Identités et géographies des écoles de photographie en France

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Identités et géographies des écoles de photographie en France
Séminaire doctoral commun Les identités culturelles
Héloïse Pocry
Identités et géographies des écoles de photographie en France, Suisse et
Allemagne au XXe siècle
Séminaire doctoral commun d'histoire de l'art et d'archéologie Paris 1/Paris 4 - 2010/2011
Géographies artistiques - séance 4 : les identités culturelles (17 février 2011)
Par Héloïse Pocry
Mon sujet de thèse est un élargissement du sujet de mon mémoire de master 2 qui
portait alors sur l’histoire de l’école de photographie de Vevey, première école de
photographie en Suisse romande. J’ai élargi cette thématique de l’histoire des lieux
d’enseignements de la photographie à l’Europe sur tout le XXe siècle, en choisissant la Suisse,
la France et l’Allemagne comme pays clés. Au fil des recherches, mon sujet s’est finalement
recentré sur la France, et encore plus précisément, à partir des années 1980. C’est en effet à ce
moment que la photographie conquiert enfin sa place au sein des beaux-arts de manière
éclatante, et les écoles de photographies reflètent cette nouvelle donne. Mon étude s’attache à
retracer depuis le début des années 1980 l’histoire de l’Ecole nationale supérieure de la
photographie d’Arles, celle de la section photographie de l’Ecole nationale supérieure LouisLumière, et enfin celle de l’enseignement de la photographie à l’Ecole nationale supérieure
des beaux-arts de Paris. Il s’agit de voir comment la photographie est enseignée dans trois
écoles nationales supérieures aux histoires, environnements et concepts très différents. Le
resserrement géographique et temporel de mon sujet a permis à ma problématique de gagner
en cohérence et en intensité, en s’articulant autour de cette question : comment les grandes
écoles enseignant la photographie ont accompagné le mouvement de la photographie vers les
beaux-arts à partir des années 1980 ?
Mon sujet conserve néanmoins une dimension internationale grâce à des exemples
étrangers qui apporteront des contrepoints et compléments indispensables. C’est dans cette
optique internationale que ma communication s’insère dans cette séance « Identités culturelles
et géographie imaginaire ». Tout d’abord, j’aimerais vous présenter comment les écoles que
j’étudie se sont forgées chacune une identité forte liée principalement au contexte
photographique au moment de leur création. J’aborderai ensuite les méthodes qui me
permettent de voir si les écoles revendiquent activement ces identités et s’en servent d’outil de
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communication. J’évoquerai enfin la part géographique de ces identités ainsi que la
circulation des idées et des pédagogies.
La construction d’une identité : l’empreinte forte du contexte de création
Dans le terme « identité », il y a en premier lieu la notion de conscience qu’une entité a
d’elle-même, comment elle se définit. Dans le cadre des écoles de photographie, cette identité
va jouer un rôle dans la définition de l’orientation des écoles, donc dans la manière dont les
élèves vont être formés.
En retraçant la création d’une école et en étudiant le contexte historique précis qui
l’entoure, cela révèle à la fois l’origine de l’identité d’une école, mais aussi de manière plus
générale l’état de la photographie dans un espace-temps donné. Pour cette partie historique,
les sources primaires d’informations sont les archives, complétées par des recherches en
bibliothèque. Il n’y a donc pas d’embûche méthodologique, hormis le fait d’avoir ou non
accès aux archives des écoles, ce qui n’est pas si évident à obtenir qu’on pourrait le croire.
Soulignons au passage une question méthodologique rarement évoquée en histoire de l’art :
l’objectivité du chercheur par rapport à son objet d’études. Les recherches en archives se
déroulent de manière sensiblement différente selon les institutions qui nous accueillent et le
chercheur est tributaire de ce contexte de travail, défini par le soutien plus ou moins actif des
personnes de l’institution, des conditions d’accueil du chercheur, de la disponibilité des
documents. Selon les institutions, les négociations avec l’administration seront plus ou moins
délicates pour accéder aux informations, et l’histoire reconstituée à partir des documents sera
plus ou moins passionnante. Ce contexte peut avoir une influence sur le traitement du sujet
par le chercheur. Inversement, celui-ci doit rester attentif à ne pas se laisser manipuler à son
insu par les institutions.
Revenons à la construction de l’identité des écoles. En France, la première école en tant
que telle enseignant la photographie est l’école Louis-Lumière de Paris, fondée en 1926 à
l’initiative d’un groupe d’industriels de la photographie et du cinéma. Ce groupe déplorait le
manque de techniciens de qualité dans leurs milieux professionnels. Il y a clairement chez les
initiateurs un objectif techniciste de l’enseignement. D’autant plus qu’à l’époque, la
photographie est encore loin d’être acceptée parmi les arts. Aux yeux de la société de
l’époque, le photographe doit avant tout être un bon technicien.
C’est également dans l’entre-deux-guerres que la Suisse va voir naître ses deux
premières écoles de photographie : l’une à Zürich et l’autre à Vevey. Ce sont également deux
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écoles destinées avant tout à former des techniciens. Cependant, elles comportent aussi une
tendance artistique marquée. Ceci est dû au rôle majeur qu’ont joué dans chacun des cas les
créateurs de ces écoles : Hans Finsler à Zürich et Gertrude Fehr à Vevey. Ce sont tous les
deux des photographes talentueux et marqués par les mouvements photographiques de leur
époque, la Nouvelle Vision et le Surréalisme notamment. Ils vont chacun à leur manière
laisser une empreinte forte sur les premières générations de photographes qu’ils vont former
et dont les plus connus vont en retour grandement contribuer à asseoir la réputation de ces
écoles. Dans ces trois cas de figure, ces écoles ont une réputation d’excellence technique,
basée sur un enseignement répondant aux besoins de la profession à la date de leur fondation
et qui s’est perpétuée depuis, avec quelques aménagements. Les cours de techniques ont
encore aujourd’hui une place très importante, mais leur part a diminué au cours des dernières
décennies pour faire la place aux nouvelles disciplines indispensables au bagage de
connaissances d’un photographe d’aujourd’hui.
Faisons un saut dans le temps jusqu’aux années 1980. La photographie acquiert ses
lettres de noblesse et devient un médium privilégié de l’art contemporain. Elle est enfin
acceptée comme un art à part entière. C’est dans ce contexte que de nouvelles écoles
apparaissent, sur un modèle complètement différent de celles nées dans l’entre-deux-guerres.
En Allemagne, si l’enseignement d’Otto Steinert à Essen marque déjà une étape importante,
c’est surtout avec l’arrivée de Bernhard Becher en 1976 à la chaire de photographie de
l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf qu’une évolution véritable s’opère. Son
enseignement va marquer profondément plusieurs générations d’étudiants dont certains vont
devenir par la suite des stars de la photographie contemporaine, forgeant la réputation
extraordinaire de l’école de Düsseldorf, école dans le sens de lieu d’enseignement et aussi de
style artistique.
A Arles, au tout début des années 80, l’équipe des Rencontres internationales de la
photographie cherche à implanter le festival de manière plus permanente dans le paysage
photographique : c’est ainsi que naît l’idée de créer une école. Alain Desvergnes est appelé
pour créer dans son intégralité le concept pédagogique. Son idée est extrêmement innovante :
il va former des « gens d’image », c'est-à-dire des personnes polyvalentes et ayant une grande
culture de l’image, transversale à toutes les disciplines théoriques, techniques et artistiques.
Sous la tutelle du Ministère de la Culture, c’est la seule école nationale supérieure entièrement
consacrée à la photographie en France. L’identité d’Arles est singulière, car, d’une part, elle
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est liée au festival des Rencontres, d’autre part, l’école est restée jusqu’en 2004 sous statut
associatif, et en outre c’est le premier des Grands Travaux de Mitterrand qui ait été achevé.
A l’Ecole cantonale d’art de Lausanne, l’Ecal, Pierre Keller, le directeur, met en place
en 1998 une filière en photographie. Pierre Keller est un personnage haut en couleur et qui
possède de nombreuses connexions internationales de haut niveau. Il sait très bien promouvoir
son école et s’assure une présence médiatique constante. La filière photographique va
connaître un développement fulgurant et un grand succès à partir des années 2000, d’autant
plus que la filière a obtenu au détriment de Vevey le label HES (Haute Ecole Spécialisée) qui
donne à l’Ecal un diplôme reconnu à un plus haut niveau officiel que Vevey.
Il est visible dans ce très court panorama que le développement de l’enseignement
institutionnalisé de la photographie est dépendant des évènements du monde de la
photographie dans son ensemble. Toute la question est de savoir de quelle manière cette
dépendance s’installe : les écoles sont-elles partie prenante du déroulement de ces évènements
ou bien ne font-elles que les suivre ?
Identité : une force de communication
Dans la définition de l’identité, il y a un deuxième aspect qui est celui de l’image
intérieure qu’une entité renvoie vers l’extérieur, comment elle est définie et reconnue par les
autres. Cet aspect va avoir un rôle dans la réputation de l’école, et par conséquent dans le
recrutement des élèves, qui vont se diriger vers telle ou telle école selon ce qui ressort dans les
médias et les milieux concernés. Comment les écoles communiquent-elles à partir d’une
identité nécessairement imprégnée de leurs origines ? Se servent-elles de cette identité
historique ou désirent-elles s’en émanciper ? Pour répondre à ce type de questions, j’utilise
différentes ressources : les revues de presse, les entretiens et les publications des écoles.
A Arles, c’est la bibliothécaire de l’école qui est chargée depuis les débuts de
l’établissement de rassembler une revue de presse. A Louis-Lumière, le responsable de la
communication s’est adressé à l’Argus de la presse et une revue de presse exhaustive existe,
malheureusement seulement depuis 2004. Pour combler les lacunes de chacune des revues de
presse, un dépouillement de revues en bibliothèque sera nécessaire. Ce qui ressort pour
l’instant de manière saillante dans ces deux revues de presse est l’intérêt des journalistes
locaux suscité par l’école d’Arles (La Provence, anciennement Le Provençal, relaie tout ce
qui se passe dans l’école, des plus petits évènements aux grands anniversaires) et concernant
Louis Lumière la présence prédominante de la section de cinéma et le fait que c’est surtout à
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travers les évènements auxquels elle participe que l’école trouve un écho dans la presse, en
particulier les festivals et les forums.
Une autre source pour cerner l’image des écoles est le travail d’entretien réalisé
parallèlement à ces recherches en archives. L’entretien est tout d’abord un outil efficace de
confrontation à ses propres a priori et fausses pistes. Mais principalement, ces entretiens sont
un outil scientifique systématique, sur le modèle de l’utilisation qui en est faite en particulier
en histoire orale et en sociologie. Les entretiens que je réalise ont pour objet de retracer et
d’analyser le passage du sujet dans une école de photographie, que ce soit en tant qu’élève,
professeur, personnel administratif, directeur, fondateur, etc. La méthode définie consiste en
un questionnaire décidé à l’avance en fonction du type d’acteur, tout en gardant une grande
souplesse pour pouvoir suivre des pistes lancées par l’interlocuteur en cours d’entretien. Il
s’agit donc d’un hybride entre le récit de vie et l’entretien dirigé. Les questions sont
majoritairement ouvertes, par exemple « Pouvez-vous me raconter vos années d’études à
Arles ? », de manière à laisser parler mes interlocuteurs en suivant librement le cours de leurs
pensées. Certaines questions sont explicitement orientées, dans le but d’avoir une position
claire de l’interlocuteur sur des points clés, par exemple « Définiriez-vous l’orientation de
l’école comme artistique ? ». La phase de retranscription des entretiens pose également toute
une série de questions méthodologiques : est-il bien nécessaire de retranscrire mot à mot ?
Faut-il trouver un moyen de transcrire les intonations de voix ? Faut-il réécrire des passages
pour que ce soit lisible ? Ces entretiens contrebalancent beaucoup la sécheresse des données
recueillies en archives, et surtout leur donnent vie. Ils permettent d’avoir une idée de
l’ambiance de travail dans laquelle les professeurs et les étudiants évoluent, d’avoir une idée
du fonctionnement réel de l’établissement, et fournissent en plus des pistes de réflexion
inédites. Ici encore, j’aimerais souligner le problème de l’objectivité du chercheur, en
particulier parce qu’il peut y avoir un risque de manipulation du chercheur par son
interlocuteur, les responsables des écoles ayant leurs propres intérêts à défendre lors de ces
entretiens.
Le résultat provisoire tiré de ces deux sources est que les écoles, malgré les évolutions,
conservent une image très stable, qu’elles ne renient pas et dont elles se servent toujours pour
leur communication, mais de manière plutôt passive.
La question de l’image des écoles de photographie passe également par celle de
l’impact que l’enseignement a sur la production de ses élèves et notamment de voir si, à la
sortie de l’école, une communauté de vues se perpétue. Pour toute cette partie, il s’agit de
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faire de l’analyse stylistique et un des problèmes est de réunir un corpus cohérent, étant donné
que les travaux des étudiants sont rarement conservés de manière systématique, par euxmêmes ou les écoles. Les publications des écoles présentant des travaux d’étudiants seront
donc la source majeure alimentant cette problématique. La question de l’éventuelle identité
artistique des lieux d’enseignements rejoint celle du contexte de création, dans le sens où les
tendances artistiques, dont les écoles se font l’écho, sont révélatrices à un niveau plus général
du statut et des évolutions photographiques. Cela pose également la question du formatage
des élèves, inévitable dans une certaine mesure, et dont tout l’enjeu est de mesurer
l’émancipation des démarches individuelles des étudiants.
Une géographie mouvante
Le concept d’école, que ce soit en tant que lieu d’enseignement ou mouvement
artistique, est généralement lié à une ville ou à un lieu précis. Dans le cas des écoles de
photographie aussi, on va parler d’école d’Arles, de Vaugirard pour Louis-Lumière dont la
première localisation était rue de Vaugirard à Paris, de Düsseldorf, etc. et même plus
simplement Arles : « j’ai fait Arles », « j’ai étudié à Vevey », etc. C’est donc peu dire que la
composante géographique est essentielle dans la dénomination des écoles.
Pour autant, les écoles ont tout intérêt à être ouvertes sur le monde. Les étudiants
comme les intervenants viennent de tout le territoire national et de l’étranger, ce qui constitue
d’ailleurs un argument de promotion. On ne peut donc pas dire que ces identités
géographiques aient une connotation de revendication nationaliste. Par contre un enjeu
régional peut être pris en considération dans l’implantation d’une école. Par exemple, l’école
de Vevey avait une place légitime à cet endroit, car il n’y avait pas encore d’école de
photographie en Suisse romande, la seule alternative étant d’aller à Zürich, soit la Suisse
germanophone. Autre exemple, l’implantation d’une école peut être un enjeu de politique
territoriale : Arles faisait ainsi partie de la politique de décentralisation de Mitterrand.
Ensuite, le territoire environnant une école peut avoir parfois quelques conséquences sur
l’enseignement qui y est dispensé, car il peut servir d’exercice pratique. A Vevey, les Ateliers
de Construction Mécanique de la ville, et les célèbres champs de narcisses sur les hauts de
Montreux et de Vevey ont notamment servi d’exercices récurrents pour des générations
d’élèves. A Arles, les liens évidents avec le festival des Rencontres donnent lieu à des stages
obligatoires pour les élèves de l’école de photographie au profit des Rencontres. Inversement,
l’implantation des écoles peut avoir d’énormes conséquences sur la ville et le territoire
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environnant. A Vevey, il existe dès avant l’implantation de l’école une tradition de l’édition et
de l’image, mais depuis que la section de photographie est présente, le secteur est devenu
prépondérant, un festival qui s’appelle Images a vu le jour, et le slogan de la ville est
désormais « Vevey ville d’images ». A Arles, d’autres formations du secteur se sont
implantées et, avec le festival des Rencontres, les éditions Actes Sud, etc., le contexte de cette
petite ville est maintenant culturellement riche, d’autant qu’un pôle dédié à la photographie et
l’art contemporain est en voie de création sur un nouveau site que l’école pourrait également
intégrer. L’école Louis Lumière fait partie depuis quelques années du pôle de compétitivité
Cap Digital de la région Ile de France, à ambition mondiale, qui a pour ambition de devenir
leader en matière d’image, multimédia et numérique. En outre, l’école va déménager en 2012
dans la future Cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis. On voit ici que les écoles, outre
l’enjeu éducatif, représentent aussi des enjeux de développement économique beaucoup plus
larges.
Il existe encore un autre enjeu qui est celui de la circulation des idées et des pédagogies.
Soulignons déjà que Hans Finsler, créateur de l’école de Zürich, avait déjà créé le premier
cours de photographie à l’Ecole des beaux-arts de Halle en Allemagne, et que Gertrude Fehr,
avant d’atterrir à Vevey, a d’abord fondé une école à Paris, puis une à Lausanne. Alain
Desvergnes, avant de mettre en place l’école d’Arles, a enseigné aux Etats-Unis et créé le
département d’arts visuels de l’université d’Ottawa au Canada. Dans bien des cas, on voit
donc que la genèse même des écoles subit des influences d’ordre international. Par la suite, les
écoles s’adaptent avec plus ou moins d’anticipation ou de retard aux évolutions de la
photographie et de ses métiers. Mais elles sont également perméables entre elles, c'est-à-dire
que des innovations mises en œuvre par certaines écoles se retrouvent quelques années après
dans d’autres écoles. Une des notions particulièrement intéressantes est le workshop. Selon le
Larousse, ce terme vient du monde du théâtre anglo-saxon. En ce qui concerne les écoles de
photographie, ce serait Alain Desvergnes qui aurait en premier ramené d’Amérique du Nord
cet outil pédagogique en Europe, avec le précédent des Rencontres qui animent depuis leur
création des stages et workshops. Quoi qu’il en soit, le workshop fait partie intégrante de la
pédagogie de l’école d’Arles depuis sa création, puisqu’un des cercles d’intervenants est
composé d’artistes et de spécialistes de différents domaines qui viennent donner des
workshops de quelques jours aux élèves. Le workshop est l’outil pédagogique mettant en
œuvre la volonté d’ouverture extrême sur tous les domaines liés de près ou de loin à la
photographie, dont Alain Desvergnes a fait son leitmotiv. Cela permet en outre aux élèves de
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confronter leur travail à des personnes extérieures à l’école, et souvent des personnalités à la
pointe d’un domaine ou des artistes de grand renom qu’ils n’auraient pas eu l’occasion de
rencontrer par ailleurs. A partir de ce moment, on peut noter que toutes les écoles vont se
convertir au workshop. A Vevey, Radu Stern va mettre en place dans les années 90 une
formation supérieure en photographie basée entièrement sur les workshops, sans aucun
professeur permanent. A l’Ecal et à Louis Lumière, les workshops sont aussi apparus dans les
programmes. Aujourd’hui, ces workshops sont même devenus des objets de prestige, des
arguments de promotion, car recevoir un artiste renommé au sein d’une école peut devenir
une information médiatique et renforcer la renommée d’une école.
Héloïse Pocry
Doctorante Université Paris 1 et Université de Lausanne
Sujet de thèse : Les écoles de photographie en Europe occidentale au XXe siècle
Directeurs de thèse : Michel Poivert et Olivier Lugon
Intervention dans le cadre du séminaire doctoral du 17 février 2011 sur « les identités culturelles »
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