SALVATORE ADAMO L`amour n`a jamais tort

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SALVATORE ADAMO L`amour n`a jamais tort
SALVATORE ADAMO L’amour n’a jamais tort Puisque l'amour a ses raisons que la raison ignore, comment pourrait-­‐il avoir tort ? Ce pourrait être le résumé du 25ème album original de Salvatore Adamo. Original à plus d'un titre : si l'on y retrouve avec bonheur la verve poétique de celui que Brel surnommait "le jardinier de l'amour", on y redécouvre aussi des talents de mélodiste portés ici à leur summum. De riches harmonies encore embellies par des arrangements à la fois classiques et novateurs, qui tissent sur les chansons des costumes soyeux et seyants, aux teintes variées et aux sonorités éclectiques. Comme le dit Salvatore, "j'ai essayé de rester moi-­‐même avec un habit d'aujourd'hui". L'habit en question, ou plutôt la garde robe musicale, est l'œuvre du belge Jo Francken (Milow, Tirggerfinger, Joyce Jonathan), avec la collaboration des meilleurs musiciens du cru, et les participations d'Alex Callier, leader du groupe Hooverphonic, et d'Andrew Powell, orchestrateur pour Kate Bush, Al Stewart ou Alan Parsons. Un disque qui parle d'amour, concocté avec amour. Thème universel et protéiforme, que Salvatore revisite cette fois avec une maturité sereine, entre mélancolie et malice, spleen et humour. Une mosaïque (c'aurait pu être le titre de l'album) de sentiments, égrenés avec la délicatesse coutumière d'un auteur dont l'inspiration ne s'est jamais tarie en un demi-­‐siècle de carrière. Renouvelée, même, à l'image de "De père à fille", duo mutin avec Joyce Jonathan et clin d'œil au classique "Vous permettez Monsieur", dans une espiègle inversion de rôle. Ou "Je mets des bémols", avec un dièse final à la clé, déclinaison de la gamme des ras le bol, mâtinée de l'auto dérision due au privilège de l'âge. Amour amer aussi, dans "Point par point", chanson d'affectueuse mauvaise foi, ou "Mauvaise nuit à demain", inspirée par un ami disparu et déclinée sous forme de fanfare vengeresse et de final beatlesien. L'amour n'a jamais tort, affirme Salvatore. Et il le démontre, avec "Lola et Bruno", inventaire de couples disparates et crédibles, sur un mode burlesque que n'aurait pas renié Nino Ferrer. Ou "Et pourtant elle m'aime", portrait d'une emmerdeuse amoureuse, et "Revenons", évocation de la force des sentiments malgré l'usure du temps. Un thème que l'on retrouve aussi dans "Les jours passent", et "Des mots dans le vent", l'une des plus émouvantes chansons de l'album, souvenir maternel de jeunesse, que Salvatore avoue ne pouvoir chanter que la gorge serrée. L'amour, ça se murmure et ça se déclame aussi. Comme dans "Chantez", hymne à la fraternité et à une naïveté lucide qu'il revendique et qui prend une résonance particulière avec les tragiques évènements récents. Ou "Ho'opono pono", mantra positif hérité d'une tradition hawaïenne. Ou encore "Ô femme", ode philogyne dans laquelle, pour une fois, le féminin l'emporte sur le masculin et au diable la grammaire. "Je viens de plus loin" chante encore Adamo, sur un aérien canevas new age. Du plus loin qu'il vienne, il a toujours été proche. Et si l'amour n'a jamais tort, Salvatore continue de le prouver avec ce qui n'appartient qu'à lui : une infinie tendresse. Ils en parlent : Jaco Van Dormael (cinéaste) "Depuis que mes oreilles entendent, La voix de Salvatore a toujours été là Comme un bout de ciel bleu qui chasse les nuages, Sans bémol, Comme l’odeur des jardins, Comme un ami qui vous veut du bien, Qui nous fait croire au soleil derrière la pluie Parce qu’il y croit, lui. Salvatore est accro à l’amour, Il l’a dans la peau. Heureusement il ne changera jamais." Merci ! Jaco Raphaël Enthoven (philosophe) L’adamour. Adamo, adamas, adamare, adamavi, adamatum : verbe latin, signifiant « aimer au-­‐delà de toute raison et malgré la vie » L’Amour n’a jamais tort Vouloir ne plus aimer, dit-­‐on, c’est encore de l’amour. Mais vouloir aimer encore, ça ne l’est déjà plus… Quelle erreur ! L’amour n’est pas la passion. L’amour est un combat, déraisonnable et clairvoyant, contre tout ce qui, en nous, menace de mourir de notre vivant. Être aimé, c’est bien, mais aimer, c’est vital. Et si l’amour aveugle, c’est d’avoir entrevu le visage d’un ange sous la gueule du faux-­‐cul.