Parc des Causses du Quercy Une carte des paysages comme outil
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Parc des Causses du Quercy Une carte des paysages comme outil
recherches Parc des Causses du Quercy Une carte des paysages comme outil de gestion La carte du Parc régional des Causses du Quercy tente de regrouper en un seul document, simple mais complet, les grands types de paysages. Ceux-ci résultent de combinaisons entre les données naturalistes, socio-économiques et historiques. Si leur prise en compte enrichit la connaissance des milieux, elle peut aussi servir de découpage pour la gestion du territoire. Par Jean-Jacques Lagasquie. Professeur émérite de géographie à l’université de Pau et des Pays de l’Adour, il est président du comité scientifique et de prospective du Parc naturel régional des Causses du Quercy. La conservation des patrimoines naturels et culturels de leur territoire est l’un des buts majeurs des parcs, qu’ils soient nationaux ou régionaux. On ne peut conserver que ce que l’on connaît et la connaissance d’un lieu ou d’un espace a toujours une dimension spatiale : avant même d’estimer la valeur patrimoniale d’un objet, il faut le localiser, l’insérer dans son environnement, c’est-à-dire dans un paysage. Toute opération de conservation patrimoniale demande donc une cartographie des paysages. Certes, les parcs détiennent de nombreuses cartographies. Le plus souvent faites en réponse à un besoin précis de sauvegarde, elles sont spécifiques et partielles. Certains parcs, néanmoins, réalisent qu’avec les « systèmes d’information géographiques », il devient possible et nécessaire de disposer d’une cartographie d’ensemble La Braunhie depuis Caniac-du-Causse. Derrière la dépression qui porte le village, l’horizon est fermé par la lourde croupe du « pech » de La Braunhie, presque entièrement couverte de bois. © photographie jean-jacques lagasquie Midi-Pyrénées Patrimoine | recherches 86 de leur territoire. Le Parc national des Pyrénées, vieux de quarante ans déjà, a donc inscrit dans son programme « Aménagement 2005-2009 », la réalisation d’une cartographie des paysages sur la totalité de son territoire. Le choix que nous avons fait, dans la lignée de toute une école géographique (celle de Georges Bertrand à Toulouse), est d’appréhender les territoires de manière globale, sans les fragmenter suivant les disciplines universitaires. Cette orientation permet une relative rapidité d’exécution et une légende simple et efficace pour qui veut gérer. On a tenté l’expérience sur deux domaines : le Parc national des Pyrénées dont la cartographie est en cours, et le Parc naturel régional des Causses du Quercy dont nous rendons compte. La position de principe étant arrêtée, il fallait se donner une ligne de conduite. Au point de départ, il y a une intuition, celle que certains termes vernaculaires désignent des espaces précis, dotés de caractéristiques physiques bien définies, et utilisés par l’homme de façon spécifique. Ce vocabulaire ne fait que traduire ce qui est, pour le géographe, un paysage au sens « concret », visible, du mot. On a donc recensé ces termes. On les a ensuite confrontés avec l’outil de travail que l’on a choisi, la carte IGN au 1/25 000e, ce qui a permis d’en affiner les données topographiques (en enrichissant les connaissances par la consultation de la carte géologique). Restait à élucider ce que ce vocabulaire représentait dans le fonctionnement des sociétés rurales. On se heurte alors à une difficulté. Une grande part de la toponymie est le résultat d’une lente et ancienne histoire, qui fait référence, dans beaucoup de régions rurales françaises, à l’organisation d’une société qui a trouvé son plein développement dans le courant de la seconde moitié du xixe siècle. Cette société n’est plus, mais cela ne signifie pas que les paysages