La barbe bleue de Charles Perrault illustre par Jean Claverie

Transcription

La barbe bleue de Charles Perrault illustre par Jean Claverie
La barbe bleue
De Charles Perrault, illustré par Jean Claverie, édition Gallimard jeunesse, collection
folio jeunesse, 1993.
Grille d’analyse de l’œuvre :
Critères de complexité lies a la présentation du livre :
Les critères
La présentation
matérielle du livre
Organisation du livre
Nature des illustrations
et rapport entre le texte
et l’image
Frédérick Leroux
Analyse des critères
Livre au format de livre de poche a la
couverture rigide comprenant deux
rabats. 48 pages, numérotées de 5 a
39. La couverture est sobre et laisse
une grande place à l’illustration. Le
texte alterne avec l’image avec une
légère prédominance de l’image.
Le papier utilisé est glacé et de bonne
qualité, ce qui rend l’ouvrage attractif.
Le livre n’est pas découpé en chapitre
et ne comporte donc pas de tables des
matières.
Les illustrations sont symétriques par
rapport au texte.
Le texte se conclue par un épilogue et
deux morales qui ne sont pas incluses
dans le récit puisqu’ils ne sont pas
numérotés.
Les illustrations sont toujours
symétriques par rapport au texte et
reprennent en images ce qui a été dit à
l’écrit.
La place des illustrations et plus
importante lors des événements clés
du récit à savoir la découverte
macabre des corps des anciennes
femmes de barbe bleue ou l’arrivée
des frères sauveurs.
D’autre part, les tons glacés de bleu
des illustrations permettent de donner
une ambiance pesante et macabre au
récit On notera toutefois que la
dernière illustration qui représente
Niveau de complexité
peu
Peu
Elevé
1
Appartenance a une
série ou un recueil
l’épilogue utilise des tons plus chauds
comme pour accentuer le bon
dénouement du récit.
On remarquera également que les
illustrations comportent des petites
esquisses en noir et blanc comme pour
montrer le travail de recherche de
l’artiste. Ces esquisses semblent le
plus souvent combler les blancs entre
le texte et les illustrations principales.
A l’origine ce livre fait partie d’un
recueil de récit : Les contes de ma
mère l’oye de Charles Perrault.
Toutefois, ce récit est présenté comme
une unité indépendante puisque édité
sous forme de livre ne présentant que
le conte de La barbe bleue.
Elevé
Critères de complexité lies a l’univers de référence de l’œuvre :
Les critères
Distance par rapport
aux connaissances
acquises par le lecteur
Analyse des critères
Lecture de l’implicite dans le texte et
les illustrations.
L’univers passé du récit qui présente
un autre fonctionnement de la société.
Niveau de complexité
Elevé
Distance par rapport
aux systèmes de valeur
du lecteur
Uses et coutumes de l’ancien régime
peuvent étonner le jeune lecteur.
Moyen
Référence à d’autres
œuvres littéraires
Pas de références à d’autres œuvres
littéraires à part l’usage normal des
caractéristiques du conte : il était une
fois, alternance passe simpleimparfait…
Peu
Frédérick Leroux
2
Critères de complexité lies aux personnages :
Les critères
Nombre
Désignation des
personnages
Degré de proximité de
l’archétype
Frédérick Leroux
Analyse des critères
5 personnages principaux : barbe
bleue, la jeune fille, sa sœur, ses deux
frères Des personnages secondaires :
la mère de la jeune fille et les amies de
la jeune fille.
Barbe bleue : Cet homme, il, la barbe
bleue, le maître du logis, lui, le mari,
son mari.
La jeune fille : La cadette, sa femme,
elle, la jeune mariée, leur amie,
madame, la pauvre affligée, la pauvre
femme.
Sa sœur : Ma sœur Anne, elle, la sœur
Anne, Anne, Sa sœur Anne.
Ses frères : mes frères, les, deux
cavaliers, les frères de sa femme, les
deux frères, ils, ses frères
Les personnages répondent
complètement aux archétypes puisque
le personnage portant la barbe bleue se
révèle être méchant, la jeune fille est
pour sa part curieuse et sans défenses.
De plus, sa sœur tout comme ses
frères sont prêts a l’aider comme dans
une véritable fratrie.
Niveau de complexité
Peu
Elevé
Peu
3
Critères de complexité lies a la situation :
Les critères
L’intrigue : sa nature,
sa construction.
Les événements : leur
nombre, leur
organisation.
Les changements de
lieux : leur nombre
Frédérick Leroux
Analyse des critères
Le point de départ de l’intrigue de ce
récit est l’absence d’informations en
ce qui concerne le sort des ex-femmes
de barbe bleue dont on ne sait pas ce
qu’elles sont devenues.
Puis, l’interdiction de pénétrer dans
une des chambres de la demeure de
barbe bleue maintien la curiosité du
lecteur. De même, la clé qui ne se
nettoie pas et révèle la faute de la
jeune fille ajoute au suspens du récit.
Enfin, l’arrivée tardive des frères pour
sauver leur sœur à la fin du récit
maintien le lecteur en haleine jusqu'à
l’aboutissement du récit
Les événements se déroulent dans
l’ordre chronologique et de manière
linéaire autour du point de vue de la
jeune fille.
Les différents lieux où se déroulent
l’action sont peu nombreux : une
maison de campagne et la résidence
principale de barbe bleue sont bien
définis.
Niveau de complexité
Moyen
Peu
Peu
4
Critères de complexité lies a la façon dont les choses sont racontées :
Les critères
Construction narrative
Ecart entre la
chronologie du récit et
la chronologie des
événements
Enonciation
L’écriture : le style,
jeu sur la langue et le
langage.
Analyse des critères
Un seul narrateur, des événements
racontés au discours direct.
Niveau de complexité
Pas d’écart
Peu
Le narrateur est neutre, c’est à dire
qu’il n’est pas impliqué dans l’action.
Changements de locuteur au discours
direct marqués par la présence de tires
et d’un retour à la ligne.
L’écriture du texte a été modernisé
pour passer du vieux francais au
francais contemporain. C’est un texte
au style soutenu notamment pour des
élèves de l’école primaire.
Peu
Peu
Elevé
I) Les raisons qui m’ont amené à choisir ce livre
La première raison qui m’a amené à choisir d’étudier cette oeuvre en littérature de
jeunesse est qu’elle fait partie de la liste de références des œuvres de littérature de
jeunesse pour le cycle 3. De plus, c’est un classique de l’enfance. Or, il est stipulé dans
les documents d’application d’en lire au moins deux par an.
D’autre part, cette œuvre fait partie de notre patrimoine culturel. En règle générale, tout
le monde a déjà entendu parler de La barbe bleue et l’étude de ce conte en classe peut
amener parent, grands-parents et enfants a échanger autour de cet ouvrage. Bien sur, il y
aura des parents d’élèves ignorant tout de ce conte, cela profiteront alors
vraisemblablement de la scolarisation de leurs enfants pour découvrir et partager ce
patrimoine culturel.
Un autre élément qui m’a amené à choisir cette œuvre plutôt qu’une autre est l’envie de
lire que suscite ce livre. En effet, les illustrations sont de qualités, tout comme le papier
employé pour l’impression. De plus, la barbe bleue est une œuvre assez courte, ce qui la
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rend attractive aux yeux des élèves ou du moins ne sera pas un élément décourageant.
Cette brevetée présente un autre avantage, celui de pouvoir étudier rapidement cette
œuvre en classe comme le recommande les instructions officielles et surtout comme
l’impose les contraintes liées au stage file.
Dans psychanalyse du conte, Bruno Bettelheim donne d’autres justifications à la lecture
d’un conte. Pour lui, cette lecture permet de renseigner l’enfant sur les épreuves qui
l’attendent dans sa vie future, ce qui peut réduire leur anxiété.
Enfin, l’intrigue et le suspens sous jacents à ce conte vont susciter l’envie de lire chez les
élèves qui voudront connaître la suite de l’œuvre.
Finalement, les nombreuses exploitations que l’on peut mener autour de cet ouvrage et
qui seront abordés dans une seconde partie sont des éléments déterminants dans mon
choix.
II) Les exploitations que l’on peut en faire en classe
Pour étudier ce livre avec des élèves de fin cm1 début cm2, on pourrait programmer une
séquence de trois séances. La première démarrerait par une lecture personnelle jusqu’au
moment où la jeune fille est sur le point d’ouvrir la chambre interdite. Cette lecture
personnelle sera bien sur suivi par un moment d’échange avec la classe afin de s’assurer
que tout le monde a bien compris le sens du texte.
Ensuite, on pourrait demander aux élèves de relevés les caractéristiques du conte en
insistant sur l’alternance des temps : le passé simple et l’imparfait. Ces recherches qui
peuvent être menées de manière personnelle ou par groupe de deux par les élèves
déboucheront sur une institutionnalisation en fin de séance. Cette leçon mettra vraiment
l’accent sur le fait qu’il faille écrire un conte en alternant passé simple employé pour
décrire des actions et imparfait utilisé pour la description.
Lors d’une deuxième séance, on pourra faire rédiger la suite de l’histoire en 10 à 15
lignes pour expliquer ce que la jeune fille va découvrir derrière la porte de la chambre
interdite. Le véritable objectif de cette tâche sera d’écrire la suite de l’histoire en
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respectant les caractéristiques du conte et surtout l’alternance et le bon emploie du passé
simple et de l’imparfait.
Après ce travail d’écriture, les élèves seront amenés à lire leur production devant les
autres qui devront juger des qualités de celles-ci. L’enseignant sera la pour mener le
débat et trancher dans les cas litigieux.
Enfin, lors de la troisième et dernière séance, les élèves liront la suite et la fin de l’œuvre.
Cette lecture pourrait s’effectuer de différentes manières suivant les compétences à
développer chez les élèves. Ainsi, les élèves pourraient lire silencieusement le reste du
texte ou suivre une lecture du maître. Il serait également envisageable de faire lire les
élèves à haute-voix, cependant pour une meilleure compréhension, il est préférable de les
faire lire le texte silencieusement une première fois.
Il y aurait aussi d’autres façons d’exploiter cette œuvre en construisant par exemple une
lecture en réseau. Une lecture en réseau consiste à lire et étudier d’autres œuvres en
prenant appui sur ce qui a déjà été étudié et favoriser la mise en mémoire de ce qui a été
appris. Ainsi, on pourrait construire un petit réseau autour du thème de l’interdit en lisant
l’oiseau d’ourdi des frères Grimm. Mais, on pourrait également imaginer d’autres types
de réseaux. Il serait intéressant de construire un réseau autour de l’auteur Charles Perrault
afin de découvrir toutes ses singularités et également la richesse de ses écrits puisqu’il a
écrit de nombreux classiques de l’enfance comme le petit chaperon rouge ou le petit
poucet.
Enfin, on pourrait imaginer un réseau autour de différentes versions de la barbe bleue
notamment en lisant des versions modernisées pour enfant afin de montrer la différence
dans le style d’écriture et dans l’interprétation de certains éléments de l’histoire.
La lecture de la barbe bleue pourrait aussi être le point de départ d’un travail en histoire
en s’appuyant sur le fait que le conte fait intervenir des mousquetaires, ce qui donne un
indice sur la période à laquelle a été écrit ce livre ou du moins sur l’époque pendant
laquelle se déroule l’œuvre. On pourrait ainsi à partir de ce conte étudier la période de
Louis XIV, le roi soleil.
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La courte représentation de la version originale de la barbe bleue dans le rabat de la
couverture pourrait être l’amorce d’une séance qui montrerait aux élèves l’évolution de la
langue française au fil du temps et prouver qu’une langue n’est pas figée.
Enfin, les moralités à la fin du conte peuvent être des supports pour le débat
hebdomadaire programmé. On pourrait donc aborder avec nos élèves le thème de la
curiosité ou celui des relations homme-femme.
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