L`Union libanaise culturelle mondiale et ses objectifs - CARIM

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L`Union libanaise culturelle mondiale et ses objectifs - CARIM
L’Union libanaise culturelle mondiale et ses objectifs
L’ULCM : 341 branches dans 50 pays pour soutenir le Liban et renforcer les
liens avec les émigrés
Août 2007
Source : Libanvision http://www.libanvision.com/diaspora.htm
Youssef as-Saouda, le juriste et poète, premier ambassadeur du Liban au Brésil,
nommé en 1945, s’était rendu, un beau jour, auprès de l’ambassadeur britannique à
Rio de Janeiro. « Ne soyez pas trop fier, lui a-t-il dit. Il est vrai que vous représentez
un empire que la lumière du soleil ne quitte guère. L’empire que je représente n’est
pas moins étendu, à la différence que votre empire disparaîtra un jour et le nôtre
restera. » En 1893, le Brésil comptait déjà, à lui seul, 7 214 émigrés libanais (selon
l’ouvrage du professeur Abdallah Mallah, al-Hijra min moutassarrifiyyat JabalLoubnan, 1861-1918) à une époque où le total de la population du petit Liban (le
Mont-Liban) n’excédait pas les 400 000 personnes.
Le président du Cercle des ambassadeurs du Liban, Fouad Turk, l’un des pères
fondateurs de l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM), ne tarit pas d’anecdotes
sur « la mondialisation entamée par les émigrés libanais, un siècle avant la révolution
numérique », comme il plaît au plus grand des poètes arabes, Saïd Akl, de la qualifier.
En 1937, Choucri Khoury, propriétaire du journal Aboul-Haoul, écrivait ces lignes : «
S’il y avait une route qui menait à la Lune, vous auriez aperçu un Libanais muni de
son paquet de marchandises prendre cette route et vous auriez aperçu un second
Libanais parti sur cette route, pour fonder sur la Lune un journal ou une école. »
À l’heure où une large délégation de l’ULCM poursuit, au Liban, une tournée
marathonienne auprès des dirigeants politiques, des chefs spirituels, des présidents
d’instances économiques et sociales, il est devenu indispensable de braquer les
projecteurs sur celle que les intimes appellent simplement « al-Jami’aa », l’Union.
Fondée en 1959 au Mexique à l’initiative des Libanais de Mexico, sous le parrainage
du président de la République Fouad Chéhab, elle s’appelait, à l’origine l’Union
libanaise mondiale. Mais il a fallu ajouter le terme « culturelle » par respect de la loi
mexicaine qui n’autorisait pas les « lobbys étrangers » sur son territoire.
Une véritable démocratie
Le premier congrès s’est tenu au Mexique en 1960. Ce congrès a approuvé les
premiers statuts et le règlement interne qui stipule que l’élection d’un nouveau
président mondial, des vice-présidents (pour chaque continent il y a un vice-président,
un assistant et un secrétaire général) et des différents comités devrait avoir lieu tous
les deux ans, avec interdiction de se faire renouveler le mandat. Seul le secrétaire
général n’est pas élu mais désigné. « Il y a une véritable démocratie que nous
acceptons avec gaieté de cœur », souligne Antoine Menassa, vice-président pour le
continent Europe.
À l’ULCM, on parle de six continents : les cinq continents géographiques plus le
Brésil qui accueille à lui seul plus d’un million d’habitants d’origine libanaise. En
2007, l’ULCM regroupe un ensemble de 341 branches, clubs et associations, répartis
sur 50 pays, sur les six continents.
Selon le Centre libanais pour la recherche sur l’émigration (LERC), présidé par Guitta
Hourani, le nombre total des émigrés libanais ou d’origine libanaise se chiffre,
aujourd’hui, à entre quatre et six millions, contrairement à la légende qui veut que les
Libanais de la diaspora soient au nombre de 14 millions.
Du 25 au 27 mai dernier, pour le 15e congrès de l’Union, ils se sont retrouvés à São
Paolo, au Brésil. Ils étaient une centaine de participants venus des cinq continents et
deux cents délégués venus du Brésil, représentant au total 341 branches (dont 110 se
trouvent au pays de la samba), à qui se sont joints une centaine d’invités d’honneur
(députés, sénateurs, gouverneurs) du Brésil et des Amériques.
À São Paolo, le participant au congrès était soit un votant soit un visiteur. Le votant
est le représentant au moins d’une branche. Pour être membre d’une branche, il suffit
au candidat de prouver qu’il est libanais, ou d’origine libanaise, ou qu’il a un conjoint
libanais. Il faudra ensuite payer une cotisation annuelle d’un montant symbolique.
Les objectifs
Il convient de signaler que « les portes de l’ULCM sont grandes ouvertes aux
Libanais de tous bords, toutes communautés et toutes classes socioprofessionnelles
confondues », comme le précise le secrétaire général, Georges Abi Raad.
Comment créer une branche ? Il suffit que trente personnes se rassemblent,
remplissent le formulaire d’adhésion, créent un statut juridique, et le soumettent au
secrétaire général local ou mondial. Ensuite, chaque succursale s’autofinance.
Les anciens responsables et les futurs anciens responsables de la Jami’aa peuvent
rejoindre le sénat de l’ULCM qui réunit également des membres d’honneur nommés
parmi les Libanais de l’étranger.
À ses débuts, l’ULCM a siégé au club Monte Libano (à Mexico). Ensuite, le siège
s’est déplacé avec les nouveaux présidents élus. Bientôt, « la maison de l’Émigré »
sera inaugurée à Quincy, dans l’État de Massachusetts.
En ce qui concerne les objectifs de l’ULCM, ils se définissent comme suit :
– Revendiquer le droit de vote pour les émigrés, à travers les représentations
diplomatiques.
– Restituer la nationalité libanaise aux descendants d’origine libanaise.
– Mener des campagnes auprès des émigrés pour les pousser à inscrire leurs enfants et
leur épouse.
– Organiser des manifestations culturelles et folkloriques pour sensibiliser les émigrés
et leurs enfants à la culture libanaise.
– Construire un site web pour apprendre l’arabe et le dialecte libanais.
– Demander aux pays hôtes d’aider à sortir le Liban de sa crise.
L’Union des Libanais dans le monde exerce également du lobbying, au niveau
politique, pour aider le Liban à surmonter les difficultés auxquelles il fait face. « Nous
avons renouvelé le soutien de la diaspora au peuple libanais, lors de nos entretiens à
Beyrouth, indique sur ce plan Antoine Menassa. Nous avons prié les hommes
politiques de revenir aux concertations. Nous avons plaidé pour la loi tant attendue
qui devrait permettre la restitution de la nationalité aux émigrés d’origine libanaise. Et
nous avons voulu montrer l’exemple à tous les émigrés qu’il est possible de passer
l’été au Liban, pour prouver que le terrorisme ne nous empêche pas de continuer notre
vie et de visiter notre pays. »
Mais l’action de l’ULCM ne se limite pas au volet politico-national ou aux aspects en
rapport avec le patrimoine du Liban, mais elle englobe aussi un apport humanitaire ou
une contribution au développement. Ainsi, l’ULCM s’est engagée à faire campagne
pour équiper l’hôpital de Aïn Ebl, au Liban-Sud. Et d’une manière plus globale,
l’Union tente également de « collaborer avec l’association Bader pour faciliter l’accès
des nouveaux diplômés à des fonds afin qu’ils créent leur propre entreprise », comme
le précise Antoine Menassa.
Cet attachement des émigrés à la mère patrie a été exprimé par une formule lapidaire
d’André Bercoff, ancien collaborateur au Jour, qui a souligné dans son dernier
ouvrage Retour au pays natal : « Le Liban est moins fait pour guerroyer que pour
jouir. »
Le périple libanais de la délégation de l’ULCM
La délégation de l’ULCM qui vient d’effectuer une visite à Beyrouth regroupait de
hauts responsables et de l’Union, représentatifs de toute la mosaïque libanaise. La
délégation comprenait ainsi Élie Hakmé, président de l’ULCM, Haïfa Chédrawi,
présidente de l’Union des femmes de l’ULCM, Georges Abi Raad, secrétaire général,
Joseph Chidiac, conseiller de l’ULCM à Beyrouth, Sarkis Hakmé, homme d’affaires
au Brésil, Antoine Menassa, président pour l’Europe, Chakib Rammal, président pour
l’Afrique, ainsi que Samir al-Ghazal, Antoine Kaddissy et Eid Chédrawi.
La délégation a été reçue au cours de son séjour, notamment, par le patriarche
maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le Premier ministre, Fouad Siniora, les ministres
Hassan Sabeh (Intérieur), Tarek Mitri (Affaires étrangères p.i.), Charles Rizk
(Justice), Jihad Azour (Finances), Ahmad Fatfat (Jeunesse et Sports), Joe Sarkis
(Tourisme), l’ancien président de la République, Amine Gemayel, le « Amid » du
Bloc national Carlos Eddé, le chef du Courant patriotique libre, le général Michel
Aoun, le chef du Courant du futur, Saad Hariri, le gouverneur de la Banque centrale,
Riad Salamé, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Hicham
Dimachkiyé, le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, le
président de la Ligue maronite, Joseph Torbey, l’ancien président de la Ligue
maronite, Michel Eddé, le député Neemtallah Abi Nasr, le chef du Bloc parlementaire
de Zahlé, Élias Skaf, le chef de la Rencontre démocratique, Walid Joumblatt,
et les promoteurs du projet Bader.
Pour davantage d’informations, visitez le site de l’ULCM
www.wlcu.com
Jad SEMAAN