise de boissons et d’articles hygiéniques durant le transport, changement de quelques heures de transport) par suite de quelques plaintes. Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) atteste que le système « Train-Street » est conforme aux exigences de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 (CEDH). 1. « Train-Street », système de transport intercantonal des détenus, se fonde sur le contrat général conclu en l’an 2000 entre le Département fédéral de justice et police (DFJP) et la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), en tant que mandants, et les sociétés CFF et Securitas, en tant que mandataires. Approuvé la même année par les er 26 cantons, ce contrat est entré en vigueur le 1 janvier 2001, pour une durée de cinq ans, jusqu’au 31 décembre 2005. Forte de l’approbation réitérée par les 26 cantons, la CCDJP a convenu de le reconduire, après quelques modifications, pour une nouvelle période de cinq ans. Le DFJP ne sera alors plus partie contractante. Cependant, par une convention administrative passée avec la CCDJP le 7 avril 2005, il s’engage à soutenir « Train-Street » par le versement d’une subvention équivalant à 34 pour cent des coûts. Les exigences qualitatives posées au système de transport sont consignées dans une annexe pour la période qui er s’étend jusqu’à fin 2005. Dès le 1 janvier 2006, elles seer ront inscrites dans le concept JTS du 1 janvier 2006, partie intégrante du contrat général reconduit. Les cantons considèrent les collaborateurs et collaboratrices de Securitas comme des auxiliaires (pour l’exécution du transport) du mandant, en l’occurrence, pour le canton de Berne, de l’Office de la privation de liberté et des mesures d’encadrement (OPLE). Ces auxiliaires ne disposent d’aucune autorité particulière, étant donné que seul le mandant (l’OPLE) est habilité à appliquer au besoin des mesures de contrainte, telles que l’emploi de liens. Les collaborateurs et collaboratrices de Securitas ne jouissent de ce fait pas de plus de droits que tout citoyen ou citoyenne. Les règles ordinaires s’appliquent pour ce qui est de la légitime défense ou de l’état de nécessité. Ils doivent faire appel à la police en cas d’incident grave. 2. Le personnel de Securitas engagé pour les transports par « Train-Street » est instruit par son entreprise et par la Police cantonale de Zurich. Sa formation est ainsi axée sur les besoins propres au transport des détenus. Comme les personnes à transporter sont amenées par la police – dans le canton de Berne par le personnel de la Station de transport de l’OPLE – et reprises par celle-ci à leur arrivée au lieu de destination, l’exécution du transport est contrôlée par du personnel hautement qualifié. Police et affaires militaires 3. Ni mauvais traitement ni dépassement éventuel des limites n’ont été portés à la connaissance du Conseil-exécutif ou du comité de la CCDJP. Les critiques émises en 2001 par des détenues des Etablissements de Hindelbank concernant la nourriture lors du transport ont été prises en compte, et des corrections ont été apportées. Aucune plainte formelle pour mauvais traitements ou sévices n’a été déposée jusqu’ici. 4. Un concept respectueux des droits de la personne a été approuvé par tous les cantons pour l’exécution des transports et l’équipement des véhicules utilisés. L’Office fédéral de la justice et la Commission de la CPT ont expressément reconnu sa conformité avec la CEDH. Le comité de la CCDJP a en outre édicté des dispositions concernant le traitement d’éventuelles plaintes, qui permettent le cas échéant une élucidation suffisante sur le plan juridique. 5. Non. Les expériences positives, considérées comme bonnes par nombre de cantons, justifient selon le Conseilexécutif la solution « Train-Street » et son maintien dans les limites du contrat général actuel. 6. « Train-Street » est apparu comme une solution valable pour toute la Suisse, qui devait remplacer les 26 solutions cantonales appliquées jusqu’alors pour le transport intercantonal des détenus par le personnel des polices cantonales. Contrairement à l’ancien système, elle a permis d’uniformiser le système des réservations, du transport des effets sous scellés et de la livraison des repas. Disposant d’une formation complète, les agents de police n’ont ainsi plus à s’acquitter du seul transport des détenus et peuvent à nouveau exécuter les tâches essentielles qui leur sont attribuées. Aujourd’hui encore, ils sont engagés, ainsi que leurs véhicules, dans des cas déterminés (transport de personnes dangereuses). Un retour à l’ancien système réduirait leur capacité à accomplir leurs principales missions. Etant donné le développement de la criminalité, il ne serait guère responsable de l’envisager. 7. Contrairement à ce qui est supposé dans l’interpellation, il n’existe pas de rapport contractuel avec la société Securitrans pour le transport des détenus. Ce transport est assuré conjointement par Securitas et les CFF. Jamais jusqu’ici la qualité des prestations de la société Securitas n’a été mise en doute. Du point de vue du canton, la collaboration avec cette entreprise est efficace et correcte et conforme aux objectifs, de telle sorte qu’il n’y a pas lieu de prendre des mesures. Le président. Monsieur Kropf fait une déclaration. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Je remercie la directrice de la police et des affaires militaires de la réponse détaillée à mon intervention. Si je l’ai déposée, ce n’est pas que j’aie confondu les noms de Securitas et Securitrans, mais j’y ai été incité par les déclarations du chef d’un service de sécurité privé chargé de tâches publiques, Securitrans. C’est surtout le refus d’une formation correcte de ses agents qui est affolant. J’apprends avec soulagement que les collaboratrices et collaborateurs de Train-Street ou de la police cantonale de Zurich sont bien formés et qu’un contrôle est assuré par la police au départ et à l’arrivée des trains. C’est ce que je voulais savoir et je puis me déclarer satisfait de la réponse. Le président. Vous l’avez entendu, Monsieur Kropf est satisfait de la réponse. Police et affaires militaires 8 septembre 2005 011/2005 Interpellation Zuber, Moutier (PSA) – Création d’un office interjurassien des sports. Le canton de Berne tient-il vraiment aux institutions communes interjurassiennes? Texte de l’interpellation du 27 décembre 2005 Le 16 août 1999, le Conseil-exécutif et le Gouvernement jurassien ont établi une liste de 26 institutions communes et interjurassiennes, parmi lesquelles figure l’Office du sport (encouragement du sport, Jeunesse et Sport). Le 17 décembre 2002, l’Assemblée interjurassienne, convaincue de la nécessité et de la légitimité de collaborer de manière intensive dans le domaine du sport, votait à l’unanimité des membres de ses deux délégations une résolution demandant aux deux gouvernements signataires de l’Accord intercantonal du 25 mars 1994 de mettre en place, sans tarder, un Office des sports interjurassien. Lors d’une séance interactive mise sur pied par l’AIJ, les milieux sportifs du Jura bernois et du Jura exprimaient leur réelle volonté de collaborer intensivement au travers d’une institution commune. En septembre 2003, le Grand Conseil acceptait, sous la forme du postulat, une motion demandant au Conseil-exécutif de tenir ses engagements et de respecter, en la matière, la volonté de collaboration du Jura bernois exprimée au travers de la délégation bernoise à l’AIJ et de ses milieux sportifs. En juillet 2004, en vue de l’examen de la création d’un Office des sports interjurassien, les cantons du Jura et de Berne signaient un mandat de négociation et créaient un groupe de travail ayant la mission d’analyser l’ensemble des activités sportives (J+S, écoles, Sport-Toto, monde associatif) déployées sur le territoire du canton du Jura et dans la partie francophone du canton de Berne et d’examiner les possibilités communes de renforcement de la promotion du sport dans la région. Ce groupe devait en outre faire la comparaison entre les synergies résultant de la création d’un Office des sports interjurassien pleinement redéfini et une coopération renforcée des structures existantes. Il lui incombait également de réexaminer l’octroi de subventions du Sport-Toto aux sociétés sportives sises sur le territoire du canton de Berne mais membres d’une association jurassienne. Selon le calendrier prévu, le groupe de travail devait rendre son rapport en septembre et les décisions politiques quant à la suite à donner au projet devaient être prises avant la fin de l’année. À ce jour, les deux gouvernements n’ont toujours rien fait savoir des travaux de leur groupe de travail et d’éventuelles 1 décisions subséquentes. On a lu toutefois dans la presse que «Berne s’oppose à un office commun des sports». Cette information appelle une mise au point. Aussi, le Conseilexécutif est-il prié de répondre aux questions suivantes. – Le groupe de travail a-t-il déposé son rapport final? Dans l’affirmative, quelle appréciation le Conseil-exécutif en faitil? – La Direction de la police et des affaires militaires a-t-elle déjà pris une décision en la matière? A-t-elle consulté ou va-t-elle consulter le Conseil régional (comme le pratique parfois le canton lorsque cela l’arrange)? – Est-il exact que les autorités jurassiennes sont prêtes à œuvrer à la création d’un office interjurassien des sports (avec les emplois que cela suppose) et qu’elles ont proposé clairement de l’établir dans le Jura bernois? Dans l’affirmative, comment le canton de Berne a-t-il accueilli cette offre de partage de souveraineté dans le domaine des sports? – Des deux cantons de Berne et du Jura, lequel investit le plus dans le domaine du sport en général? – À l’occasion du lancement de l’année internationale du sport et de l’éducation physique, Monsieur Adolf Ogi, ancien conseiller fédéral, conseiller spécial de Kofi Anan pour le sport, a déclaré ce qui suit. «Alors qu’en Autriche, on s’apprête à augmenter de 30 pour cent les subventions accordées aux fédérations sportives, chez nous on coupe dans le budget. Cela veut dire que la qualité du sport n’est pas encore comprise en Suisse». Le Conseil-exécutif considère-t-il que ce reproche peut concerner le canton de Berne ou au contraire, attend-il l’année internationale du sport pour annoncer la bonne nouvelle de la création d’un office interjurassien des sports dans le Jura bernois? – L’Assemblée interjurassienne a suspendu ses travaux de recherche d’une solution institutionnelle au problème jurassien; elle affirme vouloir se concentrer sur «le domaine 2 dans lequel elle excelle », à savoir la mise en place d’institutions communes. Un éventuel refus du canton de Berne de créer la plus simple de toutes ces institutions (Office des sports) ne risque-t-il pas de porter un coup fatal aux travaux de l’AIJ? Un tel refus serait-il conforme à l’esprit de l’Accord du 25 mars 1994? Réponse du Conseil-exécutif du 10 août 2005 Conformément aux mesures ESPP 48-040 et suivantes, le secteur du sport a été transféré à la Direction de la police et er des affaires militaires (POM) le 1 janvier 2004; il a été complètement réorganisé et intégré au nouvel Office de la sécurité civile, du sport et des affaires militaires (OSSM). Pour ses prestations en matière de promotion du sport, le canton dispose de 620 pour cent de poste, dont 120 à Saint-Imier pour la partie francophone du canton. Le Grand Conseil ayant adopté en septembre 2003 la motion 184/2003 «Création d’un office interjurassien des sports» (Zuber, Moutier (PSA) sous forme de postulat, la POM a mis sur pied un projet d’analyse en collaboration avec le Département de l’éducation de la République et canton du Jura. Vu les travaux de réorganisation au sein du secteur du sport dans le canton de Berne, il a été convenu de commencer les travaux fin juillet 2004. 1. Le groupe de travail a déposé son rapport définitif, qui est daté du 19 janvier 2005. Les premiers résultats des travaux ont montré que les prestations offertes et les ressources à disposition dans le secteur du sport des deux cantons sont très différentes. Sans une forte hausse des prestations (du côté bernois) ou une forte baisse des prestations (du côté jurassien), une offre commune proposée par un éventuel office interjurassien est très difficile à définir, voire à chiffrer sur le plan des ressources nécessaires. Il faut noter qu’à une offre élargie pour le Jura bernois devrait correspondre une offre élargie pour le reste du canton. En outre, les synergies possibles sont très restreintes, étant donné la petite taille des services concernés. Par ailleurs, la loi du 13 septembre 2004 sur le statut particulier du Jura bernois et sur la minorité francophone du district bilingue de Bienne (loi sur le statut particulier, LStP) donne au futur Conseil du Jura bernois, dès 2006, de larges compétences sur le plan des relations intercantonales et du Fonds du sport. Il est donc indispensable que cette entité soit associée aux discussions portant sur des questions institutionnelles. C’est pourquoi le groupe de travail 2 1 «Le Temps», 21 décembre 2004. 525 Déclaration du Parti radical du Jura bernois (Mme Devaux-Stilli, présidente). 526 2. 3. 4. 5. 6. 8 septembre 2005 propose dans son rapport, au vu des résultats et d’entente avec les responsables du Département et de la Direction concernés, de renoncer pour l’instant à la création d’un office interjurassien, tout en renforçant l’excellente collaboration par des projets dans les secteurs Jeunesse + Sport et formation des jeunes. Le Conseil-exécutif a pris connaissance du rapport et approuve les recommandations. La POM a reçu le mandat de s’adresser au Conseil du Jura bernois en 2006 pour définir la marche à suivre au niveau institutionnel. Elle a informé le Conseil régional, lors de la visite du 8 septembre 2004, des conclusions provisoires du groupe de travail. Le gouvernement de la République et canton du Jura a pris acte du rapport du groupe de travail. Contrairement aux recommandations du rapport, il préconise la poursuite des travaux de ce groupe et leur concrétisation quant aux synergies possibles. Le Conseil-exécutif estime qu’une telle chose est prématurée, puisqu’il n’y a pas de consensus concernant une offre commune, et recommande la dissolution du groupe de travail. Le gouvernement de la République et canton du Jura n’a pas formulé de proposition concernant l’implantation à Moutier d’un éventuel office interjurassien des sports. En proportion, la République et canton du Jura dispose de ressources personnelles et financières nettement plus importantes que le canton de Berne. En particulier, l’offre comprend un soutien direct aux sociétés et associations sportives pour l’organisation de manifestations locales. A l’évidence, cette déclaration porte avant tout sur la réduction des ressources au plan fédéral. Le Conseilexécutif est parfaitement conscient de l’importance que revêt le secteur du sport. Pour cette raison, il a compensé les réductions décidées par la Confédération dans le secteur Jeunesse + Sport, un montant annuel de 800 000 francs; il a pris cette décision malgré une situation financière délicate, afin que soient stabilisées les ressources dans ce domaine. Le Conseil-exécutif ne voit en principe pas d’objection à la création d’institutions communes. De tels projets doivent toutefois apporter une amélioration tangible pour les citoyennes et citoyens concernés; la gestion des institutions en question doit être plus performante et plus rentable. Le secteur du sport a précisément montré qu’une collaboration telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui fonctionne très bien et peut être renforcée concrètement par le biais de projets. Ce type de collaboration renforcée est mentionné clairement, à côté des instruments généraux de collaboration, dans l’Accord du 25 mars 1994. Le président. Monsieur Zuber demande la discussion. Le quorum est de 50 voix. Vote Pour l’ouverture de la discussion Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques rassiennes et du rapprochement interjurassien. Si ce mandat débouche sur une conclusion selon laquelle le rapprochement interjurassien est insuffisant, il n’y aura plus qu’une seule piste, celle de la réunification. Le peu d’intérêt que vous montrez aujourd’hui pour les institutions communes interjurassiennes constitue le premier début de ce bilan. Je crois que la conclusion sera vite apportée. Le président. Monsieur Zuber n’est pas satisfait. Nous allons traiter maintenant les dossiers de la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Dans une motion d’ordre, Monsieur Grossen demande que le traitement de la loi sur le notariat soit reporté. Monsieur Grossen développe sa motion. Motion d’ordre M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Nous avons pu suivre le programme mieux que prévu. Il y a encore quelques propositions au sujet de la loi sur le notariat qui vont nous être envoyées par courrier demain seulement. Nous devrions pouvoir discuter de ces propositions en groupe le lundi. C’est pourquoi je propose que la loi sur le notariat soit renvoyée jusqu’au lundi et que nous traitions simplement les affaires qui viennent ensuite. Le président. Y a-t-il des remarques au sujet de cette motion d’ordre? – Ce n’est pas le cas. Nous pouvons voter. Vote Pour la motion d’ordre Grossen Contre 69 voix 27 voix 4 abstentions Le président. Nous devons répéter le vote, il n’y a pas eu 100 voix. Veuillez voter, sinon, on pourrait avoir l’impression qu’il n’y a pas le quorum. Vote Pour la motion d’ordre Grossen Contre 78 voix 41 voix 3 abstentions Le président. Nous allons traiter la loi sur l’introduction du Code pénal suisse. Nous allons suspendre la séance quelques minutes, le président de la commission, Monsieur Renggli, n’étant pas encore arrivé. (La séance est suspendue pendant cinq minutes.) Loi sur l’introduction du Code pénal suisse (Modification) 37 voix Le président. Vous avez rejeté la demande d’ouverture de la discussion. Monsieur Zuber fait une déclaration. M. Maxime Zuber, Moutier (PSA). Je suis extrêmement déçu du fait que ce Grand Conseil ne fasse pas preuve d’ouverture et n’accorde tout simplement pas la parole à un député dans un sujet qui concerne la collaboration interjurassienne. Vous apprendrez par la presse demain que le gouvernement bernois et le gouvernement jurassien, sous l’égide de la Confédération et sous l’égide de Monsieur Christoph Blocher, ont donné un mandat à l’Assemblée interjurassienne. Dans ce mandat, il est fait référence explicite à un bilan qui devrait être établi d’ici deux ans s’agissant des collaborations interju- Annexe 26 Première lecture Entrée en matière M. Marc Renggli, Bienne (PRD). Veuillez m’excuser, j’étais dans une séance de la Commission de justice et je pensais que la discussion sur la loi sur le notariat précédait celle-ci. Il semblerait que tout a été changé. En ce qui concerne la loi sur l’introduction du Code pénal suisse, il s’est avéré que dans la révision on pouvait renoncer à ce qu’un tribunal statue encore, et qu’en ce qui concerne ces décisions il y avait un doublon. Il n’y a pas de sens à refaire passer chez le juge Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 8 septembre 2005 cette décision concernant la conversion d’amende en arrêt. C’est pour cela que la révision de cette loi fait du sens, c’est quelque chose qu’on a oublié de faire lors du changement de la loi sur l’introduction du Code pénal. On rattrape au fond un élément de rationalisation qu’on aurait pu faire avant, mais qu’on n’a pas fait. Je vous saurai gré de bien vouloir adopter cela et aussi le fait qu’il n’y ait qu’une lecture. La Commission de justice est d’accord à l’unanimité avec cela. L’entrée en matière est acceptée tacitement. Le président. Nous allons voter sur la nécessité d’une seconde lecture. 527 ventions. Finalement le gouvernement a été d’accord d’éventuellement offrir des capacités personnelles supplémentaires si le procureur des mineurs n’avait pas les ressources nécessaires pour intenter cette action. Vu cet aspect, le fait que l’on donnera davantage de secrétariat au procureur des mineurs s’il est surchargé, on peut aussi être d’accord avec cette modification de l’article 88 de la loi sur le régime applicable aux mineurs délinquants. Pour cette raison, la Commission de justice a également à l’unanimité approuvé cette loi, tant en ce qui concerne l’entrée en matière que tous les articles et elle propose aussi qu’il n’y ait qu’une lecture qui soit faite. L’entrée en matière est acceptée tacitement. Vote Pour une seule lecture Contre 95 voix 1 voix Le président. Nous devons répéter le vote, vous n’êtes pas tous retournés à votre place. Vote Pour une seule lecture Contre 124 voix 0 voix Le président. Concernant ce projet également, une seule lecture est proposée. Vote Pour une seule lecture Contre Délibération par article Délibération par article I., art. 1 à 89, II. Adoptés. I., art. 27, II. Adoptés. Titre et préambule Adoptés. Titre et préambule Adoptés. Pas de demande de réouverture de la discussion. Vote final Pour l’adoption de la modification de la loi en première et unique lecture Contre 120 voix 1 voix 121 voix 0 voix Vote final Pour l’adoption de la modification de loi en première et unique lecture Contre 132 voix 0 voix Décret fixant les émoluments dans le régime applicable aux mineurs délinquants (DEmoRM) (Modification) Loi sur le régime applicable aux mineurs délinquants (LRM) (Modification) Annexe 28 Annexe 27 L’entrée en matière est tacitement acceptée. Première lecture Délibération par article Débat d’entrée en matière I., II., III. Adoptés M. Marc Renggli, Bienne (PRD). En ce qui concerne cette loi, il y a eu différentes adaptations à faire, il y a aussi eu à mieux répartir les tâches entre les greffiers et les présidents des tribunaux des mineurs en ce qui concerne les compétences. La Commission de justice a débattu de cette affaire, nous avons pu approuver finalement toute la proposition du Conseil-exécutif, telle qu’elle était. Simplement, j’aimerais vous rendre attentifs au fait qu’il y avait eu un problème au sujet de l’article 88, à savoir la compétence pour intenter devant le tribunal civil compétent une action en obligation d’entretien au cas où aucun accord contractuel ne peut être conclu avec les parents ou si l’approbation en est refusée. Les juges des tribunaux des mineurs disaient que ce n’était pas leur affaire et il est prévu après que ce soit le procureur ou la procureure des mineurs qui intente cette demande par devant le tribunal civil. Il y a eu ensuite des objections, dans le sens que justement le procureur ou la procureure des mineurs n’avait pas l’infrastructure nécessaire pour faire cela et que c’était plutôt à l’Office des mineurs de faire ces interventions. Finalement le gouvernement a été d’accord Titre et préambule Adoptés. Pas de demande de réouverture de la discussion. Vote final Pour l’adoption du projet de décret Contre 125 voix 0 voix 528 8 septembre 2005 Loi concernant l’adaptation de lois à la législation fédérale sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe Annexe 29 Première lecture Débat d’entrée en matière M. Stefan Lagger, Köniz (PDC), président de la commission. La commission n’a pas contesté le projet du Conseil-exécutif. Toutes les décisions ont été prises à l’unanimité avec quelques rares abstentions. Les travaux se sont déroulés comme suit: De manière générale, le canton ne se ménage pas une marge de manoeuvre très grande dans la mise en oeuvre la législation fédérale. En votation populaire il y a quelques mois, la loi a été acceptée par une grande majorité des suffrages, dans le canton de Berne aussi. La commission tenait simplement à examiner les droits et les devoirs des partenaires enregistrés et à définir des règles de procédure au niveau cantonal. Dans le projet de loi soumis à la commission, l’adaptation de 19 textes de loi était proposée. Le canton de Berne est le premier à adopter une telle loi, découlant d’une initiative parlementaire du député Pulver, adoptée par le Grand Conseil en 2002. L’année suivante, une commission placée sous la présidence de Brigitte Bolli a discuté le projet de loi. Maintenant que la législation fédérale est en place, nous allons traiter ce projet. Les représentants des groupes ont approuvé le projet de loi, même les représentants des groupes qui avaient prôné le non lors de la votation populaire. Les membres de la commission ont posé les questions suivantes au gouvernement: D’abord, la question des conséquences financières, à laquelle le gouvernement n’était pas en mesure de répondre, faute de données empiriques. Il est cependant certain qu’il y aura des frais supplémentaires. Ensuite, la question de la LPP et de l’AVS en cas de décès de l’un des partenaires: selon la législation fédérale, la personne survivante d’un partenariat enregistré a le statut d’un veuf ou d’une veuve. Troisièmement, rien ne change s’agissant des personnes vivant en concubinage ou constituant une communauté de vie, des types de partenariat qui n’ont pas la possibilité de l’enregistrement. Il n’est donc pas possible de modifier l’article 19 de la loi concernant l’impôt sur les successions et donations. En commission, les discussions sur les différentes dispositions se sont présentées comme suit: s’agissant de la loi sur le notariat, il a été décidé à l’unanimité que la modification ne serait pas traitée dans le projet vert, puisqu’elle sera évoquée dans la discussion concernant la loi sur le notariat. L’article 145 du Code de procédure civile n’a aucun rapport avec le partenariat enregistré. La JCE profite cependant l’occasion de soumettre à la discussion et de réaliser la motion Meyer 242/2004 sur l’action en désaveu de paternité (M 242/04). L’article 30 du Code de procédure pénale traite de l’incapacité d’un ou d’une fonctionnaire de l’ordre judiciaire de prendre part à l’instruction et au jugement d’une affaire pénale. Pour les non initiés, la règle énoncée à cet article 30 est difficilement compréhensible. Malgré cela, le texte proposé a été adopté. L’entrée en matière a été décidée par 19 voix contre 0 et 2 abstentions. En vote final, on a compté 18 oui contre 0 non et 3 abstentions. De plus il a été proposé à l’unanimité qu’il y ait une seule lecture. Le président. La parole est aux porte-parole des groupes. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques M. Bernhard Pulver, Berne (VLL). Le Conseil-exécutif et la JCE méritent nos félicitations, ils ont travaillé très rapidement, et le canton de Berne est le premier en Suisse à édicter une loi portant introduction de la loi fédérale sur le partenariat enregistré. La commission instituée sur mon initiative a demandé que la JCE élabore une loi. Ce texte législatif sert aujourd’hui de modèle aux autres cantons. Si tous les cantons avaient travaillé aussi rapidement, la loi fédérale aurait er pu entrer en vigueur déjà avant le 1 janvier 2007. Nous pouvons apporter à cette loi un soutien sans réserve. Mme Franziska Widmer, Berne (AVeS). Le 5 juin 2005, les électrices et électeurs suisses ont adopté la loi sur le partenariat enregistré par 58 pour cent des suffrages exprimés. L’adoption a été claire dans le canton de Berne également. L’ouverture d’esprit en Suisse et dans le canton de Berne s’est ainsi exprimée. Les couples homosexuels peuvent enfin donner à leur vie en commun un statut légal avec des droits et des obligations. Que le Conseil-exécutif ait réalisé le mandat que lui avait assigné l’initiative parlementaire Pulver sans perdre de temps dans l’élaboration de la loi d’introduction mérite notre estime. er La loi fédérale entrera en vigueur au 1 janvier 2007. Nous traitons d’ores et déjà la loi d’introduction, qui pourra donc entrer en vigueur en même temps. Nous remercions le Conseil-exécutif d’avoir agi aussi promptement. Nous sommes heureux que cette étape ait été franchie dans la légitimation des couples homosexuels. Nous sommes particulièrement heureux pour une fois, le canton de Berne ait fait oeuvre de pionnier dans une question aussi importante en politique sociale. Veuillez donc entrer en matière et adopter cette loi. M. Hans Michel, Brienz (UDC). A l’origine l’attitude d’une grande partie de l’UDC par rapport à cette loi était plutôt celle du scepticisme, d’où le soutien au référendum. Nous pensons aujourd’hui que puisque la décision a été si claire en votation populaire, il serait faux de s’y opposer. Le peuple a toujours raison même quand il n’a pas raison. Nous sommes en faveur de l’entrée en matière. Il se pourrait cependant que certains de nos membres s’abstiennent lors du vote final. Mme Therese Kohler-Jost, Mühlethurnen (PRD). L’adoption de la loi fédérale sur le partenariat enregistré a entraîné l’obligation de mettre en oeuvre les dispositions fédérales. Le fait que les modifications de loi soient prêtes aussi rapidement après la votation populaire est dû au bon travail fourni par la commission instituée au printemps 2003 et à l’adoption de sa motion. Nous remercions la Direction de la justice et l’administration de la bonne préparation. Le PRD est favorable à l’entrée en matière. Nous nous apprêtons une fois de plus à adopter une loi dont nous ne savons pas, faute de données de référence, quelles en seront les conséquences fiscales, notamment. Malgré cela, nous appuyons les modifications de loi et vous proposons de ne procéder qu’à une seule lecture. M. Harald Jenk, Liebefeld (PS). L’entrée en matière est incontestée. De même, le résultat parfaitement clair de la votation de cet été montre bien que ces modifications répondent au souhait d’une grande majorité de la population. La promptitude avec laquelle le gouvernement bernois et ses collaboratrices et collaborateurs ont fait en sorte de pouvoir mettre en œuvre les dispositions fédérales est exemplaire. Cela prouve bien que le canton de Berne n’est pas aussi lent que le veulent les clichés. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 8 septembre 2005 M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). Le PEV a demandé le référendum, avec d’autres partis, contre la loi fédérale sur le partenariat enregistré. La majorité de notre groupe trouve encore aujourd’hui que cette loi est superflue, contrairement aux électrices et électeurs, qui se sont très clairement prononcés en faveur de la loi fédérale. Nous acceptons cette décision. La loi fédérale doit être mise en œuvre dans les cantons. Le PEV n’a pas le choix, nous sommes pour l’entrée en matière. La majorité du groupe s’abstiendra cependant en vote final pour exprimer notre malaise devant l’évolution de la société en rapport avec l’homosexualité. Le président. Je n’ai plus de noms sur la liste des orateurs. Le président de la commission et le directeur de la justice ne souhaitent pas s’exprimer. Nous allons voter la proposition demandant une seule lecture. 529 Loi sur l’introduction du Code civil suisse (LiCCS) Art. 2, 3, 8 Adoptés. Loi sur le droit foncier rural et le bail à ferme agricole (LDFB) Art. 18 Adopté. Loi concernant les impôts sur les mutations et sur la constitution de gages (LIMG) Art. 11, 12 Adoptés. Code de procédure civile du canton de Berne (CPC) Vote Pour une seule lecture Contre 120 voix 0 voix 2 abstentions Art. 11, 58, 145, 245, 303b, 304m, 336a Adoptés. Code de procédure pénale (CPP) Délibération par article Le président. Le groupe VLL a retiré sa proposition concernant l’article 19 de la loi concernant l’impôt sur les successions et les donations. Cet article ne figure pas dans le projet de loi. I., Loi sur le droit de cité cantonal et le droit de cité communal (LDC) Art. 30, 113 Adoptés. Loi sur les impôts paroissiaux (LIP) Art. 5 Adopté. Loi sur les impôts (LI) Art. 9 Adopté. Art. 10a, 14, 152, 165 Adoptés. Loi sur l’établissement et le séjour des Suisses (LES) Loi concernant l’impôt sur les successions et donations (LISD) Art. 5, 14 Adoptés. Loi sur l’organisation l’administration (LOCA) Art. 46 Adopté. du Conseil-exécutif et Loi sur le personnel (LP) Art. 59, 84 Adoptés. de Art. 3, 5, 9 Adoptés. Loi sur l’expropriation Art. 45 Adopté. Loi portant introduction des lois fédérales sur l’assurancemaladie, sur l’assurance-accidents et sur l’assurance militaire (LiLAMAM) Loi sur la procédure et la juridiction administratives (LPJA) Art. 9, 121 Adoptés. Art. 19 Adopté. Loi sur l’aide sociale (LASoc) Loi sur l’organisation des juridictions civile et pénale (LOJ) Art. 1 Adopté. Loi sur les communes (LCo) Art. 37, 47 Adoptés. Art 32, 41 Adoptés. II., titre et préambule Adoptés. Pas de demande de réouverture de la discussion. 530 Vote final Pour l’adoption du projet de loi en première et unique lecture Contre 8 septembre 2005 Compte rendu de la septième séance 101 voix 8 voix 25 abstentions Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 15 heures 57. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques Lundi 12 septembre 2005 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 189 députés. Loi sur le notariat Annexe 30 Première lecture Entrée en matière Proposition Käser, Meienried (PS) Renvoi du projet avec pour mandat de remplacer le modèle du notariat indépendant par une forme mixte inspirée du modèle des cantons de Soleure et de Bâle-Campagne. M. Melchior Buchs, Hünibach (PRD), président de la commission. Pourquoi une révision totale de la loi sur le notariat ? La loi actuelle compte déjà 25 années et a subi entre temps plusieurs révisions partielles. Sa structure actuelle avec deux décrets et plusieurs ordonnances est dépassée depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution cantonale. Plusieurs idées directrices ont présidé à cette révision totale. On trouve au centre la réorganisation des émoluments des notaires mais aussi le renforcement de leur indépendance, la simplification des prescriptions et des précisions concernant la surveillance de la profession. La commission a examiné la question de savoir si cette profession devait rester indépendante, s’il fallait introduire le notariat d’Etat ou encore des formes mixtes. La commission s’est prononcée majoritairement pour le notariat indépendant. Un autre point de discussion a été de savoir si la loi devait comprendre des objectifs d’effet dans l’esprit de la nouvelle gestion administrative. La majorité de la commission a estimé que de tels buts ne s’imposaient pas dans la loi. Une limite d’âge fixée à 75 ans a également été sujette à discussion. La commission a estimé que la loi ne devait pas comporter une telle disposition car la concurrence se chargerait de régler la question. La commission s’est aussi demandé s’il fallait un seuil minimal pour les émoluments ou si la détermination d’un montant maximal suffisait. Sans limite inférieure, la concurrence s’en trouverait accrue. Mais selon nos informations, une telle mesure ne correspondrait pas à la jurisprudence fédérale et serait même illégale. Le Tribunal fédéral exige que le principe de la couverture des frais et de l’équivalence soit respecté. C’est pour cette raison que la commission a décidé de s’en tenir aux émoluments minimaux. C’est par 11 voix contre 5 et 5 abstentions qu’elle a accepté ce projet en vote final. Le gouvernement s’est rallié au projet de la commission à l’exception de l’article 53 sur lequel subsiste une divergence. Nous reviendrons sur cet article dans le cadre de l’examen détaillé. Le président. Je dois vous informer que Monsieur Markus Meyer, notaire, se retirera lors des délibérations sur cette loi. La présidence a estimé qu’il n’était pas vraiment nécessaire Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 12 septembre 2005 que tous les notaires présents dans cette salle se retirent lors de ce débat. Mais Monsieur Meyer tient à ce que son retrait soit communiqué à l’assemblée. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Notre rapporteur de groupe va plaider en faveur de l’entrée en matière. Celle-ci est en effet incontestée vu la vétusté de cette loi et les nombreuses révisions qu’elle a subies. Nous estimons qu’elle ne répond plus aux exigences actuelles. Lors des dernières révisions, le groupe socialiste a toujours demandé que l’on passe du notariat indépendant au notariat d’Etat. Ce faisant, nous étions toujours minoritaires. Nous estimons que la nouvelle proposition de loi n’est pas cohérente : d’une part, elle veut conserver le notariat indépendant et, d’autre part, elle fixe un cadre relativement strict pour les émoluments. On ne peut préconiser le marché libre et, en même temps, conserver une structure rigide pour les émoluments. Si c’est le marché libre qui est choisi, nous ne voulons pas des tarifs fixes mais l’établissement d’un maximum, le minimum étant établi par le marché. Cette argumentation a convaincu la commission qui l’a acceptée par 10 voix contre 9. Si l’on ne tient pas compte des voix des notaires ayant œuvré dans la commission, on arrive à un résultat plus net de 10 voix contre 5. Ce résultat n’a toutefois pas été accepté par les instances supérieures, le Directeur de la justice ayant décrété que cette décision était contraire à la Constitution et ayant convoqué une nouvelle séance de commission. Il s’agit là d’une tactique qu’il avait déjà adoptée lors de la révision de la loi sur les constructions. La Direction de la justice a réussi à fragiliser à ce point les membres de la commission que, lors de la séance du 23 juin, ils ont rejoint la voie tracée par le gouvernement et l’Association des notaires bernois. Nous avons donc dû accepter la décision de la majorité, qui figure dans le document qui vous est soumis. Il est clair que la prestation de service la plus onéreuse est celle d’un monopole. Nous n’en voulons pas. Nous avons supprimé les monopoles sectoriels, nous faisons exploser les frontières cantonales ; il est temps de poursuivre dans la même voie et d’accepter dans la loi des prix soumis au marché libre. Comment la concurrence pourra-t-elle jouer si les tarifs sont fixes ? Je ne puis le comprendre. C’est pourquoi je vous invite à renvoyer ce projet au gouvernement avec le mandat que nous proposons. Nous ne voulons pas d’ateliers protégés. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). On a beaucoup parlé de la loi sur le notariat car la clientèle et la population sont insatisfaites. La présente révision permet à cette activité de devenir plus favorable à la clientèle et plus neutre à l’égard des consommateurs. A l’intérieur du cadre tarifaire, les notaires peuvent faire jouer une certaine concurrence dans une fourchette de 30 à 40 pour cent entre les extrêmes. Bien que le barème cadre se situe encore au-dessus de la moyenne suisse et bien loin de la limite douloureuse, le groupe PEV se prononcera en faveur de l’entrée en matière. Une importante majorité de notre groupe aimerait en rester au notariat indépendant. Nous sommes en effet en général opposés à toute étatisation et à un exode hors des régions rurales. La forme mixte de notariat demandée par le groupe socialiste ne correspond pas à la stratégie des régions rurales. En effet, l’administration, et donc le notariat d’Etat, a tendance à se concentrer dans les villes. Aussi le groupe PEV rejette-t-il la proposition socialiste. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). En ce qui concerne mes intérêts personnels : je suis en possession de la patente de notaire mais je ne pratique plus depuis 13 années. 531 Le groupe PRD salue le présent projet de loi qui constitue une bonne base pour une législation moderne sur un notariat indépendant. Le nouveau système des émoluments permettra une relance de la concurrence par l’introduction d’un barème cadre. Quant à la proposition Käser, nous la rejetons pour plusieurs raisons : tout d’abord, le notariat indépendant est une tradition bernoise qui a fait ses preuves durant des décennies ; il est soumis aux lois du marché et se situe plus près des clients ; en situation de monopole, le choix du notaire pour des affaires immobilières disparaît ; de plus, le notariat d’Etat n’est pas plus avantageux financièrement ; nous pensons que la concurrence doit être maintenue et enfin, la forme mixte n’est qu’une mesure provisoire conduisant tôt ou tard au notariat d’Etat. Elle n’apporte aucun avantage au client. Au nom du groupe PRD, je vous prie d’entrer en matière sur ce projet de loi. Mme Monika Barth, Bienne (PS). Le groupe socialiste est partisan de la révision de la loi sur le notariat. Toutefois, les objectifs des socialistes sont diamétralement opposés à ceux des groupes UDC et même, pour une part, PRD. Là où ceuxci désirent une sorte de protection de la profession, nous estimons que les clients doivent être traités avec équité, c’est-à-dire avec des émoluments adaptés aux conditions sociales. Nous sommes par ailleurs favorables à l’introduction d’une limite d’âge. Notre objectif principal n’est pas la protection et l’indépendance de la profession mais le renforcement de la clientèle de milieu modeste qui doit, pour une raison ou une autre, avoir recours au notaire. Nous sommes en faveur de l’entrée en matière et allons maintenir notre interprétation de la forme mixte de notariat. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). La majorité du groupe VLL est favorable à l’entrée en matière. Si nous attendions une discussion enflammée au sein de la commission à propos du notariat indépendant et du notariat d’Etat, nous avons été surpris par la proposition d’une formule mixte. Personne n’a pu nous dire ce que recouvrait réellement cette conception. Aussi allons-nous rejeter cette proposition. La pièce de résistance de cette loi réside dans les émoluments, à nos yeux encore trop élevés et pas assez souples. Nous aurions aimé davantage de concurrence au sein de cette activité érigée en monopole. C’est pourquoi nous avons déposé une proposition d’amendement sur laquelle nous reviendrons dans l’examen détaillé. M. Jürg Eberle, Grossaffoltern (UDC). Je rejette résolument les reproches adressés par Monsieur Käser à la Direction de la justice et à son Directeur. Que demande la proposition de renvoi ? Le système mixte qu’elle préconise aurait pour effet de créer une nouvelle catégorie d’employés d’Etat responsables du registre foncier, les notaires d’Etat. Voilà qui cadre mal dans le paysage des efforts de réforme dans l’administration. Si le notariat doit certes être placé sous la surveillance de l’Etat, il ne doit pas être accompli par lui. Depuis 1912, aucun canton n’a passé du notariat indépendant au notariat d’Etat. De nombreux éléments parlent contre un tel changement mais aucun argument ne lui est clairement favorable. Il est difficile de faire une comparaison limpide car de nombreux éléments diffèrent d’un canton à l’autre. Au nom du groupe UDC, je vous prie donc de refuser la proposition de renvoi. M. François Contini, Bienne (AVeS). Notre groupe peut soutenir les grandes lignes de la révision de cette loi. 532 12 septembre 2005 J’aimerais encore dire quelques mots, surtout sur la proposition Käser du parti socialiste de renvoyer cette loi pour examiner l’introduction du notariat mixte. Nous pouvons soutenir, mais de manière modérée, cette proposition. En effet, si nous révisons totalement la loi sur le notariat, il est alors nécessaire d’examiner à fond si le système actuel est pleinement satisfaisant, si d’autres formes pourraient être introduites, notamment la forme mixte. Malheureusement cela n’a pas été fait dans le projet qui nous est soumis, raison pour laquelle nous soutenons la proposition du parti socialiste. Il est important, effectivement, de présenter de manière claire les avantages et les inconvénients de tel et tel système et de voir lequel serait le plus à même de répondre aux besoins de la clientèle et de l’économie. Toutefois, si on fait une analyse au niveau des prix, pour certains actes nécessaires, comme le transfert de la propriété, un notariat d’Etat est certainement moins cher pour la clientèle. Il serait intéressant de savoir si ces coûts réduits, laissés à la charge de la clientèle, permettent véritablement de couvrir l’entièreté des frais ou si au contraire une partie de ces frais doit alors être prise en charge dans les dépenses générales de l’Etat, notamment la prise en charge des coûts d’infrastructure supportés par l’impôt. Nous ne verrions pas quel intérêt extrêmement important il y aurait à ce que l’Etat subventionne indirectement par l’impôt les prestations à apporter à des couches somme toute privilégiées de la population, puisque ce sont des couches qui accèdent à la propriété: Ce ne serait certainement pas une avancée sociale, de sorte que l’intérêt porté à la clientèle mis en avant par le parti socialiste doit pour nous être quelque peu limité. Néanmoins, nous n’avons rien contre à ce qu’un tel changement de système soit examiné et dans ce contexte nous pouvons soutenir la proposition de renvoi. Si cette proposition vise principalement à baisser les coûts et si on pense, certainement à raison, que les coûts de certains actes notariés sont trop élevés, ce problème pourrait également être réglé au niveau de la réglementation sur les émoluments. Malheureusement, l’article 52 du projet ne règle en cette question que les principes généraux et laisse beaucoup de marge de manœuvre au gouvernement qui devra régler les détails dans une ordonnance, de sorte que ce projet de loi ne fait pas apparaître clairement quelles seront ces conséquences au niveau des coûts à supporter finalement par la clientèle. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques Cela n’a pas été le cas. La commission a fourni un excellent travail et ses membres ont été très compétents. Elle vous présente un document de qualité. Elle a examiné la proposition Käser et s’est demandé s’il fallait donner à l’administration le mandat d’étudier plus à fond la forme mixte de notariat. Il faut toutefois se rendre compte qu’il existe presque un millier de formes mixtes, toutes différentes. La commission a finalement décidé, par un vote, de ne pas attribuer ce mandat à l’administration. Elle a également décidé de maintenir le notariat indépendant. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Ces dernières années, la politique s’est souvent occupée du notariat ; en général, il s’agissait des émoluments. La présente révision amène différentes améliorations dont, entre autres, une réduction des émoluments, une adaptation à la moyenne suisse et une concurrence accrue. Adopter un notariat à régime mixte semblable à celui existant dans les cantons de Soleure ou de Bâle-Campagne serait faire un pas en direction de l’abolition du notariat indépendant dans notre canton. Or il n’existe aucune raison objective d’y procéder, ne serait-ce que dans certains secteurs particuliers du droit. Pour le citoyen, il est plus compliqué et moins transparent de devoir s’adresser à des personnes différentes selon la matière juridique. De plus, les coûts pour un notariat d’Etat limité seraient importants. Le citoyen n’est pas disposé à payer davantage que dans d’autres cantons pour les mêmes prestations. L’économie nourrit les mêmes espoirs. Quant au notaire lui-même, il est en droit d’attendre que les conditions cadres qui lui sont imposées lui permettent de fournir des prestations de qualité tout en couvrant ses frais. La nouvelle loi répond à ces exigences, notamment avec les nouveaux émoluments. Je vous prie donc d’entrer en matière sur ce projet et de rejeter la proposition Käser. L’entrée en matière est décidée tacitement. Vote Pour la proposition de renvoi Käser Contre 49 voix 115 voix 5 abstentions Délibération par article Mme Trudi Lörtscher, Bienne (PS). Je suis chargée de présenter ici la position du groupe socialiste à l’égard de la proposition Käser. L’activité professionnelle principale des notaires est d’établir des actes officiels ; ils ont le monopole de ce secteur. Toutes les autres instrumentations comptent comme des activités accessoires. Nous vous prions de soutenir notre proposition afin qu’il soit possible de prendre différemment en considération les activités principales et les activités accessoires. L’exemple zurichois nous montre qu’un système mixte fonctionne parfaitement, que les salaires des notaires d’Etat dans le canton de Zurich ne sont pas très éloignés de ceux des notaires indépendants dans le canton de Berne et que les études de notaires ne se concentrent pas forcément dans les centres. Le président. L’auteur de la proposition renonce à s’exprimer. M. Melchior Buchs, Hünibach (PRD), président de la commission. Après avoir écouté Monsieur Käser, on a eu un peu l’impression que la commission avait agi comme dans une république bananière dans laquelle chacun veille à ce que l’autre obtienne aussi quelque chose et que l’on puisse faire de bonnes affaires ensemble. Art. 1 . Art. 1a Proposition PEV (Grossen, Reichenbach) Renvoi à la commission avec pour mandat de reformuler les objectifs d’effet. Proposition Sägesser, Schwarzenbach (UDC) Titre marginal: Objectifs d’effet La présente loi vise en particulier les objectifs d’effet suivants : a) garantir un système généralisé et irréprochable d’authentification des actes assuré par un notariat indépendant ; b) renforcer l’indépendance et la compétitivité des notaires ; c) soumettre l’authentification des actes à la perception d’émoluments adaptés et couvrant les frais. Le président. Ces deux amendements sont examinés conjointement. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 12 septembre 2005 M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Dans cette loi, les objectifs d’effet ne sont pas aussi justifiés que dans une autre loi comme celle sur la chasse ou les déchets, où ceux-ci peuvent être mesurés concrètement. Quelques membres de notre groupe tiennent cependant à ce que ces objectifs figurent dans la loi. Aussi proposons-nous que la commission s’occupe de leur formulation. La nouvelle loi sur le Grand Conseil ne prévoit en effet plus de proposition éventuelle. M. Andreas Sägesser, Schwarzenbach (UDC). Pourquoi revenir sur une proposition qui a été rejetée par la commission ? Tout d’abord dans l’espoir de vous convaincre de la pertinence de mes arguments et pour soutenir les notaires et appuyer le Directeur de la justice. On a toujours prétendu que les lois sont l’affaire du Grand Conseil. Personne n’a contesté le fait que ces objectifs d’effet puissent figurer dans la loi. Mieux vaut ceux-ci que rien du tout. Il importe donc que nous sauvegardions nos chances. D’autre part, ces derniers temps, nous avons pris de nombreuses décisions en nous préoccupant d’abord des économies à faire. Mais le fait que des notaires restent à la campagne, qu’ils y paient des impôts et qu’ils soient actifs dans les sociétés locales est aussi un élément important dont il faut tenir compte. Il est juste qu’une concurrence existe entre notaires. Je ne comprends pas pourquoi ne pas inclure ces éléments dans la loi sous forme d’objectifs d’effet afin de permettre une évaluation dans cinq ans. C’est pourquoi je vous prie d’accepter ma proposition. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. M. Jürg Eberle, Grossaffoltern (UDC). Le groupe UDC rejette la proposition de renvoi de Monsieur Grossen et désire statuer maintenant sur la proposition de Monsieur Sägesser. Celle-ci a été discutée à fond par la commission ; la version qui nous est soumise maintenant n’est pas la sienne mais elle émane de la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Elle a donc reçu l’aval supérieur et ne constitue pas seulement un vœu pieux de Monsieur Sägesser. Le Directeur de la justice a prétendu que des objectifs d’effet n’étaient pas judicieux dans cette loi mais il a aussi dit qu’il n’était pas interdit de les y faire figurer. Nous acceptons le libellé proposé et vous prions d’accepter l’article 1a dans la nouvelle loi sur le notariat. M. Peter Bernasconi, Worb (PS). Nous sommes d’avis que les objectifs d’effet proposés par Monsieur Sägesser ont leur place dans la présente loi. La commission en a décidé autrement bien que, dans le cadre de NOG, il a été stipulé que ceux-ci devaient figurer dans toute nouvelle loi. Nous aurions ainsi l’opportunité de procéder à une évaluation dans quelques années. Il n’y a aucune raison que la loi sur le notariat s’éloigne de ce principe. Nous ne sommes cependant pas tout à fait convaincus que les objectifs proposés par Monsieur Sägesser dans sa proposition d’amendement aillent dans la bonne direction. Aussi sommes-nous favorables à un réexamen de cet article par la commission. Nous acceptons donc la proposition de renvoi PEV. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). Nous rejetons la proposition Grossen. Si nous voulons des objectifs d’effet dans la loi, nous nous prononcerons en faveur de ceux stipulés par l’administration et entérinés par le Conseil-exécutif. 533 Cependant, notre groupe est d’avis qu’il n’est pas nécessaire d’introduire de tels objectifs dans la présente loi. Les dispositions NOG ne créent aucune obligation quant à la forme que doit prendre une loi. Aussi rejetons-nous également la proposition Sägesser. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). J’admire en un certain sens Monsieur Sägesser qui n’a pas perdu la foi en la nouvelle administration publique NOG. Moi-même, j’ai vu baisser mon enthousiasme envers le projet NOG et je ne vois pas pourquoi ajouter de tels objectifs dans la loi. Ceux-ci ne considèrent d’ailleurs qu’un seul versant de la loi, les prestataires. Les clients, eux, n’ont pas droit aux objectifs d’effet. Je ne puis donc appuyer ceux-ci sous la forme proposée. Mon groupe est arrivé à la même conclusion après discussion. Je ne connais pas l’issue de cette discussion mais une chose est sûre : je vais rejeter les deux amendements. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Madame Stalder a prétendu que les objectifs d’effet avaient été acceptés par le gouvernement. J’ai, quant à moi, seulement reçu un document de la part de la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques dans lequel figurent cinq objectifs d’effet. Je ne pense pas que ce soit là une proposition du gouvernement. Je suis d’avis que chaque loi devrait contenir des objectifs d’effet. C’est pourquoi je vous prie d’accepter la proposition du groupe PEV. M. Melchior Buchs, Hünibach (PRD). La commission a déjà examiné la question et discuté de la proposition. Elle a tranché et je suis d’avis que nous ne devons pas revenir sur ce thème. Ce n’est pas une question de vie ou de mort. En acceptant les objectifs d’effet, nous pourrions rencontrer des difficultés lors de la mise en application dans le cas où ce serait la variante du notariat indépendant qui serait choisi. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Monsieur Grossen renonce à s’exprimer. M. Andreas Sägesser, Schwarzenbach (UDC). En ce qui concerne un réexamen de la commission, ce n’est plus vraiment les paragraphes qui m’importent. Il s’agit bien plutôt de voir si la situation que nous connaissons actuellement existera encore dans cinq ans et si les régions rurales ne seront pas à nouveau perdantes suite à un afflux de notaires vers les centres. En lisant la loi, on comprend bien que le canton doit être desservi sur tout son territoire. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Différents intervenants ont insisté sur les raisons pour lesquelles le Conseilexécutif pense que des objectifs d’effet ne sont pas nécessaires dans cette loi. Je ne les répèterai pas. En ce qui concerne la missive du 13 juin dernier citée par Monsieur Käser, le gouvernement en a eu connaissance. Il a bien procédé à des adaptations mais pas dans ce chapitre. Vote Pour la proposition PEV (renvoi avec mandat) Contre Pour la proposition Sägesser Contre 57 voix 79 voix 3 abstentions 70 voix 74 voix 9 abstentions 534 12 septembre 2005 Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques Art. 2 à 51, art. 52, al. 1 à 5 Acceptés. proposition ne lui a en effet pas encore été soumise sous cette forme. Art. 52, al. 6 (nouveau) Le président. Le Directeur de la justice renonce à prendre la parole. Le renvoi à la commission est-il contesté ? – Ce n’est pas le cas. Proposition VLL (Lauterburg, Berne) et PS (Barth, Bienne) Une réduction est accordée dans les cas particuliers, notamment lorsque l’émolument est sans commune mesure avec le temps employé, lorsque l’authentification concerne plusieurs actes de même nature ou lorsque l’émolument constitue pour la clientèle une rigueur inéquitable. Proposition PRD (Stalder-Landolf) Renvoi en commission. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). Dans ma proposition, j’ai repris exactement le libellé de l’ancienne loi. Il n’y a donc là rien d’excessif. Il y a des cas où le notaire doit avoir le droit de prélever des émoluments en dessous du minimum, par exemple lorsqu’il s’agit d’affaires de routine ou d’un bloc de cas semblables. Je vous prie d’accepter au moins que cet article retourne à la commission. Mme Monika Barth, Bienne (PS). Je me rallie tout à fait aux arguments avancés par Madame Lauterburg. Le texte de cet article sonne de manière quelque peu étrange. Son libellé doit être amélioré. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). Je vous prie de soumettre la proposition Lauterburg à la commission. Ce n’est pas un sujet simple sur lequel nous pouvons statuer en toute hâte. Nous devons laisser le soin à la commission puis à l’administration d’examiner dans quelle mesure la proposition correspond au cadre fixé pour les émoluments et respecte le droit constitutionnel. C’est la raison pour laquelle je vous demande d’accepter ma proposition de renvoi à la commission. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Nous parlons ici d’une réduction d’émolument. Les actes de même nature sont soumis à un tarif cadre à l’intérieur duquel le notaire dispose d’une possibilité de pondération d’environ 40 pour cent. Puisque nous allons examiner le présent projet en une seconde lecture, nous sommes favorables à la proposition PRD qui préconise un renvoi à la commission. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. Le président. Mesdames Lauterburg et Barth ont retiré leur proposition d’amendement au profit de celle du groupe PRD, à savoir un renvoi à la commission. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Je suis parfaitement d’accord avec Madame Stalder : il faut reprendre cet article en commission et en discuter à fond. Le notariat d’Etat n’a pas passé et nous devons reprendre la question des tarifs dans l’article 52. Je suis quant à moi persuadé que le cadre restreint que le gouvernement propose dans sa version est insuffisant et ne génère pas assez de concurrence ; nous devons discuter d’un autre modèle. Il faut adopter un tarif et accepter que ce qui se situe en dessous soit soumis à la libre concurrence. M. Melchior Buchs, Hünibach (PRD). J’estime juste que nous reprenions ce point en séance de commission. Cette Art. 53 Proposition PRD (Stalder-Landolf) Proposition du Conseil-exécutif. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). Il s’agit de savoir si l’on veut inclure dans la présente loi une obligation, pour le notaire, d’informer la clientèle sur le coût prévisible de l’affaire. Dans le fond, il s’agit d’une évidence. On ne peut guère envisager que le notaire tende au client la réglementation des émoluments à charge pour lui de déchiffrer le document. Tout notaire responsable sait comment il doit informer son client. L’adjonction acceptée par la commission peut éveiller des espoirs susceptibles d’être déçus si la facture dépasse les promesses du notaire. Il n’est en effet pas possible de définir d’avance les coûts avec exactitude. M. Jürg Eberle, Grossaffoltern (UDC). La majorité du groupe UDC appuie la proposition de la commission. Une information sur le coût prévisible de l’affaire va plus loin qu’une information sur les principes de la réglementation des émoluments. Ce serait déjà une esquisse de ce que contiendra l’ordonnance en la matière. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Nous considérerions comme une mauvaise attitude le fait que les notaires présents dans cette assemblée s’opposent à la transparence demandée dans la proposition de la commission. C’est celleci que nous appuierons. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Notre groupe s’est également déterminé en faveur de la proposition de la commission. Cependant, étant donné que nous avons décidé de renvoyer l’article 52 à la commission, je plaide en faveur de la même attitude pour l’article 53. Ces deux articles sont en effet en étroite liaison. Aussi le groupe socialiste demande-t-il que cet article soit également réexaminé par la commission. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Je demande simplement si la commission de rédaction est en mesure de remplacer le terme de « Rogation », en allemand, que le citoyen lambda ne comprend pas forcément. M. Melchior Buchs, Hünibach (PRD). La proposition de la commission va à l’encontre de la volonté du Conseil-exécutif. Elle a d’ailleurs été adoptée de justesse par la commission, par 10 voix contre 9. Je trouve donc sensé que cet article retourne à la commission qui pourra l’examiner conjointement à l’article 52. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). A mes yeux, nous aurions pu voter sur cet article dont nous avons discuté et qui n’a pas de lien avec l’article 52. Mais je me rallie bien entendu à la proposition du président de la commission. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Tout d’abord, je précise que le terme allemand de « Rogation » est souvent utilisé dans la littérature spécialisée. C’est le terme le plus approprié dans le cas présent. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 12 septembre 2005 Le libellé choisi par le Conseil-exécutif tend à aller plus loin qu’un simple état des coûts envisagés. Il s’agit de montrer l’idée qui préside à la réglementation et pourquoi on en arrive finalement à ce tarif. Enfin, nous voulons, dans cet article, différencier l’acte d’authentification officielle pour lequel le notaire prélève un émolument et l’acte non professionnel qui ne doit pas être accompli forcément par un notaire et qui justifie un honoraire. C’est afin d’éviter toute confusion que nous voulons séparer les deux opérations. En conclusion, nous estimons que la proposition du Conseilexécutif ne peut prêter à confusion et correspond tout à fait à la systématique de cette loi. C’est pourquoi nous la maintenons. Le président. La proposition de renvoi à la commission estelle combattue ? Ce n’est pas le cas. Art. 54 à 62 Acceptés. Art. 62a Proposition Sägesser, Schwarzenbach (UDC) Titre marginal: Contrôle des effets Proposition Sägesser, Schwarzenbach (UDC) Al. 1: Cinq ans après l’entrée en vigueur de la présente loi, le Conseil-exécutif présente au Grand Conseil un rapport rendant compte de la réalisation des objectifs. Proposition Sägesser, Schwarzenbach (UDC) Al. 2: Le rapport dresse une évaluation globale de la révision totale, notamment dans la perspective juridique et économique. Si nécessaire, le Conseil-exécutif présente en même temps au Grand Conseil un projet de révision de la législation. Le président. Monsieur Sägesser a retiré ses propositions d’amendement. Art. 63 à 65 Acceptés. Titre et préambule Acceptés. Pas de demande de réouverture de la discussion. Vote final Pour l’adoption du projet de loi en première lecture 105 voix Contre 8 voix 35 abstentions Stratégie en faveur des agglomérations et de la coopéra3 tion régionale Le président. Nous n’allons pas mener de débat d’entrée en matière mais passerons directement à l’examen des principes directeurs et des déclarations de planification s’y rapportant. 3 Le document peut être obtenu à l’OACOT, Office des affaires communales et de l’organisation du territoire, Nydeggasse 11/14, 3011 Berne, [email protected]; il peut aussi être consulté à l’adresse www.be.ch/agr. 535 M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Dans de nombreuses communes, il règne une grande insécurité quant aux projets de réformes dans notre canton. C’est tout à fait compréhensible. La stratégie en faveur des agglomérations et de la coopération régionale a pour but de créer toute la clarté possible sur ce point. Ce document a aussi pour objectif d’unir les intérêts des agglomérations et ceux des régions rurales. Il agit donc activement contre l’opposition latente entre la ville et la campagne. Les questions qui doivent trouver une solution sur le plan régional sont toujours plus nombreuses. Pour de telles tâches, les structures actuelles se révèlent souvent beaucoup trop lourdes. La participation démocratique de la population et des autorités communales est souvent insuffisante pour des questions régionales. C’est pourquoi différentes régions demandent depuis longtemps au canton des nouvelles bases juridiques permettant une coopération efficace. Comment améliorer la coopération dans les régions ? Le gouvernement propose le modèle des conférences régionales. La création de celles-ci doit cependant demeurer volontaire et être acceptée par une majorité de la population et des communes. Pour le reste, c’est le canton qui décide du périmètre des conférences régionales et des tâches qu’elles doivent accomplir. C’est en quelque sorte à prendre ou à laisser. Dans la commission consultative, 15 membres ont pris connaissance du présent rapport en exprimant leur approbation et 5 membres en ont simplement pris connaissance. A mes yeux, ce résultat dénote un réel appui aux mesures énoncées par le gouvernement. Je suis donc optimiste quant aux chances de mise en œuvre même si je ne suis pas naïf au point de penser que tous les problèmes seront ainsi résolus. En ce qui concerne la procédure de consultation, la majorité des participants ont formulé une appréciation positive de la stratégie proposée. 77 pour cent des collectivités (85% si l’on pondère le résultat en fonction de l’importance démographique) se sont déclarées favorables aux réformes. Les principes directeurs ont également rencontré un accueil majoritairement favorable. Les adaptations suivantes ont été introduites en tenant compte des suggestions exprimées lors de la procédure de consultation : − harmonisation des périmètres avec ceux de l’administration cantonale décentralisée ; − réduction du nombre de signatures requises pour lancer une initiative ou un référendum ; − prise en considération accrue de la situation du Jura bernois et de son statut particulier : − échelonnement des réformes en ce qui concerne les instruments de planification. Quelles seront les étapes suivantes ? A la fin de ce débat, nous saurons si le Conseil-exécutif est sur la bonne voie avec ses propositions. Si le parlement suit la commission et adopte une attitude positive à l’égard de cette stratégie, le gouvernement proposera au Grand Conseil les modifications constitutionnelles et législatives en automne 2006, après avoir mené une procédure de consultation. Les nouvelles dispositions pourraient ainsi entrer en vigueur en 2007, si le peuple les adopte lors du scrutin populaire. Les conférences régionales pourraient entrer en scène en 2008 et la deuxième étape de la réforme des instruments de planification pourrait entrer en vigueur en 2009. M. Bernhard Antener, Langnau (PS). La tendance générale de ce rapport, y compris ses buts et ses principes directeurs, a obtenu une approbation de fond de la part du groupe socialiste. Il a été reconnu comme une bonne base pour enfin avancer d’un pas. 536 12 septembre 2005 Lors du vote sur les déclarations de planification, le groupe socialiste va accepter pratiquement toutes les propositions de la commission qui contiennent toutes les corrections, adjonctions ou précisions aux principes directeurs du Conseilexécutif. Deux exceptions sont cependant à signaler : la proposition UDC et PEV pour le principe directeur 3 et la proposition d’adjonction PEV pour le principe directeur 6 que nous rejetterons. De plus, le groupe socialiste prendra connaissance du présent rapport en exprimant son approbation. Mme Sabine Gresch, Berne (AVeS). Il est clair qu’on ne peut seulement créer de nouveaux instruments supracantonaux. Il faut aussi que le niveau institutionnel subisse des réformes. C’est la raison pour laquelle le groupe VS soutient la présente stratégie en faveur des agglomérations. Dans le rapport du Conseil-exécutif, nous soutenons particulièrement la réduction du nombre de signatures requises pour lancer un référendum ou une initiative. Mais nous demeurons critiques, notamment parce que nous estimons que les parlements communaux disposeront de possibilités d’influence réduites au niveau régional. Concrètement, nous considérons comme problématique la compétence exclusive de l’exécutif dans la question des initiatives et référendums des autorités. Le libellé qui exclut le législatif doit être examiné une nouvelle fois dans le cadre de l’élaboration de la loi. Chaque commune doit pouvoir décider si le législatif dispose du droit de lancer une initiative ou un référendum avec d’autres communes. Un autre point nous apparaît comme critique ; c’est celui de la composition des commissions. Celles-ci disposent d’un droit de proposition à l’égard des conférences régionales et jouissent ainsi d’une influence décisive sur la politique régionale. Ce sont là les deux critiques principales que nous avons à formuler. Mais nous prendrons certainement connaissance du rapport en exprimant notre approbation. Nous allons accepter toutes les déclarations de planification de la commission consultative. M. Christian Stauffer, Brügg (PRD). Aux yeux du groupe PRD, il est grand temps de prendre en compte l’amélioration de la coopération régionale. Les frontières ne correspondent plus à la vie quotidienne ; dans notre vie professionnelle comme dans nos loisirs, nous franchissons constamment les limites communales et cantonales. Les exigences de la population sont en constante augmentation alors que la liberté des communes diminue. Celles-ci sont de plus en plus dépassées et obligées de collaborer. L’introduction des conférences régionales sera volontaire, selon le rapport. Mais une fois la création de celle-ci décidée, la participation de toutes les communes d’une même région devra être obligatoire. Il faudra qu’elles acquièrent le réflexe régional. Le groupe PRD prend connaissance du présent rapport en exprimant son approbation. Il accepte toutes les déclarations de planification proposées par la commission mais refuse celles qui ont été ajoutées depuis. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). Le groupe VLL salue expressément la stratégie proposée par le Conseilexécutif. Nous sommes particulièrement heureux de voir que le canton accorde davantage de poids à la coopération. Nous avons aussi des attentes quant à cette nouvelle stratégie. Nous espérons tout d’abord une meilleure coordination entre les agglomérations et les transports. Nous aimerions aussi que la culture soit engagée dans cette démarche. Le but de la nouvelle stratégie doit, à notre avis, tendre vers une Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques simplification des processus et des structures ainsi qu’un engagement plus judicieux des ressources. Nous appuyons le présent rapport et en prenons connaissance en exprimant non seulement notre approbation mais aussi notre satisfaction. M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). Selon le responsable fédéral en la matière, cette proposition de stratégie est très innovatrice mais aussi très pragmatique. Elle peut servir d’exemple au reste de la Suisse. Nous nous rallions en grande partie à ce jugement et sommes en faveur d’une prise de connaissance du document, assortie d’une approbation. Aux yeux de notre groupe, il est clair que la coopération intercommunale doit être améliorée. Mieux une agglomération collabore et plus elle sera concurrentielle. De plus, les frontières communales et cantonales actuelles ne correspondent plus à l’espace vital actuel. Le groupe PEV accueille favorablement les 13 principes directeurs du Conseil-exécutif et soutient les déclarations de planification de la commission. Nous devons, nous aussi, prendre le chemin de la coopération. Le premier pas sera notre prise de connaissance du rapport en exprimant notre approbation. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Nous venons de l’entendre à plusieurs reprises : de grandes tâches doivent être accomplies à l’échelle des agglomérations. Nous sommes d’accord d’y participer dans la mesure où il s’agit de renforcer les moteurs de croissance des agglomérations du canton. Mais si nous comparons nos agglomérations à l’échelle européenne, nous constaterons qu’elles sont désespérément petites et insignifiantes. Il nous paraît judicieux d’étendre la présente stratégie aux régions rurales. Il faudra par contre discuter du modèle des conférences régionales. Si celles-ci ne posent aucun problème au plan juridique, il n’en est pas forcément de même quant à l’aspect politique. C’est précisément sur ce point que le groupe UDC émet des réserves. Ce modèle cimente en effet une perte d’autonomie communale. Nous sommes ici les représentants de la population et nous devons aussi nous préoccuper de cet aspect. Les dispositions légales qui suivront ce rapport ne doivent pas avoir pour conséquence que les conférences régionales se contentent de voter sans que l’on discute les uns avec les autres. Malgré ces quelques réserves, nous sommes favorables à l’entrée en matière sur ce rapport. Lors de l’examen de détail, nous allons soutenir les déclarations de planification de la commission et faire nous-mêmes quelques propositions. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Il y a une dizaine d’années, on ne parlait pas de politique des agglomérations, que ce soit au plan fédéral ou cantonal. Il semble que maintenant, les choses aient mûri dans différentes agglomérations. Il appartient au parlement cantonal d’aplanir le terrain. Le Conseil-exécutif et l’administration contribueront eux aussi à la tâche pour que, si ce modèle trouve une majorité devant le peuple, il puisse être rapidement mis en œuvre. Ce modèle ne comprend cependant pas que des avantages. Il n’est pas possible d’élaborer dans la situation actuelle une alternative qui ne compterait que des avantages. Le nombre de communes est très élevé en certains endroits et parfois, le périmètre est, lui aussi, très étendu. Cependant, en l’absence d’une meilleure solution, le Conseil-exécutif propose au Grand Conseil d’emprunter cette voie et d’accepter ce modèle afin que nous puissions initier la suite des travaux. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 12 septembre 2005 Le président. Le président de la commission renonce à s’exprimer. Nous en arrivons aux déclarations de planification. Mardi 13 septembre 2005 Principe directeur 1 La séance est ouverte à 9 heures. Proposition de la commission Désireux de renforcer sa capacité économique et son attrait en tant que lieu de résidence, le canton de Berne apporte sa contribution durable à la résolution des problèmes pressants auxquels sont confrontées les agglomérations. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Par le biais de notre adjonction, nous proposons un renforcement de la capacité économique. Nous aimerions également ajouter l’adjectif durable au concept de contribution. Je vous prie d’accepter notre amendement. Le président. Cette proposition est-elle combattue ? Ce n’est pas le cas. Le principe directeur 1 est donc accepté dans sa version complétée. Principe directeur 2 Accepté tacitement. Principe directeur 3 Proposition de la commission Il convient d’élaborer des bases légales applicables dans l’ensemble du canton qui permettent à toutes les régions d’adopter de nouvelles structures de coopération fondées sur le modèle de la conférence régionale. Proposition UDC Dernière phrase: La création et la dissolution d’une conférence régionale font l’objet d’une votation à l’échelle régionale; la décision doit être prise à la majorité des deux tiers des votants et des communes. Proposition PEV Dernière phrase: La création et la dissolution d’une conférence régionale font l’objet d’une votation à l’échelle régionale; la décision doit être prise à la majorité des trois cinquièmes des votants et des communes. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Notre amendement porte sur la création et la dissolution des conférences régionales. C’est la seule occasion dont disposent le citoyen et la commune de voter sur la création ou non d’une conférence régionale. Sauf en cas de référendum facultatif ou d’initiative, les communes ne pourront plus voter sur le sujet. Une telle votation aura donc des conséquences décisives pour celles-ci. Du point de vue des conférences régionales, il sera certes positif de savoir qu’elles ont été créées par une importante majorité. C’est pourquoi je vous prie d’accepter notre proposition d’amendement pour le principe directeur 3. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 16 heures 25. 537 Compte rendu de la huitième séance Présents : 184 députés. Elections Le président. Nous devons procéder aujourd’hui à un grand nombre d’élections et désigner des scrutateurs et scrutatrices supplémentaires. Le Bureau vous propose les personnes suivantes : Klaus Künzli, Stefan Lagger, Marianne Fässler, Käthi Wälchli, Béatrice Struchen, Kathy Hänni, Walter Bieri, Margrith Wenger, Therese Beeri und Heinz Jaggi. Ces propositions sont-elles combattues ? Ce n’est pas le cas. Ces personnes sont donc élues tacitement. M. Peter Aeschlimann, Neuenegg (UDC), rapporteur de la Commission de justice. La période de fonction de la moitié des membres et de la moitié des membres-suppléants actuels de la Cour suprême se termine au 31 décembre de cette année. A l’exception d’un membre-suppléant, tous se sont représentés pour la nouvelle période de fonction qui va er du 1 janvier 2006 au 31 décembre 2011. La section IV de la Commission de justice vous recommande d’élire tous les candidats figurant sur la liste. En remplacement de Monsieur Jürg Hug, qui se retire, Monsieur Hansjörg Brodbeck est le seul candidat encore en lice. Il est qualifié de très compétent par la section IV de la Commission de justice. Pour les autres élections auxquelles nous devrons procéder, je vous prie d’élire les candidats proposés qui, tous, sont aptes à remplir la fonction pour laquelle ils postulent. M. Gerhard Fischer, Meiringen (UDC). Monsieur Heinrich Burkhalter se retire du Bureau du Grand Conseil ; pour le remplacer, nous proposons Monsieur Peter Aeschlimann en vous priant de lui accorder vos suffrages. Dans la Commission de haute surveillance, nous devons prendre note de la démission de Monsieur Lorenz Hess ; pour lui succéder, nous proposons Monsieur Christian Brönnimann. En ce qui concerne les élections à la Cour suprême, au Tribunal administratif, au Tribunal des mineurs et à la Commission des recours en matière de mesures à l’égard des conducteurs de véhicules, nous proposons dans un premier tour de voter pour les candidats figurant sur la liste. Dans le second tour, nous soutiendrons la candidature de Monsieur Hansjürg Brodbeck. Pour succéder à Monsieur Hans Jörg Seiler démissionnaire du Tribunal administratif, nous proposons Monsieur Peter Keller dont la candidature nous paraît excellente. Pour l’élection des juges au Tribunal des mineurs, nous soutenons les candidats proposés. En ce qui concerne le Jura bernois, nous appuierons la candidature de Monsieur Philippe Casutt. Et, enfin, lors de l’élection de la Commission des recours en matière de mesures à l’égard des conducteurs de véhicules, nous soutiendrons la candidature de Monsieur Oernulf Arneberg. 538 13 septembre 2005 M. Marc Renggli, Bienne (PRD). Je peux vous communiquer qu’en ce qui concerne l’élection d’un membre du Tribunal des mineurs, vous avez le choix entre Monsieur Monnin et Monsieur Casutt. Les deux sont très aptes à revêtir ce poste. La grande majorité de la Députation est pour Jean-Philippe Casutt à Tavannes. Mme Irène Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS). Pour les élections au Bureau du Grand Conseil et à la Commission de haute surveillance, nous suivrons les recommandations du groupe UDC. Pour l’élection d’un membre-suppléant de la Cour suprême, le groupe socialiste propose un candidat en la personne de Monsieur Hansjürg Brodbeck, que nous vous demandons de soutenir. En ce qui concerne l’élection d’un membre du Tribunal des mineurs pour le Jura bernois, le groupe socialiste soutiendra la candidature de Monsieur Casutt. Election d’un membre du Bureau du Grand Conseil Stephan Stucki Christian Trenkel Franz Bührer Martin Räz Elections par 152 voix par 152 voix par150 voix par 133 voix Renouvellement de la moitié des membres-suppléants de la Cour suprême Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 1 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 163 ; majorité absolue : 82 voix. Sont élus : Ralph Hofer Annemarie Hubschmid Franziska Bratschi-Rindlisbacher Johann Mario Gfeller Christine Schaer Adrian Studiger par 158 voix par 158 voix par 157 voix par 157 voix par 157 voix par 157 voix Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 157 dont 7 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 150 ; majorité absolue : 76 voix. Election d’un membre-suppléant de la Cour suprême Est élu : Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 14 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 153 ; majorité absolue : 77 voix. Peter Aeschlimann par 145 voix Est élu : Voix éparses : 5. Hansjürg Brodbeck Election d’un membre de la Commission de haute surveillance par 148 voix Voix éparses : 5. Election d’un membre du Tribunal administratif Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 160 dont 26 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 134 ; majorité absolue : 68 voix. Est élu : Christian Brönnimann par 119 voix Ont obtenu des voix : Peter Aeschlimann, Verena Landolt et autres. Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 12 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 155 ; majorité absolue : 78 voix. Est élu : Peter Keller par 153 voix Voix éparses :2. Renouvellement de la moitié des membres de la Cour suprême Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 163 dont 0 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 163 ; majorité absolue : 82 voix. Sont élus : Hans Peter Messer Andreas Weber Christian Herrmann Walter Messerli Danièle Wüthrich-Meier Cornelia Apolloni Meier Georges Greiner par 156 voix par 155 voix par 154 voix par 154 voix par 154 voix par 152 voix par 152 voix Renouvellement de la présidence et des membres des Tribunaux des mineurs Berne- Mittelland Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 2 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 162 ; majorité absolue : 82 voix. Sont élus : En tant que présidente et président: Béatrice Lavater Alex Müller par 162 voix par 161 voix Elections 13 septembre 2005 En tant que juges spécialisés à temps partiel: Susanne Bürki Huber Edith Gerber Hager Hanspeter Graf 539 Sont élus : par 162 voix par161 voix par 162 voix En tant que présidente: Caroline Strasser Oberland En tant que juges spécialisés à temps partiel: Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 1 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 163 ; majorité absolue : 82 voix. Michel Favre Françoise Spring-Hirschi Paul D’Ans Sont élus: Voix éparse : 1 par 163 voix par 163 voix par 163 voix par 158 voix En tant que président: Election d’un membre du Tribunal des mineurs Dieter Hebeisen par 161 voix Berne-Mittelland En tant que juges spécialisés à temps partiel: Christine Greber-Specht Peter Rieder Jürg Rothenbühler par 162 voix par 161 voix par 161 voix Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 14 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 153 ; majorité absolue : 77 voix. Est élu : Seeland Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 1 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 163 ; majorité absolue : 82 voix. En tant que présidente: par 163 voix Oberland Est élue : Marusa Dolanc Oswald En tant que juges spécialisés à temps partiel: Isabelle Augsburger-Bucheli Vreni Messerli-Anliker Béatrice Zwicker-Jenni Roland Tanner Brigitte Wanzenried par 153 voix Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 166 dont 15 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 151 ; majorité absolue : 76 voix. Sont élus : Brigitte Lamberty Wüthrich Simon Lehmann par 163 voix par 163 voix par 163 voix par162 voix par 162 voix par 151 voix Seeland Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 10 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 157 ; majorité absolue : 79 voix. Est élu : Emmental-Haute-Argovie Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 0 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 164 ; majorité absolue : 83 voix. En tant que président: par 164 voix Voix éparses :2 Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 12 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 155 ; majorité absolue : 78 voix. Est élu : En tant que juges spécialisés à temps partiel: Thomas Schmid Samuel Schüpbach Rosmarie Gehrig-Lüthi par 155 voix Emmental-Haute-Argovie Sont élus : Andreas Schild Cyrill Gerber par 163 voix par 163 voix par 162 voix Jura bernois Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 0 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 164 ; majorité absolue : 83 voix. Thomas Lehmann par 155 voix Jura bernois Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 11 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 156 ; majorité absolue : 79 voix. 540 13 septembre 2005 Est élu : Jean-Philippe Casutt par 151 voix Ont obtenu des voix : Pierre-Yves Monnin et autres. Renouvellement de la présidence et des membres de la Commission des recours en matière de mesures à l’égard des conducteurs de véhicules Bulletins distribués : 164 ; bulletins rentrés : 164 dont 1 blanc ou nul ; bulletins entrant en considération : 163 ; majorité absolue : 82 voix. Sont élus : En tant que président: Peter Reusser par 163 voix En tant que vice-président: Marc Wollmann par 163 voix En tant que membres: Katrin Burri-Meier Maja Schütz-Oettli par 162 voix par 161 voix En tant que membres-suppléants: Cornelia Apolloni Meier Jürg Bodmer Cristoforo Motta Simon Bähler Franziska Schluep par 163 voix par 162 voix par 162 voix par 161 voix par 161 voix Election d’un membre de la Commission des recours en matière de mesures à l’égard des conducteurs de véhicules Bulletins distribués : 167 ; bulletins rentrés : 167 dont 13 blancs ou nuls ; bulletins entrant en considération : 154 ; majorité absolue : 78 voix. Est élu : Oernulf Arneberg par 154 voix Naturalisations Le président. Les propositions de naturalisations présentées par le Conseil-exécutif et la Commission de justice ne sont pas combattues. Elles sont donc acceptées tacitement. Heure des questions Question 1 Maxime Zuber, Moutier (PSA) – Composition politique des commissions des écoles de maturité Je prie la Direction de l’instruction publique de bien vouloir répondre aux questions suivantes: Heure des questions Au terme de leur période de fonction échéant le 31 juillet 2005, les commissions des écoles de maturité biennoises seront-elles recomposées conformément aux dispositions de l’ordonnance cantonale sur les écoles de maturité (OEMa)? Dans le cas où un parti politique renoncerait à occuper un des sièges qui lui reviennent, les autres partis politiques seront-ils consultés en vue de connaître leurs dispositions à repourvoir le siège vacant? Jusqu’à ce jour, certains partis sont surreprésentés dans lesdites commissions. Dans la perspective où plusieurs partis devaient montrer de l’intérêt pour occuper un siège laissé vacant, l’INS entend-elle prendre des mesures permettant de privilégier les formations politiques qui n’ont, jusqu’ici, pas bénéficié d’une surreprésentation? M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. En réponse aux questions de Monsieur Zuber, d’abord une remarque générale. Comme le veut l’ordonnance sur les écoles de maturité, la composition des commissions des écoles de maturité sur la nouvelle période de fonction, soit à er partir du 1 août 2005, s’inspirera de la représentation proportionnelle au Grand Conseil. Toutes commissions confondues, la répartition des sièges correspond à la représentation proportionnelle des groupes au Grand Conseil. Les petits partis ont donc aussi leur place dans certaines commissions, et la répartition des sièges dans les différentes commissions tient compte des particularités régionales. Pour répondre maintenant aux questions spécifiques de Monsieur Zuber. 1. Conformément aux dispositions légales, la composition des commissions des écoles de maturité pour la nouvelle période de fonction s’inspirera de la répartition proportionnelle au Grand Conseil. 2. Il est plutôt rare qu’un parti renonce à un siège de son plein gré afin de permettre la reconduction d’un membre d’un autre parti déjà en fonction ou ayant fait ses preuves. Jusqu’à maintenant, le cas où un parti aurait renoncé à un siège pour d’autres raisons ne s’est jamais produit. Nous ne pouvons donc émettre que des hypothèses pour répondre à la question de Monsieur Zuber. Il faudrait d’abord que le dialogue s’instaure avec le parti qui renonce. Le cas échéant, il faudrait soit être prêt à accepter une vacance temporaire jusqu’à ce que le parti concerné puisse proposer une candidature valable soit rechercher une solution dans les limites fixées par les dispositions légales. Dans ce cas-là, c’est toujours le Conseil-exécutif qui aurait la compétence de nommer ou de reconduire les membres des commissions. 3. Dans les autres cas, s’il y a sur-représentation d’un parti, un membre de la commission du parti en question doit démissionner. Question 10 Sylvain Astier, Moutier (PRD) – Offre d’emploi du canton de Berne en allemand dans la presse romande Le samedi 20 août 2005, une annonce d’offre d’emploi est parue dans la presse romande en allemand. Il s’agissait de rechercher une personne reprenant la Lehrstuhl Ordentliche Professur für Steuerrecht à l’Université de Berne. Toute la description du poste est en allemand. Le Conseil-exécutif est prié de réponde aux questions suivantes: 1. Le canton de Berne est bilingue (allemand / français), pourquoi le poste n’a pas été publié en français? 2. Arrive-t-il que le canton de Berne publie des postes vacants en français dans la presse alémanique? Heure des questions 13 septembre 2005 M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Nous répondons comme suit aux questions de Monsieur Astier. 1. Au niveau tertiaire, donc au niveau universitaire, on part généralement du principe que les personnes auxquelles on s’adresse comprennent sans problème les deux principales langues nationales, tout comme l’anglais. C’est la raison pour laquelle les offres d’emploi sont aujourd’hui rédigées très souvent dans la langue la plus importante pour l’exercice de la fonction en question, quel que soit l’organe dans lequel l’annonce est publiée. Les universités de Suisse romande, par exemple l’Université de Neuchâtel, publient leurs offres d’emploi en français dans la presse alémanique pour les mêmes raisons. 2. Le canton publie ses annonces dans les journaux en respectant le principe de la territorialité des langues, sauf quelques exceptions, comme celle qui vient d’être mentionnée ici pour le niveau universitaire. Question 15 Thomas Fuchs, Berne (UDC) – Le Musée des beaux-arts fait-il fausse route ? Plainte pénale a été formée contre le Musée des beaux-arts de Berne pour atteinte à la paix des morts, représentation de la violence et infraction à la loi sur la protection des animaux. L’objet du litige est l’installation Ruan de Xiao Yu. Il s’agit d’une tête de fœtus greffée sur un corps de mouette dans un bocal rempli de formol. L’artiste chinois a confirmé qu’il s’agit bien de la tête d’un fœtus humain. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. Quel est le soutien financier annuel du Musée des beauxarts ? 2. Quel regard le Conseil-exécutif porte-t-il sur cet objet d’art ? M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. L’exposition Majong est saluée comme un événement phare dans le domaine de l’art. Pour la première fois, la collection d’art contemporain chinois la plus importante au monde, j’ai bien dit au monde, appartenant à Monsieur Ueli Sigg, est présentée au public. La critique internationale, qui a été publiée dans le New York Times, le International Herald Tribune, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, die Zeit, die Welt, Le Monde en France, le China Daily, le China Post, pour ne citer que les journaux les plus importants, a salué très positivement cette exposition. Elle a relevé son grand intérêt, elle a souligné que les oeuvres présentées reflétaient avec force et ironie les profondes interrogations qui ont traversé la société chinoise ces trois dernières décennies. Les canaux esthétiques habituels sont aussi fortement remis en question par les artistes chinois. D’une manière générale, on peut dire que, pour la place culturelle suisse, la possibilité de montrer cette exposition représente un grand avantage par rapport à d’autres places culturelles internationales. Pour répondre aux questions spécifiques de Monsieur Fuchs. 1. Le Musée des Beaux-Arts de Berne reçoit une subvention globale de 5,9 millions par an, versée par les collectivités publiques réunies au sein de la Conférence culturelle de Berne. La part cantonale de cette subvention se monte à 2,960 millions par an, c’est-à-dire à 50 pour cent. 2. Le Conseil-exécutif n’estime pas à avoir porter un jugement éthique sur l’installation Ruan de l’artiste Xiao Yu. Cette responsabilité incombe à la direction artistique du Musée. Celle-ci, comme vous le savez, a organisé un débat d’experts, avec notamment des éthiciens et des juristes reconnus, dont les conclusions recommandent l’exposition de 541 l’œuvre d’art en question. Le Conseil-exécutif remarque par ailleurs que les Constitutions fédérale et cantonale garantissent la liberté de l’expression artistique, principe qui doit être strictement observé dans l’analyse de l’œuvre ayant motivé la plainte pénale. Question 5 Andreas Rickenbacher, Jens (PS) – Votation fédérale du 25 septembre 2005 – libre circulation des personnes L’économie du canton de Berne est fortement orientée à l’exportation et dès lors, tributaire des accords bilatéraux avec l’UE. Afin de garantir l’application de ces accords, il est indispensable de voter OUI à la libre circulation des personnes le 25 septembre 2005. Quelle est la position du Conseil-exécutif dans cette question ? Le public est-il informé ? Mme Elisabeth Zölch-Balmer, Directrice de l’économie publique. Il est vrai que le scrutin du 25 septembre prochain revêt une grande importance pour le canton et pour le gouvernement bernois. Celui-ci soutient l’extension de la libre circulation des personnes. Le 26 août 2005, une conférence a eu lieu avec les partenaires sociaux. Le communiqué de presse peut être consulté sur Internet ; il résume les principales raisons de voter oui aux accords bilatéraux. Une autre conférence a eu lieu le 8 septembre 2005 entre les gouvernements de la Suisse du Nord-Ouest et le président de la Confédération. Le gouvernement bernois y était représenté par la Directrice de l’économie publique. Question 9 Sylvain Astier, Moutier (PRD) – Accord entre les cantons de Berne et du Jura sur l’initiative « Un seul Jura » La presse a révélé la semaine dernière qu’un accord entre les cantons de Berne et du Jura a été conclu sous l’égide de la Confédération concernant l’initiative jurassienne « Un seul Jura », initiative visant à annexer le Jura bernois. Cet accord a été conclu en secret, le Conseil-exécutif bernois tenant à l’écart les représentants du peuple informés. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Le Conseil-exécutif va-t-il associer le Grand Conseil à la ratification de cet accord? Sinon, pourquoi? 2. Dans la presse du samedi 3 septembre 2005, le Mouvement Autonomiste Jurassien (MAJ) a indiqué qu’il ne ferait aucune concession face aux délais impartis par l’initiative déposée dans le Jura. Le Conseil-exécutif bernois a-t-il accédé aux concessions réclamées par les Jurassiens? M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Le gouvernement répond comme suit aux questions de Monsieur Astier. 1. Il faut préciser que l’Assemblée interjurassienne a décidé en 2004, donc l’année passée, de procéder à des études sur l’avenir institutionnel de la région. Elle voulait, en particulier, étudier ce que serait un nouveau canton réunissant les trois districts du Jura bernois et les trois districts du Jura, mais aussi étudier les effets du statut particulier du Jura bernois ou tout autre scénario, par exemple l’amélioration encore de ce statut particulier. L’Accord du 25 mars 1994, qui a créé l’Assemblée interjurassienne, lui a donné expressément le droit de faire de telles études. Il n’y avait donc besoin 542 13 septembre 2005 d’obtenir l’aval ni des deux parlements ni des deux gouvernements cantonaux. Toutefois, la décision prise par le parlement jurassien de valider l’initiative populaire Un seul Jura a enlevé à l’Assemblée interjurassienne la possibilité de procéder comme prévu. Les deux gouvernements, bernois et jurassien, ont donc cherché – et ceci sous les auspices du Conseil fédéral – à trouver une solution qui tienne compte de l’initiative, mais qui restaure aussi l’Assemblée interjurassienne dans ses droits de faire les études en cause, que je viens de citer au début de ma réponse. Cette solution consiste en un mandat d’étude donné par les gouvernements à l’Assemblée interjurassienne, en exécution de l’Accord du 25 mars 1994. Il ne s’agit donc en aucune manière d’un accord soumis à la ratification du Grand Conseil. 2. Les termes du mandat ont été fixés en réunion tripartite du 30 août 2005, c’est-à-dire qu’il n’a pas été possible de faire les concessions formulées le 3 septembre suivant. Le président. complémentaire. Monsieur Astier a une question M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). Le contenu du nouveau mandat étant connu, comment le Conseil-exécutif peut-il expliquer que l’initiative jurassienne Un seul Jura, déclarée anticonstitutionnelle par deux professeurs de droit constitutionnel, dont le professeur Zimmerli, est soudainement devenue une référence pour l’Assemblée interjurassienne et le gouvernement bernois? M. Mario Annoni, Directeur de l’instruction publique. Les avis juridiques de Monsieur Zimmerli et de Monsieur Haenni à l’époque étaient basés sur le fait que la démarche du canton du Jura suite à cette initiative était unilatérale, c’est-à-dire n’était pas fixée en concertation avec le canton de Berne. En ce sens, elle est anticonstitutionnelle, parce qu’un canton membre de la Confédération ne peut pas fixer une procédure qui englobe son canton voisin sans l’accord de cet autre canton. L’inconstitutionnalité de cette initiative venait de son côté unilatéral. Dès le moment où l’Assemblée interjurassienne, où il y a une délégation du Jura bernois, décide elle-même d’examiner cette question, le côté unilatéral anticonstitutionnel de cette initiative disparaît. Il est certain qu’au moment où l’initiative était déposée au parlement jurassien elle était, pour nous Bernois, anticonstitutionnelle du point de vue fédéral. Dans la mesure où elle ne respecte pas le mandat qui sera maintenant proposé au parlement jurassien, elle restera anticonstitutionnelle, mais dans la mesure où le parlement jurassien accepte le mandat comme il est proposé, c’est-àdire le fait que le canton de Berne et respectivement l’Assemblée interjurassienne, composée de deux délégations, y compris d’une délégation jurassienne bernoise, examine ces questions-là, alors le côté anticonstitutionnel disparaît. Question 6 Hans Peter Riesen, Berne (DS) – Autorisation d’organiser une loterie La nouvelle ordonnance du 7 avril 2004 sur les loteries, en er vigueur depuis le 1 janvier 2005 a eu pour effet que différentes associations n’obtiennent plus l’autorisation d’organiser une loterie. La braderie de Bümpliz, l’une des manifestations organisées dans le secteur VI, revêt une importance régionale. Le bénéfice net de la loterie a été réparti jusqu’ici entre les jardins d’enfants, les écoles et d’autres institutions. Heure des questions Pour quelle raison l’Office de la population et des migrations a-t-il pour la première fois refusé d’accorder à l’association l’autorisation d’organiser une loterie ? Mme Dora Andres, Directrice de la police et des affaires militaires. Selon l’article 1 de la nouvelle ordonnance sur les loteries, seules les loteries revêtant une importance au moins régionale sont autorisées. Ce n’était pas le cas de la loterie organisée dans le cadre de la braderie de Bümpliz. Question 8 Sylvain Astier, Moutier (PRD) – Economiser 5 à 20 pour cent de carburant pour les véhicules de l’administration Une bonne conduite des véhicules permet d’économiser entre 5 et 20 pour cent de carburant. Suite à la hausse du prix du pétrole et de l’essence, les entreprises et les collectivités portent de plus en plus attention à la consommation de carburant par les véhicules qu’elles possèdent. Le canton de Genève a offert à certains employés – police, transporteurs, etc. – quatre heures de cours de perfectionnement donné par des professionnels. Selon ces derniers, on arriverait dans certains cas à des économies de 20 pour cent. Chez Holcim, le fabricant de matériaux de construction, 6 pour cent d’économies ont été réalisées. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Le canton de Berne a-t-il offert de tels cours de conduite aux personnes concernées par l’utilisation intensive de véhicules? 2. Si non, le canton a-t-il l’intention de réagir à l’augmentation du prix de l’essence? Si oui, par quelles mesures? Mme Dora Andres, Directrice de la police et des affaires militaires. Je précise d’emblée que chaque Direction est compétente pour les économies de carburant dans son propre secteur. Nous n’avons pas eu le temps nécessaire pour mener une enquête auprès de chacune d’elle. Je puis cependant répondre oui à la première question de Monsieur Astier. Les membres du corps de police cantonale suivent de tels cours ; ils sont encouragés à conduire dans le respect de l’environnement et en économisant le carburant. J’ai ainsi également répondu à la deuxième question. Question 14 Lorenz Kunz, Diemtigen (VLL) – Le canton de Berne et les futures réserves naturelles A deux reprises, le Conseil fédéral a fait l’impasse sur un projet de soutien à la création de réserves naturelles régionales. A chaque fois, le Conseil national a sauvé l’affaire de l’oubli. Selon mes informations, le gouvernement bernois a adopté dans cette affaire une attitude très peu claire et il ne fait pas preuve d’un grand esprit de coopération. 1. Quelle Direction est-elle en charge du projet de réserves naturelles ? 2. Le Conseil-exécutif ne voit-il pas dans la possibilité de créer un label « Parc naturel » une chance pour les régions rurales? M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Différents offices et plusieurs Directions sont concernées par ce projet. On peut citer l’OACOT (Office des affaires communales et de l’organisation du territoire), le Beco (Economie bernoise), l’OFOR (Office des forêts), l’OAN (Office de l’agriculture et de Heure des questions 13 septembre 2005 la nature) et la Direction de l’économie publique ainsi que celle de la justice pour les deux Directions principalement concernées. En réponse à la seconde question, on peut effectivement affirmer que le Conseil-exécutif considère les parcs naturels comme une chance pour les régions rurales. En 2002 déjà, il a fait part de ses intentions d’encourager la création de parcs régionaux ou de réserves de biosphères. Mais celle-ci ne sera possible qu’au moment où les bases juridiques nécessaires existeront au plan fédéral. Question 11 Heinz Jaggi, Thoune (PS) – Rémunération différente du Fonds de loterie et du Fonds du sport A la session de juin 2005, le Grand Conseil a examiné les comptes annuels 2004 du Fonds de loterie et du Fonds du sport. Il ressort de ces comptes que le capital des deux fonds est rémunéré à des taux différents. Le Fonds de loterie est rémunéré au taux appliqué aux comptes courants de la BCBE (0,125% en 2004), alors que le Fonds du sport est rémunéré quant à lui au taux de la BCBE appliqué aux comptes courants, plus 2 pour cent (2,125% en 2004). Quelles sont les raisons de cette différence de rémunération ? M. Urs Gasche, Directeur des finances. Au moment où les taux ont été fixés, le Fonds de loterie disposait de moins de capital mais accusait un nombre de transactions supérieur. Sa fortune fluctuait fortement d’année en année. Au contraire, le Fonds du sport avait accumulé au cours des années une fortune importante. Le montant demeurait stable si bien que l’on pouvait compter avec des rendements plus importants, d’où un taux supérieur. Suite à la question posée, nous devons constater que la situation s’est modifiée depuis la fixation des taux de rémunération. Nous allons revoir ce point, je vous en donne l’assurance. M. Heinz Jaggi, Thoune (PS). Est-ce à dire que nous allons nous acheminer vers une augmentation du taux de rémunération pour le Fonds de loterie, donc vers un statut d’égalité avec le Fonds du sport ? M. Urs Gasche, Directeur des finances. Je ne voudrais pas anticiper sur le résultat de notre examen. Mon mandat politique est de traiter sur pied d’égalité ce qui est équivalent. Si des différences persistent entre les deux fonds, les taux continueront de diverger. Question 12 Simon Ryser, Berne (PS) – Calendrier de la RPT Le 28 novembre 2004, le peuple et les cantons ont approuvé la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches (RPT). Le peuple bernois lui aussi a, dans sa grande majorité, adopté ce projet. Cela signifie pour le canton que, dans un proche avenir, il va devoir prendre les dispositions financières qui s’imposent. C’est pourquoi le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. Quel est le calendrier de la mise en œuvre de la RPT dans le canton de Berne ? 2. Quelle est la Direction en charge ? 543 3. A-t-on déjà désigné un service auquel peuvent s’adresser les personnes intéressées ? M. Urs Gasche, Directeur des finances. Selon la planification établie par le Département fédéral des finances, la RPT sera er introduite le 1 janvier 2008. Jusqu’à ce moment-là, la Confédération et les cantons doivent élaborer les dispositions d’application. La Direction des finances a pour intention de veiller à la collaboration générale dans le cadre du projet de mise en œuvre de la RPT. Mais la responsabilité conceptuelle et législative de ce projet repose sur les Directions et sur la Chancellerie suivant les domaines qui les concernent. Pour répondre à la troisième question, les personnes ayant des questions quant à la procédure peuvent s’adresser à la section Planification financière du Secrétariat général de la Direction des finances, dont le préposé est Monsieur Gerhard Engel. Question 2 Peter Bühler, responsabilités Berne (PRD) – Inondations et Dans le contexte des crues récentes, les maires de la ville de Berne et de la ville de Thoune se sont plaints du manque d’engagement dont a fait preuve le canton s’agissant de la protection contre les crues, et ils ont émis des critiques acerbes de la réticence mise dans la réalisation de certaines mesures. S’il est vrai que dans une interview, la conseillère d’Etat Egger a totalement réfuté ces accusations, je me permets néanmoins de poser les questions suivantes : – Ne serait-il pas possible d’entreprendre rapidement à Berne et à Thoune les mesures de protection contre les crues les plus urgentes en les détachant du projet manifestement complexe « Aar Thoune-Berne » ? – Dans la négative, que peuvent faire les deux villes concernées ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Les deux objets à Thoune et à Berne sont actuellement considérés indépendamment du projet global. Mais il faut savoir qu’un effet protecteur contre de telles crues ne peut être atteint que par la conjonction de toutes les mesures. Question 3 Willy Pauli, Nidau (PRD) – Rives sud du lac de Bienne Lors des pluies torrentielles de la semaine du 15 août dernier, la rive sud du lac de Bienne a également subi d’importants dommages dus aux inondations. On a pu lire que la cote d’alerte du niveau du lac de Bienne a été dépassée de plus de 30 centimètres plusieurs jours durant, le barrage de Port retenant l’eau à un niveau plus haut que la normale. Comme nous le savons, le barrage de Port sert d’une part à régler le niveau des lacs de Bienne, de Neuchâtel et de Morat et d’autre part à régler le débit des eaux de l’Aar et du Rhin. Questions 1. Quelle est l’autorité compétente qui décide du réglage du barrage de Port ? 2. Sur la base de quelles directives le réglage du barrage de Port s’effectue-t-il ? 3. Quelles sont les bases légales ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. C’est la Direction des travaux 544 13 septembre 2005 Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques publics, des transports et de l’énergie qui est compétente dans ce domaine. Dans son ordonnance d’organisation interne, elle a transféré cette responsabilité à l’Office de l’économie hydraulique et énergétique (OEHE). La régulation des écluses obéit à la réglementation correspondante de 1980 / 1982. Celle-ci a été entérinée par le Conseil fédéral le 19 avril 1983. 1. Compte tenu des événements récents et des inondations de l’année 1999, est-il encore utile de poursuivre l’étude de ce projet ? 2. Ne vaudrait-il pas mieux suspendre le projet ou en tout cas passer à l’étude d’un autre projet ? 3. Le problème a-t-il été résolu pour les communes en aval ? 4. Quel est le calendrier ? M. Willy Pauli, Nidau (PRD). Vous avez très bien répondu à mes questions et je vous en remercie. Nous comprenons bien les mécanismes de régulation qui sont mis en place et qui fonctionnent jusqu’à la cote d’alerte, ou pour mieux comprendre jusqu’à la cote maximum autorisée par ces règlements. En l’occurrence, on a laissé monter la hauteur du lac de Bienne au-delà de la cote d’alerte, au-delà de la cote maximum, et cela de 30 centimètres. Je vous demande, Madame la conseillère d’Etat, si ce n’est pas le pouvoir politique qui doit prendre des décisions, en l’occurrence le gouvernement bernois, en l’occurrence vous, Madame la conseillère d’Etat. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Le cours du Lyssbach réagit de manière très sensible à toutes précipitations intenses sur sol gelé comme les événements de mars 2001 l’ont montré. Il est donc nécessaire de poursuivre l’étude du projet. En cas d’abandon du projet, l’application de mesures judicieuses serait retardée. Les communes en aval ne sont pas mises davantage en danger par la protection contre les inondations existant à Lyss. Enfin, le calendrier ne dépend pas du canton mais bien de l’association des communes pour le Lyssbach. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je vous ai expliqué sur quoi se base l’OEHE pour réguler les niveaux des eaux. Il est évident que ce réglage doit constamment être remis en question. Je concède que le règlement date et qu’il est relativement vieilli. Je promets à Monsieur Pauli que nous allons le réexaminer. Question 4 Fritz Freiburghaus, Rosshäusern (UDC) – Prévention des inondations Question 13 Lorenz Kunz, Diemtigen (VLL) – Inforama Schwand – International University Les réponses données à ma question à la dernière heure des questions ayant été tout sauf concrètes, je me permets de les poser une nouvelle fois : 1. Le projet d’International University a-t-il avorté ? 2. Avec qui le canton de Berne est-il en négociations pour poursuivre l’exploitation de Schwand ? Lors des crues récentes, la Sarine est sortie de son lit à Laupen. Un élevage de poissons, la piscine de Laupen et le terrain de sport ont été inondés. Plus loin en aval, de grandes surfaces agricoles ont été submergées, et les dégâts sont importants. Dans la population, mais aussi parmi les autorités, des voix s’élèvent pour affirmer qu’on aurait pu éviter les inondations si les vannes avaient été ouvertes au barrage de Schiffenen. C’est pourquoi je me permets de poser les questions suivantes : 1. Le gouvernement peut-il confirmer que les dégâts sont liés à l’option prise par les services industriels de Fribourg à Schiffenen ? 2. Le gouvernement est-il disposé à prendre contact avec le canton de Fribourg afin que de tels dommages puissent être évités à l’avenir ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. L’International University Switzerland (US) est toujours intéressée à l’utilisation des installations de l’Inforama à Schwand. D’autres organes ont également manifesté leur intérêt pour des négociations ; parmi eux, on peut citer la School of International Hotel and Tourisme Management (HTM), le Centre Bio Schwand (ZBS), les Young Boys (YB) ou encore l’Organisation du monde du travail (OdA) à Berne. De plus, on étudie la question de savoir si des départements administratifs de la Direction de l’économie pourraient s’y loger. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. L’affirmation contenue dans la première question ne peut être confirmée. Mais une retenue préventive du volume des eaux aurait sans doute permis de réduire les flots de la Sarine. Les offices spécialisés des cantons de Fribourg et de Berne, en collaboration avec les entreprises électriques de Fribourg, étudient depuis quelques mois la possibilité de réduire les effets de la conduite de la centrale sur le niveau des eaux. Des situations extrêmes telles que celles que nous avons connues sont bien entendu également prises en compte. Principe directeur 3 Question 7 Ueli Spring, Lyss (UDC) – Canal de Lyssbach Il y avait plusieurs variantes de projet dans le cas du canal de Lyssbach. Stratégie en faveur des agglomérations et de la coopération régionale Suite de la page 537 Le président. Monsieur Brand a déjà développé la proposition du groupe UDC pour le principe directeur 3. Monsieur Dätwyler présente la proposition PEV. M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). Le groupe PEV est conscient du fait que la double majorité (majorité des votants et majorité des communes) qu’il préconise dans sa proposition d’amendement constitue un obstacle supplémentaire dans la création de conférences régionales. Nous pensons cependant que la légitimité d’une conférence régionale sera plus grande si elle est acceptée par une majorité qualifiée des communes. Nous vous prions d’accepter notre proposition par laquelle nous aimerions Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques gagner à cette sceptiques. cause des communes indécises 13 septembre 2005 ou M. Christian Stauffer, Brügg (PRD). Le groupe PRD vous prie de rejeter les deux propositions. La barrière existe en effet déjà puisque, en plus de la majorité populaire, il faut aussi la majorité des communes pour créer une conférence régionale. C’est suffisant. Si nous sommes persuadés que la stratégie présentée est la bonne, nous ne devons pas la rendre plus difficile par de telles propositions. M. Bernhard Antener, Langnau (PS). Le groupe socialiste rejette, lui aussi, les deux amendements présentés. Le modèle prévu par le gouvernement est calqué sur la situation d’une modification constitutionnelle au plan fédéral. Avec celui-ci, les petites communes acquièrent déjà une grande importance. Il existe deux solutions à nos yeux : ou bien nous acceptons le modèle proposé qui a des chances d’être un jour mis en œuvre ou bien nous laissons mourir le tout. Pour le groupe socialiste, il est clair que nous voulons ce modèle et c’est pourquoi nous rejetons les deux amendements. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). Le groupe VLL rejette, lui aussi, les propositions UDC et PEV en se ralliant aux arguments développés par les représentants PRD et PS. Mme Sabine Gresch, Berne (AVeS). Pour le scrutin instituant une conférence régionale, nous estimons qu’une majorité de 50 pour cent des votants et de 50 pour cent des communes est adéquate. Notre démocratie repose sur les décisions de la majorité. Aussi accordons-nous la préférence à la version proposée par le Conseil-exécutif et la commission bien que les autres propositions soient aussi défendables. 545 haute pour une décision de cette importance. Il pense que celle-ci est suffisante et qu’il ne faut pas aller plus loin. Je vous prie donc d’accepter la proposition du Conseilexécutif. Le président. La commission consultative propose de biffer l’expression « si elles le souhaitent ». Cet amendement est-il combattu ? Ce n’est pas le cas. Vote Pour la proposition PEV Pour la proposition de la commission 63 voix 72 voix Principe directeur 4 Accepté tacitement. Principe directeur 5 Proposition de la commission Les communes sont représentées au sein de la conférence régionale par le président ou la présidente du conseil communal (exécutif). A titre exceptionnel, elles peuvent charger un autre membre précis du conseil communal, désigné de manière permanente, de les représenter. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Notre proposition a pour but de préciser la proposition du Conseil-exécutif. Le président. Le nouveau libellé du principe directeur 5 est-il contesté ? – Ce n’est pas le cas. C’est donc la version proposée par la commission qui est acceptée. Principe directeur 6 M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Il est exact que, pour la proposition des trois cinquièmes, je me suis prononcé contre pour départager le scrutin en tant que président de la commission. Je l’ai fait dans la conviction que nous devions saisir les chances que nous offre ce modèle et non pas y inclure de nouveaux risques. Monsieur Peter Brand a insisté hier sur l’importance des dialogues et la recherche de solutions communes. Je suis partisan de la voie du consensus et vous prie d’en rester au modèle proposé par le Conseil-exécutif. Proposition de la commission Complément: Pour le référendum populaire facultatif et le référendum facultatif des autorités, le délai de collecte des signatures est de 90 jours. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Il n’est pas question de faire un croc en jambe aux conférences régionales par le biais de notre amendement. Il s’agit bien plutôt de les renforcer grâce à une majorité qualifiée. La région doit vivre en symbiose avec les communes et si celles-ci ne coopèrent pas, le système ne fonctionnera pas. Afin de ne pas jouer une proposition contre l’autre, je retire la mienne au profit de celle de Monsieur Heinz Dätwyler en vous priant de la soutenir. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Plusieurs communes ont estimé que le délai de 60 jours pour la collecte de signatures était trop court. Aussi la commission vous propose-t-elle de le prolonger à 90 jours. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Le Conseilexécutif propose la majorité simple des communes. Ce modèle, qui requiert une modification constitutionnelle, doit d’abord être accepté en votation populaire cantonale obligatoire. Ce n’est qu’ensuite que la région pourra se prononcer, par une votation constitutive, sur la création d’une conférence régionale. Le gouvernement exige consciemment une double majorité car il veut ériger une barrière assez Proposition UDC Complément: La conception régionale des transports et de l’urbanisation (à l’intention du canton) et les plans directeurs régionaux doivent être soumis au référendum facultatif au niveau régional. Ces documents doivent également pouvoir faire l’objet d’une initiative. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Notre adjonction porte sur la question de savoir dans quels cas un référendum ou une initiative peuvent être saisis. Les objets cités dans le rapport (page 32) pour être soumis aux droits d’initiative et de référendum sont relativement peu nombreux. Par notre amendement, nous aimerions obtenir que les citoyens puissent s’exprimer sur davantage d’objets. Mme Sabine Gresch, Berne (AVeS). Le groupe VS salue la démocratisation demandée pour la procédure en matière de planification du territoire. Nous appuyons donc la proposition de Monsieur Brand. M. Bernhard Antener, Langnau (PS). A mes yeux, les trois domaines – transports, urbanisation, nature et environnement 546 13 septembre 2005 – dont la palette des instruments actuels est exposée à la page 38 du rapport, ne peuvent être soumis au référendum. Il nous paraît correct de les maintenir dans la compétence des conférences régionales. Aussi rejetons-nous la proposition UDC. M. Christian Stauffer, Brügg (PRD). Le groupe PRD rejette, lui aussi, cet amendement. Nous pensons également que ce point est réglé avec suffisamment de précision dans le rapport. Il faut maintenir une certaine liberté dans la phase de planification. Nous pourrons y revenir dans le cadre du document définitif. Pour l’instant, nous rejetons cet amendement. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). Le groupe VLL rejette également la proposition Brand. Celle-ci pourrait conduire à une confusion des compétences et induirait des retards importants. Si nous voulons avancer, nous devons promouvoir la volonté politique de coopération et non pas créer des obstacles. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Je m’exprime à titre personnel. Je rejette très clairement la proposition Brand. Notre système démocratique comprend des autorités exécutives, élues par le peuple. Un droit de référendum en matière de plans directeurs serait non seulement faux mais aussi inutile et susceptible de freiner le déroulement des projets. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques elle combattue ? – Ce n’est pas le cas. Elle est donc acceptée tacitement. Vote Pour la proposition de complément UDC Contre 48 voix 104 voix 6 abstentions Principe directeur 7 Accepté tacitement. Principe directeur 8 Proposition de la commission Complément: Le Conseil-exécutif adopte en outre un règlement d’organisation de la conférence régionale sous forme de droit dispositif ancré dans une ordonnance. Il indique les coûts induits par les secrétariats et les commissions des conférences régionales, ainsi que le potentiel d’économie. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Au sein de la commission, certaines voix ont émis des craintes selon lesquelles les conférences régionales pourraient déborder financièrement quant à leurs organes. Aussi a-t-elle décidé de proposer un complément au principe directeur 8. Je vous prie d’accepter cette adjonction. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Cette adjonction est acceptée tacitement. M. Peter Bernasconi, Worb (PS). Le présent rapport suit une certaine logique. Actuellement, dans les communes, les domaines de la conception régionale des transports et de l’urbanisation ainsi que les plans directeurs régionaux sont des instruments de la compétence des exécutifs. Le simple citoyen ne peut s’exprimer sur ces objets. Si l’on change la donne au plan régional, on va à l’encontre du système existant au niveau communal. Ce serait une nouveauté que d’organiser des scrutins populaires sur des conceptions et des plans directeurs. Je vous prie donc de rejeter la proposition Brand. Principe directeur 9 M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. La commission n’a pas eu connaissance de la proposition Brand. De par mon expérience personnelle, je suis entièrement d’accord avec les affirmations de Messieurs Hans Grunder et Peter Bernasconi. Accepter la proposition Brand serait introduire une nouveauté sur le plan suisse et contrevenir à toutes les règles adoptées au niveau communal. Je me prononce donc clairement en faveur de la variante du Conseil-exécutif et rejette la proposition Brand. Mme Sabine Gresch, Berne (AVeS). Le groupe VS tout en reconnaissant la coordination existant entre les transports et l’urbanisation, estime que la question du développement des espaces verts est trop peu prise en compte. Or ceux-ci sont décisifs pour la qualité de la vie dans les agglomérations. Notre déclaration de planification a pour objectif que la planification en matière de transports, d’urbanisation et de paysage soit prise en compte globalement dès le début. Je vous remercie de votre appui. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Aussi bien le plan directeur régional que la conception régionale des transports et de l’urbanisation sont des instruments de planification et de pilotage des autorités. Ils n’engagent pas le citoyen à titre individuel mais les autorités. Emprunter la voie préconisée par Monsieur Brand aurait des conséquences à peine prévisibles. Le système actuel a fait ses preuves et je vous demande de le maintenir. Je prie l’assemblée de rejeter cette proposition d’amendement. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. La proposition de la commission pour le principe directeur 6 est- Accepté tacitement. Principe directeur 10 Proposition VS Les instruments de planification, d’aménagement et de financement sont progressivement réformés dans les domaines des transports, de l’urbanisation et du paysage, afin de parvenir à une meilleure coordination. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). La planification du paysage n’est pas mentionnée dans le rapport, à juste titre. Les transports et l’urbanisation peuvent fort bien être coordonnés sur le plan régional. Les régions qui vont se former et qui, pour certaines d’entre elles seront très vastes, ne se prêtent pas à une planification du paysage. Si certaines régions veulent entreprendre une telle planification, elles pourront le faire sur une base volontaire. Nous vous prions de rejeter cet amendement. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Le groupe VS n’étant pas représenté dans la commission, celle-ci n’a pas eu connaissance de cet amendement. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 13 septembre 2005 Personnellement, j’éprouve une certaine sympathie pour la proposition de Madame Sabine Gresch. Mais force est de reconnaître que nos régions comptent beaucoup d’espaces verts et que les autorités responsables de la planification, au niveau communal, régional et cantonal se préoccupent avec conviction de la planification du paysage. Je laisse l’assemblée libre de choisir sa décision. Vote Pour la proposition VS Contre 60 voix 67 voix Principe directeur 10a Proposition de la commission L’administration cantonale doit être adaptée au plan organisationnel afin de permettre une politique des transports et de l’urbanisation efficace et harmonisée, et de manière à ce que les communes et les conférences régionales aient un nombre d’interlocuteurs aussi restreint que possible en son sein. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. La commission s’est préoccupée de l’optimisation des points de contact entre les conférences régionales et l’administration cantonale. Il semble que les communes ont souvent l’impression qu’elles ont trop d’interlocuteurs au sein de l’administration cantonale qui parfois leur adressent des rapports différents sur un même sujet. L’objectif de notre amendement est de remédier à une telle situation. Accepté tacitement. 547 M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Reste la question de savoir si nous allons prendre connaissance du présent rapport en exprimant notre approbation ou si nous allons simplement en prendre connaissance. Proposition de la commission Le Grand Conseil prend connaissance du rapport du Conseilexécutif du 11 mai 2005 intitulé « Stratégie en faveur des agglomérations et de la coopération régionale » en exprimant son approbation. Proposition UDC Le Grand Conseil prend connaissance du rapport du Conseilexécutif du 11 mai 2005 intitulé « Stratégie en faveur des agglomérations et de la coopération régionale ». M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. La commission vous recommande, par 15 voix contre 5, de prendre connaissance du présent rapport en l’approuvant. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Le groupe UDC remercie, lui aussi, les auteurs du rapport pour leur travail. Nous espérons que les réserves que nous avons émises au cours de la discussion trouveront un écho dans l’élaboration des bases légales. Certains points demeurent insatisfaisants pour nous. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de prendre connaissance du rapport, sans plus. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Ce rapport est certes de qualité. Mais certains points doivent encore subir des corrections, notamment en ce qui concerne le périmètre de la région de l’Oberland Ouest. Aussi nous contenteronsnous de prendre connaissance du document. Principe directeur 11 Proposition de la commission Précision : Dans la mesure où le modèle de la conférence régionale est adopté, les périmètres des CRT modifiés conformément au projet de réforme de l’administration cantonale décentralisée sont donc retenus pour l’accomplissement de la tâche de coordination précitée, qui est imposée par le canton, ainsi que pour l’élaboration des conceptions régionales des transports et de l’urbanisation. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Cette modification est très importante aux yeux du Conseil-exécutif et de la commission. Je pense que vous pourrez d’adopter. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Je plaide quant à moi en faveur d’une prise de connaissance du rapport avec approbation ; j’estime en effet que celui-ci constitue une excellente base pour la suite des travaux. M. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD). Madame Bethli Küng m’a incité à monter à la tribune. S’il est exact que la région de l’Oberland Ouest a majoritairement évalué ce rapport de manière négative, il faut aussi voir que ce jugement provient des associations de communes des régions de montagne qui ont toujours eu de la peine à se constituer en régions pour trouver des solutions à leurs problèmes. Je vous encourage cependant à prendre connaissance de ce rapport en l’approuvant car il va dans la bonne direction. Accepté tacitement. Principe directeur 12 Proposition de la commission Complément: Par ailleurs, la question de la coordination avec les organes compétents doit être réexaminée s’agissant de la mise en œuvre dans le Jura bernois. M. Hans-Jürg Käser, Langenthal (PRD), président de la commission. Il s’agit ici de la coordination avec le Jura bernois et son statut particulier. Accepté tacitement. Principe directeur 13 Accepté tacitement. M. Peter Bernasconi, Worb (PS). Je suis partisan de la proposition de la commission. Tout cet objet va être retravaillé et une nouvelle commission sera certainement nommée. Si nous acceptons la proposition UDC, nous allons créer une situation neutre, dans laquelle on ne saura comment évaluer ce rapport. Les travaux doivent être poursuivis et c’est pourquoi nous optons pour la proposition de la commission. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Personnellement, je me contenterai de prendre connaissance du rapport. La région de Thoune compte 11 communes et nous n’avons aucun besoin d’en créer une plus grande. Je me rends bien compte que beaucoup d’eau va encore couler sous les ponts avant que nous prenions une décision définitive. 548 13 septembre 2005 Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). La décision que va prendre le Grand Conseil me paraît très importante. Il importe que nous donnions un signe positif à l’administration en prenant connaissance de ce rapport en l’approuvant. Vote final Pour une prise de connaissance assortie d’une approbation Pour une prise de connaissance 95 voix 56 voix Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. Rapport de gestion 2004 de la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques Accepté tacitement. Rapport du Bureau pour la surveillance de la protection des données pour l’année 2004 Accepté tacitement. Réformes communales dans (REFCOM) ; évaluation finale le canton de Berne Proposition de la Commission de haute surveillance La Commission de haute surveillance propose au Grand Conseil de prendre connaissance du rapport “ Réformes communales dans le canton de Berne (REFCOM), évaluation finale; rapport du Conseil-exécutif au Grand Conseil ” et de présenter la déclaration de planification suivante conformément à l’article 61, alinéa 1 de la loi sur le Grand Conseil : 1. Le Conseil-exécutif doit poursuivre la mise au point de la stratégie pour les communes. Il doit définir des critères concrets et quantifiables concernant les fusions de communes afin d’en optimiser l’utilité. 2. La compatibilité de la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges et de la stratégie pour les communes doit être assurée. 3. Les normes minimales prévues par la loi sur l’aide sociale et leur impact doivent être évalués. M. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD), rapporteur de la Commission de haute surveillance. Je vous invite à accepter les trois points de notre déclaration de planification et à prendre connaissance du présent rapport. Mme Dorette Balli-Straub, Langenthal (PS). Le groupe socialiste soutient la proposition de la Commission de haute surveillance. M. Christoph Stalder, Berne (PRD). Ce rapport est intéressant et contient de riches données chiffrées. Mais il a aussi ses faiblesses et n’opère pas, à notre avis, une pression assez forte. Pour obtenir davantage de collaboration et de fusions de communes, la spontanéité ne suffit pas. Le canton doit encore mieux affirmer sa volonté. Le groupe PRD préconise la prise de connaissance du rapport et accepte avec conviction les trois points de la déclaration de planification. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Sur les 13 millions de francs mis à disposition pour l’encouragement des fusions de communes, seuls environ 200 000 francs ont été distribués. Nous sommes tout à fait opposés l’exercice d’une contrainte sur les fusions. Mais force est de reconnaître que les petites communes sont perdantes en cas de fusion ; elles perdent parfois des montants importants dans le cadre de la péréquation financière. Il faudra procéder à des adaptations. Le groupe PEV unanime soutient les trois points de la déclaration de planification de la Commission de haute surveillance et prend connaissance du rapport. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Le groupe UDC a l’impression que la Commission de haute surveillance a tiré de ce rapport les conclusions qui s’imposaient. Il appuie les trois points de la déclaration de planification et prend connaissance du rapport. M. Henri Huber, Spiegel (PS), président de la Commission de haute surveillance. Nous vous prions d’accepter notre déclaration de planification dans le sens que lui donnera le Directeur de la justice. Mme Dorothea Loosli-Amstutz, Detligen (VLL). Le groupe VLL prend connaissance du présent rapport et soutient les déclarations de planifications de la Commission de haute surveillance. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. A propos de l’interprétation de la déclaration de planification par le Conseil-exécutif, je dirai d’abord qu’on ne peut accéder à court terme à la demande de critères concrets et quantifiables concernant les fusions de communes. Il aurait fallu prendre une telle mesure dans la loi qui est maintenant en vigueur depuis trois mois. Mais celle-ci prévoit une évaluation intermédiaire. Le gouvernement comprend le mandat figurant au chiffre 1 comme pouvant être rempli lors de cette évaluation. Quant au point 2, il a été reconnu comme manquement dans le rapport. Nous allons le prendre en considération. Le mandat donné par la Commission de haute surveillance au point 3 va très loin. Nous ne pourrons ici dépasser les normes prévues par la loi. Le président. La prise de connaissance du rapport n’étant pas contestée, elle est acceptée par l’assemblée. Nous allons nous prononcer point par point sur la déclaration de planification. De plus, un vote par appel nominal a été demandé. La majorité qualifiée requise est de 35 voix. Vote Pour le vote par appel nominal 61 voix Vote par appel nominal Pour le chiffre 1 de la déclaration de planification de la Commission de haute surveillance: Aebischer, Aeschbacher (Bätterkinden), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, BalliStraub, Baltensperger, Baumgartner, Beeri-Walker, Berberat, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blanchard, Blaser, BlaserGerber, Bornoz Flück, Brand, Brönnimann, Buchs, Bühler, Burkhalter (Linden), Burkhalter (Rümligen), BurkhalterReusser, Contini, Dätwyler, Devaux Stilli, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, Fässler-Schärer, Feller, Friedli, Fritschy, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber (Bienne), Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Gnägi, Gresch, Grossen, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Kirchlindach), Hänni (Köniz), Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 13 septembre 2005 Hess (Münsingen), Hess-Güdel, Hofmann, Hostettler, Huber, Hufschmid, Indermühle, Jaggi, Jenk, Käser (Meienried), Kneubühler, Kohler-Jost, Kropf, Küng-Marmet, Künzli, Lagger, Landolt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lecomte, Leuenberger, Löffel, Loosli-Amstutz, Lörtscher, Lüthi, Marti Anliker, Matti, Messerli, Michel (Brienz), Michel (Lyss), Morgenthaler, Moser, Näf, Oesch, Pardini, Pauli (Nidau), Pauli (Schliern), Pfister, Pulver, Ramseier, Reber, Renggli, Rérat, Rhyn, Rickenbacher, Ryser, Sägesser, Schär-Egger, Schärer, Scheurer, Schneider, Schnyder Zysset, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz, SchwarzSommer, Seiler, Siegenthaler (Berne), Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Stalder, Stalder-Landolf, Staub-Beccarelli, Staub-Lerch, Sterchi, Streiff-Feller, Stucki, Stucki-Mäder, Studer, Suter, Sutter (Bienne), Sutter (Niederbipp), Tanner, Tiefenbach, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), von Ballmoos, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, WengerSchüpbach, Widmer (Berne), Wiedmer, Winkenbach-Rahn, Zryd, Zwahlen (142 voix). Contre: Aebersold, Aeschbacher (Gümligen), Freiburghaus, Graber, Kurt, Spring, Struchen-Schwab (7 voix). Abstentions: Bernhard-Kirchhofer, Rösti, Wälchli-Lehmann (3). Absents: Aellen, Antener, Barth, Bernasconi, Bertschy, Bieri (Spiez), Blank, Bolli Jost, Bommeli, Boss, Burn, Bütler, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Grimm, Grunder, Hänni (Thoune), Hess (Stettlen), Heuberger, Hofer, Kaiser, Käser (Langenthal), Käser (Münchenbuchsee), Kilchherr, Küng, Kunz (Berthoud), Kunz (Diemtigen), Künzler, Kurth, Markwalder, Meyer, Müller, Portmann, Riesen, RuferWüthrich, Salzmann, Salzmann-Hänzi, Schiltknecht, Schnegg, Schneiter, Stauffer, Steiner, Vaquin, von Siebenthal, Widmer (Wanzwil), Wisler Albrecht, Zuber (47 députés). Le président. L’assemblée a accepté le chiffre 1 de la déclaration de planification par 142 voix contre 7 et 3 abstentions. Vote par appel nominal Pour le chiffre 2 de la déclaration de planification de la Commission de haute surveillance: Aebersold, Aeschbacher (Bätterkinden), Aeschbacher (Gümligen), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, Balli-Straub, Baltensperger, Baumgartner, Beeri-Walker, Berberat, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blanchard, Blaser, BlaserGerber, Bornoz Flück, Boss, Brand, Brönnimann, Buchs, Bühler, Burkhalter (Linden), Burkhalter (Rümligen), Burkhalter-Reusser, Contini, Dätwyler, Devaux Stilli, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, FässlerSchärer, Feller, Freiburghaus, Friedli, Fritschy, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber (Bienne), Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Gnägi, Graber, Gresch, Grossen, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Kirchlindach), Hänni (Köniz), Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Hess (Münsingen), Hess-Güdel, Hofer, Hofmann, Hostettler, Huber, Hufschmid, Indermühle, Jaggi, Jenk, Käser (Meienried), Käser (Münchenbuchsee), Kneubühler, Kohler-Jost, Kropf, Küng-Marmet, Künzli, Lagger, Landolt, Lanz, LauterburgGygax, Lecomte, Leuenberger, Löffel, Loosli-Amstutz, Lörtscher, Lüthi, Marti Anliker, Matti, Messerli, Michel (Brienz), Michel (Lyss), Morgenthaler, Moser, Näf, Oesch, Pardini, Pauli (Nidau), Pauli (Schliern), Pfister, Pulver, Ramseier, Reber, Renggli, Rérat, Rhyn, Rickenbacher, RuferWüthrich, Ryser, Sägesser, Salzmann, Schär-Egger, Schärer, 549 Scheurer, Schneider, Schnyder Zysset, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz-Sommer, Seiler, Siegenthaler (Berne), Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Spring, Stalder, Stalder-Landolf, Staub-Beccarelli, StaubLerch, Sterchi, Streiff-Feller, Struchen-Schwab, Stucki, Stucki-Mäder, Studer, Suter, Sutter (Bienne), Sutter (Niederbipp), Tanner, Tiefenbach, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), von Ballmoos, Wälchli-Lehmann, WältiSchlegel, Wasserfallen, Wenger-Schüpbach, Widmer (Berne), Wiedmer, Winkenbach-Rahn, Zryd, Zwahlen (153 voix). Contre: Rösti (1 voix). Abstentions: Aebischer, Kurt, Schwarz (3). Absents: Aellen, Antener, Barth, Bernasconi, Bertschy, Bieri (Spiez), Blank, Bolli Jost, Bommeli, Burn, Bütler, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Grimm, Grunder, Hänni (Thoune), Hess (Stettlen), Heuberger, Kaiser, Käser (Langenthal), Kilchherr, Küng, Kunz (Berthoud), Kunz (Diemtigen), Künzler, Kurth, Markwalder, Meyer, Müller, Portmann, Riesen, Salzmann-Hänzi, Schiltknecht, Schnegg, Schneiter, Stauffer, Steiner, Vaquin, von Siebenthal, Widmer (Wanzwil), Wisler Albrecht, Zuber (42 députés). Le président. L’assemblée a accepté le chiffre 2 de la déclaration de planification par 153 voix contre 1 et 3 abstentions. Vote par appel nominal Pour le chiffre 3 de la déclaration de planification de la Commission de haute surveillance: Aebersold, Aeschbacher (Bätterkinden), Aeschbacher (Gümligen), Aeschlimann, Anderegg, Andres, Astier, Balli-Straub, Baltensperger, Baumgartner, Berberat, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blanchard, Blaser, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Boss, Brand, Brönnimann, Buchs, Bühler, Burkhalter (Linden), Burkhalter (Rümligen), Burkhalter-Reusser, Contini, Dätwyler, Devaux Stilli, Eberhart, Eberle, Eichenberger, Erb, Ernst, Etter, Fässler-Schärer, Feller, Freiburghaus, Friedli, Fritschy, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber (Bienne), Gerber (Gohl), Gfeller, Giauque, Gresch, Grossen, Guggisberg, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni (Kirchlindach), Hänni (Köniz), Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Hess (Münsingen), Hess-Güdel, Hofer, Hofmann, Hostettler, Huber, Hufschmid, Jaggi, Jenk, Käser (Meienried), Kneubühler, Kohler-Jost, Küng-Marmet, Künzli, Lagger, Landolt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lecomte, Leuenberger, Löffel, LoosliAmstutz, Lörtscher, Lüthi, Marti Anliker, Meyer, Michel (Brienz), Michel (Lyss), Morgenthaler, Moser, Näf, Oesch, Pardini, Pauli (Nidau), Pauli (Schliern), Pfister, Pulver, Ramseier, Reber, Renggli, Rérat, Rhyn, Rickenbacher, Rösti, Rufer-Wüthrich, Sägesser, Salzmann, Schär-Egger, Schärer, Schneider, Schnyder Zysset, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schürch, Schwarz, Schwarz-Sommer, Siegenthaler (Berne), Siegenthaler (Rüti b.Büren), Sommer, Spring, Stalder, Stalder-Landolf, Staub-Beccarelli, Staub-Lerch, Sterchi, Streiff-Feller, Struchen-Schwab, Stucki, StuckiMäder, Studer, Suter, Sutter (Bienne), Sutter (Niederbipp), Tanner, Tiefenbach, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), von Ballmoos, Wälchli-Lehmann, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wenger-Schüpbach, Widmer (Berne), Wiedmer, Winkenbach-Rahn, Zryd, Zwahlen (145 voix). Contre: Beeri-Walker, Gnägi, Graber, Kurt, Matti, Ryser, Scheurer, Seiler (8 voix). 550 13 septembre 2005 Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques Abstentions: Kropf, Messerli (2). Compte rendu de la neuvième séance Absents: Aebischer, Aellen, Antener, Barth, Bernasconi, Bertschy, Bieri (Spiez), Blank, Bolli Jost, Bommeli, Burn, Bütler, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Grimm, Grunder, Hänni (Thoune), Hess (Stettlen), Heuberger, Indermühle, Kaiser, Käser (Langenthal), Käser (Münchenbuchsee), Kilchherr, Küng, Kunz (Burgdorf), Kunz (Diemtigen), Künzler, Kurth, Markwalder, Müller, Portmann, Riesen, Salzmann-Hänzi, Schiltknecht, Schnegg, Schneiter, Stauffer, Steiner, Vaquin, von Siebenthal, Widmer (Wanzwil), Wisler Albrecht, Zuber (44 députés). Mardi 13 septembre 2005 Le président. L’assemblée a accepté le chiffre 3 de la déclaration de planification par 145 voix contre 8 et 2 abstentions. Rapport de la Commission de justice sur les rapports d’activité 2004 des autorités judiciaires cantonales suprêmes et les visites effectuées en 2005 dans l’exercice de la haute surveillance La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 183 députés. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 48. M. Marc Renggli, Bienne (PRD). En ce qui concerne le rapport de la Commission de justice du Grand Conseil, j’en viens aux points qu’il me semble important de mentionner explicitement pour le Grand Conseil. Premièrement, il y a un problème au niveau de la rémunération des membres des autorités judiciaires, plus particulièrement en ce qui concerne le Tribunal administratif et la Cour suprême. La différence maximale entre les salaires annuels des juges de la Cour suprême s’élève aujourd’hui à 34 000 francs et entre ceux des juges du Tribunal administratif cette différence est même de 54 000 francs. A travail égal salaire égal est un principe que l’on ignore. Maintenant qu’est entrée en vigueur au 1er juillet 2005 la nouvelle législation sur le personnel, il sera pratiquement impossible d’égaliser les salaires, puisque la progression automatique en fonction de l’expérience a été supprimée et que pour les membres des autorités judiciaires il n’y a pas encore de système d’évaluation des performances qui se répercute sur les salaires. Ce problème devra être absolument réglé. En outre, en ce qui concerne le Parquet général, pour le moment la charge de travail des procureurs est encore normale, mais au vu des conséquences de la nouvelle procédure pénale, la nouvelle partie générale du Code pénal, il y aura du travail supplémentaire et pour le moment le canton de Berne n’a pas encore regardé les mesures qu’il allait prendre. Je rappelle que les cantons d’Argovie et du Valais, par exemple, prévoient d’augmenter nettement les effectifs en personnel. Nous avons aussi un problème au niveau des prisons régionales et les prisons de district. Comme vous le savez, on a fermé les petites prisons et depuis 1996 le nombre de places dans les prisons est passé de 402 à 300. En 2004, le taux d’occupation a été de 99,3 pour cent en moyenne et il sera donc urgent de reconstruire une prison pour avoir des capacités suffisantes; je pense ici au nouveau bâtiment prévu en Emmental-Haute-Argovie. Il y aussi le problème des détenus qui souffrent de troubles psychiques, car l’internement de ces détenus n’est pas encore possible dans une institution spécialisée. On pensait qu’il y aurait une possibilité à la Waldau, mais maintenant ce projet entre en concurrence avec la planification générale des services psychiatriques universitaires de la Waldau. C’est pourquoi il n’est pas certain que cette division puisse être financée avec les moyens actuels et pour le moment on est toujours dans l’impasse, bien que la planification date de vingt ans. On espère que ce problème pourra être résolu. Au niveau du Tribunal administratif, il y a de fortes variations en ce qui concerne la charge de travail. A la Cour de droit administratif, au cours de l’année 2004, le nombre d’affaires nouvelles a augmenté de plus de 50 pour cent par rapport à Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 13 septembre 2005 l’année précédente. Les ressources en personnel devraient donc être augmentées. A la Cour des assurances sociales, nous avons une nette diminution. En effet, il y avait cette nouvelle législation qui prévoyait une procédure d’opposition, mais maintenant, ces oppositions arrivent au stade du recours et l’on constate que les affaires qui arrivent à la Cour des assurances sociales sont plus complexes. Dans le temps, seulement 50 pour cent devaient être jugées sur le fond, alors qu’en 2004, on a dû juger sur le fond de 80 pour cent des affaires. Plus de jugements à faire, aussi dans ce cas-là, il n’est pas encore clair de quelle manière se déroulera l’évolution en personnel. Compte tenu du nombre d’affaires, la Commission de justice comprend bien que le Tribunal administratif souhaite transformer en postes définitifs les postes de juge et de greffier accordés à durée déterminée. Il faut cependant aussi voir sur le long terme si cela est vraiment nécessaire. La Commission de justice ne voudrait non pas libérer des ressources en personnel, dans la mesure où cela n’est pas absolument nécessaire. Nous arrivons aussi là à la procédure de la juridiction administrative. En 2004, nous avions prévu différentes mesures pour que les juges puissent juger plus efficacement au Tribunal administratif. L’élargissement de la compétence du juge unique a conduit à un allégement considérable de la charge de travail, mais la possibilité de transférer des tâches d’une Cour à l’autre n’a pas encore servi, comme celle de limiter à deux les juges qui doivent statuer sur des affaires manifestement fondées ou infondées. La Commission de justice saluerait que toutes les possibilités offertes par cette loi sur la procédure soient davantage utilisées par le Tribunal administratif. Il y a encore un problème au niveau de la Commission de recours en matière fiscale. Le nombre des affaires nouvelles a passé de 1100 à plus de 1600 dans l’année sous rapport, alors que les structures de la Commission étaient prévues à l’origine pour 500 à 700 affaires. Dans l’année écoulée, ce sont 1650 réclamations et recours qui ont été réglés. Il a été discuté comment parer à cette charge de travail supplémentaire. Il est maintenant prévu de faire passer la compétence du juge unique de 2000 francs à 10 000 francs et, à part le président, un deuxième juge à plein temps devra être engagé et devra être doté des mêmes compétences que le président actuel, hormis la fonction présidentielle. Finalement, en ce qui concerne les Commissions d’estimation en matière d’expropriation des arrondissements, il est vrai qu’il y a relativement peu d’affaires à juger en principe et la question se pose si on pourrait toutes les mettre ensemble. La Commission de justice a pris connaissance du fait que la composition personnelle des commissions, surtout dans ce secteur, reste très importante et qu’il faut non seulement avoir des connaissances spécialisées du domaine mais qu’il faut aussi, dans les régions rurales, avoir des connaissances spécifiques à la région. Il faudrait donc avoir des gens de toutes les régions si on unifiait ces Commissions d’estimation en matière d’expropriation. C’étaient là les points importants, respectivement brûlants dont nous avons dû nous occuper. Il y a beaucoup d’autres points, pour lesquels je vous renvoie au rapport complet. Accepté tacitement. Rapport d’activité 2004 de la Cour suprême Accepté tacitement. Rapport d’activité 2004 du Tribunal administratif Accepté tacitement. 551 Rapport d’activité 2004 de la Commission de recours en matière fiscale M. Heinz Jaggi, Thoune (PS). En juin dernier, j’ai déposé une interpellation attribuée à la Direction des finances, que le parlement va bientôt examiner. Je demandais qui décidait, dans le canton de Berne, des modifications législatives ; ma demande était en rapport avec l’article de la loi sur les impôts dans lequel la montant accordé volontairement en tant que cadeau pour les années de services est biffé. D’après la réponse du gouvernement, il semble que ce soit la Commission de recours en matière fiscale. Or le rapport de gestion de celle-ci n’en fait aucune mention. J’aimerais que le Directeur de la justice m’explique la cause d’une telle lacune. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communes et des affaires ecclésiastiques. Ce rapport émane d’une instance indépendante de l’administration, sur laquelle nous n’avons aucune influence. Nous ne pouvons que nous contenter de lui transmettre cette doléance en espérant qu’il y sera remédié l’an prochain. M. Marc Renggli, Bienne (PRD). J’aimerais simplement préciser quelque chose. La Commission de justice et le Grand Conseil doivent regarder que tout fonctionne bien au niveau du déroulement et de l’organisation. La jurisprudence elle-même est à rattacher à l’indépendance des tribunaux, ce n’est pas notre affaire et nous ne devons pas nous ingérer. En ce qui concerne le rapport, il y a un problème dans cette Commission: actuellement, il y a beaucoup plus de cas que dans le temps et elle ne sait plus gérer cela. Il est clair qu’ils ont mis cela en exergue. Accepté tacitement. 065/2005 Motion Löffel, Münchenbuchsee (PEV) – Avoirs oubliés dans les caisses des institutions de prévoyance Texte de la motion du 23 février 2005 Le Conseil-exécutif prend les mesures pouvant permettre de déceler les avoirs de caisses de pension et prestations de libre passage oubliés pour les restituer à leurs propriétaires légitimes. Développement Faute d’informations ou de connaissances, un nombre considérable de personnes assurées auprès d’une caisse de pension exercent leurs droits dans une mesure insuffisante quand elles quittent leur poste suite à un licenciement, à l’engagement dans un nouvel emploi, ou à leur retraite. Selon certaines estimations, il s’agit là de montants très importants, des millions, qui restent dans les institutions de prévoyance sans que les propriétaires fassent valoir leurs droits. La Cene trale du 2 pilier et la Centrale de compensation à Genève s’efforcent de localiser les bénéficiaires. Ce système est cependant incomplet, et une partie des avoirs restent sur les comptes de nombreuses institutions de prévoyance. Une recherche ciblée menée dans une commune bernoise comptant quelque 7 000 habitantes et habitants a permis de restituer à leurs propriétaires légitimes plus de 500 000 francs. Il est permis de supposer que ces personnes se trouvent notamment parmi les bénéficiaires de l’aide sociale et des 552 13 septembre 2005 prestations complémentaires, et dès lors, le canton pourrait en retirer l’allégement de ses finances. Il serait notamment possible d’imaginer un système d’information systématique et régulière ainsi qu’un approfondissement de cette thématique dans la formation des collaboratrices et collaborateurs des institutions sociales et des filiales de l’AVS. (36 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 22 juin 2005 D’après les dispositions de la loi sur le libre passage (LFLP), les institutions de prévoyance et les institutions qui gèrent des comptes ou des polices de libre passage annoncent à la e Centrale du 2 pilier les avoirs auxquels ont droit les personnes qui ont atteint l’âge de la retraite, mais pour lesquels aucun droit n’a encore été exercé. Lorsque les personnes ont atteint depuis dix ans l’âge de la retraite ordinaire mais que leurs avoirs n’ont pas été réclamés, tous les fonds en déshérence sont alors versés à la Centrale. Comme son nom l’indique, il s’agit là d’une institution centrale de la prévoyance professionnelle qui, tout en assumant d’autres tâches, est également compétente en matière de gestion des avoirs de la prévoyance professionnelle qui ont été oubliés et qui doit garantir que leurs bénéficiaires puissent être retrouvés. En dépit de l’existence des bases légales indiquant comment procéder lors d’avoirs oubliés, la motion soulève un problème réel, car il est vrai que dans la pratique, les choses mériteraient d’être améliorées. Les services de l’aide sociale se renseignent certes régulièrement auprès de la Centrale pour savoir si elle dispose d’avoirs oubliés, mais ce faisant, ils négligent le fait que ces fonds (sous réserve d’un cas e d’invalidité ou de décès) sont bloqués jusqu’au 60 anniversaire de la personne assurée et qu’ils ne peuvent être versés. Par ailleurs, un nombre important de personnes à la retraite auraient probablement droit à une prestation de la prévoyance professionnelle, mais ne le font pas valoir. La Centrale ne peut pas prendre contact avec ces personnes, car elle ne connaît pas leur adresse. La Centrale et l’institution supplétive relèvent de la Confédération et sont soumises à sa surveillance. C’est à elle qu’il revient donc d’ordonner des mesures relatives à l’organisation de la prévoyance professionnelle. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) examine d’ailleurs différentes solutions en vue de résoudre le problème. Dans un premier temps, il s’agit de trouver, avec l’accord de la Centrale et des caisses de compensation de l’AVS, une réglementation s’appliquant aux rentiers actuellement concernés. Il s’agira d’identifier les personnes et de permettre à la Centrale d’entrer en contact avec elles. Dans un deuxième temps, il convient de faire en sorte que la Centrale puisse vérifier par elle-même la présence d’avoirs de caisses de pension oubliés. Dans l’intervalle, l’OFAS insistera auprès des différents organismes impliqués sur l’importance d’annoncer à la Centrale les avoirs oubliés. La Caisse de compensation du canton de Berne et l’Office des assurances sociales et de la surveillance des fondations ont placé sur leur site Internet un lien qui renvoie à la Cene trale du 2 pilier. En outre, l’Office cantonal des affaires sociales va introduire dans le manuel intitulé « L’aide sociale de A à Z » un mot-clé correspondant. En améliorant de la sorte, de manière constante, l’information aux institutions de prévoyance et aux assurés, le canton de Berne épuise toutes les possibilités dont il dispose. Toute autre mesure relève de la compétence de la Confédération. Proposition: Rejet de la motion. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Dans cette motion, il s’agit d’argent et, selon le point de vue, de beaucoup d’argent. La réponse du Conseil-exécutif m’irrite car, d’une part il y reconnaît le bien-fondé de mon intervention et a même pris des mesures dans le sens demandé mais d’autre part, il recommande le rejet de la motion. Le canton pourrait aller plus loin en recherchant plus soigneusement les avoirs oubliés. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement se défend de prendre d’autres mesures. Je vous prie quant à moi d’accepter cette motion. M. Heinz Jaggi, Thoune (PS). Le groupe socialiste en arrive aux mêmes conclusions que le motionnaire. Nous avons acquis l’impression suivante − et c’est un signe envers le gouvernement pour la prise en considération d’interventions futures − : suivant l’origine politique d’une telle intervention parlementaire, on opte pour son adoption ou son refus. Le pire est que ce qui est demandé ici ne coûte rien ; au contraire, de telles mesures permettraient de retrouver de l’argent. A nos yeux, les arguments du gouvernement pour le refus de la motion ne sont pas pertinents. Cependant, nous estimons que les mesures appliquées actuellement sont suffisantes pour le moment. Aussi proposonsnous d’accepter la motion et de la classer. M. Marc Renggli, Bienne (PRD). Le groupe radical vous propose de refuser cette motion pour les motifs suivants. C’est un problème fédéral et il est aussi clairement dit dans la réponse que l’Office fédéral des assurances sociales examine les solutions que l’on peut prendre. Les solutions vraiment efficaces ne peuvent vraiment que se prendre à ce niveau-là. Se pose la question si les mesures prises par le canton sont suffisantes. Je suis convaincu que si le gouvernement trouve une autre chose qui ne coûte pas il le fera, mais si on entend maintenant qu’il faudrait devenir actif et pratiquement avoir un service de recherche, je vous rappelle que cela cause des frais et qu’il faut aussi voir si c’est une tâche prioritaire du canton, surtout au vu du fait que la Confédération doit s’en occuper. Je suis sûr qu’on aura bientôt une solution et il n’est pas nécessaire que le canton devienne spécialement actif, cela nous engendrera seulement des frais supplémentaires. M. Blaise Kropf, Berne (JA). Il est incontestable qu’au travers de sa motion, Monsieur Löffel touche un problème réel et profond. Il est vrai que la partie essentielle de ce problème est entre les mains de la Confédération. Mais le canton peut agir par une information systématique et régulière ainsi qu’un approfondissement de la formation. Le canton y a pour sa part déjà procédé en partie. C’est la raison pour laquelle une adoption de la motion est juridiquement possible et même justifiée puisque le problème subsiste. Aussi le groupe VS vous invite-t-il à accepter cette motion et, pour le moment, à rejeter son classement. M. Peter Andres, Roggwil (UDC). L’objectif de cette motion a trouvé peu d’écho au sein de notre groupe. Nous ne la soutenons pas car, comme l’a évoqué le Conseil-exécutif dans sa réponse, le champ d’activité cantonal dans ce domaine est épuisé. Nous allons donc rejeter cette intervention qui s’adresse à la mauvaise instance. Mme Johanna Wälti-Schlegel, Berthoud (VLL). Dans sa réponse, le Conseil-exécutif admet qu’il est encore possible d’améliorer la recherche d’avoirs oubliés dans les caisses des institutions de prévoyance. Il faut agir, il faut soutenir les Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 13 septembre 2005 personnes qui travaillent à cette recherche, les former constamment et les sensibiliser à ce problème. Le refus du gouvernement d’accepter cette motion ne correspond pas aux arguments développés dans sa réponse. Le groupe VLL quant à lui soutient cette motion mais refuse de la classer comme le propose le groupe socialiste. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Je comprends la confusion qui a pu naître dans les esprits suite à la réponse du Conseil-exécutif. Celui-ci aurait en effet pu proposer l’adoption et le classement de la motion. Mais nous débattons ici d’un domaine qui est du ressort de la Confédération. Le gouvernement a le sentiment qui ce qui dépend de sa compétence a été entrepris et qu’en faire davantage dans ce domaine ne s’impose pas pour lui. Toutefois, si le parlement décide d’accepter cette motion et de la classer, ce ne serait nullement une catastrophe à ses yeux. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Je n’ai ni écrit ni dit que c’était là la tâche ou le devoir du Conseil-exécutif. Je ne veux d’ailleurs pas lui attribuer de nouvelles tâches. Mais il s’agit d’une chance à saisir, d’une chance de retrouver des millions de francs oubliés. Je ne comprends pas pourquoi il se défend de faire le minimum de ce qui est possible, surtout si cette démarche ne coûte rien. Je vous prie donc d’accepter cette motion et de ne pas la classer car il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Vote Pour l’adoption de la motion Contre Pour le classement de la motion Contre 94 voix 60 voix 1 abstention 81 voix 69 voix 5 abstentions 066/2005 Motion Staub-Beccarelli, Thoune (PRD) – Dépoussiérer le droit cantonal Texte de la motion du 1er mars 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de réduire la densité normative de la législation cantonale. Afin de sonder le potentiel d’élagage, il faut faire l’analyse intégrale de la législation en vigueur pour déceler les dispositions qui peuvent être abrogées, abrégées ou condensées. Développement La motion « Modification de l’ordonnance réglant le placement d’enfants » a montré que le système renferme encore un potentiel de compression et que l’analyse de la législation pour en extraire l’essentiel est une entreprise prometteuse. Dans le canton des Grisons, un projet de plusieurs années a permis de réduire la législation à l’essentiel et d’assouplir l’application du droit. Les principaux objectifs poursuivis dans ce projet grison étaient les suivants : − Réduire au strict nécessaire le droit d’organisation et le droit de procédure. − Mettre au point une législation susceptible de s’adapter rapidement aux conditions à mesure qu’elles évoluent. − Ménager plus d’espaces de liberté pour les particuliers. − Consolider l’autonomie communale et permettre les options décentralisées. 553 − Elargir la marge de manœuvre de l’administration pour lui permettre de travailler avec plus d’efficacité et d’efficience. − Introduire dans la procédure législative des outils qui permettent de contrôler et de garantir la qualité de la procédure et de l’application du droit. Ce projet a été mené à bien, et c’est une réussite : quatre lois et 68 ordonnances ont été abrogées, 13 lois et 92 ordonnances révisées. Pourquoi ne mènerions-nous pas une campagne de dépoussiérage similaire dans le canton de Berne pour aboutir à une organisation de l’Etat qui soit plus efficiente et plus proche des administrés ? Réponse du Conseil-exécutif du 22 juin 2005 La récente motion du député Brand, de Münchenbuchsee (M 014/2005, déposée le 13 janvier 2005), demandait qu’un examen critique de la législation cantonale soit entrepris dans le but de réduire le nombre des actes législatifs. Dans la réponse qu’il a apportée le 20 avril 2005, le Conseil-exécutif a proposé l’adoption de la motion. La présente intervention va sensiblement plus loin. En effet, cette motion demande non seulement d’examiner la possibilité d’abroger des actes législatifs, mais s’étend également aux différentes dispositions de ces actes. En outre, il s’agit aussi d’étudier une réduction ou une concentration des dispositions, et non simplement de vérifier l’opportunité d’abroger l’une d’entre elles. En répondant à la motion Brand, portant sur un examen critique de la législation cantonale, le Conseil-exécutif a notamment précisé ce qui suit: « Le Conseil-exécutif part du principe que la législation bernoise est, dans l’ensemble, soigneusement mise à jour. A chaque fois que des actes législatifs font l’objet d’une révision, même partielle, et à plus forte raison totale, on examine la possibilité, voire la nécessité d’abroger d’autres actes législatifs concernant le même domaine. Une telle procédure a fait ses preuves et a d’ailleurs permis de réduire notablement le nombre des actes législatifs figurant dans le Recueil systématique des lois bernoises (RSB): en effet, celui-ci, riche de 938 textes il y a une dizaine er d’années (état au 1 janvier 1994) ne compte plus que 692 er textes (état au 1 juillet 2004), ce qui représente une diminution très importante. » Le Conseil-exécutif est d’avis qu’il serait disproportionné et trop coûteux d’entreprendre l’analyse intégrale des dispositions des actes législatifs uniquement sous l’angle prévu par la motion. Il recommande donc de s’en tenir à la procédure actuelle, qui a fait ses preuves, et d’examiner, lors de chaque révision partielle ou totale d’actes législatifs, si le nombre de normes est approprié ou s’il convient de renoncer à certaines d’entre elles. Il est toujours plus aisé, lorsqu’on se situe dans le contexte global des réglementations, de déterminer s’il est possible d’en abroger ou d’en abréger quelques-unes. Par ailleurs, la question de l’utilité d’une disposition particulière ne peut être tranchée de manière purement objective, puisqu’elle dépend également de considérations d’ordre social et politique. Là encore, celles-ci sont mieux à même d’être prises en considération dans le contexte global de l’appréciation d’un acte législatif particulier que dans le cadre d’un examen limité à des aspects précis. A cet égard, l’exemple cité dans le développement de la motion est tout à fait révélateur. Sur le principe général (abrogation des dispositions désormais superflues, réduction ou concentration de contenus normatifs trop denses), le Conseil-exécutif approuve la motion. Il estime par contre qu’un examen effectué dans le cadre d’un projet allant dans le sens de cette dernière est disproportionné. L’examen systématique du RSB visant à repérer 554 13 septembre 2005 les actes législatifs qui ne sont manifestement plus nécessaires doit s’effectuer dans le cadre de la mise en oeuvre de la motion Brand, selon la procédure qui y est décrite. Le Conseil-exécutif propose par conséquent au Grand Conseil d’adopter la présente motion sous forme de postulat. Proposition : Adoption sous forme de postulat. Mme Marianne Staub-Beccarelli, Thoune (PRD). C’est consciemment que j’ai laissé ouverte la question de savoir qui devrait prendre en main cette opération de dépoussiérage, quelle instance et dans quels délais. Mais pour l’instant du moins, j’en reste à une motion. Je prendrai ma décision après avoir entendu les discussions. J’espère que vous approuverez mon intervention sous cette forme. M. Blaise Kropf, Berne (JA). On a souvent l’impression, lors d’interventions parlementaires, que la proposition du Conseilexécutif en conclusion de sa réponse est un peu une question de chance. Aux yeux du groupe VS, la demande de Madame StaubBeccarelli est suffisamment prise en compte dans le cadre de l’intervention de Monsieur Brand. Le Conseil-exécutif prétend à juste titre que chaque fois que des actes législatifs font l’objet d’une révision, on examine la possibilité, voire la nécessité, d’abroger d’autres actes législatifs concernant le même domaine. C’est pour cette raison que notre groupe vous recommande de rejeter cette intervention ou au plus de l’adopter sous forme de postulat comme le propose le gouvernement. Mme Marianne Fässler-Schärer, Hinterkappelen (PRD). Le groupe PRD s’est demandé s’il y avait réellement un lien aussi important que le prétend le gouvernement entre cette intervention et celle de Monsieur Brand. Vous le savez, le parlement avait accepté celle-ci presque à l’unanimité lors de la dernière session, mais malheureusement sans discussion. Nous pensons que la présente motion ajoute un mandat supplémentaire à ce que demandait la motion Brand. Le groupe PRD préconise comme toujours davantage de liberté et moins d’Etat. Aussi n’est-il pas disposé à accepter cette intervention sous forme de postulat seulement. L’administration sait mieux que quiconque quels sont les actes législatifs dépassés ou superflus. Au nom du groupe PRD, je vous prie d’accepter cette motion comme un complément à celle de Monsieur Brand. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). La tendance générale de cette intervention nous est sympathique. Mais la dépense nous paraît sans proportion avec le résultat et c’est la principale raison pour laquelle nous pourrions accepter cette intervention tout au plus sous forme de postulat. Nous nous rallions donc à la position du Conseil-exécutif. Le vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. Mme Franziska Hess, Münsingen (PS). La majorité du groupe socialiste se rallie à la réponse du Conseil-exécutif. Je suis très reconnaissante à Monsieur Kropf pour ses propos et je le soutiens totalement. Nous allons donc accepter cette intervention tout au plus sous forme de postulat. Nous tenons en effet à ce qu’il y ait un rapport sain entre les investissements et l’utilité des efforts entrepris, ce qui n’est pas le cas ici. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL). Ce sujet nous tient, nous aussi, à cœur. Mais nous estimons qu’il n’est pas prioritaire, pour notre canton, de se lancer maintenant dans un projet Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques d’une telle envergure. L’examen demandé devrait plutôt intervenir lors de chaque révision de loi, comme le dit le Conseil-exécutif dans sa réponse. Nous nous prononçons donc pour la forme du postulat. M. Heinz Dätwyler, Lotzwil (PEV). En fait, le mandat demandé dans cette motion est une tâche permanente. Nous soutenons cette intervention sous forme de postulat seulement. Un vaste projet de dépoussiérage nous paraît excessif. M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). On voit dans cette discussion et dans la réponse du gouvernement qu’il serait disproportionné et trop coûteux d’entreprendre l’analyse intégrale des dispositions et des statuts. On n’a donc pas de mesures et je demande ici au conseiller d’Etat de nous indiquer dans quelle mesure cela serait trop coûteux et trop disproportionné. Est-ce que cela coûterait en temps de fonctionnaire, en d’autres termes les fonctionnaires cantonaux devraient-ils s’atteler à cette tâche, ou devrait-on engager des consultants externes? M. Marc Renggli, Bienne (PRD). Je connais bien cette législation cantonale et j’aimerais simplement vous dire que cela ne prendra pas beaucoup de temps de faire ce contrôle, contrairement à ce que beaucoup de gens ont dit. Je ne suis pas d’accord avec Peter Brand à ce sujet. Pour un très grand nombre de lois, on sait exactement ce qu’il y a dedans, car elles ont été révisées régulièrement et on sait qu’on n’a pas besoin de regarder spécialement. Il s’agit surtout de vieilles lois, d’antiquités et celles-ci étant souvent courtes, vous avez vite fait de les passer en revue. En regardant la loi, vous ne devez pas lire chaque article. C’est toujours un peu la même structure dans ces lois et vous avez assez vite fait de voir ce qui est vieux et ce qui n’est pas vieux. Ce travail, à mon avis, représente au maximum deux semaines pour une personne et ensuite c’est fait. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Que signifie concrètement ce que demande la présente motion ? Il s’agit d’examiner 220 lois et 472 ordonnances. Je ne pense pas que les responsables politiques aient le sentiment que cette tâche peut être confiée à l’administration. Il faudra en effet mener des discussions politiques au sujet de ces documents. Il faudra donc nommer 220 commissions du Grand Conseil car les avis divergent souvent sur ce qu’il faut supprimer ou non. J’aimerais bien voir la personne qui pourrait venir à bout d’une telle tâche en deux semaines. Il s’agirait aussi pour l’administration d’une tâche supplémentaire importante car tous les textes législatifs devraient être revus. De plus, cela représenterait un programme d’occupation supplémentaire pour les responsables politiques, députés ou conseillers d’Etat. C’est pourquoi je vous prie d’accepter cette intervention sous forme de postulat. Mme Marianne Staub-Beccarelli, Thoune (PRD). Je ne préconise bien entendu pas la création de 220 commissions ! Je ne comprends pas comment on peut prétendre que les dépenses ne correspondent pas au résultat avant d’avoir commencé le travail. J’aimerais demander si l’on pourrait inclure ce sujet dans le cadre du dialogue sur les prestations. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Cela peut évidemment se faire. Mais j’ai dit auparavant qu’il fallait d’abord mettre en œuvre la motion Brand et voir quels résultats pour- Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 13 septembre 2005 ront être obtenus. On pourra alors établir un nouvel état de la question. Mme Marianne Staub-Beccarelli, Thoune (PRD). Cette réponse me donne confiance et je consens à transformer mon intervention en postulat. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 106 voix 30 voix 2 abstentions 103/2005 Interpellation Hofmann, Berne (PS) – Droits fondamentaux, poncif ou fondement de l’Etat de droit ? Texte de l’interpellation du 26 avril 2005 Depuis quelques années, les droits humains sont toujours plus mal respectés. Ce qui est le plus inquiétant, c’est que la situation se dégrade le plus rapidement dans les Etats qui jusqu’ici se portaient garants de ces droits. L’abandon des droits civiques aux Etats-Unis et des évolutions similaires dans certains pays européens ont vraiment de quoi inquiéter. En Suisse comme ailleurs, les discussions sur le thème des droits fondamentaux risquent de dégénérer : les deux Chambres discutent sans états d’âme de lois qui sont contraires à la Constitution. L’attitude cavalière d’un conseiller fédéral par rapport à notre loi fondamentale était inimaginable il y a dix ans. La brusquerie et la rapidité avec lesquelles des tabous centenaires sont brisés laissent pantois. On a l’impression que cela va être au tour de la séparation des pouvoirs. En Suisse, ce sont avant tout les partis populistes de droite qui poussent cette évolution. En se réclamant de la démocratie, ils remettent en question des principes démocratiques fondamentaux. Les partis de tradition libérale se posent en spectateurs ou s’engagent même activement dans ces manœuvres pour ne pas être mis sur la touche. La présente interpellation n’a pas pour objet de rechercher les causes de ce déclin de la civilisation, mais de demander quelle est la situation dans le canton de Berne. Outre les processus extrêmement douteux que l’on observe dans le domaine de l’asile et de l’aide d’urgence, on assiste actuellement à une discussion sur les droits fondamentaux qui concerne avant tout la ville de Berne. Dans la « Berner Zeitung » du 13 janvier 2005, on pouvait lire dans un article concernant les chances de Philippe Müller de devenir président du Conseil de Ville que ce monsieur considère que les drogués doivent être bannis du centre, même si c’est dur. Il a conscience que le bannissement ne résout pas les problèmes, mais cela ne veut pas dire que l’on soit en droit d’infliger n’importe quoi aux « citoyens normaux » et que les toxicomanes soient acceptés au centre-ville comme un phénomène normal. En cas de conflit d’intérêts, il faut peser les droits fondamentaux, il en est toujours ainsi. « Et dans de tels cas, les droits fondamentaux des citoyens normaux pèsent toujours davantage, déclare Müller ». Voilà tout de même l’un des hauts représentants de la ville de Berne qui donne publiquement son avis sur les droits fondamentaux, et ses considérations pèsent d’un certain poids. Dans ce contexte, le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. Existe-t-il un droit fondamental qui permette de séjourner dans l’espace public où l’on veut, en particulier au centreville ? 555 2. Existe-t-il un droit fondamental qui permette d’éviter de rencontrer des toxicomanes (et peut-être des personnes consommant de la drogue) au centre-ville ? 3. Les droits fondamentaux peuvent-ils faire l’objet d’une pesée ? 4. S’il y a une hiérarchie des droits fondamentaux, quels sont les critères de la pesée ? 5. Le gouvernement est-il d’avis lui aussi que les droits fondamentaux appartiennent à chacun ? Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 De manière générale et en résumé, il est pris position comme suit au sujet des questions posées. Le Tribunal administratif du canton de Berne a dû juger de la conformité au droit des décisions de renvoi prononcées par la police de la ville de Berne. L’arrêt du 17 mai 2004 contient des commentaires fondamentaux et importants sur l’admissibilité du renvoi de personnes marginales. Il est publié (en allemand) dans le recueil 2005 de la Jurisprudence administrative bernoise (JAB), volume 3, pages 97 ss. En principe, les rues et les places publiques sont à la disposition de chacun. Toutes les personnes sont parfaitement libres de s’y tenir et de s’y réunir. Les décisions de renvoi empiètent sur la sphère de protection de la liberté personnelle – en particulier la liberté de mouvement – et sont également susceptibles de toucher la liberté de réunion (art. 10, al. 2 et art. 22 de la Constitution fédérale [Cst], art. 12, al. 1 et art. 19 de la Constitution du canton de Berne [ConstC]). Toute restriction d’un droit fondamental doit être fondée sur une base légale. Elle doit être justifiée par un intérêt public ou par la protection d’un droit fondamental d’autrui et doit en outre être proportionnée au but poursuivi (art. 36 Cst, art. 28 ConstC). La base légale autorisant les décisions de renvoi prononcées par la police figure à l’article 29, lettre b de la loi du 8 juin 1997 sur la police (LPol, RSB 551.1). En se fondant sur cette disposition, la police peut renvoyer temporairement des personnes d’un lieu ou leur en interdire l’accès s’il y a de sérieuses raisons de soupçonner qu’elles ou d’autres personnes faisant manifestement partie du même attroupement menacent ou troublent la sécurité et l’ordre public. Font partie de la sécurité et de l’ordre public protégés par l’article 29 LPol d’une part les droits individuels importants, comme la propriété, et d’autre part les droits collectifs importants, tels l’ordre public et la morale. Le renvoi par la police permet notamment de lutter contre la scène de la drogue et de l’alcool. L’intervention peut également viser à empêcher que des personnes apostrophent des passants, mendient auprès d’eux de façon agressive et entravent volontairement leurs mouvements. Dans les cas concrets, la décision de renvoi prise par la police doit être justifiée par un intérêt public suffisant. En outre, la décision doit être conçue de manière à être proportionnée, par rapport à l’intéressé, aussi bien dans le temps que dans l’espace. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Monsieur Hoffmann n’est pas satisfait de la réponse du Conseilexécutif. Il s’exprime brièvement. M. Andreas Hofmann, Berne (PS). En fait j’aurais bien aimé une discussion sur le thème des droits fondamentaux. Dans sa réponse hautement insatisfaisante, le gouvernement ne fait que confirmer ce dont je me plains dans mon interpellation, à savoir que les droits fondamentaux n’intéressent personne. Je me suis donné la peine de poser des questions précises pour lesquelles j’ai requis l’avis d’experts. Or on me répond 556 13 septembre 2005 de façon sommaire par des affirmations que j’aurais pu lire dans les journaux au cours de ces dernières années. Rapport de gestion 2004 de la Direction des finances Accepté tacitement. 148/2005 Motion urgente Devaux Stilli, Orvin (PRD) – Formation continue du personnel francophone de l’administration cantonale Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé 1. de mettre un terme, avec effet immédiat, aux arrangements conclus à ce jour en vue de déléguer au Service des ressources humaines de la République et Canton de Neuchâtel la formation continue du personnel francophone de l’administration cantonale à partir du 1er janvier 2006; 2. a) de procéder à un sondage sur les besoins des agent-es francophones de l’administration cantonale et de proposer une offre de cours circonstanciée; b) de confier au CIP (Centre interrégional de perfectionnement) à Tramelan – qui fait référence en matière de formation continue en Suisse et même au-delà des frontières – le soin de mener une telle étude et de proposer une offre de cours répondant aux besoins des francophones de l’administration bernoise; 3. d’examiner quels types de cours il serait judicieux d’organiser conjointement avec les cantons du Jura et de Neuchâtel, du point de vue économique et du nombre de participant-e-s et d’ouvrir, le cas échéant, cette offre au personnel des communes du Jura bernois et aux francophones de l’administration de la Ville de Bienne; 4. de présenter un organigramme clair s’agissant des personnes chargées de la formation continue des francophones de l’administration cantonale à l’Office du personnel, avec mention des tâches respectives de chacune d’elles. Développement. Depuis le départ à la retraite de Madame Liliane Leuenberger, il règne pour les agent-e-s francophones de l’administration cantonale un réel sentiment de malaise quant à la prise en compte de leurs besoins par l’Office du personnel. En effet, bien peu nombreux sont celles et ceux, parmi les francophones, qui pourraient dire à qui s’adresser en matière de formation continue. Plus grave encore, lorsqu’ils le savent, ils ont le net sentiment que leurs besoins spécifiques ne sont pas pris en compte et que toute “conscience francophone” est désormais absente. En ce sens, la nomination de Madame Alexandra Waeber, qui est germanophone, bien que maîtrisant le français, n’a pas répondu aux attentes. Indépendamment de ses compétences professionnelles, elle n’est pas imprégnée de la culture francophone et des aspirations du personnel oeuvrant pour et dans le Jura bernois. A l’évidence, le rôle que jouait jusqu’ici le canton de Berne aux côtés des cantons romands en matière de formation continue n’est pas compris du tout par l’Office du personnel. La contribution que notre canton apportait à l’offre globale de formation des cantons romands semble même poser à ce point problème que l’Office du personnel a purement et simplement choisi de s’en dessaisir et de la déléguer au canton de Neuchâtel. Finances C’est en effet avec stupéfaction que j’ai appris que l’ensemble de la formation continue destinée au personnel francophone de l’administration bernoise avait été confié, dès le 1er janvier 2006, au Service des ressources humaines de la République et Canton de Neuchâtel! Cela signifie que, dès cette date, la section développement du personnel de la Direction des finances du canton de Berne ne proposera plus de cours du tout pour les agent-e-s francophones de l’Etat de Berne! Une telle décision est totalement inacceptable et constitue un affront majeur et une violation des droits des francophones du canton. Ce d’autant plus qu’elle a été prise: – sans consultation du Conseil régional, qui est compétent pour toutes les affaires concernant spécifiquement les francophones au sens de la LPJB (loi sur la participation du Jura bernois et de la population francophone du district de Bienne); – sans référence aucune à l’Accord du 25 mars 1994 instituant l’Assemblée interjurassienne et prévoyant la création d’institutions communes au Jura bernois et au canton du Jura; – sans consultation aucune des autres Directions cantonales. Par ailleurs, ce faisant, la Direction des finances bafoue les institutions cantonales sises dans le Jura bernois. Le programme de cours présenté par le Service des ressources humaines de la République et Canton de Neuchâtel révèle en effet que le CIP offre aujourd’hui déjà 50 à 60 pour cent de cours présentant une même thématique! A cela s’ajoute qu’il est à même de les offrir dans le Jura bernois, alors que le Service des ressources humaines du canton de Neuchâtel, les offrira, à quelques rares exceptions près, sur son site de Neuchâtel. Pour toutes ces raisons, je demande qu’il soit renoncé avec effet immédiat à déléguer au Service des ressources humaines de la République et Canton de Neuchâtel la formation continue du personnel francophone de l’administration bernoise. Je demande également que soit examinée la possibilité de confier au CIP la tâche de reprendre à sa charge ladite formation continue pour les francophones de l’administration cantonale, de même que les possibilités existantes d’organiser conjointement certains cours avec les cantons du Jura et de Neuchâtel et, le cas échéant, d’y associer le personnel des communes du Jura bernois et le personnel francophone de l’administration de la Ville de Bienne. (11 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 La présente motion est une motion ayant valeur de directive qui relève de la compétence exclusive du Conseil-exécutif en vertu de l’article 53, alinéa 3 de la loi du 6 novembre 1988 sur le Grand Conseil (Loi sur le Grand Conseil, LGC; RSB 151.21). Avec ce type de motion, le Conseil-exécutif dispose d’une latitude relativement importante quant au degré de réalisation des objectifs fixés, aux moyens à mettre en œuvre et aux autres modalités d’exécution du mandat. La responsabilité de la décision lui incombe également. Le Conseilexécutif prend position comme suit sur l’argumentation de la motionnaire et les différents points de la motion: 1. Le Conseil-exécutif souligne tout d’abord que le perfectionnement du personnel relève en premier lieu de la compétence des Directions et de la Chancellerie d’Etat ainsi que de leurs offices respectifs. À cet égard, ces unités administratives disposent généralement de trois possibilités. – organiser des séances de formation internes avec leurs propres ressources, si nécessaire et dans la mesure du possible avec l’assistance de l’Office du personnel; Finances 13 septembre 2005 – envoyer des collaborateurs et collaboratrices suivre des cours et séminaires proposés par des prestataires externes sur le marché privé de la formation; – utiliser l’offre de cours centralisée de l’Office du personnel, qui est disponible chaque année dans les deux langues officielles conformément à l’article 169 de l’ordonnance du 18 mai 2005 sur le personnel. L’offre de cours centralisée de l’Office du personnel, qui est destinée à la fois aux germanophones et aux francophones, comprend actuellement trois volets. – cours généraux portant sur des thèmes éprouvés dans les administrations publiques, qui sont généralement achetés à des prestataires spécialisés, – cours portant sur des besoins ou thèmes spécifiques du canton de Berne, – cours de langue. L’Office du personnel travaille depuis plus de dix ans en collaboration avec les cantons francophones voisins à l’organisation des cours généraux en langue française conformément aux lignes directrices de l’Espace Mittelland. Cette coopération a permis jusqu’ici de proposer chaque année au personnel francophone une dizaine de cours généraux aux contenus variés dans le programme de cours centralisé. Cette palette de formations comprenait un à six cours achetés directement par l’Office du personnel, les autres étant pris en charge par les cantons partenaires. Malgré cette approche, l’éventail de cours proposés en langue française était jusqu’ici forcément bien plus réduit que le programme offert aux germanophones, du fait d’une demande restreinte. Cet état de fait a été de plus en plus déploré, à juste titre, par le personnel francophone concerné de l’administration cantonale. Pour cette raison, l’Office du personnel a décidé, à titre d’essai, d’ouvrir en 2006 aux francophones de l’administration cantonale la palette de cours proposée par l’Office de la formation continue du canton de Neuchâtel sur des thèmes généraux (à l’exclusion des cours de langue et de ceux portant sur des sujets spécifiques au canton de Berne), et de renoncer ainsi à acheter lui-même certains cours au reste peu nombreux. Dans cette perspective, les cantons de Neuchâtel et de Berne ont créé avec diverses communes intéressées une « commission consultative des cours » dans laquelle sont représentées leurs administrations respectives. Cette commission a pour principale fonction d’établir un programme de cours à partir des propositions portant sur de nouvelles formations et des critiques exprimées vis-à-vis des cours existants. L’objectif consiste à mettre sur pied une offre optimale en termes de qualité et répondant aux besoins actuels. Le personnel est informé à la fois des cours dispensés en français et de ceux proposés en allemand. Ce “tronc commun” de l’offre de cours est également utilisé par le Département du personnel de la ville de Bienne. Le Conseil-exécutif peut donc attester formellement que les francophones disposent exactement des mêmes possibilités d’information sur les offres de perfectionnement que le reste du personnel cantonal. La brochure sur le perfectionnement est rédigée dans les deux langues, et le site Intranet de l’Office du personnel présente tous les cours dispensés en français sur une page distincte. En ce qui concerne les personnes chargées du perfectionnement, aucune différence n’est faite entre les régions linguistiques. Partout, les interlocuteurs dans ce domaine sont en premier lieu les services du personnel des unités administratives. Le Conseil-exécutif considère que l’on ne peut pas parler de « délégation » du perfectionnement du personnel francophone de l’administration cantonale, lorsqu’il s’agit de renoncer à acheter directement quatre à cinq cours généraux à des 557 prestataires privés et de proposer des places de cours correspondantes auprès de l’Office de la formation continue du canton de Neuchâtel. Il estime que les mesures adoptées, qui ont pour effet d’élargir l’éventail de cours proposés en multipliant leur nombre à peu près par trois, sont dans l’intérêt du personnel francophone. De ce fait, il n’entend pas mettre un terme sans nécessité, dans un avenir proche, à sa coopération efficace et de longue date avec les cantons voisins, notamment celui de Neuchâtel. Non seulement une telle décision serait offensante et préjudiciable aux rapports de bon voisinage, mais elle risquerait aussi au plan juridique de constituer une violation des accords conclus – avec d’éventuelles incidences financières à la clé. Le Conseil-exécutif prend acte de l’insatisfaction vis-à-vis des possibilités de perfectionnement existantes qui s’exprime apparemment chez une partie du personnel francophone de l’administration cantonale. Il relève toutefois que ce problème n’a jamais été abordé en aucune manière à la Conférence des responsables du personnel des Directions et de la Chancellerie d’État (PEKO). En revanche, la PEKO a pris connaissance sans aucune objection des informations concernant le projet de renforcer la coopération avec le canton de Neuchâtel, début 2005. Le Conseil-exécutif considère par ailleurs qu’il est normal, compte tenu de son niveau d’intervention, que le Conseil régional n’ait pas été consulté sur cette question. Ni l’article 10 de la loi du 19 janvier 1994 sur le renforcement de la participation politique du Jura bernois et de la population francophone du district de Bienne (Loi sur la participation politique, LPJB; RSB 104.1), ni le chiffre 3 de l’ACE 0004/01 “Conseil régional, droits de participation, améliorations transitoires”, n’indiquent que le perfectionnement du personnel cantonal relève du Conseil régional du fait de son importance au plan de la politique régionale. Le Conseil-exécutif est disposé, en vue de l’élaboration de l’offre de cours 2007, à envisager la réalisation d’un sondage sur les besoins du personnel francophone de l’administration cantonale en matière de perfectionnement. Ce sondage comprendrait non seulement l’opinion du personnel concerné, mais aussi le point de vue de la hiérarchie et des responsables du personnel compétents pour le perfectionnement de ces agents et agentes cantonaux. Une telle étude s’avère également nécessaire dans la perspective de la facturation interne des cours de formation qui est prévue dans le cadre de NOG 2000. Les résultats de ce sondage pourraient servir de base à l’élaboration future du programme de cours. Compte tenu des conflits d’intérêts qui ne sont pas à exclure (le CIP étant potentiellement prestataire de cours de formation et de perfectionnement, y compris en matière de développement des cadres), le Conseil-exécutif estime toutefois qu’il ne serait pas opportun de confier au CIP de Tramelan le soin de réaliser une telle étude. 2. Le Conseil-exécutif est prêt à reconsidérer la forme de coopération mise en place entre l’Office du personnel et les cantons francophones voisins de l’Espace Mittelland ainsi que le CIP. En même temps, l’Office du personnel continue à utiliser lorsque c’est possible les infrastructures du CIP de Tramelan pour réaliser des cours de perfectionnement dans les deux langues officielles. Des entretiens sont prévus au second semestre 2005, avec le concours de la Direction de l’instruction publique, afin d’étudier la possibilité de renforcer la coopération entre le CIP de Tramelan et l’Office du personnel. La motionnaire demande au Conseil-exécutif de présenter un organigramme clair des personnes chargées du perfectionnement des francophones de l’administration cantonale à l’Office du personnel, avec mention des tâches respectives de chacune d’elle: 558 13 septembre 2005 La langue française est prise en compte à tous les niveaux et dans différentes sections de l’Office du personnel, puisque plusieurs personnes bilingues ou de langue maternelle français y ont leurs activités. Cela vaut notamment pour l’adjoint du chef de l’office, qui est un Romand parfaitement bilingue. La section Développement du personnel, santé et affaires sociales (DSS) de l’Office du personnel, qui s’occupe de la formation continue, a toujours tenu à compter dans ses rangs au moins une personne bilingue. A la suite du départ de Madame Liliane Leuenberger, ce principe a été suivi par l’engagement d’une collaboratrice qui, outre ses activités de conseil ordinaires, est également engagée dans le domaine de la formation continue des collaboratrices et collaborateurs francophones, ce qui l’a amenée notamment à prendre part à la rencontre du “Cercle des cadres francophones” du 8 mars dernier. L’Office du personnel tiendra compte de la préoccupation exprimée dans la motion et désignera dorénavant dans son organigramme les personnes responsables de la formation continue du personnel de langue française. Proposition Point 1: rejet. Points 2 et 3: adoption sous forme de postulat. Point 4: rejet. Mme Béatrice Devaux Stilli, Orvin (PRD). Avant de développer plus avant les divers éléments de la présente motion, je crois important de vous rappeler ici que j’ai été durant près de sept ans cadre de l’administration cantonale et que je connais donc bien le problème. J’ai en effet fréquenté un certain nombre de cours organisés tant pour les seuls francophones du canton que des cours organisés en commun avec les autres cantons francophones et je les ai appréciés à leur juste valeur. Ce n’est pas ici mon propos de remettre en question la collaboration intercantonale, vous savez tous combien j’y suis attachée. Il me paraît juste de poursuivre dans cette voie avec les autres cantons romands, lorsqu’en matière de formation continue la masse critique n’est pas atteinte dans notre région. Toutefois, j’ai ressenti comme un véritable choc l’information selon laquelle l’Office du personnel du canton de Berne entendait confier en totalité la formation continue du personnel de l’administration cantonale au Service des ressources humaines du canton de Neuchâtel. Non pas que j’aie la moindre crainte sur la qualité de la palette des cours qui seraient desservis, je suis au contraire persuadée qu’elle serait excellente. Ce qui m’a stupéfiée, c’est l’idée que la formation continue du personnel francophone pouvait être considérée comme à ce point insignifiante que l’on pourrait en quelque sorte, je me permets l’expression, la refiler sans autre au canton de Neuchâtel. Ceci dans un canton dont la Constitution précise le rôle bilingue et le rôle de pont entre les communautés linguistiques en Suisse. Cela était pour moi inacceptable. L’autre élément qui m’a fait réagir et qui est à l’origine de cette motion est que le programme de formation présenté par le Service des ressources humaines du canton de Neuchâtel compte entre 50 et 60 pour cent de cours actuellement déjà proposés par le Centre interrégional de perfectionnement de Tramelan, le CIP, lequel est sans doute un des centres si ce n’est le centre de formation continue le plus important de Suisse. Le canton de Berne participe au financement du CIP, il me paraissait donc incroyable que l’Office du personnel du canton de Berne ne se soit pas approché du CIP, pour voir dans quelle mesure celui-ci était en mesure d’offrir à certains collaborateurs des cours pour les francophones de l’administration, là où le nombre de participants était bien entendu suffisant, plutôt que de le confier sans autre à un canton tiers, lequel serait rémunéré pour cela. Finances Enfin, vu de l’extérieur, la présence francophone à l’Office du personnel me paraissait de moins en moins réelle. Toutes ces raisons m’ont incitée, je vous l’ai dit, à déposer la présente motion. Ces raisons ont aussi pour conséquence que le Conseil régional, par sa section Finances, a rencontré le directeur des finances, Monsieur Gasche, et ses collaborateurs dans le courant du mois d’août. La franche discussion qui a eu lieu a permis de constater (1) que la Direction des finances n’a jamais eu l’intention de se dessaisir du dossier de la formation continue des francophones, ce qui est réjouissant (2) que des contacts, et là aussi c’est là pour moi un réel facteur de satisfaction, ont désormais été pris, et il était temps, avec le Centre interrégional de perfectionnement pour envisager certaines collaborations (3) qu’une présence francophone existait bel et bien à l’Office du personnel et (4) que des cours où une masse critique n’était pas suffisante pour le seul canton de Berne allaient être mis sur pied en collaboration avec le canton de Neuchâtel. De manière générale, les informations données par M. le conseiller d’Etat Gasche lors de la séance qui a eu lieu avec le Conseil régional me donnent satisfaction. J’insiste néanmoins ici sur le fait que le canton de Berne, par son Office du personnel, avec la collaboration du CIP le cas échéant, ne perde pas de vue qu’il peut lui aussi un rôle d’initiateur, c’est-à-dire qu’il peut lui aussi proposer des cours à l’intention des francophones des autres cantons romands, plutôt que d’être simplement consommateur des cours qu’offrent les autres cantons romands. Pour toutes ces raisons, et en remerciant encore une fois M. Gasche d’avoir pris la peine d’informer le Conseil régional, je retire le point 1 de ma motion et je suis d’accord avec la proposition du Conseil-exécutif d’accepter les points 2 et 3 comme postulat et le point 4 comme motion. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. Vote Pour l’adoption des chiffres 2 et 3 sous forme de postulat et du chiffre 4 sous forme de motion 120 voix Contre 0 voix 1 abstention 139/2005 Interpellation urgente Jaggi, Thoune (PS) – Qui décide les modifications de la loi dans le canton de Berne ? Texte de l’interpellation du 13 juin 2005 Dans la loi sur les impôts, à l’article 20, le Grand Conseil du canton de Berne prévoit notamment que les primes pour ancienneté de service ne sont imposables que pour la part du montant qui dépasse 3000 francs, cette exonération ne pouvant toutefois être revendiquée que tous les cinq ans. Cette er loi est entrée en vigueur le 1 janvier 2001. Dans son Guide général 2004 pour la déclaration d’impôts des personnes physiques, en page 19, l’Intendance des impôts du canton de Berne précise ce qui suit : « Attention : le montant en franchise d’impôt disparaîtra dès l’année fiscale 2005 car il est contraire aux dispositions de la loi fédérale sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID) ». Le Grand Conseil, tout comme la commission consultative, était au fait de cette « contradiction », ce qui n’a pas empêché l’adoption de la franchise d’impôt de 3000 francs à l’article 20. Il convenait d’instaurer une certaine justice fiscale Finances 13 septembre 2005 par rapport aux contribuables qui touchent leur prime pour ancienneté de service sous la forme de vacances, cet avantage en nature n’étant pas imposable. Je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : er 1. L’Intendance des impôts a-t-elle supprimé, au 1 janvier 2005, la franchise d’impôt de l’article 20 de la loi sur les impôts ? Si tel est le cas, sur la base de quelle disposition légale ou constitutionnelle ? 2. Si tel n’est pas le cas, une modification de la loi, avec effet er rétroactif au 1 janvier 2005, sera-t-elle soumise au Grand Conseil avant fin 2005 ? 3. D’autres cantons ont-ils ancré une disposition semblable dans leur loi fiscale ? Si tel est le cas, − de quels cantons s’agit-il ? − ces cantons ont-ils supprimé la franchise d’impôt de leur er loi fiscale à compter du 1 janvier 2005 ? 4. En cas de suppression de la franchise d’impôt, quelles mesures le Conseil-exécutif envisage-t-il pour assurer une justice fiscale entre les contribuables qui touchent une prime d’ancienneté en espèces et ceux qui la touchent sous forme de vacances ? Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Dans sa décision du 17 février 2004, la Commission des recours en matière fiscale du canton de Berne établit que la franchise d’impôt relative aux primes d’ancienneté de l’article 20, alinéa 1 de la loi bernoise du 21 mai 2000 sur les impôts (LI ; RSB 661.11) n’est pas légale. Cette disposition cantonale ne serait pas compatible avec le droit supérieur que forme la loi fédérale du 14 décembre 1990 sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID ; RS 642.12), laquelle se fonde sur une notion globale du revenu et règle les déductions de manière exhaustive. La Commission s’appuie en outre sur l’article 49, alinéa 2 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 (Cst. ; RS 101), selon lequel le droit fédéral prime le droit cantonal qui lui est contraire. Elle précise qu’une disposition fiscale, comme celle régissant la prime d’ancienneté, cesse d’être applicable dès l’instant où les autorités judiciaires constatent qu’elle est contraire au droit fédéral. Elle ajoute que l’administration ne doit pas seulement se baser sur le droit formel pour appliquer la loi mais doit également tenir compte de la jurisprudence pour autant qu’elle diverge, comme en l’espèce, du texte de loi. Question 1 La disposition déclarée non conforme au droit fédéral restera inscrite dans la loi sur les impôts jusqu’à son abrogation à l’occasion de la prochaine révision de la loi sur les impôts prévue en 2008. La modification d’un acte législatif ne peut intervenir qu’à l’occasion de la procédure législative ordinaire, quel que soit le nombre d’articles à modifier. Selon cette procédure, le Conseil-exécutif doit présenter un projet au Grand Conseil, projet que doivent ensuite approuver les instances compétentes à l’occasion de la procédure parlementaire et, le cas échéant, d’une votation populaire. Etant donné que la loi sur les impôts doit être modifiée en 2008 suite à l’adoption de diverses motions, il apparaît peu judicieux de demander dès aujourd’hui au parlement de modifier un seul article sans attendre cette révision. Etant clairement établi que le droit fédéral s’applique directement lorsque le droit cantonal le viole (art. 49, al. 2 Cst.), cette procédure est légale et correspond d’ailleurs à la pratique actuelle. Question 2 Comme l’explique la réponse à la première question, il n’est pas raisonnable de modifier dès aujourd’hui la disposition de l’article 20, alinéa 1 LI relative à l’imposition des primes 559 d’ancienneté. La loi ne sera donc pas modifiée en ce sens er avant la fin de l’année avec effet rétroactif au 1 janvier 2005. Cette disposition légale régissant la franchise d’impôt relative aux primes d’ancienneté ne sera toutefois plus appliquée. Question 3 Aucun autre canton ne connaît de réglementation similaire à la disposition bernoise régissant l’imposition des primes d’ancienneté. Dans le canton du Valais, une franchise d’impôt de 4 000 francs est toutefois pratiquée en taxation. A notre connaissance, cette pratique n’a pas été contestée à ce jour. Question 4 La prime d’ancienneté perçue en numéraire constitue un revenu imposable au sens de l’article 7, alinéa 1 de la loi fédérale sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID; RS 642.14). Perçue sous forme de vacances supplémentaires, la prime d’ancienneté n’augmente en revanche pas la capacité contributive de son bénéficiaire, car les congés ne sont pas considérés comme des revenus imposables au sens de la LHID (Höhn/Waldburger, Steuerrecht, tome I, 9. A. Berne/Stuttgart/Vienne 2001, § 14 N. 34). En vertu de l’article 1, alinéa 1 LHID, ces principes d’harmonisation fiscale fixés par le législateur fédéral valent également pour le canton de Berne et les autorités fiscales de notre canton doivent donc aussi les appliquer. Le président. Monsieur Jaggi n’est pas satisfait de la réponse obtenue. Il s’exprime brièvement. M. Heinz Jaggi, Thoune (PS). Je viens de parler de mon interpellation il n’y a pas plus d’une heure. J’aurais bien aimé l’ouverture d’une discussion mais vu la situation, j’admets qu’elle n’apporterait rien. L’article auquel j’ai fait allusion n’est pas le seul à ne pas être compatible avec la loi fédérale du 14 décembre 1990 sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes. Je me demande quand la Commission des recours en matière fiscale du canton de Berne remarquera qu’il existe d’autres articles de loi dans le même cas et entreprendra de les supprimer… 052/2005 Motion Gagnebin, Tramelan (PS) – Imposition des retraités Texte de la motion du 21 février 2005 1. Le Conseil-exécutif est chargé de présenter au Grand Conseil divers modèles permettant de corriger l’imposition manifestement excessive en regard des autres cantons qui frappe les retraités des classes de revenus inférieurs (jusqu’à un revenu brut de 50 000 francs au maximum). 2. Les modèles doivent prévoir la neutralité des coûts pour les communes et le canton. Développement En règle générale, et contrairement à certaines affirmations, le niveau de la fiscalité dans le canton de Berne peut être qualifié de satisfaisant, compte tenu aussi des charges particulières liées aux caractéristiques géographiques, culturelles et socio-économiques. Toutefois, il apparaît que les retraités des classes de revenus inférieurs sont particulièrement lourdement taxés dans notre canton, ce qui ne manque pas de susciter bon nombre de réactions d’incompréhension. La comparaison entre les cantons romands est à cet égard éloquente. C’est ainsi que, pour un revenu brut de 50 000 560 13 septembre 2005 francs, deux conjoints âgés de plus 65 ans (mais un seul contribuable) devront s’acquitter en moyenne de 5540 francs dans le canton de Berne, contre seulement 4880 francs à Fribourg, 4670 dans le canton de Vaud, 3360 à Neuchâtel ou même… 195 francs à Genève. Seul le canton du Jura est plus cher (5995), toujours en moyenne. Les différences sont par contre beaucoup moins frappantes, voire inexistantes pour les rentiers qui bénéficient de revenus plus élevés. C’est pourquoi cette motion demande expressément que d’éventuels aménagements soient ciblés et ne bénéficient qu’à la catégorie de contribuables qui peut, non sans de sérieux arguments, se considérer comme la grande victime de la nouvelle loi sur les impôts. Compte tenu des incertitudes qui prévalent quant aux finances des collectivités publiques, il apparaît en outre indispensable que, dans un souci de solidarité, ces aménagements n’entraînent globalement aucune diminution de recettes pour le canton et les communes. (4 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 1. Rappel L’imposition des retraités varie d’un canton à l’autre. Ainsi, certains cantons privilégient fiscalement les retraités du fait de leur statut alors que d’autres ne font aucune différence entre les personnes touchant des rentes et celles touchant d’autres revenus. Le privilège fiscal dont bénéficient les retraités consiste en une fiscalité moindre de leurs rentes et en l’octroi de déductions sociales fondée sur leur âge ou la nature de leurs revenus (en l’occurrence, rentes). 2. Situation dans le canton de Berne et possibilité d’éventuelles réformes Depuis le milieu des années cinquante, le canton de Berne applique le modèle dit vaudois en matière de cotisations et de versements de la prévoyance professionnelle. Selon ce modèle, toutes les cotisations à la prévoyance professionnelle étaient intégralement déductibles fiscalement bien avant l’entrée en vigueur de la LPP. En contrepartie, les prestations sont intégralement imposables au moment de leur versement. Les cantons où la déduction des cotisations de la prévoyance professionnelle n’existait pas avant l’introduction de la LPP appliquent encore des dispositions transitoires prévoyant un taux d’imposition réduit pour les rentes. Donc, si nous comparons aujourd’hui les revenus des retraités en faisant abstraction de ces déductions, les chiffres ne sont pas à l’avantage du canton de Berne, preuve en est le tableau suivant: 1) Indice de la charge fiscale 2003, couples de retraités (Suisse) Rente Indice 20 000 64,8 30 000 146,6 40 000 152,2 50 000 145,4 60 000 151,7 80 000 143,8 100 000 139,5 150 000 134,6 200 000 131,9 300 000 130,2 Finances Le relèvement de la déduction pour revenus modiques permettrait de réduire la charge fiscale des retraités touchant des revenus bruts de 0 à 50 000 francs. Mais la charge fiscale pesant sur les autres personnes contribuables touchant de petits revenus baisserait également, ce qui entraînerait une importante diminution des recettes fiscales des communes et du canton. De surcroît, la fiscalité de ces catégories de revenus a dans l’ensemble chuté nettement en dessous de la moyenne suisse, ainsi que le démontre le tableau ci-dessous, prenant pour exemple une personne mariée vivant dans le canton de Berne avec deux enfants: 2) Personne mariée, 2 enfants, touchant un salaire (canton de Berne) Salaire brut Indice 20 000 – 30 000 – 40 000 21,0 50 000 83,7 60 000 111,1 80 000 128,9 100 000 123,8 150 000 119,1 200 000 116,2 300 000 114,0 Dès lors, le canton de Berne n’a actuellement qu’une infime marge de manœuvre pour décider d’éventuels allégements fiscaux ciblés, d’autant que sa situation en politique financière continue d’être tendue. N’oublions pas par ailleurs que le Grand Conseil a adopté, en novembre 2004 déjà, la modification d’actes législatifs fiscaux cantonaux visant l’abaissement, dès 2005, de la fiscalité des prestations en capital de la prévoyance et la suppression, dès 2006, de l’impôt sur les successions et donations pour les descendants directs. En conséquence, le Conseil-exécutif veut utiliser le peu de moyens financiers à disposition pour réduire les impôts des couches de la population à la fiscalité particulièrement élevée en comparaison des autres cantons, par exemple les familles et la classe moyenne. C’est d’ailleurs dans ce sens que vont les motions déposées dernièrement, par exemple, la motion Brand (UDC) du 15 novembre 2004 intitulée « RPT et baisse des impôts » (M 276/04) et adoptée par le Grand Conseil le 23 février 2005, la motion Erb / Haas (PRD) du 22 mars 2005 intitulée « Réduction modérée de l’impôt sur le revenu » (M 70/05) et la motion Guggisberg / Brand (UDC) du 20 juin 2005 intitulée « Allégements fiscaux ciblés en faveur des familles et des classes moyennes » (M 165/05). Le Conseilexécutif n’a pas encore répondu aux deux dernières motions. 3. Principes constitutionnels valant pour l’imposition des rentes Dans le domaine des impôts, l’égalité devant la loi se traduit par les principes de la généralité et de l’uniformité de l’imposition, ainsi que par le principe de la proportionnalité de la charge fiscale par rapport à la capacité contributive (art. 127, al. 2 de la Constitution fédérale [Cst; RS 101], art. 104, al. 1 de la Constitution du canton de Berne [Const; RSB 101.1]). Le principe de l’imposition selon la capacité contributive implique que toute personne doit contribuer aux besoins financiers de l’Etat en fonction de ses ressources et de sa situation personnelle, dont découle sa capacité contributive (ATF 114 Ia 221, cons. 2c). La capacité contributive corres- Finances 13 septembre 2005 pond essentiellement au revenu réalisé par la personne contribuable sur une période donnée. Depuis la révision fiscale de 2001, le canton de Berne impose également les retraités en fonction de leur capacité contributive, ainsi qu’il en a le mandat constitutionnel. L’imposition se fonde dès lors sur le revenu disponible indépendamment du statut de la personne le touchant et en ne tenant compte que du nombre de personnes vivant de ce revenu. C’est en supprimant la déduction générale accordée aux personnes âgées et aux personnes infirmes et en introduisant simultanément la déduction pour revenus modiques que la révision fiscale de 2001 a consacré l’application à tous du principe de l’imposition d’après la capacité contributive. A revenus comparables, les retraités sont donc désormais traités de la même manière que les actifs touchant un revenu du travail. Cette égalité de traitement s’imposait en particulier à cause de la similarité de la situation des actifs disposant d’un revenu modique et ayant des obligations familiales et de celle des ménages de retraités à même capacité économique. Comme le principe de l’imposition d’après la capacité contributive est 561 considéré en Suisse comme dérivant du principe de l’égalité de traitement, les cantons qui n’auraient pas encore supprimé les déductions cantonales octroyées aux personnes âgées et aux personnes infirmes devront certainement le faire à la longue. Le Conseil-exécutif n’envisage donc pas la réintroduction (anticonstitutionnelle) d’une déduction pour personnes âgées et personnes infirmes. Le tableau comparatif des charges fiscales présenté ci-après montre aussi que l’égalité de traitement des retraités et des actifs disposant d’un revenu identique, qui prévaut dans le canton de Berne, est tout à fait conforme au principe de l’imposition d’après la capacité contributive. Pour les couples mariés, le tableau tient compte du revenu net, c’est-à-dire du revenu brut après déduction des cotisations aux assurances sociales (AVS/AI/AC/CP) et des frais professionnels forfaitaires. De telles comparaisons des charges des personnes touchant une rente et de celles touchant un revenu ne sont en effet fiables qu’à condition de se fonder sur le revenu dont disposent effectivement les actifs et non pas de leur revenu brut: Comparaison des charges des actifs et des retraités (canton de Berne 2004): 3) Charge des impôts cantonal, communal (chef-lieu cantonal) et paroissial Couple marié disposant d’un salaire (un seul revenu) Nombre d’enfants: 0 REVENU IMPÔT EN % NET 20 000 286 30 000 1 554 40 000 3 477 50 000 5 579 60 000 7 540 80 000 11 787 100 000 16 408 150 000 29 078 200 000 42 563 300 000 71 412 Couple marié disposant d’une rente AVS et d’une pension Nombre d’enfants: 0 RENTE IMPÔT EN % 1,43 5,18 8,69 11,16 12,57 14,73 16,41 19,39 21,28 23,80 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 80 000 100 000 150 000 200 000 300 000 4. Conclusion et proposition Seule une augmentation de la charge fiscale pesant sur les revenus moyens et/ou supérieurs permettrait de réaliser la neutralité des coûts demandée par l’auteur de la motion pour les communes et le canton. Mais, vu sa position par rapport aux autres cantons, le canton de Berne ne peut pas se permettre d’augmenter la charge fiscale de cette couche de la population. Comme exposé sous chiffre 2, il n’est pas opportun non plus d’augmenter la déduction pour revenus modiques. La réglementation actuelle prévoit du reste une égalité de traitement de tous les revenus, quelle que soit leur source. Elle est donc conforme au principe constitutionnel de l’imposition d’après la capacité contributive fondé sur le principe de l’égalité de traitement. Privilégier l’un ou l’autre individu est incompatible avec ce principe tout comme il est impossible de privilégier également tous les individus sans impact sur les coûts. Au vu des motifs exposés ci-avant, le Conseil-exécutif propose de rejeter la présente motion. Proposition: rejet de la motion M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS). En 2001, le Grand Conseil a révisé en profondeur la loi sur les impôts. En parti- 119 1 249 3 028 5 147 7 109 11 297 15 871 28 499 41 953 70 770 0,59 4,16 7,57 10,29 11,85 14,12 15,87 19,00 20,98 23,59 Différence IMPÔT -167,45 -305,25 -448,50 -431,50 -431,50 -489,40 -536,75 -578,90 -610,45 -642,00 EN % -58,53 -19,64 -12,90 -7,73 -5,72 -4,15 -3,27 -1,99 -1,43 -0,90 culier, il a supprimé la déduction générale accordée aux personnes retraitées. On avait considéré à l’époque que la précarité dans laquelle avaient longtemps vécu les contribuables retraités n’était plus une règle générale désormais. Il existe certes aujourd’hui bon nombre de retraités qui jouissent d’un niveau de vie tout à fait acceptable, en regard de celui que connaissent beaucoup d’actifs. Toutefois, si on était conscient que les retraités compteraient parmi les perdants de la nouvelle loi, on avait sans doute sous-estimé l’ampleur de la hausse qui frapperait cette catégorie de la population. La coupe a été particulièrement amère pour les retraités de condition modeste, en moyenne, et notamment pour ceux dont le revenu brut se situe entre 30 000 et 50 000 francs. Les comparaisons faites avec d’autres cantons sont particulièrement frappantes, puisque pour un même revenu brut de 50 000 francs le retraité genevois s’acquittera de 195 francs seulement, tandis que l’imposition du retraité bernois s’élèvera à 5540 francs. Les comparaisons avec bon nombre d’autres cantons sont certes moins criantes, mais il n’en demeure pas moins que tous les cantons romands connaissent une imposition plus faible, à l’exception notable du canton du Jura. Au moment de déposer la présente motion, je n’ignorais ni les dispositions du droit fédéral ni le contenu des débats que 562 13 septembre 2005 le Grand Conseil avait consacrés tant à la révision de la loi sur les impôts qu’à la motion que notre collègue Walter Boss avait déposée en son temps. C’est pourquoi les aménagements que je demande concernent exclusivement les retraités dont le revenu brut n’excède pas 50 000 francs, c’est-àdire la catégorie de retraités pour lesquels les inégalités sont particulièrement criantes en regard du reste des cantons suisses. Par ailleurs, compte tenu des incertitudes qui prévalent quant aux finances des collectivités publiques, je tiens à ce que ceux-ci soient globalement neutres pour le canton et les communes. C’est volontairement aussi que je reste vague pour ce qui concerne l’ampleur de la correction qu’il est possible d’accorder, comme pour ce qui concerne les moyens d’y parvenir, en assurant cette fameuse neutralité des coûts pour les collectivités publiques. ll m’apparaît évidemment assez clair qu’il devrait s’agir ici d’un renforcement modeste de la progressivité de l’impôt. Dans sa réponse, le Conseil-exécutif se réfère essentiellement au principe constitutionnel de l’imposition d’après la capacité contributive, fondée sur l’égalité de traitement. Je reconnais en tant que telle la pertinence de l’argument, mais à l’égalité de traitement à l’intérieur des frontières cantonales vient s’opposer une inégalité parfois criante, on l’a vu, en regard de l’imposition pratiquée dans d’autres cantons. Or, à réitérées reprises, tant le Conseil-exécutif que le Grand Conseil ont affiché leur volonté de rapprocher la fiscalité bernoise de la moyenne des cantons suisses. Pour notre part, nous estimons que cela devrait être vrai, en priorité, pour les revenus modestes, ce qui est d’ailleurs le cas je reconnais, sauf justement pour les retraités. Il apparaît en outre que de nombreuses années s’écouleront encore jusqu’à ce que tous les cantons aient supprimé les déductions générales octroyées aux retraités et aux personnes âgées, ce d’autant plus que la Confédération marque bien peu d’empressement et ne dispose en fait que de fort peu de moyens pour faire appliquer notamment les dispositions de la loi sur l’harmonisation fiscale. Autre argument invoqué par le Conseil-exécutif, la faible marge de manœuvre dont le canton dispose en matière financière. Argument certes pertinent, lui aussi, dont on se demande cependant pourquoi il n’a pas été invoqué en novembre 2004, lorsque le Grand Conseil a dans sa majorité décidé par exemple de la suppression d’un impôt sur les successions pour les descendants directs, mesure dont on sait qu’elle profite essentiellement aux contribuables les plus aisés. Je rappellerais encore que, en raison de leur santé moins robuste, de leur difficulté à se déplacer, de nécessaires aménagements à apporter à leur appartement et j’en passe, les retraités, et surtout les retraités de la classe d’âge supérieure, voient leurs frais augmenter sans qu’il soit possible toujours de les déduire ou sans qu’ils soient pris en charge par les assurances. Il est évident que cette motion par ailleurs ne s’oppose pas à une amélioration de la situation des familles, même si là évidemment nous aurons vraisemblablement une approche toute différente de celle qu’ont les partis bourgeois et que nous nous battrons pour que ce soit bel et bien au travers d’un rabais d’impôt les familles de condition modeste que cette révision permette d’aider. En conclusion, et même si je reconnais en partie la pertinence des arguments invoqués par le Conseil-exécutif, dont je regrette cependant qu’ils ne soient ni mis en pratique dans les autres cantons, ni d’autre part lorsque notre organe a à se prononcer sur d’autres baisses d’impôts, je vous prie d’accepter cette motion et de faire un geste à l’égard des personnes de condition modeste ayant plus de 65 ans dans ce canton. M. Blaise Kropf, Berne (JA!). Le groupe VS vous invite à refuser la motion Gagnebin. Notre argument principal est le Finances suivant : il y a quelques années dans le cadre de la révision de la loi sur les impôts, notre groupe n’était pas du tout d’accord avec la conception du tarif fiscal et des possibilités de déduction. Et pourtant, nous estimons qu’il ne faut pas constamment modifier l’édifice en intervenant sur les possibilités de déductions. Nous avons défendu cette position lorsqu’il a été question du contre-projet à l’initiative fiscale demandant des baisses d’impôts pour contribuables disposant de revenus importants et nous adoptons la même attitude maintenant qu’il s’agit de possibilités de déductions pour les personnes âgées. Ne serait-il pas aussi légitime d’envisager des mesures similaires pour les familles avec enfants ? Nous vous prions donc de rejeter cette intervention. M. Heinz Suter, Muri (PS). Le groupe socialiste accepte cette motion sans réserve en remerciant le gouvernement de sa réponse exhaustive. Le motionnaire renonce à privilégier une solution mais demande au Conseil-exécutif d’étudier différents modèles et de les soumettre au parlement. Cette intervention nous donne une chance d’examiner globalement ce sujet avant de prendre une décision définitive. C’est dans ce sens que nous vous demandons d’accepter la présente motion. M. Niklaus Gfeller, Rüfenacht (PEV). L’auteur de la motion veut soulager l’imposition des retraités. Auparavant nous avions, par le biais de la déduction générale accordée aux personnes âgées et aux personnes infirmes, un instrument calqué sur le principe de l’arrosoir. La comparaison avec les autres cantons montre effectivement une inégalité flagrante. Le groupe PEV rejette cette motion à une importante majorité. Selon le motionnaire, les aménagements demandés ne devraient entraîner globalement aucune diminution des recettes fiscales. Nous ne voyons pas pourquoi reporter l’augmentation de la charge fiscale qui en découlerait sur les contribuables moyens qui sont déjà fortement imposés par rapport au reste de la Suisse. Les retraités disposent d’ailleurs de déductions dans leurs activités de loisirs, privilèges qui ne sont pas accordés aux familles. C’est pourquoi nous vous prions de rejeter à votre tour cette intervention. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Lors des débats menés au cours des dernières sessions, il est apparu clairement que les petits revenus sont privilégiés par rapport aux revenus moyens. Les aménagements demandés ne feraient qu’accentuer cette inégalité. C’est donc à l’unanimité que le groupe UDC rejette cette intervention. M. Hans-Ulrich Käser, Münchenbuchsee (PRD). Le groupe PRD rejette cette motion et se rallie aux arguments développés par le gouvernement dans sa réponse. Il n’est pas très sensé de comparer l’imposition des retraités dans notre canton avec celle pratiquée dans les cantons romands. C’est à l’échelle suisse qu’il faut mener les comparaisons. M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS). Je suis un peu surpris et déçu de l’attitude de l’Alliance verte et sociale, dans la mesure où son argument, selon lequel la motion que j’ai déposée ne serait pas compatible avec la systémique de la loi actuelle, me paraît relativement peu pertinent: Finalement lorsqu’un système est mauvais et génère des inégalités, il faut chercher des moyens d’y remédier. Je rappellerais ici que j’ai proposé que le Conseil-exécutif présente des modèles, et je n’ai pas, et c’est volontaire, voulu être trop rigoureux et trop précis. Pour ma part, il est vrai qu’il me semble plus Finances 13 septembre 2005 logique d’aller en direction d’une augmentation de la progressivité de l’impôt, mais encore une fois la porte restait ouverte, raison pour laquelle je ne comprends pas ici l’argumentation de M. Kropf. En ce qui concerne les arguments évoqués par mes préopinants issus des partis bourgeois – j’avoue qu’il y en a un certain nombre que je pourrais resservir à l’occasion – comme l’écart à l’intérieur du canton plus important que l’écart par rapport aux cantons voisins, je me permets de rappeler à Monsieur Käser que c’est exactement l’inverse qui a été dit à réitérées reprises au cours des nombreux débats que nous avons eus sur la politique fiscale et la politique financière dans ce canton depuis que j’ai l’honneur d’appartenir à cet organe. Encore une fois, je constate ici, pour une catégorie de population précise, une discrépance manifeste par rapport à la pratique dans un certain nombre d’autres cantons. C’est une réalité qui est mal comprise par cette population, ce d’autant plus qu’ils ont vu leur situation se détériorer notoirement avec l’introduction de la nouvelle loi. Par conséquent, il me paraissait licite que l’on recherche encore une fois, j’insiste là-dessus, des moyens de corriger ceci, dans l’intérêt d’une catégorie de personnes qui a véritablement fait les frais de la nouvelle loi sur les impôts. M. Urs Gasche, Directeur des finances. Cette intervention repose sur une acceptation qui n’est plus de mise aujourd’hui, à savoir que les retraités doivent vivre dans des conditions modestes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est un fait qu’on ne peut contester. Nous devons utiliser le peu de liberté dont nous disposons en matière de déductions fiscales dans les domaines où nous figurons trop haut dans les comparaisons. Et c’est justement le cas en ce qui concerne les moyens et hauts revenus. Le Grand Conseil a toujours adopté l’attitude d’intervenir là où nous étions mal notés dans les comparaisons avec les autres cantons. C’est dans cette perspective que je maintiens notre proposition de refus de cette motion. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 34 voix 97 voix 10 abstentions 027/2005 Interpellation Aellen, Tavannes (PSA) – Garder la Fédération internationale de gymnastique à Moutier Texte de l’interpellation du 14 février 2005 Dernièrement, la presse régionale s’est fait l’écho des démêlés entre la Fédération internationale de gymnastique (FIG) et l’autorité cantonale de taxation. Berne réclame à la FIG des arriérés d’impôts de plus d’un million de francs alors que depuis plus de 60 ans elle est installée en Suisse. La FIG a toujours payé des taxes et des impôts sur ses biens, notamment sur l’hôtel qu’elle possède à Moutier. Environ vingt personnes sont engagées par cette institution et paient naturellement des impôts. Jamais le canton n’a réclamé des impôts sur les principaux revenus de la FIG. Même s’il n’existe aucune décision concernant une exonération quelconque, la FIG a toujours bénéficié des dispositions de l’article 83 de la loi sur les impôts. La Fédération internationale de ski (FIS) a son siège à Oberhofen et n’est pas inquiétée. 563 Le gouvernement est prié de répondre aux questions suivantes. 1. Les affirmations parues dans la presse sont-elles véridiques? 2. Quelles sont les raisons qui poussent l’autorité de taxation à entreprendre ces démarches? 3. A part la FIG et la FIS, y a-t-il d’autres fédérations internationales qui ont leur siège dans le canton de Berne? 4. Comment sont-elles traitées fiscalement? 5. Le gouvernement est-il conscient de l’importance du siège de la FIG à Moutier? 6. Quelles démarches entend-il entreprendre pour que ce cas soit réglé politiquement et que la FIG ne quitte pas notre canton? Urgence refusée le 21 février 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Question 1 Il est exact que la première décision de taxation que l’Intendance des impôts a adressée à la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) portait sur les années 1995 à 2001. La FIG a contesté cette décision par voie de réclamation. La procédure de réclamation a donné lieu à plusieurs entretiens avec l’Intendance des impôts et le Directeur des finances pour tenter de régler l’exonération d’impôt réclamée par la FIG. A l’issue d’une première rencontre en avril 2005, la FIG et la Direction des finances étaient déjà convenues de trouver une solution adéquate et légale à la demande d’exonération d’impôt de la FIG. Des propositions concrètes de l’Intendance des impôts en vue du règlement des problèmes liés à la demande d’exonération de l’association basée à Moutier ont alimenté un deuxième entretien le 15 juin 2005. Enfin, le Directeur des finances du canton de Berne et le secrétaire général de la FIG se sont rencontrés le 20 juin 2005 pour finaliser le plan de règlement. Les deux parties se déclaraient alors satisfaites de la solution. Le 20 juillet 2005, la FIG annonçait pourtant publiquement son départ vraisemblable de Moutier pour s’installer à Neuchâtel. Ce fut une surprise au vu du dialogue constructif qui s’était instauré et des déclarations du secrétaire général de la FIG, monsieur André Gueisbuhler, qui, à l’issue des négociations avec la Direction des finances, se disait très satisfait des conditions de maintien de la FIG à Moutier. Son projet de départ s’expliquait manifestement par la proposition d’exonération fiscale totale et diverses offres immobilières que lui avait faites la ville de Neuchâtel. Le compromis trouvé avec le canton de Berne le 20 juin 2005 constituait néanmoins une approche à la fois nuancée et conforme à la législation, notamment aux dispositions de la loi fédérale sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID; RS 641.14). Question 2 Le siège de la FIG est basé depuis déjà longtemps dans le canton de Berne. Pour des raisons aujourd’hui obscures, la FIG n’avait toutefois jamais été enregistrée au registre des personnes morales, de sorte qu’elle n’avait jamais reçu de déclaration d’impôt et pensait donc être exonérée de l’impôt. Un avis de mutation établi par le bureau du registre foncier suite à l’achat d’un immeuble a attiré l’attention des autorités sur ce défaut d’enregistrement et les a conduites à enregistrer la FIG au registre des personnes morales avec effet rétroactif à l’année 1995. En l’absence de toute demande officielle d’exonération d’impôt de la FIG, l’Intendance des impôts lui a adressé comme il se devait les déclarations d’impôt des années 1995 à 2001, ce qui n’a pu que la laisser 564 13 septembre 2005 perplexe. Comme évoqué sous chiffre 1, les malentendus avaient depuis été levés. Question 3 Plusieurs autres fédérations internationales sont basées dans le canton de Berne. Les autorités fiscales les contrôlent toutes régulièrement selon les mêmes critères afin d’adapter leur situation fiscale à leur situation au moment considéré. L’Intendance des impôts contrôle actuellement les activités des fédérations sportives internationales. Si ce contrôle révèle que leurs activités ne poursuivent plus exclusivement un but de service public et d’utilité publique, les exonérations d’impôt accordées sur ces activités en vertu de l’article 83, alinéa 1, lettre g de la loi bernoise sur les impôts (LI; RSB 661.11) seront annulées ou adaptées en conséquence. Question 4 L’imposition des fédérations internationales basées dans le canton de Berne requiert un examen différentiel. En leur qualité de personnes morales, elles sont en principe assujetties à l’impôt. Elles peuvent toutefois bénéficier d’une exonération fiscale totale ou partielle (art. 83, al. 1, lit. g LI) si elles apportent la preuve que l’ensemble ou qu’une partie de leurs activités est d’utilité publique au sens de la loi ou remplissent un but de service public. Si ces personnes morales tirent des bénéfices d’activités qui ne sont ni d’utilité publique ni ne remplissent des buts de services publics, il faut également déterminer si elles réalisent ces bénéfices en Suisse ou à l’étranger. Si certains de ces bénéfices sont réalisés à l’étranger, l’Intendance des impôts n’impose que ceux qui sont réalisés en Suisse et uniquement le capital immobilier et mobilier qui y est investi. Ainsi, les recettes dégagées à l’étranger par les jeux olympiques, les championnats du monde ou d’Europe ainsi que les droits de télédiffusion ne sont pas imposés en Suisse. Question 5 Le gouvernement déplore le départ de Moutier annoncé par la FIG et est parfaitement conscient de l’importance de la FIG pour Moutier. Dès qu’il a eu connaissance du différend, le Directeur des finances, avec le concours de l’Intendance des impôts, a d’ailleurs immédiatement ouvert le dialogue avec la FIG et était ainsi parvenu à trouver un compromis satisfaisant. Le secrétaire général de la FIG s’était d’ailleurs luimême publiquement félicité de l’empressement qu’avait mis le canton de Berne à trouver une solution tenant dû compte de la situation particulière de la FIG. Question 6 Compte tenu de l’évolution actuelle, le canton de Berne n’a aucune proposition équivalente à celle de la ville de Neuchâtel à soumettre à la FIG. Le Directeur des finances restera toutefois en contact avec la FIG et examinera en particulier les conséquences de cette nouvelle situation sur le règlement des années passées. Abstraction faite des réserves légales présentées sous chiffres 1 et 4, une exonération fiscale totale de la FIG interviendrait au détriment de l’ensemble des contribuables. L’assainissement durable des finances reste l’un des objectifs prioritaires du canton de Berne. En outre, l’un des principaux objectifs de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2008, est de réduire les écarts de capacités financières, et donc les écarts de pression fiscale, entre les cantons. Dans une telle situation, toute violation des dispositions légales d’harmonisation fiscale qui porterait préjudice à l’ensemble des cantons est inacceptable pour le canton de Berne. Il convient au contraire de créer les conditions propices à la réduction de la charge fiscale de l’ensemble des contribuables, laquelle ne répond pas encore aux attentes. Travaux publics, transports et énergie Deux projets tendent vers cet objectif: le “Dialogue sur les prestations du canton de Berne” d’une part et, de l’autre, une réforme fondamentale de la fiscalité. Telle est d’ailleurs l’orientation suivie par le Grand Conseil et plusieurs de ses membres, comme en témoignent la motion Brand du 15 novembre 2004 « RPT et baisse des impôts » (M 276/04) que le parlement a adoptée et d’autres interventions qu’il n’a encore pas traitées (motion Erb / Haas du 22 mars 2005. « Réduction modérée de l’impôt sur le revenu » [M 070/05]; motion Guggisberg / Brand du 20 juin 2005 « Allègements fiscaux ciblés en faveur des familles et des classes moyennes » [M 165/05]). Cette politique s’oppose à l’octroi d’avantages fiscaux individuels comme en l’espèce pour la FIG. Le président. L’auteur de la motion est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. Rapport de gestion 2004 de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie Proposition de la Commission de haute surveillance La CHS propose de ne pas encore classer la motion ci-après: Motion 186/2003 Fischer du 25 juin 2003: « Définition de critères uniformes applicables aux demandes de crédits de construction ». Le président. La proposition de la Commission de haute surveillance est-elle combattue ? – Ce n’est pas le cas. Vous avez donc accepté tacitement ce rapport de gestion y compris l’amendement proposé. Tramelan / Les Reussilles. Réaménagement du carrefour des routes cantonales n° 248/248.1 avec suppression de passages à niveau. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 25, affaire 1838/2005 025/2005 Motion Gagnebin, Tramelan (PS) – Giratoire et passages à niveau des Reussilles Texte de la motion du 14 février 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de mettre en chantier dans les plus brefs délais, mais au plus tard en 2006, la correction de la route cantonale 248 aux Reussilles (construction d’un giratoire devant permettre la suppression de deux passages à niveau non gardés). Développement La correction de la route cantonale aux Reussilles (commune de Tramelan) et la suppression de deux passages à niveau non gardés dans ce secteur sont des projets qui figurent depuis près de 30 ans dans les programmes de l’Office des ponts et chaussées. Pour différentes raisons, leur réalisation a sans cesse été reportée à des temps jugés meilleurs. Tel a été une fois encore le cas lors de l’élaboration du programme routier 2005-2008. Or, de nombreux arguments plaident en faveur d’une réalisation rapide de ces projets. Le premier, et le plus actuel, est d’ordre financier. Les Chemins de fer du Jura (CJ) ont prévu d’automatiser la gare des Reussilles dans le cadre d’un programme de modernisation Travaux publics, transports et énergie 13 septembre 2005 et de rationalisation du réseau. L’Office fédéral des transports (OFT), en application de l’article 56 de la loi sur les chemins de fer (LCdF), a garanti pour ces travaux une subvention se montant à un million de francs environ, à condition toutefois que cette somme soit dépensée avant 2006. Dans le cas contraire, la subvention serait perdue, ce qui augmenterait d’autant les parts cantonale et communale. Or, il n’est techniquement pas possible d’effectuer ces travaux d’automatisation indépendamment de la réalisation du giratoire, et, dès les premières études, les deux volets du dossier ont été considérés comme parfaitement indissociables. Par ailleurs, les deux passages à niveau ne sont actuellement dotés que d’une signalisation lumineuse et, par conséquent, constituent un facteur de risques important. Quelles que soient les mesures prises par le canton, l’OFT exigera à terme qu’ils soient munis de barrières de sécurité. Or, si ces travaux de modernisation devaient être effectués avant la correction de la route et du plan des voies, ils engendreraient une augmentation du coût global de quelque 50 pour cent, sans compter le renchérissement. Cela n’est évidemment dans l’intérêt d’aucun des partenaires concernés. Outre les aspects relatifs à la sécurité du trafic, tant des piétons, du chemin de fer que des automobiles, on rappellera le développement qu’a connu le secteur des Reussilles au cours des dernières années et le fait que tant la commune que les riverains ont sans cesse été contraints d’adapter leur urbanisme et leurs projets de construction au projet de correction susmentionné. Plusieurs immeubles ne disposent donc toujours que d’accès provisoires. Les reports successifs empêchent toute véritable planification dans ce secteur, ce qui provoque un mécontentement qu’on comprend aisément. Urgence refusée le 21 février 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Le secteur des Reussilles comprend quatre passages à niveau des Chemins de fer du Jura (CJ). Les croisements de la voie ferrée avec les routes cantonales nos 248 (Tramelan– Saignelégier) et 248.1 (Les Reussilles–Mt-Tramelan), un dans chaque cas, concernent autant le canton que les CJ. Un troisième passage à niveau, dit de « la Clef », est sur une route communale servant avant tout au trafic piétonnier; au besoin, il est possible de faire passer des véhicules ou du bétail sur cette route en ouvrant les portails qui sont habituellement fermés. Enfin, le quatrième donne accès au manège et au pâturage. Il figure dans la liste des passages à niveau particulièrement dangereux. La commune et les CJ le remplaceront en 2005 par un accès parallèle, grâce à des contributions de la Confédération et du canton. Les quatre passages à niveau se trouvent dans le périmètre d’un plan de route qui a été accepté. Pour ce qui est de l’assainissement de ces quatre passages à niveau, une autorisation de construire et l’approbation de l’Office fédéral des transports en matière de droit ferroviaire sont acquises depuis le 28 août 2002. En ce qui concerne les routes cantonales, objets de la présente motion, le déplacement vers le sud de la voie CJ du carrefour à l’intersection des axes Tramelan–Saignelégier et Les Reussilles–Mt-Tramelan, permet deux choses: – supprimer le croisement rail/route de l’axe Les Reussilles– Mt-Tramelan; – agrandir l’angle de croisement rail/route de l’axe Tramelan–Saignelégier pour qu’il soit de presque 90 degrés (le passage à niveau n’étant pas supprimé). Ce nouvel angle de croisement donne la possibilité d’équiper ce passage à niveau selon les dispositions légales: le munir de barrières automatiques, ce qui n’était pas possible jusque-là. 565 La transformation des routes cantonales, y compris l’assainissement des deux passages à niveau concernés, mais sans modernisation des installations ferroviaires du secteur de la gare CJ des Reussilles, implique une dépense d’environ 3,47 millions de francs. Ce montant est constitué des parts suivantes: dépenses nouvelles de quelque 1,875 millions de francs, dépenses liées de 345 000 francs, et contribution de la commune de 1 250 000 francs. L’octroi du crédit d’engagement pluriannuel est ainsi de la compétence du Grand Conseil. Comme le Conseil-exécutif en a déjà fait part aux autorités de Tramelan, avec une copie à la direction de la compagnie des CJ, le projet de crédit sera soumis au Grand Conseil encore dans le courant de cette année, bien que le plan financier 2005–2008 ne prévoie pas encore de moyens financiers pour ce projet. Car il est possible, à l’intérieur des groupes de comptes, et entre les objets dont les crédits d’engagement sont approuvés, de procéder à des permutations, selon le déroulement effectif des chantiers. Dès que le crédit d’engagement pluriannuel pour l’objet “giratoire et passages à niveau des Reussilles” est approuvé par le Grand Conseil, les éventuelles sommes d’investissements devenues disponibles peuvent être allouées pour une mise en chantier anticipée du projet. Au vu de ces réflexions, le Conseil-exécutif propose d’adopter la présente motion sous forme de postulat. Proposition: adoption sous forme de postulat Le président. Ces deux objets sont examinés conjointement. Monsieur Salzmann remplace Monsieur Siegenthaler. M. Hans-Ulrich Salzmann, Oberburg (UDC). De l’avis de la Commission de pilotage, le crédit demandé devrait être accepté. Si le parlement accepte la motion Gagnebin, celle-ci peut être considérée comme réalisée. Son auteur pourrait donc la retirer. Le gouvernement quant à lui propose l’adoption d’un postulat. Il ne pouvait agir autrement avant de savoir si le parlement accepterait cet objet. Si l’intervention n’est pas retirée, il faudra la classer. M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS). Je serai relativement bref. Cet objet, comme beaucoup d’autres je le sais, remonte à de longues années déjà. L’objet de ma motion est essentiellement de permettre sa réalisation rapide pour des raisons financières. Il ne s’agit donc ici non pas d’engendrer des coûts supplémentaires, mais au contraire il s’agit d’une mesure d’économie. Effectivement, d’un côté les Chemins de fer du Jura ont prévu une automatisation de la gare des Reussilles dans le cadre d’un programme de rationalisation, travaux pour lesquels l’Office fédéral des transports a promis une subvention de l’ordre d’un million de francs environ, à condition que ces travaux puissent commencer l’an prochain. Si tel ne devait pas être le cas, il est évident que ces travaux d’automatisation seraient à la seule charge de la compagnie de chemins de fer et par conséquent, vraisemblablement, aussi à la charge des trois cantons qui en assurent conjointement le financement. D’autre part, ces passages à niveau, cela a été dit, ne disposent actuellement d’aucune barrière de sécurité et il est évident que l’Office fédéral des transports exigera à terme la correction de ces passages à niveau pour des raisons de sécurité. Or, si les deux travaux, l’automatisation et la correction de la route, ne pouvaient être réalisés conjointement, cela engendrerait un surcoût de l’ordre de 50 pour cent. Ce que j’attends ici, avant de retirer ma motion ou de la transformer en postulat, c’est finalement l’assurance selon laquelle ces travaux pourront bel et bien commencer l’an prochain, de manière à ce que l’on puisse encore bénéficier des subventions fédérales. 566 13 septembre 2005 Mme Barbara Egger, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je puis confirmer l’adoption unanime de cet objet par la Commission de pilotage. Aujourd’hui, nous proposerions sans doute l’adoption de la motion et son classement. La planification est prévue depuis longtemps et les montants sont inscrits dans le plan financier. Afin de ne pas perdre les subventions fédérales, nous devons commencer les travaux en 2006. Je vous prie d’accepter ce crédit. M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS). Je remercie Madame la conseillère d’Etat pour ses propos et dans ces conditions, fort de la certitude que ces travaux commenceront bien l’an prochain, je puis donc retirer ma motion. Le président. Cet objet est donc accepté. Thoune, prison régionale, Allmendstrasse 34. Aménagement de 21 places de détention supplémentaires et adaptation des infrastructures d’exploitation. Crédit d’objet, d’étude de projet et d’engagement pluriannuel Annexe 25, affaire 1905/2005 Accepté tacitement. Berne, Viktoriastrasse 71 - 75. Ecole professionnelle industrielle et artisanale de Berne (GIBB). Rénovation et construction d’un bâtiment supplémentaire. Elaboration du projet et du budget. Crédit pour l’étude du projet et crédit d’engagement pluriannuel Annexe 25, affaire 1969/2005 Travaux publics, transports et énergie de la Brunnenstrasse à Bern-Bümpliz, ce qui libérera toute une série de locaux dans les immeubles qu’elle occupait précédemment. A l’heure actuelle, les bureaux de l’Intendance des impôts sont situés : – Münstergasse 1 et 3, – Junkerngasse 63, – Viktoriaplatz 25, – Wildhainweg 9, – Moserstrasse 2, – Gerechtigkeitsstrasse 36 et 64. Le canton est propriétaire d’une partie de ces biens-fonds et locataire des autres. Le Conseil-exécutif est chargé : 1. de veiller à la réaffectation au logement des locaux désormais libres qui appartiennent au canton; 2. d’entamer des négociations avec la ville de Berne si les immeubles précédemment occupés par l’administration venaient à être vendus; 3. d’informer la ville de Berne des locaux loués qui se libèrent afin de lui permettre de négocier avec les propriétaires la récupération d’espaces habitables. Développement Voilà des années que la ville de Berne dispose de bureaux libres en nombre suffisant alors que les espaces habitables manquent et sont très recherchés. Parmi les immeubles qui vont se libérer, certains étaient habités avant leur réaffectation, et d’autres se prêteraient parfaitement à l’habitation. Il faut réagir immédiatement et s’assurer que le canton affectera à l’habitation l’espace libéré par le déménagement de l’Intendance des impôts. (41 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif adhère au principe de la demande formulée par la motionnaire, mais il est limité en partie dans son action par les conditions légales. Chiffre 1 Le Conseil-exécutif appuie la demande de voir les bureaux libérés affectés au logement. La part minimale d’utilisation en tant que logement est clairement fixée dans la loi sur les constructions de la ville de Berne pour tous les bâtiments concernés; de ce fait, il est certain qu’une grande partie de ces immeubles ne pourra plus être utilisée pour les besoins de l’administration. La mise en œuvre de ces prescriptions incombe à l’autorité communale. L’Office des immeubles et des constructions (OIC) de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie (TTE) fera référence, lors des négociations de vente, à ces prescriptions. Chiffre 2 Les biens-fonds destinés à la vente seront mis aux enchères publiques. L’adjudication est toujours faite à la meilleure offre. Dans le cadre de ces enchères, le Conseil-exécutif invitera la ville de Berne à présenter des offres. Chiffre 3 Dès que les décisions y relatives seront tombées et que les immeubles concernés seront connus, le Conseil-exécutif informera la ville de Berne sur les objets libérés pour la location, afin que celle-ci puisse négocier avec les propriétaires la réaffectation d’espaces habitables. Proposition: Chiffre 1: Adoption sous forme de postulat. Chiffre 2: Adoption sous forme de postulat. Chiffre 3: Adoption sous forme de motion. L’Intendance des impôts du canton devrait sans doute emménager dès le mois d’avril 2006 dans ses nouveaux locaux Mme Margrit Stucki-Mäder, Berne (PS). Les chiffres 1 et 2 de ma motion concernent des immeubles qui appartiennent Proposition complémentaire de la Commission de pilotage Chiffre 1.1 du projet d’arrêté (nouveau) Le rapport du Conseil-exécutif concernant le crédit de réalisation devra livrer des informations sur les locaux et immeubles libérés. M. Hans-Ulrich Salzmann, Oberburg (UDC). La Commission de pilotage s’est demandé ce qu’il adviendrait des immeubles libérés lorsque les quatre sites auront été réunis en un seul. C’est la raison de notre proposition complémentaire que nous vous demandons d’accepter en même temps que cet objet. Mme Barbara Egger, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Le gouvernement accepte, lui aussi, cette proposition complémentaire et vous prie d’en faire de même. Vote Pour l’adoption de l’affaire 1969/2005 complétée Contre 137 voix 5 voix 2 abstentions 143/2005 Motion urgente Stucki-Mäder, Berne (PS) – Réaffecter au logement les bureaux libérés Travaux publics, transports et énergie 13 septembre 2005 au canton et se trouvent tous dans le bas de la vieille ville. Dans le cadre du postulat Lauterburg accepté en 1999, le gouvernement avait fait part de son intention de réaffecter ces locaux au logement. Etant donné ces affirmations, je suis disposée à transformer le chiffre 1 de mon intervention en postulat, que je vous demande d’accepter sous cette forme. Il en va de même pour le chiffre 2, qui est très détaillé. Quant au chiffre 3, il concerne les immeubles situés hors de la vieille ville. Le gouvernement propose de l’accepter comme motion, ce que je vous demande également de faire. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Le groupe PRD est disposé à accepter le chiffre 1 sous forme de postulat. Nous rejetons par contre les chiffres 2 et 3, même sous forme de postulat. Je vous invite à voter dans ce sens. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Suite aux propos de son auteur, nous n’avons plus de divergence avec cette intervention. Nous allons donc suivre les propositions du Conseil-exécutif dans sa réponse. M. Matthias Kurt, La Lenk (UDC). A l’instar du Conseilexécutif, le groupe UDC voit d’un œil sympathique la demande de créer davantage de logements dans les immeubles de la vieille ville. Nous rejetons cependant les deux premiers chiffres de cette intervention même sous forme de postulat. Le chiffre 1 constitue une ingérence dans le secteur opérationnel de la Ville de Berne ; quant au chiffre 2, il intervient sur le marché immobilier, ce que nous refusons. Seul le chiffre 3 nous paraît pouvoir être accepté sous forme de motion. M. Andreas Hofmann, Berne (PS). A mon avis, le chiffre 1 est plus délicat que ne le laisse supposer la réponse du Conseil-exécutif qui embellit la situation. La meilleure solution serait de l’accepter sous forme de motion mais il semble que cela soit impossible. Si l’on voulait que l’objectif de la motion soit atteint dans sa totalité, il faudrait que la Ville acquière tous les immeubles au prix fort. Ce ne serait pas très élégant comme méthode entre deux pouvoirs publics qui poursuivent le même but, à savoir la réaffectation au logement des immeubles de la vieille ville. Quant au chiffre 2, je ne comprends pas pourquoi il est combattu avec tant de véhémence. Il constitue en fait une évidence : Canton et Ville de Berne sont deux institutions publiques et il est normal qu’elles dialoguent. Je suis d’avis que les chiffres 2 et 3 peuvent fort bien être acceptés en tant que postulats. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (VLL). Nous soutenons l’intervention de Madame Stucki et sommes d’accord avec la réponse du Conseil-exécutif. J’ai moi-même déposé une intervention parlementaire allant dans ce sens en 1999. Je vous prie d’accepter cette intervention dans le sens de la réponse du Conseil-exécutif. Mme Barbara Egger, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Comme l’affirme l’auteur de la motion, le déménagement de l’Intendance des impôts du canton va libérer une série de locaux dans la ville de Berne. Nous sommes en contact constant avec les autorités de la Ville de Berne sur ce sujet. Il ne s’agit pas de négociations mais d’une information réciproque. Je vous prie donc d’accepter cette intervention comme le propose le Conseilexécutif, à savoir : les chiffres 1 et 2 comme postulat et le chiffre 3 comme motion. 567 Mme Margrit Stucki-Mäder, Berne (PS). J’ai transformé le chiffre 1 de ma motion en postulat. Je retire le chiffre 2 qui n’a pas obtenu le soutien des groupes PRD et UDC. Je maintiens le chiffre 3 comme motion. Le président. L’auteur de la motion a retiré le chiffre 2. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 sous forme de postulat 87 voix Contre 55 voix 4 abstentions Pour l’adoption du chiffre 3 Contre 81 voix 64 voix 1 abstention 144/2005 Motion urgente Guggisberg, Kirchlindach (UDC) / Hess, Stettlen (UDC) / Pauli, Schliern (UDC) − Stratégie immobilière cantonale Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé d’élaborer, dans un délai d’un an, une stratégie immobilière et un plan d’occupation pour l’ensemble des biens-fonds cantonaux bâtis et non bâtis, répartis selon leurs capacités financières et administratives. Cette stratégie devra mettre en évidence les principes appliqués par le Conseil-exécutif en matière de propriété foncière et de terrains non bâtis. Devront également y figurer au minimum, outre les utilisations actuelles et futures des biens-fonds appartenant au canton, leur valeur officielle et leur valeur vénale. Cette stratégie immobilière cantonale ainsi que le plan d’occupation devront être soumis à la Commission de pilotage. Développement Une planification précise et prévoyante des biens-fonds bâtis et non bâtis propriété du canton est capitale. La valeur des différents biens doit être clarifiée en raison de la facturation des loyers en mode NOG. (2 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 24 août 2005 La présente motion porte sur un domaine ressortissant exclusivement au Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). Avec une motion ayant valeur de directive, le Conseilexécutif dispose d’une latitude relativement grande en ce qui concerne le degré de réalisation des objectifs fixés, les moyens à mettre en oeuvre et les modalités pratiques. C’est lui qui décide en dernier ressort. Le Conseil-exécutif poursuit le but d’une planification clairvoyante dans la gestion des biens-fonds bâtis et non bâtis du canton de Berne, et partage donc en principe la préoccupation exprimée dans la motion. Cette dernière coïncide d’ailleurs avec le mandat de prestations confié à la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie et concorde aussi avec les travaux en cours. Les bases de décision pour la gestion immobilière sont organisées en trois niveaux hiérarchiques: – Des principes stratégiques déterminent les principales lignes directrices devant permettre la réalisation des objectifs politiques du gouvernement (assainissement des finances publiques, croissance, durabilité) pour l’ensemble 568 13 septembre 2005 du portefeuille et pour certains éléments politiquement importants du portefeuille. – Des plans généraux - fondés sur des éléments de portefeuille définis par les besoins ou sur les éléments essentiels du parc immobilier – permettent d’optimiser à la fois la gestion des besoins et la gestion du parc. – La planification de mesures débouche sur des opérations concrètes qui s’inscrivent dans le développement du parc immobilier (vente, cession de droits de superficie, location, remise à bail, construction et transformation). Dans la mise au point des bases de décision pour le développement du parc immobilier, deux critères sont déterminants: – Le portefeuille immobilier doit répondre aux principes stratégiques et aux besoins du canton. Les biens-fonds et bâtiments appartenant au canton doivent donc de manière adéquate servir à l’administration et à ses entreprises dans la fourniture des services publics. – Les charges liées au portefeuille immobilier doivent être couvertes par des revenus. Par revenus, il faut entendre les loyers facturés de manière interne et les recettes externes (loyers, rentes de droits de superficie, fermages, ventes, concessions). La gestion des ressources en locaux et la création de valeur ajoutée à partir du portefeuille complet nécessitent la création de trois outils de direction importants. – Facturation des loyers sur tout le territoire cantonal Le Conseil-exécutif a décidé en mai 2005 d’introduire la facturation interne des loyers. Dès 2008, les utilisateurs devront budgétiser les loyers dans leur compte de fonctionnement. L’Office des immeubles et des constructions (OIC) de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie (TTE) et la Direction des finances travaillent à la mise au point d’outils à cet effet. Ainsi sera créée une condition essentielle pour la saisie transparente des coûts complets, la base des décisions de direction à tous les niveaux. Plus particulièrement, l’utilisation des ressources en locaux ne sera plus une question d’investissement mais elle relèvera des coûts d’exploitation, ou des coûts de production des utilisateurs. Cela va dans le sens de l’utilisation des ressources conformément aux principes de l’économie d’entreprise, selon le principe de causalité. – Planification parlante des finances à moyen et long terme pour le portefeuille immobilier La TTE soumettra un projet en ce sens au Conseil-exécutif à fin 2005. Le développement du parc immobilier et le compte des résultats du portefeuille tout entier en sont des éléments essentiels. Le nouvel outil devrait être développé en 2006, puis testé en 2007 et, en 2008, appliqué conjointement avec la facturation des loyers. – Banque de données immobilière systématique en tant que système d’information pour le pilotage et la gestion Comme les données actuelles sont mal adaptées notamment pour le traitement informatique, un projet de gestion coordonnée a été lancé sous le nom de « Cockpit », après le regroupement de l’Administration des domaines et de l’Office des bâtiments. La création de ce système de gestion se fait par étapes, les données à disposition étant utilisées le mieux possible. En parallèle, le Conseil-exécutif a chargé la TTE de volets importants du portefeuille immobilier (locaux plus avantageux pour l’administration centrale dans la région de Berne, planification des locaux scolaires dans la région de Bienne, mesures d’équipement de parcelles adéquates pour la Promotion économique, désinvestissement dans des domaines stratégiquement non problématiques). Le développement du portefeuille immobilier doit être conforme aux besoins, économiquement avantageux, adé- Travaux publics, transports et énergie quat sur le plan culturel et réalisable. Il s’agit d’empêcher les développements malencontreux et de faciliter au contraire ceux qui sont favorables. Mais il reste que l’utilisation du portefeuille immobilier est soumise à un changement continuel. Le Conseil-exécutif a lancé un processus d’examen, d’approbation et de décision en quatre étapes pour le traitement approprié à moyen et à long terme du portefeuille immobilier, constitué d’environ 5 400 parcelles construites et non construites appartenant au canton. – D’ici à la fin 2005, les principes stratégiques s’appliquant à l’ensemble du portefeuille et les parties de portefeuille utiles à la gestion seront déterminés. Ces éléments de portefeuille correspondent à des besoins déterminés (formation, santé, sécurité, administration centrale et administration de district, etc.) ou au statut des locaux (objets en fermage, objets loués, parc d’immeubles spéciaux tels que presbytères, châteaux). – D’ici à la fin 2006, des principes stratégiques seront fixés pour les éléments de portefeuille. – Sur la base des résultats, les plans généraux nécessaires seront élaborés, le cas échéant par priorités. Ces plans généraux sont des bases importantes pour la gestion optimale des besoins et du parc immobilier et, de ce fait, pour la planification des finances à moyen et long terme. Ceux des plans qu’il est possible de lancer et qui sont impossibles à différer ont déjà été entrepris. A titre d’exemple, on peut citer l’administration centrale dans la région de Berne, la réorganisation décentralisée de l’administration, le concept 3012 pour l’Université. – Sur la base des décisions prises à partir des plans généraux, une stratégie et un plan d’affectation seront définis en fonction de l’objet en question, dans le cadre des mesures planifiées. Le Conseil-exécutif partage le point de vue exprimé dans la motion, selon lequel les valeurs financières de référence importantes doivent être prises en compte dans les décisions portant sur le développement du portefeuille immobilier et la valeur d’utilisation des biens-fonds doit être établie pour la facturation des loyers. Les indications demandées concernant les valeurs officielles et les valeurs vénales seront fournies par la section de l’évaluation officielle de la Direction des finances du canton ou par des experts externes. La facturation des loyers permettra également d’établir un compte de résultat spécifique à chaque objet. Ces valeurs seront utilisées dans la définition des stratégies et des plans d’affectation établis par objets, dans le cadre de la planification des mesures. La gestion des immeubles se faisait jusqu’ici surtout au cas par cas. La valeur ajoutée n’était pas systématiquement recherchée. Avec les outils en cours de développement (facturation des loyers, planification des moyens financiers, système de gestion) et le processus en quatre étapes qui a été lancé, la gestion des biens-fonds et des bâtiments sera fondée sur des principes de stratégie et de gestion reconnus en économie. Ainsi, les possibilités de création de valeur ajoutée seront transparentes et pertinentes pour toutes les décisions à prendre. Le Conseil-exécutif juge utile que, dans le cadre des rapports ordinaires présentés par les Directions, la Commission de pilotage soit informée quand les résultats des travaux concernant les principes et la stratégie pour les éléments de portefeuille seront disponibles. La stratégie immobilière et les plans qui y sont liés constituent également une base importante pour la planification des finances à moyen et à long terme. Le Conseil-exécutif a ainsi montré que des travaux essentiels sont en cours et il adhère aux principales demandes formu- Travaux publics, transports et énergie 13 septembre 2005 lées dans la motion. Mais il ne serait ni réaliste, ni judicieux de vouloir définir des plans d’affectation par immeuble pour les 5 400 parcelles dans le délai d’un an. Un tel processus par objet, sur tout le territoire cantonal, serait d’ailleurs incompatible avec un processus de planification et de développement adéquat. Ce qui est important avant tout, c’est la valeur d’usage que représente un bien-fonds. Le calcul des coûts complets créera en l’occurrence une nouvelle base de décision, selon le principe de causalité. Au vu de ces considérations, le Conseil-exécutif propose d’adopter la motion sous forme de postulat. Proposition : adoption sous forme de postulat. M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Il est inquiétant d’apprendre de la part du gouvernement qu’actuellement personne ne dispose d’une vue d’ensemble sur tous les biens-fonds cantonaux bâtis et non bâtis. Je cite la réponse du Conseil-exécutif : « La gestion des immeubles se faisait jusqu’ici surtout au cas par cas. La valeur ajoutée n’était pas systématiquement recherchée. » Il est aussi choquant de voir que le Conseil-exécutif disposera d’une vue d’ensemble en 2008 seulement. Je maintiens la forme de la motion et vous prie de l’accepter. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Le groupe PEV soutient l’objectif de cette intervention qui contribuera à créer davantage de clarté. Nous pensons cependant que le mandat qu’elle attribue au Conseil-exécutif ne peut se faire en une année. Aussi le groupe PEV prie-t-il l’auteur de la motion de la transformer en un postulat, que nous pourrions accepter. M. Hansjörg Rhyn, Zollikofen (PS). Le gouvernement explique bien dans sa réponse comment il veut procéder en matière de stratégie immobilière. La voie qu’il y dessine nous semble plus judicieuse que celle évoquée dans l’intervention, qui conduirait surtout à une avalanche de papier avec une concentration unilatérale et peu sensée des ressources. C’est pourquoi le groupe socialiste rejette la présente motion. Nous pourrions cependant soutenir cette intervention sous la forme d’un postulat, ceci afin de permettre au Conseil-exécutif de choisir lui-même la procédure adéquate et d’éviter des frais inutiles. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Le groupe PRD soutient totalement la motion Guggisberg. Nous estimons que celle-ci va dans la bonne direction. Nous n’attendons pas un plan d’affectation par immeuble pour les 5 400 parcelles mais une stratégie, un concept, une vue d’ensemble et peut-être un classement par catégories. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). C’est résolument que le groupe UDC soutient, lui aussi, cette intervention sous forme de motion. Il s’agit d’une motion ayant valeur directive, qui accorde une certaine latitude au gouvernement. La seule divergence du gouvernement par rapport à cette intervention réside dans les délais. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). J’ai été très étonné d’entendre les orateurs bourgeois accepter cette boîte noire. Car il n’a pas été question de coûts. Or j’aimerais bien savoir combien va coûter cette opération. C’est pourquoi je ne pourrai en tout cas pas accepter la présente motion sous cette forme. De plus, il s’agit d’un travail gigantesque et je ne vois pas comment le financer en une année. M. Andreas Sägesser, Schwarzenbach (UDC). La plupart des immeubles de la vieille ville ont une valeur historique. Mais en observant les loyers, je constate que la valeur histo- 569 rique et culturelle n’est pas prise en compte, autrement dit : soit les locations sont trop chères, soit la valeur des immeubles est estimée trop bas. Il est donc nécessaire d’arrêter une stratégie. Vous constaterez alors que le canton de Berne fait encore davantage pour la culture que ce qui est admis aujourd’hui. M. Hans-Ulrich Käser, Münchenbuchsee (PRD). Il n’est pas correct de dire qu’il faut tout commencer à zéro. Des travaux sont déjà en cours. Mais il est vrai que la tâche n’est pas facile. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD). Cette intervention va dans la bonne direction. Je suis en effet choqué de voir que le service administratif des immeubles ne dispose pas du portefeuille immobilier et doit s’adresser à la Direction des finances lorsque des personnes veulent acheter un bien immobilier. Mme Barbara Egger, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je tiens à vous assurer que nous mettons sur pied tout ce que demande l’auteur de la motion et que sa préoccupation rejoint celle du Conseil-exécutif. La seule raison pour laquelle nous vous demandons d’accepter un postulat réside dans le facteur temps. Nous ne pouvons remplir ce mandat en une année sans générer des coûts supplémentaires. M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (SVP). Le facteur temps est un élément important. Mais dans le cadre du projet NOG, nous avons besoin de ces données. 2008 ou 2009 constituent un délai trop long pour nous. C’est pourquoi nous prions vraiment Madame la Directrice des travaux publics et l’administration des immeubles de terminer ces travaux à toute vapeur. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Je ne m’oppose absolument pas à ce que ce mandat soit attribué à des tiers. On pourrait ainsi économiser bien des coûts et surtout du temps. Mme Barbara Egger, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. J’ai simplement dit que si vous voulez que ce mandat soit effectué dans le délai d’un an, nous devrons l’attribuer à l’extérieur. Or le gouvernement se préoccupe aussi des finances du canton. Il n’y a absolument aucune place dans le budget de l’an prochain pour un mandat d’une telle envergure. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 72 voix 57 voix 2 abstentions 154/2005 Motion urgente von Siebenthal, Gstaad (UDC) – Chauffage au bois dans les bâtiments publics Texte de la motion du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de veiller à l’aménagement d’installations de chauffage au bois dans les bâtiments publics lorsque les installations de chauffage y font l’objet de réparations ou de remplacement. Il convient de vérifier pour chaque installation si l’option du chauffage au bois peut être envisagée seule ou combinée à 570 13 septembre 2005 un système de couplage chaleur-force, à l’issue d’un appel d’offres. Les calculs de rentabilité doivent tenir compte des coûts pour l’environnement, comme c’est le cas pour les bâtiments cantonaux. Développement L’option du chauffage au bois est rarement envisagée d’emblée pour la production de chaleur, quand elle n’est pas totalement oubliée. L’utilité pour la région n’est pas prise en compte de manière suffisante et les coûts éventuels sont surestimés. Or l’option du chauffage au bois s’avère compétitive, en raison de la hausse des prix du pétrole et par suite des améliorations techniques notables en matière de chauffage au bois. Le potentiel du bois demeure supérieur à son utilisation actuelle. Si l’examen de l’option bois devenait obligatoire, elle n’entraînerait aucun coût supplémentaire. Tel est déjà le cas dans quelques communes du Seeland. Les systèmes de chauffage au bois offrent des avantages importants par rapport au chauffage à partir d’énergies fossiles : – le bois est un vecteur d’énergie indigène trop peu utilisé ; – l’utilisation du bois favorise l’économie forestière régionale ; – la combustion du bois permet d’obtenir un bilan CO2 neutre ; – des économies sont réalisées sur les taxes sur le CO2 ; – l’utilisation de ces systèmes favorise la réalisation des objectifs de l’OPair et du Protocole de Kyoto ; – elle réduit la dépendance du pays par rapport à l’étranger ; – elle est compatible avec le développement durable ; – les communes équipées de systèmes de chauffage au bois jouent un rôle de modèle. Lorsqu’il s’agit d’investir des deniers publics, il faut rechercher une solution optimale pour la région. (23 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le Conseil-exécutif partage l’avis du motionnaire selon lequel une attention particulière doit être accordée à la planification des bâtiments publics et aux rénovations dont ils sont l’objet. Cette observation vaut également pour l’alimentation en chaleur. La révision partielle de la loi sur l’énergie doit permettre de créer les bases légales. Notamment, MINERGIE doit devenir le standard pour les bâtiments publics. Ce label de construction progressiste est en Suisse l’un des standards reconnus. Il contribue aux économies d’énergie et à l’utilisation rationnelle de celle-ci ; il est avéré que ce label augmente le confort des logements. La qualité de construction exigée garantit également un long maintien de la valeur du bâtiment. L’Office des immeubles et des constructions de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie effectue depuis quelques années déjà la comparaison de prix des différents agents énergétiques demandée par le motionnaire. Les chauffages au bois suivants ont déjà été construits : Consommation de copeaux pour le chauffage 3 CIP de Tramelan 1 000m /année 3 Foyer scolaire de Landdorf, Köniz 500m /année Inforama de Rüti, Zollikofen 2 000m3/année 3 Etablissements de Hindelbank 2 000m /année 3 Haute école du bois, Bienne 750m /année 3 Foyer d’éducation “ Prêles ” (Châtillon) 2 100m /année 3 Etablissements de Witzwil 4 100m /année 3 Etablissements de St-Jean 3 100m /année Ecole d’horticulture d’Oeschberg 2 700m3/année Travaux publics, transports et énergie Le Conseil-exécutif soutient la demande de la motion. Cette requête correspond à la politique énergétique du canton, laquelle a pour but l’encouragement des énergies renouvelables et par là même contribue au développement durable (troisième objectif stratégique de législature). Si le Grand Conseil adopte cette motion, elle sera intégrée dans les modifications apportées à la loi cantonale sur l’énergie ; c’est pour permettre cette intégration que le motionnaire a demandé l’urgence. Proposition : adoption de la motion. M. Erich von Siebenthal, Gstaad (UDC). Dans la première partie de la réponse à mon intervention, il est question de MINERGIE. Or ce point ne figure absolument pas dans le texte de ma motion qui porte uniquement sur le chauffage au bois. Ma motion ne demande que l’examen de l’option bois et je regrette qu’elle soit combattue car le bois est notre combustible. En retirant la dernière phrase de ma motion, j’espère que l’assemblée pourra accepter mon intervention. Le président. Monsieur von Siebenthal a retiré la phrase suivante de sa motion : « Les calculs de rentabilité doivent tenir compte des coûts pour l’environnement, comme c’est le cas pour les bâtiments cantonaux. » Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 16 heures 27. Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 Compte rendu de la dixième séance Mercredi 14 septembre 2005 La séance est ouverte à 9 heures. 571 l’intervention parlementaire demande un examen, il s’agit d’un postulat mais si, comme cela semble ressortir de la réponse du gouvernement, cette revendication sera prise en compte dans la révision de la loi sur l’énergie, il s’agit d’une motion. Quant au chiffre 2, une partie de notre groupe l’adopte sous forme de postulat alors que l’autre le rejette. Présidence: M. Thomas Koch, Laupen (PS), président Présents : 183 députés. M 154/2005 Motion urgente von Siebenthal, Gstaad (UDC) – Chauffage au bois dans les bâtiments publics Suite Le président. Monsieur von Siebenthal a déjà développé sa motion et en a retiré la dernière phrase. La parole est aux rapporteurs de groupes. M. Ulrich Scheurer, Longeau (PS). Le groupe socialiste accorde son appui à cette motion. A nos yeux, l’utilisation de l’énergie renouvelable est une préoccupation importante. Le bois, vecteur d’énergie indigène, croît plus rapidement que la demande. Actuellement, seul 70 pour cent du bois à disposition est utilisé. De plus, sa combustion permet d’obtenir un bilan CO2 neutre. En forêt, le bois qui pourrit génère la même quantité de CO2 que celui qui est brûlé. Notre groupe est persuadé que la présente motion correspond à la politique énergétique du canton. Malgré le retrait de la dernière phrase retranchant un élément important de l’intervention, nous soutenons cette motion. M. Niklaus Gfeller, Rüfenacht (PEV). En novembre 2004, nous avons discuté de la stratégie du Conseil-exécutif en matière d’énergie. Nous l’avons renvoyée en l’assortissant de divers mandats, dont celui d’utiliser à fond le potentiel énergétique du bois en matière de chauffage. Cette disposition fut acceptée par 185 voix et une abstention. Etant donné cette récente et nette approbation, nous ne voulons pas recommencer un débat sur le chauffage au bois. Nous allons cependant accepter à l’unanimité la première phrase de cette motion. Une partie restreinte de notre groupe préfèrerait accepter la seconde phrase sous forme de postulat car elle doute de l’opportunité de l’examen demandé. Ce qui est certain, c’est que le prix élevé du mazout va donner un nouvel élan à l’énergie du bois. M. Alfred Gerber, Gohl (UDC). Quant au fond, je puis me déclarer totalement en accord avec cette motion. En tant que propriétaire forestier et représentant de l’Emmental, je soutiendrai toujours l’énergie du bois. Il m’importe cependant que les frais soient confinés dans un certain cadre. Le groupe UDC a longuement discuté de cette intervention et a décidé de demander un vote point par point. Nous allons accepter la première phrase (chiffre 1) comme motion ; une faible majorité d’entre nous refuse la seconde phrase (chiffre 2). M. Marco Schiltknecht, Interlaken (PRD). La tendance fondamentale de cette intervention est la bonne ; elle est incontestée aux yeux du groupe PRD. Seule la mise en œuvre a déclenché des discussions. A l’issue de celles-ci, le groupe PRD vous recommande d’accepter le chiffre 1 comme motion ou comme postulat. Si Mme Christine Häsler, Wilderswil (VLL). Le groupe VLL appuie les deux chiffres de la présente intervention sous forme de motion. Nous regrettons beaucoup que son auteur ait dû biffer la phrase la plus importante. Il nous paraît, à nous aussi, évident que l’on examine les différentes options lors de l’installation d’un nouveau chauffage à bois. Le président. La parole est aux orateurs s’exprimant à titre individuel. M. Peter Eberhart, Erlenbach (UDC). De telles exigences isolées sont sans aucun doute sympathiques mais il manque, à mes yeux, un concept global. Nous devons, je pense, donner au gouvernement la possibilité d’élaborer un concept général avec les coûts qu’il va engendrer. Une revendication ne gagne pas en qualité lorsqu’elle est répétée mais elle contribue à allonger nos séances. Nous ne pouvons constamment charger le Conseil-exécutif d’élaborer de nouvelles dispositions législatives. Je vous prie d’attendre un concept général et c’est pourquoi je vais, quant à moi, refuser le chiffre 2 en vous priant d’en faire de même. M. Peter Andres, Roggwil (UDC). Je ne conteste pas le chiffre 1 de la présente motion. Mais le chiffre 2 est beaucoup trop lourd dans son exigence portant sur « chaque installation ». Un appel d’offres génère aussi des coûts. Je vous prie de rejeter le chiffre 2. M. Jean-Pierre Rérat, Sonvilier (PRD). Je n’avais pas envisagé de prendre la parole, mais au vu des déclarations qui ont été faites jusqu’à présent, j’ai estimé quand même devoir le faire. Je le fais au nom de la minorité de mon parti, que les choses soient bien claires, je ne le fais pas suite à l’intervention de mon collègue. J’aimerais tout d’abord dire que le bois est une image. C’est l’image du soutien à l’économie régionale, c’est l’image du soutien aux énergies renouvelables, mais c’est aussi l’image d’un pays. C’est en même temps un encouragement à utiliser notre matière première d’une part, mais aussi à utiliser nos forces vives dans le cadre de la consommation de bois. Celui-ci a, du point de vue écologique, un bilan pratiquement neutre au niveau du CO2. D’autre part, notre dépendance visà-vis des pays étrangers – vous l’avez certainement tous vécu ces jours en particulier avec les prix de l’huile de chauffage qui flambe –, notre dépendance est de plus en plus forte, et il s’agit de la corriger. Enfin j’aimerais dire que le bois est une énergie durable, renouvelable et que nous pouvons faire vivre tout un milieu chez nous, tout un groupe de travailleurs, et j’estime indispensable qu’on aille dans ce sens. Il est vrai que de l’autre côté on peut toujours affirmer qu’on fait déjà tout ce qu’on peut, que ceci a déjà été traité auparavant, mais je vous invite à accepter ces deux points, sous forme de motion dans les deux cas. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. L’utilisation d’énergies renouvelables, dont le bois fait partie, est une préoccupation d’importance pour le Conseil-exécutif. Aussi soutient-il tous les efforts tendant à encourager l’industrie du bois dans le domaine du chauffage. 572 14 septembre 2005 Je comprends les réserves de Monsieur Andres : au lieu d’un appel d’offres, on pourrait procéder à une comparaison des prix, comme cela se fait aujourd’hui déjà. J’ose espérer que l’auteur de la motion retire le passage sur les appels d’offres. Dans cette optique, le gouvernement vous prie d’accepter les deux chiffres de la motion, éventuellement avec la correction apportée par le motionnaire. M. Erich von Siebenthal, Gstaad (UDC). Je comprends les différentes préoccupations dont il a été fait état. Il s’agit d’un chapitre relativement difficile. Je suis quant à moi persuadé que la variante du chauffage au bois va se révéler la plus avantageuse pour le canton et les pouvoirs publics. Cela signifie aussi que la forêt va retrouver ses fonctions dont dépend la population. Fort de ces considérations, je vous demande d’accepter les deux chiffres de la motion. Suite à la demande de Madame la conseillère d’Etat Egger, je serais disposé à retirer la demande d’un appel d’offres si une comparaison des prix le remplace. Il m’importe que le bois qui est dans la forêt soit rapidement utilisé et qu’il ne faille pas attendre des années pour que quelque chose soit entrepris. M. Peter Eberhart, Erlenbach (UDC). Il n’est juridiquement pas correct de modifier ainsi le texte d’une motion même si nous sommes tous favorables à une comparaison des prix. C’est pourquoi je demande à l’auteur de la motion de retirer le chiffre 2 de son intervention. M- Erich von Siebenthal, Gstaad (UDC). Je ne suis pas expert en la matière : il y a des juristes pour éclaircir de tels problèmes. Je maintiens donc le chiffre 2. Le président. Il n’est effectivement pas possible de modifier après coup le texte d’une motion. Seul le retrait d’un point peut être admis, comme cela est le cas pour la dernière phrase de la motion. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 de la motion Contre Pour l’adoption du chiffre 2 de la motion Contre 153 voix 3 voix 1 abstention 91 voix 61 voix 5 abstentions 127/2005 Postulat urgent PRD (Bühler, Berne) – Une société anonyme distincte pour le projet d’extension « Grimsel plus » Texte du postulat du 13 juin 2005 Le Conseil-exécutif est invité à examiner comment une nouvelle société anonyme distincte pourrait accélérer « Grimsel plus », le projet d’investissement des Forces motrices de l’Oberhasli (KWO). Outre les FMB, l’actionnaire principal, la participation serait étendue à d’autres milieux intéressés. Chacun sait que Bâle, Berne et Zurich détiennent au total 50 pour cent du capital-actions de KWO à raison d’un sixième par ville, le solde étant aux mains des FMB. Toutefois, personne ne peut nier que les résistances au projet d’investissement « Grimsel plus » sont loin de s’affaiblir. Ainsi, par voie de motion adoptée à une large majorité, le Travaux publics, transports et énergie conseil de ville de Berne a récemment demandé que la ville s’abstienne de toute participation au futur rehaussement du barrage. La colère et l’incompréhension considérables suscitées par cette motion ont largement dépassé l’Oberhasli. Des interventions parlementaires dans le même sens ont également été déposées devant le Grand Conseil de Bâle et le parlement municipal de Zurich. De son côté, le Conseil-exécutif du canton de Berne n’a cessé de renforcer son soutien à cette expansion modérée des installations hydroélectriques de l’Oberhasli. Personne ne comprendrait que le canton de Berne, largement impliqué dans cette affaire, ne prenne pas fait et cause pour défendre le projet d’aménagement si celui-ci était à nouveau ajourné ou devenait irréalisable suite à l’opposition des trois villes concernées. D’autant plus que certains travaux de revalorisation et d’assainissement des installations techniques sont déjà en cours dans le cadre de « Grimsel plus ». En offrant une base de financement nouvelle et séparée, la création d’une société anonyme distincte dédiée au projet d’investissement « Grimsel plus » permettrait d’accélérer la construction. A l’heure actuelle, le canton de Berne est toujours l’actionnaire principal de FMB Energie SA; il lui revient à ce titre de s’atteler à cette tâche avec les FMB. (29 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le Conseil-exécutif part du principe que l’auteur du postulat parle du projet « KWO Plus ». Les actionnaires des Forces Motrices de l’Oberhasli SA (ciaprès « KWO ») sont BKW FMB Energie SA (50%), le canton de Bâle-Ville (16 2/3 %), Energie Wasser Bern (16 2/3 %) et la ville de Zurich (16 2/3 %). Les KWO, société anonyme constituée selon les articles 720 ss du Code suisse des obligations, sont une entreprise dotée de la personnalité juridique. Le canton de Berne n’est pas actionnaire des KWO, ni n’est représenté au conseil d’administration de cette entreprise. En revanche, il est actionnaire principal de BKW FMB Energie SA (52,9%). Chercher à participer à une nouvelle société anonyme dont le but serait la réalisation du projet « KWO Plus » irait à l’encontre de la stratégie du propriétaire du canton. De plus, selon le Conseil-exécutif, la création d’une nouvelle société anonyme ne contribuerait pas à faire avancer le projet de construction. Cette variante elle aussi devrait être approuvée par les KWO (en tant que propriétaire des installations de forces motrices), à savoir par son conseil d’administration. Les éventuelles voies de droit formées contre l’octroi du permis de construire retarderaient fatalement le projet « KWO Plus ». La création d’une société anonyme séparée ne permettrait pas non plus d’éviter les retards consécutifs à ces procédures. Le Conseil-exécutif a toujours soutenu le projet « KWO Plus ». Cette ligne est importante pour le canton de Berne, au niveau des politiques énergétique et régionale. L’extension de l’utilisation de la force hydraulique dans la région de l’Oberhasli est en outre compatible avec le développement durable dans notre canton. Le Conseil-exécutif est persuadé que, pour accélérer le projet « KWO Plus », le dialogue constructif entre les différentes parties prenantes ainsi que la communication transparente sont mieux appropriés que la création d’une société anonyme séparée. Pour les raisons exposées ci-dessus, le Conseil-exécutif propose le rejet du postulat. Proposition : rejet du postulat. Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 M. Peter Bühler, Berne (PRD). Si l’administration n’en veut pas et le gouvernement de même, il est difficile de faire passer une idée, aussi bonne soit-elle. Nous retirons donc notre intervention. L3 vice-président Werner Lüthi prend la direction des délibérations. M. Werner Lüthi, Münsingen L’intervention a été retirée. (UDC), vice-président. 101/2005 Interpellation urgente Kurth, Langenthal (PS) − Approche par le sud de l’aérodrome de Bâle-Mulhouse, projet ILS 34 Texte de l’interpellation du 26 avril 2005 Lors de la séance d’information organisée par l’Office fédéral de l’aviation civile le 19 avril 2005 à Oensingen, la population de la région de Haute-Argovie, du Pied sud et du Pied nord du Jura, de Dorneck, de Thierstein et de Thal-Gäu a été informée de la nouvelle procédure d’approche de l’aérodrome de Bâle-Mulhouse en projet selon la procédure ILS 34, par le sud. L’approche par le sud aux instruments, au-dessus de Wiedlisbach-Wangen-Niederbipp et Oensingen-Passwang à 2000 mètres d’altitude, est prévue pour l’année 2006. La piste 34 sera employée par vent du nord. Autrement dit, toutes les 15 minutes, un avion se préparera à l’atterrissage en survolant la région. Autant dire que les cantons de Berne, de Soleure, de Bâle-Ville, de Bâle-Campagne et du Jura sont concernés. Les autorités cantonales recueillent les prises de position des communes, régions et particuliers et les transmettront avant le 5 septembre, assorties de leur propre prise de position à l’autorité française, la Direction générale de l’aviation civile. L’Office fédéral de l’aviation civile donnera également son avis. Dans ce contexte, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. L’Office fédéral de l’aviation civile a-t-il porté à la connaissance du gouvernement bernois le projet ILS 34 d’approche de l’aérodrome de Bâle-Mulhouse par le sud, qui sera mis en œuvre en 2006 par les exploitants de l’aérodrome (F) ? 2. Le gouvernement sait-il que ce projet de procédure d’approche de gros avions cargo et de vols commerciaux concerne le territoire des communes bernoises du Pied sud du Jura, de la Région de Haute-Argovie, de Wangen à Niederbipp, ces territoires étant touchés quand la piste 34 de Bâle-Mulhouse est en service ? 3. Le gouvernement pense-t-il déposer avant le 5 septembre 05 sa prise de position auprès de l’OFAC et de la DGAC française ? 4. Le secteur d’approche prévu subit d’ores et déjà les nuisances des différentes structures de l’espace aérien et autres utilisateurs. Le gouvernement a-t-il connaissance de ce que sont pour les riverains des communes concernées les conséquences des approches par le sud à l’aérodrome de Bâle-Mulhouse pour ce qui est de la pollution, de l’écologie, et des perturbations des zones de détente, quelles sont les conséquences pour la petite aviation et les espaces qui lui sont réservés dans le secteur survolé ? La structure de l’espace aérien bernois sera-t-elle limitée à l’avenir ? 573 5. L’autorité française peut-elle disposer du territoire de la Suisse et de son espace aérien ? Le gouvernement a-t-il examiné la procédure juridique prévue sous l’angle constitutionnel ? Quelle est son appréciation de la situation juridique ? Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Le Conseil-exécutif répond comme suit aux questions posées dans la présente interpellation : 1. Oui. Le Conseil-exécutif a été informé du projet et de la procédure par une lettre du 9 février 2005 de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC), ainsi que par une lettre du 5 avril 2005 de la Préfecture du Haut-Rhin (autorités françaises chargées de diriger la procédure). 2. Le Conseil-exécutif sait quelles communes bernoises sont touchées par ce projet. 3. Le Conseil-exécutif transmettra aux autorités aéronautiques françaises une prise de position sur le projet. Pour ce faire, il se basera sur les principes de la politique bernoise en matière de transport aérien, tels qu’ils sont définis dans le Schéma directeur cantonal des transports aériens. Le Conseil-exécutif prend très au sérieux le problème des nuisances sonores subies par la population. 4. Le Conseil-exécutif connaît les répercussions de ce projet. L’espace aérien en direction du sud (jusque dans la région de Soleure – Wangen a. A. – Aarburg) sera désormais compris dans le secteur des approches par le sud. Lorsque les avions entreront dans l’axe de la piste, la région du canton de Berne concernée sera survolée à une hauteur de plus de 5 700 ft (1 890 mètres d’altitude). Pour les vols à cette hauteur, on ne s’attend pas à des dépassements de la valeur limite du bruit. Dans sa prise de position, le Conseil-exécutif demandera que les principes définis dans le Schéma directeur cantonal des transports aériens soient pris en compte. 5. Le Conseil-exécutif ne peut pas influencer le déroulement de la procédure. La procédure légale prévue a été définie par l’OFAC et par l’autorité aéronautique française, qui ont tenu compte de la Convention franco-suisse et de l’application de la Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière (convention d’Espoo). M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Monsieur Kurth communique qu’il n’est pas satisfait de la réponse obtenue. 121/2005 Interpellation urgente Rickenbacher, Jens (PS) – Décisions stratégiques aux FMB Energie SA – qui a le dernier mot ? Texte de l’interpellation du 13 juin 2005 Suite à la démission inattendue de M. Peter Kappeler du conseil d’administration des FMB Energie SA, un certain nombre de questions ont été posées en public. On subodore notamment que cette démission est liée à des décisions stratégiques du conseil d’administration relatives à des engagements à l’étranger ainsi qu’à l’expansion des activités commerciales de la société. En outre, les médias insistent sur le caractère schizophrène du conseil d’administration de la société en matière de stratégie d’entreprise. C’est ainsi que Peter Kappeler aurait, à plusieurs reprises, « soutenu le gouvernement bernois » (BZ 574 14 septembre 2005 du 10 juin 2005). On ne précise toutefois pas si la position d’actionnaire majoritaire du canton a permis à ce dernier d’emporter la décision. Le Conseil-exécutif est invité à répondre aux questions suivantes : 1. Est-il exact que les opinions divergent au sein du conseil d’administration des FMB Energie SA quant aux activités de la société à l’étranger ? 2. Est-il exact que les opinions divergent au sein du conseil d’administration des FMB Energie SA quant à l’expansion des activités commerciales de la société ? 3. Quelle est la position du Conseil-exécutif du canton de Berne sur ces deux volets de la stratégie d’entreprise des FMB Energie SA ? Quelle est son appréciation des risques et des opportunités ? 4. Quels sont les moyens utilisés par le Conseil-exécutif pour garantir que le canton de Berne, en sa qualité d’actionnaire majoritaire, parvienne à imposer sa position en matière de stratégie d’entreprise au sein du conseil d’administration des FMB Energie SA ? Doit-on supposer que le canton de Berne se trouve minorisé au sein dudit conseil d’administration lorsqu’il s’agit de questions liées à la stratégie d’entreprise ? (4 cosignataires) Travaux publics, transports et énergie l’Assemblée générale. Le Conseil-exécutif considère qu’il est très important de confier ces positions clés à des personnalités qui, ayant fait leurs preuves, disposent des connaissances spécialisées requises dans le domaine énergétique. En tant qu’actionnaire majoritaire, le canton veille, lors de la nomination des administrateurs, à ce que ceux-ci disposent des qualifications techniques requises. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Monsieur Rickenbacher est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif et demande l’ouverture d’une discussion. La majorité qualifiée requise est de 50 voix. Vote Pour l’ouverture de la discussion 44 voix M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. La barre des 50 voix n’est pas atteinte. Il n’y a donc pas de discussion sur cette interpellation. 126/2005 Interpellation urgente Wasserfallen, Berne (PS) / Haudenschild, Spiegel (AVeS) – Oppositions et recours dans le canton de Berne Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Le canton de Berne, qui détient 52,9 pour cent de BKW FMB Energie SA (ci-après « FMB »), est actionnaire majoritaire de la société. Sont en outre actionnaires des FMB les sociétés E.ON AG (20%), EEF-ENSA (5%) et la Banque cantonale bernoise (4,5%). Le reste des actions se négocient à la Bourse suisse SWX. Questions 1 et 2 Madame Barbara Egger-Jenzer et Monsieur Urs Gasche, conseillers d’Etat, sont membres du Conseil d’administration des FMB. En cette qualité, ils sont tenus au devoir de discrétion quant aux informations confidentielles de l’entreprise et aux secrets d’affaires. Les discussions conduites au sein du Conseil d’administration des FMB sur l’orientation stratégique future des activités à l’étranger et des affaires commerciales constituent des informations soumises au devoir de discrétion, donc au secret. Le développement d’une stratégie d’entreprise implique un dialogue constructif entre les membres de son conseil d’administration. Un tel dialogue présuppose que des divergences d’opinion existent et des conceptions différentes soient acceptées. Cette remarque vaut d’autant plus pour les FMB, car outre la participation du canton de Berne, plus de 45 pour cent des actions en sont détenues par d’autres actionnaires. Il en résulte que les points de vue de ceux-ci contribuent à définir l’orientation stratégique de l’entreprise. Question 3 Les travaux législatifs visant la libéralisation du marché de l’énergie sont actuellement en cours sur le plan fédéral. Du point de vue du propriétaire (préservation de la valeur de sa participation) et en vue de garantir l’approvisionnement, le Conseil-exécutif est d’avis que les FMB doivent nécessairement étudier des variantes de coopération dans un large éventail de possibilités, afin d’atteindre et de développer une position future viable sur le marché libéralisé. Il ne serait pas judicieux et ce serait interdire une évaluation globale que d’exclure d’emblée ou par principe de telles coopérations avec des partenaires étrangers. Question 4 La nomination des membres du Conseil d’administration incombe, selon le droit suisse des sociétés anonymes, à Texte de l’interpellation du 13 juin 2005 Depuis son introduction, le droit de recours dont jouissent les associations de protection de l’environnement essuie régulièrement des critiques. Ce thème est de grande actualité, comme en attestent les interventions déposées au Parlement fédéral, le débat au sein de la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats, de nombreux articles dans les médias et surtout la motion déposée en février 2005 dans le canton de Berne. Le besoin de données statistiques est considérable et s’avère indispensable à tout examen objectif de la question des oppositions et des recours. Outre le droit de recours des organisations prévu par le droit de l’environnement, le canton de Berne dispose également d’un droit de recours pour les organisations s’occupant des questions de droit des constructions et d’aménagement du territoire, conformément aux dispositions de l’article 35, alinéa 2, lettre b de la loi sur les constructions, et de l’article 29 du décret du 22 mars 1994 concernant la procédure d’octroi du permis de construire. Pour ces motifs, le Conseil-exécutif est invité à prendre position sur les questions suivantes : e 1. Combien d’oppositions sont-elles déférées en 2 instance ou à la juridiction supérieure ? Comment se répartissentelles entre les procédures relatives à la loi sur la protection de l’environnement, à l’octroi du permis de construire et au plan d’affectation ? 2. Dans quelles proportions les recours sont-ils formés par les groupes suivants : particuliers, personnes morales, organisations ayant qualité pour former un recours au niveau cantonal ou fédéral (notamment associations de protection de l’environnement), et autres ? 3. Quel est le taux de réussite de ces oppositions et recours pour chacun de ces groupes ? 4. Peut-on évaluer selon les différents groupes les surcoûts résultant du retard souffert par les projets de construction ? (1 cosignataire) Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 575 sens de la question 1, n’est pas possible. Les recours font généralement valoir des griefs relevant aussi bien du domaine de la loi fédérale sur la protection de l’environnement que du droit cantonal. Par contre, on peut en général indiquer sur quelle base légale repose la légitimation des associations. La distinction entre personnes privées et morales, telle que la requiert la question 2, n’est pas réalisable sans un coût disproportionné, car elle n’est pas saisie dans les banques de gestion des affaires. Questions 1 à 3 Les tableaux ci-dessous montrent la fréquence et le taux de succès des recours d’associations contre les planifications et les permis de construire. Ils se répartissent entre les procédures de planification (compétence de la JCE) et les procédures de construction (compétence de la TTE). La TTE ne dispose que depuis 2003 d’une banque de gestion des affaires qui permette une ventilation en fonction des recourants. Une répartition des procédures en fonction de la loi sur la protection de l’environnement (LPE) et des autres lois, au Recours en matière de construction (TTE) 1 Année Total des recours 2003 167 dont recours d’associations en vertu de LPE et 1 LPN 3 (1,8%) 2004 208 0 (0%) dont recours Type de règlement d’associations en vertu du droit cantonal 8 (4,8%) 2 admissions 1 admission partielle 6 rejets 1 décision d’irrecevabilité 1 retrait 9 (4,3%) 2 admissions 1 annulation d’office 2 rejets 4 retraits Recours de l’association auprès du Tribunal administratif et type de règlement 2, dont 1 admission partielle 1 rejet 0 Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) Recours contre des planifications (JCE) Année Total des recours 49 44 dont recours d’associations en vertu de LPE et 1 LPN 0 0 dont recours d’associations en vertu du droit cantonal 1 2 2000 2001 2002 2003 2004 36 47 37 0 1 1 1 0 1 Question 4 Il n’est pas possible d’estimer le coût supplémentaire des retards induits par les recours en matière de construction. Une répartition par groupes n’est pas non plus réalisable, notamment parce que les grands projets suscitent généralement des recours aussi bien de particuliers que d’associations. En outre, la planification du maître d’ouvrage est également déterminante quant à savoir si les retards entraînent ou non des surcoûts. Toutefois, tant les Directions que les tribunaux traitent en toute priorité les recours opposés aux projets économiquement importants, afin de limiter les retards autant que possible. 048/2005 Motion Erb, Berne (PRD) / Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC) – Restriction du droit de recours des associations Texte de la motion du 16 février 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de modifier les dispositions de la législation cantonale concernant le droit de recours des Type de règlement Recours de l’association auprès du Tribunal administratif classement 1 retrait 1 rejet admission rejet 1 admission 1 cas encore pendant 0 0 0 0 0 associations de manière à ce que les restrictions entrent en vigueur en même temps que celles qui auront été décidées au niveau fédéral. Développement Le droit de recours des associations est presque exclusivement fondé par la législation fédérale. Dans son commentaire de la loi sur la procédure et la juridiction administratives (LPJA), Thomas Merkli présente clairement les actes législatifs fondant ce droit : il s’agit pour l’essentiel de la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN), de la loi sur la protection de l’environnement (LPE), de la loi sur les forêts (LFo), de la loi sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre (LCPR), de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) et de la loi sur l’application du génie génétique au domaine non humain (LGG). Signalons par ailleurs que le niveau normatif de l’ordonnance suffit, dans le droit fédéral, pour fonder le droit de recours. Les autorités cantonales ont pour seule obligation d’appliquer les dispositions de la législation fédérale. C’est vrai en particulier pour les autorités communales en matière de construction, les préfets et les préfètes, les Directions, les offices et services cantonaux ainsi que pour les tribunaux. Lorsque par 576 14 septembre 2005 exemple l’ATE forme recours en s’appuyant sur la LPE, la procédure se déroule devant les autorités cantonales, mais selon les dispositions de la législation fédérale. Le droit de recours concédé dans la procédure cantonale aux organisations de protection de la nature, de défense du patrimoine, de protection de l’environnement, de chemins de randonnée, etc. doit être au moins aussi étendu que ce que prévoit le droit fédéral. Toute restriction dans la législation cantonale est impensable et inadmissible. Il existe dans la législation cantonale deux dispositions qui fondent un droit de recours pour les associations : l’article 35 de la loi sur les constructions et l’article 13 de la loi cantonale sur l’agriculture (protection des animaux). Deux interventions sont actuellement en suspens aux Chambres fédérales qui réclament une restriction du droit de recours des associations dans le but de prévenir les abus. La collecte des signatures est par ailleurs en cours concernant l’initiative populaire fédérale « Droit de recours des organisations: Assez d’obstructionnisme − Plus de croissance pour la Suisse! ». L’initiative, dont le texte a été publié dans la Feuille fédérale du 16 novembre 2004, demande que le recours des associations soit exclu contre les actes législatifs, arrêtés ou décisions qui se fondent sur une votation populaire au niveau fédéral, cantonal ou communal et contre les actes législatifs, arrêtés ou décisions du parlement fédéral et des parlements cantonaux et communaux. Ces améliorations devraient pouvoir aussi s’appliquer à l’échelon cantonal, à partir du même moment. (61 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 Évolution au niveau fédéral On examine actuellement s’il y a lieu de modifier les dispositions du droit de recours des associations, ancré dans la loi fédérale du 7 octobre 1983 sur la protection de l’environneer ment (LPE, RS 814.01) et dans la loi fédérale du 1 juillet 1966 sur la protection de la nature et du paysage (LPN, RS 451). Un avant-projet de la Commission des affaires juridiques du Conseil des États a été en consultation jusqu’à la fin de février 2005. Les propositions de modifications contenues dans cet avant-projet ont pour but de préciser le droit de recours des organisations environnementales afin d’empêcher les abus. Les dispositions de la législation fédérale relative au droit de recours des associations s’appliquent aux procédures des autorités et des tribunaux fédéraux. Elles règlent le droit de recours des associations contre les projets de grande importance (installations obligatoirement soumises à une étude d’impact sur l’environnement (EIE) aux termes de l’art. 55 LPE et décisions dans l’accomplissement d’une tâche de la Confédération selon l’art. 12 LPN). Le droit cantonal ne peut pas restreindre le droit fédéral quant au droit de recours des associations contre de tels projets. Sous réserve de cette disposition, le droit cantonal peut adopter ses propres règles en matière de procédure par devant les autorités et les tribunaux cantonaux. Le droit bernois ne doit donc pas nécessairement être adapté aux modifications du droit fédéral prévues. En outre, comme l’expérience l’a montré, la révision du droit fédéral devrait prendre encore quelque temps et subir encore des modifications quant à son contenu, notamment parce qu’elle est très controversée. Pour cette raison également, il n’est pas judicieux d’entreprendre la modification des lois cantonales avant que les prescriptions de droit fédéral ne soient arrêtées et que l’avenir de l’initiative populaire mentionnée par les motionnaires ne soit fixé. Travaux publics, transports et énergie Enfin, il convient de signaler que deux des modifications actuellement discutées au niveau fédéral sont déjà ancrées dans notre droit cantonal : le recours contre les plans d’affectation et la possibilité du commencement anticipé des travaux. Réglementations actuelles du droit cantonal La législation bernoise règle le droit de recours des associations dans la loi du 9 juin 1985 sur les constructions (LC, RSB 721.0, art. 35, al. 2, lit. b, art. 35a, al. 2, art. 46, al. 2, lit. a, art. 60, al. 2). Des dispositions analogues sont prévues dans la loi sur la protection de la nature (LPN, RSB 426.11, art. 60), dans la loi sur la protection du patrimoine (LPat, RSB 426.41, art. 38, al. 1, lit. b), dans la loi sur l’agriculture (LCAB, RSB 910.1, art. 13, al. 2) et dans la loi sur la procédure des améliorations foncières et forestières (LPAF, RSB 913.1, art. 33, al. 2). Le droit bernois permet aux associations et aux partis de participer à toutes les procédures de construction et de planification. Cette réglementation assez ouverte du droit de recours est une tradition dans le canton de Berne, puisqu’on la trouvait déjà dans la loi sur les constructions de 1970. Le droit de recours des associations a fait l’objet de discussions nourries au Grand Conseil lors de la révision totale de la loi sur les constructions en 1985. Le compromis auquel on a finalement abouti prolongeait la réglementation antérieure telle que concrétisée dans la jurisprudence. Le droit de recours des associations inscrit dans la législation bernoise remplit surtout deux fonctions : – Il est censé munir les organisations vouées à la protection d’intérêts publics déterminés d’un moyen de poursuivre efficacement ces objectifs. – Les connaissances spécialisées de ces organisations doivent aider les autorités à faire respecter la législation relative aux constructions et à la planification. De plus, le droit de recours des associations présente l’avantage qu’il peut contribuer à regrouper les oppositions et les recours concernant les projets controversés au sein de la population. On peut régler plus efficacement les oppositions et les recours des associations que les requêtes multiples des riverains. Expériences quant au droit de recours des associations sur le plan cantonal La réglementation du droit de recours des associations prévue par la législation bernoise n’a entraîné aucune difficulté d’exécution. À ce jour, les autorités et le Tribunal administratif n’ont guère eu à traiter de cas d’usage abusif. Les associations ne font que rarement usage de leur droit de recours. Lors de projets de construction, les recours d’associations concernent souvent des questions de protection du patrimoine, ceux des partis visant plutôt des réglementations de circulation. Recours d’associations contre des projets de construction (Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie, TTE) Année Total des recours en matière de construction 2003 167 dont ceux Type de règled’associations ment 11 2 admissions 1 admission partielle 6 rejets 1 décision d’irrecevabilité 1 retrait Travaux publics, transports et énergie 2004 208 9 14 septembre 2005 2 admissions 1 annulation d’office 2 rejets 4 retraits Recours d’associations contre des planifications (Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques, JCE) Année Total des recours en matière de planification 2000 49 2001 44 2002 2003 2004 36 47 37 dont ceux Type de règled’associations ment 1 2 1 1 2 classement 1 retrait 1 rejet admission rejet tous deux en suspens Recours d’associations dans le domaine de compétences de la Direction de l’économie publique (ECO) Les associations font occasionnellement usage de leur droit de recours s’agissant d’améliorations foncières et forestières d’ordre structurel. Il peut en résulter des retards dans les projets, sans que l’on puisse toutefois parler d’un abus du droit de recours. Efforts en cours pour accélérer les procédures Par l’ACE 4238 du 4 décembre 2002, le Conseil-exécutif a mandaté un groupe d’experts pour qu’il examine les possibilités d’optimiser l’actuelle procédure de construction et de planification et d’en accroître l’efficacité. Ce mandat d’étude a été complété d’une série de points concrets à vérifier, précisés par l’ACE 822 du 19 mars 2003 (stratégie de croissance : vérification des procédures et des prescriptions étatiques). En er date du 1 juillet 2003, le groupe d’experts a remis son rapport final à la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques à l’attention du Conseilexécutif. Le rapport des experts montre qu’une accélération de la procédure est possible, notamment en améliorant la gestion de la procédure et en simplifiant la législation en matière de construction et de planification. Par contre, les experts sont d’avis qu’une mesure restreignant la légitimation des privés ou des associations à faire recours ne sera pas fructueuse. Le Conseil-exécutif a mandaté la JCE pour qu’elle examine les mesures proposées par le groupe d’experts, conjointement avec la TTE, la Direction de l’instruction publique (INS) et la Direction de l’économie publique (ECO). À l’appui des rapports finaux des groupes de projet, le Conseil-exécutif a donné mandat aux Directions, par l’ACE 1331 du 20 avril 2005, d’élaborer des modifications de lois visant à simplifier et à accélérer les procédures. Les Directions doivent présenter leurs travaux au Conseil-exécutif d’ici la fin de 2005. Pour les raisons exposées ci-dessus, le Conseil-exécutif recommande l’adoption de la motion. Proposition: adoption de la motion. M. Werner Lüthi, Münsingen (UDC), vice-président. Les deux interventions sont examinées conjointement. Mme Flavia Wasserfallen, Hinterkappelen (PS). Je remercie tout d’abord les autorités pour la réponse rapide donnée à mon interpellation. Nous l’avions déposée afin de récolter des données chiffrées sur le sujet. 577 En 2004, seul un pour cent de tous les recours adressés au Tribunal administratif l’a été par les organisations de protection de l’environnement et plus de 80 pour cent ont été admis Durant les cinq dernières années, un seul recours a été adressé au Tribunal fédéral. Je considère la campagne menée contre le droit de recours des associations – y compris la présente motion – comme malhonnête car elle s’attaque au mauvais bouc émissaire, à savoir les organisations de protection de l’environnement. Si l’on désire moins de protection de l’environnement, il faut s’engager pour la modification de la législation et non s’en prendre à ces organisations. Si les modifications au niveau fédéral sont décidées, le canton devra de toute manière examiner dans quelle mesure modifier sa législation cantonale. Point n’est besoin d’agir à titre préventif. Je vous prie donc de rejeter cette motion inutile. M. Christoph Erb, Berne (PRD). Nous venons d’entendre les arguments en défaveur de notre motion. Permettez-moi de vous présenter ceux qui parlent pour elle. Le point de départ réside dans le fait que nous avons les mains liées au niveau cantonal. Aussi longtemps que la législation fédérale prévoit des telles possibilités de recours, nous sommes démunis pour combattre les abus. Nous pensons que les modifications de la législation fédérale vont être acceptées et nous aimerions que l’adaptation au plan cantonal se fasse immédiatement, presque parallèlement. C’est pourquoi nous avons déposé cette motion assez tôt, en nous réjouissant de l’accueil réservé par le Conseil-exécutif qui en propose l’adoption. Je vous prie de le suivre sur cette voie. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Je me félicite de la proposition d’adoption du Conseil-exécutif mais je suis un peu surpris de sa réponse qui aurait tout aussi bien pu déboucher sur un refus. Ce que nous demandons, c’est un examen de la légitimité de la protection de l’environnement. Celle-ci intervient actuellement beaucoup trop souvent et dispose de beaucoup d’influence. Il faudrait surtout supprimer sa fonction d’autorité parallèle. Dans certains cas connus, dont celui du Stade du Wankdorf, on a abouti à des accords, il y a eu un transfert d’argent et finalement une union avec les organisations de protection de l’environnement. Cet argent n’est pas revenu aux communes mais bien aux organisations de protection de l’environnement. On ne peut l’admettre. Il faut agir et je me félicite que vous acceptiez cette motion. Mme Mirjam Bütler, Berne (PS). J’attendais des arguments convaincants de la part des deux auteurs de la motion. Ils ne sont pas venus. Il faut bien voir que la majorité des recours émanent de privés et non des organisations de protection de l’environnement. Je me demande pourquoi vous ne voulez pas également limiter les droits des privés, ce qui serait logique ! Au niveau fédéral, le nombre de recours des organisations de protection de l’environnement déposés au Tribunal fédéral a baissé, selon une étude de l’Université de Genève. L’adoption de cette motion ne constitue pas un acte d’obéissance anticipé mais une stupidité tout court. Les événements des semaines passées nous ont montré que nous avons plus besoin que jamais de bons défenseurs de la nature. Nous vous prions de rejeter cette motion. M. Bernhard Pulver, Berne (VLL). Le droit de recours des associations est une disposition sensée. Le parlement helvétique l’a introduit lorsque les Verts n’existaient pas encore mais en pleine conscience de qu’il faisait. Le Conseil-exécutif parle d’accélérer les procédures. Nous en sommes aussi partisans. Mais le groupe VLL ne veut pas 578 14 septembre 2005 Travaux publics, transports et énergie d’une restriction du droit de recours des associations, ni au plan cantonal ni au plan fédéral. de privés, pourquoi cette motion se concentre-t-elle exclusivement sur les associations ? Mme Rita Haudenschild, Spiegel (AVeS). Je vous prie de rejeter cette motion qui prétend limiter un droit existant, que l’Europe est en train d’étoffer ; elle constitue un pas en arrière. Une telle tentative n’est pas digne de la Suisse et du canton de Berne, où le principe fondamental de la démocratie et de la participation populaire est profondément ancré. M. Christoph Erb, Berne (PRD). Les recours de privés constituent un autre thème. Nous avons voulu nous limiter aux associations. Le président Thomas Koch reprend la direction des délibérations. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Faut-il adapter le droit de recours des associations à l’évolution du droit fédéral avant que l’on dispose d’une certaine clarté à ce niveau ? J’admets que les épisodes de Zurich et du Wankdorf m’ont également irrité. Ce sont des autogoals de la part des associations de protection de l’environnement. Il faut pouvoir éviter les abus et une inflation inutile des coûts. Mais les statistiques montrent qu’il n’y a pas d’abus sur le plan suisse en matière de recours des associations de protection de la nature. C’est pourquoi le groupe PEV estime qu’il ne faut pas faire acte d’allégeance de manière anticipée. Je vous renvoie à ce propos aux arguments développés dans la réponse du Conseil-exécutif. C’est donc à l’unanimité que nous rejetons cette motion. M. Hans Aeschbacher, Bätterkinden (UDC). Le groupe UDC soutient tous les efforts tendant à renforcer le site économique du canton de Berne. A quoi servent papier glacé et belles stratégies si nous introduisons de nouvelles chaînes dans la législation ? Nous ne voulons pas supprimer ou limiter notablement le droit de recours. Ce que nous demandons, c’est d’adapter, là où cela se révèle nécessaire, la législation cantonale au droit fédéral. Je ne comprends pas pourquoi la discussion que nous menons donne l’impression que nous nous opposons au droit de recours des associations dans son ensemble. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Que veut nous suggérer l’interpellation de Madame Wasserfallen ? Qu’en fait, la situation n’est pas si grave ? Il ne s’agit pas ici de pourcentages mais de dimension. Ce n’est pas le droit de recours qui est discuté dans la présente motion et je préfère que les décisions soient prises démocratiquement que juridiquement. Mme Flavia Wasserfallen, Hinterkappelen (PS). Je soutiens, moi aussi, le site économique bernois. Mais il faut tenir compte d’autres considérations, plutôt axées sur le long terme. C’est pourquoi je vous demande de rejeter cette motion inutile et de ne pas suivre les affirmations polémiques qui sont fausses. Je répète que je suis satisfaite de la réponse du Conseilexécutif à mon interpellation. M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Je vous le dis une fois encore : il n’est pas dans les intentions des auteurs de la motion de supprimer le droit de recours des associations de protection de l’environnement, comme l’ont laissé entendre certains orateurs. C’est une accélération de la procédure qui nous importe ainsi qu’un amincissement de la loi. C’est pourquoi je vous invite, une fois encore et à l’instar du Conseilexécutif, d’accepter la présente motion. Mme Mirjam Bütler, Berne (PS). J’ai posé une question mais n’ai pas reçu de réponse : la majorité des recours émanant Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Le Conseil-exécutif constate que, dans notre canton, les associations de protection de l’environnement font peu usage du droit de recours et qu’aucun abus n’a été constaté à ce jour. Il s’avère qu’au plan fédéral, on examine la possibilité de modifier les dispositions en matière de droit de recours des associations de protection de l’environnement. Avant de disposer des modifications décidées au niveau fédéral, il ne serait pas sensé de changer les dispositions du droit cantonal. Si le gouvernement est disposé à accepter cette motion, c’est parce que le droit cantonal devra de toute manière être adapté au droit fédéral si celui-ci est modifié. C’est dans ce sens que le Conseil-exécutif estime pouvoir accepter la présente motion. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 95 voix 72 voix 4 abstentions 028/2005 Motion Astier, Moutier (PRD) – Train régional S3 Bienne – Berne bondé, la solution dans le Jura bernois Texte de la motion du 14 février 2005 1. Le canton de Berne est chargé d’intervenir auprès des CFF et du BLS afin de remédier aux trains régionaux S3 bondés aux heures de pointe. 2. Le canton de Berne propose aux CFF de réintroduire la correspondance à la demi-heure avec l’InterRegio pour Berne des trains provenant de la région jurassienne (Delémont–Bienne) RegioExpress. Développement La détérioration des horaires de la région jurassienne en direction de la capitale fédérale est connue de tous les pendulaires. En effet, la correspondance à la demi-heure aux heures de pointe a été supprimée par les CFF, à cause du nouvel horaire. En conséquence, les pendulaires qui ne prennent pas le train direct à la minute 52’ de Moutier (ICN), puis à Bienne l’InterRegio (IR) pour Berne, se reportent sur le RegioExpress à la minute 20’ de Moutier jusqu’à Bienne, puis de Bienne à Berne sur le S-Bahn S3 à la minute 54’, car ils loupent l’InterRegio pour Berne à la minute 51’. Cette situation surcharge inutilement le S3 déjà très emprunté. Voici, résumées, les deux possibilités de se rendre de Moutier à Berne: Moutier: 52’ (ICN) Bienne: 10’ (arrivée) Bienne: 21’ (départ) Berne: 48’ (IR) ou 31’ (RegioExpress) 50’ (arrivée) 54’ (départ S3) car ils loupent l’IR de 51’ 30’ Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 Le train région S3 est déjà saturé. Il suffit de voir les articles de presse. Dès l’entrée en vigueur du nouvel horaire CFF, 216 personnes se sont plaintes au BLS jusqu’au 12 janvier 2005. Selon les responsables des BLS et des CFF, il n’est pas possible de rajouter des wagons supplémentaires au train régional S3 entre Bienne et Berne. Le porte-parole du BLS, Hans Martin Schär, cité par le quotidien 20 Minuten, précise qu’aucun wagon supplémentaire ne peut être accroché car les quais sont trop courts dans le Gürbetal (édition du 12 janvier 2005). Concernant des trains supplémentaires, cela serait impossible car la gare de Berne est déjà surchargée. En conclusion, les pendulaires sont condamnés à rester debout, serrés les uns contre les autres. Cette situation n’est pas acceptable si les pouvoirs publics veulent promouvoir l’utilisation des transports en commun. Dans ces conditions, le porte-parole du BLS a déclaré chercher une solution. Cette solution existe, car si les pendulaires de la région jurassienne prennent l’InterRegio pour Bienne à la place de prendre le S3, des places se libéreront pour les pendulaires utilisant le S3. Seulement, la cadence à la demiheure pour le Jura bernois et le Jura doit être rétablie avec les InterRegio. Le canton de Berne doit intervenir afin de satisfaire aussi bien les pendulaires du Seeland (utilisateurs du S3) que les pendulaires de la région jurassienne (utilisateur de l’InterRegio Bienne–Berne–Bienne). (12 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Correspondances à Bienne Avec l’introduction de la première étape de Rail 2000, le nœud ferroviaire de Bienne a été entièrement remodelé. Depuis le 12 décembre 2004, les trains assurant la correspondance entre les différents trains longue distance et les trains régionaux circulent toutes les heures aux minutes 15 et 45. Suite au remodelage de l’horaire, les temps de battement entre les trains en provenance de Delémont–Moutier et ceux circulant en direction de Berne, sont, à toutes les heures, de onze minutes, et de quatre minutes pour le S3; pour les trains en provenance de La Chaux-de-Fonds–St-Imier ou de la Vallée de Tavannes, ce temps est de huit minutes (train direct) ou de onze minutes (train régional). Le nouvel horaire a en particulier amélioré les correspondances à Bienne pour les voyageurs du Vallon de St-Imier et de la Vallée de Tavannes. Le RegioExpress Moutier–Delémont– Boncourt (et vice-versa) est une exception; il n’a de correspondance qu’avec le S3, parce que les voyageurs manquent l’InterRegio de justesse. Pour les raisons suivantes, la correspondance n’est pas possible avec l’InterRegio en direction de Berne: – Les correspondances à Delémont impliquent que les RegioExpress doivent se croiser à Moutier. – La capacité limitée de la gare de Berne rend impossible un changement d’horaire du S3 et des trains InterRegio Bienne–Berne. Saturation des trains du RER durant les heures de pointe du matin Avant le changement d’horaire de décembre 2004, la demande concernant le RER bernois ont été analysées en détail et les capacités correspondantes ont été mises à disposition. En raison du décalage des horaires de 15 minutes environ, et du nouvel arrêt Berne-Wankdorf, la demande présentait toutefois certaines imprécisions. L’expérience du nouvel horaire a montré que les trains du RER sont saturés en particulier aux heures de pointe du matin: ils atteignent 579 parfois la limite de leur capacité et des fois même la dépassent. Il s’agit avant tout du S1 sur le tronçon Thoune– Münsingen–Berne, du S2 sur les deux tronçons, du S3 sur le tronçon Bienne–Lyss–Berne et de certains trains du S5 Berne–Chiètres–Neuchâtel. L’ampleur inattendue de la demande concernant différents trains du RER, qui s’explique en particulier par la forte fréquentation de l’arrêt Berne-Wankdorf, a amené le BLS, déjà une semaine après l’entrée en vigueur du nouvel horaire, à ajouter des trains supplémentaires entre Münsingen et Berne et à augmenter les capacités de certains trains. Le BLS propose d’augmenter les capacités d’autres trains du S2 et du S3. Le canton salue ces mesures mais ne peut augmenter la subvention d’exploitation, pour des raisons financières. En ce qui concerne la ligne S3, entre Bienne et Berne, mentionnée par l’auteur de la motion, selon les informations du BLS, la capacité est particulièrement critique pour les trains partant de Bienne à 6 h 24 et à 7 h 24. La situation du S3 qui quitte Bienne à 6 h 54, et qui permet la correspondance avec le RegioExpress provenant de Boncourt–Delémont–Moutier, est moins problématique. Les CFF ont pris des mesures face au problème de place dans les InterRegios (à deux étages) entre Bienne et Berne: des wagons à deux étages ont été ajoutés. Certaines de ces compositions sont toutefois utilisées pour remplacer des trains devant assurer une liaison Berne–Olten ou un trajet entre la ville fédérale et la Suisse romande, mais qui ne circulent pas. Dans ces cas, un train de remplacement composé d’ancien matériel roulant est mis en service entre Bienne et Berne. Correspondances à Bienne entre le RegioExpress Bienne– Boncourt et l’InterRegio Bienne–Berne Le battement entre les trains devrait être prolongé de trois minutes pour que puisse être établie la correspondance à Bienne entre le RegioExpress et l’InterRegio, demandée par l’auteur de la motion. Pour y arriver, il faudrait diminuer le temps de parcours entre Moutier et Bienne, ou réduire l’intervalle entre le départ du S3 et celui de l’InterRegio entre Lyss et Bienne. Selon l’examen de la situation déjà effectué par les CFF durant la phase de planification de l’horaire actuel, aucune de ces deux variantes n’est pour l’heure réalisable. La situation pourrait éventuellement se modifier si l’assainissement du tunnel de Granges permettait d’augmenter la vitesse de parcours ou que des infrastructures supplémentaires dans la région de Brügg permettent aux S3 et aux InterRegio de circuler parallèlement. Il faut toutefois songer que la modification des heures de départ des trains InterRegio prolongerait le temps de battement de toutes les correspondances (trains et bus) à Bienne. Une modification des horaires de plusieurs minutes pourrait en outre péjorer les correspondances à Lyss, au point que les lignes de bus régionales partant de Lyss pourraient subir plus de retards et de correspondances manquées. Conclusion Le Conseil-exécutif est prêt à s’engager auprès des CFF et du BLS pour que la situation actuelle soit améliorée. Toutefois, lors de toute modification apportée à l’offre horaire, il y a lieu de peser tous les avantages et les désavantages pour l’ensemble de la région. Par ailleurs, il faut tenir compte de la prise de position des conférences régionales des transports compétentes. Le Conseil-exécutif propose l’adoption de la motion sous forme de postulat. Proposition: adoption sous forme de postulat. 580 14 septembre 2005 M. Sylvain Astier, Moutier (PRD) Je serai bref. Tout d’abord, je tiens à remercier le gouvernement pour sa réponse, mais je conteste au point 2 le postulat. En effet, la réponse qui est donnée sur le point 2 est incomplète. D’après ce qui est connu dans le groupe de travail entre le canton de Berne et le canton du Jura, les CFF ont donné leur accord pour changer de quai le RegioExpress en provenance du Jura et du Jura bernois: cela n’est pas mentionné dans la réponse et cela donnerait une minute pour changer de train, ce qui permettrait de faire une correspondance pour la ville de Berne. Effectivement, cette correspondance serait assurée uniquement dans le sens de la région jurassienne jusqu’à la ville de Berne et c’est ce qui est demandé dans ce point 2. De plus, je dois noter ici, il faut le souligner, que le point 2 n’entraîne aucun coût supplémentaire. C’est neutre en termes de coûts, contrairement au point 1, pour lequel j’accepte le postulat, puisque cela impliquerait des charges financières complémentaires. Le point 2 en motion pourrait presque être classé, puisque au changement de l’horaire en décembre 2005 le RegioExpress en provenance du Jura et du Jura bernois sera sur le même quai que l’InterRegio pour Berne et il permettra donc d’assurer une correspondance. Je vous prie de soutenir ce point 2 sous forme de motion et non pas de postulat. Le président. Vous avez donc transformé le premier point en postulat et le deuxième point, vous le maintenez comme motion. Nous arrivons aux rapporteurs des groupes, je donne la parole à Madame Struchen pour le groupe UDC. Béatrice Struchen-Schwab, Epsach (UDC). L’UDC reconnaît aussi l’importance de la promotion de l’utilisation des transports publics. Les trains régionaux bondés aux heures de pointe ne sont pas particulièrement un atout pour le canton de Berne. C’est pourquoi nous sommes tout à fait d’accord avec le motionnaire sur le fait que le Conseilexécutif se doit de s’engager auprès des CFF afin que ceuxci trouvent des solutions adéquates au problème des trains régionaux bondés. Mais ce n’est pas à nous députés d’affirmer que la solution adéquate pour le cas précis est la réintroduction de la correspondance à la demi-heure avec l’InterRegio pour Berne des trains provenant de la région jurassienne. Nous sommes convaincus qu’en tant que députés nous n’avons ni la compétence ni le pouvoir ni les moyens pour ceci. C’est pourquoi le groupe UDC soutient également le point 2 en tant que postulat. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Quelques mois se sont écoulés depuis le dépôt de la motion. Je puis aujourd’hui vous informer de ce que le gouvernement est disposé à accepter le chiffre 2 sous forme de motion. Les cantons du Jura et de Berne ont écrit aux CFF, mentionnant toutes les revendications qui figurent dans la motion sous le chiffre 2. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 sous forme de postulat Contre 114 voix 0 voix Pour l’adoption du chiffre 2 Contre 115 voix 2 voix Travaux publics, transports et énergie 042/2005 Motion Fuchs, Berne (UDC) – Sécurité des passages à niveau sans surveillance Texte de la motion du 14 février 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de faire le relevé de tous les passages à niveau sans surveillance sur l’ensemble du territoire cantonal et de faire pour chacun de ces passages l’analyse des risques et de proposer les moyens de remédier à la situation. Il doit s’adresser aux autorités fédérales pour établir s’il est possible de disposer à cet effet de ressources financières fédérales. La sécurité des passages à niveau ne doit pas être garantie avec des dispositifs luxueux mais avec des installations rationnelles, barrières ou signaux sonores. Quand il n’est pas possible d’éliminer le danger, il faut envisager la fermeture du passage. Ces derniers mois, les accidents malheureux et le plus souvent mortels se sont multipliés aux passages à niveau sans surveillance. Depuis le début de cette année, 11 personnes, dont plusieurs enfants, ont été victimes de tels accidents. La dernière fois, à Oberburg, la compagnie de Regionalverkehr Mittelland (RM) a tout simplement fermé le passage, ce qui a causé le mécontentement de la population des lieux. Les passages à niveau sans surveillance sont malheureusement encore aujourd’hui pour certains en tous cas des lieux très fréquentés et les autorités se doivent d’y garantir la sécurité de manière satisfaisante. (12 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Conformément à la loi sur les chemins de fer, la responsabilité de la mise en conformité des passages à niveau est de la compétence des entreprises de chemins de fer. Celles-ci doivent prendre les mesures adéquates en vue de garantir la sécurité. Le financement des travaux incombe aux entreprises de chemins de fer et aux propriétaires des routes (cantons, communes ou particuliers, selon la route). En raison des mesures d’économie, la Confédération ne participe plus, depuis 1998, qu’au financement de la mise en conformité de passages particulièrement dangereux (visibilité pendant moins de 6 secondes). Sa contribution s’élève aux deux tiers des coûts, mais à 100 000 francs au maximum par passage. Les subventions fédérales sont limitées dans le temps ; les entreprises de transport ont jusqu’à fin 2006 pour demander des subventions à l’Office fédéral des transports pour les projets d’adaptation des passages donnant droit à une subvention. Conformément à l’article 37 f de l’ordonnance sur les chemins de fer (OCF), modification du 12 novembre 2003, les autres passages à niveau non sécurisés doivent être supprimés ou équipés de signaux et d’installations, d’ici au 31 décembre 2014, de telle manière qu’ils puissent être franchis avec un véhicule ou à pied en toute sécurité. Selon les articles 25 à 29 de la loi fédérale sur les chemins de fer (LCdF), les coûts doivent être répartis entre l’entreprise de chemin de fer et le propriétaire de la route. Dans des cas exceptionnels, le canton peut recourir au crédit-cadre d’investissement en faveur des transports publics pour financer la suppression ou la mise en conformité de passages non sécurisés. Par ailleurs, l’Office fédéral des transports a mis sur pied une taskforce chargée notamment de rechercher des solutions économiques pour adapter les passages à niveau sans surveillance. Des propositions concrètes sont actuellement en préparation. Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 En ce qui concerne les demandes formulées dans la présente motion (relevé des passages, analyse des risques, proposition d’assainissement, possibilités de financement), la compétence n’est pas du ressort du canton, mais de celle des entreprises de transport. Les conditions générales sont données par la Confédération et les bases légales correspondantes. En raison des mesures d’économie, les moyens nécessaires à l’assainissement sont toutefois très restreints. Etant donné que les compétences et les procédures sont déterminées dans la loi, un programme d’assainissement élaboré par le canton n’aurait pas force obligatoire. Proposition : rejet de la motion. M. Thomas Fuchs, Berne (UDC). Il est incontestable que notre canton compte trop de passages à niveaux sans surveillance. Je vous prie d’accepter cette motion à la revendication très raisonnable, non pour mon plaisir mais dans l’intérêt des victimes potentielles. Le canton de Berne ne prend pas ses responsabilités dans ce domaine et pratique la politique de l’autruche en rejetant la responsabilité sur les entreprises de transport et sur la Confédération. Je pense qu’une liste des dangers potentiels serait importante. La motion n’en demande pas plus et je vous remercie de votre soutien. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Cette intervention s’attaque à un problème réel. Chaque accident est un accident de trop. En comparaison de ce qui a été entrepris sur les routes pour éviter les accidents mortels, il est nécessaire d’agir dans le domaine des chemins de fer. Nous aimerions conseiller à l’auteur de l’intervention de la transformer en un postulat, que nous pourrions alors adopter. Le président. La motion a été articulée en trois points : Chiffre 1 : Le Conseil-exécutif est chargé de faire le relevé de tous les passages à niveau sans surveillance sur l’ensemble du territoire cantonal Chiffre 2 : de faire pour chacun de ces passages l’analyse des risques et de proposer les moyens de remédier à la situation. Ce chiffre a été retiré. Chiffre 3 : Il doit s’adresser aux autorités fédérales pour établir s’il est possible de disposer à cet effet de ressources financières fédérales. A mon avis, nous atteignons ici la limite de ce qui peut être modifié dans une intervention parlementaire. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Le Conseil-exécutif a rejeté cette motion car il ne peut établir pour chacun des passages à niveau sans surveillance une analyse des risques et proposer les moyens de remédier à cette situation. Tout ceci est de la compétence des autorités fédérales. Mais à l’instar de Monsieur Fuchs, je pense qu’il existe encore trop de passages à niveau sans surveillance ; à chaque occasion, nous tentons de faire pression sur la Confédération. Mais elle aussi est contrainte aux économies. Le Conseil-exécutif est disposé à accepter les chiffres 1 et 3 en tant que motions. M. Walo Hänni, Köniz (PRD). Nous pouvons accepter les deux chiffres de cette motion mais espérons qu’une prochaine fois, notre rusé « renard » présentera un texte mieux ficelé. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 de la motion Contre 86 voix 11 voix 11 abstentions Pour l’adoption du chiffre 3 de la motion Contre 581 75 voix 13 voix 17 abstentions 089/2005 Motion von Allmen, Gimmelwald (PS) – Nœud ferroviaire d’Interlaken Est Texte de la motion du 18 avril 2005 – Le Conseil-exécutif est chargé de tout mettre en œuvre pour qu’un nœud ferroviaire soit réalisé à Interlaken Est. – Le nœud ferroviaire à Interlaken Est doit être réalisé en même temps que l’inauguration du tunnel du Lötschberg. Développement Rail 2000 devait avoir pour effet de rendre les liaisons ferroviaires plus fréquentes, plus rapides, plus directes et plus confortables. Le 12 décembre 2004, la première étape de Rail 2000 et le nouvel horaire sont entrés dans les faits et la déception dans les différentes régions, également dans l’Oberland Est, est à la hauteur des attentes, qui étaient grandes. Hormis certaines améliorations incontestables, telles que les liaisons semi-horaires Interlaken – Berne, les liaisons aux heures tardives, la cadence semi-horaire Interlaken - Meiringen et les améliorations sur les lignes internationales, de sérieuses péjorations des liaisons se révèlent désormais, notamment à l’intérieur de l’Oberland : – Malgré l’aménagement de la ligne pour des vitesses maximales de 160 km/h, les trajets Berne – Interlaken Est durent plus longtemps, soit une heure au lieu de 53 minutes, ce qui a pour conséquence qu’à Interlaken Ouest, les trains doivent se croiser et qu’aux passages à niveau, la circulation routière est entravée. – Le temps imparti pour passer sur les trains du BOB à Interlaken Est est désormais de 17 minutes. – Les correspondances entre le BOB et la ligne du Brünig, essentielles pour le tourisme, sont systématiquement manquées de deux minutes. – Il arrive que les correspondances du BOB en provenance des vallées de la Lütschine pour les voyageurs à destination de Berne soient des trains régionaux et nécessitent un changement pour les trains Intercity à Spiez. – Les liaisons Simmental – Kandertal – Brigue sont mauvaises. – Les liaisons avec Wengen, Mürren, Gimmelwald, etc. sont lacunaires. – Les élèves des écoles professionnelles et du gymnase arrivent à Interlaken étalés sur trois quarts d’heure, ce que ne permet pas de compenser l’ajustement du début des cours. Ainsi, les élèves doivent passer de longs moments d’attente le matin et le soir. La dégradation de toutes ces liaisons ôtent aux transports publics leur attractivité pour les pendulaires et les élèves des écoles. Mais c’est particulièrement grave pour l’Oberland, qui est tributaire du tourisme. Les touristes, surtout ceux qui viennent d’outre-mer, se déplacent le plus souvent en transports publics. L’Oberland bernois est la région touristique en Suisse dont la plus forte proportion de visiteurs lui arrivent en transports publics. Autant dire que la dégradation des liaisons a des répercussions sur l’économie de l’Oberland. L’entrée en service du tunnel du Lötschberg fin 2007 pourrait avoir pour conséquence un énorme désavantage concurrentiel pour le tourisme de l’Oberland. Les voyageurs en provenance de Zurich, de Bâle ou de Berne mettront autant de temps pour se rendre à Grindelwald, à Wengen ou à Mürren que pour arriver à Saas Fee ou à Zermatt. 582 14 septembre 2005 La réalisation du noeud ferroviaire à Interlaken Est ne permet pas de résoudre tous les problèmes, mais un grand nombre d’entre eux. Ce nœud ferroviaire jouerait un rôle crucial pour tout l’Oberland Est et au-delà : – La durée des trajets au départ de Berne et donc de toutes les régions du nord de la Suisse pourrait être réduite de 15 minutes. – Les croisements problématiques à Interlaken Ouest pourraient être éliminés. – Entre Interlaken et Berne, la durée des trajets pour les pendulaires pourrait être ramenée à 52 minutes. – Les correspondances du BOB avec les trains de la ligne du Brünig, essentielles pour le tourisme, pourraient être rétablies. Si d’autres faiblesses pouvaient être corrigées par la même occasion, la région offrirait à nouveau de meilleures perspectives pour les pendulaires, les élèves des écoles et pour sa principale branche économique, qui est le tourisme. (53 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 L’horaire des trajets entre Berne et Interlaken en vigueur depuis le 12 décembre 2004, dans le cadre de la première étape de Rail 2000, présente des lacunes, notamment la prolongation de la durée de la course ; l’absence de nœud ferroviaire à Interlaken Est est également une des lacunes de Rail 2000. Le Conseil-exécutif est conscient de ces deux problèmes. Il s’inquiète des désavantages qui en résultent pour les pendulaires et pour le trafic touristique. Les liaisons semi-horaires en direction d’Interlaken introduites par le nouvel horaire ne peuvent pas compenser entièrement le fait que la durée d’attente pour changer de train à Interlaken Est soit insatisfaisante. La suppression de certaines des réserves horaires liées aux chantiers contribue à baisser la durée du trajet entre Berne et Interlaken. Selon les CFF, la réalisation d’un nœud ferroviaire à Interlaken Est nécessite la construction de nombreuses infrastructures entre Berne et Interlaken. Deux des éléments centraux en sont les suivants : – dispositif de séparation des voies dans le secteur de Wylerfeld (pour permettre aux trains de quitter la gare de Berne plus tôt) ; – îlot à double voie au bord du lac de Thoune (pour permettre le croisement de trains assurant les liaisons semihoraires). Point 1 Depuis des années, le canton de Berne demande aux CFF la construction, dans les plus brefs délais, d’un dispositif de séparation des voies à Wylerfeld. Jusqu’à ce jour, ces interventions sont malheureusement restées sans effet. Comme les ressources financières sont maigres, les CFF refusent de réaliser cette installation rapidement, et renvoient à la vision globale en matière de grands projets ferroviaires encore en suspens, que la Confédération a annoncée pour 2007. Quant au canton, il poursuit les démarches suivantes concernant le nœud ferroviaire d’Interlaken Est : – De concert avec les CFF et le BLS, le canton de Berne planifie l’offre à moyen terme dans la région de Berne, y compris la possibilité, pour les trains de trafic longue distance circulant en direction de l’Oberland, de quitter la gare de Berne plus tôt, pour qu’ils puissent arriver à Interlaken Est avant la demie ou avant l’heure. C’est sur la base de ces travaux que les exigences posées aux infrastructures sont définies. – Le canton a demandé à la Confédération que les dispositifs de séparation des voies de Wylerfeld et de Weyermannshaus puissent être financés par le fonds d’urgence Travaux publics, transports et énergie affecté au trafic d’agglomération. Ces installations servent également au RER bernois. Le canton a la possibilité de co-financer le dispositif de séparation des voies de Wylerfeld avec les moyens du crédit-cadre pour les investissements dans les transports publics. – Dans les travaux d’évaluation de l’opportunité relatifs au tronçon Spiez-Interlaken de l’A8, menés sous la direction de l’Office des ponts de chaussées (TTE), les besoins des transports publics (îlot à double voie au bord du lac de Thoune) figurent au nombre des éléments pris en considération. Point 2 Il est impossible de réaliser le nœud ferroviaire d’Interlaken Est pour la même date que celle de l’ouverture du tunnel de base du Lötschberg. En effet les infrastructures nécessaires ne peuvent pas être construites d’ici à décembre 2007. Les CFF estiment que la durée totale nécessaire à la mise en place du dispositif de séparation des voies de Wylerfeld est de six ans environ (temps nécessaire à la planification et à la construction, soit l’intervalle entre la décision de financement et la mise en service). Sur la base de ces réflexions, le Conseil-exécutif propose d’adopter le point 1 de la motion et d’en rejeter le point 2. Propositions : Adoption du point 1. Rejet du point 2. M. Emil von Allmen, Gimmelwald (PS). Je remercie tout d’abord le Conseil-exécutif de reconnaître l’importance du nœud ferroviaire d’Interlaken Est et de s’engager pour sa réalisation. Il n’y a donc pas de divergence sur le chiffre 1 de ma motion. Je ne me déclare par contre pas satisfait par sa proposition d’adopter le chiffre 2 sous forme de postulat. Nous ne pouvons en effet attendre que les CFF disposent de la vision globale en suspens jusqu’en 2007, en ce qui concerne les grands projets ferroviaires. Les communes et la population de l’Oberland attendent des progrès dans un délai raisonnable. Je vous prie donc d’accepter le chiffre 2 sous forme de postulat. M. Herbert Seiler, Bönigen (PS). En préambule, nous remercions le gouvernement de sa réponse au chiffre 1 de la présente motion. La réponse au chiffre 2 nous paraît par contre bien chétive. Nous aimerions que le gouvernement fasse davantage pression sur les CFF. Aussi le groupe socialiste vous prie-t-il d’accepter le chiffre 1 sous forme de motion et le chiffre 2 sous forme de postulat. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Moi-même en tant que ressortissant de la vallée de Frutigen et le groupe UDC doivent clairement approuver la demande de Monsieur von Allmen. Mais il apparaît que le chiffre 2 de la motion ne peut être réalisé dans les délais souhaités par l’auteur de l’intervention. Aussi nous rallions-nous à la proposition du Conseil-exécutif en acceptant le chiffre 1 comme motion et en rejetant le chiffre 2. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Dans les conditions de transport actuelles, nous courons le danger que les travailleurs quittent la région vu l’offre de transports trop mauvaise. Le groupe PEV accepte le point 1 sous forme de motion et le point 2 sous forme de postulat. M. Walo Hänni, Köniz (PRD). Pour cette intervention, nous suivons la proposition du gouvernement : adoption du chif- Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 fre 1 et rejet du chiffre 2. Cela n’a aucun sens de transformer ce dernier en postulat, comme le déclare clairement le gouvernement dans sa réponse. M. Marco Schiltknecht, Interlaken (PRD). Il est clair que le chiffre 1 de la motion doit être soutenu. Je le déclare en tant que lésé par le nouvel horaire. Quant au chiffre 2, je vous demande de l’accepter comme postulat. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. D’après la réponse du Conseilexécutif au chiffre 1 de la motion, vous avez pu apprendre que nous faisons beaucoup en faveur d’une réalisation rapide du nœud ferroviaire d’Interlaken Est. Quant au chiffre 2, que signifierait un postulat ? Celui-ci demanderait d’examiner si le délai de 2007 est possible. Or la motion fixe elle-même un délai précis, à savoir décembre 2007. Point n’est besoin d’un examen puisque nous étudions la question depuis des années. Un postulat n’a donc aucun sens dans ce contexte. M. Emil von Allmen, Gimmelwald (PS). Si je maintiens le postulat, c’est dans la volonté que le gouvernement intervienne auprès des CFF pour accélérer les choses. Les délais prévus sont trop longs et les choses doivent bouger avant le terme fixé. C’est pourquoi je maintiens la forme du postulat dans l’espoir que les groupes UDC et PRD pourront, eux aussi, l’accepter afin de soutenir le Conseil-exécutif dans ses efforts. Vote Pour l’adoption du point 1 Contre 128 voix 0 voix Pour l’adoption du point 2 sous forme de postulat 71 voix Contre 53 voix 8 abstentions 108/05 Motion Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) – Alimentation en eau: modification du règlement-type et tarif 583 demande en déposant un dossier au Service des eaux. Si les critères d’aptitude sont jugés insuffisants, l’octroi de l’autorisation peut être refusé. L’actuel règlement-type soumis aux communes bernoises prévoit à l’article 29, alinéa 2 que pour les nouvelles installations, les communes exigent de l’entreprise la garantie de disposer au sein de ses collaborateurs et collaboratrices d’une personne titulaire d’un diplôme fédéral ou d’une formation jugée équivalente. A l’exception des villes et des très grandes communes, cette exigence est impossible à remplir. Cette mesure protectionniste constitue sans aucun doute une sérieuse entrave à la liberté de commerce. Comment expliquer à un particulier qu’il ne peut pas choisir librement l’entreprise d’installation sanitaire pour la construction de sa maison familiale? Le Service de l’énergie de la ville de Bienne (ESB – Energie Service Biel/Bienne), par exemple, reconnaît l’absurdité de cette disposition réglementaire, mais précise qu’il ne dispose lui-même d’aucune marge de manœuvre et qu’il est tenu d’appliquer le règlement édicté. Ainsi, si une entreprise du Jura bernois ne recense au sein de son personnel aucun-e titulaire d’un diplôme fédéral, elle sera invitée à prendre acte du fait qu’elle n’est pas habilitée à établir des installations d’eau dans la zone d’approvisionnement de la ville de Bienne. A moins qu’elle ne puisse obtenir la signature d’une autre entreprise comptant dans ses rangs un diplômé fédéral. Cette démarche est tout à fait possible et met clairement en évidence l’absurdité de l’exigence du diplôme fédéral. Si de nombreuses communes renoncent à cette disposition réglementaire, il n’en demeure pas moins que plusieurs l’appliquent pleinement. Un exemple: des entreprises du Jura bernois occupant de nombreux collaborateurs et collaboratrices et formant chaque année des apprenti-e-s se voient très souvent refuser l’autorisation d’installer dans la région biennoise. Ceci est difficilement compréhensible, quand on sait que ces mêmes entreprises effectuent des branchements d’immeubles dans plusieurs communes et s’occupent de l’entretien des réseaux d’eau à la satisfaction générale. Il est évident qu’un assouplissement de la réglementation actuelle ne doit pas abolir le contrôle des travaux par le Service des eaux. (2 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 3 août 2005 Texte de la motion du 28 avril 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de soumettre au Grand Conseil un projet de révision du règlement-type et tarif afin que les dispositions concernant l’autorisation d’installer soient assouplies. Développement La modification de l’article 29 du règlement-type et tarif portant sur l’autorisation d’installer pourrait se présenter comme suit (bien entendu, le Conseil-exécutif n’est pas tenu par le texte proposé): Alinéa 1 (pas de changement) et alinéa 2 (proposition d’assouplissement): 1 Les branchements d’immeubles et les installations domestiques ne doivent être réalisés ou montés que par des personnes bénéficiant d’une autorisation du Service des eaux. Les travaux d’entretien ne nécessitent pas d’autorisation. 2 L’autorisation peut être accordée aux personnes suivantes: – les titulaires d’un diplôme fédéral dans le domaine des installations sanitaires; – les installateurs sanitaires bénéficiant d’un certificat fédéral de capacité. Ces derniers doivent cependant motiver leur Aux termes de l’article 3 de la loi sur l’alimentation en eau (LAEE), il incombe au canton d’apporter son concours aux services des eaux et de les conseiller. L’article 13 de la LAEE prévoit que les services des eaux doivent édicter un règlement sur l’organisation et le financement de l’alimentation en eau. Dans le cadre de ses activités de conseil, l’Office de l’économie hydraulique et énergétique (OEHE) de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie a élaboré un règlement-type comprenant un tarif et des commentaires. Ce document est à la disposition des services des eaux. Il est périodiquement retravaillé et adapté aux éventuels changements. La version actuelle date de 2002. Elle représente une aide d’ordre pratique sous forme de recommandations, conformément à l’article 3, lettre a LAEE. Ce document est utilisé par presque tous les services des eaux du canton de Berne, qui s’en servent comme base pour élaborer leur propre règlement d’alimentation en eau et leurs tarifs. Il ne s’agit donc pas d’un acte législatif formel d’une autorité législative, mais d’un document élaboré dans le cadre des tâches de conseil incombant à l’administration. Comme la direction de l’administration est un domaine ressortissant exclusivement au Conseil-exécutif, la présente motion n’a qu’une valeur de directive, conformément à 584 14 septembre 2005 l’article 80, alinéa 1 de la Constitution cantonale. Une motion ayant une valeur de directive a un effet obligatoire au niveau politique; la responsabilité décisionnelle reste néanmoins aux mains du Conseil-exécutif. La latitude de ce dernier est relativement large en ce qui concerne le degré de réalisation des objectifs, le choix des moyens à mettre en œuvre et les autres modalités de l’accomplissement du mandat. (Manuel de droit constitutionnel bernois, Walter Kälin, Urs Bolz, p. 159). Pour les raisons suivantes, d’ordre matériel, le Conseilexécutif rejette toutefois la présente motion: Dans le chapitre concernant la planification, le construction et l’exploitation d’installations d’alimentation en eau, l’article 19, lettre a LAEE prévoit que, lors de l’élaboration de projets d’installations d’alimentation en eau, les règles techniques et les normes des associations professionnelles doivent être respectées. Le règlement-type, que l’OEHE propose aux associations d’alimentation en eau, tient compte pour sa part des recommandations des associations professionnelles. Sur cette base, l’article 29, alinéa 2 du règlement-type prévoit comme condition préalable d’une autorisation d’installation que l’installeur ou l’installatrice dispose d’une qualification professionnelle suffisante. Pour que cette condition soit remplie, il faut un diplôme fédéral dans le domaine des installations sanitaires, ou une formation jugée équivalente. Ce qui est jugé équivalent, selon le concept de formation de Suissetec, l’association professionnelle de la technique du bâtiment, c’est une maîtrise dans la technique du bâtiment ou un diplôme d’une école technique dans le domaine des installations sanitaires. La Société suisse de l’industrie du gaz et des eaux (SSIGE) travaille actuellement à la modification de sa directive sur l’octroi d’autorisations d’installer et en assouplit les conditions. Il est prévu à l’avenir de demander le cumul des trois conditions suivantes pour reconnaître une compétence professionnelle en la matière: – certificat fédéral de capacité (examen de fin d’apprentissage); – au moins cinq ans de pratique professionnelle; – études réussies dans des branches à option d’une formation professionnelle supérieure. Cette réglementation n’est toutefois pas encore entrée en vigueur. Afin d’être en tout temps en accord avec les associations professionnelles, il est prévu de modifier l’article 29, alinéa 2 du règlement-type comme suit, lors de la sa prochaine révision, prévue pour 2007: 2 “ selon les directives de la SSIGE, une qualification professionnelle suffisante est la condition requise pour l’octroi d’une autorisation”. Les services des eaux sont par ailleurs libres d’adopter ou non le règlement-type. Pour des raisons de sécurité, l’OEHE conseille auxdits services de prendre en compte les directives des associations professionnelles. Proposition: rejet de la motion M. Fred-Henri Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) Ma motion visait un assouplissement des dispositions concernant l’autorisation d’installer dans le domaine de l’alimentation en eau. L’actuel règlement-type soumis aux communes bernoises prévoit que pour les nouvelles installations les communes exigent de l’entreprise la garantie de disposer d’une personne titulaire d’un diplôme fédéral ou d’une formation jugée équivalente. Cette mesure protectionniste favorise sans aucun doute les grandes communes et constitue une sérieuse entrave à la liberté de commerce. Par exemple, si une entreprise du Jura bernois ne recense au sein de son personnel aucun titulaire d’un diplôme fédéral, elle sera invitée à prendre acte du fait qu’elle n’est pas habilitée à établir des installations d’eau dans la zone d’approvisionnement de la ville de Bienne par exemple, à moins qu’elle ne puisse obtenir la Travaux publics, transports et énergie signature d’une autre entreprise comptant dans ses rangs un diplômé fédéral. Cette démarche, tout à fait légale d’ailleurs, met clairement en évidence l’absurdité de l’exigence du diplôme fédéral. Autre chose qu’il me semble nécessaire de souligner, c’est que plusieurs entreprises du Jura bernois qui occupent de nombreux collaborateurs, qui forment chaque année des apprentis, se voient très souvent refuser l’autorisation d’installer dans la région biennoise. Ceci est difficilement compréhensible lorsqu’on sait que ces mêmes entreprises effectuent des branchements d’immeubles à la satisfaction générale. A la lecture de la réponse du Conseil-exécutif, j’ai pris bonne note que ma motion n’a qu’une valeur de directive. Pour des raisons essentiellement d’ordre matériel, le Conseil-exécutif la rejette. Je constate toutefois que le problème que j’ai soulevé est sérieusement pris en considération. En effet, c’est avec satisfaction que j’ai appris, par la réponse du gouvernement, qu’un travail est en cours en vue d’un assouplissement des conditions sur l’octroi d’autorisations d’installer. L’exigence d’un diplôme fédéral ne va plus être retenue. A l’avenir, il est prévu de demander le cumul de trois conditions, à savoir d’une part le certificat fédéral de capacité, en second lieu cinq ans de pratique professionnelle et troisièmement, des études réussies dans des branches à option d’une formation professionnelle supérieure. J’ai estimé que ce point n’était pas très clair et j’ai pris des renseignements auprès de l’administration. On m’a dit que pour l’instant tout était ouvert, mais qu’à coup sûr ce ne serait plus le diplôme fédéral, mais uniquement quelques cours très spécifiques. En plus de cela, quand je lis qu’il est prévu de modifier l’article 29 alinéa 2 lors de sa prochaine révision prévue pour 2007 en disant “selon les directives de la Société suisse de l’industrie, du gaz et des eaux, une qualification professionnelle suffisante est la condition requise pour l’octroi d’une autorisation”. J’arrive à la conclusion que je suis pleinement satisfait, parce que je demandais un assouplissement de ces conditions et er qu’on me dit qu’elles seront réalisées pour le 1 janvier 2007. En ce qui me concerne, je peux retirer ma motion. Le président. Monsieur Schnegg retire sa motion, elle est donc caduque. 058/2005 Motion PRD (Sutter, Niederbipp) – Autorisation illimitée d’exploiter la centrale de Mühleberg Texte de la motion du 22 février 2005 Le Conseil-exécutif est chargé de faire tout son possible pour que la limitation de la durée de validité concernant l’autorisation d’exploiter la centrale de Mühleberg concédée aux BKW FMB Energie SA soit annulée. A condition bien entendu que la sécurité soit garantie. Développement Mühleberg est la seule centrale nucléaire de Suisse au bénéfice d’une autorisation d’exploitation à durée limitée. La Suisse du Nord-Ouest est ainsi victime d’une discrimination que ne justifie aucun motif ni juridique ni matériel et les cantons de Berne, du Jura, de Neuchâtel, de Fribourg et de Soleure sont ainsi désavantagés par rapport au reste de la Suisse concernant la sûreté de l’approvisionnement en électricité. En décembre 2002, à l’occasion des opérations périodiques de contrôle, la Division principale de la Sécurité des Installations Nucléaires (DSN) a confirmé une fois de plus que la centrale de Mühleberg présente un niveau élevé de sécurité. Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 Peu de temps après, elle est parvenue à la même conclusion au sujet de Beznau II. Le Conseil fédéral a alors accordé une autorisation d’exploitation illimitée à cette centrale. Lorsque le Conseil fédéral a limité en 1998 la durée de validité de l’autorisation d’exploitation de Mühleberg, il a invoqué des motifs non pas matériels, mais politiques exclusivement. Depuis lors, la situation politique a évolué dans le Nord-Ouest de la Suisse et en particulier dans le canton de Berne. Les résultats de plusieurs initiatives fédérales et cantonales en témoignent bien. C’est ainsi que le peuple bernois a nettement rejeté trois initiatives qui proposaient une sortie du nucléaire : « Berne sans atome », rejetée par 64,3 pour cent de non en 2000, « Sortir du nucléaire » et « Moratoire Plus » rejetées en 2003 par 67,5 et 58,6 pour cent de non respectivement. Le Grand Conseil a par ailleurs renvoyé la stratégie énergétique lors de la session de novembre 2004 et adopté la déclaration de planification réclamant l’exploitation de l’énergie nucléaire. (69 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 17 août 2005 En date du 25 janvier 2005, la société BKW FMB Energie SA déposait auprès de la Confédération une demande visant à annuler la limitation de la durée de validité de l’autorisation d’exploiter du 14 décembre 1992 pour la centrale de Mühleberg. Se fondant sur la loi sur l’énergie nucléaire entrée en er vigueur le 1 février 2005, le Conseil fédéral a dénié sa compétence par arrêté du 10 juin 2005 et a transmis la demande au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication. Les autorités du canton de Berne n’ont pas encore été invitées à prendre position sur cette requête. Toutefois, sur la question de l’autorisation d’exploiter la centrale de Mühleberg, le Conseil-exécutif a déjà donné son avis de la manière suivante: Jusqu’à ce que la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité soit totalement remplacée par des énergies renouvelables, la centrale nucléaire de Mühleberg doit être maintenue en exploitation aussi longtemps que: – ceci s’avère pertinent sur le plan de l’économie d’exploitation, – l’on puisse en répondre du point de vue de la sécurité, et – que de ce fait, les déficits dans l’approvisionnement qu’il n’est pas possible de pallier autrement soient ainsi comblés. Dans la position que le canton de Berne aura l’occasion d’exprimer au sujet de la demande de la société BKW FMB Energie SA visant à l’annulation de la limitation de la durée de validité de l’autorisation d’exploitation, le Conseil-exécutif demandera de surcroît que la centrale de Mühleberg soit traitée de la même façon que toutes les autres centrales nucléaires de Suisse. Ainsi, la centrale nucléaire de Beznau II a reçu de la Confédération une autorisation d’exploitation illimitée dans le temps. Le Conseil-exécutif considère qu’il a donc donné suite à la motion; il propose de l’adopter et de la classer. Proposition: adoption et classement de la motion. Le président. Aussi bien la motion que son classement sont contestés. Il y a donc discussion. M. Robert Sutter, Niederbipp (PRD). La loi sur l’énergie er nucléaire, entrée en vigueur le 1 février 2005 laisse ouverte l’option de l’énergie nucléaire. L’objectif de notre motion est d’obtenir le même traitement pour Mühleberg que pour les autres centrales nucléaires de Suisse. 585 Nous ne voulons pas du classement de cette motion. Le Conseil-exécutif l’avoue lui-même dans sa réponse, le canton aura encore l’occasion de s’exprimer au sujet de la demande des FMB visant à l’annulation de la limitation de validité de la durée d’exploitation. Je vous prie donc d’accepter notre motion mais de refuser de la classer. Mme Sabine Gresch, Berne (AVeS). Aux yeux du groupe VS, cette motion contrevient à l’article 61, alinéa 3 du règlement du Grand Conseil. Selon cette disposition, un sujet qui a déjà été examiné au cours de la législature en cours ne peut faire l’objet d’une nouvelle intervention parlementaire. Dans le cadre du débat sur la stratégie énergétique, la majorité bourgeoise a accepté une déclaration de planification donnant mandat au Conseil-exécutif de soutenir une prolongation de l’autorisation d’exploitation de la centrale de Mühleberg. Il est pénible de devoir revenir sur ce sujet, au mépris du règlement du Grand Conseil. En ce qui concerne l’attitude du groupe VS à l’égard de cette motion, nous comptons beaucoup sur Monsieur le conseiller fédéral Leuenberger pour désamorcer la bombe de Mühleberg au plus tard jusqu’en 2012. Car celui qui réclame la continuation de l’exploitation de cette centrale joue avec le feu. Mme Dorothea Loosli-Amstutz, Detligen (VLL). Le groupe VLL rejette fondamentalement cette motion bien que le Conseil-exécutif ait déjà déposé une demande. La question de l’entreposage des déchets nucléaires n’est pas résolue. Est-ce agir dans la préoccupation d’un développement durable que de mettre la tête dans le sable en ne pensant qu’aux profits actuels sans prendre en compte les conséquences pour les générations suivantes ? Ne voyezvous donc pas dans quelle impasse nous nous engageons en demandant une autorisation illimitée dans le temps pour l’exploitation de la centrale de Mühleberg ? Bien que le gouvernement se soit déjà engagé dans un autre sens, le groupe VLL rejette cette motion. Je vous prie de réfléchir une fois encore à ce sujet et vous en remercie d’avance. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Après les deux orateurs précédents, il apparaît clairement dans quel sens vont aller mes propositions. L’installation ne gagne pas en sécurité si on en prolonge l’activité tous les dix ans. Elle est en activité depuis 33 ans. Qui d’entre vous possède une voiture de cet âge ? A mes yeux, le réacteur de Mühleberg ne doit plus continuer son activité. Mettons-y un terme en rejetant la présente motion ! M. Werner Aebischer, Guggisberg (UDC). Le groupe UDC soutient unanimement cette motion et s’oppose à son classement. A nos yeux, il n’est pas correct de traiter la centrale de Mühleberg autrement que les autres centrales nucléaires de Suisse. Nous sommes favorables aux énergies alternatives. Mais qui d’entre vous n’a pas encore utilisé d’électricité depuis ce matin ? J’aimerais bien savoir comment les trois orateurs précédents envisagent de combler les déficits en électricité si la centrale de Mühleberg devait être arrêtée prématurément. M. Marco Schiltknecht, Interlaken (PRD). Les avis sont arrêtés et nous n’allons pas réussir à nous convaincre les uns les autres. Dans ce contexte, je ne puis que louer le gouvernement d’avoir rédigé une réponse très limpide. Il est bien évident que le groupe PRD soutient le gouvernement et accepte la présente motion. Nous refusons par contre de la classer pour les motifs qui ont déjà été évoqués 586 14 septembre 2005 ici. La comparaison avec la voiture est très mauvaise : une voiture qui a roulé durant 8 000 heures est un tacot alors qu’une centrale qui a été en activité durant le même nombre d’heures est encore utilisable. M. Rudolf Käser, Meienried (PS). Je suis déçu de voir qu’un agriculteur comme Monsieur Aebischer s’engage en faveur de l’énergie nucléaire. Celle-ci est produite en telle quantité que nous n’avons plus besoin du bois, qui pourrit dans les forêts. Voulez-vous le laisser se décomposer encore durant 20 ou 30 ans dans nos forêts ? Nous devons maintenant emprunter la voie des énergies renouvelables qui vous apporteront du travail et des revenus. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je n’ai rien de bien nouveau à vous déclarer. Je maintiens que le Conseil-exécutif n’a déposé aucune demande et n’a pris aucune décision quant à la limitation. La demande émane des FMB et la limitation est du ressort des autorités fédérales. Le gouvernement ne peut que livrer une prise de position à la demande de la Confédération. Le Conseil-exécutif est d’avis que la motion peut être acceptée et classée puisque, à deux reprises déjà, le sens de sa prise de position a été défini. Vote Pour l’adoption de la motion Contre Pour le classement de la motion Contre 99 voix 53 voix 2 abstentions 60 voix 93 voix 4 abstentions 039/2005 Postulat Barth, Bienne (PS) – Peste d’eau dans l’ancien cours de la Thielle et le lac de Bienne Texte du postulat du 14 février 2005 La prolifération des algues dans l’ancien cours de la Thielle et dans les eaux le long des rives du lac de Bienne a pris des proportions énormes en été 2004, de sorte qu’il était devenu impossible de s’y baigner. Selon les renseignements donnés par le laboratoire de la protection des eaux et du sol (GBL), l’élimination des plantes par des moyens mécaniques n’est efficace que partiellement, et la thérapie à l’oxygène coûte trop cher. C’est pourquoi le gouvernement est prié de répondre aux questions suivantes : 1. La cause principale de la peste d’eau est-elle à chercher dans les quantités excessives de phosphates répandus sur les terrains agricoles, ou faut-il rechercher d’autres explications ? 2. L’agriculture est-elle dans une mesure suffisante engagée à l’obligation de limiter les quantités de phosphates en employant des engrais tolérables par les plantes, en travaillant avec des surfaces d’assolement appropriées, en laissant les terres au repos, etc.) ? 3. Existe-t-il d’autres moyens permettant de limiter la présence de ces plantes dans les eaux des lacs et des rivières ? (24 cosignataires) Travaux publics, transports et énergie Réponse du Conseil-exécutif du 22 juin 2005 Remarques générales quant à la peste d’eau Il y a 160 ans environ, la peste d’eau canadienne (elodea canadensis) surgissait pour la première fois en Europe. Voilà quelque 60 ans, une autre espèce est apparue, elodea nutallii, elle aussi en provenance d’Amérique du Nord. L’une et l’autre espèces, connues comme plantes d’aquarium, ont probablement été introduites dans nos eaux par des propriétaires d’aquarium. Ces plantes se propagent par multiplication végétative, grâce à des morceaux de pousses détachés capables de former des racines et de repousser partout où ils sont portés et où les conditions sont favorables. Les eaux claires, qui favorisent la transmission de la lumière, contribuent à la propagation de l’elodea, tandis que les eaux troubles ralentissent son expansion. La peste d’eau privilégie les eaux stagnantes ou à faible écoulement qui sont riches en éléments nutritifs. En particulier, l’elodea nutallii supporte de fortes concentrations d’azote. L’elodea canadensis, la peste d’eau d’origine, semble être concurrencée et évincée par l’elodea nutallii. Les deux espèces, capables d’extensions fulgurantes, peuvent former de vastes populations (développements de masse). Fondamentalement, ces plantes ne connaissent pas d’ennemis naturels (alguivores, agents pathogènes). Son nom commun de « peste d’eau » est révélateur : les problèmes causés par l’elodea dans les eaux sont largement répandus. Plante pionnière, l’elodea est en mesure de coloniser rapidement de nouveaux sites et de s’y propager. En divers endroits, on a observé que les peuplements d’elodea régressaient après s’être développés massivement durant des années. Situation dans le lac de Bienne En 1995, on a réalisé un recensement général des plantes aquatiques du lac de Bienne sur mandat du Laboratoire cantonal de la protection des eaux et du sol. À cette époque déjà, un conflit apparaissait entre les exigences des personnes en quête de détente et les peuplements de peste d’eau. On se plaignait du fait que la prolifération d’elodea dans les voies d’accès au port entravait considérablement les embarcations. À l’échelle du lac, il convient toutefois de relativiser ces propos : la part de l’elodea à la biomasse globale des plantes aquatiques immergées (donc sans compter les roseaux) n’était que de 0,1 pour cent en 1995 dans le lac de Bienne. L’elodea a toutefois généralement élu domicile justement là où elle entre en conflit avec l’utilisation des humains : dans les plans d’eau exempts de courant ou à faible débit. Le rapport final du monitorage environnemental de l’Expo.02 a comparé les populations des plantes aquatiques dans le bassin du lac de Bienne entre les années 1998 et 2004. En 1998, la surface couverte totale y était plus étendue et la proportion d’elodea y était globalement plus importante qu’en 2004. Aucune étude scientifique sur la composition des espèces et la propagation des plantes aquatiques dans l’ancien cours de la Thielle ne nous sont connues. Le Conseil-exécutif prend position comme suit quant aux préoccupations de l’auteure du postulat. Chiffre 1 : Le bassin versant du lac de Bienne comprend une surface de 2 8210 km . Environ 40 pour cent des intrants de phosphore total dans le lac de Bienne (VOKOS 2004) proviennent de l’agriculture. Les stations d’épuration des eaux (les trois plus grandes du canton de Berne se situent dans le bassin versant du lac de Bienne) ainsi que les installations de régulation des eaux de pluie y contribuent pour environ 45 pour cent. Le Travaux publics, transports et énergie 14 septembre 2005 reste, qui provient de sources naturelles (roches), n’est pas disponible pour les algues et les autres plantes aquatiques. D’une manière générale, les intrants de phosphore disponible pour les organismes vivants dans les eaux de surface, qui proviennent de sources diffuses (agriculture et charge de fond naturelle) ont diminué d’environ 15 pour cent depuis 1997. En ce qui concerne les pertes d’éléments nutritifs générées par l’agriculture, il existe toutefois encore un potentiel de réduction compris entre 20 et 30 pour cent (VOKOS 2004). Selon le Rapport sur les eaux 1997-2000 du Laboratoire cantonal de la protection des eaux et du sol, les concentrations de phosphore total et de phosphates dans le lac de Bienne ont continuellement baissé depuis le milieu des années quatre-vingt (Gewässerbericht [Rapport sur les eaux] 1997-2000, LPES 2003). Le lac est aujourd’hui classé « méso-eutrophe » (soit un degré de production biologique moyen à élevé). La teneur en azote (nitrates) est stable, voire légèrement à la baisse depuis les années nonante. Deux ouvrages de régulation des crues débouchent dans l’ancien cours de la Thielle. En cas de fortes précipitations, ces installations de drainage de la zone habitée conduisent les eaux usées des canalisations plus ou moins sans épuration dans le cours d’eau. Selon les conditions météorologiques et l’installation, un tel dispositif peut charger un cours d’eau assez fortement d’éléments nutritifs, de carbone organique ainsi que d’autres rejets indésirables charriés par les eaux usées. Les plantes y trouvent de très bonnes conditions à leur croissance. Au cours de l’été 2004, les afflux dans le lac de Bienne se sont caractérisés par des volumes inférieurs à la moyenne. L’eau de l’ancien cours de la Thielle était donc généralement très claire, ce qui a permis une forte percée de la lumière sur le fond du cours d’eau et des conditions de croissance optimales pour les plantes aquatiques. Simultanément, les débits plus faibles ont vraisemblablement entraîné une élévation de la température de l’eau, une situation également propice au développement des plantes. Durant l’été 1996, on a observé une prolifération d’elodea encore plus importante qu’en 2004. L’écoulement du lac était alors également nettement inférieur à la moyenne. En conclusion : le lac contient actuellement moins de phosphore qu’il y a encore dix ou vingt ans. Les mesures prises dans le domaine du drainage en zone habitée (développement des stations d’épuration, augmentation du taux de raccordement) et dans l’agriculture (optimisation de l’utilisation des engrais), ainsi que l’interdiction des phosphates dans les détergents ont contribué à cette évolution. Par le biais de deux dispositifs de régulation des crues, l’ancien cours de la Thielle reçoit un supplément d’éléments nutritifs et de matériel organique dont peuvent disposer les plantes aquatiques. Il est possible de réduire encore les apports d’éléments nutritifs générés par l’agriculture et le drainage des zones habitées (VOKOS 2004). Le régime de la lumière dans l’ancien cours de la Thielle est pour une part responsable de la croissance de l’elodea. Plus l’eau est claire, meilleure est la croissance. Chiffre 2 : La large majorité des exploitations agricoles sises dans le bassin versant du lac de Bienne (95% et plus) produisent dans le respect des directives relatives aux prestations écologiques requises. En substance, les dispositions suivantes tirées des directives importent quant à la réduction du lessivage des phosphates : − les dispositions de la législation sur la protection des eaux pertinentes pour l’agriculture doivent être respectées; 587 − la gestion du phosphore est évaluée à l’aide d’un bilan (bilan de fumure pour l’ensemble de l’exploitation) : il doit être équilibré; − les exploitations de plus de trois hectares de terres ouvertes doivent prouver, par un rapport de rotation culturale, l’observation des quotes-parts de culture et des pauses entre celles-ci (assolement); − la part des surfaces de compensation écologique (p. ex. prairies extensives, bandes culturales extensives, jachères florales, jachères tournantes, etc.) doivent couvrir au moins 7 pour cent de la surface agricole utile de l’exploitation. Du point de vue agronomique, le respect de ces directives oblige suffisamment les agriculteurs à prendre les mesures voulues contre le lessivage des phosphates. Sous l’angle de la protection des eaux, une réduction supplémentaire du volume d’éléments phosphatiques qui entrent dans les cours d’eau, issus des surfaces utiles de l’agriculture, serait toutefois souhaitable et fondamentalement possible. Comme le lessivage se produit cependant avant tout sur les surfaces arables, une réduction ne serait possible qu’en cessant d’utiliser ou en réaffectant les terres concernées. Chiffre 3 : Endiguer la peste d’eau et les autres plantes aquatiques dans le lac de Bienne et dans l’ancien cours de la Thielle n’est possible que si l’on continue à réduire l’apport d’éléments nutritifs dans les eaux et si l’on procède à une élimination mécanique. D’autres méthodes sont en principe certes possibles, mais elles n’entrent pas en ligne de compte pour diverses raisons. Voici quelques commentaires à ce sujet : Élimination mécanique : Couper les plantes aquatiques sur toute la surface de l’ancien cours de la Thielle ne serait pas défendable du point de vue financier, vu le fort volume de travail qui serait exigé. Il faut limiter cette élimination mécanique à des endroits particulièrement exposés (entrées du port, places d’arrimage des embarcations, lieux de baignade). Ce faisant, on devra porter une attention particulière à ce que les morceaux de plantes coupés soient sortis de l’eau aussi complètement que possible. Nous l’avons déjà dit, des bouts de pousses détachés et laissés sur place pourraient en effet très rapidement former de nouvelles racines et coloniser de nouveaux sites. On coupera les algues le plus efficacement durant la période de végétation tardive (de la mi-juillet à la fin